Archives par étiquette : Madrid

[Madrid, Espagne] Incendie d’un véhicule de sécurité privée

A l’aube de lundi dernier [27 mars 2017, NdT], une voiture est morte carbonisée dans le quartier universitaire de la ville de Madrid. Cinq litres d’essence ont été plus que suffisants pour mettre un terme à sa vie. Ensuite, nous espérons seulement que la chaleur a atteint les compagnon.nes kidnappé.es dans les prisons de l’Etat allemand pour leur donner de la force et que bien d’autres véhicules des forces répressives, publiques comme privées, suivront le même chemin.

Nous méprisons cet existant, ainsi que toutes les structures et personnes qui le protègent, et nous aimerions que cette attaque ne soit comprise que comme un petit échauffement et un avertissement. Une parmi les nombreuses autres attaques qui se sont produites et se produiront en vue du G20 cet été à Hambourg.

Cellule insurgée pour l’effondrement.

[Traduit de contrainfo, 2. April 2017]

[Espagne] Actualisation au sujet des compagnons anarchistes entre les griffes de l’Etat

cartel03castellano

Après quelques semaines passées dans différentes prisons de Madrid où ils ont comparu devant l’Audiencia Nacional, qui leur a signifié la prolongation de leur détention en préventive, Monica Caballero et Francisco Solar ont été reconduits dans la prison de Villabona (Asturies).

Nous en profitons également pour diffuser l’adresse du dernier compagnon séquestré par l’Etat espagnol dans le cadre de l’opération ‘Ice’. Le compagnon Borja, qui était également en détention préventive pour la même affaire, vient d’être libéré dans la matinée de ce vendredi 20 novembre. On ne sait pas si une caution a été versée pour obtenir sa libération.

  • Mónica Caballero Sepúlveda
    Francisco Solar Domínguez
    C.P Villabona-Asturias
    Finca Tabladiello s/n
    33422 Villabona-Llanera
    (Asturias) España
  • Borja Marquerie Echave
    Centro Penitenciario Madrid II
    Carretera Meco, 5
    28805 Alcalá de Henares, Madrid, España.
  • Juan Manuel Bustamante Vergara
    Centro Penienciario Madrid IV, Navalcarnero.
    Ctra. N-V, km. 27.7,
    28600 Navalcarnero, Madrid, España.

Par ailleurs, Enrique, qui a été arrêté le 28 octobre dernier dans le cadre de l’opération ‘Pandora 2’, a été relâché mercredi 18 novembre en échange du versement d’une caution de 8.000 euros.

Résumé de contrainfo, de barcelona indymedia et de claudicarnuncarendirsejamas

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Le vendredi 13 novembre dernier, alors que ça fait deux ans que les anarchistes Monica Caballero et Francisco Solar sont incarcérés et que le 28 octobre dernier l’Audiencia Nacional a décidé de maintenir les deux compagnons en détention préventive, un groupe de compagnons est sorti dans les rues de Sant Andreu de Barcelone pour se montrer solidaires avec eux et montrer l’échec du pouvoir dans son intention de les isoler derrière les murs. 

Une attitude combative s’est maintenue durant le parcours: des slogans contre l’Etat, les prisons et pour la liberté des anarchistes séquestrés ont été criés, des tags ont été réalisés et des banderoles ont été suspendues.

Résumé de contrainfo

[Espagne] Pour écrire aux deux compagnons incarcérés à la suite de l’opération ‘Ice’

Voici les adresses des deux personnes envoyées en taule à la suite de l’Opération Ice :

  • Borja Marquerie Echave
    Centro Penitenciario Madrid II
    Carretera Meco, 5
    28805
    Alcalá de Henares, Madrid, España.
  • Juan Manuel Bustamante Vergara (Nahuel)
    Centro Penitenciario Madrid V
    Carretera M-609, km. 3,5.
    28791
    Soto del Real, Madrid, España.

Solidarité !

 

[Madrid, Espagne] Six anarchistes arrêtés lors de l’opération ‘Ice’ du 4 novembre 2015 / Deux compagnons envoyés en taule [Mise-à-jour, 08/11/2015]

Mise-à-jour, 8 novembre 2015:

Le 6 novembre aux alentours de midi, quatre des six anarchistes arrêtées ont été remis en liberté sous caution par le Juzgado Central número 3 de la Audiencia Nacional, responsable de l’opération policière. Plus de 20.000 euros ont du être versés pour faire sortir les quatre, après deux jours de garde-à-vue. Quant aux deux autres, ils sont incarcérés en préventive. Tous les chefs d’accusations contre les six sont maintenus. L’Etat les poursuit en raison de leur « responsabilité dans l’attaque incendiaire contre 4 agences bancaires de Madrid », « d’appartenance à un groupe terroriste ». Il semblerait que la déclaration des flics selon laquelle ils auraient mis la main sur des engins explosifs et bombes artisanales lors de la perquisition est complètement bidon. Ces éléments à charge sont totalement absents du dossier selon l’avocat des inculpés, Daniel Amelang.

Mise-à-jour, 6 novembre à 15h13

Finalement, on apprend que six compagnons (au lieu des 5 annoncés initialement) ont été arrêtés lors de l’opération ‘Ice’. Deux d’entre eux ont été envoyés directement en taule. Les autres devraient sortir sous caution. Durant la matinée du vendredi 6 novembre, des compagnons se sont rassemblés en solidarité devant l’Audiencia Nacional.

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baillonLe 4 novembre, la brigade d’information de la police nationale de Madrid a arrêté 5 personnes, membres du groupe anarchiste ‘Straight Edge’, accusés d’appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme.

Lors des perquisitions aux domiciles des compagnons, les flics ont mis la main sur du matériel servant selon eux à confectionner des engins explosifs, diverses quantités de poudre et de manuels pour fabriquer des bombes artisanales.

