Archives par étiquette : Rennes

[Rennes] Poubelle enflammée contre la caserne militaire

La semaine dernière, en passant par là de nuit, j’ai vu une poubelle qui brûlait. Elle était positionnée contre la porte du transformateur électrique de la caserne Marguerite, à Rennes.

J’ai pas voulu traîner alors je n’ai pas eu le temps de voir s’il y avait eu des dégâts électriques ou autres, mais ça m’a fait plaisir et j’avais envie de le partager.

[Publié sur indymedia nantes, mercredi 1er mars 2017]

[Rennes] Contre la délation et les technologies qui vont avec, solidarités offensives !

Dans la nuit de dimanche à lundi, nous avons attaqué une agence de la poste en brisant ses vitres et le DAB.

Un marteau, un trajet discret, quelques potes et un peu de détermination sont les ingrédients essentiels pour briser la monotonie et égayer nos soirées. 

On a toujours une bonne raison de s’en prendre à la poste. Que ce soit pour sa collaboration à l’expulsion des personnes sans papiers ou que ce soit plus récemment, pour ses nouveaux services aux communes pour identifier ses petits délits et dégradations (dépôts d’ordures, tags, dégradation du mobilier urbain, …).  Via leurs smartphones directement reliés aux flics municipaux et services de la mairie, les facteur-ices seront en mesure de relever et dénoncer ces « infractions et inciviltés ».  Derrière la volonté de faire de la ville un endroit toujours plus asceptisé, c’est aussi un moyen de rendre les actes de delations toujours plus acceptables et de faire de chaque personne un flic potentiel. Une fois de plus les smartphones ne sont pas de simples objets d’abrutissement mais sont à l’évidence de nouveaux outils du contrôle que ce soit dans les manifs, dans les procédures judiciaires ou dans la vie sociale et amoureuse (géolocalisation, réseaux sociaux).

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[Rennes] Comico tagué en solidarité avec les migrants de Calais

Comico de Rennes tagué en solidarité

Dans la nuit de lundi, le commisariat du Blosne, à rennes, a été recouvert de tags ;

« NO BORDER NO NATION » pouvait-on lire en énorme sur la façade, ainsi que quelques larges « A » cerclés, un « ACAB » sur les volets roulants, et « C.R.A..me » (petit message à l’attention de ce comissariat, des Centres de Rétention Administratifs et de tous les uniformes qui, d’une manière ou d’une autre, protègent les frontières. Clin d’oeil aussi, dans une période ou les keufs prennent la rue..).

Soutien aux expulsé.e.s de Calais

[Publié sur indymedia nantes, 25 octobre 2016]

Il y a quelques jours à Loches et Joué-les-Tours dans l’Indre-et-LOire, deux permanences du PS ont été taguées en solidarité avec les migrants

[Rennes] Pour crever ce monde…

Des pneus crevés pour crever ce monde (lol)

Salut,
je t’écris pour te dire qu’une douzaine de bagnoles se sont faites crevées les pneus l’autre soir, dans la semaine du 23 au 29 mai à Rennes. Il y avait une voiture de sécurité, deux voitures de la société SPIE, deux d’agences immobilières, une de véolia, une de rennes métropole, une de la région bretagne, une de ouest fRance, une de la banque-assurance Groupama et deux 4×4 (BMW et Jeep) de bourges.

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[Rennes] Attaques d’un comico et d’un pôle emploi

Deux communiqués revendiquant, d’une part, une attaque à l’extincteur contre un commissariat et, d’autre part, l’attaque d’une agence Pôle Emploi, responsable du contrôle et plus généralement du flicage des pauvres.

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[Besançon] Récit de la soirée rebelle et sauvage du 12 mai

graffiti-sur-les-locaux-du-ps-ou-etaient-aussi-inscrits-ils-ont-peur-on-se-vengera-photo-dr-1463163052A 20h00, il était prévu de partir en cortège de la place Granvelle en direction de la Place du 8 Septembre pour aller perturber le déroulement du conseil municipal qui se tient tous les jeudis soirs dans l’hôtel de ville : cette annexe de la mairie vient tout juste d’être rénovée suite à l’incendie volontaire du 25 juin dernier qui avait provoqué plus d’1.5 millions d’euros de dégâts.

Dès le début, il y a une bonne centaine de personnes devant l’entrée du bâtiment, protégée des roboCOPS présents en grand nombre. Très vite, les politicards sont contraints d’arrêter leurs débats, car une boule puante est écrasée dans la salle par un manifestant qui a réussi à déjouer les services de sécurité. Alors que des élus se précipitent aux fenêtres pour fuir l’odeur nauséabonde, pétards et noms d’oiseaux résonnent jusqu’à leurs oreilles depuis la rue. Des fumis sont là pour mettre un peu d’ambiance et occasionner de la gêne pour les flics et les bourgeois. Tous sortent au compte-goutte sous les huées de la foule. Les flics assènent des coups de matraque à un manifestant lorsque celui-ci vient soutenir avec ses poings une jeune femme pris à parti par un vieux réac’ du conseil (qui lui déverse sa mysogynie et son sexisme en pleine face par un « ta gueule salope! ». Mais les porcs récoltent tout de même une rafale de pétards à leurs pieds, provoquant un peu de panique dans leur rang. Quelques personnes interviennent dans la foulée pour empêcher l’arrestation du lanceur bien inspiré.

