Archives mensuelles : février 2015

[Berlin] Attaque d’une banque Santander – 18 février 2015

vitre-cassee1Dans la nuit de mercredi 18 février 2015, nous avons détruit toutes les vitres d’une agence de la banque Santander. Ce n’est que peu de dommages constatés, si nous osons la comparaison avec la force destructrice de cet ordre. Elle existe pour le profit et l’exploitation de tout le vivant.

Nous vivons contre cet ordre. Avec notre élan à l’autodétermination, nous nous y heurtons évidemment. Si un ordre doit nous être imposé avec violence, nous réagissons par l’attaque. L’opération Pandora, qui a été menée par l’Etat, nous montre une nouvelle fois que nous ne sommes pas seuls, car notre attitude reste un danger. Cet Etat peut bien court-circuiter des attaques isolées, pour cette raison il essaie de nous limiter à ça.  Par l’obligation de travailler, les régulations de notre quotidien, des impôts et de tout ce qui transforme les gens en citoyens et flics.

Ce que montre l’opération Pandora, c’est notre capacité et notre courage pour la lutte organisée. Ils voulaient nous intimider, mais nous savons d’ores et déjà que cela n’a pas été réussi mais l’attaque a été repoussée. Même si les personnes emprisonnées* continuent de souffrir et les frais des poursuites sont très lourds, nous sommes loin d’être morts !

N’oublions pas que nous sommes de ceux qui pouvons attaquer à chaque fois que c’est favorable ! Les nombreuses actions de Destroika le prouvent, se poursuivront et seront menées à Francfort.

Détruisons la BCE !

Détruisons le pouvoir !

Traduit de linksunten, 19/02/2015

NdT:

* Le 30 janvier dans la nuit, les 7 compagnons et compagnonnes qui étaient encore en prison dans le cadre de l’Opération Pandora ont été remis-es en liberté surveillée.

[Espagne] Sabotages en solidarité avec les prisonniers en lutte

Quelques communiqués d’attaques en solidarité avec des prisonniers en lutte actuellement en Espagne …

A 57 ans, José Antúnez Becerra a passé plus de 40 ans de sa vie derrière les barreaux. Il a participé à de nombreuses luttes et révoltes à l’intérieur (déjà à l’époque de la Copel) et a été condamné à 13 ans supplémentaires pour avoir participé à la mutinerie de Cuatro Camins de 2004. Après une première grève de la faim l’année dernière au terme de laquelle il n’a rien obtenu, il a décidé le 23 janvier 2015 de se lancer dans une grève de la faim illimitée jusqu’à sa libération.

Javier Guerrero Carvajal, est en grève de la faim depuis le 11 décembre 2014 et revendique le respect du Règlement Pénitentiaire et des droits de l’Homme dans la prison de A Lama. Depuis le 5 janvier, il se trouve à l’Hôpital de Pontevedra en raison de son état de santé.

Après plus de 20 ans passés dans les geôles espagnoles, Xavier Corporales devrait sortir le 14 avril 2015. Le 2 janvier 2015, il s’est mis en grève de la faim pour la fin des FIES (prisons dans les prisons), la libération des prisonnier-es atteint-es de maladies incurables, contre l’absence de soins dans les taules. A cause de problèmes santé, il a dû arrêter après 20 jours.

Depuis le mois de janvier la solidarité avec ces trois prisonniers s’est manifesté de multiples manières dans différents endroits d’Espagne : tags, banderoles, tchatches rassemblements …

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Pays Basque : Un distributeur de billets saboté à Altsasu

Nous soutenons la lutte des prisonniers en grève de la faim José Antúnez Becerra, Xavier Corporales Berruecos et Javi Guerrero.

C’est pourquoi le 8 février nous avons saboté le DAB de la banque Santander de Altsasu (Na) euskal herria, pour être liée avec l’exploitation des prisonniers et prisonnières dans l’état espagnol. Il n’y a pas besoin de grands moyens matériels, un marteau et un peu de détermination suffisent.

Liberté pour les compagnons tout de suite.
Mort à l’État et vive l’anarchie

[Traduit de l’espagnol de contrainfo, 9 February 2015)


Madrid : 113 DAB rendus inutilisables

Action solidaire avec les trois prisonniers en grève de la faim, jose antunez, xabier corporales y javier guerrero.

Avec cette action nous avons essayé de rompre, ne serait-ce que pour un instant, le flux de l’argent, le consumérisme normal de cette société lobotomisée et automate.

Tandis que les puissants continuent à profiter de leurs vies de luxe et de privilège, d’où ils dirigent la prison à ciel ouvert dans laquelle nous vivons, nous, nous sommes constamment surveillés par les caméras, les portables, les réseaux sociaux …. chaque pas que nous faisons est enregistré, gravé, emmagasiné sur la rétine de l’œil qui voit tout, surveillant en quête de suspects, de rebelles, d’immigrés, de pauvres, de toute personne pouvant représenter une menace pour leur statu-quo, leur sont réservées la misère, la souffrance, les grilles et la mort.

Mais nous ne leur rendrons pas la tâche facile, car tandis qu’ils serrent la corde autour du cou, nous apprenons quant à nous à défaire les nœuds, encore et encore, jusqu’à ce que tombe le dernier des murs, jusqu’à ce que tombe le dernier de ces assassins suceurs de sang, jusqu’à ce que, les uns après les autres, ils disparaissent de la face du monde et qu’il n’y ait plus trace d’exploitation, de misère et de domination, jusqu’à ce que nous soyons toutes et tous libres,la lutte est le seul chemin.

Nous voulons souhaiter bon retour à la maison aux compagnon-nes récemment remis-es en liberté de l’opération Pandora, et envoyer une accolade solidaire chaleureuse aux compagnon-nes emprisonnée-es Monica, Francisco, Gabriel ainsi qu’à tou-tes les rebelles séquestré-es par les Etats, où qu’ils se trouvent.

Que la révolte s’étende !

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone, 13 feb 2015)

Repris des brèves du désordre

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Sabotage au nord de la Galice en solidarité avec les prisonniers en lutte

juNous sommes solidaires des luttes de prisonniers en grève de la faim: José Antúnez Becerra, Javier Guerrero et Xabier Corporales, ainsi que Roberto C. Fernández Pardiñas, prisonnier libertaire en lutte, et tous ceux qui sont enfermés et privés de liberté.

Et donc, depuis la mi-janvier, nous avons commencé à saboter les pneus de voitures de luxe et des services de transport collaborateurs du système au nord de la Galice.

