Archives par étiquette : manif sauvage

[Paris] Détruire l’économie (et attaquer ses gardiens) – Jeudi 28 avril 2016

[Paris] A propos de la manif sauvage nocturne du 28.04

Récit de la manif sauvage partie de la place République dans la nuit du 28 au 29.04 après la bataille sanglante contre les CRS.

Suite à la bataille de Répu d’hiers soir 200 personnes ont réussi à échapper à la nasse (qui avait des allures de charnier tant les poulets ont laissé libre court à leur soif de vengeance).

S’en est suivi quelques tentatives infructueuses de sauver les copain(e)s qui se faisaient massacré.

Constatant que l’attaque frontale relevait du suicide dans une telle disproportion de force, certain(e)s émirent alors l’idée d’une manif sauvage improvisé sur le tas.

Aucun(e) ne savait ou aller mais tou(te)s avaient la volonté de leur faire payer sans plus attendre le massacre programmé de celleux qui n’ont pas réussi à fuir.

Quelques scooteurs cramés donnèrent alors le départ et le ton de ce qui allait suivre.

Tout le monde se met en marche, à qui par cette rue, à qui par cette autre, de façon complètement désorganisé, les petits groupes saccagent tout aux alentours et se rejoignent à diverses intersection.

Paris-29-4-2016-Répu-3

paris-r_pu-29-4-2016

La vue d’un Mc donald met tout le monde d’accord, « Mc do, Mc do » entend-t-on hurler. Devant les employés médusés les vitres tombent une par une.

« ON RENTRE! »

Et hop, c’est au tour des présentoirs en verre de voler en éclat.

On est pas assez nombreu(se)x, il faut vite dégager, tant pis pour le framprix d’en face, ce n’est que partie remise…

A la quantité nous avons préfféré la qualité.

On se remet en marche rapidement, dès que l’on voit un truc interressant, bim bam boum, dès que l’on croise un chantier une barricade est monté, une poubelle, un récup verre, on se remplis les poches, ce que l’on ne peut pas emporter finira au milieux de la chaussé, une autolib bimbim, un panneau publicitaire boum, une banque badaboum, une voiture un peu trop belle, vlam dans ta face…

Ouf, ça soulage, ça libère!

On pense aux copain(e)s en sang dans la nasse de Répu, on a la rage, il faut que ça sorte!

ça pu le gaz, on en a tellement bouffé à Répu qu’on se demande si le gaz est dans l’air ou si le gaz c’est nous!!!

Dans le doute beaucoup se dispersent, d’autant plus que les baqueux commencent à roder aux alentours. Nous sommes quelques dizaines et tout notre équipement est resté à Répu, jeté par dessus les lignes de CRS pour les potes bloqués dans la nasse qui continuent de se battre sous un nuage de gaz et une pluie de flashball.

Dans ces conditions il faut à tout prix éviter l’affrontement, éviter le massacre!

On se casse, on se disperse, par petits groupes, certain-e-s continuent quand même, ielles se feront stopper par les GM quelques centaines de mètres plus loin, peu avant Jaures.

Ce qui est beau dans ce saccage désorganisé, c’est la capacité de transformer l’échec d’une bataille frontale par la victoire d’une attaque immédiate, diffuse et spontané du réel.

Attaquer l’oppression sous toutes ses formes avec détermination, et sans tomber dans le piège de la stratégie si chère à certain(e)s et si pratique pour les forces répréssives: l’affrontement à tout prix.

Solidarité combative avec les détenu(e)s, les prisonnier(e)s et les blessé(e)s!

Nous n’oublierons personne!

Et nous leur ferons payer!

Quelques amoureux(ses) du saccage.

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

*****

[Paris] Fragrance lacrymogène – Récit de la manif du 28 avril

C’est Paris !
Tu m’entends ?
P-A-R-I-S.
Paris !
Respire le bon air mais fais gaffe quand même. Tous les jours des mômes meurent d’en avoir respiré un peu trop. Alors fais attention, et marche dans les rues, va au hasard !

Taxi Girl, « Paris », 1984

14h – Jour de manif « unitaire » contre la loi Travail (et son monde), avec encore une fois une ambiance très hétérogène, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé entre Denfert et Nation (15 000 selon la police, 60 000 selon la CGT). La manif a réuni des tas de gens différents, dont bien sûr des cortèges de gros syndicats type CGT, FO, etc., mais aussi des cortèges plus « jeunes » et de nombreuses personnes non « encartées ». Et comme d’habitude, plusieurs milliers de personnes, {autonomes}, sans étiquettes de syndicats, de partis ou autres, se sont dès le départ placées en tête de manif, devant le cortège officiel intersyndical. C’est toujours dans ce cortège un peu foufou qu’il y a la meilleure dynamique, un état d’esprit offensif et joyeux.

Cette fois-là, on est vraiment très nombreux. Malgré leur nombre conséquent, les flics ne peuvent pas cadenasser toute la tête de manif comme ils l’ont fait lors de plusieurs manifs ces derniers temps. On occupe la largeur de la rue, et même si au départ c’est un peu mou et lent, ça fait quand même du bien de sentir qu’on est plein et que ça va être compliqué pour la police de nous maîtriser.

Paris-28-4-2016-2

Sur les boulevards Arago puis Saint-Marcel, de premières actions ont lieu: des panneaux de pub sont détournés, tagués, ou leurs affiches simplement arrachées. Des caméras de vidéo-surveillance sont obstruées ou « détournées » également (elles se mettent à filmer les murs…). Quelques banques, McDo et agences d’intérim reçoivent des oeufs/ampoules de peinture sur leurs façades. L’ambiance commence à monter doucement, des slogans fusent peu à peu.

Arrivés sur la place Valhubert, à l’entrée du pont d’Austerlitz, ça dépave pas mal. De quoi s’équiper pour quand ça sera nécessaire… Mais du coup ça bloque, et tout le monde ne capte pas bien pourquoi. Et, sans qu’on puisse trop comprendre leur logique, plusieurs manifestants se mettent à caillasser les CRS qui tenaient l’angle entre le pont et le quai d’Austerlitz. Moment joyeux, où divers projectiles pleuvent sur la police. Mais les CRS ripostent sans tarder et noient la place Valhubert sous les lacrymos. Un assez long moment de confusion et d’affrontement s’ensuivra, se terminant malheureusement par la séparation définitive entre une partie de la tête de manif et tout le reste. C’est dommage parce qu’il y a eu à plusieurs moments la possibilité de refaire la jonction, mais entre la peur de marcher devant des CRS en stress d’un côté et les re-caillassages qui re-provoquaient des lancers de lacrymo de l’autre, la réaction spontanée de la manif n’a pas été très bonne. Les CRS en ont alors profité, noyant le pont sous les lacrymos, obligeant la tête de manif à avancer, et les autres à rester encore bloqués avant le pont.

Paris-29-4-2016-Austerlitz

Sur le pont, l’entraide entre manifestant-e-s est toutefois palpable. Le sérum physiologique tourne pour soigner les nombreuses personnes qui sont là sans masque ni autre protection. À ce moment-là, dans les nuages incessants de lacrymo, tout est clair: de quoi se masquer et se protéger le visage est nécessaire. Pas seulement pour se cacher de la surveillance policière, mais aussi pour se protéger des lacrymos. Un masque à gaz, un masque de chantier, des lunettes de ski ou de plongée, avec quelques objets simples comme ça on navigue bien plus facilement dans ces gaz lacrymogènes dégueulasses. Pensez-y la prochaine fois !

