Archives mensuelles : décembre 2015

[Montréal, Québec] Manif sauvage et grabuge lors d’une journée de grève générale contre l’austérité – 9 décembre 2015

Un compte-rendu de cette soirée a été publié en anglais sur montreal counter-information. Voici une traduction approximative et partielle de ce qui s’est passé cette nuit-là:

Le black bloc descend dans les rues de Montréal

11138098_878815252235010_3679750342074747554_nDans la soirée du mercredi 9 décembre, une manifestation contre l’austérité s’est déroulée dans les rues de Montréal, derrière la banderole « Notre lutte n’est pas négociable ». Le secteur public de Montréal avait organisé une « grève générale » plus tôt le même jour, et quelques chefs syndicaux ont soutenu les mobilisations à une échelle jamais vue depuis des décennies dans le but de renforcer leur pouvoir de négociation.

L’appel dit : « nous ne nous laisserons pas pacifier par un accord de trahison ou par une loi spéciale. Au front. Notre lutte est non-négociable, nous ne céderons pas. Reprenons la rue le 9 décembre. Réchauffons la ville avec nos pas et nos cris ! »

Une semaine plus tôt, pendant la manif nocturne du 30 novembre, un bloc petit mais déterminé avait détruit une voiture de police immédiatement après être descendu la rue, entrant dans une bataille d’une quinzaine de minutes avec la police anti-émeute qui frappait les gens avec des matraques et des gomme-cogne au carrefour de la rue Ste-Catherine et de la rue Bleury. Les succès à la 30ème ont aidé à impulser pour la 9ème, et la tension et l’excitation étaient palpables tandis que les participants commençaient à se rassembler au square Berry.

Quelques dizaines de drapeaux noirs ont été distribués partout dans la foule qui augmentait en nombre. En se dirigeant à l’ouest sur avenue Maisonneuve, ceux qui ne s’étaient pas masqués le visage depuis le début ont commencé à le faire. En quelques minutes, la plupart des participants à la manif de 200 personnes avaient dissimulé leurs identités, formant le plus gros black bloc depuis 2012. Nos ennemis des médias dominants n’ont même pas essayé de filmer la destruction qui s’est déroulée comme ils le font souvent en évoquant des agitateurs extérieurs ; Le bloc était indéniablement à la base de cette manif.

Dès le début, une demi-dizaine de personnes se sont ruées sur un nationaliste québecois – qui se montrent quasiment à chaque manif – et lui ont arraché drapeau et badges du Québec, tout en le frappant à la gorge lorsqu’il a essayé de s’agripper pour trouver un appui.

Au bout de 10 minutes de manifestation, la police anti-émeute a formé une ligne droite en face de nous au carrefour de l’avenue Maisonneuve et la rue Saint-Dominique en essayant de nous diriger vers le sud au carrefour de la rue Saint-Dominique et la rue St-Catherine où les flics préparaient la même manœuvre. Leur stratégie était claire : nous contenir dans le quartier latin, loin des cibles principales dans et aux alentours du quartier d’affaires, y compris du commissariat de police central. La foule avait l’intelligence collective de ne pas laisser la police déterminer notre parcours, faisant demi-tour et s’acheminant vers l’est sur l’avenue Maisonneuve.

Des groupes masqués ont été vus en train de se passer des pierres et la foule a traversé comme une flèche le parking sud et la cour d’un projet d’habitation donnant sur la rue Ste-Catherine, où la police n’a pas eu le temps de former de nouvelles lignes pour limiter notre mouvement. S’en est suivi une demi-heure de jeu du chat et de la souris émeutier lors duquel la foule est restée hors de contrôle de la police. Un groupe de six flics à vélo sur la rue Ste-Catherine qui se sont approchés naïvement des abords de la manif a été attaqué avec une pluie de pierres. Des vagues d’excitation ont été ressenties dans la foule lorsque les flics ont été frappés par peur avec des projectiles et ont rapidement disparu vers l’est.

La manifestation a sprinté en direction du boulevard René-Lévesque, tandis que des appels étaient scandés de l’arrière afin de rester groupé. La manif a déambulé sur les six voies de l’avenue René-Lévesque et en regardant autour, notre capacité de destruction est apparue importante. Les unités semi-blindés, avec leurs flashballs, qui marchent généralement le long des deux côtés de la manif n’étaient nulle part visibles (les mêmes qui avaient été aveuglés la semaine dernière par une pluie de cailloux au niveau de la tête). Pendant bien 20 minutes à bout de souffle, la manif a agi comme une conspiration criminelle magnifique. Marteaux, mâts de drapeaux, pierres et containers d’ordures en métal amovible à chaque coin de rue ont été utilisés pour détruire les vitres de « Citizenship & Immigration Canada », le conglomérat de la construction « SNC-Lavelin » [1], plusieurs banques et d’autres bâtiments. Pour une touche festive, des gens ont aussi assemblé des décos de Noël aux entrées des bureaux des bâtiments et renversé l’arbre de Noël de « SNC-Lavelin ». Quelques participants sont partis vers l’avant et ont détruit la fenêtre-arrière d’un fourgon de police avec des pierres, tandis que d’autres tiraient un grand nombre de feux d’artifice en direction des fourgons de flics restés positionnés devant la manif. Les acclamations ont accompagné le son de chaque fenêtre brisée. […]

