Archives par étiquette : bulletin anarchiste ‘Lucioles’ du nord-est de Paris et sa région

Cher bobo, prends tes flics et DÉGAGE !

Tu les vois fleurir les galeries d’artistes, les bars où ces maudits viennent s’abreuver de gobelets en plastique sur les trottoirs, ces mangeurs de merde en costard qui font visiter des apparts dont les loyers feraient exploser la tête de ton banquier, ces abrutis de journalistes venant filmer pour la deuxième partie du 13 heures comment qu’on est pittoresques nous les pauvres, les ânes en uniforme qui patrouillent dans le quartier pour s’assurer que la rencontre du troisième type entre galériens et bourges ne soit pas trop explosive… Voila qu’après nous avoir parqués dans des ghettos de pauvres, on nous insémine du p’tit bourge à la pelle et du flic au quintal, voila même qu’on voudrait nous virer, nous jeter un peu plus loin dans les oubliettes à pauvres des cités en attendant de nous trouver une poubelle galactique.
Ceux qui se la pètent appellent ça la gentrification, nous on appelle ça LA GUERRE.

Mais quand on veut la guerre, on finit par l’avoir. Faut croire que certains villageois ne se rendent et ne se rendront pas. Le pouvoir et sa flicaille n’arrivent pas tant que ça à nous civiliser. Il y a tant de petites attentions modestes, discrètes et quotidiennes qui leurs sont offertes. Ces petites choses de la vie qui foutent la patate et un bon gros sourire aux lèvres. Là une bande de flics qui se prennent des œufs pourris, des insultes et des pots de fleur sur la gueule, à côté un mur peint de doux torrents de haine dirigée à l’encontre des puissants, ailleurs un distributeur de banque défoncé à la masse, un commissariat aux vitres blindées bleu blanc rouge pas si blindées que ça (as-tu déjà fait un tour du côté de la rue Ramponneau ?). Et puis cet artistouille en pantoufles qui passe la journée sur son Mac derrière la vitrine de sa galerie d’art de 100 m² aux murs blancs, qui se retrouve avec des bouts de sa vitrine sur le clavier ? Et ces caméras là, qui pensaient pouvoir nous intimider de leurs regards discrets et imposants, en mille morceaux par terre pour l’une, couverte de suie pour l’autre ou encore couverte de peinture ou d’autocollants ! Puis cette magnifique baffe dans la gueule du bobo qui nous empêche de circuler vaut bien celle dans la gueule du flic qui nous force à circuler.

Rien n’égale ce petit brin de pagaille, ce bordel permanent, le désordre incontrôlé qui offre aux propagateurs du chaos, aux rebelles, aux amants de la liberté, une base fertile pour l’attaque et la diffusion de la révolte. Non, on n’est pas tous des zombies, prêts à s’agenouiller pour lustrer vos mocassins, tendant l’autre main pour que vous y passiez vos menottes, tendant l’autre joue en signe de dévotion. Nous entendons être libres et sauvages, et vous aurez beau nous dépeindre avec des couteaux entre les dents, nous appeler les “barbares”, les “bandes”, les “incontrôlables”, les “casseurs”, les “saboteurs”, la beauté est de notre côté, dans la rage d’en découdre avec ce monde, ses institutions, et ses rapports pourris d’argent et de concurrence entre les individus.

Nous n’entendons plus écouter vos sérénades de politiciens-violonistes, car nous ne voulons ni de vos droits ni de vos devoirs, ni de votre sécurité ni de votre contrôle, et encore moins de vos promesses. Vous nous parlez de « zone de non-droit », nous répondons « pas assez ». Vous nous parlez de « zone urbaine sensible », nous répondons « oui, nous sommes de petits êtres sensibles, et c’est pour ça qu’on va niquer votre sécurité ». Parce que la « mixité sociale » de leur rêve, c’est la paix des riches et la guerre aux pauvres.

Alors sans trêve, sans reddition, sans pitié, seuls ou entre amis, continuons à renforcer la guerre aux riches et à leurs laquais, à leur propriété, leurs flics, leurs juges, leur paperasse, leurs galeries d’art subventionnées et leurs cafés branchés.

Qui sait… Peut-être que sur ce chemin nous apprendrons à faire la révolution ?