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[Publications] ‘Comité ZAD Rennes’: entre tractations politiques et attitudes de flics [+ Bilan de la répression lors du ‘Kassnaval’]

Les tractations politiques, finalement, sont venues

Bien sûr, il n y aura aucune remise en question de la part de « ceux qui sont les seuls à penser la révolution ».

Car, au mieux, à bavarder avec des personnes que l’on a pu considérer un temps comme des compagnons, on aura droit à l’éternel « ce sont des individus qui ont agi de la sorte, pour moi, ce sont des camarades, cela ne signifie pas que l’on partage toujours les mêmes positions ». On se dédouane, on refuse de prendre parti contre celles et ceux qui justement, le revendiquent, ce parti de merde. Il y a un corps qui se forme : tu es dedans ou à l’extérieur, tu suis la ligne ou pas. Gare à celui ou celle qui fera un pas de travers, la vindicte des politiciens plus aguerris risque de s’abattre sur elleux. Excusez-nous de vivre, de mettre en pratique certaines théories parfois assez intéressantes quant à « des formes de vie désirables ».

Au pire, on gerbera après avoir entendu la stratégie politicienne foireuse des plus convaincu.e.s. Non, vraiment, c’est magique. L’Acipa est en train de devenir révolutionnaire. Il n’y a plus de doute. De la même manière, on entend des discours qui inquiètent fondamentalement la République, dans la bouche de certains dirigeants d’Europe Ecologie les Verts. Je pense pas que ça fonctionne ainsi. Les membres du Parti sont en train de se faire absorber par les réformistes. L’Acipa a clairement revu son attitude belliqueuse à la baisse depuis le rendu du procès. Tout le monde est lucide (sauf vous?) sur le fait que les seul.e.s qui font le beurre en ce moment sont les personnes qui luttent contre l’aéroport. Illes récoltent les bénéfices du grabuge contre les menaces qui planent sur la Zad, mais restent des interlocuteurs tout à fait présentables vis à vis du pouvoir. Jamais, ô grand jamais, ne se mettre en danger, ne se sentir solidaire de celles et ceux qui éprouvent de la rage, qui ne s’inséreront jamais dans cette société pourrie. On en attend pas beaucoup plus des réformistes, à vrai dire.

En revanche, quand ce sont des personnes qui tentent, selon certaines légendes ancestrales, de « répandre l’anarchie », qui viennent sermonner ou tabasser des individu.e.s qui sabotent un bus de l’armée, ou brisent une vitrine de banque, c’est un peu plus gênant. Oui, ce sont des attitudes de flics, il n’y a pas d’autres mots. Si d’aucun.e.s espèrent encore trouver au fond de chacun.e de vous une braise de révolutionnaire, je pense au contraire que vous n’êtes pas mes alliés. Bien évidemment, vous pourrez écrire une nouvelle page de victimisation chaque fois que vous vous ferez traiter comme vous le méritez, que vos magouilles n’aboutiront pas : « vous n’imaginez quand même pas que l’on a des arrières-pensées quand on cherche par tous les moyens possibles et imaginables de manipuler une assemblée générale au sein d’un camp dans lequel nous avons débarqué à 200 sans rien respecter ». Allez, à d’autres… Mais nous sommes nombreux.se.s à prendre la mesure. Notre défiance grandit.

Bordel, vous avez réfléchi à ce que signifie dresser une liste des gens susceptibles de se rendre à un Carnaval ? Politiquement, et peut-être philosophiquement ? Ça vous fait pas trop mal ? Non, encore une fois, vous êtes probablement un cran au-dessus. La fin justifie les moyens, n’est-ce pas ?

Je suppose que l’on aura aussi droit au couplet sur la jalousie, sur la frustration. À cela, je ne répondrai pas. Ou si, brièvement : vos théories ont le mérite d’exister, mais elles ne s’appliquent à rien. Vous écrivez sur du grand vide, et tombez de haut quand il s’agit de se confronter à la vie, et non plus à une grande mascarade construite par une ministre de l’intérieur mégalomane.

Et, pour des raisons de confidentialité évidentes, je ne peux me permettre de faire une liste de toutes les trahisons vécues, que l’on a parfois lues comme des erreurs, des accidents. À un moment donné, il est nécessaire de se méfier de celles et ceux qui les commettent.

