Quelques attaques contre la machine à expulser et l’industrie militaire à Turin, Bologne et Rovereto:
Archives de catégorie : FTP
[Hambourg, Allemagne] Une énième flic infiltrée dans le milieu autonome démasquée
On apprend par un communiqué qu’une énième flic en civil a été démasquée à Hambourg. Cette flic infiltrée, connue sous le faux-nom de „Astrid Schütt“, s’appelle en réalité Astrid Oppermann. Celle-ci a travaillé pour le compte du Landeskriminalamts (LKA) d’Hambourg et s’est infiltrée dans différents lieux du milieu autonome à partir de la fin de l’année 2006 jusqu’à avril 2013. A cette date, elle s’est retirée du milieu en prétextant vouloir partir en Italie avec son petit ami pour au moins 6 mois. Mais en réalité, elle est retournée aux services de la préfecture de police d’Alterdorf après une période de congé plus longue que prévue en octobre 2013. D’après les recherches des compagnon-nes et camarades, elle travaille toujours là-bas à l’heure actuelle.
[Besançon] Récit de la soirée rebelle et sauvage du 12 mai
A 20h00, il était prévu de partir en cortège de la place Granvelle en direction de la Place du 8 Septembre pour aller perturber le déroulement du conseil municipal qui se tient tous les jeudis soirs dans l’hôtel de ville : cette annexe de la mairie vient tout juste d’être rénovée suite à l’incendie volontaire du 25 juin dernier qui avait provoqué plus d’1.5 millions d’euros de dégâts.
Dès le début, il y a une bonne centaine de personnes devant l’entrée du bâtiment, protégée des roboCOPS présents en grand nombre. Très vite, les politicards sont contraints d’arrêter leurs débats, car une boule puante est écrasée dans la salle par un manifestant qui a réussi à déjouer les services de sécurité. Alors que des élus se précipitent aux fenêtres pour fuir l’odeur nauséabonde, pétards et noms d’oiseaux résonnent jusqu’à leurs oreilles depuis la rue. Des fumis sont là pour mettre un peu d’ambiance et occasionner de la gêne pour les flics et les bourgeois. Tous sortent au compte-goutte sous les huées de la foule. Les flics assènent des coups de matraque à un manifestant lorsque celui-ci vient soutenir avec ses poings une jeune femme pris à parti par un vieux réac’ du conseil (qui lui déverse sa mysogynie et son sexisme en pleine face par un « ta gueule salope! ». Mais les porcs récoltent tout de même une rafale de pétards à leurs pieds, provoquant un peu de panique dans leur rang. Quelques personnes interviennent dans la foulée pour empêcher l’arrestation du lanceur bien inspiré.
[Berlin, Allemagne] Incendie solidaire d’un camion de police
« En solidarité avec les 600 personnes et plus qui ont attaqué la frontière au Brennero, nous avons voulu envoyer un signe de solidarité. Dans la nuit du 11 mai, nous avons donc incendié entièrement un camion de la police dans une cour intérieure à Berlin. Ce camion a été prêté par la police à une école pour le « Karneval der Kulturen » [1], mais aucune cour intérieure n’est assez sûre, comme ils ont pu le remarquer. […] Pour les gens qui ont été arrêtés [6 personnes ont été arrêtées mais toutes ont été relâchées. Les compagnon.es ont écopé de peines lourdes en comparution immédiate (que des peines de prison ferme avec sursis sauf pour deux d’entre eux), NdCNE].
[Santiago, Chili] Attaques incendiaires contre les forces de l’ordre
Santiago: Attaque explosive du centre de formation des carabiniers
Dans la matinée du lundi 2 mai à Santiago, des mains anonymes ont déposé un engin explosif sur le mur d’enceinte du Centre de Perfectionnement des Carabiniers (Cenpecar), situé au #225-A de la rue ‘Lo Errázuriz’, commune de Cerrillos. Le fort fracas a non seulement réveillé les voisins du secteur, mais aurait également détruit une partie d’un rempart et d’un tambourin à l’intérieur. Des équipes spécialisées du GOPE et du LABOCAR se sont rapidement présentées sur les lieux pour réaliser des expertises de l’attentat. Aucun tract n’a été retrouvé sur les lieux et pour l’heure aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, qui se produit quelques jours après le jour de commémoration du carabinier du 27 avril, en souvenir de la création de cette institution pourrie.