La façade de SNC-Lavalin après le passage de la manif

La façade de SNC-Lavalin après le passage de la manif

La police s’est mise à tirer des gaz lacrymo en poussant le cortège de la manif vers l’est sur René-Lévesque […] D’abord, les flics n’ont pas réussi à disperser la manifestation parce que la foule s’est déplacée plus rapidement vers l’ouest en restant assez compact. La manifestation a commencé à se diriger en direction du nord vers l’université, détruisant encore une vitre de la ‘Bank of Montreal’ qui était sur le chemin. La manif s’est disloquée quand un fourgon de police s’est mis en travers d’une petite rue pour la bloquer, mais s’est rapidement reconstituée et a répondu par des hurlements de joie. A ce moment, la police a continué à tirer des gaz lacrymo et la foule s’est réduite à 50 personnes. Les gens ont commencé à se disperser dans les rues environnantes, tandis que des groupes et fourgons de flics ont continué à harceler des petits groupes de manifestants qui marchaient le long du trottoir pour retourner au square ‘Berri’. Les médias ont rapporté l’arrestation d’un mineur pour « obstruction au travail de la police », mais aucune accusation pour désordre. […]

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Barricade du 30 novembre 2015

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Manifestation à Montréal: arrestations et vitrines fracassées

MONTRÉAL – Plusieurs personnes ont été arrêtées mercredi soir, à l’issue de la «Manif de soir» organisée à Montréal à l’occasion de la grève générale ayant lieu dans l’ensemble du Québec. Les autorités n’ayant pas obtenu l’itinéraire de cette marche, celle-ci a immédiatement été déclarée illégale.

Quelques centaines de manifestants ont quitté la place Émilie-Gamelin vers 20 h 30. Certains étaient cagoulés. Vingt minutes plus tard, des projectiles et des pièces pyrotechniques ont été lancés en direction des policiers, a rapporté le porte-parole du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Laurent Gingras.

Le SPVM a tenté dès lors de disperser les participants en utilisant notamment des irritants chimiques.

Dans la foule, une personne aurait été blessée, apparemment par d’autres manifestants, plusieurs vitrines ont été fracassées sur le boulevard René-Lévesque, notamment les devantures de SNC-Lavalin [1] et de la BMO [Bank of Montreal, NdCNE], et les vitres d’une voiture de police ont été brisées.

Vers 21 h 30, quelques personnes étaient de retour sur la place Émilie-Gamelin, sous haute surveillance. «La manifestation a été dispersée, mais disons que ce n’est pas tout à fait fini», a commenté M. Gingras.

Sur la page Facebook de l’événement, un peu moins de 500 personnes avaient indiqué qu’elles participeraient à cette marche nocturne contre l’austérité.

«Nous ne nous laisserons pas pacifier par une entente à rabais ou par une loi spéciale! Prenons les devants: notre lutte n’est pas négociable, nous, on ne reculera pas, pouvait-on lire sur la page. Le 9 décembre au soir, reprenons la rue! Réchauffons la ville de nos pas et de nos cris!»

Agence QMI via journal de montréal, 09/12/2015 à 21h53

NdCNE:

[1] SNC-Lavalin inc. est l’un des plus importants groupes d’ingénierie et de construction au monde, et un acteur majeur en matière de propriété d’infrastructures et de services d’exploitation et d’entretien. SNC-Lavalin a des bureaux dans tout le Canada et dans plus de 35 autres pays, et travaille actuellement dans une centaine de pays. Son siège social est à Montréal, Canada. Par le nombre d’employés, elle se classe parmi les 10 plus grosses firmes du genre au monde.

Cette firme fournit essentiellement la main-d’œuvre pour concevoir et gérer différents ouvrages demandant une expertise en génie civil (bâtiments, routes, systèmes d’aqueduc, etc.) ou en énergie (centrale thermique, par exemple)…

En 2005, elle fournit des services d’ingénierie, d’approvisionnement, de construction, de gestion de projet et de financement de projet dans différents secteurs d’activité économiques : produits chimiques et pétrole, mines et métallurgie, pharmaceutique, agroalimentaire, tout ce qui touche au génie civil, énergie, environnement et télécommunications. [Source wikipedia]

[Leipzig, Allemagne] Emeutes contre les flics (et les fascistes) du 12 décembre [+ un récapitulatif sur la répression à la suite de l’émeute du 15 janvier]

Samedi 12 décembre 2015, les fascistes avaient prévu de manifester à Leipzig, principalement au sud de la ville. Venus de plusieurs ‘länder’ (Saxe, Saxe-Anhalt, Basse-Saxe, Thüringe, Brandenburg, Berlin), ils n’ont pas été plus de 140, protégés par la police anti-émeute en grand nombre qui quadrillait les rues (avec un hélico, plusieurs canons à eau…). Les nazis n’ont pas pu parcourir plus de 600 mètres au sud de la ville. Plus de 1500 contre-manifestants étaient déterminés à leur barrer la route : certains ont bloqué les rues en s’asseyant par terre de façon groupée, tandis que d’autres ont affronté les flics à coups de pierres, ont monté des barricades avec du matériel de chantier et des containers à poubelle à travers les rues et sur les voies du tram, avant de les incendier. C’est dans le quartier de Connewitz (réputé « autonome et turbulent » par les flics et l’Etat) que les émeutes ont été les plus intenses, et c’est sans doute pour cela que les néonazis du parti ‘die Rechte’, ‘d’Offensive für Deutschland’ et de PEGIDA n’ont pas pu s’y rendre.

Capture5Les habitants du quartier avaient clairement affiché la couleur, en décorant leurs habitations de pancartes, banderoles et slogans en solidarité avec les migrants (cf plus de photos ici et ). Leur marche n’aura duré qu’une demi-heure. Autant dire tout de suite que leur venue a été rendue obsolète par la réaction en masse des gens. La colère s’est rapidement focalisée sur les flics qui, eux, étaient beaucoup plus nombreux et constituent un ennemi bien plus visible.