C’est un type d’action de sabotage, que nous encourageons à propager et à réaliser. Comme d’innombrables attaques contre toute représentation du pouvoir et de la domination.

Nous voulons rompre avec l’ordre établi, nous voulons vivre nos vies en liberté, et nous sommes contre toute autorité qui nie notre libre développement.

Nous sommes contre les hiérarchies et ce système de domination qui nous soumet à une pensée, uniforme basée sur une attitude prédéterminée et nie le fait de penser par nous-mêmes, pour soi-même. Il nous a menti en nous faisant croire que les idées et les actions sont séparées de la vie, à obéir pour ne pas souffrir et à tout ce que cette civilisation techno-industrielle nous a condamné, à vivre comme des misérables.

Nous croyons que la lutte doit passer des simples mots aux actes. Par là, nous percevons la vie comme la nécessité d’agir selon nos pensées acrates pleine de vengeance, sans attendre le moment de la révolution sociale. Nous l’avons déjà commencé.

Pour la propagation de la rage !
Mort à l’Etat et vive l’anarchie !

Association libre et informelle de sauvages

17 février 2015

[Besançon] Révolte incendiaire à Planoise – 16 février 2015

La voix des flics annonce l’envoi d’une trentaine de CRS sur le quartier de Planoise à partir de ce mercredi 18 février 2015.

Besançon : trois incendies la nuit dernière dans le quartier Planoise

En moins de deux heures, les pompiers sont intervenus successivement pour un feu de container avenue de Bruxelles, l’incendie d’un car de tourisme italien de 55 places rue de Cologne et deux voitures incendiées rue Bertrand Russell.

buscrame

Lors de la première intervention peu après 21H00, leur engin a été l’objet de jets de pierre, aucun pompier n’a été blessé. Des pompiers qui sont intervenus à chaque reprise sous protection policière. Un véhicule de police a également été endommagé. Selon le Directeur Départemental de la Sécurité Publique, Benoît Desferet, les jets de projectiles et l’incendie du car proviendraient des agissements d’une seule et même bande de 15 à 20 jeunes : aucune interpellation n’a eu lieu la nuit dernière, une enquête est en cours et elle est menée par le commissariat de police de Besançon.

De son côté, le préfet du Doubs a annoncé que la présence policière sera renforcée dès ce mardi soir dans le quartier Planoise et que des CRS sont attendus dans les jours prochains. 8 ASVP de la ville de Besançon vont être majoritairement appelés à patrouiller dans les quartiers sensibles. Quant au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, il promet l’embauche de 25 policiers supplémentaires dans les prochaines années.

Leur presse – france3 franche-comté, 17/02/2015 à 15h21

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Besançon : des poubelles, des voitures et un bus incendiés à Planoise

Il y a longtemps que le quartier de Planoise n’avait pas connu de tels débordements. Les sapeurs-pompiers sont intervenus à trois reprises dans la soirée de lundi pour des feux de containers et de véhicules. Ils ont également été pris à partie sur le premier ce qui a entraîné par la suite une protection policière pour les deux suivantes dans le quartier. A 21 heures, deux containers à poubelles oint été incendiés, rue de Bruxelles et à leur arrivée les pompiers ont essuyé un jet de caillou qui a fendu le pare-brise de leur camion. A 21 h 30, c’est un bus de 55 places qui a été brûlé rue de Cologne. Enfin, peu avant 23 heures, deux voitures ont fait les frais de cette soirée incendiaire rue Bertrand Russel. Ces événements ont-ils un lien entre eux et sont-ils motivés en représailles de la condamnation de deux dealers de Planoise, l’après-midi même, par lie tribunal correctionnel de Besançon ou leur succession n’est-elle que le fruit du hasard ? C’est la question à laquelle les policiers vont s’efforcer de répondre.

 Leur presse – l’est répugnant.fr, 17/02/2015 à 08h35

[Münich] Brèves d’agitation anticarcérale autour de la prison de Stadelheim – Janvier / Février 2015

FurEinWeltOhneGrenzenUndKnasteDans la nuit du 12 février 2015, il y a eu un peu d’ambiance devant la prison pour hommes de Stadelheim.

A l’aide d’extincteur, de fumi et d’une barricade de poubelles, les deux extrémités de la rue ont été bloquées. Des feux d’artifice ont été allumés au-dessus du mur, et l’inscription d’environ 15 mètres de long « Liberté pour tous » a été placé sur le mur juste sous les yeux des gardiens du mirador.

Sans arrestation, la meute a disparu en laissant un peu de bordel dans les rues.

Traduit de l’allemand de linksunten, 14 février 2015

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Mi-janvier 2015, une mystérieuse lettre d’information avec en en-tête le logo de la municipalité münichoise a été affichée à l’entrée des bâtiments publics et des habitations aux alentours de la prison de Stadelheim, à Giesing.

Cette lettre indique qu’entre le 1er octobre 2014 et le 1er mars 2015, les services municipaux de la ville de Münich mèneront auprès des habitants des analyses radiophoniques et des collectes de données de mobiles dans un périmètre d’un kilomètre autour de la prison.

La mairie n’a pas tardé à réagir par l’intermédiaire de la presse, en tentant de « rassurer » la population que cette fameuse lettre était une fausse. Pas sûrs que les habitants du quartier soient vraiment rassurer, car le pouvoir tente chaque jour d’accroître et d’améliorer le contrôle (à l’extérieur comme à l’intérieur) et la répression sur la population. Courant 2015 sont prévues un nouveau palais de justice à Leonrodplatz, ainsi qu’une nouvelle salle de tribunal de haute-sécurité dans l’enceinte de cette gigantesque prison de Stadelheim.

Traduit librement de la presse allemande, 15/01/2015

NdT:

* quartier situé au sud-est de la ville de Münich. Il abrite l’une des plus anciennes et plus grandes prisons d’Allemagne: Mise en service à partir de 1894, la prison de Stadelheim s’étend sur près de 14ha et enferme plus de 1500 détenus.

[Mexique] Lettre d’Amélie et Fallon (5E3) à propos d’une initiative de solidarité (14 février 2015)

Prisons mexicaines :

Communiqué d’Amelie Pelletier et Fallon Poisson (14/02/2015)

banda5e-212x300Le 14 février un événement va avoir lieu dans le Museo de la memoria indómita avec pour objectif de récolter de l’argent pour les prisonnier-es politiques et anarchistes.

Étant en prison, l’information que nous avons sur cet événement est minime.