[Berlin] A Friedrichshain, il pleut des pavés sur la police – 8 mai 2016
Berlin: barricades et pluie de pavés sur les flics.
Dans la nuit de samedi à dimanche 8 mai, une barricade de palettes en bois est montée en travers la route, au niveau du carrefour de la Rigaer Straße et de la Liebigstraße. Des flics en civil, présents sur les lieux vers 00h30, remarquent environ 40 personnes masquées en train d’y mettre le feu. Ils interviennent en éteignant les flammes.
Alors que les flics menaient des contrôles et harcelaient les gens pour qu’ils quittent le carrefour, un groupe d’une quinzaine de personnes a refusé de partir et s’est affronté aux flics. Une policière a été légèrement blessée. D’autres policiers, arrivés rapidement en soutien à leurs collègues, ont reçu une pluie de pierres depuis les toits d’immeuble. Trois porcs en uniforme ont été légèrement blessés. Cette pluie de pavés a aussi endommagé sérieusement trois véhicules de police, ainsi qu’une autre voiture garée à proximité. Vers 2h du matin, les pompiers ont du intervenir pour éteindre les flammes qui embrasaient un container à poubelles et un matelas. Il paraît, d’après les amis des flics, que l’aide d’un hélicoptère pour sillonner à distance cette « zone dangereuse » [1] leur a permis de rétablir l’ordre. Les 70 agents envoyés dans le quartier n’étaient apparemment pas suffisants.
20 personnes ont été contrôlées durant la nuit et une personne interpellée pour « blessure physique dangereuse, résistance et incendie ».
Traduit de la presse allemande (Der Tagesspiegel), 8. Mai 2016
NdT:
[1] Le quartier de ‘Friedrichshain’ est placé en « zone de danger » par la police. Elle décrit ce quartier selon ses critères habituels, où traffic et délinquance sont monnaie courante. Mais dans ce quartier – que flics, médias et politiciens qualifient de « zone dangereuse » – les flics ont pris l’habitude de récolter la rage de celles et ceux qui les subissent. Voir les antécédents.
[Col du Brenner, Italie] Emeute contre les contrôles et les frontières – 7 mai [Mise-à-jour sur la répression et la solidarité]
Mise-à-jour 10 mai 2016:
Un compte rendu de l’audience au tribunal qui a eu lieu ce lundi a été publié sur le site abbatterelefrontiere. Les six personnes ont été déférées devant le tribunal, la plupart poursuivies pour « résistance à la police ». Le jugement de l’audience a été prononcé en fin de journée contre les 6 compagnons. Voici le détail: Miriam à 1 an ferme avec sursis; 1 ans et deux mois sursis contre Stefano et Cristian; 1 an et 4 mois avec sursis contre Luca; Sabri et Nenno à 1 an et 4 mois avec interdiction de séjourner à Bolzano (ou ‘Bozen’) et sans sursis. Rendu définitif le 17 mai.
Dimanche à Bologne, une manif sauvage pour exiger la libération immédiate des 6 personnes détenues a arpenté les rues du centre-ville au cri de « Tout le monde déteste la police ». Cette déambulation improvisée a laissé quelques traces dans les rues, sur le consulat et a impacté, dans une moindre mesure, la circulation.
*****
Détruire les frontières
Samedi 7 mai s’est tenue, au Col du Brenner, à la frontière entre l’Italie et l’Autriche, une manifestation contre les frontières.
Cela se passe dans une période particulière : les États européens serrent toujours plus la vis contre l’immigration qu’ils appellent « illégale ». Le gouvernement autrichien, notamment, voudrait rétablir des contrôles systématiques, en particulier à la frontière italienne, utilisée par des milliers de migrants pour rejoindre l’Europe du Nord.
