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[Olympia, Etats-Unis] Perturbation d’une conférence sur « le projet des prisons durables » – 22 avril 2015

Les prisons sont les nouvelles plantations: résumé de la perturbation d’une conférence sur « le projet des prisons durables »

Les 22 et 23 avril 2015, le Evergreen State College à Olympia a accueilli une conférence sur le thème de « projet de prisons durables » (SPP), une tentative dégoûtante de rendre l’esclavage moderne acceptable à ceux qui sont superficiellement préoccupés par n’importe quelle connerie verte éco-durable. Une prison qui recycle ou possède un jardin, ou des prisonniers y réhabilitent des tortues et ont un arbre dans leurs cellules reste une prison. C’est toujours une forme d’esclavage et de torture et un instrument de l’Etat et de la suprématie blanche.

Le 22 avril 2015, environ 20 personnes se sont pointées pour perturber la conférence. Il y avait une banderole qui disait « Feu aux prisons » et une autre qui disait « Les prisons sont les nouvelles plantations – Nique le SPP (‘Sustainable Prisons Project’) ». Pas mal de gens ont apporté des pots, casseroles, baguettes de tambour et d’autres trucs pour faire du bruit. Le groupe a tenté d’entrer par les portes principales de la conférence au quatrième étage de la bibliothèque. mais a été empêché par des amoureux de la taule qui gardaient les portes. Ainsi, les ennemis de la prison sont retournés à l’extérieur, ont sauté quelques grilles, ont traversé le toit jusqu’à une cour à l’extérieur de la salle de conférence. Hilares, les flics ont été incapables de sauter par-dessus la clôture. Peut-être que la gravité agissait de manière un peu plus forte sur eux.

Nous avons frappé sur les portes et les fenêtres de la salle de conférence, tenu les banderoles à la hauteur des fenêtres, crié et chanté. Deux ou trois amoureux de la taule sont sortis et ont tenté de dialoguer et de nous convaincre que nous faisons partis de la même équipe. Sous pressions, ils ont admis cependant qu’ils ne voudraient pas être enfermé seul, même s’il y avait une arbre dans la cellule.

Les participants à la conférence ont baissé les stores des fenêtres dans le but qu’ils ne nous voient plus mais tout le monde a envahi l’intérieur de la salle, en continuant à frapper et à crier. Quelqu’un a saisi le micro devant et a courru à travers la salle en criant « Fuck prisons » jusqu’à ce que le micro soit coupé. Nous avons crié et fait du bordel pendant quelques minutes, puis les flics pathétiques du campus se sont ramenés. Les porcs sont plutôt restés tranquilles et étaient incapables de contrôler la situation et ont eu recours en essayant de s’emparer des cuillères et baguettes de tambour des mains des gens. A ce moment, nous avons avons décidé de partir de notre propre initiative. Une grosse pile de tracts a été jetée en l’air en sortant. Voici ce que disaient les tracts :

« Les prisons maintiennent rien d’autre qu’elles-mêmes.

Ainsii aujourd’hui nous avons l’esclavage, bien que l’esclavage ait été aboli. Les structures de la société qui requièrent des esclaves sont restés intactes. Et dans 100 ans, les prisons pourront avoir été abolies  mais nous aurons toujours des prisons aussi longtemps que le capitalisme restera intacte! Pour un monde sans cages (A) ! « 

Dans l’ensemble j’ai été agréablement surpris du niveau d’antagonisme et de nouveaux visages à la perturbation. Si vous voulez en savoir un peu plus directement de la bouche des porcs sur la façon dont ils justifient l’esclavage greenwashing, il y a leur site web: dot sustainabilityinprisons dot org

Traduit de pugetsoundanarchists.org

Pour rappel:  Plusieurs actions anti-carcérales dans la région de Seattle

[Baltimore, Etats-Unis] Couvre-feu et état d’urgence décrétés en réponse à l’intensification des émeutes – 27 avril 2015

bal-students-residents-clash-with-police-at-mo-034Lundi 27 avril 2015 avait lieu la cérémonie d’enterrement de Freddie Gray à Baltimore en fin de matinée. Malgré tout le travail des religieux d’en faire une marche blanche pieuse et silencieuse, la colère a rapidement pris le dessus. Tout serait parti d’un groupe de 70 à 100 adolescents provenant des quartiers populaires du nord-ouest de la ville, qui ont commencé à canarder les flics de projectiles en tous genres (qui ont été contraints de reculer), détruit des véhicules de police stationnés dans les rues à coups de battes de baseball. Mais cette fois-ci, la majorité a été incendié. L’émeute a atteint son apogée par la suite avec plusieurs pillages de magasins et une nouvelle fois du supermarché de la chaîne ‘7-Eleven’. Une pharmacie de la chaîne ‘CVS’ a aussi été dépouillée avant d’être incendiée. Lors de l’intervention des pompiers pour y éteindre les flammes qui en sortaient, un émeutier a foutu des coups de couteau dans les tuyaux d’arrosage, sabotant proprement leur travail. Au moins un centre commercial (situé à l’ouest de la ville) a été attaqué et pillé: à l’intérieur, il ne restait plus grand chose dans le magasin de chaussures ‘Shoe City’ et dans un magasin de jeux vidéo, qui a été livré aux flammes.