Cette énième opération policière envers le milieu anarchiste, baptisée cette fois-ci « Operacion Ice », est menée dans le cadre de l’enquête concernant l’attaque incendiaire de quatre agences bancaires de Madrid. Les flics les soupçonnent également d’être les auteurs de l’incendie d’un autre établissement bancaire et d’un centre commercial à Barcelone.

Les compagnons détenus comparaîtront devant l’Audiencia Nacional pour appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme. Quatre des compagnons arrêtés résident à Madrid, le cinquième résidant dans la municipalité madrilène de ‘Las Matas’.

En plus de ces 5 arrestations, les flics de la brigade d’information de Madrid ont mené plusieurs perquisitions de domiciles avec l’autorisation du Tribunal central n°3 de l’Audiencia Nacional. Lors de ces perquisitions, les flics ont trouvé de la poudre, ds mèches, des manuels pour confectionner des bombes artisanales et des engins explosifs. Les flics ont annoncé s’être aussi emparés de plusieurs documents et propagande relatifs aux Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC), ce pourquoi plusieurs compagnons – dont Monica et Francisco – sont incarcérés.

A la suite des perquiz, les flics font le lien entre le groupe ‘Straight Edge’ et les GAC. Cette nouvelle vague d’arrestations contre les anarchistes est la cinquième depuis l’incarcération de Monica et Francisco pour l’attaque incendiaire de la basilique ‘Del Pilar’ de Saragosse. S’en est suivi l’opération Pandora le 16 décembre 2013, celle du 30 mars 2014 nommée « opération Pinata », ainsi que celle plus récente du 28 octobre dernier (qui serait la suite de la première opération), pour laquelle une personne est incarcérée.

[A partir de la presse espagnole]

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5 compagnons de plus, une même lutte !

Dans la matinée du 4 novembre 2015, la brigade d’information a fait irruption aux domiciles de cinq compagnons appartenant au collectif STRAIGHT EDGE MADRID, en perquisitionnant les logements et en s’emparant un matériel du collectif. Les perquiz se sont soldées par l’arrestation de cinq compagnons qui se trouvent détenus au commissariat de Moratalaz et ils ne pourront pas parler à un avocat jusqu’au jour suivant. On s’attend à ce qu’ils comparaissent devant la justice ce vendredi.

C’est une autre opération contre le mouvement anarchiste après le deuxième épisode qui vient de se dérouler de l’Opération Pandora, où des compagnons de Barcelone (des quartiers de Graçia, de Sant Andreu et de Sants) et de Manresa ont été arrêtées pour appartenance supposée aux GAC (Groupes Anarchistes Coordonnées) et dont l’une d’elles se trouve en détention préventive.

La même année, nous avons vécu il y a quelques mois à Madrid, à Barcelone, à Palencia et à Grenade la dénommée Opération Piñata durant laquelle la même chose s’est passée : des perquisitions de domiciles et de centres sociaux qui se sont soldées par l’arrestation de 15 personnes accusées « d’appartenance à une organisation terroriste ».

Idem en décembre dernier nous avons subi la même chose lors de l’Opération Pandora : la police a fait irruption dans 14 maisons et centres sociaux et les flics ont arrêté 11 anarchistes à Barcelone, à Sabadell, à Manresa et Madrid. Nous ne pouvons pas oublier nos compagnons enfermés depuis 2013, Monica et Francisco, qui dès le début ont été envoyés en prison sous le régime F. I. E. S (déclaré illégal par le Tribunal Supremo (sic, NdT)) accusés d’avoir placé un engin explosif dans la basilique del Pilar à Saragosse, sans blesser personne. […]

Face à la répression notre solidarité est une arme.

Solidarité avec les compagnons détenus !

Traduit de l’espagnol de contramadriz, 6/11/2015

[Espagne] Nouvelles vagues de perquisitions et arrestations contre des anarchistes dans la région de Barcelone

arton4744-a3cc5Un jour après que Monica et Francisco comparaissent devant l’Audiencia Nacional [1], il y a eu une vague de perquisitions. La scène est presque identique aux opérations précédentes, Pandora et Piñata : à 7h du matin un dispositif policer disproportionné bloque une rue et fait irruption dans un athénée, dans ce cas l’Athénée libertaire de Sants, puis dans un appartement du même quartier, ainsi qu’à Gracia, à plusieurs endroits à Sant Andreu, à deux endroits à Manresa et finalement au Centre Social La Revoltosa dans le quartier du Clot, et un appartement de plus dans ce quartier.

Il y aurait 10 perquisitions en cours et 9 arrestations.

La solidarité n’a pas tardé à se déclencher, surtout avec l’Athénée de Sants, et peu de temps après l’irruption des flics, il y avait plusieurs personnes autour du lieu. La rue principale du quartier a été coupée par des personnes solidaires envers ceux/celles arrêté-e-s et en réponse à cette nouvelle chasse aux sorcières.

On remarque assez ironiquement que cela a lieu le jour suivant des déclarations au parlement catalan qui parlaient de se séparer de l’État espagnol. On voit clairement qu’ils ne parlaient pas de se séparer de l’Audiencia Nacional en tout cas.

Selon toute vraisemblance, ces arrestations seraient la continuité des opérations Pandora et Piñata dont la cible sont les GAC (Groupes Anarchistes Coordonnées).

[Traduit de l’espagnol d’alasbarricadas par non-fides.]

NdNF

[1] Tribunal espagnol spécialisé pour les affaires importantes et crimes graves, par exemple relevant de la loi antiterroriste. Il siège à Madrid. NdT

Un article complet sur cette énième vague répressive est consultable sur cette semaine. Avec une critique générale de la collaboration avec l’ennemi dont font preuve des solidaires libertaires lors des manifestations qui ont suivi.

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Espagne : Prolongation de la prison préventive pour Mónica et Francisco

Le mardi 27 octobre, Mónica et Francisco devaient passer de nouveau devant l’Audiencia Nacional pour savoir si celle-ci décidait de prolonger la prison préventive ou de les libérer en attente du procès. Et la décision a été de prolonger leur enfermement.