Le rassemblement a eu lieu à 14h30 à la gare de Brennero, du côté italien de la frontière, en pleine montagne (1300m d’altitude). Les manifestants sont arrivés en train, d’Italie pour la plupart, mais aussi d’Autriche et d’Allemagne. La manif, rassemblant 500 personnes selon les journaflics, s’élance vers la frontière toute proche et rencontre tout de suite flics et journalistes (accourus en masse étant donné que, depuis des jours, ils parlent du « danger » que représente cette manifestation). La réaction face aux vautours de l’information a été tout sauf cordiale : des slogans fusent – vite suivis par des pétards. La police charge et reçoit des pierres et des fusées. A la suite des affrontements dans le petit village de Brennero, noyé sous les gaz, la manifestation se scinde en deux : une partie bloque la voie ferrée (la circulation des trains était déjà interrompue), l’autre l’autoroute. Après des heures de caillassage, la police dégage les manifestants de l’autoroute et des rails. La route nationale aussi a été bloquée.
Le bilan répressif est d’au moins 6 arrestations (tous sont italiens). On compte 23 blessés (18 selon d’autres sources) parmi les flics (4 sérieusement d’après la presse germanophone, dont l’un a bien failli s’étouffer et a du être hospitalisé après avoir été aspergé de peinture au visage à l’aide d’un extincteur : il a quitté l’hôpital le lendemain). Les bleus ont aussi eu une voiture durement endommagée (l’agence de presse AGI parle d’un véhicule de flics incendié).
Le lendemain (dimanche 8 mai), 70 personnes, toutes habillées en noir et le visage masquée, se sont rassemblées devant la prison de Bozen (ou Bolzano, dans le Tirol italien), où quatre manifestants arrêtés la veille sont détenus. Deux autres sont enfermés à la taule de Trente. Lors du rassemblement, la plupart des slogans criés visait les flics et exigeait la libération immédiate des quatre personnes détenues. Les enragés ont également tenu à montrer leur hostilité envers les charognards de la presse : en effet, des journaflics de l’agence italienne ‘ANSA’, qui prenaient des photos, ont été violemment pris à partie. Une caméra de surveillance installée sur le mur de la prison a été détruite.
[compte-rendu effectué à partir de la presse italienne et autrichienne]
[Toulouse] Attaques incendiaires contre un commissariat et ‘Toulouse Métropole’ – 25 et 26 avril 2016
On en avait marre
La nuit du mardi 26, on a attaqué un comissariat avec des cocktail molotovs.
On va pas vous mentir plus longtemps.
On en avait marre.
Marre qu’on nous vende du « ça ira mieux demain ».
Marre d’attendre le mouvement social.
Marre des « à la semaine prochaine » mornes et tristes.
Marre du spectacle de la contestation où la peur nous colle au ventre et la résignation à la tête.
Marre de regarder sur internet « là où ca pète » ou de se masturber sur les affrontements filmés et postés sur youtube.
Marre de faire 600km pour une riot.
On dirait un nouveau sport. Ou pire. Un nouveau métier.
Emeutier-ères professionnel-les des mouvements sociaux.
Ca en jette sur le CV militant.
Marre que jeter deux canettes ou mettre une poubelle sur la route et se faire gazer passe pour une victoire.
Marre de faire semblant d’être contentes alors que rien ne se passe.
Marre de faire semblant qu’on est d’accord.
Marre de faire croire qu’on en a quoi que ce soit à faire de la loi El-Khomri.
On n’ a pas attendu les indignés 2.0 pour passer des nuits debout.
Faut dire ce qui est.
On est impatientes.
On comprends pas pourquoi on devrait donner rendez vous au pouvoir pour le contester entourées par toujours plus d’uniformes et de paciflics.
On a fait ça par plaisir.
On a fait ça pour marquer une rupture.
Parce qu’on est à la fois joyeux et en colère.
On n’a plus envie d’être là ou vous nous attendez.
Nous voudrions envoyer une double accolade combative.
D’abord a Monica et Francisco en Espagne.
Ensuite aux compagnons et compagnonnes de bruxelles qui subissent également la répression pour terrorisme.
Notre solidarité c’est l’attaque, notre crime la liberté.
A bientôt.
[Publié sur iaata, 29 avril 2016]
*****
Toulouse. Le commissariat de Jolimont cible de deux bouteilles enflammées
Côté Toulouse, 27/04/2016 à 17:11
Le commissariat de Jolimont a été visé par des engins incendiaires, mercredi 27 avril 2016, à Toulouse. L’attaque n’a fait que quelques légers dégâts. Les détails.
