Archives mensuelles : avril 2015

[Espagne] Lettre sur les dernières arrestations et incarcérations lors de « l’opération Piñata »

[Lundi 30 mars, la police anti-terroriste lançait 17 perquisitions et arrêtait 15 compagnonNEs à Madrid, Palencia, Grenade et Barcelone lors d’une opération dénommée Piñata. Lors des perquisitions, 24 autres seront brièvement arrêtés pour avoir résisté à ces dernières (notamment dans les squats). Accusés d’être responsables ou membres des « Groupes anarchistes coordonnés » (GAC), c’est-à-dire d’ « association terroriste », dix compagnons seront relâchés sous contrôle judiciaire (confiscation de passeport, interdiction de sortie du territoire et pointage tous les 15 jours) et cinq autres sont toujours incarcérés en préventive à Soto del Real.]

Lettre aux compagnons et amis anarchistes et antiautoritaires sur les dernières arrestations et incarcérations lors de l’« Opération Piñata »

« Ne jamais céder, ne jamais se rendre »

Après le dernier coup répressif dans l’État espagnol, le bilan de la désastreuse et démesurée « Opération Piñata » est de 5 compagnons séquestrés en prison. Face à leur répression, notre solidarité est l’action directe. Que les barreaux ne nous séparent pas et que la peur ne nous paralyse pas.
La réponse de nos amis et compagnons au moment des arrestations mérite d’être admirée : ils ont montré leur soutien dans la rue avec une mobilisation le jour même, tout comme lorsque nous somme sortis, ce qui a mené à des arrestations et des affrontements avec la police. Dès le premier moment, les gens ont mis les mains à la pâte afin que les personnes arrêtées ne manquent de rien et nous voulons vous dire, à vous qui avez été sur le pied de guerre, que c’est ainsi que nous l’avons tous perçu de l’intérieur et c’est avec cette sensation que ceux qui, n’ayant pas eu la même chance que nous, sont partis vers le Centre d’extermination de Soto del Real [la prison de Madrid]. Aussi insignifiant que cela puisse paraître de l’extérieur, des détails comme le fait de venir protester et nous chercher aux portes de l’Audience Nationale, sont des gestes qui à l’intérieur font sentir que nous sommes pas seuls et cela a certainement permis à ceux qui ont dû partir pour Soto d’affronter cette nouvelle d’une autre manière. C’est un acte courageux de la part de ceux qui ont tenu tête tout en sachant que d’autres arrestations pouvaient se produire.

Cette lettre veut appeler tous les compagnons, proches, mis en examen et prisonniers concernés par le dernier coup de filet contre les anarchistes à ne pas perdre les nerfs, c’est un appel à la solidarité, à la force et au courage. Le coup n’a pas été seulement pour nous qui affrontons en chair et en os les graves accusations et les constructions policières et judiciaires, il concerne l’ensemble du mouvement qui se voit pris dans une offensive qui a débuté vers 2011 avec l’incarcération d’un compagnon à Madrid et s’est accentuée à Barcelone et Madrid depuis l’incarcération de Francisco et Mónica, l’Opération Pandora et maintenant, jusqu’à nouvel ordre, l’Opération Piñata.
Logiquement nous allons voir se répéter des processus de ce genre qui sont quelque chose de routinier et de cyclique dans la lutte, lorsqu’il s’agit de maintenir et de générer des projets continus allant à la racine du problème : l’ETAT.
Dans chaque affaire répressive et à chaque moment politique, historique et pourquoi pas personnel, chaque collectif ou individualité affronte ces processus d’une manière différente et avec des temps distincts.
Nous devons être conscients qu’assumer la répression comme une partie inséparable de la lutte est un processus qui s’apprend avec le temps et que chaque personne est capable de l’assumer à un rythme différent et avec plus ou moins de difficulté. Essayer de normaliser le fait qu’ils rentrent chez toi, qu’ils puissent te torturer, qu’il séquestrent les tiens, qu’ils frappent dans des manifs, qu’ils t’appliquent la loi antiterroriste ou que la première chose que tu vois après trois jours enfermé soit la gueule du juge Velasco n’est une partie de plaisir pour personne et le côté traumatisant de cette situation est tout à fait compréhensible. A un moment ou à un autre, nous avons tous éprouvé de la peur et des doutes et c’est grâce à cette peur que nous pouvons gérer nos réactions face aux risques que nous prenons. La peur est quelque chose de naturel qui nous permet d’agir dans des situations limites ou de stress, et ce n’est pas un problème dès lors qu’on sait la gérer. Le problème, c’est quand elle se transforme en panique et qu’elle nous paralyse, paralysant ainsi la réponse dans la rue et allant en certaines occasions jusqu’à être politisée pour devenir une ligne politique à suivre qui se met en travers de notre chemin à l’heure de frapper avec rage tout ce qui nous a encore menés à cette situation. Donner une réponse à tout cela, c’est sentir que nous sommes toujours vivants.

Il y a une part émotionnelle très importante dans tout cela, évidemment puisque nous sommes des êtres humains et « politiser nos cœurs » n’est pas une tâche facile. Mais derrière les émotions que nous sentons, garder l’esprit froid et agir en conséquence est indispensable à l’heure de répondre à ces atrocités. Il est tout aussi important de nous solidariser avec les personnes à l’intérieur des prisons qu’avec les accusés dehors, en prenant soin les uns des autres, en nous soutenant et en accordant plus de temps à ceux qui peuvent avoir besoin d’assumer tout cela plus lentement, afin de sortir de cela le plus dignement et en nous sentant fiers de ce que nous sommes, en générant un climat de confiance entre compagnons et en évitant que la peur et le pessimisme ne s’emparent de nous.