Petit questionnaire à choix multiples :

Qui a dit « c’est complètement contre-productif de casser une banque » ?
-un flic
-un membre du front de gauche après 3 verres de rouge et deux sandwiches merguez
-un ami à nous

Qui a dit  « il ne faut surtout pas qu’ils soient au courant de la présence des gendarmes mobiles de l’autre côté, ils vont se déchaîner « ?
-un flic
-un membre du front de gauche après 3 verres de rouge et deux sandwiches merguez
-un ami à nous

Qui a hué des copines qui faisaient part de l’absence totale de solidarité par rapport aux dominations de genre, dans un camp où il avait débarqué en se comportant comme à Narbonne Plage ?
-un flic
-un membre du front de gauche après 3 verres de rouge et deux sandwiches merguez
-un ami à nous

Qui a dit : « et vous, vous faites parti de quel groupe, de quelle ville » au moment de débarquer en manif ?
-un flic
-un membre du front de gauche après 3 verres de rouge et deux sandwiches merguez
-un ami à nous

[Publié sur indymedia nantes, 09/02/2016 à 17h34]

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À nos faux amis

Samedi 6 février était organisé à Rennes un Karnaval contre l’état d’urgence et pour la victoire de la ZAD. L’appel, autonome et signé par le comité ZAD de Rennes, a attiré un bon millier de personnes venant de toute la fRance et au-delà. Après un bon gueuleton concocté par une cantine végane – à côté de la «cantine des Q de plomb» qui n’a rien trouvé de plus malin que de servir du cadavre de poule en le faisant passer pour un aliment et en annonçant fièrement avoir «égorgé les poulets eux-même» -, la manifestation a décollé vers 15h de la place du Parlement.

Le cortège, bigarré et festif, s’est élancé au rythme des nombreux pétards et fumigènes qui annoncaient la couleur de la manifestation. Rapidement, les vitrines des banques, compagnies d’assurance et agences immobilières sont attaquées à coups de marteaux, d’extincteurs et recouvertes de peinture. La relativement faible présence policière a permis aux manifestant·e·s de continuer à déambuler jusqu’à la place Charles de Gaulle, en continuant à égayer les rues. À partir de là, scindée en différents cortèges, la manifestation s’est prolongée dans plusieurs directions, poursuivie par les flics qui ont tiré des balles en caoutchouc sur les manifestant·e·s, de dos la plupart du temps. C’est dans ce contexte de dispersion qu’ont eu lieu les quelques interpellations, censées calmer les hiérarchies policières et politiques et donner une illusion de maîtrise à la fameuse opinion publique. Probablement une façon pour eux de ne pas perdre la face.

Mais derrière la joie qui nous a animé lorsque les vitrines tombaient se cache une amertume certaine, et de la colère contre des organisateurs du karnaval qui veulent se poser en leaders de révolté·e·s qui n’entendent pas se faire dicter des ordres de la sorte. Le fait que leurs injonctions n’aient pas été respectées (sic, NdCNE) ne doit pourtant pas nous empêcher de dénoncer des méthodes odieuses et politiciennes.

La veille de la manifestation, des organisateurs et organisatrices ont, de leur propre aveu, dressé la liste (!) des «groupes venant de loin» susceptibles d’avoir envie d’exprimer leur rage contre ce monde et son aéroport de manière conséquente. Ils et elles ont ensuite expliqué avec autoritarisme le «mot d’ordre» qui les arrangeaient bien, de la farine et de la peinture, mais pas de casse ni de projectiles. Le déroulement de la manifestation a heureusement montré tout le mépris dont leurs directives ont fait l’objet.

La joyeuse balade en ville s’est déroulée quasiment sans heurts au sein du cortège, malgré la «frustration» qu’avaient ses organisateurs de voir le peu de respect que nous avions pour leurs ordres. Malheureusement pour elleux, nous ne sommes ni dociles ni obéissant·e·s. Quelques citoyen·ne·s ont certes exprimé leur désaccord avec les personnes qui cassaient des vitrines, en les accusant, aveuglé·e·s par le discours de l’ordre, de travailler pour les flics (!), d’être contre productifs (encore heureux !), ou que ça ne servaient à rien. Nous briserons des vitrines tant qu’ils briseront nos vies, et manifestement il n’était pas nécessaire d’être masqué·e pour être de cet avis : ces quelques citoyen·ne·s militant·e·s ont souvent été rabroué·e·s par des manifestant·e·s solidaires «les banques te volent tous les jours, c’est la moindre des choses ce qu’ils font !». La faible présence policière a permis à quelques révolté·e·s, au-delà des sourires connivents et des éclats de joie au son des vitrines brisées, d’exprimer en actes leur haine de l’État et de ses larbins ; entre ceux qui nous empruntaient nos aérosols pour s’essayer à certaines pratiques et celles qui, encouragées par l’ambiance festive, se mettaient à lancer des projectiles sur les banques et les flics, les complicités ont été nombreuses au sein de la manifestation.