Deux engins incendiaires ont été lancés, mercredi 27 avril 2016, contre la façade du commissariat de Jolimont, à Toulouse. Les faits ont été constatés peu avant 8 heures du matin. Selon les premières constatations, les deux engins incendiaires seraient des bouteilles remplies d’un liquide inflammable et volontairement enflammées juste avant d’être lancées.
L’attaque a fait peu de dégâts. Seule la porte du commissariat a été légèrement noircie par les projectiles, indique une source policière. Une enquête menée par la Sureté départementale du commissariat central a été ouverte.
Toulouse Métropole visée en début de semaine
C’est le second symbole institutionnel à être la cible d’incendiaires dans la même semaine à Toulouse. Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 avril, six véhicules ont ainsi été incendiés avenue de Fronton, à Toulouse, au sein d’un entrepôt appartenant à Toulouse Métropole. Un appel à témoins a d’ailleurs été lancé par les enquêteurs suite à cette affaire.
Toulouse : Plusieurs véhicules de la Métropole ravagés par un incendie criminel
20Minutes, 25.04.2016 à 13:11
Plusieurs véhicules appartenant à Toulouse Métropole ont été incendiés volontairement dans la nuit de dimanche à lundi.
Les pompiers ont été appelés vers 0 h 30 avenue de Fronton pour un feu. Arrivés sur place, ils ont trouvé trois départs de feu distincts qui ont touché six véhicules, notamment des camions benne et camions poubelles.
Grillage sectionné
Trois de ces engins ont été détruits. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la sûreté départementale de la police nationale, il s’agit bien d’un acte criminel car le grillage a été sectionné.
[Paris] Détruire l’économie (et attaquer ses gardiens) – Jeudi 28 avril 2016
[Paris] A propos de la manif sauvage nocturne du 28.04
Récit de la manif sauvage partie de la place République dans la nuit du 28 au 29.04 après la bataille sanglante contre les CRS.
Suite à la bataille de Répu d’hiers soir 200 personnes ont réussi à échapper à la nasse (qui avait des allures de charnier tant les poulets ont laissé libre court à leur soif de vengeance).
S’en est suivi quelques tentatives infructueuses de sauver les copain(e)s qui se faisaient massacré.
Constatant que l’attaque frontale relevait du suicide dans une telle disproportion de force, certain(e)s émirent alors l’idée d’une manif sauvage improvisé sur le tas.
Aucun(e) ne savait ou aller mais tou(te)s avaient la volonté de leur faire payer sans plus attendre le massacre programmé de celleux qui n’ont pas réussi à fuir.
Quelques scooteurs cramés donnèrent alors le départ et le ton de ce qui allait suivre.
Tout le monde se met en marche, à qui par cette rue, à qui par cette autre, de façon complètement désorganisé, les petits groupes saccagent tout aux alentours et se rejoignent à diverses intersection.
La vue d’un Mc donald met tout le monde d’accord, « Mc do, Mc do » entend-t-on hurler. Devant les employés médusés les vitres tombent une par une.
« ON RENTRE! »
Et hop, c’est au tour des présentoirs en verre de voler en éclat.
On est pas assez nombreu(se)x, il faut vite dégager, tant pis pour le framprix d’en face, ce n’est que partie remise…
A la quantité nous avons préfféré la qualité.
On se remet en marche rapidement, dès que l’on voit un truc interressant, bim bam boum, dès que l’on croise un chantier une barricade est monté, une poubelle, un récup verre, on se remplis les poches, ce que l’on ne peut pas emporter finira au milieux de la chaussé, une autolib bimbim, un panneau publicitaire boum, une banque badaboum, une voiture un peu trop belle, vlam dans ta face…
Ouf, ça soulage, ça libère!
On pense aux copain(e)s en sang dans la nasse de Répu, on a la rage, il faut que ça sorte!
ça pu le gaz, on en a tellement bouffé à Répu qu’on se demande si le gaz est dans l’air ou si le gaz c’est nous!!!
Dans le doute beaucoup se dispersent, d’autant plus que les baqueux commencent à roder aux alentours. Nous sommes quelques dizaines et tout notre équipement est resté à Répu, jeté par dessus les lignes de CRS pour les potes bloqués dans la nasse qui continuent de se battre sous un nuage de gaz et une pluie de flashball.