Nous ne savons pas qui l’organise, mais nous savons nos noms apparaissent sur la liste des prisonnier-es pour lesquel-les il est prévu.

Nous souhaiterions expliquer qu’il nous semble étrange que des personnes que nous ne connaissons pas et avec lesquelles nous n’avons pas d’affinités utilisent nos noms sans nous prévenir. Ce n’est pas parce que nous sommes en prison que nous n’avons pas de voix. Ces cérémonies de solidarité où sont mélangé-es tou-tes les prisonnier-es nous font penser à une récupération aveugle de personnes emprisonné-es. Qu’elles soient “Politiques” ou “Anarchistes”. Depuis le début, nous sommes restées fermes sur nos positions et dans nos ruptures. Il nous semble très bizarre de voir nos noms à côté de ceux de Brian Reyes, Jacqueline Santana* et de Jamspa** dans un évènement public de solidarité. Leur intention est peut-être de construire des relations entre différentes bandes. Nous le comprenons, mais nous savons aussi que cette absence de relations a des raisons. Certaines méthodes et intentions sont bien différentes et il y a des ruptures probablement irréconciliables.

Pour nous, le sentiment d’affinité est primordial dans la lutte que nous menons. Nous ne nous considérons pas comme des “Prisonnier-es Politiques » et n’attaquons pas les institutions du pouvoir afin d’améliorer cette société.

D’ailleurs, à l’intérieur de la prison nous avons des relations avec toute sorte de personnes, avec lesquelles nous ne partageons pas nécessairement des “affinités de lutte”. Des personnes qui ne s’occupent pas de “politique”, qui pour la plupart croient en dieu, et qui n’ont jamais été à l’école. Avec elles nous construisons aussi des forces et nous vivons de multiples moments de subversion de l’ordre existant. Il serait ridicule de nous organiser uniquement avec celles et ceux qui se revendiquent “Prisonnier-es Politiques”. La majorité des prisonnier-es politiques ne nous sont pas sympathiques et de fait la plupart des anarchistes non plus. L’histoire drôle, c’est de partir de là, avec l’énergie qu’il y a. Si nous faisons rupture avec le groupe qui organise cet événement, cela ne signifie pas que nous coupons avec tout le monde. Nous faisons rupture avec ceux qui se revendiquent de tendance autoritaire, partidaire ou gauchiste. De plus nous avons appris que l’événement va avoir lieu dans le Museo de la memoria indómita, Institution d’État.

Nous ne souhaitons pas de médiation avec l’État.

Ceci dit, nous n’avons d’affinités avec aucune des personnes mentionnées -sauf Carlos-, pas plus qu’avec celles qui organisent l’événement. Elles ne prennent pas en considération les ruptures existantes, mais ne font que reproduire le “prisonniérisme”. Nous ne voulons pas être récupéré-es. Qu’ils fassent leurs événements de solidarité, mais sans nos noms. Ceux qui nous soutiennent savent pourquoi et ont des affinités avec nous.

La meilleure Solidarité est toujours l’Attaque.
Pour la Destruction Totale de l’Existant.
Feu à la Civilisation.
Jusqu’à l’infini et au delà.

Fallon et Amelie
Reclusorio de Santa Marta, México DF

NdT

* Etudiants arrêtés suite aux manifestations pour les 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa. On notera qu’à Paris également, un « repas solidaire » mêlant tout le monde ( » prisonniers adhérents à la sexta zapatiste, les anarchistes incarcéré-e-s à Mexico et les étudiant-e-s arrêté-e-s suite aux dernières manifestations pour Ayotzinapa – Mexique ») est organisé le 28 février (au CICP), sachant qu’une partie de l’argent ira « aux comités locaux de soutien aux prisonnier-e-s de la sexta ».

** Jesse Alejandro Montaño Sánchez, dit Jamspa sur les médias sociaux, a été condamné à 7 ans et 7 mois de prison le 12 janvier 2015 pour « outrages à l’autorité ». Le 12 juin 2014, il avait exhibé du haut d’une structure métallique qui accueillait un écran géant lors d’un match du mondial de foot, une pancarte exigeant la liberté des prisonniers politiques & Fifa go home. C’est un activiste qui crée des coups médiatiques en escaladant depuis 2012 des structures et monuments afin d’exhiber devant les caméras des « messages politiques ».

[Traduit de l’espagnol de contrainfo par brèves du désordre, 15 February 2015)

Lire / télécharger la brochure ‘Face à face avec l’ennemi’

[Missouri, USA] Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

LeDarius Williams a été tué par balle par la police de Saint-Louis mardi après-midi 3 février 2015. Peu de temps après, une soixantaine de personnes s’est rassemblée dans le quartier où les coups de feu ont été tirés. Sa mère en pleurs a crié: « Les gens doivent se soulever. Cette merde va juste continuer à arriver ». La foule s’est dispersée après quelques heures. Comme d’habitude, le lendemain, un article de la presse a rapporté l’histoire et a justifié sa mort.

LeDarius-Williams

LeDarius Williams est la cinquième personne à être abattu par la police à Saint-Louis et ses environs à la suite de l’agitation de ce mois d’août à Ferguson pour la mort de Mike Brown. Il y a eu des cas où les gens ont bien résisté contre les tirs de la police, et il y a aussi eu des cas avec peu ou aucune réponse. Si nous voulons un mouvement anti-police en quelque sorte pour continuer dans les mois et années à venir, nous devons examiner les facteurs qui font que les gens se reposent sur la normalité de la police qui butent des gens et sur la façon de créer une culture de résistance soutenue. Il semble important de réfléchir sur la façon dont la perception de l’innocence peut oui ou non influencer la réaction de masses de gens.

Dix jours après la mort de Mike Brown, Kajieme Powell a été abattu par la police. Si proche des événements à Ferguson, sa mort a été une surprise choquante lorsque la police a tiré sur lui quand il a crié: «Tirez-moi dessus maintenant ».

Le 8 octobre, Vonderrit Myers Jr. a été tué par la police. Durant quatre jours, il y a eu des nuits de marches où les gens ont brûlé des drapeaux et bloqué des carrefours. Les manifs incluaient aussi localement des blocus de magasins Walmart, l’effondrement d’une collecte de fonds pour un politicien local, le blocage d’une route principale à Ferguson et l’organisation d’une manifestation élaborée durant le match de football dans la nuit d’un lundi.

