Archives par étiquette : récit de manif

[Paris] Rage des fêtes contre les violences policières – Récit de la manif sauvage du 3 mars

Le rassemblement de Place des Fêtes contre les violences policières s’est transformé en manif sauvage à travers les petites rues du XIXe et du XXe, pour finir dans le XIe vers Parmentier.

Vendredi 3 mars, 18h, à Place des Fêtes, un rassemblement contre les violences policières était appelé. 3-4 grappes de bacqueux, certains casqués, et armés de LBD se posent aux abords et sur la place fouillant et palpant les gens dont les têtes ne leur reviennent pas. Cependant, beaucoup passent les mailles du filet, et assez rapidement une banderole « D’Aulnay à Paris, organisons-nous » est déployée. Les désormais classiques « Tout le monde déteste la police », « Flics, violeurs, assassins » « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas » sont scandés et des prises de parole assez inégales ont lieu. Est notamment rappelé le rassemblement ce samedi 4 mars à Beaumont en soutien à Bagui Traoré et celui devant la prison de Fleury-Mérogis en solidarité avec les prisonnier-es suite au mouvement contre la loi Travail, les mutins de la prison de Valence et les révolté-es suite au viol de Théo. Pendant ce temps, certain-es jettent des bouteilles sur les quelques bacqueux de l’autre coté de la rue, sans plus de réaction de leur part. Plusieurs tracts sont distribués, en solidarité avec Théo, pour se prémunir contre les arrestations et la justice, contre le filmage des gens en action ainsi qu’un plan commenté du quartier avec quelques bonnes cibles et les emplacements probables des flics (il manquait juste les caméras de vidéosurveillance du tiécar).

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[Besançon] Contre la loi, le travail et les casseurs de la révolte / Récit des 17 et 19 mai

Le Chat Noir Emeutier reçoit et transmet:

Un récit des journées des 17 et 19 mai à Besançon et quelques éléments critiques sur leur déroulement.

Il y a eu quelques blocages à Besançon en marge des grandes messes syndicales, qui étaient prévues les 17 et 19 mai.

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7 mai : une journée de lutte contre les frontières au Brennero

7 mai : une journée de lutte

Ça ne devait pas être une journée de témoignage. Ça n’a pas été une journée de témoignage.
Il y a des femmes et des hommes qui ne veulent pas accepter les barrières, les barbelés, la détention administrative, les immigrés qui meurent en masse aux frontières, que ce soient sur terre ou sur mer, les caps de concentration. Au sein d’une journée de lutte internationale – avec des manifestations dans différents pays et plusieurs initiatives en Italie aussi, dont on essayera de faire un compte-rendu – plusieurs centaines de compagnonnes et compagnons se sont battu au Brennero. Il est difficile d’imaginer un lieu moins favorable qu’un petit village de frontière avec une seule voie d’accès. Celles et ceux qui sont venus l’ont fait avec leur cœur, conscients que, dans la bataille contre l’Europe concentrationnaire que les Etats sont en train de construire – dont la frontière austro-italienne n’est qu’une partie, celle la plus proche de nous – il y a un prix à payer. L’aspect le plus précieux est là : dans le courage comme dimension de l’esprit, pas comme fait banalement « musculaire ».

Nous sommes fier et fières d’avoir eu à nos côtés des femmes et des hommes généreux, qui ont un idéal pour lequel se battre.

Dans toutes les présentations de l’appel à la journée du 7 mai – et elles ont été nombreuses – nous avons toujours été clairs : s’il y aura des barrières, nous essayerons de les attaquer, sinon nous essayerons de bloquer les voies de communication, pour démontrer que les puissants ne visent pas seulement à bâtir des murs, mais à les gérer ; ça sera une journée difficile.

Le but de cette manifestation était de bloquer chemin de fer et autoroute. Cela est arrivé. Ça va sans dire que si entre une manifestation combative et son objectif s’interpose cette frontière formée par des flics et carabinieri, ce qui se passe sont des affrontements.

Nous avons réussi à monter au Brennero sans avoir demandé la permission à personne, parce que nous l’avons fait de façon collective, en train et avec une longue colonne de voitures. Nous avons pris, sans payer de ticket, un train OBB [la SNCF autrichienne ; NdT] société de chemins de fer responsables de contrôles au faciès et de renvoi [de sans-papiers ; NdT]. Pour les autres, seulement la détermination à réagir vite a empêché les contrôles à la sortie de l’autoroute. Les voitures qui n’étaient pas dans la colonne ont malheureusement été bloquée et les compagnons n’ont pas pu arriver au Brennero.

Celle de samedi a été une manifestation contre les frontières aussi dans le sens qu’il y avait beaucoup de compagnons autrichiens. Il y a eu des limites organisationnels et de communication. Bien sûr. Ma celle-ci est une discussion à avoir entre compagnonnes et compagnons.

Nous assumons à tête haute l’esprit de ce 7 mai, avec la volonté obstinée de continuer à lutter contre les frontières et leur monde.

La solidarité avec les compagnons arrêtés, qui en ce moment sont à nouveau parmi nous, a été chaleureuse. Dans la prison de Bolzano, où les détenus ont répondu avec enthousiasme au rassemblement de solidarité, les quatre compagnons ont été accueillis comme des frères.

Ce pourquoi nous nous scandalisons dit toujours qui nous sommes.

Pour nous, l’horloge vandalisé à la gare de Brennero veut dire cela : que le temps de la soumission s’arrête.

Détruire les frontières.

orologio rotto

[Traduit de l’italien de abbatterelefrontiere]