Outre les affrontements de rue qui ont duré plusieurs heures, des arrêts de tram et de bus ont été détruits, des banques et des commerces ont eu leurs vitrines brisées. La police a évoqué une « rage destructrice et des agressions » de la part de plusieurs manifestants cagoulés décidés à s’en prendre aux autorités qui ont permis à cette marche néonazie de se dérouler.

Le bilan des émeutes établi par les autorités parle en lui-même :

  • 69 flics blessés
  • 50 véhicules de fonction détruits ou endommagés.
  • 23 personnes arrêtées par les flics et placées en GAV
  • La police a relevé près de 50 infractions à la loi

Le maire de Leipzig, Burkhard Jung (du parti SPD), a qualifié les émeutes de l’après-midi en ces termes : « Cette violence des anarchistes et de ceux qui se nomment autonomes est choquante », avant de poursuivre : « Ici, des criminelles, qui ne reculent devant rien étaient à l’oeuvre ». Ces derniers se seraient « servis du prétexte de l’antifascisme pour attaquer l’Etat »

Samedi matin à l’aube dans la banlieue sud de Leipzig et à Connewitz, des barricades de pneus de bagnoles et de poubelles ont été incendiées et des locaux de partis politiques ont aussi été attaqués, d’après une porte-parole de la police. Ce qui présageait déjà un joyeux bordel pour la journée…

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Traduit de l’allemand d’ici et

En rab’, un résumé concernant la répression qui a ciblé des participants présumés à l’émeute du 15 janvier 2015 à Leipzig. Tous ces éléments sont repris d’un article de presse locale:

Le 15 janvier 2015 à Leipzig, une balade improvisée avait rapidement tourné à l’émeute au centre-ville, durant laquelle le tribunal a eu une quarantaine de vitres détruites, des banques et des voitures de flics ont été attaqués. La mort d’un sans-papiers devant un centre d’hébergement, les marches des fascistes et racistes de PEGIDA aurait été à l’origine de l’émeute.

Dans un article du 20 septembre 2015 d’un porte-parole de la police (le journal en ligne LVZ), on apprend que plusieurs perquisitions ont été menées contre des personnes présumées d’avoir participé à l’émeute et que plus de 200 enquêtes de la police ont été intitiées et se poursuivent encore aujourd’hui. Dans 198 cas, les poursuites sont centrées sur « violation aggravée à la paix publique » contre des personnes connues et inconnues. Jusqu’à présent, les flics ont mis la main sur pas moins de 13 vêtements (qui d’après eux ont servi à se dissimuler le visage), 150 téléphones portables, 6 cartes SIM, 4 films analogiques, 4 cartes SD, 3 I-Pods et 2 cartes micro-SD. Actuellement, une grande partie de ses objets ont été restitués, mais 38 téléphones et un I-Pod sont toujours sous scellés pour permettre aux flics de décrypter des infos en lien avec les émeutes. Le ministère de l’intérieur a annoncé que dans 30 cas, il a été impossible pour les flics de déchiffrer les données des portables, malgré les gros efforts financiers mis en oeuvre (au moins 162.000 euros le coût d’une licence „UFED Physical Analyser“). Ce qui est sûr, c’est que 12 personnes ont volontairement aidé les flics dans leurs recherches. Pour un blog politique quelconque connue à travers le pays, il s’agit d’une des plus grosses perquisitions policières du pays à l’encontre de participant-e-s à une manifestation à caractère « politique ».

Entre le 15 janvier et fin septembre, il se trouve qu’un sans-papiers d’origine érythréenne a été condamné pour avoir poignardé le jeune Khaled Idris Bahray devant le centre d’hébergement de Dresde (même si dans un premier temps les flics étaient tenus responsables de sa mort, ça ne change rien à l’explosion de colère contre la normalité de cette société). La rage qui a explosé dans les rues de Leipzig était dirigée contre l’Etat, ses frontières, ses idiots utiles et hommes de main (flics, racistes et néo-nazis). Depuis ces émeutes, de nombreux centres d’hébergement pour sans-papiers ont été pris pour cibles par les néonazis, notamment dans l’est de l’Allemagne.

[Niort] Assignation à résidence – 8 décembre 2015

86621160_oJ’ai été arrêté mardi 8 au soir à Niort pour destruction de biens privés (des panneaux de pub pour la COP 21 auraient été pétés et taggués sur Niort). Les flics sont venus me cueillir chez moi et en ont profité pour faire une perquisition. Ils sont repartis un peu bredouille (quelques brochures sous le bras pour égayer leurs permanences de nuit) mais m’ont quand même gardé 12 heures en garde-à-vue. A ma sortie, on m’a annoncé que j’étais assigné à résidence jusqu’au samedi 12, c’est-à-dire pour 4 jours. Aucune poursuite, ni pour les dégradations que je n’ai pas reconnues ni pour l’ADN que je n’ai pas donné. Juste une assignation à résidence pour faire chier et faire peur. Courage à tou-te-s, surtout si vous êtes sur Paname en ce moment.

[Publié sur indymedia nantes, 12 décembre 2015]

La paix sociale est une chimère, même sous l’état d’urgence

Il est arrivé tranquillement

Il est arrivé tranquillement, un vendredi matin, et s’est dirigé vers l’ouest de Paris. Vers une zone saturée de poudre par un sommet international toujours en cours, et un état d’urgence en vigueur depuis bien trop longtemps déjà. Autour de lui grouillaient des hommes en uniforme, armes de guerre en bandoulière, et d’autres encore en civil, prêts à dégainer. Quelques dizaines de mètres plus loin, des ballets de berlines aux vitres fumées n’auguraient rien de bon pour tous les ennemis de l’intérieur.