[Publié dans Lucioles n°9 – Mai 2013]

Eiffage bâtit les prisons du XXIe siècle

Eiffage_logoAvec 69.000 salariés et un chiffre d’affaire de 14 milliards d’euros, le groupe Eiffage est un géant du BTP (le troisième en France, derrière Vinci et Bouygues) et comme tous les gros patrons du béton, ils trouvent en l’État un client privilégié. Bureaux (comme l’ensemble « Garance », dans le XXème, pour le Ministère de l’Intérieur), écoles, hôpitaux, ponts, autoroutes (dont Eiffage est aussi gérant), vidéosurveillance, fibre optique (8 contrats avec des communautés locales, pour 5200 km de fibre optique pour communications haut débit), lignes ferroviaires (ils participent au projet de ligne TGV Lyon-Turin)… et ils se sont bien entendu jetés sur les juteux marché du Grand Paris : pour commencer ils ont obtenu les travaux du prolongement de la ligne 14 du métro, de Saint-Lazare à la Porte de Clichy.

Eiffage construit aussi pas mal de taules, dont ensuite ils assurent l’exploitation et la maintenance dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé (touchant de gras loyers du Ministère de la Justice). Selon leur publicité il ne s’agit de rien de moins que « la prison du XXIe siècle […] ces prisons de nouvelle génération concilient sécurité maximale et qualité des conditions d’hébergement ».

Ils ont construit les taules de Maubeuge (finie en 1990), puis le lot comprenant celles de Roanne, Lyon-Corbas, Béziers et Nancy-Maxéville vers la fin des années 2000. Eiffage Construction Provence a construit entre 2005 et 2008 le quartier de semi-liberté et le centre pour peines aménagées de la Maison d’Arrêt d’Aix-Luynes. À Rodez, une MA de 100 places a été livrée en 2013, tandis qu’à Perpignan leurs pots-de-vin pour obtenir le marché pour la rénovation des miradors étaient trop visibles et Eiffage a dû payer une grosse amende. Les travaux de réhabilitation de Fleury-Mérogis sont en cours, tout comme le chantier de la prison de Marche-en-Famenne, en Belgique.

On doit aussi remercier Eiffage Construction pour les gendarmeries de Châteauroux (36) et de Mézidon (14), ainsi que deux autres gendarmeries dans le Calvados. Ce sont également eux qui ont construit le siège national de la gendarmerie (DGGN) à Issy-les-Moulineaux. Mais pour ne pas faire de préférences, ils ont construit aussi le commissariat de Hyères et celui de Draguignan et restructuré le Palais de justice de Strasbourg.

Une des entreprises du groupe Eiffage est Clemessy, spécialisée en ingénierie industrielle. Elle compte un département Nucléaire, qui est partie prenante de la filière électronucléaire française depuis ses début, c’est-à-dire la construction de la centrale de Fessenheim, en 1970. Moyennant un demi milliard d’euros, Clemessy devra fournir à EDF les groupes électrogènes d’urgence pour l’ensemble des réacteurs français (une mesure de sécurité décidée suite à l’accident de Fukushima – comme quoi on fait rentrer même les désastres dans la machine capitaliste). L’entreprise sœur de Clemessy, Eiffage Construction Métallique, participe elle aussi à l’industrie nucléaire, par exemple avec les travaux de l’EPR de Flamaville, des fournitures pour les centrales de Gravelines, Chooz et Cattenom, ou en vendant le « savoir-faire français » en Finlande ou en Chine aux côtés d’Areva.

Cela va sans dire qu’à force de construire des cages (ou autres merdes) Eiffage devient la cible d’une certaine rage – et comme une boîte de BTP ça a des véhicules un peu partout, parfois il suffit d’ouvrir ses yeux et la rage s’enflamme…

***

Voici une petite liste des actes de rage qui ont visé Eiffage ces dernières années et dont on a pu avoir connaissance. Elle est peut-être incomplète, certaines choses nous ayant échappé, mais surtout nous espérons qu’elle se rallonge de plus en plus par le futur. Sauf indication contraire, ces différentes attaques ont toutes été clairement revendiquées comme visant l’implication d’Eiffage dans la construction de prisons.