Puis dans la nuit précédant le réveillon de Noël, Antonio Martin a été abattu par la police. Durant deux nuits, des personnes se sont rassemblées à la station d’essence où il avait été tué et des affrontements avec la police ont suivi. Le magasin alimentaire QT de l’autre côté de la rue a eu ses fenêtres détruites. Il y a eu des cas de pillage du QT et un magasin de beauté. Pendant la journée, plusieurs centaines de manifestants ont bloqué une autoroute.

Lorsque nous sommes allés à l’endroit où Antonio Martin avait été abattu par la police, beaucoup de gens étaient dans la rue, s’affrontant avec rage à la police à propos du meurtre d’une personne. Ca rappelait les nuits dans les rues de Ferguson, mais ça n’a duré que deux nuits.

Même avec les tentatives des médias et de la police de justifier à la fois la mort de Vonderrit et celle d’Antonio pour empêcher la sympathie du public, les gens ne sont pas descendus dans la rue et n’ont pas riposté à leurs morts aux mains de la police.

Le 21 janvier, Isaac Holmes, âgé de 19 ans, a été tué par la police dans le nord de Saint-Louis. Certains d’entre nous sont allés à l’endroit où la fusillade a eu lieu ce soir-là, mais sont partis car personne d’autre ne s’est montré. Dans le journal du lendemain, la police a justifié les tirs en soulignant qu’Issac était un criminel et en insinuant qu’il méritait de mourir.

Comme il y a toujours beaucoup de facteurs en jeu, l’absence d’un appel à l’égard de son innocence dans le cas d’Isaac Holmes peut avoir influencé le fait que les gens ne se sont pas rassemblés dans les rues, furieux d’un énième assassinat policier. Le lendemain de sa mort, une veillée de la famille et des amis a eu lieu là où il a été tué.

Certaines personnes se sont réunies à l’endroit où LeDarius Williams a été tué, mais l’élan n’a pas continué dans la nuit, comme cela a été fait dans le cas d’Antonio Martin. Les médias ont représenté Antonio Martin comme portant une arme à feu, essayant de signaler au public que sa mort ne méritait pas de sympathie. Et pourtant, les gens étaient dans les rues durant deux nuits consécutives avant que ça baisse en intensité.

Les raisons pour lesquelles les gens se rassemblent et manifestent sont diverses et nombreuses. Certaines personnes manifestent contre la brutalité policière. D’autres protestent parce qu’ils ont le sentiment qu’une injustice a été commise. D’autres répondent parce qu’ils voient le racisme généralisé comme problème. Beaucoup d’entre nous se battent contre l’existence même de la police et la façon dont fonctionne l’ensemble de cette société. Mais quels que soient les problèmes que rencontrent les gens concernant la façon dont les choses se passent, la perception de l’innocence peut largement influer sur leur participation à une lutte pour changer le fait que la police puisse continuer à tuer des gens. Parce que la loi n’a pas et n’a jamais servi nos intérêts, nous devons refuser de restreindre notre résistance aux appels à « l’innocence » dans le seul cadre de la loi.

Lorsque, par exemple, les hommes et les femmes noirs non armés sont tués, beaucoup de gens sont à juste titre bouleversés. Nous l’avons vu dans le cas de la mort de Trayvon Martin. Toutefois, la situation peut parfois être plus complexe pour les gens de manifester publiquement ou riposter lorsque la personne tuée avait une arme ou était soi-disant un «criminel» car cela remettrait en question de nombreux aspects sur la façon dont fonctionne notre société dans son ensemble. Quand les gens voient des hommes et des femmes noirs non armés et tués par la police, ils peuvent par exemple plus facilement pointer le racisme général de la situation. Ils peuvent également plus facilement sympathiser avec la personne qui est décédée. Mais lorsque la police tuent quelqu’un qui est noir, pauvre, et armé, ça nécessite soit l’expérience d’être frappé par la police toute sa vie ou la capacité de regarder intégralement la façon dont cette société fonctionne afin de se soulever et de se battre.

Le système existe pour protéger les riches et assurer leur sécurité. Le système, l’Etat policier, n’est pas brisé. Il travaille comme il a été conçu pour fonctionner et en laissant incontestablement d’innombrables personnes tuées. Il semble important de prolonger la conversation autour de la perte de la vie d' »innocent » vers la nécessité de résister à chaque fois qu’un être humain est tué par la police.

Il semble également important de réfléchir à propos des conditions qui laissent d’innombrables jeunes noirs avec apparemment rien à perdre. La pression sociale pesant sur l’homme et le besoin réel de gagner de l’argent sont des facteurs à prendre en compte dans l’équation. Dans une certaine mesure, il y a aussi l’insouciance de la jeunesse en jeu. Pour beaucoup, cependant, la nécessité de survivre dans cette société implique le «crime» et les gens ne devraient pas être blâmés pour avoir tenté de se défendre contre la police ou d’essayer de s’extirper du mode d’existence dans cette société capitaliste.

Nous voyons quelque chose de digne d’affirmation dans le refus d’Issac Holmes et d’autres comme lui de se rendre tranquillement, mais nous reconnaissons aussi que tenter de résister aux flics en tant qu’individu isolé vous conduira probablement à être tué par balle. Sans la présence d’une force collective [1], les individus n’ont d’autre moyen de se défendre que de prendre les choses en mains, ce qui se termine malheureusement et inévitablement par les morts tragiques de trop nombreux jeunes.

De nombreuses tentatives pour offrir une réponse collective aux problèmes de la société ont surgi des événements qui ont eu lieu à Ferguson. Et pourtant, ces tentatives ont eu tendance à aliéner ou à exclure, souvent physiquement, beaucoup de gens les plus combatifs parmi nous. Il est difficile de savoir comment se retrouver, ceux d’entre nous qui ont partagé de nombreux moments de rage incontrôlable au cours des six derniers mois. Il est encore plus difficile de discuter de la façon dont nous pourrions continuer ensemble. Et pourtant, nous n’avons pas renoncé à la possibilité que nous pourrions nous retrouver à nouveau, ensemble face à nos ennemis et concrétisant notre pouvoir collectif. Avec un peu de chance, ce sera seulement un des nombreux débuts.

Traduit de l’anglais d’Anti-State Saint-Louis, 9 février 2015

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Petite chronologie des meurtres policiers aux Etats-Unis qui ne sont pas restés sans réponse :

Los Angeles, CA: 1992 – Après l’acquittement de quatre policiers à la suite de l’agression et de l’usage excessif de la force pour le passage à tabac de Rodney King à South Central, Los Angeles explose en six jours d’émeutes. Les résidents de Los Angeles combattent la police, pillent et brûlent les magasins, avec des dommages estimés à plus d’un milliard de dollars. Les émeutes s’étendent à beaucoup d’autres villes américaines. Les émeutes à Los Angeles se termine après que la Garde nationale et les Marines soient appelés.

