Archives de catégorie : Solidarité dans la révolte & l’attaque

[Barcelone, Espagne] Attaque des bureaux de la Lufthansa

Au matin du 28 mars, nous avons décidé de briser la vitrine des bureaux de la Lufthansa (les seuls de la ville) situés rue Bailén à Barcelone.

Il s’agit d’une compagnie aérienne qui réalise expulsions et extraditions, comme celle de nos compagnonnes anarchistes arrêtées l’an dernier en Espagne et actuellement incarcérées en Allemagne. En ce moment se déroule le procès où on les accuse d’avoir braqué une agence de la Pax Bank de la ville de Aachen.

Pour l’extension de la solidarité et l’action directe !
Feu à toutes les prisons !
Pour l’anarchie !

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone par Brèves du désordre, 31 mars 2017]

[Madrid, Espagne] Incendie d’un véhicule de sécurité privée

A l’aube de lundi dernier [27 mars 2017, NdT], une voiture est morte carbonisée dans le quartier universitaire de la ville de Madrid. Cinq litres d’essence ont été plus que suffisants pour mettre un terme à sa vie. Ensuite, nous espérons seulement que la chaleur a atteint les compagnon.nes kidnappé.es dans les prisons de l’Etat allemand pour leur donner de la force et que bien d’autres véhicules des forces répressives, publiques comme privées, suivront le même chemin.

Nous méprisons cet existant, ainsi que toutes les structures et personnes qui le protègent, et nous aimerions que cette attaque ne soit comprise que comme un petit échauffement et un avertissement. Une parmi les nombreuses autres attaques qui se sont produites et se produiront en vue du G20 cet été à Hambourg.

Cellule insurgée pour l’effondrement.

[Traduit de contrainfo, 2. April 2017]

[Lacey, Etats-Unis] Attaque contre la Wells Fargo en solidarité avec Standing Rock

Il y a quelques nuits, nous avons brisé les fenêtres et les portes de l’agence Wells Fargo Bank à Lacey¹. Wells Fargo finance le projet de la Dakota Access Pipeline, de même que GEO Group, l’entreprise privée qui gère le centre de rétention du Nord-Ouest² et tant d’autres prisons privées. Wells Fargo s’enrichit grâce à la destruction de la terre, l’incarcération de migrants et l’expropriation continue des terres de natives americans.

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[Berlin, Allemagne] Six voitures de Securitas incendiées

Bonsoir! Dans la soirée du 28 février 2017, nous avons incendié six voitures de l’entreprise Securitas à la gare Anhalter. Depuis deux ans à Berlin, Securitas surveille l’accès à l’école occupée de la Ohlauer str. et contraint ainsi les quelques réfugiés restés à cet endroit à une vie semblable à la taule. En s’affichant en permanence et en harcelant les habitant.e.s, leur nombre s’est constamment réduit – Beaucoup ont disparu en taule, ont été expulsé.e.s ou sont déclarés indésirables dans ce lieu. Continuer la lecture

[Grèce] Affiche de solidarité avec les anarchistes inculpés de double braquage à Velventos

Solidarité avec ceux qui sont en procès pour les braquages à Velventos.

En 2013, six anarchistes ont été arrêtés pour un double braquage dans la ville de Kozani, à Velventos. Un an plus tard, ils ont été condamnés à des peines allant de 11 à 16 ans de prison ferme. Au début du mois de mars 2017 a débuté le procès en appel dans la prison de Korydallos, où ils sont incarcérés depuis leur arrestation.

La raison pour laquelle ces personnes ont été pourchassées, frappées, enfermées et condamnées à plusieurs années de prison n’est pas à cause de la somme d’argent que les banques auraient perdu si le braquage avait été pleinement réussi. La vraie raison est le danger pour l’autorité si ces pratiques se propageaient dans la société, le choix d’en sortir et de faire ce qui est possible pour combattre l’oppression quotidienne, de trouver les moyens nécessaires afin de créer des projets de lutte, de lutter contre le monde des riches et des puissants d’une manière directe et autonome. Nous ne parlons pas du braquage de banque en tant que tel, qui pourrait très bien aussi être un moyen alternatif d’obtenir du fric dans cette même logique capitaliste qui tente de nous hypnotiser partout où nous nous trouvons. Nous parlons du choix d’agir, de poursuivre dans une aventure de révolte sans cesse en évolution, armés de nos idées de liberté et de courage.

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[Chili] Solidarité avec Juan, Nataly et Enrique face au nouveau procès antiterroriste « Caso Bombas II »

Retours et paroles avant le début du procès dans le cadre du dénommé « Caso Bombas II »

Ce 24 mars 2017 commence le procès contre les compagnonNEs Enrique Guzman, Juan Flores et Nataly Casanova. Ce processus judiciaire se présente comme une nouvelle bataille entre les ennemis de la liberté et celleux qui refusent d’obéir à la domination. Après les arrestations médiatiques et les déclarations pompeuses du parquet, des policiers et des ministres, le labyrinthe juridique arrive à son point culminant contre Juan, Nataly et Enrique.
Aujourd’hui, l’inquisition démocratique cherche à se venger des différentes attaques explosives qui ont eu lieu dans la capitale, en particulier pour les engins explosifs qui ont pété le 11 août 2014 de manière coordonnée et simultanée contre le 39e commissariat de El Bosque et le 1er commissariat de Santiago Centro, deux actions revendiquée par la Conspiration Internationale pour la Vengeance (CIV).