• Début décembre 2012, Roanne (42) : une camionnette Eiffage est partie en fumée. Quelques jours après, des litres d’huile pour moteur ont été déversées en travers de la seule route qui mène au centre de détention.
• Octobre 2012, Paris et Montreuil : un camion Eiffage a ses pneus crevés, une voiture les pneus crevés et une vitre cassée (d’autres actions similaires sont menées ces jours-là, en solidarité avec la ZAD de Notre-Dames-des-Landes et contre ce monde).
• 15 avril 2013, Pontcharra-sur-Turdine (69) : quatre engins de chantier Eiffage sont incendiés, 500.000 euros de dégâts ; action non revendiquée.
• 12 mai 2013, Rennes : incendie d’un engin Eiffage. Action revendiquée contre la ligne LGV Paris-Rennes.
• 3 octobre 2013, Pantin (93) : incendie d’une camionnette Eiffage (et d’une voiture Vinci).
• 6 octobre 2013, Paris : incendie d’une camionnette Eiffage.
• 26 octobre 2013, Paris : un utilitaire d’Eiffage Energie brûle.
• 26 octobre 2013, Besançon : les vitres d’un bureau d’Eiffage Immobilier se font éclater à coups de pierres, tout comme un panneau JCDecaux ; le même soir, un engin du chantier du tram a son réservoir saboté. Actions revendiquées contre la gentrification.
• 4 mars 2014, Exincourt (25) : un incendie ravage un bâtiment de 800 m² appartenant à Eiffage et détruit des engins de chantier ; action non revendiquée.
• 14 septembre 2014, Paris : incendie d’une voiture Eiffage.
• 1er mars 2015, Montreuil (93) : incendie d’une camionnette Eiffage.
• 25 mai 2015, Besançon : destruction du réservoir d’une pelleteuse Eiffage, qui construit des logements de luxe et un centre commercial en centre-ville.
• 14 juin 2015, Paris : un utilitaire Eiffage part en fumée.

Publié dans ‘Lucioles’ n°23 (août 2015)

Le texte en anglais ici

Contre les Etats et leurs frontières: révolution !

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L’hécatombe continue dans la Méditerranée. Des centaines de personnes meurent en essayant de la traverser, pour fuir la misère, les persécutions, souvent la mort (il y aurait eu 22000 morts depuis 2000, dont plus d’un millier juste cet été). Ici ils trouvent la misère, la persécution, parfois la mort, comme ceux qui, amassés par milliers à Calais, se font tabasser par les flics et parfois meurent en essayant de passer la frontière (11 depuis juin). À Paris, point de passage pour ceux qui tentent d’aller en Angleterre ou en Europe du Nord, point de chute pour nombre d’entre eux qui ne savent juste pas où aller, tous les rouages de l’État font leur sale travail, leur travail normal, pour chasser les immigrés sans-papiers, pour exploiter de façon efficace et rentable tous les pauvres (avec ou sans papiers), pour nous garder tous à nos places, laborieux et obéissants.

Ainsi, la Mairie de Paris a ordonné, à la fin de ce printemps, l’expulsion d’un campement de fortune du côté de La Chapelle où s’entassaient des centaines de sans-papiers. Bien sûr, la mairie de gauche a joué ses cartes démocratiques. La première a été celle de la charité : quelques chambres d’hôtel pendant quelques jours (puis retour à la case rue évidemment), pour se justifier devant une opinion publique citoyenne qui n’attend que ce type de justifications. Emmaüs et France Terre d’Asile ont bien joué leur jeu (rentable), en prenant en charge une partie de ces personnes. Mais la gestion de la misère est leur secteur d’affaire, et cela n’a rien à voir avec la lutte pour la fin de la misère. Puis, pour ceux qui sont restés à la rue et ont cherché une solution collective à travers différentes occupations de bâtiments, il y a eu toute la clique des partis de gauche : PC, Verts (qui au passage siègent à la mairie, celle qui les a chassés) et NPA. Ils sont venus se faire de la pub bon marché et faire leur éternel travail de gauche, c’est-à-dire dorer la pilule, faire des promesses, calmer la rage, propager la résignation.