Dans ces conditions il faut à tout prix éviter l’affrontement, éviter le massacre!
On se casse, on se disperse, par petits groupes, certain-e-s continuent quand même, ielles se feront stopper par les GM quelques centaines de mètres plus loin, peu avant Jaures.
Ce qui est beau dans ce saccage désorganisé, c’est la capacité de transformer l’échec d’une bataille frontale par la victoire d’une attaque immédiate, diffuse et spontané du réel.
Attaquer l’oppression sous toutes ses formes avec détermination, et sans tomber dans le piège de la stratégie si chère à certain(e)s et si pratique pour les forces répréssives: l’affrontement à tout prix.
Solidarité combative avec les détenu(e)s, les prisonnier(e)s et les blessé(e)s!
Nous n’oublierons personne!
Et nous leur ferons payer!
Quelques amoureux(ses) du saccage.
[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]
*****
[Paris] Fragrance lacrymogène – Récit de la manif du 28 avril
C’est Paris !
Tu m’entends ?
P-A-R-I-S.
Paris !
Respire le bon air mais fais gaffe quand même. Tous les jours des mômes meurent d’en avoir respiré un peu trop. Alors fais attention, et marche dans les rues, va au hasard !Taxi Girl, « Paris », 1984
14h – Jour de manif « unitaire » contre la loi Travail (et son monde), avec encore une fois une ambiance très hétérogène, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé entre Denfert et Nation (15 000 selon la police, 60 000 selon la CGT). La manif a réuni des tas de gens différents, dont bien sûr des cortèges de gros syndicats type CGT, FO, etc., mais aussi des cortèges plus « jeunes » et de nombreuses personnes non « encartées ». Et comme d’habitude, plusieurs milliers de personnes, {autonomes}, sans étiquettes de syndicats, de partis ou autres, se sont dès le départ placées en tête de manif, devant le cortège officiel intersyndical. C’est toujours dans ce cortège un peu foufou qu’il y a la meilleure dynamique, un état d’esprit offensif et joyeux.
Cette fois-là, on est vraiment très nombreux. Malgré leur nombre conséquent, les flics ne peuvent pas cadenasser toute la tête de manif comme ils l’ont fait lors de plusieurs manifs ces derniers temps. On occupe la largeur de la rue, et même si au départ c’est un peu mou et lent, ça fait quand même du bien de sentir qu’on est plein et que ça va être compliqué pour la police de nous maîtriser.
Sur les boulevards Arago puis Saint-Marcel, de premières actions ont lieu: des panneaux de pub sont détournés, tagués, ou leurs affiches simplement arrachées. Des caméras de vidéo-surveillance sont obstruées ou « détournées » également (elles se mettent à filmer les murs…). Quelques banques, McDo et agences d’intérim reçoivent des oeufs/ampoules de peinture sur leurs façades. L’ambiance commence à monter doucement, des slogans fusent peu à peu.
Arrivés sur la place Valhubert, à l’entrée du pont d’Austerlitz, ça dépave pas mal. De quoi s’équiper pour quand ça sera nécessaire… Mais du coup ça bloque, et tout le monde ne capte pas bien pourquoi. Et, sans qu’on puisse trop comprendre leur logique, plusieurs manifestants se mettent à caillasser les CRS qui tenaient l’angle entre le pont et le quai d’Austerlitz. Moment joyeux, où divers projectiles pleuvent sur la police. Mais les CRS ripostent sans tarder et noient la place Valhubert sous les lacrymos. Un assez long moment de confusion et d’affrontement s’ensuivra, se terminant malheureusement par la séparation définitive entre une partie de la tête de manif et tout le reste. C’est dommage parce qu’il y a eu à plusieurs moments la possibilité de refaire la jonction, mais entre la peur de marcher devant des CRS en stress d’un côté et les re-caillassages qui re-provoquaient des lancers de lacrymo de l’autre, la réaction spontanée de la manif n’a pas été très bonne. Les CRS en ont alors profité, noyant le pont sous les lacrymos, obligeant la tête de manif à avancer, et les autres à rester encore bloqués avant le pont.
