Archives mensuelles : décembre 2015

[Besançon] La patrouille à coups de cailloux dans le quartier des ‘Orchamps’ – 20 décembre 2015

Besançon : Une voiture de police visée par des jets de cailloux

Aucune interpellation n’a été effectuée. Cet après-midi, rue Chopin, à Besançon, une voiture de police a reçu plusieurs projectiles. Il s’agit de jets de cailloux. On ne déplore aucun blessé du côté des forces de l’ordre.

pleinair.net, 20/12/2015 à 18h45

[Bielefeld, Allemagne] Attaque à la peinture contre ceux qui ordonnent les expulsions aux migrants

Dans la nuit du 14 au 15 décembre 2015, le service administratif pour les étrangers du centre de Bielefeld a été maculé de plusieurs bombes de peinture rouge. L’inscription en grosses lettres « Expulsion=Meurtre » a été laissée dans la rue située devant le bâtiment. Elle a été signée d’un (A) cerclé.

Le service administratif pour étrangers du centre de Bielefeld, comme toutes les autres administrations agissant dans ce domaine, ordonne des expulsions de personnes recherchant la protection – entre autre dans des pays dans lesquels la vie des personnes concernées est gravement menacée. Ainsi, l’administration pour étrangers se positionne pour un système étatique cruel, raciste et humiliant.

[Publication] Blanqui à Venaus

« La politique est l’art de la récupération. La manière la plus efficace pour décourager toute rébellion, tout désir de changement réel, est de présenter un homme d’Etat comme un subversif, ou bien – mieux encore – transformer un subversif en homme d’Etat. Tous les hommes d’Etat ne sont pas payés par le gouvernement. Ils existent des fonctionnaires qui ne siègent pas au Parlement et encore moins dans ses pièces adjacentes ; au contraire, ils fréquentent les centres sociaux et connaissent discrètement les principales thèses révolutionnaires. Ils dissertent sur les potentialités libératoires de la technologie, ils théorisent des sphères publiques non étatiques et le dépassement du sujet. La réalité – ils le savent bien – est toujours plus complexe que n’importe quelle action. »

Dix coups de poignard à la politique, 1996

Une rumeur circule depuis quelques temps parmi certains anarchistes d’Europe par rapport au dernier effort éditorial du Comité Invisible, auteur en 2007 du best-seller international L’insurrection qui vient. On raconte que les adhérents au Comité auraient partagé le brouillon du texte avec leurs amis politiques éparpillés ça et là dans le monde, pour en sonder les réactions et en tirer d’utiles conseils. Or, la première version contenait une dure attaque contre les anarchistes, coupables de ne pas être prosternés comme il faut face à eux (et d’avoir ricané devant la farce de Tarnac, où les présumés auteurs du livre, quand la police avait frappé à leur porte, s’étaient précipités dans les bras protecteurs de cette gauche à laquelle il faisaient la guerre jusqu’à la veille). Mais certains de leurs correspondants amis – depuis notre Beau Pays, dit-on – leur auraient suggéré d’éliminer les parties trop virulentes, d’adoucir le ton, parce qu’au fond, à bien y réfléchir, il y a encore beaucoup de services que ces idiots libertaires peuvent rendre. L’origine de cette rumeur est un anarchiste espiègle qui aurait apparemment pu lire l’ébauche originale du texte ainsi que la correspondance à son sujet. Ce sont les risques de la Commune et du partage des instruments, on ne sait jamais qui peut jeter un œil sur un ordinateur laissé allumé et sans surveillance !

Que cette rumeur soit vraie ou fausse, il y a quelques jours on nous a fait cadeau du nouveau livre du Comité Invisible, tout frais sorti de l’impression, publié en France à la fin du mois dernier. Il s’intitule À nos amis (politiques, ça va sans dire) et sa publication imminente et simultanée en sept autres langues est prévue, pour en favoriser la diffusion sur les quatre continents. Certains que l’Italie fera partie des pays chanceux, autant attendre d’en lire la traduction intégrale.

Mais alors, se demandera-t-on, pourquoi nous en parlons ici et maintenant ? Parce que grâce aux leçons du Comité Invisible, nous avons finalement compris à quel point la publicité n’était pas seulement l’âme du commerce, mais aussi celle de la subversion (enfin, du commerce de la subversion). De plus, si nous ne nous dépêchions pas de partager au moins quelques extraits de ce nouveau chef d’œuvre avec nos lecteurs, nous risquerions d’être confondus avec des bureaucrates d’Etat. Bref, voilà une avant-première, une sorte de scoop.