Si certains radicaux se font fort de proclamer sur le papier la nécessité de ne rien négocier avec le pouvoir, ils sont bien capables de «composer» avec des organisations par intérêt politicien. Leur théorie étonnante se résume ainsi : «si nous descendons d’un cran notre radicalité, cela permettra à des paysans, des citoyens, des organisations, de se radicaliser, et progressivement de massifier un « mouvement » qui en aurait besoin». Alors que les exemples abondent qui décrivent exactement l’inverse de cette assertion, ils et elles sont prêt·e·s à mettre la pression sur des compagnon·ne·s pour ne pas perdre la face auprès des autres orgas de la manifestation. En effet, ils et elles s’étaient engagées auprès de celles-ci qu’il n’y ait pas de casse pendant la promenade, et ielles entendaient bien faire respecter cette loi. La question est de savoir avec qui nous voulons nous associer, et pourquoi certain·e·s privilégient la composition avec des organisation institutionnelles aux complicités spontanées qui émergent toujours des situations où certaines limites sont franchies dans le non-respect de l’ordre et des lois.
Faut-il le répéter, le fameux «contexte local» qu’on serait censé·e connaître avant d’agir est malheureusement le même où que nous allions ; de Rennes à Gaza et de Milan à Athènes, les flics, les juges et les prisons défendent l’État et le capital et nous n’accepterons pas de composer avec celleux qui s’empresseront de nous tirer dessus lorsque les luttes spécifiques qui les intéressent seront «gagnées», c’est-à-dire absorbées et récupérées. Combien seront-ielles, à EELV, à l’ACIPA et ailleurs, à défendre la ZAD lorsque le projet d’aéroport sera abandonné ? Combien reprendront à leur compte le discours du kyste à éradiquer ?

Vers la fin de la manifestation, un des disciples d’un comité pas suffisamment invisible s’en est pris violemment à un anonyme qui s’attaquait à une banque, n’hésitant pas à user de ses poings pour taire l’affront que lui et ses associé·e·s étaient en train d’essuyer depuis le début de la manif. Il fut heureusement rapidement maîtrisé. Après cette manifestation, des compagnon·ne·s ont été approchés par certain·e·s tenant·e·s de cette ligne politique incompréhensible. Après les menaces vinrent les appels à la délation, «qui a cassé les banques ? On veut juste savoir qui c’est, pour leur parler». On ne peut qu’opposer le silence à d’aussi viles tentatives et leurs logiques policières.

Comment en sont-ils arrivés à une telle arrogance qu’ils ont prétendu pouvoir empêcher des manifestant·e·s d’exprimer leur rage sans concession contre le pouvoir et la normalité ? Au point de proférer des menaces avant et après la manifestation, mais aussi d’aller jusqu’à user de la violence pour défendre les intérêts de leurs accords politiciens ?

Nous ne nous laisserons pas impressionner par leurs manœuvres et nous continuerons à porter en actes un discours et des pratiques sans concession avec la démocratie et ses soldats.

À nos faux amis : notre détermination est intacte. Pas de compromis avec le pouvoir et ses cautions protestataires.

[Publié sur indymedia nantes, 09/02/2016 à 12h41]

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Vive le Kassnaval

Plusieurs textes témoignent déjà du déroulé de la manif-Karnaval de Rennes du 6 février. Je voudrais ici parler de quelques choses bien plus choquantes que des tags et des vitrines cassées : la façon dont une partie de ses organisateur-rices ont pensé la gestion de la manif-karnaval en amont, la façon dont elle a été gérée pendant son déroulement, puis après.

En amont certain-e-s organisateur-rices ont dressé « des listes » des différents groupes de personnes susceptibles de créer un désordre « symboliquement supérieur » à celui autorisé par les organisateur-rices de l’évènement. Et de décider de s’entretenir avec ces groupes avant le jour J de manière à prévenir leurs actes vandales non souhaités pour cette occasion. Et bien sûr puisqu’ils-elles connaissent tous-tes les personnes visées par ce listing, elles seront toutes prévenues et donc s’il y a un débordement ils sauront à qui s’adresser, et de partir à la chasse aux traîtres-ses !

En effet il a été décidé que serait toléré les pétards, la peinture (extincteurs, tags, œufs, etc…), les départs d’incendie (au moins) pour brûler les chars et autres marionnettes, mais pas la casse, ah non ! Surtout pas. Et voilà la cause du gazage, des charges de flics, des flash-balls puis de la panique générale. Si on avait simplement repeint la ville, envoyé des pétards et autres boules de pétanques en direction des flics, tout se serait passé comme prévu, on aurait pu faire nos jeux, brûler nos chars et ce dans l’ambiance festive attendue et surtout décidée. Voilà le discours hypocrite de la part de personnes simplement incapables de tout prévoir dans une manif (et heureusement) où bien évidemment les individus n’ont pas tous-tes les mêmes pratiques (et heureusement).