Sur le pont, l’entraide entre manifestant-e-s est toutefois palpable. Le sérum physiologique tourne pour soigner les nombreuses personnes qui sont là sans masque ni autre protection. À ce moment-là, dans les nuages incessants de lacrymo, tout est clair: de quoi se masquer et se protéger le visage est nécessaire. Pas seulement pour se cacher de la surveillance policière, mais aussi pour se protéger des lacrymos. Un masque à gaz, un masque de chantier, des lunettes de ski ou de plongée, avec quelques objets simples comme ça on navigue bien plus facilement dans ces gaz lacrymogènes dégueulasses. Pensez-y la prochaine fois !
On se retrouve donc en tête à plus ou moins un millier de personnes, ça gueule beaucoup « À bas l’État, les flics et les patrons », mais si on est passé en mode manif sauvage, on reste constamment harcelés par les flics et les jets de lacrymo. Au croisement de l’avenue Ledru-Rollin et de l’avenue Daumesnil, ça devient encore plus tendu, y’a des cordons de flics partout, la lacrymo rend l’atmosphère irrespirable et pas mal de gens sont en panique. À gauche en direction de Bastille et en face en direction du XIe, c’est complètement bloqué par des cordons de CRS. On tourne donc à droite sur l’avenue Daumesnil, et là on attend que les autres arrivent. On a sûrement perdu un certain nombre de gens à ce moment-là, l’oppression policière était alors particulièrement pesante. Des premières barricades de poubelles et autres sont mises en place, certaines enflammées. Les flics sont gardés à distance par quelques caillassages, et des premières vitrines sont attaquées. Plusieurs seront brisées entre ce moment et la place de la Nation, avec toujours un ciblage précis: banques et distributeurs automatiques de billets, agences immobilières et d’intérim, panneaux de pub, Autolibs, etc. Avec pas mal de tags et de jets de peinture, ça s’en donne à coeur joie. On est donc poursuivis par des rangées de CRS qui continuent de nous canarder de lacrymos, mais ça caillasse pour les empêcher au maximum d’approcher. Les actions directes seront ainsi permanentes jusqu’à l’arrivée sur la place de la Nation.
On a pris les flics de vitesse, il n’y en a plus sur les côtés, et devant ils sont en galère aussi. Tant mieux pour nous, on ne perd pas de temps, on en profite, c’est pas tous les jours qu’on peut se faire des manifs sauvages bien mobiles et dynamiques, et y’a pas à chier c’est quand même dans ces conditions-là qu’on peut le mieux échapper aux nasses policières. Du coup, y’a pas trop le temps pour gueuler des slogans et tout, on est juste en mode émeutier (oui, je sais, c’est déjà pas mal !).
On arrive sur la place de la Nation sans avoir vu le temps passer. Presque tout le monde occupe le terre-plein central en attendant que les autres arrivent.
Derrière le cortège de tête, il y avait donc un paquet de flics. Mais encore derrière, il y avait le reste du cortège autonome de tête, et le reste de toute la manif. Là aussi, ça avance à vive allure. L’ambiance est comparable: les flics se font pas mal caillasser, les manifestants se prennent masse de lacrymo dans la gueule. Arrivés à proximité de Nation, la manif rattrape les flics qui pourchassaient la tête de manif. Gros caillassage en solidarité avec ceux et celles de devant. Les flics tiennent difficilement leur position et se barrent en balançant des tonnes de lacrymo. Les quelques cibles capitalistes et/ou étatiques non touchées y passent. Puis la manif arrive sur la place de la Nation.
Une personne grimpe en haut d’un poteau où se trouve une des caméras de surveillance de la place et y met un coup de peinture, encouragée par plusieurs dizaines de personnes.
Relâchement du côté des manifestants, une vingtaine de bacqueux fondent dans la foule en déclenchant une sorte de débandade générale temporaire. Ils arrêtent rapidement quelqu’un et sont contraints à détaler sous une pluie de caillasses, mais il semble que ça n’a pas été suffisant pour empêcher l’arrestation…
Ensuite, des affrontements entre manifestants et CRS auront lieu par vagues. Le bitume est cassé pour faire des projectiles, les flics sont attaqués en divers endroits et ripostent systématiquement en gazant la place. Le quartier et le métro puent la lacrymo dans un périmètre conséquent.
Pendant ce temps, un hélico et un drone de la police survolent la place (ils avaient déjà suivi une bonne partie de la manif de tête). Bienvenue au XXIe siècle, les technologies de contrôle et de surveillance sont plus qu’au point. Black blocs bienvenus, restons méconnaissables !