Le mardi 27 octobre, Mónica et Francisco devaient passer de nouveau devant l’Audiencia Nacional [1] pour savoir si celle-ci décidait de prolonger la prison préventive ou de les libérer en attente du procès. Et la décision a été de prolonger leur enfermement.

Bien que dans la législation espagnole le temps maximum de prison préventive est de deux ans, l’État a la possibilité de le prolonger (en s’appuyant sur des raisons de cas exceptionnels) de deux ans de plus, et c’est ce qui a été fait.

Il y a deux ans, le 13 novembre 2013, Mónica et Francisco ont été arrêté-e-s avec trois personnes, pour qui l’affaire a été classée. Mónica et Francisco sont quant à eux en attente d’un jugement, accusés d’appartenance à une organisation terroriste, de destruction et de conspiration.

Le même jour de cette décision de l’Audiencia Nacional il y a eu 9 arrestations dans le cadre d’un nouveau coup répressif contre des anarchistes à Barcelone et Manresa.

Face à cela il faut encaisser les coups et aller de l’avant, en montrant aux compagnons qu’ils ne sont pas seuls et au pouvoir qu’il ne réussira pas à stopper notre solidarité.

Ils peuvent nous enfermer, mais pas nous stopper.

Liberté pour les anarchistes prisonniers !
Solidarité avec les personnes arrêtées !
Nous voulons nos compagnons avec nous tout de suite !

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo par non-fides.fr]

 

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Mónica and Francisco pretrial detention extending.

On Tuesday 27 he held the view where it was decided if they extended the remand Monica and Francisco or put them released pending trial. It has left the resolution, and has extended them.

Although the Spanish legislation provides for two years as the maximum time a person can remain in pretrial detention, the State has the possibility to lengthen (arguing some sort of exception in the case) for two years, and has done .

Two years ago, on 13 November 2013 they were arrested along with three others, to which the case has filed them. Monica and Francisco are awaiting trial on charges of belonging to a terrorist organization and conspiracy havoc.

The same day you leave this resolution detain 9 people in a new blow to anarchism in Barcelona and Manresa ten records in houses and premises.

And in this we just have to roll with the punches and keep going, showing them they are not alone and that our solidarity will not get slow.

THEY CAN ARREST US, BUT NOT STOP US!
FREEDOM ANARCHIST PRISONERS!
SOLIDARITY WITH ARRESTED!
WE WANT OUR PARTNERS IN THE STREET NOW!

[Received by mail]

[Espagne] Lettre sur les dernières arrestations et incarcérations lors de « l’opération Piñata »

[Lundi 30 mars, la police anti-terroriste lançait 17 perquisitions et arrêtait 15 compagnonNEs à Madrid, Palencia, Grenade et Barcelone lors d’une opération dénommée Piñata. Lors des perquisitions, 24 autres seront brièvement arrêtés pour avoir résisté à ces dernières (notamment dans les squats). Accusés d’être responsables ou membres des « Groupes anarchistes coordonnés » (GAC), c’est-à-dire d’ « association terroriste », dix compagnons seront relâchés sous contrôle judiciaire (confiscation de passeport, interdiction de sortie du territoire et pointage tous les 15 jours) et cinq autres sont toujours incarcérés en préventive à Soto del Real.]

Lettre aux compagnons et amis anarchistes et antiautoritaires sur les dernières arrestations et incarcérations lors de l’« Opération Piñata »

« Ne jamais céder, ne jamais se rendre »

Après le dernier coup répressif dans l’État espagnol, le bilan de la désastreuse et démesurée « Opération Piñata » est de 5 compagnons séquestrés en prison. Face à leur répression, notre solidarité est l’action directe. Que les barreaux ne nous séparent pas et que la peur ne nous paralyse pas.
La réponse de nos amis et compagnons au moment des arrestations mérite d’être admirée : ils ont montré leur soutien dans la rue avec une mobilisation le jour même, tout comme lorsque nous somme sortis, ce qui a mené à des arrestations et des affrontements avec la police. Dès le premier moment, les gens ont mis les mains à la pâte afin que les personnes arrêtées ne manquent de rien et nous voulons vous dire, à vous qui avez été sur le pied de guerre, que c’est ainsi que nous l’avons tous perçu de l’intérieur et c’est avec cette sensation que ceux qui, n’ayant pas eu la même chance que nous, sont partis vers le Centre d’extermination de Soto del Real [la prison de Madrid]. Aussi insignifiant que cela puisse paraître de l’extérieur, des détails comme le fait de venir protester et nous chercher aux portes de l’Audience Nationale, sont des gestes qui à l’intérieur font sentir que nous sommes pas seuls et cela a certainement permis à ceux qui ont dû partir pour Soto d’affronter cette nouvelle d’une autre manière. C’est un acte courageux de la part de ceux qui ont tenu tête tout en sachant que d’autres arrestations pouvaient se produire.