Cependant, la carte la plus tordue que l’État (dans ses différentes composantes) a joué dans cette affaire a été celle de la division et de la récupération. Il s’agit de la carte de l’asile politique. Apparemment, nombreux parmi ceux et celles qui survivaient dans le bidonville de La Chapelle, pourraient avoir le droit à l’asile, arrivant de pays en guerre. De toute évidence, ce « droit » n’est pas garanti du tout et ressemble plus à un loto, payé par le calme de ceux qui le demandent. Mais ce miroir aux alouettes sert surtout à séparer les gentils réfugiés ayant droit à l’asile des méchants sans-papiers qu’il faut juste enfermer dans des Centres de Rétention puis bâillonner et charger dans un avion.
Il est tout à fait compréhensible que des personnes soumises au chantage de la survie quotidienne, face à la menace d’être réexpédiées vers l’horreur qu’ils ont quittée, s’accrochent à l’espérance de l’asile. Mais il faut garder la lucidité de comprendre que cela, même si ça peut être une solution partielle pour des cas précis, ne fait que renforcer la politique anti-immigration de l’État. Et malheureusement ça marche. Déjà le fait que les personnes que soutiennent les sans-papiers les appellent « réfugiés » et demandent leurs « droits » est le signe que tout se joue sur la reconnaissance de ces fameux « droits » de la part de l’État. Des droits qui seront payés par des devoirs et aussi par l’exclusion de tous ceux et celles, l’immense majorité, qui n’ont pas ces mêmes « droits ». Le pouvoir donne des miettes pour calmer quelques esprits et les distraire pendant qu’il enferme et expulse à tout va.

En voyant ce qui s’est passé entre La Chapelle, le Jardin d’Éole, la rue Pajol et maintenant le lycée de la rue Jean-Quarré (occupé par les sans-papiers et leurs soutiens), en voyant les rafles dans les rues tous les jours, la question se pose : qu’est ce qu’on peut faire, qu’est ce que je peux faire, moi, pour empêcher la chasse à l’homme ? De nombreuses « personnes normales » se sont senties interpellées par ce qui se passait, ont apporté du soutien pratique avec nourriture, vêtements, équipement, d’autres en aidant à l’occupation des lieux ou à leur gestion, etc. Cela est humainement louable, mais ce n’est pas la solution au problème de la chasse aux sans-papiers ni au problème de l’État (dont le premier problème fait partie).

L’État tue, à ses frontières comme en son sein, par la main de ses policiers, dans ses taules… Cette société fondée sur l’autorité et l’argent tue sur les lieux de travail, dans les maisons et aussi de façon silencieuse et inaperçue par la misère, l’abandon, l’atomisation. La seule vraie solution est d’affronter la racine de la question, de s’en prendre à l’État et à toute autorité, ici et maintenant, en refusant les fausses solutions qui ne font que renforcer sa prise sur nos vies.

Il y a quelques années, ici même, à Paris, l’opposition à l’enfermement et à l’expulsion des personnes qui n’ont pas les bons papiers avait pris la forme du sabotage des entreprises qui rendent possible l’existence de cette machine à expulser les indésirables. Constructeurs de CRA, banques qui balancent les sans-papiers, boîtes d’intérim qui les exploitent (qui nous exploitent tous), SNCF et AIR France qui organisent les déportations, les assos’ qui cogèrent les camps, tous ont été attaqués, ont perdu une partie de l’argent pour lequel ils participent au marché de l’expulsion. Cet exemple reste valide et actuel et ouvre un champ fertile à l’attaque de tous les aspects de ce monde morbide. Pourquoi ne pas tenter de l’explorer à nouveau ?

Même dans cette résignation généralisée, quand quémander des droits peut paraître une lutte, de petits exemples réchauffent le cœur. Début juin, rue Pajol, les sans-papiers et leurs soutiens organisent un rassemblement ; les flics sont présents en grand nombre et les encerclent. Des jeunes du coin, mus par une saine haine anti-police, commencent à sortir des barres de fer et à s’en prendre aux bleus. Oui, la révolte est toujours possible !

Comme le dit un des tags antiétatiques qui, dans le quartier de la Place des Fêtes, ont accueilli l’ouverture du squat de la rue Jean-Quarré : « Contre les États et leurs frontières, révolution   ! ».
[voir photo, prise dans les rues du 19e arrondissement]

Texte tiré du ‘Lucioles’ n°23 – Août 2015 / Traduction en anglais par Rabble / En allemand par Aus dem Herzen der Festung

Voir tous les articles du n°23 de Lucioles en ligne sur le site

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[Publication] Lucioles n°21 – février 2015

Lucioles est un bulletin apériodique, on peut y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. On y parle des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde.