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[Leipzig, Allemagne] Double attaque incendiaire contre la gentrification

Chantier et pelleteuses incendiés

Dans la nuit du 4 au 5 mars 2017, nous avons cramé deux pelleteuses dédiées à la construction d’un parking sur un ancien petit parc situé Karl-Heine-Straße. Dans la nuit du 16 au 17 mars, nous avons causé un incendie plus important sur et dans un des bâtiments en construction au ‘Lindenauer Hafen’.

Nous avons assez souvent entendu que la gentrification est un processus compliqué sur lequel nous avons du mal à peser. Nous ne comprenons pas cela comme une justification pour rester en dehors de ce processus – De toute manière, peu importe les raisons pour lesquelles nous agissons, puisque nous faisons ce qui nous procure le plus de plaisir, à savoir détruire la propriété des gens qui se font des couilles en or grâce à la revalorisation des quartiers.

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[Marseille] Attaque solidaire avec la lutte contre l’oléoduc dans le Dakota du Nord (USA)

En « sioutien »

Des vitres et le distributeur de la BNP république ont été brisés en soutien à tous ceux qui se battent contre leur oléoduc dans le Dakota, et parce que ces connards le méritent pour tous les projets foireux dans lesquels ils trempent.

[Publié sur Marseille Infos autonomes, samedi 18 mars 2017]

[Grenoble] Journal intime d’un sauvage

fracassage de vitre en solidarité grenoble

cher journal ,

ce vendredi soir j’suis sorti triste de compter les jours qui passent.

et les choses qui changent pas assez,

comme j’étais en colère

j’ai éclater une première banque de 12 coups de marteau.
(j’ai été acclammé par un type bourré geulant vas y casse tout pendant que je m’attelais a la tache)

j’avais encore grave la rage.
du coup j’ai été peté une 2ème banques plus loin.
11coups de marteau.

(cette fois un autre type m’a demandé ce que je foutais j’me suis retourné et lui ai dit tu veux mourir toi bouffon ? – il est parti en courant)

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[Espagne] Affinité et solidarité contre le victimisme et l’autorité – Une lettre de Mónica Caballero et Francisco Solar

(Ces mots nous parviennent aujourd’hui 10 mars 2017 depuis la taule, avec le retard propre aux communications restrictives dans les centres d’extermination espagnols. Le 7 mars, les compagnon-nes ont finalement été expulsés au Chili, où ils ont été reçus avec force déploiement médiatique et menaces répressives. Mais finalement Mónica et Francisco sont dehors, leur dignité intacte)

*Affinité et solidarité contre le victimisme et l’autorité.*

Dans la lutte pour rompre avec l’ordre l’établi, nous cherchons et nous créons de nouvelles formes de relations en opposition avec l’imposition et l’autorité. Des formes qui nous font sentir à l’aise pour nous épanouir de manière autonome, proposer et mener des initiatives d’affrontement quotidien. En se sens, nous comprenons l’affinité comme la manière la plus adéquate de nous relationner entre anarchistes, non pas comme le fruit de slogans vides répétés à satiété, mais comme le résultat de pratiques et de visions partagées qui aident à créer des liens durables de compagnonnage et de fraternité allant au-delà de simples liens d’amitié.

La confiance et l’affection qu’offre le fait de sentir et de savoir que nous partageons des idées en rébellion permanente constituent le substrat et la force de l’affinité qui se fortifie et se développe dans un ensemble de pratiques antiautoritaires. Ces idées, pour leur part, sont inséparables de notre choix de vie, un choix qui renforce ce que nous pensons et se confirme par ce que nous faisons. C’est à travers ces relations que nous grandissons individuellement en ayant la possibilité incontestable d’agir sans entraves, ce qui empêche la création de comportements bureaucratiques et autoritaires, en coupant à la racine toute tentative de concentration de pouvoir.

Les critiques de cette position affirment qu’il est impossible de cette manière d’avoir quelque incidence sur la “réalité sociale” et que l’on fait de l’anarchisme une sorte de ghetto. Pour notre part, nous répondons que nous ne voyons pas l’anarchisme comme un parti politique se servant de toutes sortes de stratégies pour grossir quantitativement ses rangs dans le but d’obtenir une certaine hégémonie. Nous pensons que les moyens doivent nécessairement être cohérents avec les fins, et qu’il est donc contradictoire de prétendre à la libération totale par des moyens qui la restreignent. Pour nous, l’anarchisme n’est pas une réalisation, mais avant tout une tension dans laquelle l’initiative individuelle joue un rôle central.