Cette lettre veut appeler tous les compagnons, proches, mis en examen et prisonniers concernés par le dernier coup de filet contre les anarchistes à ne pas perdre les nerfs, c’est un appel à la solidarité, à la force et au courage. Le coup n’a pas été seulement pour nous qui affrontons en chair et en os les graves accusations et les constructions policières et judiciaires, il concerne l’ensemble du mouvement qui se voit pris dans une offensive qui a débuté vers 2011 avec l’incarcération d’un compagnon à Madrid et s’est accentuée à Barcelone et Madrid depuis l’incarcération de Francisco et Mónica, l’Opération Pandora et maintenant, jusqu’à nouvel ordre, l’Opération Piñata.
Logiquement nous allons voir se répéter des processus de ce genre qui sont quelque chose de routinier et de cyclique dans la lutte, lorsqu’il s’agit de maintenir et de générer des projets continus allant à la racine du problème : l’ETAT.
Dans chaque affaire répressive et à chaque moment politique, historique et pourquoi pas personnel, chaque collectif ou individualité affronte ces processus d’une manière différente et avec des temps distincts.
Nous devons être conscients qu’assumer la répression comme une partie inséparable de la lutte est un processus qui s’apprend avec le temps et que chaque personne est capable de l’assumer à un rythme différent et avec plus ou moins de difficulté. Essayer de normaliser le fait qu’ils rentrent chez toi, qu’ils puissent te torturer, qu’il séquestrent les tiens, qu’ils frappent dans des manifs, qu’ils t’appliquent la loi antiterroriste ou que la première chose que tu vois après trois jours enfermé soit la gueule du juge Velasco n’est une partie de plaisir pour personne et le côté traumatisant de cette situation est tout à fait compréhensible. A un moment ou à un autre, nous avons tous éprouvé de la peur et des doutes et c’est grâce à cette peur que nous pouvons gérer nos réactions face aux risques que nous prenons. La peur est quelque chose de naturel qui nous permet d’agir dans des situations limites ou de stress, et ce n’est pas un problème dès lors qu’on sait la gérer. Le problème, c’est quand elle se transforme en panique et qu’elle nous paralyse, paralysant ainsi la réponse dans la rue et allant en certaines occasions jusqu’à être politisée pour devenir une ligne politique à suivre qui se met en travers de notre chemin à l’heure de frapper avec rage tout ce qui nous a encore menés à cette situation. Donner une réponse à tout cela, c’est sentir que nous sommes toujours vivants.

Il y a une part émotionnelle très importante dans tout cela, évidemment puisque nous sommes des êtres humains et « politiser nos cœurs » n’est pas une tâche facile. Mais derrière les émotions que nous sentons, garder l’esprit froid et agir en conséquence est indispensable à l’heure de répondre à ces atrocités. Il est tout aussi important de nous solidariser avec les personnes à l’intérieur des prisons qu’avec les accusés dehors, en prenant soin les uns des autres, en nous soutenant et en accordant plus de temps à ceux qui peuvent avoir besoin d’assumer tout cela plus lentement, afin de sortir de cela le plus dignement et en nous sentant fiers de ce que nous sommes, en générant un climat de confiance entre compagnons et en évitant que la peur et le pessimisme ne s’emparent de nous.

Il est évident que les énergies du premier jour ne sont pas celles qui nous accompagnent aujourd’hui ; nous avons triplé nos efforts pour tout régler afin que les compagnons emprisonnés ne manquent de rien, et à la longue, l’addition se présente. C’est pourquoi il est important de doser les forces et de prendre les repos nécessaires, avec l’objectif de créer une réponse politique dans la rue qui défende les prisonniers et se lance comme contre-offensive contre l’État, ses juges, ses flics et ses médias, pour ainsi le transmettre hors de Madrid et dans les geôles où se trouvent les compagnons.

L’intention de ce texte n’est pas d’analyser, comme cela a déjà souvent été fait, le pourquoi de tout cela. Divers textes, depuis le cas de Francisco et Mónica jusqu’à maintenant, ont justement détaillé les motifs de ces coups spectaculaires (nécessité d’un ennemi intérieur, justification des mesures répressives, re-définition du terme terrorisme, peur des gouvernements que des révoltes se produisent…). L’intention de ce texte est plus interne et personnelle ; il s’agit d’évaluer une des raisons pour lesquelles l’État fait cela et qui consiste à instiller la peur, ainsi que de tenter de faire une lecture plus intime et vers l’intérieur pour continuer à lutter et à porter notre discours la tête haute.
Le caractère spectaculaire et médiatique des arrestations et des si graves accusations auxquelles nous sommes confrontés font que la psychose se transmet entre nous et que souvent nous oublions de penser que l’État et ses mauvais scénaristes ont construit à leur image un dossier plus proche d’un film de fiction que de quelque chose qui ressemble à un dossier judiciaire. Le mauvais ouvrage qu’ils ont pondu est surtout spectaculaire et médiatique, et les perquisitions et arrestations qu’ils nous ont imposées dans nos maisons et sous notre nez démontrent qu’ils ne croyaient pas eux-mêmes à ce qu’ils étaient en train de faire. Personne ne peut croire qu’une partie d’une « bande terroriste armée » (sans qu’aucune arme n’ait été trouvée) se trouve à présent dans la rue en attente de jugement. Malgré cette construction fantaisiste, les mesures de contrôle et l’infrastructure qu’ils ont utilisées pour leurs enquêtes ont été plutôt importantes et sont typiques de la part de ceux qui veulent contrôler tous nos mouvements ainsi que ceux des personnes proches, pour ensuite déformer, décontextualiser et manipuler à leur guise ces investigations : filatures à pied, en voiture, micros, dispositifs dans des voitures ou écoutes téléphoniques contre nous, pour tout trafiquer comme ils le voulaient. Nous les anarchistes ne cherchons en rien à gagner leur respect, mais nous pensons que manipuler comme bon leur semble nos données est tendancieux et ôte toute crédibilité. Avant tout, nous sommes ce que nous sommes, et nous ne voulons pas nous en cacher.