Sur cette rue du Faubourg-Saint-Honoré, il n’y a pas de numéro 13, supprimé par la superstition bigote de l’Impératrice Eugénie, un ordre scrupuleusement respecté par toutes les Républiques suivantes, bien que l’Etat, la science et l’économie soient devenus les Dieux plus palpables des ordures qui en peuplent les sommets. Qu’importe, l’homme n’a cure de ces anecdotes, ce n’est pas avec l’histoire qu’il a rendez-vous, mais avec lui-même. Il poursuit son chemin jusqu’au numéro 72, encadré par deux petits sapins de Noël aussi faussement enneigés que ridiculement kitchs. Il sonne à une porte. On lui ouvre. Il sonne une seconde fois, et la deuxième porte réagit à l’identique. Quelques minutes plus tard, il marche à nouveau sur ce trottoir situé au coeur de la zone rouge la plus protégée d’un pays en guerre. Sa poche est un peu plus lourde. Légèrement plus lourde, mais lui seul peut s’en rendre compte. Il s’éloigne de ce quartier malfamé comme il était venu, tranquillement. Quelques mètres plus loin, les assassins assermentés de l’Elysée, de la résidence officielle de l’ambassadeur des États-Unis et du ministère de l’Intérieur continuent leur sale travail, imperturbables.

L’alerte est arrivée trop tard. Vers 11h, quatre vitrines de la bijouterie Chopard ont été délestées de leurs montres de luxe par un homme seul, « présentant bien » et « n’éveillant pas l’attention », au nez et à la barbe de tous les dispositifs de sécurité des rues alentours. Il y en a pour plus d’un million d’euros. Quelqu’un a allongé son bras – armé de détermination et d’audace – pour alléger une boutique de ses valeurs concentrées là en abondance. Des objets qui ne manqueront à personne, et font désormais de l’homme un des plus recherchés de la capitale, de cette capitale où rien ne doit plus se passer. Une semaine plus tôt, le pouvoir s’était vanté d’une baisse de 16% des vols et cambriolages en région parisienne depuis le 13 novembre. L’homme a peut-être souri en entendant ce chiffre. Ce n’est certainement pas lui qui contribuera à l’alimenter !

Une radio locale passe la nouvelle de façon intermittente, sur un ton à la fois scandalisé et effrayé. De l’autre côté des ondes, nul doute par contre que plusieurs auditeurs se sont réjouis pour l’inconnu à la détermination intacte. Quelques-uns, avec la rage au cœur et la liberté pour passion, se sont peut-être même demandés, à voix basse : et si, plutôt que de rester sur une position défensive en protestant (vainement) contre un état d’urgence voué à s’éterniser, il n’était pas plutôt temps de braver le terrorisme d’Etat en continuant à développer (fructueusement) nos activités subversives malgré cet état d’urgence ? Parce qu’avec un peu de fantaisie et d’imagination, tout est toujours possible pour les individus qui ne se résignent pas.

Paris, vendredi 11 décembre 2015

[Publié sur brèves du désordre, 12 décembre 2015]

Nancy: un lundi matin pas comme les autres – 23 novembre 2015

title-1448280758En plein coeur du centre-ville de Nancy, un lundi en milieu de matinée. Un homme seul, pourvu d’une masse et d’un sac en plastique, n’a fait que passer au centre commercial « Saint-Sebastien ». Plus précisément, il a fait un détour par la bijouterie « Histoire d’or », située au 1er étage d’un des innombrables lieux où se concentrent le fric et la marchandise. Arrivé en voiture par le parking aérien, il est passé incognito, en empruntant les escalators du centre, calme et serein. Sauf qu’en à peine deux minutes, il pulvérise trois vitrines dans lesquelles sont entreposées des bijoux en or: il se sert au milieux des cris des quelques commerçants et CONSommateurs présents, effarés par tant de détermination et d’audace. « Des commerçants criaient, appelaient au secours mais ça ne le perturbait pas. On ne voyait pas totalement son visage à cause d’une sorte de cache-col qui lui arrivait sous le nez. Il n’a rien dit mais frappait, frappait… » Il est reparti en marchant, comme il était arrivé, c’est-à-dire « comme tout le monde » mais avec les poches pleines sans être passé par la caisse…

L’Est Républicain, ce ramasse-crotte et lèche-cul des flics et des bourgeois qui ressasse chaque jour la propagande militariste et consumériste en ces temps d’état d’urgence, est sorti de ses gonds devant ce vol méthodique et plein de sang-froid: « Comment un individu porteur d’un tel outil a-t-il pu passer entre les mailles du filet tendu par les vigiles aux différents accès du centre, à l’heure où tout le territoire est placé en état d’urgence après les attentats de Paris ? ». Le journaflic en question, Alain Thiesse – qui se la joue enquêteur de comptoir – cherche à susciter peur et résignation parmi la population, comme le font les gouvernants en déployant partout des uniformes armés jusqu’aux dents. Cette crapule va plus loin en parlant de « braquage », cherchant à faire rentrer dans la tête du citoyen que ce malotru a agi avec « violence ». On ne lui rappelera pas la définition du mot « braquage », qu’il connaît très bien. Pour lui, ce ne sont pas seulement les trois vitres pétées qui caractérisent cette « violence », mais avant tout le casse en lui-même et le contexte dans lequel il a été réalisé: l’expropriation d’une sérénité remarquable, en plein jour, de cette marchandise du luxe destinée aux bourgeois, à l’heure où les travailleurs retournent au turbin, dans une période où l’Etat inonde les rues de bleus et autres gardiens du capital depuis le 13 novembre dernier, où le pouvoir assomme la population de l’idéologie patriotique… Pourtant, le casseur a agi à un moment où personne ne l’attendait, a pris par surprise les garants de la sécurité.