Au cours de cette expérience d’enfermement qui touche à sa fin, nous avons vécu la naissance, le renforcement et la consolidation de relations d’affinité. Nos compagnon-ne-s ont donné du contenu au mot solidarité, nous remplissant ainsi de force et de fierté. En surmontant des difficultés aussi nombreuses que variées, nous avons ensemble pu construire des positions et des initiatives dont nous avons beaucoup appris. Quitte à nous répéter, c’est la volonté et la détermination de nos compagnon-ne-s qui ont détruit des murs, des barreaux et des kilomètres de distance, qui ont déjoué les pièges du pouvoir visant à l’isolement et à l’absence de communication. Nous avons essayé et nous pensons avoir réussi à établir une relation éloignée et contraire à tout comportement assistancialiste où le/la prisonnier-e serait vu-e comme « une pauvre victime du système, objet d’atroces injustices ». Le fait d’assumer qu’en tant qu’anarchistes, nous sommes en conflit permanent avec le pouvoir et que cela a des conséquences, a rendu possible la mise en pratique d’une solidarité active et combative avec un discours clair et sans ambigüités. L’idée–force “ni coupables, ni innocent-e-s, simplement anarchistes” a reflété et reflète notre position face à la taule et à la répression, aussi bien pour nous qui sommes à l’intérieur que pour les personnes solidaires ou réprimées dehors. Cela signifie une manière de vivre et d’être en prison liée à l’intransigeance, en même temps que cela ouvre d’innombrables chemins d’action pour les compagnon-ne-s dans la rue, des chemins qui tentent de détruire le pouvoir en n’entrant pas dans ses catégories et en s’opposant à sa logique prédatrice.

*Quand les coups reçus représentent une opportunité.*

La vague répressive qui s’est matérialisée avec les opérations Pandora et Piñata a représenté le coup le plus dur asséné à l’anarchisme sur ce territoire depuis les années 80. On a clairement essayé d’éliminer un secteur du mouvement anarchiste par la voie rapide, à travers le harcèlement, les poursuites judiciaires et la taule. Evidemment, l’ampleur de cette gifle de l’Etat a eu ses conséquences, il ne pouvait en être autrement. De nombreuses initiatives ont été retardées, des espaces ont été littéralement dévastés par la furie répressive, et la peur de se voir incriminé-e dans les fantasmes paranoïaques du pouvoir a généré un certain immobilisme qui commence petit à petit à être dépassé.

Pourtant, à notre avis, la théorie policière s’est montrée si grossière et inconsistante dans ces affaires, que ce coup représente une opportunité pour pointer les faiblesses de l’Etat qui utilise ses stratégies classiques d’enfermement et d’intimidation pour tenter de réduire et d’éliminer celles et ceux qu’il ne parvient pas à domestiquer. Parallèlement à cela, nous pensons que ces opérations sont intimement liées à la montée des mouvements citoyens et à leur incorporation dans les institutions ; la taule attend celles et ceux qui refusent de jouer le jeu démocratique. Ainsi, à l’heure d’aborder ce qu’ont signifié ces coups et de mettre en œuvre la solidarité, nous pensons qu’il est indispensable de comprendre que les mouvements citoyens transformés en partis politiques, en optant pour la voie institutionnelle, ne représentent en aucun cas un allié, mais qu’ils constituent bien plutôt un engrenage supplémentaire du pouvoir avec lequel nous n’avons rien à voir.

Comme cela a été dit en diverses occasions, par le biais des opérations Pandora et Piñata, l’Etat a essayé d’attaquer des idées et des pratiques qui lui sont radicalement opposées, la preuve en est qu’aucun-e des compagnon-ne-s inculpé-e-s n’est accusé-e d’actions concrètes [mais uniquement de délits associatifs]. Ce qui doit être puni, c’est une manière de vivre, un choix de lutte contre l’ordre établi et une activité antiautoritaire constante qui a, dans une plus ou moins grande mesure, influencé divers espaces et environnements. Continuer à emprunter les chemins de rupture signifie donc une petite victoire en démontrant que même si l’Etat nous montre son pire visage, il ne nous fait pas plier. Nous pensons ainsi que la solidarité avec les personnes en butte à la répression doit nécessairement être transgressive et offensive, loin de tout discours pessimiste et victimiste. L’utilisation de toute notre créativité, uniquement limitée par nos principes anarchistes, est fondamentale dans l’activité solidaire et pour que nous sortions renforcé-e-s de cette expérience. Dans la guerre contre la domination, toute action est nécessaire.

Enfin, nous voulons envoyer toute notre affection et notre force aux compagnon-ne-s emprisonné-e-s en Allemagne, accusé-e-s d’un braquage de banque et qui doivent affronter un dur procès pendant des mois. Il et elle sont constamment dans nos pensées et la fierté et la joie dont ils font preuve sont également les nôtres, du fait d’avoir la possibilité d’être vos compagnon-ne-s.

Aujourd’hui et toujours, une main tendue avec le/la compagnon-ne, et un poing fermé contre l’ennemi.
Mort à l’Etat et vive l’Anarchie.

Mónica Caballero S.
Francisco Solar D.

Prison de Villabona – Asturies
2 février 2017

[Traduit de l’espagnol de contrainfo par brèves du désordre, 10 Marzo 2017]