Il est évident que les énergies du premier jour ne sont pas celles qui nous accompagnent aujourd’hui ; nous avons triplé nos efforts pour tout régler afin que les compagnons emprisonnés ne manquent de rien, et à la longue, l’addition se présente. C’est pourquoi il est important de doser les forces et de prendre les repos nécessaires, avec l’objectif de créer une réponse politique dans la rue qui défende les prisonniers et se lance comme contre-offensive contre l’État, ses juges, ses flics et ses médias, pour ainsi le transmettre hors de Madrid et dans les geôles où se trouvent les compagnons.

L’intention de ce texte n’est pas d’analyser, comme cela a déjà souvent été fait, le pourquoi de tout cela. Divers textes, depuis le cas de Francisco et Mónica jusqu’à maintenant, ont justement détaillé les motifs de ces coups spectaculaires (nécessité d’un ennemi intérieur, justification des mesures répressives, re-définition du terme terrorisme, peur des gouvernements que des révoltes se produisent…). L’intention de ce texte est plus interne et personnelle ; il s’agit d’évaluer une des raisons pour lesquelles l’État fait cela et qui consiste à instiller la peur, ainsi que de tenter de faire une lecture plus intime et vers l’intérieur pour continuer à lutter et à porter notre discours la tête haute.
Le caractère spectaculaire et médiatique des arrestations et des si graves accusations auxquelles nous sommes confrontés font que la psychose se transmet entre nous et que souvent nous oublions de penser que l’État et ses mauvais scénaristes ont construit à leur image un dossier plus proche d’un film de fiction que de quelque chose qui ressemble à un dossier judiciaire. Le mauvais ouvrage qu’ils ont pondu est surtout spectaculaire et médiatique, et les perquisitions et arrestations qu’ils nous ont imposées dans nos maisons et sous notre nez démontrent qu’ils ne croyaient pas eux-mêmes à ce qu’ils étaient en train de faire. Personne ne peut croire qu’une partie d’une « bande terroriste armée » (sans qu’aucune arme n’ait été trouvée) se trouve à présent dans la rue en attente de jugement. Malgré cette construction fantaisiste, les mesures de contrôle et l’infrastructure qu’ils ont utilisées pour leurs enquêtes ont été plutôt importantes et sont typiques de la part de ceux qui veulent contrôler tous nos mouvements ainsi que ceux des personnes proches, pour ensuite déformer, décontextualiser et manipuler à leur guise ces investigations : filatures à pied, en voiture, micros, dispositifs dans des voitures ou écoutes téléphoniques contre nous, pour tout trafiquer comme ils le voulaient. Nous les anarchistes ne cherchons en rien à gagner leur respect, mais nous pensons que manipuler comme bon leur semble nos données est tendancieux et ôte toute crédibilité. Avant tout, nous sommes ce que nous sommes, et nous ne voulons pas nous en cacher.

L’important dans tout ça, c’est d’apprendre des expériences, essayer de surmonter les adversités, nous faire confiance et nous préparer politiquement et émotionnellement pour cela. Face à des cas comme ceux-ci, seule la réaffirmation pourra nous rendre fiers de nous tous et de ce que nous proposons, fermement convaincus que l’anarchie est le seul chemin pour l’égalité entre les personnes, sans hiérarchies, sans leaders, en toute autonomie et sans gouvernement. Il est indispensable et inhérent à l’anarchisme de s’organiser contre l’État et tout ce qui en fait partie, tout en nous défendant de toute offensive contre les anarchistes en démontrant clairement que ceux qui préparent ces coups de filet et ces opérations lamentables sont la plus grande bande organisée et dangereuse qui ait jamais existé : l’Etat, et en pointant cette bande d’assassins, de bourreaux, d’enfermeurs, juges, flics, médias, etc … Ces ignares tentent d’attaquer les anarchistes sur le même modèle que d’autres types d’organisations ou de structures hiérarchisées, démontrant ainsi qu’ils n’ont aucune idée de ce que signifient les idées anarchistes tout en en profitant pour dégrader et dénaturer les idéaux libertaires que nous défendons. Nous, nous n’avons pas de leaders, nous ne commandons pas et nous n’obéissons pas. Des siècles d’histoire anarchiste, sur le point d’être rayée des esprits de beaucoup et censurée par tous les médias officiels, démontrent que la forme organisative des anarchistes est horizontale, sans pouvoir, sans démocratie, sans totalitarismes, dans l’égalité. Essayer de nous convaincre maintenant du contraire, est inutile en plus d’être analphabète. C’est grâce à la démocratie que nous en sommes là où nous en sommes, et c’est la démocratie que nous devons détruire comme système dominant.

Ils veulent en finir avec la solidarité et faire en sorte que les prisonniers soient oubliés, ils veulent en finir avec le soutien mutuel, l’autogestion, les réseaux de soutien, l’action directe … en définitive ils veulent en finir avec les anarchistes, et renoncer à n’importe lequel de ces principes revient à renoncer à nos vies. Les coordinations et les espaces de confluence entre nous sont plus importants que jamais. Si leur objectif est celui-là, une bonne réponse consiste à s’organiser et à commencer à assumer que la répression et dans une plus grande mesure la prison comme conséquence, est quelque chose qui peut arriver tôt ou tard, sinon à nous et à nos proches. Avoir conscience de l’importance de nous sentir forts et fiers, et le démontrer en essayant de ne pas jeter l’éponge, éviter de tomber dans des réformismes ou d’opter pour des chemins plus faciles, est une voie dont « personne n’a dit qu’elle serait aisée ».