Vers 19h30, alors que les manifestants ont fini par arriver puis bouger tous et toutes de la place, les CRS en reprennent possession.
Dans la soirée, alors qu’on apprend que la police évacue les occupants/intermittents du Théâtre de l’Odéon, environ 300 personnes les rejoignent et repartent en manif sauvage en direction de la place de la République, en criant « Paris, debout, soulève-toi ! ». À République, la manif est renforcée par une partie de gens de Nuit Debout. On fait le tour de la place. On tente de partir sur le boulevard Voltaire, mais la manif est stoppée rapidement par un cordon de CRS, au croisement avec les rues Amelot et Rampon. Quelques oeufs tombent sur les CRS. Deux-trois anti-violents râlent. Sur les côtés, des panneaux de pub sont brisés, une camionnette de la RATP prend quelques coups. Demi-tour, à l’entrée de la rue du Faubourg du Temple quelques projectiles tombent sur les CRS, puis côté Xe les CRS n’attendent pas qu’il se passe quoi que ce soit et repoussent la foule à coups de gaz lacrymogène.
Les heures passent et l’ambiance retombe progressivement. Pendant ce temps-là, les CRS bloquent peu à peu toutes les rues qui donnent sur la place de la République.
Vers 1h30, les CRS s’emparent de la place de la République, à coups de lacrymos, une fois encore.
Le gaz lacrymogène, c’est la fragrance parisienne d’avril 2016, ça pue la guerre sociale. Et y’a moyen que ça continue en mai… T’façon j’ai l’impression qu’on lâchera pas l’affaire de sitôt. On se recapte dans la rue dès le 1er mai !
Riri et Loulou
[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]
Des émeutes ont éclaté dans plusieurs autres villes un peu partout à l’occasion de cette nouvelle journée de manifs contre la loi « travail ». Voir un compte-rendu complet de cette journée du 28 avril
[Grenoble/Besançon/Lille] Attaques nocturnes en marge des manifs contre la loi « travail »
Voici une petite chronologie d’attaques qui ont eu lieu ces derniers jours, en dehors des manifs, qu’elles soient classiques (c’est-à-dire encadrées par les syndicats) et/ou sauvages (bien que non déclarées et spontanées, elles sont souvent gangrénées par des citoyens de la ‘Nuit Debout’ puisqu’elles partent de leurs rassemblements, comme cela a été le cas à Paris à de nombreuses reprises et à Lyon dans la soirée du 20 au 21 avril). Toutefois, on a pu voir à Brest un cortège nocturne très bien organisé contre les moyens de contrôle et de surveillance du début à la fin, qui a terminé la manif sauvage par l’attaque de plusieurs banques du centre-ville et des dizaines de milliers d’euros de dégâts.
L’avantage du fait d’agir en marge de ces manifs est à la fois de se protéger des poukaves citoyennes et politiciennes (et plus globalement de la répression policière), de frapper là où les flics ne nous attendent pas (on pourra lire le texte « Du centre à la périphérie »), de multiplier le désordre un peu partout, mais aussi de contribuer à la révolte en cours.
Lire un inventaire des fossoyeurs de la révolte en cours rédigé sur non-fides : Le millésime 2016 des amoureux de l’Ordre et de la dissociation de gauche est arrivé !
***
Lille: attaque symbolique contre deux locaux du ps
Hier soir, alors que hollande vomissait son discours à la télé, le local du ps de Lille, ainsi que la permanence parlementaire de bernard roman, élu du ps, ont été peinturlurés et taggés en soutien à la lutte contre la loi « travaille ».
Par cet acte, nous attaquons le parti socialiste dans son entièreté, que ça soit sa majorité ou son aile gauche représentée en partie par aubry. Le ps comme tous les politicards ne sont que les gestionnaires de notre misère. Qu’ils dégagent tous !
Continuons le début !