Ce magnifique coup à la barbe de la domination peut donner des ailes à bien d’autres. Il existe des brèches au sein de ce quadrillage policier et militaire des villes et métropoles dans lesquelles les insoumis et révoltés peuvent s’engouffrer.

En solitaire, préparé et déterminé, cet homme a montré que l’urgence à dépouiller les bourgeois était plus forte que l’Etat et ses lois scélérates. En espérant que les flics ne lui mettent pas le grappin dessus !

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[Chili] Les compagnons Tato et Javier assignés à résidence depuis le 27 novembre

Tato et Javier assignées à résidence depuis le 27 novembre

Comme on s’y attendait, le vendredi 27 novembre, nos compagnon-ne-s ont été emmené-e-s au palais de justice pour faire face à l’audience de fin d’enquête, où la date du début de procès a été fixée.

La défense a demandé une prolongation de l’enquête, notamment parce que ça n’est que le 28 octobre que les avocats et les accusés ont pu se réunir.

À la surprise générale, étant donné que ni les accusés ni les avocats ne l’avaient demandé, le juge a décidé d’ouvrir le débat sur la question des mesures préventives, et étant donné que les conditions se montraient favorables, Tato et Javier ont accepté cette perspective. Le parquet a fait appel de la décision, mais la réponse reçue est que pour l’instant la mesure est sans appel.

Pour le moment donc ils sont dehors, dans un lieu chaleureux, entouré-e-s d’amour et de rébellion.

Résumé de publicacionrefractario, 7 diciembre 2015

Voir tous les articles sur l’affaire de Tato et Javier:

[Publication] Sortie d’Avalanche n°6, revue internationale de correspondance anarchiste

Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.

Lire/Télécharger le numéro 6 d'Avalanche

Lire/Télécharger le numéro 6 d’Avalanche

Tous les anciens numéros en plusieurs langues (anglais, espagnol, allemand et français) sur le site: avalanche.noblogs.org

Gênes n’est pas finie, liberté pour Gimmy !

« Au moment de la révolte, on n’est plus seuls dans la ville »
Furio Jesi

2011-10-15-rome-clashesLe 14 juillet 2012, la Cour de Cassation a condamné de façon définitive 5 compagnons pour les faits du G8 de Gênes, en 2001, avec des peines allant de 10 à 15 ans de prison. Le 13 novembre 2013, la Cour d’appel de Gênes condamne d’autres 4 compagnons à des peines allant de 6 à 8 ans.

Après le jugement de 2012 de la Cassation, deux compagnons, Gimmy et Vincenzo, décident de s’enfuir et continuer à vivre libres. Aujourd’hui, heureusement, Vincenzo est encore libre, tandis que Gimmy a été arrêté avec sa compagne en juin 2013 à Barcelone, où il s’était réfugié.
Depuis, il est dans la section G9 de la prison de Rebibbia [Rome ; NdT], où il doit purger sa peine jusqu’en 2024.
Sa condamnation a été possible aussi grâce aux délations d’un « pacifiste » de Ravenna, présent ces jours-là à Gênes.

Le 12 janvier 2016 il y a aura, à la Cour d’appel de Gênes, une audience pour statuer de la « continuité » entre une arrestation de 2000 et celle des jours de la révolte contre le G8. Une audience à laquelle Gimmy sera présent et pendant laquelle il sera important de lui faire sentir la solidarité des compagnons. En vue de ce jour, il est important de lui écrire et de le soutenir, des façons que chacun trouvera les plus opportunes. Un aide économique est nécessaire aussi, au vu des dépenses qu’il aura à soutenir, entre autre les frais de justice.

En plus de sa situation difficile à cause de sa détention, il y a quelques jours Paola, la compagne de vie et de lutte de Gimmy a décidé de s’ôter la vie. Aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire de rester à ses côtés.

Une autre vie brisée par les sentences des juges de l’État, prêts à enterrer en prison pour des décennies des compagnons accusés d’avoir attaqué un DAB ou des vitrines, tandis que policiers, Carabinieri et matons qui ont tué et torturé systématiquement lors du G8 de Gênes ainsi que dans les commissariats et les prisons pendant les dernières années, eux vivent tranquilles dans leurs maisons.
Tout cela ne sert à rien d’autre qu’à montrer encore plus que l’apparat de la justice est un apparat de classe, au service de ceux qui détiennent le pouvoir politique et économique de ce pays.

Seulement la solidarité d’en bas peut faire la différence ; elle peut marquer la frontière entre notre idée de la société et la leur, entre notre idée de la liberté et la leur.

Faisons en sorte que la solidarité redevienne une arme encore plus tranchante.

[Tract diffé à Trento, traduit de l’italien par non-fides d’Informa-azione.]

P.-S.

Écrivons nombreux (et envoyons de l’argent) à :

Francesco Puglisi
Casa Circondariale “Nuovo Complesso”
Via Raffaele Majetti 70
00156 Roma Rebibbia
Italie

[Haute-Durance, 05] La tension monte contre la THT et ses laquais

b-29Plusieurs sabotages visent depuis quelques temps les chantiers de RTE qui prévoit de construire des lignes THT dans les Hautes-Alpes.

Dans la nuit de dimanche à lundi 7 décembre 2015 à l’Argentière-la-Bessée, un camion de chantier de l’entreprise de travaux publics Allamanno (servant à transporter de la terre), a été saboté: les pneus ont été crevés et les vitres cassées.