Savoir que choisir est facile, même trop facile. Les petits-enfants de Blanqui consacrent en effet quelques réflexions à l’Italie, et, plus précisément, à la lutte contre le TAV en Val Susa et à ses miraculeux effets. Voici ce qu’ils écrivent : « Il faut compter au nombre des miracles de la lutte dans le Val de Suse qu’elle ait réussi à arracher bon nombre de radicaux à l’identité qu’ils s’étaient si péniblement forgée. Elle les a fait revenir sur terre. Reprenant contact avec une situation réelle, ils ont su laisser derrière eux une bonne part de leur scaphandre idéologique, non sans s’attirer l’inépuisable ressentiment de ceux qui restaient confinés dans cette radicalité intersidérale où l’on respire si mal. […] En alternant les manifestations en famille et les attaques au chantier du TAV, en ayant recours tantôt au sabotage tantôt aux maires de la vallée, en associant des anarchistes et des mémés catholiques, voilà une lutte qui a au moins ceci de révolutionnaire qu’elle a su jusqu’ici désactiver le couple infernal du pacifisme et du radicalisme. »

Absolument ! En gentils animaux politiques, les petits-enfants de Blanqui pensent que le milieu le plus naturel et spontané où vivre serait le zoo. Qui n’y entre pas ou s’en éloigne s’auto-condamne à l’isolement, c’est-à-dire à mal respirer l’air vicié d’un scaphandre, dénotant d’un inépuisable ressentiment contre ceux qui respirent si bien le même air que les magistrats et parlementaires (et peut-être même que les délateurs et divers dissociés). L’admiration du Comité Invisible pour leurs apprentis libertaires ritals est presque émouvante, ces Victor Serge de chez nous qui ont enfin compris l’utilité stratégique de la conflictualité en courant alternatif chère depuis toujours aux autoritaires. Quel dommage qu’à polluer cet air convoité il y ait aussi « une fraction d’anarchistes qui s’autoproclame nihiliste » et qui en réalité « n’est qu’impuissante ». Des anarchistes qui identifient l’ennemi, se donnent des moyens et l’attaquent… brrr, quelle horreur, ce ne sont que des impuissants, c’est évident. Par contre, ceux qui s’acoquinent avec des maires, prêtres et stalinistes, ceux qui se font élire au conseil municipal comme les super fan de Tarnac du Comité Invisible, ceux-là bien sûr que…
Que quoi ? Mais oui, qu’ils ont compris comment vont les choses ! « Il n’y a pas d’espéranto de la révolte. Ce n’est pas aux rebelles d’apprendre à parler l’anarchiste, mais aux anarchistes de devenir polyglottes ». L’espéranto, cette nouvelle langue qui contient des éléments de toutes les langues, les englobe sans préférence en cherchant à les faire communiquer dans le respect de leur diversité, est une sotte utopie. Le moyen le plus pratique, immédiat, stratégique pour communiquer est de parler la langue des autres. L’anglais surtout, en affaires. L’autoritaire seulement, en politique.

Anarchistes, soyez polyglottes ! Arrêtez de miauler tous seuls à trois pelés et un tondu, aboyez et grognez en compagnie des chiens et des porcs ! Le lundi parlez l’humanitaire, le mardi le démocratique, le mercredi le journaliste, le jeudi le syndicaliste, le vendredi le juridique, le samedi le communiste, le dimanche – amen – le liturgique. Et à l’occasion, parlez le rebelle si vous voulez. Quant à la langue anarchiste, mieux vaut l’oublier entièrement.
De toute façon, soyons sincères, à quoi vous sert-elle ?

[22/11/14]

[Traduit de l’italien par non-fides de Finimondo.]

D’autres textes sur le même sujet:

[Bruxelles] Solidarité avec l’attaque contre la maquette de la maxi-prison dans la Régie des Bâtiments !

ftp.pngMi-mai de cette année, une vingtaine de personnes font irruption dans les bureaux de la Régie des Bâtiments (l’agence fédérale entre autre responsable de la construction des nouvelles prisons) à Saint-Gilles et y détruisent la maquette en exposition de la future maxi-prison à Haren. Les rebelles se sont éclipsés aussi vite qu’ils étaient apparus et personne n’a été arrêté. Maintenant, six mois plus tard, l’État cherche à faire payer quatre personnes pour cette action. Les accusations précises sont « bande organisée » et « destruction et dégradations de biens immobiliers ». La Régie des Bâtiments exige aussi 50 000 euros d’indemnités. Le procès aura lieu ce 10 décembre 2015. Personne ne se trouve actuellement en détention préventive.

C’étaient des semaines agitées dans la lutte contre la maxi-prison. Pendant que des rebelles enterraient symboliquement la future prison chez la Régie des Bâtiments, à moins d’un kilomètre de là-bas, se déroulait un énième spectacle démocratique avec une commission de concertation qui devait donner son avis afin que la Régie puisse obtenir les permis de construction pour la maxi-prison. La séance de cette commission était totalement militarisée : il fallait une permission spéciale pour y assister (normalement ce genre de spectacle est « public »), les flics présents en nombre fouillaient tous ceux qui avaient une telle permission et une partie de la salle où se trouvaient des responsables de la commission n’était littéralement pas éclairée, ils étaient dans l’ombre au nom de leur sécurité.

Cependant, quelques jours auparavant, d’autres responsables de la maxi-prison étaient bel et bien mis en lumière. Rudi Vervoort (le ministre-président de la Région bruxelloise) s’est réveillé avec des slogans contre la maxi-prison sur la façade de son domicile et un tas de fumier et de goudron sur le pas de sa porte. D’autres collaborateurs auront droit d’une façon similaire à la publicité qu’ils méritent, comme la responsable du projet de la maxi-prison au sein de la Régie, d’ailleurs ancienne directrice de la prison de Forest. Elle donnera sa démission le lendemain, craignant pour sa « sécurité ». La nuit d’avant, sur le chantier d’une maxi-prison en construction au pays de Galles de l’autre côté de la Manche, plusieurs pelleteuses sont incendiées. Le slogan « Feu aux prisons » est laissé sur place.