Ceci est destiné à tous les compagnons qu’ils ont réveillés comme nous le 30 mars pour nous emmener sous la loi antiterroriste, pour les compagnons qui sont restés dehors avec des choses pas bien plus faciles à résoudre, et surtout à nos frères emprisonnés qui n’ont pas eu la même chance que nous. Pour que nous continuions à avoir l’envie et la force de nous moquer de tout cela et d’eux tous. Leur pénible mise en scène théâtrale n’a pas de nom, et la blague lourde qu’ils nous ont offert a pour certains des conséquences impardonnables.
Pour continuer la tête haute et en nous sentant fiers des 5 personnes emprisonnées lors de cette opération, de Fransisco et Mónica, des personnes sous le coup de l’Opération Pandora, de Gabriel Pombo, de ceux dont nous ne connaissons pas le nom, de tous ceux qui luttent et de ceux qui viendront.
Vous êtes ce qui nous fait aller de l’avant et qui nous maintient en vie. La dignité que vous transmettez après tant d’années d’enfermement mérite que nous, dehors, soyons jusqu’au bout avec vous.

Pour une solidarité active et combative loin des opportunistes et des partis politiques qui veulent tirer profit de la répression. Parce que nous voulons choisir nous-mêmes comment y répondre sans leur permettre de récupérer notre lutte.
Pour la création d’espaces et de coordinations anarchistes.
Pour le débat et la diffusion.
Pour la création d’espaces libérés et autogérés.
Pour l’action directe sous toutes ses formes.
Pour la destruction de l’État et de tout ce qui fait de nous des esclaves.
Contre la démocratie … Pour l’anarchie !!

Liberté pour les anarchistes et anti-autoritaires incarcérés,
A bas les murs des prisons,
Maintenant plus que jamais : Mort à l’État et vive l’anarchie !

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone par cette semaine, 22 abr 2015]


Pour écrire aux compagnons incarcérés :

Paul Jara Zevallos
Jorge Linares Izquierdo
Javier García Castro
Enrique Balaguer Pérez
Javier Grijalbo Adan

C.P. MADRID V
APDO. CORREOS 200
COLMENAR VIEJO
MADRID C.P. : 28770

[Olympia, Etats-Unis] Perturbation d’une conférence sur « le projet des prisons durables » – 22 avril 2015

Les prisons sont les nouvelles plantations: résumé de la perturbation d’une conférence sur « le projet des prisons durables »

Les 22 et 23 avril 2015, le Evergreen State College à Olympia a accueilli une conférence sur le thème de « projet de prisons durables » (SPP), une tentative dégoûtante de rendre l’esclavage moderne acceptable à ceux qui sont superficiellement préoccupés par n’importe quelle connerie verte éco-durable. Une prison qui recycle ou possède un jardin, ou des prisonniers y réhabilitent des tortues et ont un arbre dans leurs cellules reste une prison. C’est toujours une forme d’esclavage et de torture et un instrument de l’Etat et de la suprématie blanche.

Le 22 avril 2015, environ 20 personnes se sont pointées pour perturber la conférence. Il y avait une banderole qui disait « Feu aux prisons » et une autre qui disait « Les prisons sont les nouvelles plantations – Nique le SPP (‘Sustainable Prisons Project’) ». Pas mal de gens ont apporté des pots, casseroles, baguettes de tambour et d’autres trucs pour faire du bruit. Le groupe a tenté d’entrer par les portes principales de la conférence au quatrième étage de la bibliothèque. mais a été empêché par des amoureux de la taule qui gardaient les portes. Ainsi, les ennemis de la prison sont retournés à l’extérieur, ont sauté quelques grilles, ont traversé le toit jusqu’à une cour à l’extérieur de la salle de conférence. Hilares, les flics ont été incapables de sauter par-dessus la clôture. Peut-être que la gravité agissait de manière un peu plus forte sur eux.

Nous avons frappé sur les portes et les fenêtres de la salle de conférence, tenu les banderoles à la hauteur des fenêtres, crié et chanté. Deux ou trois amoureux de la taule sont sortis et ont tenté de dialoguer et de nous convaincre que nous faisons partis de la même équipe. Sous pressions, ils ont admis cependant qu’ils ne voudraient pas être enfermé seul, même s’il y avait une arbre dans la cellule.

Les participants à la conférence ont baissé les stores des fenêtres dans le but qu’ils ne nous voient plus mais tout le monde a envahi l’intérieur de la salle, en continuant à frapper et à crier. Quelqu’un a saisi le micro devant et a courru à travers la salle en criant « Fuck prisons » jusqu’à ce que le micro soit coupé. Nous avons crié et fait du bordel pendant quelques minutes, puis les flics pathétiques du campus se sont ramenés. Les porcs sont plutôt restés tranquilles et étaient incapables de contrôler la situation et ont eu recours en essayant de s’emparer des cuillères et baguettes de tambour des mains des gens. A ce moment, nous avons avons décidé de partir de notre propre initiative. Une grosse pile de tracts a été jetée en l’air en sortant. Voici ce que disaient les tracts :

« Les prisons maintiennent rien d’autre qu’elles-mêmes.