L’important dans tout ça, c’est d’apprendre des expériences, essayer de surmonter les adversités, nous faire confiance et nous préparer politiquement et émotionnellement pour cela. Face à des cas comme ceux-ci, seule la réaffirmation pourra nous rendre fiers de nous tous et de ce que nous proposons, fermement convaincus que l’anarchie est le seul chemin pour l’égalité entre les personnes, sans hiérarchies, sans leaders, en toute autonomie et sans gouvernement. Il est indispensable et inhérent à l’anarchisme de s’organiser contre l’État et tout ce qui en fait partie, tout en nous défendant de toute offensive contre les anarchistes en démontrant clairement que ceux qui préparent ces coups de filet et ces opérations lamentables sont la plus grande bande organisée et dangereuse qui ait jamais existé : l’Etat, et en pointant cette bande d’assassins, de bourreaux, d’enfermeurs, juges, flics, médias, etc … Ces ignares tentent d’attaquer les anarchistes sur le même modèle que d’autres types d’organisations ou de structures hiérarchisées, démontrant ainsi qu’ils n’ont aucune idée de ce que signifient les idées anarchistes tout en en profitant pour dégrader et dénaturer les idéaux libertaires que nous défendons. Nous, nous n’avons pas de leaders, nous ne commandons pas et nous n’obéissons pas. Des siècles d’histoire anarchiste, sur le point d’être rayée des esprits de beaucoup et censurée par tous les médias officiels, démontrent que la forme organisative des anarchistes est horizontale, sans pouvoir, sans démocratie, sans totalitarismes, dans l’égalité. Essayer de nous convaincre maintenant du contraire, est inutile en plus d’être analphabète. C’est grâce à la démocratie que nous en sommes là où nous en sommes, et c’est la démocratie que nous devons détruire comme système dominant.

Ils veulent en finir avec la solidarité et faire en sorte que les prisonniers soient oubliés, ils veulent en finir avec le soutien mutuel, l’autogestion, les réseaux de soutien, l’action directe … en définitive ils veulent en finir avec les anarchistes, et renoncer à n’importe lequel de ces principes revient à renoncer à nos vies. Les coordinations et les espaces de confluence entre nous sont plus importants que jamais. Si leur objectif est celui-là, une bonne réponse consiste à s’organiser et à commencer à assumer que la répression et dans une plus grande mesure la prison comme conséquence, est quelque chose qui peut arriver tôt ou tard, sinon à nous et à nos proches. Avoir conscience de l’importance de nous sentir forts et fiers, et le démontrer en essayant de ne pas jeter l’éponge, éviter de tomber dans des réformismes ou d’opter pour des chemins plus faciles, est une voie dont « personne n’a dit qu’elle serait aisée ».

Ceci est destiné à tous les compagnons qu’ils ont réveillés comme nous le 30 mars pour nous emmener sous la loi antiterroriste, pour les compagnons qui sont restés dehors avec des choses pas bien plus faciles à résoudre, et surtout à nos frères emprisonnés qui n’ont pas eu la même chance que nous. Pour que nous continuions à avoir l’envie et la force de nous moquer de tout cela et d’eux tous. Leur pénible mise en scène théâtrale n’a pas de nom, et la blague lourde qu’ils nous ont offert a pour certains des conséquences impardonnables.
Pour continuer la tête haute et en nous sentant fiers des 5 personnes emprisonnées lors de cette opération, de Fransisco et Mónica, des personnes sous le coup de l’Opération Pandora, de Gabriel Pombo, de ceux dont nous ne connaissons pas le nom, de tous ceux qui luttent et de ceux qui viendront.
Vous êtes ce qui nous fait aller de l’avant et qui nous maintient en vie. La dignité que vous transmettez après tant d’années d’enfermement mérite que nous, dehors, soyons jusqu’au bout avec vous.

Pour une solidarité active et combative loin des opportunistes et des partis politiques qui veulent tirer profit de la répression. Parce que nous voulons choisir nous-mêmes comment y répondre sans leur permettre de récupérer notre lutte.
Pour la création d’espaces et de coordinations anarchistes.
Pour le débat et la diffusion.
Pour la création d’espaces libérés et autogérés.
Pour l’action directe sous toutes ses formes.
Pour la destruction de l’État et de tout ce qui fait de nous des esclaves.
Contre la démocratie … Pour l’anarchie !!

Liberté pour les anarchistes et anti-autoritaires incarcérés,
A bas les murs des prisons,
Maintenant plus que jamais : Mort à l’État et vive l’anarchie !

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone par cette semaine, 22 abr 2015]


Pour écrire aux compagnons incarcérés :

Paul Jara Zevallos
Jorge Linares Izquierdo
Javier García Castro
Enrique Balaguer Pérez
Javier Grijalbo Adan

C.P. MADRID V
APDO. CORREOS 200
COLMENAR VIEJO
MADRID C.P. : 28770

[Espagne/Opération Piñata] Nouvelle grosse rafle de perquisitions sur tout le territoire et arrestations de compagnon-nes [Mise-à-jour]

Le lundi 30 mars, à partir de 6h du matin, la Police Nationale en collaboration avec les Brigades d’Information de Madrid, Barcelone, Palencia et Grenade, ont mené une opération comprenant la perquisition de 17 lieux (6 centres sociaux – dont La Quimera et la 13-14 à Madrid, La Redonda de Grenade, et 11 domiciles particuliers) à Madrid, Barcelone, Palencia et Grenade et se soldant par l’arrestation de 14 personnes — 9 à Madrid, 3 à Barcelone et 2 autres à Palencia.

Selon un communiqué de presse des flics, elles sont accusées de supposée appartenance à une organisation criminelle à finalités terroristes, en l’occurrence les Groupes Anarchistes Coordonnées (GAC). On leur attribuerait également la « commission de faits délictuels consistant dans des sabotages et le dépôt d’engins explosifs et incendiaires« . Les faits spécifiques seraient notamment la préparation de l’attaque explosive du 7 février 2013 contre la cathédrale madrilène La Almudena et la participation à celle contre la cathédrale de Saragosse d’octobre 2013, pour laquelle les compagnons Monica et Francisco sont déjà incarcérés depuis plus d’un an (accusé en plus d’avoir préparé une autre attaque contre la Basilique Montserrat de Barcelone). Parmi les autres faits spécifiques attribués à une partie des 14 arrêtés, la police évoque également une « tentative d’attaque pour déstabiliser le couronnement du nouveau roi Felipe VI » du 19 juin 2014, et quatre attaques contre des agences bancaires. Elles se trouvent actuellement au Corps de Police espagnole à Madrid et on ignore encore à quel moment elles passeront à disposition de l’Audience Nationale [Parquet national anti-« terroriste »] pour déclaration. 14 autres personnes ont été arrêtées pour usurpation et résistance durant les perquisitions, elles ont été présentées mardi matin devant les tribunaux de plaça de Castilla de Madrid et devraient déclarer aujourd’hui.
Au cours de ces interventions, de nombreux fourgons des Unités d’Intervention de la police ont encerclé les lieux. Des archives papier et du matériel informatique ont été saisis.