Cincinnati, OH: 2001 – Le meurtre policier d’un jeune noir de 19 ans suscite cinq jours d’émeutes et de désordre dans le centre-ville de Cincinnati. Les tensions étaient déjà élevés avant la fusillade, après une série d’incidents de brutalité et de profilage raciale par la police de Cincinnati. Les manifestations tournent rapidement contre la police, car les gens s’attaquent à un poste de police dans le quartier de la fusillade. Les trois prochaines nuits voient des pillages et des incendies criminels dans divers quartiers de la ville. Les émeutes se sont arrêtées définitivement après qu’un couvre-feu dans toute la ville fut mis en vigueur. Cette révolte est la plus grande agitation que les États-Unis aient connu depuis les émeutes de Rodney King.

Oakland, CA: 1er Janvier 2009 – La police des transports de la Bay Area tue par balle Oscar Grant, âgé de 23 ans lorsqu’il est allongé sur le sol d’une station de transport en commun. La police essaie rapidement de dissimuler l’exécution, en prenant les téléphones avec des images de la fusillade et commence à formuler un mensonge pour excuser les coups de feu. Le 7 janvier, aucune charge n’a été retenue contre l’officier. Une manifestation est appelée le même jour à la station BART où Grant a été assassiné. Lorsque la manifestation se termine, beaucoup sont laissés insatisfaits par les promesses d’une future enquête, et descendent dans la rue. Cette même nuit, des voitures de police sont détruites, des commerces pillés et des voitures incendiées. Les gens se révoltent de nouveau après que l’officier de police soit accusé « d’homicide involontaire » quelques mois plus tard.

Seattle, WA: de septembre 2010 à mars 2011 – Le 30 août, le flic de Seattle Ian D. Birk tue par balle John Williams, un homme de 50 ans d’origine amérindienne, suscitant l’indignation générale à Seattle. Au cours de la semaine suivante, dans les environs de Seattle, la police tue quatre personnes de plus, s’ajoutant à la colère. Durant les jours suivant les meurtres, des protestations et manifestations sont organisées contre la police. Au lieu de tourner court, manifestations et attaques durent pendant des mois, continuant jusqu’en mars 2011.

San Francisco, CA: juillet 2011 – La police MUNI (le système local de transport en commun) de San Francisco tue par balle un jeune de 19 ans, Kenneth Harding, pour avoir fraudé. Rapidement, les gens se rassemblent autour du lieu bouleversés par le racisme flagrant et écoeurés de voir valoriser l’argent sur la vie d’un jeune homme. Le lendemain, une manifestation a lieu dans le quartier de Mission. 150 personnes défilent dans le secteur en attaquant un poste de police local et des banques.

Protesters march in Oakland vandalize after George Zimmerman trial not guilty verdictNationwide: février 2012 – Trayvon Martin, un jeune noir de 17 ans, originaire de Miami Gardens, en Floride, est abattu par George Zimmerman, un vigile de sécurité de quartier à Sanford en Floride. Au moment des coups de feu, Zimmerman n’est pas accusé par la police de Sanford, qui disent qu’il n’y avait aucune preuve pour réfuter son allégation de légitime défense et que la loi de Floride « Stand Your Ground » interdit d’arrêter ou d’accuser les agents de la force publique. Immédiatement après sa mort, de nombreuses villes à travers le pays organisent des « marches à capuches » et manifestent en réponse à l’assassinat. En juillet 2013, Zimmerman est finalement inculpé et jugé pour la mort de Martin. Un jury l’acquitte de l’assassinat au deuxième degré et d’homicide involontaire. La réponse à l’acquittement est immédiat avec des manifestations dans des dizaines de villes. Dans les villes où le calme avait une fois prévalu, la colère contre le verdict se conclut dans la violence généralisée contre la police. St Louis, Oakland, et Los Angeles sont parmi les villes qui voient une brève agitation après le verdict. Beaucoup d’autres villes telles que New York, Chicago et Seattle voient de grandes manifestations en réponse au verdict; des lycéens et étudiants se mettent en grève et des organisations communautaires font des veillées.

protesters march vandalize after not guilty verdict in George Zimmerman trial Oakland

Anaheim, CA : juillet 2012 – La police tue par balle Manuel Diaz en fuite tandis qu’elle s’approchait de lui. Le cousin de Manuel, âgé de 16 ans, explique qu’il a couru car il « n’a jamais aimé les flics parce que tout ce qu’ils font c’est harceler et arrêter n’importe qui ». Les gens descendent dans la rue en brûlant des poubelles et jetant des pierres sur les flics tandis que la police répond par des chiens d’attaque et des tirs de flashball.

Flatbush, Brooklyn (New-York) : mars 2013 – La police tire et tue Kimani Gray, 16 ans. Le porte-parole de la police commence rapidement à alimenter les mensonges habituels dans la presse, comme quoi il était membre d’un gang, et comment une arme à feu a été récupérée sur les lieux, et comment à leur arrivée, il s’est allongé de manière suspecte sur le sol. Pour quelqu’un qui n’a jamais vécu la violence de la police, c’est facile de lire à travers ces mensonges. Deux nuits plus tard, les gens organisent un rassemblement pour protester contre l’assassinat. Les organisateurs appellent au calme tandis que la nuit tombe, la colère et la frustration éclatent en batailles de rue pendant des heures.

dur6Durham, NC: de novembre 2013 à janvier 2014 – Le 19 novembre, Jesus « Chuey » Huerta 17 ans, est arrêté et reçoit une balle dans le dos alors qu’il est à l’arrière d’une voiture de police. Durant les mois suivants, des amis, membres de la famille et d’autres qui ressentaient de la tristesse, de la frustration et de la colère à la suite d’un énième meurtre policier, se sont rassemblés dans la rue pour exprimer leur rage. Le premier cycle de manifs se termine par l’attaque d’un poste de police, la deuxième se finit en affrontement avec la police après qu’elle a attaqué une veillée avec des chiens et du gaz lacrymo. On voit encore des graffitis dans les rues de Durham refusant de laisser disparaître la mémoire de « Chuey » et la réponse à ce meurtre.