Paris-28-4-2016On se retrouve donc en tête à plus ou moins un millier de personnes, ça gueule beaucoup « À bas l’État, les flics et les patrons », mais si on est passé en mode manif sauvage, on reste constamment harcelés par les flics et les jets de lacrymo. Au croisement de l’avenue Ledru-Rollin et de l’avenue Daumesnil, ça devient encore plus tendu, y’a des cordons de flics partout, la lacrymo rend l’atmosphère irrespirable et pas mal de gens sont en panique. À gauche en direction de Bastille et en face en direction du XIe, c’est complètement bloqué par des cordons de CRS. On tourne donc à droite sur l’avenue Daumesnil, et là on attend que les autres arrivent. On a sûrement perdu un certain nombre de gens à ce moment-là, l’oppression policière était alors particulièrement pesante. Des premières barricades de poubelles et autres sont mises en place, certaines enflammées. Les flics sont gardés à distance par quelques caillassages, et des premières vitrines sont attaquées. Plusieurs seront brisées entre ce moment et la place de la Nation, avec toujours un ciblage précis: banques et distributeurs automatiques de billets, agences immobilières et d’intérim, panneaux de pub, Autolibs, etc. Avec pas mal de tags et de jets de peinture, ça s’en donne à coeur joie. On est donc poursuivis par des rangées de CRS qui continuent de nous canarder de lacrymos, mais ça caillasse pour les empêcher au maximum d’approcher. Les actions directes seront ainsi permanentes jusqu’à l’arrivée sur la place de la Nation.

Paris-28-4-2016-5

On a pris les flics de vitesse, il n’y en a plus sur les côtés, et devant ils sont en galère aussi. Tant mieux pour nous, on ne perd pas de temps, on en profite, c’est pas tous les jours qu’on peut se faire des manifs sauvages bien mobiles et dynamiques, et y’a pas à chier c’est quand même dans ces conditions-là qu’on peut le mieux échapper aux nasses policières. Du coup, y’a pas trop le temps pour gueuler des slogans et tout, on est juste en mode émeutier (oui, je sais, c’est déjà pas mal !).

On arrive sur la place de la Nation sans avoir vu le temps passer. Presque tout le monde occupe le terre-plein central en attendant que les autres arrivent.

Derrière le cortège de tête, il y avait donc un paquet de flics. Mais encore derrière, il y avait le reste du cortège autonome de tête, et le reste de toute la manif. Là aussi, ça avance à vive allure. L’ambiance est comparable: les flics se font pas mal caillasser, les manifestants se prennent masse de lacrymo dans la gueule. Arrivés à proximité de Nation, la manif rattrape les flics qui pourchassaient la tête de manif. Gros caillassage en solidarité avec ceux et celles de devant. Les flics tiennent difficilement leur position et se barrent en balançant des tonnes de lacrymo. Les quelques cibles capitalistes et/ou étatiques non touchées y passent. Puis la manif arrive sur la place de la Nation.

LCL2804Une personne grimpe en haut d’un poteau où se trouve une des caméras de surveillance de la place et y met un coup de peinture, encouragée par plusieurs dizaines de personnes.

Relâchement du côté des manifestants, une vingtaine de bacqueux fondent dans la foule en déclenchant une sorte de débandade générale temporaire. Ils arrêtent rapidement quelqu’un et sont contraints à détaler sous une pluie de caillasses, mais il semble que ça n’a pas été suffisant pour empêcher l’arrestation…

Ensuite, des affrontements entre manifestants et CRS auront lieu par vagues. Le bitume est cassé pour faire des projectiles, les flics sont attaqués en divers endroits et ripostent systématiquement en gazant la place. Le quartier et le métro puent la lacrymo dans un périmètre conséquent.

Pendant ce temps, un hélico et un drone de la police survolent la place (ils avaient déjà suivi une bonne partie de la manif de tête). Bienvenue au XXIe siècle, les technologies de contrôle et de surveillance sont plus qu’au point. Black blocs bienvenus, restons méconnaissables !

Vers 19h30, alors que les manifestants ont fini par arriver puis bouger tous et toutes de la place, les CRS en reprennent possession.

Dans la soirée, alors qu’on apprend que la police évacue les occupants/intermittents du Théâtre de l’Odéon, environ 300 personnes les rejoignent et repartent en manif sauvage en direction de la place de la République, en criant « Paris, debout, soulève-toi ! ». À République, la manif est renforcée par une partie de gens de Nuit Debout. On fait le tour de la place. On tente de partir sur le boulevard Voltaire, mais la manif est stoppée rapidement par un cordon de CRS, au croisement avec les rues Amelot et Rampon. Quelques oeufs tombent sur les CRS. Deux-trois anti-violents râlent. Sur les côtés, des panneaux de pub sont brisés, une camionnette de la RATP prend quelques coups. Demi-tour, à l’entrée de la rue du Faubourg du Temple quelques projectiles tombent sur les CRS, puis côté Xe les CRS n’attendent pas qu’il se passe quoi que ce soit et repoussent la foule à coups de gaz lacrymogène.

Les heures passent et l’ambiance retombe progressivement. Pendant ce temps-là, les CRS bloquent peu à peu toutes les rues qui donnent sur la place de la République.

Vers 1h30, les CRS s’emparent de la place de la République, à coups de lacrymos, une fois encore.

Le gaz lacrymogène, c’est la fragrance parisienne d’avril 2016, ça pue la guerre sociale. Et y’a moyen que ça continue en mai… T’façon j’ai l’impression qu’on lâchera pas l’affaire de sitôt. On se recapte dans la rue dès le 1er mai !

Riri et Loulou

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

Des émeutes ont éclaté dans plusieurs autres villes un peu partout à l’occasion de cette nouvelle journée de manifs contre la loi « travail ». Voir un compte-rendu complet de cette journée du 28 avril

[Montréal, Québec] Manif sauvage aux cocktails molotov contre la police dans Hochelag’ – Soirée du 14 avril

Une trentaine de jeunes lancent des cocktails Molotov à la police

La police de Montréal s’interroge sur les raisons qui ont poussé un groupe d’une trentaine de jeunes à lancer des pièces pyrotechniques en direction des policiers dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, jeudi soir.

Le groupe était rassemblé vers 20h15 près des rues Ontario et Davidson, a indiqué Manuel Couture, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Selon nos informations, c’est une citoyenne qui a appelé au 911 après avoir aperçu une trentaine de personnes habillées en noir et cagoulées.

À l’arrivée des policiers, le groupe a pris la rue et lorsque la présence policière s’est accrue, les individus ont lancé des pièces pyrotechniques ainsi que des engins incendiaires en direction des policiers avant de se disperser dans le secteur vers 20 h 30, selon le porte-parole.

Vers 21h30, il y avait une importante présence policière dans le secteur Ontario et Moreau, les policiers étant à la recherche des individus et d’informations pour comprendre ce qui s’est passé.

«Présentement il n’y a aucune arrestation», a souligné Manuel Couture du SPVM un peu avant 22h.

Selon nos sources, des bouteilles de liqueur avec de l’essence ont été retrouvées dans les environs. Au moins un cocktail Molotov aurait été lancé en direction des policiers et la vitre d’une autopatrouille aurait été fracassée dans le secteur, selon nos informations. Quelques bâtiments ou commerces auraient aussi été endommagés.