« Les lucioles on les voit parce qu’elles volent la nuit. Les insoumis font de la lumière aux yeux de la normalité parce que la société est grise comme la pacification. Le problème, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la nuit. »

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Ni Dieux ni maîtres, encore et toujours !

another_myth_3_by_coalrye-d75wgdpDepuis ce matin du 7 janvier 2015, où douze personnes sont tombées sous les balles de deux fanatiques religieux ici même, en plein Paris, nous avons pu voir les brebis citoyennes trouver refuge dans l’asile sacré de l’appartenance nationale, et leurs bêlements être exploités par tous les politicards désireux de vendre leur soupe avariée démocrate et/ou sécuritaire. On crie à la défense de la liberté d’expression chère aux citoyens en tous genres. Mais que vaut-elle cette “liberté d’expression” si acclamée, et qu’aucun média ne permet de critiquer ?

Car c’est un pouvoir maintenu comme partout par ses flics en armes et ses tribunaux qui me donne ce droit, or le pouvoir punit et enferme tous ceux qui enfreignent ses lois, du fraudeur à la voleuse, de la prostituée au sans-papiers. Son hypocrisie ne l’élève pas au dessus des autres, il se trouve au même niveau que les partisans de la guerre sainte et il est tout autant notre ennemi. Comme toujours, des droits impliquent des devoirs, notamment celui de respecter des règles sous peine de sanctions. Aussi, je m’en fous de pouvoir m’exprimer si je ne peux pas agir en conséquence, car mes paroles ne sont alors que du vent, tout le monde peut dire ce qu’il veut mais la société continue son chemin comme elle est, dans la soumission passive ou active, éventuellement la dénonciation de principe mais toujours, dans les faits, l’acceptation. Être « libre » de s’exprimer mais enchaîné dans ses actes par les lois des codes pénaux, est-ce être libre ? L’« apologie » et l’« incitation » au terrorisme qui ont entraîné toute une flopée de condamnations montrent encore que le pouvoir peut toujours restreindre la limite des « libertés » qu’il accorde dès qu’il le souhaite. Non, nous ne trouverons pas de liberté dans la paix sociale qu’on tente de nous imposer, mais seulement dans l’accomplissement d’une volonté de vivre sans rien ni personne au dessus de nous, ni sur terre ni au ciel. C’est pour ça que nous ne pleurerons pas plus les trois flics que les trois fanatiques, car tous avaient décidé d’être au service d’un ordre supérieur et autoritaire dont ils croyaient exécuter la volonté, qu’elle prétende découler d’une parole divine ou de la raison d’État (en réalité l’intérêt des puissants régnant sur une partie du bétail humain nommée nation).

Très vite ils étaient des milliers en France et ailleurs à reprendre le fameux : « je suis Charlie » qui répondait au « j’ai tué Charlie ! » lancé juste après le carnage par l’un des tueurs. Mais que veut dire ce slogan au final ? Il s’agit d’un cri de ralliement derrière une République à laquelle on devrait obéir pour qu’en échange elle défende les droits de l’homme, comme la célèbre « liberté d’expression » pour laquelle ces personnes auraient été tuées. Ce slogan est rapidement devenu le symbole de la patrie ayant fait de ses morts des héros, pour lesquels il faudrait observer une minute de silence, la main sur le cœur, dans un sentiment solennel pour lequel nous n’éprouvons, nous, que de l’indifférence. Riches et pauvres, matons et voyous, religieux et athées ont mis de côté leurs différences et se sont attroupés en cortèges serviles pour ne reconnaître que cette effigie, ce mythe qui les fait se croire semblables parce qu’ils vénèrent le même drapeau. Si nous sommes attristés par la mort de ces personnes, elle ne nous touche pas plus que celles des milliers d’anonymes qui périssent loin de nos yeux sous les bombes, par les fusils, aux frontières et dans les prisons des plus grands terroristes au monde qui défilèrent en grande pompe le 11 janvier à Paris, place de la République.