Et vient un autre reproche, ou plutôt une autre façon de le formuler : La cause de ce désordre est dûe au fait que les « casseurs » n’aient pas su entendre qu’il fallait un moment de retour au calme après le passage place de la République. Voilà la réalité : Des gens jettent de la peinture, cassent des vitrines puis se font hurler dessus, qu’ils sont cons, qu’ils n’ont rien compris, qu’ils sont en train de détruire des mois d’effort à créer des liens avec des gens moins radicaux qu’il faudrait amener à se radicaliser progressivement, par des jets de peintures puis… Mais revoir ma « radicalité » ou mon degré de pratique à la baisse pour permettre à des personnes de elles se radicaliser, ça ne me parle pas, et même plus que ça, je suis persuadée que ça ne marche pas. Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles, des personnes à éduquer, vraiment ça me sort par les yeux.  Des personnes qui cassent se prennent des coups par certain-es des organisateur-rices.

Après sera posé la question de quand même est-ce que les casseurs ne sont pas venus à leur manif seulement pour casser, sans réflexion derrière ? Que pourtant ils-elles ne sont pas comme la CGT, qu’il n’y a pas de raison de tout casser pendant la leur ? Que des personnes ont osé les traîter de démocrates pendant la manif lorsqu’ils-elles hurlaient/frappaient sur les gens pour stopper la casse. Je ne crois pas qu’il y ait besoin d’argumenter pour soulever l’absurdité de ces propos.  Et de nous dire que bien sûr ils-elles sont pour la casse, que même c’aurait été possible plus tard dans la manif (ah?), question de TEMPORALITÉ. C’est ça, je n’ai pas su saisir l’instant, je n’étais pas dans la bonne temporalité, au temps pour moi.

Ce qui ressort de tout ça, c’est simplement que chacun-e a des pratiques qui lui sont propres, qu’il est impossible de contrôler des personnes et que d’autant plus lors d’une manifestation comme celle-ci il est impossible de promettre qu’il n’y ait aucun débordement et que l’erreur prémière est là. C’est extrêmement prétentieux de penser pouvoir empêcher cela en listant tous les groupes et en les prévenant de ne pas le faire. Comme s’ils-elles détenaient une sorte de parole divine. Annoncer un carnaval festif, sans protection particulière pour les participant-es ne serait-ce que pour les gaz, où les gens ne risquent rien, c’est mentir à partir du moment où il est prévu de repeindre la ville. Un extincteur de peinture suffit à provoquer une charge et un gazage. La question n’est pas dans l’élément déclencheur (peinture, casse, projectiles sur les GM, baston organisateur/casseur ?).

Le réel problème c’est de promettre une chose impossible, de reprocher à des personnes d’en mettre d’autres pas assez protégées en danger en cassant des banques alors que dans tous les cas les flics auraient eu ces réactions-là. De penser connaître tous les groupes susceptibles de venir et d’être capable de s’entretenir avec tous en amont, ce qui ne fut évidemment pas le cas, de n’avoir aucune transparence au niveau du déroulé de la manif en pensant détenir une sorte de parole divine, qui ne pourrait être désobéie, tout en gardant un maximum d’information pour soi, et enfin penser que ces groupes-là leur portent assez d’intérêt pour venir « saboter » leur manif parce qu’ils ne sont pas amis. Ahah, que d’égo.

Mine de rien, on s’est bien amusé, la plupart des gens au sein du Karnaval étaient solidaires des actions, ont rit, applaudit. Les flics ont été dépassé, une partie du centre de la ville à été repeint et cassé et ce dans la bonne humeur ! Les manifestant-es n’ont pas été mis-es en danger. Néanmoins finir le Karnaval sur la place Charles de Gaulle n’était pas une bonne idée, et la dispersion a été désordonnée et trop rapide.

On rira encore,
Vive la ZAD,
Vive la Casse,
Nik Tout.

[Publié sur indymedia nantes, 09/02/2016 à 02h21]

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Rennes : trois manifestants anti-aéroport condamnés à de la prison ferme

Trois manifestants anti-aéroport Notre-Dame-des-Landes ont été condamnés à des peines de 2 à 7 mois de prison ferme, ce lundi, à Rennes. Tous avaient participé à la manifestation qui a dégénéré samedi dans la capitale bretonne, occasionnant de très nombreux dégâts dans la ville.

Les trois hommes n’étaient pas jugés pour les dégradations commises dans la ville, mais pour des violences à l’encontre des forces de l’ordre. Reconnus coupables par le tribunal correctionnel, ils ont été placés sous mandat de dépôt, ils ont donc rejoint dès lundi soir la prison de Vezin Le Coquet, près de Rennes.

A l’audience, suivie par une cinquantaine de personnes dans le public, on a entendu deux versions des faits radicalement différentes. D’un côté celle des policiers, qui décrivent des manifestants qui jettent des projectiles sur les forces de l’ordre. De l’autre celle des manifestants qui expliquent avoir participé pacifiquement au rassemblement. 

Prison ferme requise

L’avocate d’un des deux manifestants a demandé au tribunal de ne surtout pas prononcer de peines pour l’exemple à l’encontre de trois jeunes qui n’ont rien à voir selon elle avec les casseurs. Pour le procureur, il y a un contexte avec des manifestations qui trop souvent dégénèrent, mais il y a aussi des faits de violences reprochés à trois hommes. Il a demandé de 6 mois à un an de prison ferme.