ManifantiflicsàHochelag'

TVA Nouvelles, 14/04/2016 à 22h13

****

Des policiers se sont réfugiés derrière leurs véhicules, tandis que d’autres se sont enfuis à la course afin de se protéger des objets incendiaires qui étaient lancés violemment vers eux. Aucun agent n’a été blessé, mais deux véhicules ont été endommagés et la vitrine d’un commerce a été fracassée.

Benny Adam raconte que l’affrontement a duré « au moins 3-4 minutes ». « Les jeunes ont ensuite disparu », ajoute-t-il.

L’événement s’est fait de manière spontanée et très rapide, dit le porte-parole du SPVM, Benoît Boisselle, qui rapporte n’avoir aucun indice pour pouvoir procéder à des arrestations.

Cette manifestation-là n’a pas été répertoriée sur les réseaux sociaux, on ne sait pas qui est l’instigateur de cette manifestation-là. Pour les enquêteurs, c’est difficile d’avoir un point de départ.

Benoît Boisselle, porte-parole du SPVM

Radio canada, 15/04/2016

[…] Les autorités n’ont toujours pas d’idée sur la raison du rassemblement ou les revendications du groupe. Un commerce et deux autopatrouille ont été endommagées. Aucune arrestation n’avait été effectuée, selon le porte-parole.

98.5FM, 15/04/2016

[A Paris comme partout] Notre révolte n’est pas citoyenne

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre.

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre. Les gens ont la rage, et des manifs sauvages s’enchaînent. Hier soir, des caméras de vidéosurveillance, des banques et un comico ont été visés. Une manif est même partie en pleine nuit vers le logement de Manuel Valls, avant d’être repoussée par les flics. Face à cette détermination difficilement contrôlable, les « leaders » de la Nuit Debout (c’est un mouvement qui se dit sans hiérarchie, mais pas sans porte-paroles et représentant-es, ni Service d’Ordre…) ont fini par appeler les flics, révélant très vite ce qu’ils et elles visent véritablement : maintenir la contestation dans les cadres du pouvoir, contrôler la colère pour la détourner vers des logiques électoralistes comme ce fût le cas avec Syriza et Podemos. Alors que la répression a rarement été aussi intense pour briser une lutte sociale, ces gentils citoyens ont choisi leur camp: travailler avec la police.

Sur la chaîne parlementaire, deux « représentants » de la Nuit Debout félicitaient même la police pour son savoir-faire et son calme. Et ce n’était pas de l’ironie… Faut-il rappeler qu’à Paris, il y a déjà eu des dizaines et des dizaines d’arrestations, parfois des cars entiers remplis de personnes interpellées, et tout autant de blessé-es… Vive le feu !

[Publié sur indymedia nantes, 10 avril 2016]

CfosjaxWsAA2sOU Cfosm2aWcAAA4f6 CfosiG1WEAANtyB

Extrait d’une dépêche de l’AFP, 10/04/2016:

[…]Dans la nuit de samedi à dimanche, huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, après divers incidents dans la capitale. Ces personnes ont été arrêtées pour des «jets de projectiles, port d’arme prohibé, vol par effraction, dégradations et dégradations par incendie», a précisé la préfecture dans un communiqué de presse.

Des dégradations – vitrines brisées, distributeurs de billets endommagés, tags – ont été commises boulevard Voltaire dans «six agences bancaires» dont trois ont été victimes d’intrusion. «Une agence d’intérim et une agence de mutuelle» ont également été dégradées. […]

Place de la République, à 2h50, un responsable de Nuit Debout a demandé le concours de la force publique «en raison de la difficulté de son service d’ordre à assurer la sécurité» sur la place, selon la préfecture. Des policiers ont été envoyés pour sécuriser le rassemblement, et ils ont fait «l’objet de provocations et de nombreux jets de pierres».

Un véhicule Autolib a été «incendié à l’angle de la place de la République et du boulevard Saint-Martin», nécessitant l’intervention de sapeurs-pompiers.

*****

le JDD, 10/04/2016

[…] Des projectiles et des pierres ont été jetés sur la façade du commissariat du 11e arrondissement et deux véhicules de police en stationnement ont été fortement endommagés« , explique la préfecture, ajoutant que les manifestants avaient tenté en vain d’entrer dans le commissariat. […]

[Nantes & Rennes] Tags et attaques de la mairie suite à la décision d’expulser les habitant-es de la ZAD – 25 janvier 2016

Rennes. Une centaine d’anti-NDDL s’en prend à l’Hôtel de Ville

Ce lundi, vers 20 h, une centaine de militants anti-aéroport Notre-Dame-des-Landes s’est rassemblée place de la mairie à Rennes. Munis de fumigènes, de bombes de peintures et de poudres colorées, ils ont taggé la façade de l’Hôtel de Ville avec le mot « Zad ». Une réaction à la décision prise ce lundi par le tribunal de Nantes d’expulser des habitants situés dans la zone d’aménagement différé (ZAD) où doit se construire le futur aéroport (Loire-Atlantique). « On s’est réunis cet après-midi en assemblée générale à la fac de Villejean, et on a souhaité protester contre cette décision », témoigne un étudiant. Une dizaine de CRS a rapidement dispersé les manifestants avec l’usage de bombes lacrymogènes. Il n’y a pas eu de blessé.

letelegramme.com, 25 janvier 2016 à 21h45

mairie

Après une AG dans le hall B de l’université de Rennes 2, des opposants à l’aéroport de NDDL ont défilé jusqu’en ville. Place de la mairie, les policiers ont chargé.

Une  assemblée générale a été organisée dans le hall B de l’université de Rennes 2, ce lundi soir, après la décision du juge nantais qui a autorisé l’expulsion des propriétaires de Notre-Dame-des-Landes.

Les opposants à l’aéroport de NDDL ont échangé pendant plus d’une heure afin de décider quelles actions entreprendre pour protester contre la décision. Puis, une cinquantaine d’entre eux ont décidé de marcher jusqu’au centre-ville.

Le cortège est arrivé place de la Mairie à Rennes. L’inscription ZAD, pour zone à défendre, a été taguée en gros caractères sur la façade du bâtiment. Les policiers ont chargé à ce moment là. Il y a eu des tirs de flash ball et de gaz lacrymogène.

Les manifestants se sont alors dispersés. […]

rennes.des-opposants-nddl-ont-manifeste-ce-soir

Ouestfrance, 25/01/2016 à 21h58

[…] Le commissariat de la rue de Penhoët à été redécoré une nouvelle fois, la caméras qui venait juste d’être changé à parait-il été de nouveaux neutralisé. […]

comissariat-centre1 comissariat-centre2 mur

[Extrait d’indymedia nantes et photos reprises du comitezadrennes, 25 janvier 2016]

******

Nantes Manifestation tendue des opposants à l’aéroport ce lundi soir

mairienantaiseCe lundi, une centaine d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes se sont rassemblés à partir de 19 h sur la place du Bouffay à Nantes, pour manifester contre la validation par la justice de l’expulsion des occupants historiques de la ZAD.

Après 45 minutes, un cortège s’est formé et a déambulé dans le centre-ville, perturbant la circulation des trams et des bus. Les manifestants scandaient « Résistance, sabotage. Vinci dégage » ou encore « Ni prison, ni expulsions n’enterreront nos rebellions »

Devant la mairie de Nantes, rue de Strasbourg, un manifestant est sorti du cortège et a vidé un extincteur rempli de peinture sur la façade. L’extincteur a ensuite été projeté dans une porte vitrée de l’édifice. La manifestation s’est dispersée vers 20 h 30 sans autre incident.