Albuquerque, NM: mars 2014 – des militants ont mis en ligne des images montrant des tirs mortels de la police sur un homme sans-abri dans les collines du mont Sandia. Après les 23 tirs de la police mortels durant les quatre dernières années, les gens ont « atteint un point de non-retour ». Les manifestants descendent dans la rue en début d’après midi et maintiennent une présence dans les rues jusque tard dans la nuit. Des manifestants jettent des pierres sur la police, attaquent des véhicules de police et lancent des bombes de gaz sur les bureaux de la police. A un moment, un manifestant tire au fusil depuis sa voiture en déclarant qu’il est « prêt pour la guerre ».

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Traduit de la publication anti-carcérale du Missouri ‘Summer in the City‘, sept/oct. 2014, 7-8 pp

Deux textes de ce même numéro ont aussi été traduits sur l’ancien site du chat noir émeutier

Sur la révolte à Ferguson (Missouri) en réponse à l’assassinat de Mike Brown :

Note :
[1] Le concept de masse est souvent repris pour anéantir tout volonté de révolte individuelle. Il faudrait d’après cette théorie subir les flics en silence et attendre la masse. Nous répondons qu’il vaut mieux un individu déterminé qu’une masse de cent suiveurs… Récemment, un homme a choisi de répondre seul aux récents meurtres policiers en flinguant deux keufs dans un quartier de New-York.

[Belfort] Feu au conseil général… et à une berline en rab’ – 13 février 2015

QUATRE voitures ont été détruites par des incendies dans la nuit de jeudi à vendredi, peu avant 1 h 30, rue Dufay à Belfort.

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À première vue, le feu serait parti d’une fourgonnette appartenant au conseil général, qui était garée contre le tablier du pont Legay. La porte avant gauche a été pliée puis les auteurs ont embrasé l’habitacle. L’incendie a aussi détruit le matériel que contenait le véhicule.

Une berline qui était garée à proximité de la fourgonnette s’est elle aussi embrasée. Les traces laissent supposer qu’elle a également été incendiée. Ce brasier a rendu inutilisable deux autres voitures.

Une enquête est en cours.

Leur presse – l’est républicain, 14/02/2015

[Publication] Lucioles n°21 – février 2015

Lucioles est un bulletin apériodique, on peut y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. On y parle des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde.

« Les lucioles on les voit parce qu’elles volent la nuit. Les insoumis font de la lumière aux yeux de la normalité parce que la société est grise comme la pacification. Le problème, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la nuit. »

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Lire les articles du 21ème numéro de Lucioles

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Ni Dieux ni maîtres, encore et toujours !

another_myth_3_by_coalrye-d75wgdpDepuis ce matin du 7 janvier 2015, où douze personnes sont tombées sous les balles de deux fanatiques religieux ici même, en plein Paris, nous avons pu voir les brebis citoyennes trouver refuge dans l’asile sacré de l’appartenance nationale, et leurs bêlements être exploités par tous les politicards désireux de vendre leur soupe avariée démocrate et/ou sécuritaire. On crie à la défense de la liberté d’expression chère aux citoyens en tous genres. Mais que vaut-elle cette “liberté d’expression” si acclamée, et qu’aucun média ne permet de critiquer ?

Car c’est un pouvoir maintenu comme partout par ses flics en armes et ses tribunaux qui me donne ce droit, or le pouvoir punit et enferme tous ceux qui enfreignent ses lois, du fraudeur à la voleuse, de la prostituée au sans-papiers. Son hypocrisie ne l’élève pas au dessus des autres, il se trouve au même niveau que les partisans de la guerre sainte et il est tout autant notre ennemi. Comme toujours, des droits impliquent des devoirs, notamment celui de respecter des règles sous peine de sanctions. Aussi, je m’en fous de pouvoir m’exprimer si je ne peux pas agir en conséquence, car mes paroles ne sont alors que du vent, tout le monde peut dire ce qu’il veut mais la société continue son chemin comme elle est, dans la soumission passive ou active, éventuellement la dénonciation de principe mais toujours, dans les faits, l’acceptation. Être « libre » de s’exprimer mais enchaîné dans ses actes par les lois des codes pénaux, est-ce être libre ? L’« apologie » et l’« incitation » au terrorisme qui ont entraîné toute une flopée de condamnations montrent encore que le pouvoir peut toujours restreindre la limite des « libertés » qu’il accorde dès qu’il le souhaite. Non, nous ne trouverons pas de liberté dans la paix sociale qu’on tente de nous imposer, mais seulement dans l’accomplissement d’une volonté de vivre sans rien ni personne au dessus de nous, ni sur terre ni au ciel. C’est pour ça que nous ne pleurerons pas plus les trois flics que les trois fanatiques, car tous avaient décidé d’être au service d’un ordre supérieur et autoritaire dont ils croyaient exécuter la volonté, qu’elle prétende découler d’une parole divine ou de la raison d’État (en réalité l’intérêt des puissants régnant sur une partie du bétail humain nommée nation).

Très vite ils étaient des milliers en France et ailleurs à reprendre le fameux : « je suis Charlie » qui répondait au « j’ai tué Charlie ! » lancé juste après le carnage par l’un des tueurs. Mais que veut dire ce slogan au final ? Il s’agit d’un cri de ralliement derrière une République à laquelle on devrait obéir pour qu’en échange elle défende les droits de l’homme, comme la célèbre « liberté d’expression » pour laquelle ces personnes auraient été tuées. Ce slogan est rapidement devenu le symbole de la patrie ayant fait de ses morts des héros, pour lesquels il faudrait observer une minute de silence, la main sur le cœur, dans un sentiment solennel pour lequel nous n’éprouvons, nous, que de l’indifférence. Riches et pauvres, matons et voyous, religieux et athées ont mis de côté leurs différences et se sont attroupés en cortèges serviles pour ne reconnaître que cette effigie, ce mythe qui les fait se croire semblables parce qu’ils vénèrent le même drapeau. Si nous sommes attristés par la mort de ces personnes, elle ne nous touche pas plus que celles des milliers d’anonymes qui périssent loin de nos yeux sous les bombes, par les fusils, aux frontières et dans les prisons des plus grands terroristes au monde qui défilèrent en grande pompe le 11 janvier à Paris, place de la République.

Entre temps il y a aussi eu une prise d’otage dans une épicerie casher au cours de laquelle quatre autres personnes sont mortes. Mais elles, elles n’étaient pas Charlie, ce n’étaient pas des journalistes connus : ce n’étaient que des victimes de plus à rajouter à la liste des atrocités antisémites qui s’allonge depuis des siècles. Le danger des religions est dans leur essence même, dans le principe d’une vérité absolue et aliénante à laquelle on peut tout faire dire. Aussi, pour vaincre celles et ceux qui veulent convertir à coups de kalash, il faudra inciter celles et ceux qui croient en de telles vérités à les remettre en cause car il n’y a rien, dans ce monde ou en dehors, qui puisse nous accorder la liberté. Nous ne voyons pas d’autres manières d’y parvenir que par le combat contre tout ce qui entend nier notre individualité et donner un sens à la vie, contre ceux qui nous font miroiter un paradis en récompense de la soumission et de la résignation.