Ainsii aujourd’hui nous avons l’esclavage, bien que l’esclavage ait été aboli. Les structures de la société qui requièrent des esclaves sont restés intactes. Et dans 100 ans, les prisons pourront avoir été abolies  mais nous aurons toujours des prisons aussi longtemps que le capitalisme restera intacte! Pour un monde sans cages (A) ! « 

Dans l’ensemble j’ai été agréablement surpris du niveau d’antagonisme et de nouveaux visages à la perturbation. Si vous voulez en savoir un peu plus directement de la bouche des porcs sur la façon dont ils justifient l’esclavage greenwashing, il y a leur site web: dot sustainabilityinprisons dot org

Traduit de pugetsoundanarchists.org

Pour rappel:  Plusieurs actions anti-carcérales dans la région de Seattle

[Baltimore, Etats-Unis] Couvre-feu et état d’urgence décrétés en réponse à l’intensification des émeutes – 27 avril 2015

bal-students-residents-clash-with-police-at-mo-034Lundi 27 avril 2015 avait lieu la cérémonie d’enterrement de Freddie Gray à Baltimore en fin de matinée. Malgré tout le travail des religieux d’en faire une marche blanche pieuse et silencieuse, la colère a rapidement pris le dessus. Tout serait parti d’un groupe de 70 à 100 adolescents provenant des quartiers populaires du nord-ouest de la ville, qui ont commencé à canarder les flics de projectiles en tous genres (qui ont été contraints de reculer), détruit des véhicules de police stationnés dans les rues à coups de battes de baseball. Mais cette fois-ci, la majorité a été incendié. L’émeute a atteint son apogée par la suite avec plusieurs pillages de magasins et une nouvelle fois du supermarché de la chaîne ‘7-Eleven’. Une pharmacie de la chaîne ‘CVS’ a aussi été dépouillée avant d’être incendiée. Lors de l’intervention des pompiers pour y éteindre les flammes qui en sortaient, un émeutier a foutu des coups de couteau dans les tuyaux d’arrosage, sabotant proprement leur travail. Au moins un centre commercial (situé à l’ouest de la ville) a été attaqué et pillé: à l’intérieur, il ne restait plus grand chose dans le magasin de chaussures ‘Shoe City’ et dans un magasin de jeux vidéo, qui a été livré aux flammes.

En fin de journée, le gouverneur du Maryland Larry Hogan a décrété l’état d’urgence et activé la garde nationale (5000 militaires) dans tout l’Etat.  Dans la foulée, des flics de Washington et de Philadelphie ont été appelés en renfort en prévision de la soirée et la maire a décrété le couvre-feu de 22h à 5h pendant au moins une semaine à compter de mardi. 15 flics ont été blessés, dont six sérieusement (deux qui ont du être hospitalisés).

De plus, des journaflics qui laissaient traîner leurs objectifs se sont mangés des coups de tatane dans la tronche: notamment ceux de ‘Fox News’, de ‘CNN’ (qui a déclaré: « j’ai le nez cassé et trois points de suture à la lèvre supérieure » en plus de s’être fait chourrave son téléphone portable), du ‘Washington Post’ et du Baltimore Sun . Un véhicule de CBS21 News a reçu des projectiles. Au moins 8 ont fait les frais de leur travail de flicage depuis samedi. D’ailleurs, un des laquais des flics a même rapporté un avertissement d’un émeutier: « arrête de prendre des photos ».

Dans le même temps, deux groupes de soutien à la police, des fachos de ‘Nation of Islam‘* et un autre s’appelant ‘Baltimore Anti-violence Movement’ discutaient tactiques afin de dissuader la population incontrôlable d’attaquer, essayant de stopper pillages, incendies et caillassages. En plus du fait de s’être mis sur la gueule entre eux, leur travail de flics n’a apparemment pas payé si l’on regarde ce qu’il s’est passé le reste de la nuit: un complexe immobilier récemment construit destiné aux personnes âgées a été détruit par les flammes; les pillages se sont poursuivis contre un magasin de ventes d’alcool ainsi qu’un service d’encaissement de chèques. Entre 27 et 47 personnes ont été arrêtées (les flics comptent sur les images prises par les caméras des journaleux pour choper les émeutiers).

Les pacificateurs semblent désemparés. Les autorités municipales et gouvernementales ont beau demander à chaque membre de la famille de Freddie Gray de lancer des appels au calme, rien n’y fait. Les gangs -notamment ‘The Crips’, ‘The Bloods’ et la ‘Black Gureilla’- qui habituellement se mènent la guerre entre eux se sont unis contre les flics, faisant redouter le pire aux autorités (notamment l’utilisation d’armes à feu).

De telles émeutes n’avaient pas été vues à Baltimore depuis avril 1968 à la suite du meurtre de Martin Luther King, qui avaient embrasé tout le territoire.

LES P.O.R.C.S

LES P.O.R.C.S

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Intérieur d'une bagnole de keufs

Intérieur d’une bagnole de keufs

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Pillage d'une agence de fric

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supermarché pillé

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Après le pillage, l'incendie

Après le pillage, l’incendie

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Que la peur change de camp....?

Que la peur change de camp….?

Une du 'Times Herald' le 8 avril 1968

Une du ‘Times Herald’ le 8 avril 1968

*Leur chef, Malik Shabazz, déjà présent et entendu samedi pour clâmer la « désobéissance civile » plutôt que « la violence », est également fondateur du ‘New Black Panther Party’, teinté de fondamentalisme religieux (islam en l’occurrence). Connu pour ses déclarations antisémites et racistes, machistes, conspirationnistes, il fait plus le buzz sur internet qu’il n’a de présence dans la rue. Et apparemment, la présence de son mouvement n’était pas désiré par l’autre groupe prônant la soumission. Il est intéressant de voir les religieux de tous bords (musulmans et protestants) totalement dépassés par le climat insurrectionnel qui règne. On ignore si certains d’entre eux se sont mangés des coups….

[Reformulé de plusieurs articles de la presse US, 27 & 28/04/2015]

[Paris] Discussion autour de la solidarité internationale à partir du cas des 5E3 au Mexique – Mercredi 13 mai à la Bibliothèque Libertad

Mercredi 13 mai se déroulera à la Bibliothèque Libertad une discussion à partir de l’histoire des trois compagnonNEs arrêtéEs à Mexico le 5 janvier 2014, suite à une attaque incendiaire contre le Ministère des transports et de la communication et contre un concessionnaire Nissan. Après plusieurs procès, Amélie, Carlos et Fallon sont sortis de prison en mars 2015 pour accomplir le reste de leur condamnation (deux ans et demi) en liberté surveillée.