Presseocéan, 25/01/2016

Nantes25012016

La mairie de Nantes

Manifestation musclée ce soir à Nantes

Une centaine d’opposants anti-aéroport manifestent, ce lundi soir, à Nantes, en réaction à la décision d’expulser des paysans de la Zad Notre-Dame-des-Landes.

Pour eux, la décision du jour, au Tribunal de Nantes, ne passe pas. Le juge Pierre Gramaize a autorisé l’expulsion, sous deux mois, des propriétaires et familles de Notre-Dame-des-Landes.

En réaction, des anti-aéroport ont appelé à un rassemblement, le soir même, sur la place du Bouffay, à Nantes, à partir de 19 h.

Vers 19 h 30, ils sont une centaine, surtout des jeunes, réunis derrière une banderole : « Vinci dégage, Résistance et sabotage ». Vinci est le constructeur du futur aéroport…

Vitre de la mairie cassée

Un peu avant 20 h, ils entament une déambulation en ville qui, très vite, vire au jeu du chat et de la souris avec la police. Laquelle empêche le cortège de se rendre devant la boutique Vinci, rue de Strasbourg. Les manifestants changent de direction. Pétards, course-poursuite… 

Plus loin, certains cassent la vitre d’entrée de la mairie avec un extincteur. Le cortège file ensuite vers le cours des 50-Otages, où la circulation est bloquée.

De retour place du Bouffay vers 20 h 15, le cortège s’est disloqué.

ouestfrance.fr, 25/01/2016

[Londres, GB] Joyeux bordel devant le centre de rétention d’Harmondsworth – 25 décembre 2015

Un groupe de plus de 20 personnes vêtues de noir est apparu de nulle part au camp de concentration d’Harmondsworth près de l’aéroport d’Heathrow hier en solidarité avec ceux qui, fuyant les guerres ou la famine ou cherchant simplement une « vie meilleure », se sont retrouvés méprisés et criminalisés, des indésirables enfermés hors de la vue du monde civilisé.

Ils ne s’y sont pas rendus pour faire appel au dialogue et à l’intégration, mais pour briser le silence et l’indifférence, eux qui sont aussi étrangers à un monde dans lequel ils refusent de s’impliquer. Invisibles, ils sont passés en rang d’énormes entrepôts humains (Harmondsworth est le plus grand centre de rétention d’Europe) entourés de hautes clôtures et de barbelés à l’un des principaux bâtiments de rétention. Diverses banderoles et un drapeau noir avec un ‘A’ cerclé ont été tenus, accompagnés d’un sound system tonitruant, de l’agitation, des poings serrés et des coups de pieds dans les barrières, tandis que le contact téléphonique continu a été maintenu avec quelques personnes enfermées à l’intérieur.

Après 20-30 minutes, une bande de matons, suivie rapidement de 4 véhicules de police dans la zone où les gens échangeaient des salutations passionnées alors que les personnes en captivité ont pris conscience de ce qu’il se passait. Des ombres noires se sont révélées vivement au moment où les retenus se sont appuyés contre les fenêtres scellées en s’agitant, criant et frappant. La manifestation s’est déroulée pendant plus d’une heure, en ignorant la présence des merdes en uniforme autour d’elle.

Lorsque le groupe a décidé de partir à son propre rythme, son attention s’est tournée vers les flics et les matons. Les tensions ont commencé à augmenter. Les flics ont fait irruption avec hystérie, attrapant quelques personnes par derrière et les plaquant au sol. Deux personnes ont été arrêtées et relâchées plus tard.

Une rencontre brève, un regain de passion, de force, d’amour rebelle et de rage, des deux côtés des barbelés.

Un moment d’affirmation et de fusion, un petit pas pour sortir du bourbier de la routine et de la résignation.

Et un rappel…

Les frontières ne disparaîtront pas toutes seules ! La solidarité signifie l’attaque ! [1]

Quelques indésirables

NdT:

[1] Slogan d’une des banderoles du rassemblement

[Montréal, Québec] Retour sur la manif nocturne du 18 décembre 2015

Pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État : Réflexions sur la manif nocturne du 18 décembre

La nuit du vendredi 18 décembre, environ 150 personnes se sont rassemblées au centre-ville de Montréal pour une manifestation nocturne. Cette manifestation était la troisième d’une série entamée le 30 novembre et poursuivie le 9 décembre, constituant probablement la manif combative la plus réussie à Montréal depuis la grève étudiante de 2012. Le 18 décembre était vu comme une chance d’approfondir la combativité et le courage, qui nous a permis de nous réapproprier à la fois du temps et de l’espace la nuit du 9 décembre dernier.

L’appel disait : « La nuit nous appartient. La jeunesse emmerde le gouvernement, les riches et les fascistes, sans oublier les flics. La lutte ne fait que commencer, pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État. Cette manif sera aussi en solidarité avec les camarades emprisonné-e-s en Grèce et pour le Décembre noir. Contre les violences étatiques nous serons la réplique. Amour et Rage ».

L’excitation se répandant discrètement à travers la ville et l’approfondissement de plans stratégiques au cours de la semaine avaient fait accroître les attentes pour plusieurs d’entre nous. La foule réunie place Berri, moins nombreuse que nous espérions, avait cependant l’air plutôt bien préparée à y répondre.

Cette nuit, en revanche, a appartenu en grande partie à la police. Malgré les pierres et les feux d’artifice lancés en leur direction pendant l’affrontement final sur Ste-Catherine, on a permis aux flics de contrôler l’itinéraire de la manifestation à chaque carrefour clé et finalement d’entraîner la manif vers une zone géographique où il leur fût ensuite facile de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogènes et de charges anti-émeute. Alors que la foule était repoussée vers l’Est sur Ste-Catherine, les vitrines de la banque Laurentienne, de commerces du quartier gay gentrifié et d’au moins une voiture de police ont été fracassées, mais le caractère désespéré de ces attaques était bien loin du joyeux saccage ayant longé le boulevard René-Lévesque la semaine précédente.

ACAB

Malheureusement, l’aspect le plus mémorable de cette nuit fût probablement la présence de policiers infiltrés du SPVM dans la manif, certains habillés de leur risible interprétation du black bloc. Lorsqu’ils ont été dénoncés par des participant.e.s à la manif, ceux-ci ont répliqué brutalement à de nombreuses reprises en tabassant, arrêtant, gazant ou même en pointant leur arme à feu vers les individus ou groupes qui tentaient de les démasquer ou de les affronter. Ca faisait longtemps que les flics n’avaient pas tenté de manière aussi risible d’infiltrer une manif à Montréal, et nous y voyons une réponse directe à la popularité et à l’efficacité des tactiques black bloc du 9 décembre dernier. En envoyant des flics infiltrés aussi aisément identifiables dans des manifestations combatives et en s’attaquant aux participant.e.s, le SPVM énonce clairement ses buts (mis à part ceux de blesser et de terroriser ses ennemis) : générer de la méfiance envers les individus qui choisissent de se masquer pour se défendre contre la répression.