Nous ne voulons ni la « liberté d’expression » ni la liberté de culte, qui ne sont que des droits accordés par les puissants en échange de notre obéissance. Nous voulons la liberté entière, totale et indivisible. Nous voulons blasphémer contre toute autorité et détruire tous les pouvoirs, qu’ils résident dans les livres sacrés ou aux frontispices des États.

« On nous promet les cieux Nom de Dieu
Pour toute récompense…
Tandis que ces messieurs Nom de Dieu
S’arrondissent la panse Sang Dieu
Nous crevons d’abstinence Nom de Dieu…
Si tu veux être heureux Nom de Dieu
Pends ton propriétaire…
Coupe les curés en deux Nom de Dieu
Fout les églises par terre Sang Dieu
Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… »

(La Chanson du Père Duchesne, 1892.)

lucioles.noblogs.org

[Chili] Arrestation du compagnon anarchiste Diego Rios après 5 ans et 1/2 de cavale – 7 février 2015

Chili : Le compagnon Diego Ríos, en cavale depuis 2009, a été arrêté

afiche-diego-riosAujourd’hui, le 07 février 2015, les raclures de la Police d’Investigation dirigés par ce pourri de Parquet Sud ont réussi à arrêter le compagnon Diego Ríos sur la commune de La Ligua. L’information n’est toujours pas très claire, et on ne sait pas si d’autres compagnon-ne-s ont été arrêté-e-s, ni comment ils l’ont localisé.

Nous rappelons que Diego avait été dénoncé par sa mère le 24 juin 2009 lorsque celle-ci avait découvert du matériel servant à fabriquer des explosifs, en plein contexte d’hystérie répressive suite à la mort de Mauricio Morales.

Depuis cette date Diego a dû vivre en clandestinité pendant plus de 5 ans. Aujourd’hui le compagnon est détenu et restera dans le commissariat de La Ligua jusqu’à demain afin qu’il comparaisse devant le centre d’(in)justice.

Le compagnon doit faire face à différentes accusations. D’une part il est accusé de port illégal d’armes et explosifs (l’affaire de juin 2009) ensuite il a été de nouveau impliqué (en son absence) dans les délires répressifs du Caso Bombas, d’association illicite terroriste.

On ne sait toujours pas quand le compagnon devra comparaître, dans la presse ils racontent que ce sera demain matin ou lundi, et à ce moment là on saura sous quels accusations il comparait et donc sous quels mesures préventives il va se retrouver.

Nous saluons la décision indomptable du compagnon il y a 4 ans et aujourd’hui, parce que ce ne seront ni les mercenaires à leurs soldes ni ces raclures de persécuteurs en costard-cravate qui pourront faire taire les décisions et convictions de se tenir debout face à ce monde de merde.

Toute notre solidarité avec le compagnon Diego Ríos ! Tout notre soutien à ceux qui sont clandestins et en cavale !

Ce ne seront ni les menaces, ni la chasse par leurs chiens, qui pourront ne serait-ce que ralentir la guerre sociale … nous sommes incoercibles.

Publicacion Refractario, 7 février 2015

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Chili : Mise à jour sur la situation de l’anarchiste Diego Ríos

Le dimanche 8 février 2015 le compagnon Diego Ríos a comparu devant le tribunal de La Ligua dans le cadre de la procédure d’arrestation, définissant celle-ci comme « légale » dans le cadre de leurs paramètres stupides.

Diego a été arrêté au matin du 7 février par ces bâtards de la BIPE-PDI (Brigade d’Investigation Policière Spéciale – Police d’Investigation). Il aurait été arrêté sur la commune de La Ligua, près de là où sa mère avait un terrain. Selon les informations qui émanent de la police, un faux passeport aurait été trouvé sur lui, ce qui rajouterait un délit supplémentaire : « falsification d’objet public ».

Une fois la procédure d’arrestation réalisée, le compagnon a été rapidement transféré, sous de grandes mesures de sécurité menées par l’administration pénitentiaire, jusqu’à la prison de Haute Sécurité, dans la section de Sécurité Maximale.

La comparution devant le tribunal a été fixée au lundi 9 février à 11h dans le centre d’(in)justice, au métro Rondizzoni, dans le neuvième tribunal, où le parquet sud, qui s’auto-désigne comme antiterroriste, présentera les charges de possession d’explosifs (poudre et détonateur) datant de 2009 et les charges du Caso Bombas (2010).

Toute notre solidarité et notre soutien insurgé avec le compagnon anarchiste Diego Ríos ! Dans aucune salle de tribunal on ne pourra juger les éternels chemins du refus de l’autorité.

Publicacionrefractario, 9 février 2015

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Chili : Formalisation de la détention préventive de Diego Ríos

mercredi 11 février 2015, synthèse réalisée à partir de sites chiliens

Bien qu’un membre du parquet ait essayé au cours de l’audience de ressusciter le Caso Bombas, ses efforts ont été vains car les charges antiterroristes ont été éliminées.

Quant à la supposée existence d’un faux passeport, elle a été démentie face à l’absence de cet élément, et donc il n’est pas inculpé pour « falsification d’objet public ».

L’unique accusation que le compagnon a dû affronter est celle de possession d’éléments destinés à la confection d’engins explosifs, qui fait partie de la loi sur le contrôle des armes, faisant référence aux 4 kg de poudre noire, au détonateur et aux autres matériaux saisis en 2009 suite à la délation de sa mère.

Le tribunal a fixé un délai d’enquête de 30 jours, que le compagnon va devoir passer dans la Section de Sécurité Maximale de la Prison de Haute Sécurité.