Cette nouvelle opération policière, dénommée Opération Piñata, a été supervisée par le juge du Tribunal d’Instruction n°6 de l’Audience Nationale, Eloy Velasco, en charge du dossier des compagnon-nes Francisco et Monica. Selon les sources du Ministère de l’Intérieure, cette opération ne serait pas close.
Ces arrestations se produisent trois mois après l’opération Pandora qui avait conduit à l’arrestation de 11 personnes, elles aussi accusées d’appartenir aux GAC.

Le soir même, des centaines de personnes se sont rassemblées en solidarité dans différentes villes de l’État espagnol, dont Madrid, Barcelone, Palence, Saragosse, Salamanque, Gérone, Cuenca et Grenade.

Barcelone

Barcelone

Palencia

Palencia

Saragosse

Saragosse

Salamanque

Salamanque

Madrid

Madrid

[Synthèse d’après Indymedia Barcelona et la presse espagnole par Brèves du désordre]

Le juge de l’Audiencia Nacional Eloy Velasco a renvoyé en prison préventive mercredi 1er avril en début d’après-midi  5 des 15 arrêtés lors de l’opération policière nommée Piñata du lundi 30 mars (24 autres ont été arrêtés pour « résistance et désobéissance » lors des 17 perquisitions puis relâchés) qui s’est déroulée à Madrid, Barcelone, Palencia et Grenade.

Le juge a renvoyé en prison les 5 compagnons suivant…

  • Paul Jara Zevallos (de Madrid),
  • Jorge Linares Izquierdo (de Madrid),
  • Javier García Castro (de Madrid),
  • Javier Grijalbo Adan (de Palencia)
  • Enrique Balaguer Pérez (de Madrid)

et relâché les 10 autres (trois de Barcelone et sept de Madrid) en liberté conditionnelle sous contrôle judiciaire (confiscation de passeport, interdiction de sortie du territoire et pointage tous les 15 jours). Ils restent accusés d’appartenance aux GAC.

La suite sur brèves du désordre

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Espagne : Operación Piñata, nouveau coup répressif

Aujourd’hui une nouvelle assombrit le soleil matinal. La police nationale, une fois de plus, a perquisitionné divers lieux de vie et centres sociaux occupés dans les villes de Barcelone, Madrid, Grenade et Palencia, au total 17 perquisitions (dont six auraient été effectuées dans des centres sociaux et espaces libertaires), qui se sont finies par 14 arrestations, les personnes arrêtées étant accusées d’être membres d’une « organisation terroriste » et du placement de divers engins explosifs ou incendiaires, en plus de l’accusation d’avoir participé à la planification (et non l’exécution) des attaques contre la Basilique del Pilar à Zaragosa et contre la Cathédrale de la Almudena à Madrid, toutes les deux revendiquées par le dit « Commando insurrectionnel Mateo Morral », et dont sont accusé-e-s aussi les compagnon-ne-s Mónica Caballero et Francisco Solar, qui sont toujours en prison.

D’après les informations de sources proches et connues à Madrid, au moins trois centres sociaux occupés ont été perquisitionnés (La Quimera à Lavapiés, La Enredadera à Tetuán et La 13/14 à Vallecas). À La Quimera, les flics auraient fait irruption ont défonçant la porte avec un de leurs fourgons. Là, ils ont chopé 15 personnes, l’une d’elles avec un mandat d’arrêt pour cette affaire et les 14 autres pour le supposé délit de résistance (ce qui élève le nombre d’arrestations aujourd’hui à 26. Les personnes arrêtées devraient passer devant l’Audiencia Nazi-onal [1] mercredi.

Selon la presse bourgeoise (c’est-à-dire selon la police), les 14 personnes arrêtées (9 à Madrid, 3 à Barcelone et 2 à Palencia) pour appartenance à cette prétendue organisation criminelle seraient supposées membres des GAC, Groupes Anarchistes Coordonnés, un collectif éditorial ouvert et public qui, après avoir édité le livre « Contre la Démocratie » (dont une description et un lien de téléchargement sont disponibles ici [en espagnol]), a été transformée par l’Audiencia Nacional en organisation terroriste, sans preuves et sans aucune base. Non content de cela, le média bourgeois étatique TVE [télévision espagnole, NdT] définit les GAC comme (attention à ce qui va suivre) « filière espagnole des italiens de la FAI/FRI ». C’est curieux, parce que quiconque examine un petit peu les communiqués et le fonctionnement de la Fédération Anarchiste Informelle arrivera sans difficulté à la conclusion qu’il s’agit d’un nom qui peut être revendiqué par des cellules et groupes informels qui se reconnaissent dans des bases communes, de la même manière qu’avec le Front de Libération Animale. La FAI/FRI (Fédération Anarchiste Informelle / Front Révolutionnaire International) non seulement n’est pas une organisation fixe et structurée comme aiment le faire croire les journalistes [2], mais n’est pas non plus italienne. Que la proposition de la Fédération Anarchiste Informelle soit sortie en 2003 en Italie et que quelques années plus tard en Grèce soit annoncé le projet FAI/FRI, dans le but de revivifier cette idée, cela ne signifie pas que cette « organisation » soit italienne ou grecque étant donné qu’aujourd’hui ont déjà été revendiquées sous le sigle FAI/FRI des attaques dans des pays des cinq continents (Indonésie, Chili, Mexique, USA, Argentine, Bolivie, Grèce, Italie, Royaume Uni, Russie…).