La police espère que l’on associe ceux et celles qui dissimulent leur identité à des agents provocateurs, créant ainsi un climat dissuadant l’adoption de tactiques black bloc et facilitant par le fait même le contrôle policier de la situation. Dans les heures qui suivirent la dispersion de la manif, des images et descriptions de flics infiltrés (voir ici, et encore ) se sont mises à circuler de manière virale sur les réseaux sociaux. Des manifestant.e.s pacifiques jouaient déjà le jeu des forces policières en défendant publiquement la thèse que les attaques envers les flics, effectuées par des anarchistes dans la nuit du 18/12 étaient en fait orchestrées par la police elle-même par le biais d’agents provocateurs qui (d’après cette logique) auraient mis en danger leurs collègues flics afin de se mêler à la foule et de justifier la répression policière qui s’en est suivi.

Revu et corrigé de Montréal Contre-information (Lire la suite / en anglais ici)

[Paris] Balade sauvage en solidarité avec tous les migrants et contre leur « union nationale » – 22 novembre 2015

[Mis-à-jour, 23/11/2015 – D’après la presse]

58 participants présumés à cette manif sauvage ont été identifiés et dénoncés par la préfecture de police au procureur. Dans le contexte actuel « d’état d’urgence », toute manif est interdite jusqu’au 30 novembre dans Paris et sa région, car susceptible de « détourner [les forces de l’ordre] de leur mission prioritaire de sécurisation générale ». Les personnes balancées risquent jusqu’à six mois de taule et une amende de 7500 euros. ACAB.

nation_brûle[Pour rappel, cette manifestation du dimanche 22 novembre à 15h à Bastille était prévue depuis des semaines par les habituels racketteurs de gôôche, en solidarité avec les réfugiés (avec affiches, tracts, communiqués de presse, etc). Suite à l’interdiction de toutes les manifs sur la voie publique en Ile-de-France because « état d’urgence », la plupart des crapules signataires ont annulé leur appel : LDH, Gisti, Mouvement Utopia, PCF, EELV, Solidaires, RESF, Front de Gauche, CGT, etc. Tant mieux. Elles se sont clairement rangées du côté kaki de l’Etat, comme leur rôle de médiateurs de la conflictualité sociale (ou même pas) l’exige. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’elles sont régulièrement attaquées et ciblées pour ce qu’elles sont : des récupérateurs et des pacificateurs, ce qu’elles ont démontré une fois de plus (aux aveugles volontaires) en rejoignant l’immonde Union nationale. D’autres orgas d’extrême-gauche, plus fourbes et hypocrites, avaient annoncé vouloir transformer la manif en « simple présence sur place », comme AL ou le NPA, soit en bref rassemblement sous-symbolique. Malgré eux, malgré le climat et malgré l’interdiction étatique moult fois répétée, plusieurs centaines de personnes sont venues et sont parties en manif contre l’état d’urgence.]

Lire l’article sur brèves du désordre

_______________________________________

Paris: récit de la manif de solidarité avec les migrant-e-s et contre l’état d’urgence

Dimanche 22 novembre 2015, une manifestation de solidarité avec les migrant-e-s était appelée pour 15h, place de la Bastille à Paris.

En cette période d’état d’urgence, ayant mené la préfecture de police à interdire toute manifestation en Ile-de-France, on n’était vraiment pas sûr-e-s qu’il y aurait du monde à la manif. Sur la place de la Bastille, une foule compacte est pourtant rassemblée aux alentours de 15h20, il y a plusieurs centaines de personnes. Des slogans sont entonnés ici et là, notamment « De l’air, de l’air, ouvrez les frontières ! » du côté du NPA. Le bruit court que des « responsables » du NPA ont négocié avec la police l’autorisation de rester sur la place en mode rassemblement. Mais il y a un enjeu réel à ne pas se laisser mener à la baguette par l’état d’urgence et ses multiples mesures sécuritaires (comme il y a dix ans, où des manifs avaient eu lieu un peu partout en France contre l’état d’urgence).

Vers 15h45, quelques personnes (anarchistes et autres) impulsent un mouvement pour partir en manifestation sauvage. Une banderole ouvre la route, on a quelques doutes sur le fait qu’on sera suffisamment nombreux-euses à bouger, c’est pas comme si l’État n’était pas en mode bourrin ces derniers temps… Pourtant, pas mal de monde semble motivé pour partir en manif. Quelques flics anti-émeute essayent de nous bloquer à l’entrée du boulevard Richard-Lenoir tandis qu’une partie des gens restent statiques sur la place de la Bastille. On contourne les flics et on avance, ça commence à s’activer et à courir un peu, hop on tourne direction boulevard Beaumarchais, aux cris de « So-so-solidarité avec les réfugié-e-s » ou « avec les sans-papiers » (l’utilisation de tel ou tel terme n’étant pas anodine, avec l’idée de se solidariser avec toutes les personnes sans papiers, y compris celles qui ne bénéficient pas du statut de réfugié-e).

Sur le boulevard Beaumarchais, on s’aperçoit rapidement que la plupart des gens qui étaient sur la place de la Bastille ont décidé de partir en manif sauvage, ce qui nous réchauffe le coeur. On se sent fort-e-s, on sent aussi que braver l’état d’urgence semble une nécessité pour beaucoup de monde. L’unité nationale et la répression qui va avec, très peu pour nous ! Les flics continuent d’essayer de nous bloquer, on s’attend à ce qu’une nasse policière se mette en place, donc on ne traîne pas. À deux ou trois reprises, quelques dizaines de flics anti-émeute essayent en vain de nous stopper, ils sont comme submergés par la foule qui avance. Des coups sont échangés, les flics gazent dans le tas mais reculent à chaque fois. On fait circuler le sérum physiologique pour les copains-copines qui ont les yeux qui piquent, et on avance, les slogans se multiplient (« État d’urgence = État policier » et « Flics, porcs, assassins » notamment). À ce moment-là, on a l’impression que tout le monde de la place de la Bastille a rejoint la manif, on est peut-être un millier en tout, et même si les flics arrivent peu à peu en très grand nombre (plusieurs camions et des dizaines de flics anti-émeute qui arrivent par derrière et sur les côtés), la manif sauvage continue dans la rage et la joie sur les boulevards des Filles du Calvaire et du Temple jusqu’à la place de la République, où sont rassemblées des centaines de personnes (et des dizaines de journalistes) en commémoration des victimes des attentats du 13 novembre.

En arrivant sur la place de la République, on crie « Liberté ! » à la façon des migrant-e-s enfermé-e-s dans les centres de rétention, comme pour montrer que la fermeture des frontières est tout sauf une solution.

On continue de bloquer la circulation du côté du boulevard du Temple et de la rue du Temple, tout en se mêlant à la foule présente sur la place de la République. Bonne ambiance, cette manif sauvage aura été rapide et efficace puisqu’aucune arrestation n’est à déplorée.

Il y a déjà et il y aura d’autres manifestations interdites. Ne baissons pas les bras. La période est difficile, compliquée, pénible, et justement à cause de cela, continuer de lutter est nécessaire.

[Publié sur indymedia nantes, 22 novembre 2015]

[République Tchèque] Manif solidaire avec les prisonniers de « l’opération Phoenix » – 6 juin 2015

Samedi 6 juin 2015, une manifestation s’est tenue en face de la prison de Pankrac, où un de nos compagnons, Martin, est incarcéré.

Environ 50 personnes y ont assisté, l’évènement était sous haute-surveillance policière. La manif a marché autour de la taule avec des banderoles, des slogans de solidarité et un discours a été lu.

