Archives par étiquette : anti-électoral

[Publication] Blasphegme n°4

MAIN DE FER OU GANT DE VELOURS ?

« La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui vient couverte du masque de la légalité. » (Albert Libertad)

La police, le bras armé de l’État, viole, mutile et tue. Des tragédies s’enchaînent les unes après les autres, et pour y répondre des demandes sont faites à « l’État de droit » contre ces mauvais éléments qui seraient présents dans les rangs de la police (désarmer la police, que la justice juge et punisse les policiers assassins, que la police des polices punisse ses mauvais éléments, qu’il n’y ait plus de bavures, qu’il n’y ait plus de « morts pour rien » … ). Comme si c’était un problème individuel, une poignée de personnes qui agiraient mal et empoisonneraient cette institution de l’État.

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[Publication] Mais les anarchistes ne votent pas ?

A. M. Bonanno, dans « Canenero » n. 29, 2 juin 1995

Se dire anarchiste veut dire beaucoup, mais cela peut aussi ne rien vouloir dire du tout. Dans un monde d’identités faibles, quand tout semble s’estomper dans le brouillard de l’incertitude, se considérer anarchiste peut être une manière comme une autre de suivre un drapeau, rien de plus.

Mais parfois l’anarchisme est une étiquette inconfortable. Il peut te mettre des questions dans la tête, auxquelles il n’est pas facile de répondre. Il peut te faire remarquer les étranges contradictions de ta vie : le travail, le rôle que la société t’as imposé, le statut auquel toi-même t’as participé, la carrière à laquelle tu n’arrives pas à renoncer, la famille, les amis, les enfants, le salaire en fin de mois, la voiture et la maison dont tu es propriétaire. Pauvre de moi, fixer une distance entre ces attributs et ses idées fondamentales, entre ce que nous sommes et l’être anarchiste, cela ressemble beaucoup à cette lutte entre l’être et le devoir-être qui faisait sourire Hegel : le devoir-être perd toujours.

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[Publication] Pourquoi je ne vote pas

Je ne vote pas. Je n’ai jamais pris part à une élection et je ne le ferai jamais. Pour beaucoup l’idée que quelqu’un, qui s’intéresse à ce qui se passe dans le monde, refuse de voter semble incroyable. Le bon sens de l’État démocratique nous dit que voter est le moyen de changer les choses et que ceux qui ne votent pas sont apathiques. Il a même été dit que ceux qui ne votent pas ne devraient pas se plaindre.

Mais le bon sens cache souvent un grand nombre d’acceptations aveugles. C’est certainement vrai au vu des lieux communs sur la démocratie et le vote. J’espère qu’en expliquant pourquoi je ne vote pas je vais mettre à nu ces affirmations et susciter quelques interrogations.

Si mon refus de voter venait de l’apathie il est évident que je ne prendrais pas le temps d’écrire cela. En fait mon refus est issu d’un désir de vivre d’une certaine façon, une façon qui nécessite un changement radical dans la structure sociale de nos vies et du monde. Autant que possible, j’essaie d’affronter le monde dans lequel nous vivons selon ces désirs, en agissant pour les réaliser.

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[Grenoble] Saccage de la permanence des Républicains

« Les Républicains » ont reçu de la visite dans la nuit de dimanche à lundi 21 mars 2017 à Grenoble. Après avoir posé des tags sur le mur de l’immeuble et détruit plusieurs vitres extérieures, les révolté.es ont saccagé l’intérieur du local: de la peinture rouge a été propulsée du sol au plafond, de l’amoniac a été balancé sur des piles de tracts et d’affiches, ordinateurs et mobiliers détruits….

Une des inscriptions inscrites sur la façade d’immeuble abritant la permanence, qui disait « Wanted. From Piolle with love », fait référence à un des tracts des Républicains de Grenoble diffusé en août dernier où figuraient 25 portraits d’élus de gauche, dont M. Piolle, responsables de la « ruine » de la ville, selon LR. Le montant des dégâts n’a pas été communiqué, mais la presse nous apprend que c’est la quatrième attaque en un an contre la permanence LR de la place Paul-Vallier. Ci-dessous la lettre revendiquant le saccage publiée peu de temps après:


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[Publications] Nous n’irons pas voter / Pour en finir avec l’illusion de la démocratie

[Deux affiches contre le cirque électoral à venir et cette société qu’il maintient et légitime, collées dans plusieurs villes en France]

Nous n’irons pas voter.

Nous ne voulons pas cautionner cet état de fait, nous ne voulons pas choisir le moins pire. Aucune envie de réussir dans cette société pourrie, ni de changer les règles d’un jeu que l’on sait truqué dans ses fondements. Nous voulons en finir avec un monde qui s’appuie sur l’autorité. Nous ne votons pas, notre choix est celui de la révolte. Par la parole, par la critique et l’analyse. Par les « petits » choix du quotidien. Par des actes destructeurs. Par des passions créatrices.

    Contre l’État, quelle que soit sa couleur. Parce que prisons, tribunaux, commissariats, casernes, écoles seront toujours là avec n’importe quel gouvernement.
    Contre le Capital, ses fausses promesses, ses marchandises anesthésiantes, ses illusions de bonheur matériel, sa misère et son exploitation bien réelles.
    Contre tout ordre moral, les lois dans nos têtes, l’acceptation fataliste de rester à la place qu’on nous assigne. Pauvre, femme, fou, travailleur exploité, étranger sans papiers, détenu : rien à foutre, Je serai moi-même, ce que je veux être.
    Contre toutes les religions, les appartenances identitaires, les nations et les communautés. Tous ceux qui me disent comment je dois vivre sont mes ennemis. Les paradis qu’ils nous promettent ne sont que des carcans pour notre vie – la seule qu’on a.
    Contre les hérauts d’un monde meilleur – le leur. Contre les leaders et porte-paroles auto-proclamés de l’insurrection et autres maîtres à penser d’une soi-disant révolution qui pue l’embrigadement et les tribunaux. Leurs lendemains ressemblent trop à aujourd’hui.

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