Lors de leur incarcération, tous trois ont toujours maintenu de manière vivante la question de la solidarité révolutionnaire, ne faisant pas de compromis sur leurs idées au nom de l’urgence ou de la convenance, mais conservant au premier plan le désir de continuer à lutter en prison.

A partir des perspectives et des difficultés qu’elles/il ont rencontrées dans ce contexte particulier, nous avons souhaité saisir l’occasion pour relancer une discussion qui touche toutes celles et ceux qui affrontent les coups répressifs de l’Etat : comment continuer à lutter lors de ces moments de répression, aussi bien dedans que dehors ?

Cette soirée débutera par l’intervention d’une anarchiste qui a pu visiter les trois compagnonNEs lors de leur période de détention au Mexique ainsi que de discuter et d’analyser ces questions avec eux.

Mercredi 13 mai 2015, 19h30 Bibliothèque anarchiste Libertad 19 rue Burnouf Paris-19e (M° Belleville ou Colonel Fabien)

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Reçu par mail, 27 avril 2015

[Besançon] Abattons les murs de l’Europe forteresse (et de tous les Etats) – 25 avril 2015

Samedi 25 avril 2015, quelques personnes se sont rassemblées place pasteur en réponse aux centaines de réfugiés morts au large de la mer méditerranée le week-end précédent. Une banderole disant « ABATTONS LES MURS DE L’EUROPE – NO BORDER NO NATION (A) » a été suspendue sur les barrières du chantier des Passages Pasteur et y est restée tout le week-end.

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Environ 40 personnes ont brièvement défilé à travers le centre-ville aux cris de « solidarité avec les migrants », « A bas l’Etat, ses flics et ses frontières », « Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétention »….

Au petit matin de ce 25 avril, on pouvait lire divers slogans peints sur les murs contre la machine à expulser, FRONTEX, pour la destruction des frontières (en français et en anglais), des centres de rétention et de l’Europe forteresse (si les tags photos n’ont pas tous été photographiés, c’est pour ne pas faciliter le travail de la brigade anti-tag de la mairie)

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cortCela ne nous fait évidemment pas oublier les morts quotidiennes aux frontières extérieures de l’UE, qui sont protégées par l’agence FRONTEX: celle-ci fournit équipements technologiques et coordonnent les différentes polices des Etats-membres afin de repousser des personnes fuyant les conditions merdiques dans lesquelles elles tentent de survivre dans leurs pays (guerres, persécutions politiques, ravages environnementaux et humains provoqués par le capital , etc…) ou ayant tout simplement le souhait de circuler et de s’installer librement. Quand ces réfugiés ne meurent pas noyés, il-elle-s vivent dans l’angoisse permanente d’être raflé.e.s par les flics ou d’être parqué.e.s, enfermé.es et humilié.e.s dans des camps de transit ou diverses prisons des Etats de l’UE – appelées lager, centre de rétention, centre fermé, immigrants detention centre…, elles-même gérées par des organismes et assoces humanitaires et caritatives (telles que la Croix-Rouge, France Terre d’Asile, la CIMADE, Barnardos, etc…)

[Reçu par mail, 27 avril 2015]

[Baltimore, Etats-Unis] Vengeance pour Freddie Gray et tous les autres !

[Depuis quelques semaines, des manifs sont régulièrement organisées dans la ville de Baltimore (dans l’Etat du Maryland, située à près de 40 miles au nord-est de Washington) à la suite de la mort d’un homme, Freddie Gray, qui était en garde-à-vue. Il a subi plusieurs coups et blessures lors de son arrestation dans la matinée du 12 avril: celle-ci avait été filmée, ce qui n’a pas empêché les flics de le laisser crever sans appeler les médecins. Ce samedi 25 avril 2015 était prévue la plus grosse manif depuis la mort de Freddie et cette fois-ci elle a pris une tournure bien plus enragée au moment de la dispersion. La soirée s’est terminée par des destructions et pillages de magasins, d’attaques contre les flics et leurs véhicules avec l’arrestation de douze personnes aux alentours du stade de base-ball à la suite .

Le premier magasin pillé ‘7-Eleven‘ contenait de la bouffe et des boissons. Par la suite des flics se sont positionnés en ligne devant le magasin, tandis que d’autres commerces (dont un de téléphonie mobile) situés à proximité étaient à leur tour dépouillés. Plusieurs bars du centre-ville ont été pris pour cibles (Frank and Nic’s West End Grille, Dempsey’s Brew Pub & Restaurant à Camden Yards. Un magasin de fringues dans une galerie marchande a aussi perdu une vitre par un lancé de poubelles à Harborplace. Comme lors des émeutes à Ferguson, les autorités gouvernementales et municipales évoquent « des petits groupes de casseurs venus de l’extérieur de la ville » pour expliquer les émeutes.

Vers 22h le soir-même des émeutes, la maire de Baltimore a convoqué d’urgence une réunion à la mairie en compagnie entre autre d’un responsable religieux et de la soeur de Freddie Gray afin de lancer un appel au calme. Et d’annoncer que six flics de Baltimore ont été suspendus mais ils continueront à toucher leur salaire.A peine plus tard, lors d’une conférence de presse, le commissaire de police Anthony Batts a tenu à rassurer les riches en déclarant que 1200 flics ont été déployés à travers la ville. La carotte et le bâton, comme toujours.]