Entre temps, la lutte allait de bon train et aussi la répression se faisait à nouveau entendre. Le matin du 10 juin, des perquisitions ont lieu dans quatre domiciles et dans « Le Passage » à Anderlecht, un local de lutte contre la maxi-prison. Les compagnonnes et compagnons arrêtées seront relâchées dans l’après-midi. Un jour plus tard, à Bruxelles,un incendie volontaire ravage une partie d’un centre d’entreprises en construction (« Greenbizz », supposé accueillir des entreprises impliquées dans la technologie « verte »). Le chantier y était effectué par l’entreprise de construction BAM, bien connue pour sa participation à la construction de nouvelles prisons. Et quelques jours après les perquisitions, un rassemblement en solidarité avec la lutte se tient à Anderlecht. Dans les semaines qui suivent, des attaques ont eu lieu en France et au Chili, revendiquées en solidarité avec la lutte contre la maxi-prison à Bruxelles.

La destruction de la maquette était un bel acte. Un acte parmi les nombreux beaux actes dans cette lutte, qui peuvent nous donner une idée de quelles formes peut prendre le refus d’un énième projet dégueulasse de l’État. Un vrai refus qui n’est pas négociable, qui ne se laisse pas mettre de côté facilement en échange de quelques promesses (plus de verdure, une prison plus petite, un peu plus à gauche ou un peu plus à droite, plus de compensations financières pour les riverains…). Non, un refus total. Pas de maxi-prison, ni ici ni ailleurs. Pas maintenant, jamais. Un refus qui rejette résolument tout dialogue avec ceux qui sont au pouvoir. Un refus qui se diffuse en mots et devient concret dans des actes de sabotage et d’attaque contre ce projet et le système qui en a besoin.

Les seules limites de la rébellion, du blocage, du sabotage et de l’attaque sont celles que nous posons nous-mêmes.

La Cavale, 8/12/2015

[Paris] Autolib’ en fumée, dans tes dents Bolloré

incendieMalgré les sirènes alarmistes, l’état d’urgence ne nous a pas empêché ces derniers jours de porter notre modeste contribution à l’offensive anti-capitaliste, plus spécifiquement à une des prétendues solutions à la crise écologique, la filiale Blue Solutions du groupe Bolloré, qui fait la joie des investisseurs verdissant leur image tout en conquérant de nouveaux marchés.

Depuis quelques années, le groupe Bolloré porte-étendard de l’excellence française dans le domaine des innovations écologiques, signe de juteux contrats avec les municipalités et la RATP pour installer au fur et à mesure des stations d’Autolib’, alimentées par l’énergie mortifère qu’est le nucléaire, et prochainement des scooters, des bus et des tramways du même acabit.

Pour ceux qui ne savent pas qui est Bolloré, rappelons que c’est un des seigneurs français dans la finance, l’industrie, les réseaux de transports et la communication à l’échelle mondiale. Il s’est bati un empire grâce à de nombreuses filiales qui exploitent les ressources dans les ex-colonies françaises entre autres. Pour ne donner que quelques exemples récents des exactions de l’empire Bolloré on peut mentionner la spoliation de terre de peuples autochtones au Cambodge pour y cultiver des arbres à caoutchoucs; ou le projet de plantations de palmiers à huîle au Sierra Leone sur les terres de communautés locales opposés à la destruction de leurs cultures et des forêts. Aussi, combien de vies coûtera la construction de la boucle ferroviaire de 2700 kilomètres de la Bolloré Africa Logistics pour relier la Côte d’Ivoire au Togo ?

C’est aussi parceque le projet d’Autolib’ s’inscrit dans le projet de smart city qu’est le Grand Paris, dans la restructuration et la revalorisation de quartiers entiers au détriment des pauvres qui y vivent pour les remplacer par une population plus friquée et plus docile, que nous avons décidés d’agir en conséquence.

Allumer une simple boîte d’allumes feux placée sous une des roues du véhicule suffit pour transformer une autolib’ en une carcasse, comme tout passant pouvait voir les jours précédents, avenue de Stalingrad à Montreuil, avenue Pasteur à Bagnolet et rue Mathis dans le 18ème arrondissement. Une méthode parmi tant d’autres pour les rendre inutilisables…

Tant qu’oxygène et détermination il y aura, le feu prendra,  il n’y a pas de raisons pour que ça ne continue pas !

Tes voisins en tongs dans la nuit étoilée

[Publié sur indymedia nantes, 19 décembre 2015]

[Genève, Suisse] Emeute contre ce monde de riches – 19 décembre 2015

Une manifestation sauvage dégénère et cause des dégâts considérables

Capture18Le but de la manifestation était d’occuper la rue de manière forte. Les casseurs ont pris le dessus, les dégâts sont considérables. Le monde culturel genevois condamne.