[Publié sur indymedia lille, 15 avril 2016]
***
Besançon : « des tags et des oeufs »
On a eu vent que l’armée (de l’air) s’expose ces jours-ci au centre commercial de Chateaufarine de Besançon, à travers une exposition intitulée « Des ailes et des hommes » : les bouchers en uniforme font des démonstrations de leurs joujous qui massacrent aux quatre coins du monde pour leur nation, leur économie, leurs frontières… Cette institution d’assassins en kaki soigne à la fois son image auprès du jeune public et des petits soldats de la consommation, mais cherche aussi et surtout à grossir ses rangs pour terroriser et massacrer les populations et les rebelles, ici comme partout.
De fait, cela nous a motivés à agir. Dans la nuit du 17 au 18 avril, le centre de recrutement de la rue Bersot a été bombardé d’oeufs de peinture rouge. Un tag (« Assassins ») a recouvert le panneau d’accueil du CIRFA. Sur un mur en face et sur l’église d’à côté ont été tagués « A bas l’armée » et « Qu’ils soient de Dieu ou de l’Etat… A bas tous les soldats ! (A) ».
Refusons leur mise au pas ! attaquons l’armée !
[Publié sur indymedia lille, 19/04/2016]
***
Lille: Profanation du nouveau tribunal administratif
Alors qu’un certain urvoas, nouveau ministre de la justice, vient inaugurer aujourd’hui (18/04, NdCNE] le nouveau tribunal administratif, nous sommes venu le profaner en l’aspergeant d’huile de vidange et en le taggeant.
Plusieurs dizaines de personnes ces derniers jours se sont fait tabassées, mutilées, blessées par la police et d’autres condamnées, enfermées par la justice pour s’être opposées concrectement à la loi travail et au monde qui l’a engendrée. Par cette action, nous les soutenons, quelques soient les moyens qu’elles ont utilisés pour s’être défendues contre l’état. Nous continuerons d’attaquer tous les lieux de pouvoir tant que la répression sévira et que cette loi travail ne sera pas abrogée.
Big bisou !
|Publié sur indymedia lille, 19/04/2016]
***
Grenoble : Macdo voit rouge !
Au cours de la nuit de lundi à mardi [du 18 au 19 avril 2016, NdCNE], la devanture du restaurant Mc Donald’s située rue Félix-Poulat, dans le centre-ville de Grenoble, a été entièrement aspergée de peinture rouge.
Des faits vraisemblablement commis à l’aide d’extincteurs remplis de peinture. […]
[Via Attaque]
***
Besançon: attaque de la Chambre du Commerce et de l’Industrie
Alors que je flânais dans le secteur du lycée Jules Haag en ce joli mercredi après-midi ensoleillé, des tâches de plusieurs couleurs sur la façade du gigantesque édifice ont attiré mon attention.
Et quelle agréable surprise de s’apercevoir que celles-ci n’étaient que la face visible de l’iceberg!
En plus de la dizaine de tâches de peinture visible à plusieurs mètres de haut sur la façade toute blanche de la CCI, certaines vitres ont été fissurées par des jets de projectiles. Sur un mur de l’immense édifice, un graffiti disait : « Sur les cendres du vieux monde naîtra la liberté – Allumons le feu ! (A) ».
C’est plaisant de voir que certains passent leur nuit debout en restant loin des discours citoyennistes et pacifistes, qui se tiennent depuis plusieurs semaines en compagnie des journaflics et des politiciens. […]
[Publié sur indymedia nantes, 21/04/2016]
***
Lille: début de vengeance sur un commissariat
Aujourd’hui [20/04/2016, NdCNE], une nouvelle mobilisation contre la loi El Khomri a eu lieu à Lille. Suite à cette manifestation, un petit cortège, voulant aller se réunir pour l’ag de lutte à l’insoumise, s’est fait chargée par la BAC. Plusieurs personnes ont réussi à se réfugier dans les locaux de la CNT qui se trouvent à proximité. C’est alors qu’une centaine de keufs a bloqué l’entrée du quartier moulins, puis est rentré en fracturant la porte de la CNT, saccageant l’intérieur, et a arrêté deux personnes arbitrairement, en n’oubliant pas de gazer les gens du quartier.
Nous prenons acte et esquissons un début de réponse à la répression que nous subissons et à la violence de la police. La façade d’un commissariat de lille a été redécorée avec de l’huile usagé et quelques messages explicites ont été inscrits.
Soutien aux inculpés !
PS : et au fait, on n’aime toujours pas la police.
[Publié sur indymedia lille, 21/04/2016]