2015_06_06_Pankrac_03Puis la manif s’est déplacée devant la prison de Ruzyne, où Petr est incarcéré. Une nouvelle fois, la manif a marché autour du bâtiment, dans l’espoir que Petr nous aperçoivent. Nous étions derrière le bâtiment lorsque deux prisonniers ont commencé à agiter des tee-shirts orange de leurs fenêtres et nous ont dit que Petr était détenu de l’autre côté.

Des prisonniers de l’autre côté nous ont dit que ses fenêtres mènent à l’intérieur de la taule, donc qu’il ne pouvait pas nous voir ou nous entendre crier, mais nous sommes convaincus que les nouvelle de la manif lui parviendront. Nous avons joué quelques chansons de VAP, un groupe dont faisait partie Petr. Nous avons également lu un poème que Petr a envoyé par mail.

Nous sommes avec vous !: Restez forts !

11401509_439513702894492_7006916566120020130_n

Traduit de l’anglais de antifenix.noblogs.org

Sur la répression contre les anarchistes en République Tchèque et « l’opération Phoenix », voir ici et

[Suisse] Manifs contre l’Europe forteresse et la normalité raciste

94910Mercredi 22 avril 2015. Réunissant 70 personnes à la gare de Lucerne, les manifestants sont partis en cortège et leur nombre a rapidement grimpé à 150, bloquant les rues et le trafic de fin de journée. En plus des pétards et slogans, un tract a été distribué:

Nous sommes furieux – diablement furieux !

Chaque jour des personnes meurent aux frontières extérieures de l’Europe. Seulement dans les sept derniers jours, plus de 1000 personnes réfugiés – enfants, femmes, hommes comme toi et moi sont mortes.

Et vous? Vous restez calmes, inactifs! Vous vous taisez sur cette immense injustice faites aux gens.
Mais nous! Nous ne pouvons pas nous taire plus longtemps. Nous ne supportons pas votre indifférence raciste de merde. Dans les dernières semaines, plus de cinq fois plus de gens sont morts que lors de l’attaque à Charlie Hebdo et le crash du vol allemand réunis!

Pourquoi êtes-vous si froids, si égoîstes…? Pourquoi n’êtes-vous pas avec nous dans la rue, putain de merde ?

C’est pourquoi nous vous dérangeons, nous interrompons votre quotidien stressé entre le travail et la consommation. Nous vous contraignons de vous arrêter et de réaliser que votre peur infondée, moyen-âgeuse et raciste de « tous les étrangers » porte une part de responsabilité de ces catastrophes qui se produisent chaque jour en mer méditerranée.

Croyez-vous vraiment que des personnes quittent volontairement leur pays natal? Vous êtes pourtant si follement amoureux de votre pays merdique ? Le quitteriez-vous volontairement ? Abandonner vos familles ? Ou n’est-ce pas bien plus réaliste quà travers des guerres et qui, par l’exploitation de l’homme et de la nature causée par la soif de profit, contraint les gens à fuir ? Que ces circonstances laissent aux gens venant de ce qu’on appelle des pays du tiers-monde seulement le choix de mourir dans leur pays ou de risquer leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure dans les pays riches du nord ?

Nous condamnons fortement le programme en 10 points de l’UE. Les réfugiés ont besoin d’aide et non pas d’encore plus de mesures de rejet. Vous n’êtes donc pas d’accord avec le fait qu’on ne peut évidemment pas empêcher des gens à fuir. Il y a une mer maudite, un mur avec des barbelés de l’OTAN et de « la protection des frontières ». Comment voulez-vous empêcher de fuir des gens qui sont prêts à mourir ?

Traduit de indymedia switzerland, 22 avril 2015

**************************************************************************************************************************

Vendredi 24 avril dans la soirée, une manif anti-raciste spontanée a eu lieu dans le centre-ville de Winterthur en solidarité avec les réfugiés et les migrants. Aux environs de 19h, 70 personnes se sont retrouvées à Steinberggasse pour protester contre le régime européen des frontières et ses conséquences mortelles. Après deux courts discours, le cortège s’est mis en marche bruyamment et de manière combative à travers le centre-ville en passant par la gare ferroviaire …  […] 400 tracts ont été distribués. Pour un monde sans Etats, sans frontières ni classes! »

winterthur24042015*******************************************************************************************************************

Berne, 25 avril 2015. La manif dont l’appel était « les frontières tuent » a réuni près de 500 personnes. Des slogans ont été tagués sur la façade en bois de la National Bank. A Bahnhofsplatz, une agence de l’UBS Bank et l’hôtel Schweizerhof ont aussi pu être redécorés à la peinture, tandis qu’un groupe brûlait un drapeau national. « Comme toujours, la police a essayé de se tenir devant les bâtiments et donc de protéger les entreprises qui participent de manière significative par leurs actions à l’exploitation des pays du Sud et qui sont responsables de nombreux décès. »

141446 2101576623.preview 94945

De indymedia switzerland, 25 avril 2015

***************************************************************************************************************

Zürich: tentative de suicide au lager de Juchhof

 Il y a environ deux semaines à Zürich, un demandeur d’asile du lager de Juchhof a tenté de se pendre avec une corde dans sa chambre d’après des entrevues avec des personnes directement concernées. Cela n’a pas marché puisque le crochet auquel la corde était attaché a été arraché du plafond lors de la tentative. L’homme a été transporté à l’hôpital par une ambulance en compagnie des flics. Son état actuel est inconnu.

Cet incident est une énième expression de la production d’un désespoir à laquelle des milliers de personnes se voient confrontées chaque jour. Tout ça est le produit des forces autoritaires qui terrorisent et humilient physiquement et mentalement en vue de la gestion, de l’exploitation et du contrôle – jusqu’à ce que le suicide représente le seul acte libre autodéterminé.

L’Etat et sa politique migratoire tue, que ce soit dans la mer méditerranée ou bien tout près d’ici.

Assez des mots, il y a beaucoup à faire …

Indymedia switzerland, 26 avril 2015 à 00h31

[Missouri, USA] Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

LeDarius Williams a été tué par balle par la police de Saint-Louis mardi après-midi 3 février 2015. Peu de temps après, une soixantaine de personnes s’est rassemblée dans le quartier où les coups de feu ont été tirés. Sa mère en pleurs a crié: « Les gens doivent se soulever. Cette merde va juste continuer à arriver ». La foule s’est dispersée après quelques heures. Comme d’habitude, le lendemain, un article de la presse a rapporté l’histoire et a justifié sa mort.

LeDarius-Williams

LeDarius Williams est la cinquième personne à être abattu par la police à Saint-Louis et ses environs à la suite de l’agitation de ce mois d’août à Ferguson pour la mort de Mike Brown. Il y a eu des cas où les gens ont bien résisté contre les tirs de la police, et il y a aussi eu des cas avec peu ou aucune réponse. Si nous voulons un mouvement anti-police en quelque sorte pour continuer dans les mois et années à venir, nous devons examiner les facteurs qui font que les gens se reposent sur la normalité de la police qui butent des gens et sur la façon de créer une culture de résistance soutenue. Il semble important de réfléchir sur la façon dont la perception de l’innocence peut oui ou non influencer la réaction de masses de gens.

Dix jours après la mort de Mike Brown, Kajieme Powell a été abattu par la police. Si proche des événements à Ferguson, sa mort a été une surprise choquante lorsque la police a tiré sur lui quand il a crié: «Tirez-moi dessus maintenant ».