En lettres capitales sur fond noir et, au bas de l’affiche, le lieu du rendez-vous: une «Sauvage», ce samedi, à 22 h, dans le parc des Cropettes. Concert? Rassemblement? Manifestation? Les trois à la fois, assortis d’un mot d’ordre non-signé: «Nous prenons la rue car elle se passe volontiers des subventions qui servent maintenant à faire chanter les lieux de culture alternative.»

Les participants sont nombreux à venir au rendez-vous. Les premiers ont amené de la musique, les suivants arrivent en bande organisée avec du matériel pour repeindre la ville. Ils ont le visage masqué, leur propre service d’ordre et la présence des photographes n’est pas tolérée dans leur périmètre. Les tracts distribués sur l’herbe récapitulent les «conseils utiles à connaître en cas d’arrestation».

«On est vénère»

Malgré la sono embarquée, l’ambiance n’a rien de particulièrement festif. On pose la question: «Vous êtes qui?» Réponse: «Des gens en colère!» Elle se lit sur la banderole: «Culture de lutte, Maudet culbute». Elle se voit dans la démarche, déterminée et frondeuse. A 22 h 30, les manifestants se mettent en mouvement. Ils sont près de 500 à descendre vers la gare en empruntant le passage des Alpes. Les tagueurs ont sorti bombes et pochoirs. Ils se chauffent sur les murs, de chaque côté de la chaussée, avant de s’attaquer aux principales enseignes de Cornavin. En quelques minutes, la façade est relookée à hauteur d’homme et le mobilier urbain, aux abords des arrêts du tram, marqué au spray noir.

Les slogans ne cherchent pas la rime. «On est vénère» et cela se lit à chaque coin de rue. Une odeur de peinture fraîche permet de suivre à l’arrière la manif qui avance sans se retourner. Les déprédations montent d’un cran à l’approche de Bel-Air. On cible les banques, les bijouteries, les galeries; les vitres blindées sont négociées au marteau. La Corraterie en prend pour son grade, les alarmes effraction se déclenchent en plusieurs endroits.

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Nulle présence policière jusque-là. Tout au plus un fourgon de gendarmerie à l’entrée des Rues basses, deux autres au bas de la Treille. Les accès à la vieille ville sont barrés. Pas le parvis du Musée Rath, encore moins celui du Grand Théâtre. En moins de deux minutes, la façade de l’opéra change de couleur. Noir, rouge et vert. Des projections de peinture en grande quantité. Le résultat est spectaculaire. Souillures XXL. Il faudra monter un échafaudage pour nettoyer ou déployer la nacelle à dix mètres du sol.

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le tag en allemand signifie: « l’argent de la culture est le prix du silence »

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Les meneurs cherchent la confrontation

On approche de minuit. Les manifestants ont investi Plainpalais, remontent l’avenue du Mail jusqu’à la rue de l’École de médecine. Du monde partout. Et une détermination qui ne fléchit pas au moment de redescendre le boulevard Carl-Vogt en direction de l’Hôtel de police. La vitrine d’un magasin spécialisé dans la vente de matériel de sécurité ne résiste pas aux coups. Les présentoirs sont dépouillés de leurs accessoires, des mains se servent dans la coutellerie et un mannequin est démembré sur le trottoir.

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Le père noel est une ordure...

Le père noel est une ordure…

En tête, les meneurs cherchent la confrontation. Ils la trouvent: les forces de l’ordre font barrage devant la maison de quartier de la Jonction. Ils ont sorti leur canon à eau antiémeute, ils font écran sur toute la largeur de la chaussée. Les ultras vont au contact, jettent des projectiles, certains inflammables, avant de battre en retraite en se repliant sur l’avenue Sainte-Clotilde.

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La manif commence à s’essouffler. Elle signe ses derniers tags colériques sur les murs de la rue des Bains, brise une ultime enseigne, avant de se disloquer sur la place des Volontaires. Pendant 90 minutes, elle a occupé la rue, exprimant son ras-le-bol et son opposition dans un geste radicalement anarchique. «C’est la réponse nocturne à l’arrogance des politiques», lâche une participante qui soutient la cause à défaut de défendre la manière.

«Cette manière-là est la porte ouverte aux amalgames et aux réactions extrémistes», regrette par avance cet étudiant qui était venu avec son vélo, sans sac à dos rempli d’engins pyrotechniques. Le coût de cette «Sauvage» promet d’être très élevé. Bien supérieur à la dernière manifestation spontanée partie de L’Usine. Cette fois, le haut-lieu de la culture alternative n’est en rien l’instigateur de ce rassemblement. Il ne manquera pas de le faire savoir. Les communiqués vont tomber, de tous les côtés. Dimanche difficile en perspective.

Le commerce d'un politicard d'extrême-doite défoncé à la fin de la manif

Le commerce d’un politicard d’extrême-doite défoncé à la fin de la manif

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La Culture genevoise condamne les dégâts de la nuit

«La Culture Lutte condamne sans ambiguïté les déprédations commises dans la nuit du 19 décembre», commence le communiqué des artistes et acteurs culturels de Genève. Le Mouvement genevois a rapidement souhaité réagir à la manifestation de cette nuit. Et s’en distancier : il affirme ne pas savoir qui en sont les organisateurs et «réprouve avec la plus grande énergie les méthodes destructives employées, qui ne servent en rien la cause qu’ils prétendent défendre».