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Des violences éclatent lors d’une manifestation à Baltimore après la mort d’un Noir arrêtée

Des manifestants s’en sont pris samedi à des voitures de police et à des commerces dans le centre de Baltimore en marge du plus grand rassemblement organisé depuis la mort d’un jeune Noir, blessé lors de son arrestation.

Plus de 1000 personnes s’étaient rassemblées dans le calme pendant 90 minutes devant la mairie de Baltimore, pour réclamer que justice soit rendue pour Freddie Gray, 25 ans, décédé des suites d’une fracture des vertèbres cervicales une semaine après avoir été arrêté le 12 avril dans un quartier populaire de cette ville de 620 000 habitants.

L’ambiance s’est brusquement détériorée lorsque plusieurs dizaines de manifestants ont pris la direction du stade de baseball Camden Yards, une heure avant le début d’un match Baltimore Orioles-Boston Red Sox.

Des images tournées par des chaînes de télévision locales depuis des hélicoptères montrent des jeunes en train de jeter des bouteilles de soda et des canettes sur des policiers, le long du musée des légendes du sport et de la billetterie du stade.

«Les manifestants sont désormais en train de casser des fenêtres et de nous lancer des objets», a confirmé la police de Baltimore sur Twitter. «Nous demandons à tout le monde de garder son calme», a-t-elle ajouté.

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Des manifestants ont été vus en train de piller un dépanneur, de casser des vitrines et de bloquer des intersections. Une pierre a traversé la vitre de la voiture d’une automobiliste, a rapporté la chaîne WBAL.

Un photographe de l’AFP a assisté à la destruction des vitres de cinq voitures de police, avant que la police antiémeute n’intervienne.

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CDetc9sUEAAqqKIDeux personnes ont été arrêtées, a indiqué à WBAL le capitaine de la police de Baltimore Eric Kowalczyk.

Un autre porte-parole de la police a estimé que les violences étaient dues à des «poches isolées» d’individus.

Plusieurs enquêtes ont été lancées pour élucider les circonstances des blessures de Freddie Gray, dont une fédérale menée par le ministère de la Justice.

La police de Baltimore a convenu vendredi que le jeune homme aurait dû recevoir une assistance médicale aussitôt après son arrestation.

Les funérailles doivent avoir lieu lundi.

Ce décès est le dernier d’une série de bavures qui ont ravivé les tensions raciales ces derniers mois aux États-Unis et la polémique sur la brutalité policière, après la mort de plusieurs hommes noirs non armés.

Leur presse – AFP, 25/04/2015

[Suisse] Manifs contre l’Europe forteresse et la normalité raciste

94910Mercredi 22 avril 2015. Réunissant 70 personnes à la gare de Lucerne, les manifestants sont partis en cortège et leur nombre a rapidement grimpé à 150, bloquant les rues et le trafic de fin de journée. En plus des pétards et slogans, un tract a été distribué:

Nous sommes furieux – diablement furieux !

Chaque jour des personnes meurent aux frontières extérieures de l’Europe. Seulement dans les sept derniers jours, plus de 1000 personnes réfugiés – enfants, femmes, hommes comme toi et moi sont mortes.

Et vous? Vous restez calmes, inactifs! Vous vous taisez sur cette immense injustice faites aux gens.
Mais nous! Nous ne pouvons pas nous taire plus longtemps. Nous ne supportons pas votre indifférence raciste de merde. Dans les dernières semaines, plus de cinq fois plus de gens sont morts que lors de l’attaque à Charlie Hebdo et le crash du vol allemand réunis!

Pourquoi êtes-vous si froids, si égoîstes…? Pourquoi n’êtes-vous pas avec nous dans la rue, putain de merde ?

C’est pourquoi nous vous dérangeons, nous interrompons votre quotidien stressé entre le travail et la consommation. Nous vous contraignons de vous arrêter et de réaliser que votre peur infondée, moyen-âgeuse et raciste de « tous les étrangers » porte une part de responsabilité de ces catastrophes qui se produisent chaque jour en mer méditerranée.

Croyez-vous vraiment que des personnes quittent volontairement leur pays natal? Vous êtes pourtant si follement amoureux de votre pays merdique ? Le quitteriez-vous volontairement ? Abandonner vos familles ? Ou n’est-ce pas bien plus réaliste quà travers des guerres et qui, par l’exploitation de l’homme et de la nature causée par la soif de profit, contraint les gens à fuir ? Que ces circonstances laissent aux gens venant de ce qu’on appelle des pays du tiers-monde seulement le choix de mourir dans leur pays ou de risquer leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure dans les pays riches du nord ?

Nous condamnons fortement le programme en 10 points de l’UE. Les réfugiés ont besoin d’aide et non pas d’encore plus de mesures de rejet. Vous n’êtes donc pas d’accord avec le fait qu’on ne peut évidemment pas empêcher des gens à fuir. Il y a une mer maudite, un mur avec des barbelés de l’OTAN et de « la protection des frontières ». Comment voulez-vous empêcher de fuir des gens qui sont prêts à mourir ?