On a aussi pu lire d’autres sottises dans les « nouvelles » d’autres moyens de communication comme le journal El Mundo qui affirme, dans son reportage sur cette affaire publié en version digitale, que certaines des personnes arrêtées sont (je copie-colle textuellement) « membres du groupe radical anarchiste Bloque Nero (Black Block) de Madrid ». J’aimerais bien savoir quand est-ce que le Black Block a cessé d’être une tactique militante pour les manifestations massives (utilisée par différents courants et mouvements, dont des anarchistes et autonomes mais aussi des néonazis) pour se transformer en un groupe anarchiste avec des membres et tout ça. Sérieux, expliquez moi.

Dans le même article de El Mundo, il est dit que le secrétaire d’État Francisco Martínez a annoncé que cette opération serait « une opération de plus de la lutte contre tous les types de terrorisme ». On voit qu’il a toutefois oublié de combattre le terrorisme de l’État, celui qui expulse de leurs maisons des milliers de familles, celui qui élabore des montages ridicules pour incarcérer et séparer de nous nos ami-e-s et compagnon-ne-s, celui que torture et tue dans les commissariats et les prisons, celui qui noie les migrants dans le Détroit [de Gibraltar] et légalise les expulsions expéditives, celui qui bombarde des pays étrangers en tuant des villages entiers pour du pétrole et des bénéfices, celui qui protège les infrastructures qui dévastent la Terre et achève le peu de nature qui nous reste, dans un monde aseptisé et artificiel de câblages et d’autopsies où nos rêves se précipitent à Haute Vitesse dans le vide.

Dans tous les cas, nous n’attendons rien de vous. Nous ne nous faisons pas d’illusions sur un quelconque changement qui ne sorte pas de notre auto-organisation et élévation. L’État, le Capital, l’Autorité sous toutes ses formes et expressions, internes et externes à nous-mêmes, sont nos ennemis dans une guerre qui n’a fait que commencer.

Nous ne tomberons pas dans un victimisme pathétique, ni dans la valorisation de l’innocence ou de la culpabilité de nos compagnon-ne-s. Qu’ils/elles soient « innocent-e-s » ou « coupables », nous les voulons libres. Nous les voulons à nos côtés. Nous voulons qu’elles/ils luttent et ne baissent pas la tête, qu’ils voient le sens de la solidarité et de la cohérence entre la pensée et les actes et qu’ils choisissent le chemin difficile parce que c’est celui qui est juste et qu’ils ne supportent pas ce monde encagé. Nous les voulons libres parce qu’ils/elles sont des nôtres, connu-e-s ou inconnu-e-s. Nous les voulons libres parce que ce sont eux/elles mais que ça aurait pu être nous, quiconque parmi ceux qui observent une société construite sur l’injustice et la misère et ne peuvent pas ni ne veulent détourner les yeux.

Des temps difficiles approchent, la Loi Mordaza [3] et la réforme du Code Pénal, récemment approuvées de manière définitive, nous assurent un futur plein de pénurie et de répression. Ils nous veulent silencieux/ses, à genoux, soumis-es, terrorisé-e-s, parce qu’à un moment où leur éternité chancelle et qu’ils n’ont plus ETA pour justifier leurs abus répressifs, ils ont besoin de nouvelles menaces fantômes. Les anarchistes, le fondamentalisme islamiste, peu leur importe, parce que l’objectif est de créer de nouveaux ennemis internes à la sacro-sainte Démocratie pour effrayer la population et justifier ainsi l’augmentation exponentielle de la présence policière dans les rues, des contrôles et des intrusions dans nos vies, leurs atrocités et leurs restrictions, parce qu’un fiasco comme celui-là ne peut se maintenir que par la peur et les mensonges. Goya a dit que « le rêve de la raison engendre des monstres ».

Cependant, au-delà des difficultés posées, nous nous rencontrons, nous nous connaissons, nous partageons des moments de désobéissance et de négation de l’ordre existant, et nous continuons à avancer, en nous rendant forts, en perdant la peur petit à petit et en cessant de contenir nos larmes pour transformer la tristesse et l’impuissance en rage. Parce que la lutte et la révolte sont le seul chemin…

À bas les murs des prisons !
Tout continue !
Solidarité partout avec tou-te-s les prisonnier-e-s en lutte !

[Traduit de l’espagnol par non-fides de Vozcomoarma.]

NdT

[1] Audiencia Nacional : Tribunal espagnol spécialisé pour les affaires importantes et crimes graves, par exemple relevant de la loi antiterroriste. Il siège à Madrid.

[2] Ici le texte original contient un jeu de mots ironique intraduisible : le mot espagnol periodista signifiant journaliste a été déformé en « perio-listos », listo signifiant « intelligent ».

[3] Littéralement « Loi Bâillon », surnom de la loi appelée par l’État espagnol « loi sur la sécurité citoyenne » établissant une série d’amendes à distribuer à tour de bras pour réprimer toute conflictualité.

[Espagne] Sabotages en solidarité avec les prisonniers en lutte

Quelques communiqués d’attaques en solidarité avec des prisonniers en lutte actuellement en Espagne …

A 57 ans, José Antúnez Becerra a passé plus de 40 ans de sa vie derrière les barreaux. Il a participé à de nombreuses luttes et révoltes à l’intérieur (déjà à l’époque de la Copel) et a été condamné à 13 ans supplémentaires pour avoir participé à la mutinerie de Cuatro Camins de 2004. Après une première grève de la faim l’année dernière au terme de laquelle il n’a rien obtenu, il a décidé le 23 janvier 2015 de se lancer dans une grève de la faim illimitée jusqu’à sa libération.

Javier Guerrero Carvajal, est en grève de la faim depuis le 11 décembre 2014 et revendique le respect du Règlement Pénitentiaire et des droits de l’Homme dans la prison de A Lama. Depuis le 5 janvier, il se trouve à l’Hôpital de Pontevedra en raison de son état de santé.