Finalement, deux manifestants ont été condamnés à 2 mois de prison ferme, le troisième à 7 mois de prison ferme.

Les opposants au projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes appellent à une nouvelle manifestation sur site le 27 février.

francebleu, 08/02/2016 à 22h19

[Rennes] Du carnaval à l’émeute contre l’aéroport et son monde (6 février 2016)

D’après une déclaration du préfet, « les dégâts sont importants »: plusieurs agences bancaires et DAB inclus (au moins trois différentes), immobilières (dont ‘Griboire’), mais aussi des agences intérim et d’assurance (‘AXA’) ont reçu peinture et tags, parfois accompagnés de jolies étoiles et lits de verre… Peu de temps après les premières attaques contre les succursales du capital, les flics ont lâché gaz lacrymo et tiré aux flashball en direction du cortège, qui a riposté avec les moyens du bord. Le désordre a dans le même temps poussé la foule de consommateurs à déserter les magasins. Plusieurs lignes de bus passant par le centre-ville ont été. bloquées. Par ailleurs, trois véhicules de flics ont été dégradés; des tags ont été inscrits sur plusieurs murs et bâtiments publics; toujours d’après le préfet, au moins 5 personnes ont été interpellées, un flic légèrement blessé. Le préfet a précisé que de nombreux flics étaient mobilisés ailleurs dans la ville (pas seulement le long de la manif), positionnés durant tout l’après-midi devant les centres commerciaux et des bâtiments de l’Etat pour assurer leurs protections.

Résumé de l’ambiance de l’après-midi dans les rues commerçantes rennaises en quelques photos:

BankSG_Rennes06022016

H-S le DAB

H-S le DAB

BankBNP_Rennes06022016

Les escrocs d''AXA Assurances'

Les escrocs d »AXA Assurances’

Cai2OY0WAAAocEk

Free, Mais ils ont tout compris!

C’était free cet après-midi!

Agence bancaire du 'crédit agricole'

Agence bancaire du ‘crédit agricole’

idem

idem

idem

idem

Nique le travail

Nique le travail

la même

Une agence immobilière

Griboire3_Rennes06022016

la même

Une agence intérim

la même

Mur_Rennes06022016 Caiwx04WEAESPdI Caddy_Rennes06022016

Rennes : grosses dégradations lors du carnaval anti-aéroport Notre-Dame-Des-Landes

Organisé par un collectif opposé au projet de l’aéroport Notre-Dame-Des-Landes, le carnaval protestataire qui a défilé dans les rues de Rennes a dégénéré. De nombreuses vitrines ont été dégradées et taguées en centre-ville. Des échauffourées ont eu lieu entre émeutiers et forces de l’ordre.

15h : départ du défilé

Peu après 15h, le défilé festif est parti de la place du parlement.

16h : premières dégradations

Arrivé à hauteur de la place de la République, des vitrines de banques et d’assurances sont taguées et des vitres cassées. Après les jets de farine vers les badauds, ce sont des oeufs et de la peinture que jettent les manifestants sur les journalistes, les forces de l’ordre et les vitrines.

17h : des dégâts importants et des interpellations

Après les gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre chargent les émeutiers. Plusieurs d’entre eux sont interpellés. Le centre-ville commence à découvrir les dégâts occasionnés. Les transports en commun sont fortement perturbés. […]

Un arrêté du Préfet

Les autorités craignaient que le rassemblement ne dégénére comme le 25 janvier où une centaine de militants anti-aéroport NDDL avait tagué la mairie de Rennes après s’être réunis. Afin de prévenir tout risque de débordement le préfet d’Ille-et-Vilaine avait pris vendredi un arrêté « interdisant le port ou le transport de tout objet pouvant servir d’arme ».

france3 bretagne, 06/02/2016 à 18h04

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Notre-Dame-des-Landes : « défilé carnaval » anti-aéroport à Rennes

Masques de carnaval, foulards, marionnette de Manuel Valls… Près de mille personnes ont manifesté cet après-midi. Des incidents ont eu lieu.

Près d’un millier de personnes déguisées, 750 selon la préfecture, ont manifesté samedi après-midi au centre-ville de Rennes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre l’état d’urgence, les forces de l’ordre intervenant avec des tirs de grenades lacrymogènes au milieu de la foule des promeneurs du week-end, a constaté une journaliste de l’AFP.

Arborant des masques de carnaval ou des foulards autour de la tête de couleur bariolée ou en habits sombres, les manifestants ont défilé avec des marionnettes géantes, dont une représentant le Premier ministre Manuel Valls armé d’un pistolet. Accompagnés de percussions, ils ont scandé « Vinci (nom du concessionnaire du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, ndlr), dégage, résistance et sabotage ».

Le défilé s’était ébranlé derrière une banderole « Quand on arrive en ville », en référence à une chanson de Daniel Balavoine, après un rassemblement-banquet devant le Parlement de Bretagne, avec la participation de membres de la Confédération paysanne.
Un important dispositif de forces de l’ordre, avec un hélicoptère en survol, encadrait la manifestation dont les organisateurs, opposants en Ille-et-Vilaine à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avaient souligné leur intention que le défilé reste bon enfant et leur volonté de ne jeter « que de la farine ».