Traduits de l’espagnol par non-fides

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« Pour moi la liberté n’est pas un lieu, ni une permission, c’est le sentiment antiautoritaire qui remplit chaque acte, c’est la nervosité qui précède l’attaque, c’est l’expression incontrôlée d’un.e compagnon.ne de se sentir vivant.e, parce que tu sais que ta vie n’appartient plus maintenant au capital, mais y fait face »

Diego Rios

Affiche en solidarité avec Diego - en gros caractère: "Force et courage révolutionnaire au compagnon Diego Rios - Pour la prolifération des groupes d'attaque / Intensifions l'offensive contre le pouvoir"

Affiche en solidarité avec Diego – en gros caractère: « Force et courage révolutionnaire au compagnon Diego Rios – Pour la prolifération des groupes d’attaque / Intensifions l’offensive contre le pouvoir »

[De Bordeaux à Bruxelles] La pub prend cher

Un mystérieux gang anti pub vandalise 45 panneaux publicitaires à Bordeaux et périphérie

L’entreprise Decaux, spécialiste de la publicité urbaine a porté plainte contre x. Elle a dû remplacer 90 vitres après les dégradations constatées vendredi matin. 

Sur les panneaux vandalisés on pouvait lire les inscriptions « stop à la pub » ou encore « laissez nous réfléchir »

AntiPubBordeaux panopub

Leur presse lobotomisée – Fr3 Aquitaine, 09/2/2015 à 16h25

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Uccle, la commune belge qui enregistre le plus d’abribus vandalisés

C’est une des communes bruxelloises les plus paisibles. Et pourtant! Uccle détient un surprenant record: celui du plus grand nombre d’abribus vandalisés ces dernières années. Clear Channel, une des sociétés qui gèrent ce type de mobilier urbain, lance donc une nouvelle campagne d’affichage, en collaboration avec les autorités communales uccloises. Objectif: faire comprendre aux vandales qu’ils dégradent du matériel utile à tous les usagers des bus publics… un matériel qui leur est donc également utile.

« Cet abri qui sert à vous protéger est trop souvent vandalisé. S’il vous plaît, respectez-le! » C’est le message que l’on peut lire sur les affiches apposées sur les abribus ucclois les plus touchés par le vandalisme. Une première campagne d’affichage avait déjà été lancée en 2012, à la suite de nombreux actes de vandalisme. « En 2012, nous avons enregistré 241 plaintes pour vandalisme contre nos abribus », affirme Jean Furnemont, responsable du développement pour Clear Channel-Belgique, section Bruxelles et Wallonie. « En 2013, Uccle enregistrait 184 plaintes. Un chiffre qui retombait à environ 100, l’an dernier ». Pour la société qui gère ces abribus, ces faits de vandalisme, bien qu’en diminution, restent trop importants. « Réparer une vitre nous coûte 280 euros », explique Jean Furnemont. « En 2014, nous avons dû remplacer 43 vitres, ce qui représente un budget d’environ 12.000 euros! Nous préférerions investir cet argent dans d’autres choses. »

Des bris de vitres, mais des tags aussi

Autre fléau pour la société: les nombreux tags qui salissent les abribus. « L’an dernier, nous en avons dénombré plus de 350 », affirme Jean Furnemont. « C’est également beaucoup d’argent pour les enlever. D’autant que certains sont faits à l’acide ». De nombreuses polices locales répertorient les tags et les signatures. Mais les enquêtes pour identifier les délinquants sont longues et difficiles; d’autant que les flagrants délits sont rares. Reste que les coupables s’exposent à des poursuites judiciaires, avec à la clé, de sévères amendes ou des travaux d’intérêt général. A ce triste hit-parade du vandalisme contre les abribus, Uccle devance Waterloo et Mons. La lutte contre ces incivilités passe sans doute aussi par l’éducation et la prévention. Un travail de longue haleine.

Leur presse – RTBF.be, 13/01/2015 à 17h13

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Namur : Terrorisme antipubs à répétition, la cascade Decaux

On s’en prend aux panneaux publicitaires de la firme Jean-Claude Decaux : en une semaine, 30 enseignes ont été vandalisées.

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La chose n’est pas anodine. Depuis une semaine, les panneaux publicitaires de la firme Jean-Claude Decaux sont volontairement ciblés. C’est tout le centre-ville qui est touché, depuis Salzinnes jusqu’au quartier des Casernes. Avec une gradation dans le temps, aussi : ce week-end, ce sont 13 panneaux qui ont été vandalisés sur deux jours. Difficile de croire à un hasard ou à la simple convergence de l’un ou l’autre individus. Non, la croisade est organisée.

Au sein de la société Decaux, on ne comprend pas vraiment le pourquoi de cette action. D’autant que les abribus, eux aussi sous le logo de la grande société française, leader mondial du marché et présente en Belgique depuis 1967, ne sont pas touchés. Non, ici, c’est à l’empire de la pub qu’on s’en prend, visiblement. Pas de campagne publicitaire sulfureuse pour le moment, pourtant. Pas d’images qui seraient susceptibles de choquer sur ces fenêtres marketing ouvertes sur la ville.

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Début de réponse ? C’est au business que l’on s’en prend. De manière systématique. « Nous n’avons jamais vu cela dans d’autres villes », indique Jérôme Blanchevoye, directeur chez J.-C. Decaux, qui indique que des actes de vandalisme sont malheureusement monnaie courante dans les centres-villes, mais que rare est ce genre d’acharnement.

CJDecaux rassure : toutes les mesures de sécurité sont prises pour éviter l’accident. Les panneaux pulvérisés en fragments de verre seront rapidement remplacés. Mais en attendant, on sécurise chaque périmètre pour éviter le petit souci quotidien. Mais la question reste pendante : Pourquoi ?

Une croisade rarement observée

Ce serait souvent des petits groupes d’excités qui joueraient du poing sur les panneaux. Ici, on s’acharne…

Jérôme Blanchevoie se veut rassurant : « Toutes les équipes J.-C. Decaux sont dans Namur, qui savent renseigner en permanence sur ce qu’il se passe, et intervenir pour les réparations. » J.-C. Decaux est un citoyen quasi officiel de la Ville de Namur : la société gère les panneaux publicitaires aujourd’hui visés, mais aussi les abribus et leurs ouvertures publicitaires, et est le partenaire de la Ville comme gestionnaire du réseau du Li Bia Vélo, les vélos partagés lancés en mars 2011 dans la capitale wallonne. Gérer, c’est bien. Mais réparer, c’est coûteux : 300€ le verre d’un panneau publicitaire. Faites fois 30 (si le chiffre s’arrête)…

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Comment interpréter les gestes d’aujourd’hui ? « C’est souvent le fait de petits groupes d’individus qui s’amusent… » Retour de guindaille, anarchie urbaine, vandalisme gratuit. Sauf qu’ici, c’est une croisade qui est menée. On n’a jamais vu cela…

Leur presse – Lavenir, mardi 13/01/2015 07h38