Le 8 octobre, Vonderrit Myers Jr. a été tué par la police. Durant quatre jours, il y a eu des nuits de marches où les gens ont brûlé des drapeaux et bloqué des carrefours. Les manifs incluaient aussi localement des blocus de magasins Walmart, l’effondrement d’une collecte de fonds pour un politicien local, le blocage d’une route principale à Ferguson et l’organisation d’une manifestation élaborée durant le match de football dans la nuit d’un lundi.

Puis dans la nuit précédant le réveillon de Noël, Antonio Martin a été abattu par la police. Durant deux nuits, des personnes se sont rassemblées à la station d’essence où il avait été tué et des affrontements avec la police ont suivi. Le magasin alimentaire QT de l’autre côté de la rue a eu ses fenêtres détruites. Il y a eu des cas de pillage du QT et un magasin de beauté. Pendant la journée, plusieurs centaines de manifestants ont bloqué une autoroute.

Lorsque nous sommes allés à l’endroit où Antonio Martin avait été abattu par la police, beaucoup de gens étaient dans la rue, s’affrontant avec rage à la police à propos du meurtre d’une personne. Ca rappelait les nuits dans les rues de Ferguson, mais ça n’a duré que deux nuits.

Même avec les tentatives des médias et de la police de justifier à la fois la mort de Vonderrit et celle d’Antonio pour empêcher la sympathie du public, les gens ne sont pas descendus dans la rue et n’ont pas riposté à leurs morts aux mains de la police.

Le 21 janvier, Isaac Holmes, âgé de 19 ans, a été tué par la police dans le nord de Saint-Louis. Certains d’entre nous sont allés à l’endroit où la fusillade a eu lieu ce soir-là, mais sont partis car personne d’autre ne s’est montré. Dans le journal du lendemain, la police a justifié les tirs en soulignant qu’Issac était un criminel et en insinuant qu’il méritait de mourir.

Comme il y a toujours beaucoup de facteurs en jeu, l’absence d’un appel à l’égard de son innocence dans le cas d’Isaac Holmes peut avoir influencé le fait que les gens ne se sont pas rassemblés dans les rues, furieux d’un énième assassinat policier. Le lendemain de sa mort, une veillée de la famille et des amis a eu lieu là où il a été tué.

Certaines personnes se sont réunies à l’endroit où LeDarius Williams a été tué, mais l’élan n’a pas continué dans la nuit, comme cela a été fait dans le cas d’Antonio Martin. Les médias ont représenté Antonio Martin comme portant une arme à feu, essayant de signaler au public que sa mort ne méritait pas de sympathie. Et pourtant, les gens étaient dans les rues durant deux nuits consécutives avant que ça baisse en intensité.

Les raisons pour lesquelles les gens se rassemblent et manifestent sont diverses et nombreuses. Certaines personnes manifestent contre la brutalité policière. D’autres protestent parce qu’ils ont le sentiment qu’une injustice a été commise. D’autres répondent parce qu’ils voient le racisme généralisé comme problème. Beaucoup d’entre nous se battent contre l’existence même de la police et la façon dont fonctionne l’ensemble de cette société. Mais quels que soient les problèmes que rencontrent les gens concernant la façon dont les choses se passent, la perception de l’innocence peut largement influer sur leur participation à une lutte pour changer le fait que la police puisse continuer à tuer des gens. Parce que la loi n’a pas et n’a jamais servi nos intérêts, nous devons refuser de restreindre notre résistance aux appels à « l’innocence » dans le seul cadre de la loi.

Lorsque, par exemple, les hommes et les femmes noirs non armés sont tués, beaucoup de gens sont à juste titre bouleversés. Nous l’avons vu dans le cas de la mort de Trayvon Martin. Toutefois, la situation peut parfois être plus complexe pour les gens de manifester publiquement ou riposter lorsque la personne tuée avait une arme ou était soi-disant un «criminel» car cela remettrait en question de nombreux aspects sur la façon dont fonctionne notre société dans son ensemble. Quand les gens voient des hommes et des femmes noirs non armés et tués par la police, ils peuvent par exemple plus facilement pointer le racisme général de la situation. Ils peuvent également plus facilement sympathiser avec la personne qui est décédée. Mais lorsque la police tuent quelqu’un qui est noir, pauvre, et armé, ça nécessite soit l’expérience d’être frappé par la police toute sa vie ou la capacité de regarder intégralement la façon dont cette société fonctionne afin de se soulever et de se battre.

Le système existe pour protéger les riches et assurer leur sécurité. Le système, l’Etat policier, n’est pas brisé. Il travaille comme il a été conçu pour fonctionner et en laissant incontestablement d’innombrables personnes tuées. Il semble important de prolonger la conversation autour de la perte de la vie d' »innocent » vers la nécessité de résister à chaque fois qu’un être humain est tué par la police.

Il semble également important de réfléchir à propos des conditions qui laissent d’innombrables jeunes noirs avec apparemment rien à perdre. La pression sociale pesant sur l’homme et le besoin réel de gagner de l’argent sont des facteurs à prendre en compte dans l’équation. Dans une certaine mesure, il y a aussi l’insouciance de la jeunesse en jeu. Pour beaucoup, cependant, la nécessité de survivre dans cette société implique le «crime» et les gens ne devraient pas être blâmés pour avoir tenté de se défendre contre la police ou d’essayer de s’extirper du mode d’existence dans cette société capitaliste.

Nous voyons quelque chose de digne d’affirmation dans le refus d’Issac Holmes et d’autres comme lui de se rendre tranquillement, mais nous reconnaissons aussi que tenter de résister aux flics en tant qu’individu isolé vous conduira probablement à être tué par balle. Sans la présence d’une force collective [1], les individus n’ont d’autre moyen de se défendre que de prendre les choses en mains, ce qui se termine malheureusement et inévitablement par les morts tragiques de trop nombreux jeunes.

De nombreuses tentatives pour offrir une réponse collective aux problèmes de la société ont surgi des événements qui ont eu lieu à Ferguson. Et pourtant, ces tentatives ont eu tendance à aliéner ou à exclure, souvent physiquement, beaucoup de gens les plus combatifs parmi nous. Il est difficile de savoir comment se retrouver, ceux d’entre nous qui ont partagé de nombreux moments de rage incontrôlable au cours des six derniers mois. Il est encore plus difficile de discuter de la façon dont nous pourrions continuer ensemble. Et pourtant, nous n’avons pas renoncé à la possibilité que nous pourrions nous retrouver à nouveau, ensemble face à nos ennemis et concrétisant notre pouvoir collectif. Avec un peu de chance, ce sera seulement un des nombreux débuts.

Traduit de l’anglais d’Anti-State Saint-Louis, 9 février 2015

**************************************************************************************

Petite chronologie des meurtres policiers aux Etats-Unis qui ne sont pas restés sans réponse :

Los Angeles, CA: 1992 – Après l’acquittement de quatre policiers à la suite de l’agression et de l’usage excessif de la force pour le passage à tabac de Rodney King à South Central, Los Angeles explose en six jours d’émeutes. Les résidents de Los Angeles combattent la police, pillent et brûlent les magasins, avec des dommages estimés à plus d’un milliard de dollars. Les émeutes s’étendent à beaucoup d’autres villes américaines. Les émeutes à Los Angeles se termine après que la Garde nationale et les Marines soient appelés.

