Archives par étiquette : agitation

[Publication] Blasphegme n°4

MAIN DE FER OU GANT DE VELOURS ?

« La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui vient couverte du masque de la légalité. » (Albert Libertad)

La police, le bras armé de l’État, viole, mutile et tue. Des tragédies s’enchaînent les unes après les autres, et pour y répondre des demandes sont faites à « l’État de droit » contre ces mauvais éléments qui seraient présents dans les rangs de la police (désarmer la police, que la justice juge et punisse les policiers assassins, que la police des polices punisse ses mauvais éléments, qu’il n’y ait plus de bavures, qu’il n’y ait plus de « morts pour rien » … ). Comme si c’était un problème individuel, une poignée de personnes qui agiraient mal et empoisonneraient cette institution de l’État.

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[Chili] Solidarité avec Juan, Nataly et Enrique face au nouveau procès antiterroriste « Caso Bombas II »

Retours et paroles avant le début du procès dans le cadre du dénommé « Caso Bombas II »

Ce 24 mars 2017 commence le procès contre les compagnonNEs Enrique Guzman, Juan Flores et Nataly Casanova. Ce processus judiciaire se présente comme une nouvelle bataille entre les ennemis de la liberté et celleux qui refusent d’obéir à la domination. Après les arrestations médiatiques et les déclarations pompeuses du parquet, des policiers et des ministres, le labyrinthe juridique arrive à son point culminant contre Juan, Nataly et Enrique.
Aujourd’hui, l’inquisition démocratique cherche à se venger des différentes attaques explosives qui ont eu lieu dans la capitale, en particulier pour les engins explosifs qui ont pété le 11 août 2014 de manière coordonnée et simultanée contre le 39e commissariat de El Bosque et le 1er commissariat de Santiago Centro, deux actions revendiquée par la Conspiration Internationale pour la Vengeance (CIV).

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[Publications] Nous n’irons pas voter / Pour en finir avec l’illusion de la démocratie

[Deux affiches contre le cirque électoral à venir et cette société qu’il maintient et légitime, collées dans plusieurs villes en France]

Nous n’irons pas voter.

Nous ne voulons pas cautionner cet état de fait, nous ne voulons pas choisir le moins pire. Aucune envie de réussir dans cette société pourrie, ni de changer les règles d’un jeu que l’on sait truqué dans ses fondements. Nous voulons en finir avec un monde qui s’appuie sur l’autorité. Nous ne votons pas, notre choix est celui de la révolte. Par la parole, par la critique et l’analyse. Par les « petits » choix du quotidien. Par des actes destructeurs. Par des passions créatrices.

    Contre l’État, quelle que soit sa couleur. Parce que prisons, tribunaux, commissariats, casernes, écoles seront toujours là avec n’importe quel gouvernement.
    Contre le Capital, ses fausses promesses, ses marchandises anesthésiantes, ses illusions de bonheur matériel, sa misère et son exploitation bien réelles.
    Contre tout ordre moral, les lois dans nos têtes, l’acceptation fataliste de rester à la place qu’on nous assigne. Pauvre, femme, fou, travailleur exploité, étranger sans papiers, détenu : rien à foutre, Je serai moi-même, ce que je veux être.
    Contre toutes les religions, les appartenances identitaires, les nations et les communautés. Tous ceux qui me disent comment je dois vivre sont mes ennemis. Les paradis qu’ils nous promettent ne sont que des carcans pour notre vie – la seule qu’on a.
    Contre les hérauts d’un monde meilleur – le leur. Contre les leaders et porte-paroles auto-proclamés de l’insurrection et autres maîtres à penser d’une soi-disant révolution qui pue l’embrigadement et les tribunaux. Leurs lendemains ressemblent trop à aujourd’hui.

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[Publication] « La Fronde » : nouveau journal anarchiste de Montréal (Québec)

[Extrait du journal anarchiste montréalais « La Fronde », n°1 – Mars 2017]

Voir les articles en ligne sur le site « Montreal Contre-information »

Tue le flic dans ta tête

« La meilleure des polices ne porte pas l’uniforme »
– La rumeur, groupe de hip-hop français

La haine des flics ? Vous l’avez aussi ? Ils vous cassent les pieds, vous donne des tickets, vous harcèle, vous arrête, vous embarque, vous matraque, vous vaporise du poivre de cayenne, ou vous lance des lacrymos, vous tabasse, vous surveille, vous suivent, vous agresse, vous font chanter, vous menotte, vous jette en cage, vous crève un œil, vous terrorise?

Ils se sentent importants en se pavanant en uniforme à mettre leur nez dans les affaires de tout le monde. Ils représentent l’autorité de l’État. Ils détiennent le monopole de la violence légitime. Ils font respecter la loi et l’ordre, sous menace de te dérober ta vie et de te foutre en cage. Ils sont les chiens de garde du pouvoir.

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[Paris] Rage des fêtes contre les violences policières – Récit de la manif sauvage du 3 mars

Le rassemblement de Place des Fêtes contre les violences policières s’est transformé en manif sauvage à travers les petites rues du XIXe et du XXe, pour finir dans le XIe vers Parmentier.