Traduit de indymedia switzerland, 22 avril 2015

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Vendredi 24 avril dans la soirée, une manif anti-raciste spontanée a eu lieu dans le centre-ville de Winterthur en solidarité avec les réfugiés et les migrants. Aux environs de 19h, 70 personnes se sont retrouvées à Steinberggasse pour protester contre le régime européen des frontières et ses conséquences mortelles. Après deux courts discours, le cortège s’est mis en marche bruyamment et de manière combative à travers le centre-ville en passant par la gare ferroviaire …  […] 400 tracts ont été distribués. Pour un monde sans Etats, sans frontières ni classes! »

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Berne, 25 avril 2015. La manif dont l’appel était « les frontières tuent » a réuni près de 500 personnes. Des slogans ont été tagués sur la façade en bois de la National Bank. A Bahnhofsplatz, une agence de l’UBS Bank et l’hôtel Schweizerhof ont aussi pu être redécorés à la peinture, tandis qu’un groupe brûlait un drapeau national. « Comme toujours, la police a essayé de se tenir devant les bâtiments et donc de protéger les entreprises qui participent de manière significative par leurs actions à l’exploitation des pays du Sud et qui sont responsables de nombreux décès. »

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De indymedia switzerland, 25 avril 2015

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Zürich: tentative de suicide au lager de Juchhof

 Il y a environ deux semaines à Zürich, un demandeur d’asile du lager de Juchhof a tenté de se pendre avec une corde dans sa chambre d’après des entrevues avec des personnes directement concernées. Cela n’a pas marché puisque le crochet auquel la corde était attaché a été arraché du plafond lors de la tentative. L’homme a été transporté à l’hôpital par une ambulance en compagnie des flics. Son état actuel est inconnu.

Cet incident est une énième expression de la production d’un désespoir à laquelle des milliers de personnes se voient confrontées chaque jour. Tout ça est le produit des forces autoritaires qui terrorisent et humilient physiquement et mentalement en vue de la gestion, de l’exploitation et du contrôle – jusqu’à ce que le suicide représente le seul acte libre autodéterminé.

L’Etat et sa politique migratoire tue, que ce soit dans la mer méditerranée ou bien tout près d’ici.

Assez des mots, il y a beaucoup à faire …

Indymedia switzerland, 26 avril 2015 à 00h31

[Londres] Actions directes contre la gentrification – Avril 2015

Samedi 25 avril, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Brixton (quartier sud de Londres) pour protester contre la gentrification en cours et notamment l’augmentation des loyers dits « sociaux » et les expulsions locatives. La manif, appelée par Reclaim Brixton, a rassemblé des milliers de personnes, au cours de laquelle plusieurs carrefours, rues et voies de transports urbains ont été bloqués.

Plusieurs actions ont eu lieu durant l’après-midi:

  • la mairie a été envahie et brièvement occupée: une banderole disant « Respecter l’existence ou Attendez-vous à de la Résistance » a été suspendue au balcon.
  • des gens ont grimpé sur le toit du cinéma Ritzy ont changé l’annonce par « Resist Evictions ».
  • Une société de crédit a été entourée par une foule en colère.
  • L’agence immobilière Foxtons sur Brixton Road a eu la moitié de sa façade vitrée tombée en miettes sous les fortes acclamations de la foule. « Yuppies* dégagez! » a été inscrit en gros sur l’autre moitié. Une rangée de flics s’est positionnée pour protéger l’agence et une personne a été arrêtée dans la foulée pour cette attaque.
  • L’agence pour l’emploi, une annexe du poste de police dans le marché ainsi q’une boutique de charité Barnardos (tristement célèbre pour gérer les prisons pour sans-papiers aux côtés de l’entreprise de sécurité G4S) ont aussi eu leurs fenêtres brisées).

  • Le commissariat principal de police a été pris d’assaut par la foule. Des échauffourées ont eu lieu et les flics ont fait usage de leurs matraques et de gaz lacrymogènes.

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Lettres changées

Lettres changées

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"Nous devons dévaster les avenues où vivent les riches - Lucy Parsons (1853-1942)"

« Nous devons dévaster les avenues où vivent les riches – Lucy Parsons (1853-1942)« 

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5-6 persones ont été arrêtées à l’issue de la journée. Une manif de solidarité s’est tenue devant le commissariat ce dimanche 26 avril. Toutes ont été relâchées avant 18h et au moins une personne est poursuivie.

[Reformulé de la presse britannique et de R(A)bble, 25/04/2015]

Ndt:

* « Jeunes cadres dynamiques », que l’on peut traduire par « bobos »

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Londres: revendication d’une attaque d’un fourgon de police

Une fissure a été faite dans le mur de la prison durant la manif nocturne du 2 avril [1] contre l’expulsion de Chiltern House, un bâtiment qui a été occupé par des squatters en solidarité avec les résidents des environs de la propriété abandonnée Aylesbury, destiné à être

démoli par le conseil (municipal) de Southwark. Une propriété qui est entièrement entourée d’un mur et surveillée par une entreprise de sécurité privée*, qui fait partie de la société carcérale forcée mais aussi auto-imposée. En tant qu’anarchistes, tout comme le font nos amis qui occupent la propriété dans le cadre de la vague de gentrification qui balaie des parties énormes de l’enfer urbain du capital, nous voyons le conseil de Southwark modeler le paysage urbain pour plus de contrôle autoritaire, pousser les exclus toujours plus loin de la ville, hors de vue et de l’esprit comme ils disent!

Nous avons décidé de ne pas participer à la manifestation, restant plutôt à l’affût de notre moment pour attaquer, qui s’est présenté par un fourgon de flics vide à la propriété. Notre rage s’est traduite par la destruction des fenêtres du véhicule quelques minutes après que les porcs l’aient tous quittés de leur propre gré. Les flics ont été attaqués parce qu’ils sont autant de matons de notre existence quotidienne dans cette île-prison comme peuvent l’être n’importe quel politicien et agent de sécurité.

Nous n’attendrons pas d’être expulsés… au lieu de ça nous allons à l’attaque !

ACAT (All Cops Are Targets) [Tous les flics sont des cibles, NdT]

*qui ont attaqué physiquement des amis et intimidé des résidents à la propriété Aylesbury. NE PENSEZ PAS QUE NOUS AVONS OUBLIE VOTRE MERDE DE SECURITE !