Le mouvement La Culture Lutte a été créé il y a plusieurs semaines pour regrouper la majorité des acteurs culturels genevois. Il affirme œuvrer dans le dialogue et la concertation et rappelle que leurs actions se sont toujours déroulées «dans un esprit constructif et créatif».

Tribune de genève, 20/12/2015 à 17h42

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Pierre Maudet se dit « furieux et scandalisé par ce saccage »

Chef de la sécurité du canton de Genève, Pierre Maudet a dit son indignation à La Tribune de Genève, dimanche matin. « Je suis furieux et scandalisé par ce saccage intolérable », a déclaré l’élu PLR. Et d’ajouter: « On a affaire à une bande de casseurs ‘professionnels’, à l’image de ce que Berne et Zurich ont récemment connu ».

Le conseiller d’Etat s’est rendu sur place tôt dimanche afin de constater les dégâts. « J’attends les explications de la police sur les circonstances de ce débordement inadmissible », a-t-il conclu.

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Genève craignait un acte terroriste. Le chaos est venu samedi soir d’une frange d’extrémistes suisses anarchistes et anticapitalistes animés par le désir de défier l’Etat. Leurs tags ont souillé une multitude de façades. Les banques n’ont pas seulement été visées. Les déprédations les plus spectaculaires concernent le Grand Théâtre, dont l’entrée a été maculée de peinture. Une vingtaine de vitrines ont été brisées, dont celle du commerce du député MCG Eric Stauffer, malmené sur place. Ces débordements vont coûter cher, et pas seulement en termes financiers. […]

Le bilan n’est pas définitif. Pour l’heure, deux policiers ont été légèrement blessés. Y aurait-il eu d’autres victimes, comme le suggère Eric Stauffer? Pas de confirmation officielle à ce stade de la part de la police. Celle-ci fera le compte ces prochains jours du nombre de plaintes déposées notamment pour déprédations. «Aux dernières estimations, une vingtaine de vitrines ont été cassées», indique en tout cas le porte-parole de la police, Jean-Philippe Brandt. «Les dégâts n’ont pas encore pu être chiffrés, mais ils se montent à plusieurs dizaines de milliers de francs.»

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[Lille, Anti-COP21] : Attaque contre EDF et une agence de la BNP Paribas – 16 décembre 2015

Edf & bnp attaquées ce 16 décembre

Cette nuit du 16 décembre 2015, nous avons gaillardement repeint les locaux lillois d’EDF. Nous y avons apposé le message suivant : « ni nucléaire, ni CO2 ! ». Les locaux de la BNP à la Madeleine ont aussi été attaqués. Leurs vitres ont été brisées et le message suivant a été tagué : « collabo du désastre écologique ».

EDF pour son exploitation et son exportation de centrales atomiques autant que pour sa place de n°2 des émétteurs français de CO2.

BNP pour son soutien financier à l’industrie carbonée.

Tout deux pour leur opération de verdissement en sponsorisant la COP-21.

Cette COP-21 n’est que le prolongement des vingt précédantes : 60% d’augmentation des émissions de CO2 ces vingt dernières années ne sont pas le résultat d’un manque de volonté ou d’une mauvaise gestion mais la marche nécéssaire d’un système basé sur le profit.

Nous nous exprimons artistiquement en cette fin de COP-21 désastreuse, et d’éléctions régionales, pour révéler les petites politicailleries qui se jouent à huis-clos. Et leur propagande qui n’est qu’oxymores.

Comme la moitié des élécteurs nous nous sommes abstenus. Nous nous abstenons car nous prenons la politique au sérieux. Qu’ils ne nous demandent pas de voter pour sauver la république, quand leur police gaze, matraque, éborgne, mutile ou tue un manifestant comme sur le barrage de Sivens ; quand des salariés d’Air France, qui ont pourtant accepté toute les baisses de salaire, sont criminalisés par l’ensemble de la classe politique pour une chemise arrachée. Finalement état d’urgence ou non, l’objectif est toujours de réduire au silence celles et ceux qui s’inquiètent pour leur survie.

Libertés publiques, justice sociale, environnement ne sont que des mots creux dans la bouche des politiciens ; les partis de gouvernement comme le Front national n’en ont rien à foutre.
Malgré leurs promesses de « changement », ils se rangent et se rangeront toujours derrière les intérêts de la destruction capitaliste du territoire, des travailleurs, et de notre santé.
Qu’ils ne s’étonnent plus de notre abstention car nous ne nous étonnons plus de leur duperies.

Comité Jackson Pollock

[Publié sur indymedia lille, 18/12/2015]

[Calais] Assaut massif de la frontière et affrontements avec ses gardiens [ + Quelques infos sur les collabos qui gèrent les camps de migrants] – 16 & 17 décembre 2015

Calais: 1000 migrants tentent d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche

Entre 800 et 1000 migrants ont tenté cet après-midi d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche près de Calais, paralysant le trafic autoroutier pendant plusieurs heures et nécessitant un vaste déploiement de forces de l’ordre, a-t-on appris de sources concordantes.