Vendredi 3 mars, 18h, à Place des Fêtes, un rassemblement contre les violences policières était appelé. 3-4 grappes de bacqueux, certains casqués, et armés de LBD se posent aux abords et sur la place fouillant et palpant les gens dont les têtes ne leur reviennent pas. Cependant, beaucoup passent les mailles du filet, et assez rapidement une banderole « D’Aulnay à Paris, organisons-nous » est déployée. Les désormais classiques « Tout le monde déteste la police », « Flics, violeurs, assassins » « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas » sont scandés et des prises de parole assez inégales ont lieu. Est notamment rappelé le rassemblement ce samedi 4 mars à Beaumont en soutien à Bagui Traoré et celui devant la prison de Fleury-Mérogis en solidarité avec les prisonnier-es suite au mouvement contre la loi Travail, les mutins de la prison de Valence et les révolté-es suite au viol de Théo. Pendant ce temps, certain-es jettent des bouteilles sur les quelques bacqueux de l’autre coté de la rue, sans plus de réaction de leur part. Plusieurs tracts sont distribués, en solidarité avec Théo, pour se prémunir contre les arrestations et la justice, contre le filmage des gens en action ainsi qu’un plan commenté du quartier avec quelques bonnes cibles et les emplacements probables des flics (il manquait juste les caméras de vidéosurveillance du tiécar).

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[Rueil-Malmaison, 92] Illumine ta journée, brûle ton lycée !

Dans la nuit du 1er mars dans un lycée de Rueil-Malmaison, des élèves ont posé une quinzaine de tags, comme :

« Illumine ta journée, brûle ton lycée !; Attaquons ce qui nous détruit; Feu !; Que crève le vieux monde; Mdr les caméras; Faisons de la nuit notre terrain de jeu; Nik la Bac, Nik le Bac; Bouh !; Faisons de la nuit notre terrain de jeu; Nous ne sommes pas des lycéens, nous sommes des délinquants; Lycée-usine. »

Une affiche a également été collée, dont ils ou elles nous transmettent le texte :

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[Publication] L’ennemi et ses environs

Pierleone Porcu / tiré de : “L’Esplosione – foglio anarco-nichilista di corrispondenze sovversivo-insurrezionali”, Gennaio 2001, Anno 0, n° 0. [Traduit par Attaque]

Le fait de persévérer n’est ni facile ni confortable, quand cela signifie savoir, face à soi-même, qu’il faut résister chaque jour aux petites satisfactions alléchantes d’une vie confortable et sans soucis.
La lutte est âpre, dure, ouverte, violente, procure douleur et endurcit les cœurs. Souvent, il n’y a rien d’agréable ni de satisfaisant, sauf le fait de savoir, face à soi-même, que par ce chemin passe son auto-libération, individuelle et collective.
Nous ne devons jamais oublier qu’à chaque fois que nous cherchons le compromis, la médiation, en échange d’un peu de trêve, nous nous trompons, nous nous rapprochons de l’ennemi que nous combattons, jusqu’à devenir un utile soutien de celui-ci, semblables finalement à ces forces qui, chaque jour, le soutiennent.
En tant que révolutionnaires anarchistes, nous maintenons toujours qu’il n’y a pas d’autre solution à la question sociale que celle qui passe par le chemin de la destruction de toutes les institutions existantes ; cependant, au-delà des vagues promesses théoriques, les compagnons qui vont concrétiser cela dans l’action sont très peu nombreux.

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[Bagnolet-Montreuil, 93] Petite balade contre la justice

En milieu d’aprem, samedi 21 janvier,quelques-un-e s’étaient donné rendez-vous pour exprimer en acte et hors du tribunal notre solidarité avec Damien, enfermé depuis le 8 dècembre, et notre volonté d’en finir avec ce monde de juges, de flics et de fric

Une vingtaine de personnes répondent présentes et nous partons en balade dans les rues de bagnolet et de montreuil. A notre passage, les murs se couvrent de tags, pochoirs, affiches, autocollants. Une banderôle « nik la justice » sert de paravent aux tagueureuses. Dans ce quartier, peu passant mais très habité, un tract est distribué et les réactions sont plutôt encourageantes.

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[Etats-Unis] Lettre à « Earth First! » d’un ami trop distant

[La critique d’Earth First! qui est faite dans le texte ci-dessous est assez originale. Habituellement, les critiques faites à l’égard de cette organisation sont centrées sur ses racines fascisantes. Elle sert par ailleurs de prétexte pour parler d’autres sujets beaucoup plus généraux. Earth First! peut y être remplacé par les noms d’autres orgas, et pas uniquement limitées aux Etats-Unis. Ce texte parvient à approfondir la critique au-delà du seul champ de l’écologie, tout en conservant sa pertinence].


Les problèmes ne sont pas le problème : Lettre à « Earth First! » d’un ami trop distant

Un jour, je me trouvais caché, avant l’aube, dans le kudzu et le lierre qui poussaient en bordure d’un chemin rocailleux de montagne. Le temps avait ralenti, comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, mais finalement le moment vint où une douzaine d’autres, équipés de cadenas, d’une voiture en piteux état et d’un trépied sortirent de l’obscurité pour bloquer l’entrée de la mine. Regarder en arrière vers le haut de la pente escarpée pour voir la barricade rougie par les flammes, rendant impossible au moins pour quelques heures, le processus de destruction de cet endroit magnifique, reste l’un de mes plus beaux souvenirs.

Huit années ont passé depuis cette petite expérience. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Je continue de m’impliquer dans la lutte, bien que ça soit plus dans un désir de survie, de conflit, de vengeance et d’affinité que dans un quelconque espoir de changement social. Néanmoins, le retour du Earth First! Rondy dans l’État où j’habite me semblait être une bonne occasion de soulever de nouveau certaines questions critiques, questions qui ont déjà été soulevées auparavant par des personnes plus douées à l’écrit que je ne le suis, mais qui semblaient être mises de côté sous la contrainte constante de s’occuper de la nouvelle menace qui allait détruire le monde. Même s’il s’agit d’une critique, j’espère qu’elle pourra être vue comme un signe d’affinité et de communication adressé aux personnes qui, comme moi, souhaitent vivre libres et sauvages.

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