Courant novembre, le préfet a annoncé dans la presse que plusieurs actes de destructions avaient visé des engins de chantier et les fondations d’un futur pylône dans le secteur de Saint-Apollinaire et de Puy-Saint-Eusèbe

Le préfet revient sur les actions non autorisées des opposants organisées depuis un mois sur les chantiers de déboisement en particulier. Trois manifestations non déclarées ont été organisées, les travaux ont été perturbés à plusieurs reprises (véhicules en travers de l’accès au chantier, troncs d’arbres déposés sur une voie d’accès…) et des dégradations ont été commises par deux fois (sucre dans les réservoirs d’huile d’engins de déboisement, dégradations sur deux tracteurs THT sur lesquels ont par ailleurs été peintes les inscriptions « RTE dégage, THT collabo ».

Lemedia05 / lundi 23 novembre 2015

[…] Le chantier de RTE (Réseau de transport d’électricité) est décrié par l’association Avenir Haute-Durance, par plusieurs collectifs No-THT et par plusieurs communes. Si 200 pylônes vont disparaître du paysage au profit de l’enterrement des lignes à haute tension, une centaine de nouveaux vont être installés pour supporter la ligne à très haute tension. La fédération du BTP et le CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) dénoncent ces « actes de sabotage » et apportent leur soutien au préfet dans son action contre les auteurs de ces dégradations.

Le media 05 / lundi 7 décembre 2015

« Ces dernières semaines, un petit groupe d’opposants au projet de rénovation du réseau électrique de la Haute-Durance ont multiplié les provocations et les actions irresponsables : dégradations sur des véhicules d’entreprises locales, incendies volontaires, blocages de voies, insultes contre les personnes travaillant sur les chantiers et provocations des forces de l’ordre, jusqu’au blocage de la RN94 à Châteauroux-les-Alpes », dénonce RTE (Réseau de transport d’électricité) dans un communiqué. « Ces différentes actions, menées en toute illégalité, démontrent le peu de respect de ces quelques opposants pour celles et ceux qui vivent et travaillent en Haute-Durance. »

Le media 05 / mercredi 9 décembre 2015

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La lutte contre la THT s’amplifie en Haute-Durance

lalanotht-mediumDepuis fin octobre, les travaux de déboisement ont commencé sur le tracé des lignes à Très Haute Tension dans la Haute vallée de la durance (entre Gap et Briançon).

De blocages en sabotages, de recours juridiques en perturbations des conseils municipaux, pas un seul jour ne se passe sans que les opposant-e-s au projet ne se manifestent en plusieurs endroit de la vallée. Une marche à même réuni près de 600 personnes le 8 novembre.

Les tentatives d’intimidations de l’Etat vont bon train : personnes emmenées au poste en contrôle d’identité, convocations et puis interdiction télévisée du Préfet Besnard de manifester pendant 3 mois. Et oui, dans les hautes-alpes comme ailleurs, l’état d’urgence permet d’accentuer la répression.

Face à cela, les opposant-e-s s’organisent. Les actions continuent accompagnées de refus collectifs de déclarer son identité, d’esquives pour ne pas se faire attraper par les képis… Tenez-vous au courant… La vallée aura besoin de vous !

Vous pouvez retrouver les comptes-rendus des actions, des contacts, des émissions de radios et bien plus sur [1] Contre la THT, le nucléaire et son monde ! L’état d’urgence, y pas moyen !

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Voici le compte rendu du mardi 24 novembre. Rendez-vous était donné à 13h/

« Nous voici réunis à plus de cinquante personnes sur le parking des Clots à St Clément sur Durance… une cinquantaine, déterminés à braver les interdictions du préfet des hautes alpes, interdisant 3 mois de contestation au mouvement NoTHT. Après quelques discussions sur la stratégie à adopter pour bloquer le chantier, nous prenons en gais lurons la piste nous conduisant au énième lieu de saccage de RTE. On rejoint tout d’abord une pelleteuse entrain d’affiner son terrassement, que l’on bloque. On se dirige ensuite un peu plus haut vers un chantier de bûcheronnage, non sans laisser sur nos pas des amas de troncs d’arbres sur la piste. Miloud, le chef de chantier pour RTE, est agacé. Fabrice le RG le rejoint en sueur et à bout de souffle…en profite pour proférer quelques menaces à l’encontre de quelques manifestants. L’Etat d’urgence lui donne un sentiment de puissance inégalable.Retour ligne automatique On bloque le chantier pendant plus d’une heure, des compagnons de lutte postés plus bas sur la route nous avertissent de l’arrivée de l’huissier (payé gracieusement par RTE pour monter des dossiers et nous coller des procès), ainsi que de l’arrivée d’une dizaine de véhicules de la gendarmerie. En tout, plus de 34 gendarmes sont dénombrés à différentes pistes d’accès au chantier. On décide tous ensemble de redescendre par un autre chemin. On arrive au hameau des clots, on sait que les flics nous attendent en nombre sur le parking où de nombreuses personnes sont garées. On décide collectivement de refuser tout contrôle et de faire bloc. On marche, les flics se positionnent devant nous, nous stipulant qu’ils vont effectués un contrôle d’identité. On leur répond qu’il n’y en aura pas cette fois-ci. On se sert les coudes et on fait silence devant les forces de l’ordre. Mal à l’aise, carnets à la main, ils ne savent pas quoi faire. On s’observe quelques minutes. Tout à coup on décide de faire demi tour, et d’aller boire un coup au chaud… car on vient d’être invité à se réchauffer chez des voisins du village. La solidarité la plus belle qui puisse être s’installe entre nous. C’est beau. On discute, on s’hydrate au thé, au café, les bébés nous accompagnent en buvant des biberons de lait chaud. Les flics se caillent dehors. Puis vers 16h45, la plupart des bleus s’en vont, estimant qu’ils ont assez d’informations pour réussir à remplir leur plan quinquennal de fichage. On reprend la route, en caravane…

Dans l’ après-midi, on reçoit un coup de fil de la préfecture. Le préfet nous accorde, à Avenir Haute Durance et aux collectifs NoTHT une rencontre ce mercredi avec pour unique condition qu’il n’y ait aucune manifestation à Gap mercredi…ca tombe bien, y’en avait pas. Le compromis n’est pas dur à accepter. La stratégie fanfaronnante de jeudi dernier sifflant la fin de la récréation, ne semble plus d’actualité pour monsieur le préfet. Un communiqué de presse dans les médias locaux et une action de blocage le même jour, ça pose le rapport de force !