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« On a relevé la présence de 800 à 1000 migrants vers 15H00 aux abords du Tunnel sous la Manche », a rapporté la préfecture du Pas-de-Calais, un chiffre qualifié d' »inédit » en journée selon une source policière. « A l’approche du tunnel, de nombreux migrants ont tenté par tous les moyens de ralentir le trafic pour monter dans les camions, en bloquant les voies de circulation et en démontant des grilles métalliques », a relaté cette source.

Certains d’entre eux ont coupé au cutter des bâches et sont montés sur les toits de poids lourds. Selon ce dernier, plusieurs migrants ont réussi à s’introduire sur le site du tunnel, d’une superficie de 650 hectares. « Des forces de sécurité ont été déployées aux abords du tunnel sous la Manche, ont reçu des jets de projectiles et ont dû faire usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises pour repousser les migrants », a indiqué la préfecture.

Deux échangeurs d’accès au tunnel ont été fermés pendant une demi-heure « par mesure de sécurité », a précisé cette source.

La préfecture a affirmé que la situation était maîtrisée vers 16 heures. « Les forces mobiles sont déployées en jalonnement le long des axes d’accès au site du tunnel, et plusieurs groupes de migrants s’écartent du secteur. » Le trafic continuait à 17 heures d’être quasi paralysé comme dans la grande partie de l’après-midi, qui témoignait également du retour de groupes de 10 ou 20 migrants passant entre les véhicules en fin d’après-midi.

Le figaro via AFP, 17/12/2015 à 17h44

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Calais : intrusion de migrants sur la rocade portuaire ce mercredi, la circulation coupée une partie de la matinée

Des intrusions de migrants sur la rocade portuaire (N216) reliant l’A16 au port de Calais ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, ce mercredi matin. La circulation a été coupée dans les deux sens. Elle a rouvert en fin de matinée.

Selon le centre régional d’information et de coordination routière (CRICR), entre 300 et 400 migrants sont parvenus à pénétrer sur la rocade portuaire ce mercredi vers 10 h. Ils tentaient de stopper les camions venus de l’A16 et qui se dirigeaient vers le port de Calais, afin de se cacher à l’intérieur.

De nombreux CRS sont intervenus pour les refouler. Des projectiles ont été lancés sur les camions et les CRS, ces derniers répliquant par l’usage de bombes lacrymogènes.

Selon un CRS rencontré sur place, la situation était « grave » : « J’étais déjà venu en mission il y a un mois, mais cette fois, c’est pire encore : ils sont très, très nombreux, veulent arrêter les poids lourds, mais les poids lourds refusent de plus en plus de s’arrêter. »

Un CRS a été contusionné. Un autre, légèrement blessé à la main, a été transporté à l’hôpital par les pompiers de Marck.

Fermée dans les deux sens le temps de l’intervention des CRS, la rocade a pu rouvrir à la circulation peu après 11 h. La situation était toujours tendue ce mercredi soir.

lavoixdunord, 16/12/2015

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Camp pour migrants à Calais : une bonne opportunité pour les sociétés de sécurité

Le camp humanitaire pour 1 500 réfugiés de la « jungle » a accueilli ses premiers conteneurs ce mardi matin. La société calaisienne Biro Sécurité assure depuis mars la surveillance du centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon ». Pour cette mission, elle a recruté trente agents.

« Veiller à leur sécurité »

Depuis fin octobre, les effectifs se sont renforcés. Quatre agents de sécurité surveillent la « zone tampon », les 53 tentes où sont hébergés 500 migrants déplacés pour les besoins de la construction du nouveau camp. Deux femmes agents de sécurité ont aussi été affectées près des modulaires et des tentes où dorment les migrantes et leurs enfants. Des équipes surveillent également le chantier du futur camp humanitaire. « Nos agents sont là pour veiller à leur sécurité, pas pour les empêcher de passer en Angleterre, précise Axel Biro, gérant de la société créée en 1983 et qui compte actuellement une centaine de salariés. Nous n’avons aucun ennui. Avec les migrants, tout se passe très bien ». Parmi les agents, l’un d’entre eux est un ancien migrant, qui parle arabe et français. « Il peut ainsi communiquer plus facilement avec les migrants, et faire la traduction au besoin », souligne le responsable.

Depuis octobre, Axel Biro a recruté trente agents supplémentaires uniquement pour le camp Jules-Ferry, ses abords et la zone « tampon ». « C’est un marché très important pour la société, assure le Calaisien. Et qui crée de l’emploi ». Avec le nouveau camp pour 1 500 réfugiés, Biro compte recruter six nouveaux agents.

L’entreprise fournit aussi à La Vie Active le dispositif d’accès biométrique sécurisé au camp humanitaire de 1 500 migrants.