Cincinnati, OH: 2001 – Le meurtre policier d’un jeune noir de 19 ans suscite cinq jours d’émeutes et de désordre dans le centre-ville de Cincinnati. Les tensions étaient déjà élevés avant la fusillade, après une série d’incidents de brutalité et de profilage raciale par la police de Cincinnati. Les manifestations tournent rapidement contre la police, car les gens s’attaquent à un poste de police dans le quartier de la fusillade. Les trois prochaines nuits voient des pillages et des incendies criminels dans divers quartiers de la ville. Les émeutes se sont arrêtées définitivement après qu’un couvre-feu dans toute la ville fut mis en vigueur. Cette révolte est la plus grande agitation que les États-Unis aient connu depuis les émeutes de Rodney King.

Oakland, CA: 1er Janvier 2009 – La police des transports de la Bay Area tue par balle Oscar Grant, âgé de 23 ans lorsqu’il est allongé sur le sol d’une station de transport en commun. La police essaie rapidement de dissimuler l’exécution, en prenant les téléphones avec des images de la fusillade et commence à formuler un mensonge pour excuser les coups de feu. Le 7 janvier, aucune charge n’a été retenue contre l’officier. Une manifestation est appelée le même jour à la station BART où Grant a été assassiné. Lorsque la manifestation se termine, beaucoup sont laissés insatisfaits par les promesses d’une future enquête, et descendent dans la rue. Cette même nuit, des voitures de police sont détruites, des commerces pillés et des voitures incendiées. Les gens se révoltent de nouveau après que l’officier de police soit accusé « d’homicide involontaire » quelques mois plus tard.

Seattle, WA: de septembre 2010 à mars 2011 – Le 30 août, le flic de Seattle Ian D. Birk tue par balle John Williams, un homme de 50 ans d’origine amérindienne, suscitant l’indignation générale à Seattle. Au cours de la semaine suivante, dans les environs de Seattle, la police tue quatre personnes de plus, s’ajoutant à la colère. Durant les jours suivant les meurtres, des protestations et manifestations sont organisées contre la police. Au lieu de tourner court, manifestations et attaques durent pendant des mois, continuant jusqu’en mars 2011.

San Francisco, CA: juillet 2011 – La police MUNI (le système local de transport en commun) de San Francisco tue par balle un jeune de 19 ans, Kenneth Harding, pour avoir fraudé. Rapidement, les gens se rassemblent autour du lieu bouleversés par le racisme flagrant et écoeurés de voir valoriser l’argent sur la vie d’un jeune homme. Le lendemain, une manifestation a lieu dans le quartier de Mission. 150 personnes défilent dans le secteur en attaquant un poste de police local et des banques.

Protesters march in Oakland vandalize after George Zimmerman trial not guilty verdictNationwide: février 2012 – Trayvon Martin, un jeune noir de 17 ans, originaire de Miami Gardens, en Floride, est abattu par George Zimmerman, un vigile de sécurité de quartier à Sanford en Floride. Au moment des coups de feu, Zimmerman n’est pas accusé par la police de Sanford, qui disent qu’il n’y avait aucune preuve pour réfuter son allégation de légitime défense et que la loi de Floride « Stand Your Ground » interdit d’arrêter ou d’accuser les agents de la force publique. Immédiatement après sa mort, de nombreuses villes à travers le pays organisent des « marches à capuches » et manifestent en réponse à l’assassinat. En juillet 2013, Zimmerman est finalement inculpé et jugé pour la mort de Martin. Un jury l’acquitte de l’assassinat au deuxième degré et d’homicide involontaire. La réponse à l’acquittement est immédiat avec des manifestations dans des dizaines de villes. Dans les villes où le calme avait une fois prévalu, la colère contre le verdict se conclut dans la violence généralisée contre la police. St Louis, Oakland, et Los Angeles sont parmi les villes qui voient une brève agitation après le verdict. Beaucoup d’autres villes telles que New York, Chicago et Seattle voient de grandes manifestations en réponse au verdict; des lycéens et étudiants se mettent en grève et des organisations communautaires font des veillées.

protesters march vandalize after not guilty verdict in George Zimmerman trial Oakland

Anaheim, CA : juillet 2012 – La police tue par balle Manuel Diaz en fuite tandis qu’elle s’approchait de lui. Le cousin de Manuel, âgé de 16 ans, explique qu’il a couru car il « n’a jamais aimé les flics parce que tout ce qu’ils font c’est harceler et arrêter n’importe qui ». Les gens descendent dans la rue en brûlant des poubelles et jetant des pierres sur les flics tandis que la police répond par des chiens d’attaque et des tirs de flashball.

Flatbush, Brooklyn (New-York) : mars 2013 – La police tire et tue Kimani Gray, 16 ans. Le porte-parole de la police commence rapidement à alimenter les mensonges habituels dans la presse, comme quoi il était membre d’un gang, et comment une arme à feu a été récupérée sur les lieux, et comment à leur arrivée, il s’est allongé de manière suspecte sur le sol. Pour quelqu’un qui n’a jamais vécu la violence de la police, c’est facile de lire à travers ces mensonges. Deux nuits plus tard, les gens organisent un rassemblement pour protester contre l’assassinat. Les organisateurs appellent au calme tandis que la nuit tombe, la colère et la frustration éclatent en batailles de rue pendant des heures.

dur6Durham, NC: de novembre 2013 à janvier 2014 – Le 19 novembre, Jesus « Chuey » Huerta 17 ans, est arrêté et reçoit une balle dans le dos alors qu’il est à l’arrière d’une voiture de police. Durant les mois suivants, des amis, membres de la famille et d’autres qui ressentaient de la tristesse, de la frustration et de la colère à la suite d’un énième meurtre policier, se sont rassemblés dans la rue pour exprimer leur rage. Le premier cycle de manifs se termine par l’attaque d’un poste de police, la deuxième se finit en affrontement avec la police après qu’elle a attaqué une veillée avec des chiens et du gaz lacrymo. On voit encore des graffitis dans les rues de Durham refusant de laisser disparaître la mémoire de « Chuey » et la réponse à ce meurtre.

Albuquerque, NM: mars 2014 – des militants ont mis en ligne des images montrant des tirs mortels de la police sur un homme sans-abri dans les collines du mont Sandia. Après les 23 tirs de la police mortels durant les quatre dernières années, les gens ont « atteint un point de non-retour ». Les manifestants descendent dans la rue en début d’après midi et maintiennent une présence dans les rues jusque tard dans la nuit. Des manifestants jettent des pierres sur la police, attaquent des véhicules de police et lancent des bombes de gaz sur les bureaux de la police. A un moment, un manifestant tire au fusil depuis sa voiture en déclarant qu’il est « prêt pour la guerre ».

albuquerque-police-shootings-2-1024x768

Traduit de la publication anti-carcérale du Missouri ‘Summer in the City‘, sept/oct. 2014, 7-8 pp

Deux textes de ce même numéro ont aussi été traduits sur l’ancien site du chat noir émeutier

Sur la révolte à Ferguson (Missouri) en réponse à l’assassinat de Mike Brown :

Note :
[1] Le concept de masse est souvent repris pour anéantir tout volonté de révolte individuelle. Il faudrait d’après cette théorie subir les flics en silence et attendre la masse. Nous répondons qu’il vaut mieux un individu déterminé qu’une masse de cent suiveurs… Récemment, un homme a choisi de répondre seul aux récents meurtres policiers en flinguant deux keufs dans un quartier de New-York.