De plus, la nouvelle nous arrive que le tribunal administratif de Marseille a bloqué le chantier de l’aérodrome de St Crépin (base logistique de RTE pour la THT). Ca nous met le sourire. Sans cette base terminée, pas d’hélicos pour transporter les pylônes. Ca va être long, très long pour RTE d’achever ces lignes THT…

Et si cela devenait un nouveau bourbier pour l’Etat, comme Notre dame des landes… Multiplions les fronts en cette vieille démocratie nauséabonde… prise en otage par une poignée d’énarques, de banquiers et de vendeurs d’armes.

Le temps des vaches grasses est terminé !

Seule la lutte paie ! Nouvelles actions à venir ! La résistance continue ! »

contact: notht05 (a) riseup.net

Publié sur indymedia Grenoble, 25 novembre 2015

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[Le week-end du 19 et 20 septembre dernier avaient lieu discussions et rassemblements contre le projet d’interconnexion européen reliant le réseau électrique français au reste du réseau européen à travers la construction d’une nouvelle ligne THT traversant la Haute Durance. Voici un tract trouvé lors de la manif qui partait de la gare d’Eygliers – Montdauphin jusqu’à l’aérodrome de St Crépin (Hautes-Alpes).]

Les masques tombent, pétons un câble
(à bas la THT !)

Sous prétexte de rénovation du réseau électrique, RTE et l’Etat imposent la création de 2 nouvelles lignes à très haute tension (225000V) dans la haute vallée de la Durance.

Ces projets s’inscrivent dans les plans européens de développement d’un grand réseau pour servir le marché capitaliste de l’électricité. Ce réseau permettra une plus grande fluidité des échanges marchands comme le prône l’idéologie du libéralisme, qu’on n’aime pas du tout.

Ailleurs aussi, de pareils projets voient le jour et des personnes s’y opposent. Par exemple à Saint Victor et Malvieu dans l’Aveyron contre la réalisation d’un transformateur, à Lille Arras, dans la Manche, etc.

Depuis plusieurs années, RTE et l’État travaillent à l’acceptabilité de leur projet. Celle-ci passe par un processus sournois dit de « concertation ». L’enquête d’utilité publique avait pour seul but de légitimer des décisions arrêtées par avance, sous couvert de prendre en compte l’avis de chacun-e.

Une mascarade !

La dernière formalité en cours est l’avis (consultatif) demandé aux communes concernant le permis de construire des lignes. En réalité, c’est l’aboutissement d’une procédure bien ficelée. Les recours n’ont jamais permis que de gagner trop peu de temps. Il n’a jamais été question pour l’État d’annuler un projet d’une telle ampleur et ayant de tels enjeux économiques au prétexte que des habitants s’y opposeraient.

Nous ne voulons pas de THT du tout, enfouissement ou pas

RTE justifie la mise en place des lignes THT sous couvert qu’elles permettraient de soutenir le développement des énergies renouvelables.

Comme la critique du nucléaire est aujourd’hui plus répandue, les industriels de l’électricité tentent de se donner une bonne image à travers les « énergies alternatives ». Ces énergies peuvent augmenter la capacité de production globale d’électricité, sans jamais venir remplacer le nucléaire. Ces énergies restent au service d’un projet de société qui perpétue la domination et l’exploitation, toute durable et cogérée qu’elle soit.

La transition énergétique, le discours autour de la consommation consciente et citoyenne entretient le mythe selon lequel on pourrait changer le monde à travers son porte monnaie et très occasionnellement son bulletin de vote, ce qui nous dépossède de nos moyens de lutte et d’une réelle emprise sur ce qui nous entoure.

De plus cela ne reste qu’un leurre, car les énergies renouvelables qui se développent sont à une échelle industrielle. Les critiques des personnes qui se font imposer des champs d’éoliennes nous éclairent sur la réalité de ces « alternatives », et surtout sur les enjeux économiques qui les sous-tendent.

Ce projet comporte son lot d’hypocrisie. Sa justification écologique va jusqu’à prétendre que l’implantation de ligne THT développera la biodiversité du territoire.
Ici c’est la société Ecomed (société EcologieMédiation ) qui expertise l’impact sur la faune et la flore du projet et les « compensations nécessaires ». Les clients habituels de Ecomed sont « Autoroutes du sud de la France », « Total », etc.

Qu’est-ce que La THT concrètement ?

Depuis le printemps 2015, les travaux ont commencé. Mise en place de piquets pour l’emplacement des pylônes, et aujourd’hui, suite aux expropriations, déforestation et aménagement des pistes à partir de mi octobre dans différentes communes, ceci effectué par 5 équipes différentes… mais aussi construction d’une base héliport de 2 hangars pour les hélicoptères ainsi que des bureaux dans l’aérodrome (les hélicoptères serviront à transporter le matériel et tendre les câbles), un transformateur prévu à Embrun au printemps…

A Saint Crépin, c’est l’entreprise Charles Queyras TP (récemment rachetée par le groupe Vinci, bien connu pour tous ces méfaits à travers la planète) qui a été sollicitée pour les travaux préliminaires.