Le nouveau camp humanitaire de 1 500 places sera fermé. Pour y entrer, les migrants devront donner un code d’accès qui leur sera délivré grâce à la technologie biométrique en 3D. « Le dispositif reposera sur un système choisi par l’opérateur de l’État, la Vie Active, indique la préfecture du Pas-de-Calais. Il sera complété par un code d’accès. Il ne s’agit pas d’empreintes digitales. Il est considéré comme pratique et sécurisé. Il ne s’agit en aucun cas d’enregistrer ni de conserver les données des personnes. C’est juste un système de reconnaissance permettant l’accès à la structure ». La technologie utilisée est « l’analyse morphologique de la main. Le lecteur vérifie la taille et la forme de celle-ci ».

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Opérationnel à partir de mi-janvier

Ce dispositif ne nécessite pas de demande d’autorisation préalable auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Il suffit juste d’une déclaration en ligne lors de l’installation, prévue mi-janvier, à l’ouverture du camp humanitaire. Quant au coût du dispositif, l’association La Vie Active ne nous l’a pas transmis ce mardi.

Philippe Wannesson, militant associatif et auteur du blog Passeurs d’hospitalités, craint que « les migrants ne fassent pas la nuance avec les empreintes digitales ». Les migrants ont fui des pays en guerre et voyagent dans la clandestinité. « La prise d’empreintes digitales les inquiète. Ce dispositif peut les dissuader d’entrer dans le camp », estime le militant.

lavoixdunord, 15/12/2015

L’Etat déclare la guerre aux fraudeurs

L’Assemblée renforce la sécurité dans les transports publics

PARIS (Reuters) – Les députés ont adopté à l’unanimité jeudi, en première lecture, une proposition de loi socialiste prévoyant de renforcer la sécurité dans les transports publics tant en matière de prévention du terrorisme que de lutte contre la fraude.

Tous les groupes ont voté en faveur de ce texte soutenu par le gouvernement même si certains, comme celui du Front de gauche, ont exprimé « des réserves » sur des dispositions.

Le Défenseur des Droits lui-même, Jacques Toubon, a fait part de ses « sérieuses réserves » en estimant que ces nouvelles mesures posaient « un risque très sérieux de multiplication des incidents, voire de troubles à l’ordre public ».

La préparation de cette proposition de loi avait commencé dès avril, avant l’attentat raté du Thalys le 21 août et les attentats du 13 novembre à Paris et en Seine-Saint-Denis.

Elle autorise notamment les agents de sécurité de la SNCF et de la RATP, avec l’accord des passagers, à procéder de façon aléatoire, avec la possibilité d’agir en tenue civile, « à des palpations de sécurité » et d’effectuer des fouilles des bagages.

Elle renforce également les mesures destinées à faire « respecter les règles de droit » dans les transports, qu’il s’agisse de la fraude tarifaire, des incivilités, des violences ou du non-respect des règles de sécurité.

Pour lutter contre les resquilleurs récidivistes, le nombre annuel de verbalisations pour fraude entrant dans les caractéristiques du « délit d’habitude », il est proposé d’abaisser de dix à cinq le nombre cumulé de contraventions sur 12 mois, un délit sanctionné par six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende.

Plusieurs amendements ont été entérinés comme celui obligeant un passager non titulaire d’un titre de transport à être porteur d’un document attestant de son identité. Un autre amendement crée un « délit de fuite » pour les passagers.

Le Sénat, où la droite est majoritaire, examinera à son tour cette proposition de loi le mercredi 27 janvier. Le gouvernement ayant décidé d’appliquer la procédure dite « accélérée », qui réduit le nombre de navettes entre les deux assemblées, le texte devrait être définitivement adopté en février ou mars.

Reuters, 17/12/2015

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Renforcement du contrôle des voyageurs

La proposition de loi vise notamment à autoriser les agents des services de sécurité de la SNCF et de la RATP « à procéder à des palpations de sécurité » et à la fouille des bagages, avec l’accord des passagers, ou à permettre aux policiers, sous conditions, l’inspection visuelle des bagages à main et leur fouille pour « prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens ». « Toute personne qui refusera se verra refuser l’accès au train », a assuré le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Les entreprises pourront aussi exiger des billets nominatifs. 

Ce renforcement de la sécurité ne se fera pas uniquement au niveau du contrôle des voyageurs. La SNCF et la RATP pourront solliciter des enquêtes administratives sur des personnes recrutées ou affectées à des postes portant sur la sécurité des personnes (aiguillage, conduite des trains, sécurité des systèmes d’information) pour vérifier qu’elles ne sont pas fichées S. 

Quelques points jugés excessifs supprimés

A l’initiative du gouvernement et de députés PS, l’Assemblée a supprimé la possibilité pour les forces de l’ordre ou agents de sécurité de fouiller, sans son consentement, les bagages d’un voyageur pris en flagrant délit de fraude et sans pièce d’identité valide. « Il est inconcevable de considérer que les fraudeurs puissent être des auteurs potentiels d’acte terroristes », a reconnu le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies.

Car la proposition de loi entend aussi renforcer les pouvoirs des agents de sécurité SNCF et RATP pour lutter contre le non-respect des règles de droit dans les transports en commun, de la fraude tarifaire aux incivilités. Les « mutuelles de fraudeurs » (c’est-à-dire des systèmes permettant aux fraudeurs de ne pas à avoir à payer leur amende en échange de quelques euros par mois) seront interdites. Le délit de « fraude d’habitude », puni de six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amendes, est abaissé de dix à cinq infractions. 