En fin de journée, le gouverneur du Maryland Larry Hogan a décrété l’état d’urgence et activé la garde nationale (5000 militaires) dans tout l’Etat.  Dans la foulée, des flics de Washington et de Philadelphie ont été appelés en renfort en prévision de la soirée et la maire a décrété le couvre-feu de 22h à 5h pendant au moins une semaine à compter de mardi. 15 flics ont été blessés, dont six sérieusement (deux qui ont du être hospitalisés).

De plus, des journaflics qui laissaient traîner leurs objectifs se sont mangés des coups de tatane dans la tronche: notamment ceux de ‘Fox News’, de ‘CNN’ (qui a déclaré: « j’ai le nez cassé et trois points de suture à la lèvre supérieure » en plus de s’être fait chourrave son téléphone portable), du ‘Washington Post’ et du Baltimore Sun . Un véhicule de CBS21 News a reçu des projectiles. Au moins 8 ont fait les frais de leur travail de flicage depuis samedi. D’ailleurs, un des laquais des flics a même rapporté un avertissement d’un émeutier: « arrête de prendre des photos ».

Dans le même temps, deux groupes de soutien à la police, des fachos de ‘Nation of Islam‘* et un autre s’appelant ‘Baltimore Anti-violence Movement’ discutaient tactiques afin de dissuader la population incontrôlable d’attaquer, essayant de stopper pillages, incendies et caillassages. En plus du fait de s’être mis sur la gueule entre eux, leur travail de flics n’a apparemment pas payé si l’on regarde ce qu’il s’est passé le reste de la nuit: un complexe immobilier récemment construit destiné aux personnes âgées a été détruit par les flammes; les pillages se sont poursuivis contre un magasin de ventes d’alcool ainsi qu’un service d’encaissement de chèques. Entre 27 et 47 personnes ont été arrêtées (les flics comptent sur les images prises par les caméras des journaleux pour choper les émeutiers).

Les pacificateurs semblent désemparés. Les autorités municipales et gouvernementales ont beau demander à chaque membre de la famille de Freddie Gray de lancer des appels au calme, rien n’y fait. Les gangs -notamment ‘The Crips’, ‘The Bloods’ et la ‘Black Gureilla’- qui habituellement se mènent la guerre entre eux se sont unis contre les flics, faisant redouter le pire aux autorités (notamment l’utilisation d’armes à feu).

De telles émeutes n’avaient pas été vues à Baltimore depuis avril 1968 à la suite du meurtre de Martin Luther King, qui avaient embrasé tout le territoire.

LES P.O.R.C.S

LES P.O.R.C.S

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Intérieur d'une bagnole de keufs

Intérieur d’une bagnole de keufs

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Pillage d'une agence de fric

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supermarché pillé

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Après le pillage, l'incendie

Après le pillage, l’incendie

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Que la peur change de camp....?

Que la peur change de camp….?

Une du 'Times Herald' le 8 avril 1968

Une du ‘Times Herald’ le 8 avril 1968

*Leur chef, Malik Shabazz, déjà présent et entendu samedi pour clâmer la « désobéissance civile » plutôt que « la violence », est également fondateur du ‘New Black Panther Party’, teinté de fondamentalisme religieux (islam en l’occurrence). Connu pour ses déclarations antisémites et racistes, machistes, conspirationnistes, il fait plus le buzz sur internet qu’il n’a de présence dans la rue. Et apparemment, la présence de son mouvement n’était pas désiré par l’autre groupe prônant la soumission. Il est intéressant de voir les religieux de tous bords (musulmans et protestants) totalement dépassés par le climat insurrectionnel qui règne. On ignore si certains d’entre eux se sont mangés des coups….

[Reformulé de plusieurs articles de la presse US, 27 & 28/04/2015]

[Paris] Discussion autour de la solidarité internationale à partir du cas des 5E3 au Mexique – Mercredi 13 mai à la Bibliothèque Libertad

Mercredi 13 mai se déroulera à la Bibliothèque Libertad une discussion à partir de l’histoire des trois compagnonNEs arrêtéEs à Mexico le 5 janvier 2014, suite à une attaque incendiaire contre le Ministère des transports et de la communication et contre un concessionnaire Nissan. Après plusieurs procès, Amélie, Carlos et Fallon sont sortis de prison en mars 2015 pour accomplir le reste de leur condamnation (deux ans et demi) en liberté surveillée.

Lors de leur incarcération, tous trois ont toujours maintenu de manière vivante la question de la solidarité révolutionnaire, ne faisant pas de compromis sur leurs idées au nom de l’urgence ou de la convenance, mais conservant au premier plan le désir de continuer à lutter en prison.

A partir des perspectives et des difficultés qu’elles/il ont rencontrées dans ce contexte particulier, nous avons souhaité saisir l’occasion pour relancer une discussion qui touche toutes celles et ceux qui affrontent les coups répressifs de l’Etat : comment continuer à lutter lors de ces moments de répression, aussi bien dedans que dehors ?

Cette soirée débutera par l’intervention d’une anarchiste qui a pu visiter les trois compagnonNEs lors de leur période de détention au Mexique ainsi que de discuter et d’analyser ces questions avec eux.

Mercredi 13 mai 2015, 19h30 Bibliothèque anarchiste Libertad 19 rue Burnouf Paris-19e (M° Belleville ou Colonel Fabien)

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Reçu par mail, 27 avril 2015