Après avoir effectivement jeté de la farine en direction des passants à proximité ou des journalistes, des manifestants ont lancé quelques oeufs, dont certains remplis de peinture, sur les forces de l’ordre, et tagué quelques inscriptions. Les forces de l’ordre sont alors intervenues par des tirs de grenades lacrymogènes, en plein quartier commercial du centre-ville, à proximité immédiate des quais de la Vilaine, au beau milieu des badauds, des promeneurs en famille ou des clients des magasins environnants.

Interrompus en 2012 lors d’une première tentative d’expulsion, les travaux de l’aéroport, à 15 kilomètres au nord de Nantes, n’ont pas repris.

lefigaro (afp), 06/02/2016 à 16h57

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500 à 600 militants ont défilé entre la place du Parlement et les quais, taguant la plupart des murs etr des vitirines sur leur passage. Place de la Réupublique, ils ont été refoulés à coups de gaz lacrymogène lorsqu’ils ont voulu rejoindre l’hôtel de ville. Le gros des manifestants a rejoint l’espalanade de Gaulle, en continuant de s’en prendre aux vitrines: celles d’une agence immobilière et d’une banque ont été brisées.

Ouestfrance, 06/02/2016 à 17h32

[Nantes & Rennes] Tags et attaques de la mairie suite à la décision d’expulser les habitant-es de la ZAD – 25 janvier 2016

Rennes. Une centaine d’anti-NDDL s’en prend à l’Hôtel de Ville

Ce lundi, vers 20 h, une centaine de militants anti-aéroport Notre-Dame-des-Landes s’est rassemblée place de la mairie à Rennes. Munis de fumigènes, de bombes de peintures et de poudres colorées, ils ont taggé la façade de l’Hôtel de Ville avec le mot « Zad ». Une réaction à la décision prise ce lundi par le tribunal de Nantes d’expulser des habitants situés dans la zone d’aménagement différé (ZAD) où doit se construire le futur aéroport (Loire-Atlantique). « On s’est réunis cet après-midi en assemblée générale à la fac de Villejean, et on a souhaité protester contre cette décision », témoigne un étudiant. Une dizaine de CRS a rapidement dispersé les manifestants avec l’usage de bombes lacrymogènes. Il n’y a pas eu de blessé.

letelegramme.com, 25 janvier 2016 à 21h45

mairie

Après une AG dans le hall B de l’université de Rennes 2, des opposants à l’aéroport de NDDL ont défilé jusqu’en ville. Place de la mairie, les policiers ont chargé.

Une  assemblée générale a été organisée dans le hall B de l’université de Rennes 2, ce lundi soir, après la décision du juge nantais qui a autorisé l’expulsion des propriétaires de Notre-Dame-des-Landes.

Les opposants à l’aéroport de NDDL ont échangé pendant plus d’une heure afin de décider quelles actions entreprendre pour protester contre la décision. Puis, une cinquantaine d’entre eux ont décidé de marcher jusqu’au centre-ville.

Le cortège est arrivé place de la Mairie à Rennes. L’inscription ZAD, pour zone à défendre, a été taguée en gros caractères sur la façade du bâtiment. Les policiers ont chargé à ce moment là. Il y a eu des tirs de flash ball et de gaz lacrymogène.

Les manifestants se sont alors dispersés. […]

rennes.des-opposants-nddl-ont-manifeste-ce-soir

Ouestfrance, 25/01/2016 à 21h58

[…] Le commissariat de la rue de Penhoët à été redécoré une nouvelle fois, la caméras qui venait juste d’être changé à parait-il été de nouveaux neutralisé. […]

comissariat-centre1 comissariat-centre2 mur

[Extrait d’indymedia nantes et photos reprises du comitezadrennes, 25 janvier 2016]

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Nantes Manifestation tendue des opposants à l’aéroport ce lundi soir

mairienantaiseCe lundi, une centaine d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes se sont rassemblés à partir de 19 h sur la place du Bouffay à Nantes, pour manifester contre la validation par la justice de l’expulsion des occupants historiques de la ZAD.

Après 45 minutes, un cortège s’est formé et a déambulé dans le centre-ville, perturbant la circulation des trams et des bus. Les manifestants scandaient « Résistance, sabotage. Vinci dégage » ou encore « Ni prison, ni expulsions n’enterreront nos rebellions »

Devant la mairie de Nantes, rue de Strasbourg, un manifestant est sorti du cortège et a vidé un extincteur rempli de peinture sur la façade. L’extincteur a ensuite été projeté dans une porte vitrée de l’édifice. La manifestation s’est dispersée vers 20 h 30 sans autre incident.

Presseocéan, 25/01/2016

Nantes25012016

La mairie de Nantes

Manifestation musclée ce soir à Nantes

Une centaine d’opposants anti-aéroport manifestent, ce lundi soir, à Nantes, en réaction à la décision d’expulser des paysans de la Zad Notre-Dame-des-Landes.