Les députés ont ainsi supprimé la possibilité pour les sous-traitants des opérateurs de transports de constater des infractions au même titre qu’aux agents titulaires. Ils ont également rejeté un amendement du groupe Les Républicains, qui voulait rendre obligatoire le port d’une pièce d’identité dans les transports.

Des portiques de sécurité pour le Thalys inaugurés

Au même moment, Ségolène Royal a inauguré les portiques de sécurité sur les lignes Thalys, opérationnels dimanche (mais seulement en France). La ministre de tutelle des transports a assuré que leur fonctionnement ne ralentirait pas trop les voyageurs et qu’il suffirait d’arriver « 20 minutes avant le départ du train », comme par le passé. « Si le dispositif est fluide et fonctionne bien », il pourra être étendu à tous les trains en France, a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, la principale fédération d’usagers de transports s’est prononcée jeudi contre un « filtrage systématique des voyageurs à l’entrée des gares et des trains ». La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) juge la méthode « irréaliste » car elle « ralentirait la circulation et l’embarquement des voyageurs ». « Les files d’attente avant filtrage seraient très exposées à d’éventuelles actions terroristes » et le filtrage « ne permettrait pas l’accompagnement des personnes âgées, handicapées, chargées de bagages ou voyageant avec des enfants en bas âge », a-t-elle prévenu. Ségolène Royal a promis que des files seraient réservées aux personnes en situation de handicap notamment.

AFP, 17/12/2015

 

[Europe forteresse] Contrôles pour tous !

Schengen : Bruxelles veut systématiser les contrôles aux frontières

FortressBruxelles a proposé mardi plusieurs mesures pour renforcer la sécurité aux frontières extérieures de Schengen

Engagée dans une course contre la montre pour endiguer le flux des réfugiés et mieux lutter contre le terrorisme, la Commission européenne a mis sur la table, mardi, un nouveau train de mesures qui vont résonner plus ou moins agréablement aux oreilles des Etats membres.

Contrôles pour tous

La première devrait leur plaire puisqu’elle répond à la demande des ministres de l’Intérieur, formulée après les attentats du 13 novembre à Paris : désormais, tous les citoyens entrant et sortant du territoire Schengen seront systématiquement contrôlés, qu’il s’agisse des ressortissants de pays tiers ou des Européens, les douaniers étant invités à consulter tous les fichiers existant, notamment ceux d’Europol et du « Système Schengen ». « Comme les récentes attaques terroristes l’ont montré, des citoyens européens peuvent aussi en être les auteurs et leur droit à la libre circulation peut être exploité pour échapper à la détection en particulier quand ils rentrent des zones de conflit étranger », souligne la Commission.

 Document de voyage européen

Par ailleurs, pour faciliter le retour des migrants illégaux, un autre objectif central des Européens, Bruxelles propose la généralisation d’un « document de voyage européen », unique pour tous les pays de Schengen. Chaque année, un demi-million de migrants irréguliers et déboutés du droit d’asile se voient signifier l’ordre de quitter le territoire européen, mais seulement 40 % de ces décisions sont appliquées. L’une des difficultés pour renvoyer les migrants dans leur pays, c’est l’absence de documents valides. Athènes citait récemment le cas du Pakistan qui avait refusé de reprendre 20 de ses citoyens au motif que leur identité était « invérifiable ». Le document proposé tiendrait lieu de passeport et devrait être accepté à l’avance par les pays tiers, dans le cadre des accords globaux de réadmission.

Le dossier délicat des « réinstallations »

Ces annonces ont également été l’occasion pour la Commission de relancer le dossier délicat des « réinstallations  ». Ce terme renvoie à une première opération décidée en juillet pour répartir au sein de l’Union 22.000 réfugiés installés dans les camps gérés par le HCR en Jordanie et au Liban. Cette fois il s’agirait d’amplifier ce mouvement et d’aller aussi chercher les réfugiés dans les camps situés en Turquie. Cela permettrait d’abord de mettre en œuvre les engagements des dirigeants européens vis-à-vis d’Ankara et d’organiser plus sereinement les transferts vers l’Europe en évitant que des milliers de personnes risquent chaque jours leurs vies en mer. Berlin pousse depuis quelques semaines pour cette solution, espérant donner à tous ceux qui la critiquent l’impression d’une stratégie mieux maîtrisée.

Mais « si cela doit déboucher sur un engagement de réinstallation de 400.000 ou 500.000 personnes comme cela a fuité dans la presse allemande, il n’y aura pas de consensus parmi les Etats membres pour se lancer dans une telle politique », avertit un diplomate européen de haut rang. Devant la sensibilité du sujet, Bruxelles a fait profil bas, proposant un mécanisme sur base volontaire et sans engagement chiffré. Toutefois, tant que les flux de réfugiés en provenance de la Turquie ne se seront pas asséchés, il est peu probable que beaucoup d’Etats se lancent dans cette politique.

L’AFP via lesechos.fr, 15/12/2015 à 20h12