Après plus de 20 ans passés dans les geôles espagnoles, Xavier Corporales devrait sortir le 14 avril 2015. Le 2 janvier 2015, il s’est mis en grève de la faim pour la fin des FIES (prisons dans les prisons), la libération des prisonnier-es atteint-es de maladies incurables, contre l’absence de soins dans les taules. A cause de problèmes santé, il a dû arrêter après 20 jours.

Depuis le mois de janvier la solidarité avec ces trois prisonniers s’est manifesté de multiples manières dans différents endroits d’Espagne : tags, banderoles, tchatches rassemblements …

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Pays Basque : Un distributeur de billets saboté à Altsasu

Nous soutenons la lutte des prisonniers en grève de la faim José Antúnez Becerra, Xavier Corporales Berruecos et Javi Guerrero.

C’est pourquoi le 8 février nous avons saboté le DAB de la banque Santander de Altsasu (Na) euskal herria, pour être liée avec l’exploitation des prisonniers et prisonnières dans l’état espagnol. Il n’y a pas besoin de grands moyens matériels, un marteau et un peu de détermination suffisent.

Liberté pour les compagnons tout de suite.
Mort à l’État et vive l’anarchie

[Traduit de l’espagnol de contrainfo, 9 February 2015)


Madrid : 113 DAB rendus inutilisables

Action solidaire avec les trois prisonniers en grève de la faim, jose antunez, xabier corporales y javier guerrero.

Avec cette action nous avons essayé de rompre, ne serait-ce que pour un instant, le flux de l’argent, le consumérisme normal de cette société lobotomisée et automate.

Tandis que les puissants continuent à profiter de leurs vies de luxe et de privilège, d’où ils dirigent la prison à ciel ouvert dans laquelle nous vivons, nous, nous sommes constamment surveillés par les caméras, les portables, les réseaux sociaux …. chaque pas que nous faisons est enregistré, gravé, emmagasiné sur la rétine de l’œil qui voit tout, surveillant en quête de suspects, de rebelles, d’immigrés, de pauvres, de toute personne pouvant représenter une menace pour leur statu-quo, leur sont réservées la misère, la souffrance, les grilles et la mort.

Mais nous ne leur rendrons pas la tâche facile, car tandis qu’ils serrent la corde autour du cou, nous apprenons quant à nous à défaire les nœuds, encore et encore, jusqu’à ce que tombe le dernier des murs, jusqu’à ce que tombe le dernier de ces assassins suceurs de sang, jusqu’à ce que, les uns après les autres, ils disparaissent de la face du monde et qu’il n’y ait plus trace d’exploitation, de misère et de domination, jusqu’à ce que nous soyons toutes et tous libres,la lutte est le seul chemin.

Nous voulons souhaiter bon retour à la maison aux compagnon-nes récemment remis-es en liberté de l’opération Pandora, et envoyer une accolade solidaire chaleureuse aux compagnon-nes emprisonnée-es Monica, Francisco, Gabriel ainsi qu’à tou-tes les rebelles séquestré-es par les Etats, où qu’ils se trouvent.

Que la révolte s’étende !

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone, 13 feb 2015)

Repris des brèves du désordre

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Sabotage au nord de la Galice en solidarité avec les prisonniers en lutte

juNous sommes solidaires des luttes de prisonniers en grève de la faim: José Antúnez Becerra, Javier Guerrero et Xabier Corporales, ainsi que Roberto C. Fernández Pardiñas, prisonnier libertaire en lutte, et tous ceux qui sont enfermés et privés de liberté.

Et donc, depuis la mi-janvier, nous avons commencé à saboter les pneus de voitures de luxe et des services de transport collaborateurs du système au nord de la Galice.

C’est un type d’action de sabotage, que nous encourageons à propager et à réaliser. Comme d’innombrables attaques contre toute représentation du pouvoir et de la domination.

Nous voulons rompre avec l’ordre établi, nous voulons vivre nos vies en liberté, et nous sommes contre toute autorité qui nie notre libre développement.

Nous sommes contre les hiérarchies et ce système de domination qui nous soumet à une pensée, uniforme basée sur une attitude prédéterminée et nie le fait de penser par nous-mêmes, pour soi-même. Il nous a menti en nous faisant croire que les idées et les actions sont séparées de la vie, à obéir pour ne pas souffrir et à tout ce que cette civilisation techno-industrielle nous a condamné, à vivre comme des misérables.

Nous croyons que la lutte doit passer des simples mots aux actes. Par là, nous percevons la vie comme la nécessité d’agir selon nos pensées acrates pleine de vengeance, sans attendre le moment de la révolution sociale. Nous l’avons déjà commencé.

Pour la propagation de la rage !
Mort à l’Etat et vive l’anarchie !

Association libre et informelle de sauvages

17 février 2015

[Madrid, Espagne] L’expulsion du squat de ‘La Gatonera’ ne reste pas sans réponses…

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Attaque d’un magasin d’équipements de la police à Madrid

Au cours de la nuit du 10 novembre une boutique d’équipements de police a été attaquée dans le quartier de Carabanchel à Madrid, en solidarité avec le squat de La Gatonera*  « Aucune expulsion restera sans réponse! Solidarité active avec les centres sociaux menacés d’expulsion ! »

Quelques incontrôlables

Traduit de indymedia barcelona, 18/11/2014

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Attaque d’une école de police à Madrid

Tôt dans la matinée du 6 novembre, une école de police et de la garde civile a été défoncée dans la région de Legazpi à Madrid. Un message a été écrit: « Aucune expulsion restera sans réponse. La Gato résiste*.« 

Mort à l’État et vive l’anarchie !

Traduit de indymedia barcelona, 14/11/2014

NdT:

*Ouvert depuis sept ans dans le quartier de Carabanchel, le centre social occupé anarchiste La Gatonera a été expulsé le matin du lundi 27 octobre 2014. Lire le communiqué à propos de l’expulsion du CSOA La Gatonera

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