Traduit de l’anglais de in the belly of the beast, 5 April 2015

NdT:

[1] Un compte-rendu de la manif publié sur R(A)bble

Londres : 140,000 livres de clôtures d’Aylesbury détruites

fencesAujourd’hui [2 avril 2015, NdT], une cohue de 150 personnes a démoli des parties de la clôture métallique de 8 pieds de haut entourant l’occupation Aylesbury et d’autres immeubles d’apparts de l’ouest de la propriété.
Aujourd’hui c’était aussi l’audience au tribunal pour ordonner l’expulsion de l’occupation.
Le résultat de la procédure légale étant si prévisible que personne n’a prêté attention au jugement. Ils ont plutôt opté pour l’action directe.
La clôture « Aylesbury Alcatraz » de 700 mètres a été érigée précipitemment comme une réponse aux occupations successives de trois immeubles d’apparts sur le « First Development Site ». Voué à la démolition, ce domaine est désormais largement dépeuplé. Pourtant, les locataires restants ont été contraints de vivre dans des conditions semblables à une forteresse, avec une forte présence de sécurité 24h/24 et de longs détours jusqu’à une seule porte d’entrée et de sortie.
Avec quelques flics en vue, un sound system et pas mal d’énergie, la manif était fixée aux environs de 19h de Burgess Park en direction de l’occupation. Des cordes ont été jetées sur les pointes métalliques de la barrière, et avec un peu de force collective, elles sont tombées sous le regard nerveux des gardiens de sécurité à l’intérieur de l’enceinte. Après quelques échauffourées, la foule a continué. Une fenêtre d’un fourgon de flics a été endommagée. Une autre barrière a été visée – l’ensemble de la partie a été mise à terre. La foule s’est déplacée encore du côté sud, a arraché individuellement des parties en acier de la clôture, avant de finir la journée. A ce moment, davantage de flics se sont amassés et l’objectif avait été atteint.

Dans les mots des occupant-es : « Les barrières sont tombées ! Victoire à Aylesbury ! Même si nous perdons au tribunal, nous gagnons dans la rue ! »

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La zone protégée et surveillée est celle en bleu clair

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[Chili] Mises-à-jour sur la lutte des compagnon-nes incarcéré-es Juan, Nataly, Guillermo et Enrique

Nous apprenons avec amertume que la compagnonne anarchiste Nataly Casanova, qui a débuté une grève de la faim il y a plus d’une semaine (en même temps que les compagnons Juan et Guillermo) est toujours en isolement (malgré les informations transmises du Colectivo Anticarcelario Vuelo de Justicia) qu’elle subit depuis près de 7 mois au centre d’extermination de San Miguel. Pire, elle pourrait être transférée dans une prison pour femmes hors de Santiago.

Cependant, elle continue de lutter contre les malaises physiques que la grève de la faim a occasionnés (somnolence, vertige, perte d’équilibre…). Elle a perdu près de 4 kilos ces derniers jours (détail ci-dessous):

-Lundi 13: 60,8
-Mardi 14: 60.2
-miercoles0 15: 59.9
-Jeudi 16: 58,6
-Vendredi 17: 57,6
-Samedi 18: 57,3
-Dimanche 19: 56,9
-Lundi 20: 56,9
-Mardi 21: 56,3

La grève de la faim débutée le 14 avril avril par Juan, Nataly, Guillermo continue. Le 20 avril, on apprend qu’Enrique Guzman a également rejoint la lutte en se déclarant en grève de la soif.

Les compagnon-nes exigent pour rappel:

  • la clarification de la validité des « preuves » de l’ADN soumis à leur encontre, en prenant en considération tous les aspects scientifiques et non seulement les arguments fallacieux des poursuites;
  • La fin des harcèlements, des enlèvements, des interrogatoires de personnes qui se montrent solidaires avec les compagnon-nes incarcéré-e-s;
  • La fin des harcèlements, agressions, sanctions disciplinaires contre Juan et Nataly ou tout autre prisonnier en lutte;
  • La libération immédiate d’Enrique Guzmán, incarcéré pour être proche des compagnon-nes impliqué-e-s dans cette affaire et pour leur avoir rendu visite régulièrement en prison;
  • Le transfert immédiat de Nataly Casanova de l’isolement à une autre aile de la prison où elle pourra avoir contact et relation avec d’autres détenues et davantage de temps de promenade.

Dans sa déclaration, Enrique Guzmán a ajouté une demande supplémentaire:

  • L’annulation immédiate de la mesure préventive d’arrestation domiciliaire totale infligée à Guillermo Duran, contre lequel aucune preuve n’a été présentée au cours de cette enquête.

Mardi 28 avril 2015, les trois compagnon-,ne-s seront auditionné-e-s à 10h devant les tribunaux de rondizonni.

Aujourd’hui plus que jamais, solidarité active et révolutionnaire ! Force et résistance pour Juan, Nataly, Guillermo et Enrique !

[Publication] Contre la guerre, contre la paix

Contre la guerre, contre la paix

Eléments de lutte insurrectionnelle contre le militarisme et la répression
8 pages, Printemps 2015

Certains pourraient nous accuser d’un maximalisme peu digeste, mais nous ne pouvons pas avaliser la thèse qui sépare le temps et l’espace entre des périodes de guerre et des périodes de paix. Et c’est d’ailleurs cela qui se trouve à la base de l’antimilitarisme anarchiste : contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale.

  1. Guerre et paix
  2. Restructuration, révoltes et guerre
  3. Le projet répressif : massacre, militarisation et enfermement
  4. L’usine de la répression
  5. Contours d’une projectualité anarchiste contre la guerre et contre la répression
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[Publié sur Cette Semaine, 24 avril 2015]