Les différentes étapes nécessaires à la mise en place de la THT sont disséminées sur le territoire, et si les travaux doivent se terminer en 2020, certaines phases avancent très rapidement… Il est donc important de se tenir au courant de celles ci afin de pouvoir intervenir de manière adaptée…

Mais ce chantier n’avance pas dans l’indifférence. Des personnes tentent de s’y opposer par différents moyens d’action, discussions d’information, projections, assemblées auto-organisées, banderoles, tags, pique nique ballades au cours desquelles des piquets de marquage de parcelles sont enlevés… Des employés de RTE qui venaient sur des terrains privés se sont fait mettre dehors…

On ne veut plus participer à leur mascarade, il nous paraît plus intéressant de venir à leur fête sans y être invité-es…

En se souvenant des expériences riches du passé, comme celle menée dans la vallée de la Clarée pour empêcher la construction de la voie rapide, ou plus récemment à Notre Dame des Landes, au Val Susa, etc.

Il nous reste encore beaucoup à imaginer,
et encore plus à faire !

Nous ne voulons pas de THT du tout !

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Publié sur brèves du désordre, 9 octobre 2015

[Toulouse, Anti-COP21] Sabotage incendiaire contre EDF [+ Attaque d’un local d’EELV]

[Toulouse] [anticop21] Attaque incendiaire contre EDF

Dans la nuit du 6 décembre, au Nord de Toulouse, nous avons incendié cinq voitures EDF.

EDF est un des partenaires de la COP21. C’est également une entreprise d’état qui cherche à présenter le nucléaire comme une solution au problème du changement climatique.

Le nucléaire c’est la mort, détruisons ses promoteurs !

Nous pensons qu’il est important d‘attaquer la cop21 là où elle se trouve: c’est a dire partout où il y a du profit et du pouvoir.

Nous préférons le qualitatif, la complicité et la surprise au rendez vous médiatique et spectaculaire avec l’état et ses meutes policières.

Avec quelques allumes feu, un bidon d’essence et des sourires satisfaits nous répondons humblement à la surveillance, la peur et la resignation qui nous alienent au quotidien.

All Cops 21 Are Target !

Toujours plus d’essence contre l’état (d’urgence) !

Des cramé-e-s.

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[Publié sur indymedia nantes, 07 décembre 2015 à 15h45]

Le communiqué en allemand et en anglais

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Toulouse : une partie des incendies de dimanche revendiquée par des activistes anti-COP21

Des activistes (sic) ont revendiqué l’incendie de plusieurs véhicules EDF à Toulouse, dans la nuit du 6 et au 7 décembre. L’enseigne a été prise pour cible pour son rôle dans la COP21.

« Dans la nuit du 6 décembre, au Nord de Toulouse, nous avons incendié cinq voitures EDF. » Le message, en forme de revendication, est on ne peut plus clair et éclaire les circonstances dans lesquelles une partie de la vingtaine de véhicules a brûlé dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 décembre 2015.

Si les principaux dégâts de la nuit de dimanche ont eu lieu dans le sud de Toulouse, rue de Kiev, où un collège a été endommagé, d’autres incendies ont touché des voitures EDF dans le quartier de Borderouge.

Une action signée par un collectif [sic!] prénommé « Les cramé-e-s » qui, sur un site internet militant, a revendiqué ces incendies pour protester contre le rôle d’EDF dans la COP21 et l’instauration de l’état d’urgence. […]

Selon une source policière, ce sont six, et non cinq véhicules, qui ont été détruits par ces incendies. Deux départs de feu ont été relevés sur place par les enquêteurs. La même nuit, aux alentours de 3 h 40 du matin, dix voitures ont par ailleurs brûlé dans une concession automobile de l’avenue des États-Unis. Deux véhicules ont d’abord entièrement pris feu et l’incendie s’est ensuite propagé à huit autres véhicules.

Actu côté toulouse, 08/12/2015

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Les locaux EELV à Toulouse cible de dégradations

« Anti COP21 Collabos ». C’est l’inscription qu’ont découvert à midi, le 8 décembre, des militants d’Europe Ecologie Les Verts sur la façade du local toulousain.

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Situé non loin de la grande rue Saint-Michel, le local a également été aspergé « d’une substance marron et visqueuse » rapporte Elisabeth Matak, la secrétaire du groupe à Toulouse.

Dans un tweet diffusé en fin d’après-midi, EELV Toulouse condamne la « dégradation du local EELV Toulouse. L’ecologie politique c’est la non- violence pas la haine ».

Véronique Vinet, la secrétaire régionale EELV, relativise les dégâts mais évoque un climat inquiétant : « On s’en prend à la démocratie, les digues sont lâchées : on s’attaque à une expo photo par homophobie, à des voitures EDF pour la COP21… la violence qui monte est très préoccupante« . […]

Leur presse – côtétoulouse, 08/12/2015 à 18h15

[Bâle, Suisse] Incendie d’un véhicule SIEMENS – 7 décembre 2015

incendieSIEMENS, ce géant milliardaire, impliqué dans différentes guerres partout dans le monde, tire profit de l’aménagement et du renforcement de l’Europe forteresse exterminatrice.

La nuit dernière, l’entreprise a perdu une de ses voitures dans le Breitequartier à Bâle.

Sabotons cette guerre des dominants !

Traduit de l’allemand de ch.indymedia.org/de, 8. Dezember 2015