Pour eux, la décision du jour, au Tribunal de Nantes, ne passe pas. Le juge Pierre Gramaize a autorisé l’expulsion, sous deux mois, des propriétaires et familles de Notre-Dame-des-Landes.

En réaction, des anti-aéroport ont appelé à un rassemblement, le soir même, sur la place du Bouffay, à Nantes, à partir de 19 h.

Vers 19 h 30, ils sont une centaine, surtout des jeunes, réunis derrière une banderole : « Vinci dégage, Résistance et sabotage ». Vinci est le constructeur du futur aéroport…

Vitre de la mairie cassée

Un peu avant 20 h, ils entament une déambulation en ville qui, très vite, vire au jeu du chat et de la souris avec la police. Laquelle empêche le cortège de se rendre devant la boutique Vinci, rue de Strasbourg. Les manifestants changent de direction. Pétards, course-poursuite… 

Plus loin, certains cassent la vitre d’entrée de la mairie avec un extincteur. Le cortège file ensuite vers le cours des 50-Otages, où la circulation est bloquée.

De retour place du Bouffay vers 20 h 15, le cortège s’est disloqué.

ouestfrance.fr, 25/01/2016

[Rennes] Blocage contre l’aéroport et son monde, sa LGV et sa taule

Ce vendredi 22 janvier à l’aube, des personnes ont décidé de bloquer la route qui passe au milieu du chantier de la nouvelle gare Eurorennes et devant l’entrée principale de la prison des femmes.

Des poubelles ont été renversées, de l’huile déversée et le texte qui suit, placardé sur les murs de la taule et les palissades du chantier.

Ce matin, nous bloquons cette route à l’aide de quelques poubelles renversées et d’huile déversée…

Parce que, coincée entre le chantier mégalo de quartier d’affaires qu’est Euro-Rennes, sa future LGV et la plus grande prison des femmes d’europe, elle représente à elle seule, la « ville de demain » qui se rêve dans les bureaux de Rennes Métropole.
Parce que nous n’avons pas les mêmes rêves.

Parce que quelques minutes d’embouteillages seront toujours dérisoires comparées aux heures, aux mois et aux années passées dans des cages. Que ces quelques minutes peuvent permettre de lever la tête de son quotidien et de le réaliser.

Parce que nous, ça nous fait marrer d’imaginer un maton qui galère à rentrer chez lui après avoir passé sa nuit à enfermer des gens, comme un cadre dynamique qui rate son TGV à 120€ pour sa réunion d’entreprise sur Paris.

Parce que, de l’autre côté de cette route, Euro-Rennes vire les pauvres pour y construire hôtels, bureaux, cinémas alterno, lofts et bars branchés.
Que les images de synthèse, qui fleurissent sur les panneaux géants du quartier donnent une idée de la population draguée : des jeunes cravateux et tailleurs, bien blancs, bien riches et marchant d’un pas pressé sur les esplanades lisses.
Parce qu’ils souhaitent que toute la ville ressemble à ça et que nous, ça nous fait gerber.

Ce matin, nous bloquons cette route.

Parce qu’à quelques kilomètres d’ici, à Notre Dame des Landes, l’Etat et Vinci veulent construire un aéroport.
Qu’ils ont décidé d’expulser celles et ceux qui s’y opposent aujourd’hui comme ils comptent expulser, demain, par leurs avions et leurs pistes, celles et ceux qui n’ont pas les bons papiers.

Parce que l’Etat impose partout ses projets à coup de fric, à coup de flics et de propagande médiatique en écrasant toujours la gueule des plus pauvres et des indésirables au passage.
Qu’avec l’etat d’urgence, il se donne les moyens de se lâcher encore un peu plus.

Parce qu’en ce moment, des tas de personnes se mobilisent contre l’aéroport et son monde, multiplient les actions, et que nous voulons y contribuer. Qu’il est possible de lutter, partout et directement, de différentes manières, à quelques unes comme à plein, contre ces structures institutionnelles et ces entreprises qui nous pourrissent la vie.

Parce que ce monde qu’ils construisent n’est pas le notre et que nous ne comptons pas les laisser faire.
Parce que nous y sommes incompatibles, que nos désirs y font désordre et qu’on ne lâchera rien !

Que nous préférons mille fois un quartier vivant où on se rencontre, on s’file des coups de mains et on s’engueule entre voisins sur un bout de friche sauvage le temps d’un barbec’ ; à un défilé de valises à roulettes traînant leurs costards sur le macadam vidéosurveillé.
Que nous préférons mille fois des espaces où s’expérimentent des façons de vivre, d’habiter, de se nourrir, de lutter et de relationner différement ; à la perspective de tours de contrôle et de vastes hangars éco-labellisés et leurs portiques vigi-pirates.

Contre l’aéroport et son monde, sa LGV et sa taule.

[Publié sur indymedia nantes, 22 janvier 2016]