Entre temps il y a aussi eu une prise d’otage dans une épicerie casher au cours de laquelle quatre autres personnes sont mortes. Mais elles, elles n’étaient pas Charlie, ce n’étaient pas des journalistes connus : ce n’étaient que des victimes de plus à rajouter à la liste des atrocités antisémites qui s’allonge depuis des siècles. Le danger des religions est dans leur essence même, dans le principe d’une vérité absolue et aliénante à laquelle on peut tout faire dire. Aussi, pour vaincre celles et ceux qui veulent convertir à coups de kalash, il faudra inciter celles et ceux qui croient en de telles vérités à les remettre en cause car il n’y a rien, dans ce monde ou en dehors, qui puisse nous accorder la liberté. Nous ne voyons pas d’autres manières d’y parvenir que par le combat contre tout ce qui entend nier notre individualité et donner un sens à la vie, contre ceux qui nous font miroiter un paradis en récompense de la soumission et de la résignation.

Nous ne voulons ni la « liberté d’expression » ni la liberté de culte, qui ne sont que des droits accordés par les puissants en échange de notre obéissance. Nous voulons la liberté entière, totale et indivisible. Nous voulons blasphémer contre toute autorité et détruire tous les pouvoirs, qu’ils résident dans les livres sacrés ou aux frontispices des États.

« On nous promet les cieux Nom de Dieu
Pour toute récompense…
Tandis que ces messieurs Nom de Dieu
S’arrondissent la panse Sang Dieu
Nous crevons d’abstinence Nom de Dieu…
Si tu veux être heureux Nom de Dieu
Pends ton propriétaire…
Coupe les curés en deux Nom de Dieu
Fout les églises par terre Sang Dieu
Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… »

(La Chanson du Père Duchesne, 1892.)

lucioles.noblogs.org

[Paris] Compte-rendu du procès contre deux compagnon-ne-s arrêté-e-s lors d’une diff’ à Belleville

luluLe 14 janvier 2014 a eu lieu le procès des deux compagnon-ne-s arrêté-e-s le 27 octobre dernier à Belleville pendant une distribution du journal Lucioles n°19 : le motif de l’arrestation était celui d’ »injure publique » liée aux propos du bulletin (plus précisément l’article « Maïs chaud et harcèlement de rue à Belleville »), mais c’est le refus catégorique de donner leurs empreintes et photos qui est resté le seul chef d’inculpation de leur garde-à-vue de 24h suivie d’un déferrement au TGI de Paris. Une garde à vue où les compas n’ont pipé mot bien sûr.

Le procès, qui s’est déroulé sans leur présence, a tourné court puisque le dossier était « vide » (aucune déclaration des inculpé-e-s) et surtout, une bonne chose à savoir, on ne peut pas légalement être condamné pour un refus de signalétique s’il n’y a pas de poursuites pour le délit ayant motivé la prise d’empreintes/photos. Une procédure pour injure publique n’ayant même pas été entamée, juge et procureur étaient donc à l’unisson sur la seule issue possible : la relaxe.

Retenons cependant que les flics ont tout de même essayé de mettre la pression sur les compagnon-ne-s par une garde-à-vue pour une « simple » diff : un moyen pour eux de tenter de décourager ceux qui veulent disséminer la révolte contre la guerre aux pauvres dont ils sont les nervis dans le quartier, à côté de l’autre face de la gentrification : rénovation urbaine, galeries d’artistes, participation citoyenne etc.

Faisons fi des bâtons qu’ils tentent de mettre dans nos roues, continuons à diffuser la guerre sociale !

Quelques contributeur/trices de Lucioles

Publié sur le nouveau blog du journal ‘Lucioles’, 22 janvier 2015

[Publication] Lucioles n°20 – Décembre 2014

Yuan’é Hu

arton4003-e3185Nous sommes le jeudi 2 août 2012, comme presque chaque jour depuis son arrivée difficile sur le territoire français huit mois plus tôt, Yuan’é Hu est là, sur le pavé bellevillois. Comme plusieurs centaines d’autres chinoises d’une quarantaine d’années, elle a quitté sa vie, sa fille, sa famille et ses amis pour la grande traversée. L’Europe et ses promesses, la promesse d’un salaire « décent », de conditions de travail moins dures, d’une « liberté » mise en scène sur les rares médias occidentaux qui n’ont pas été filtrés par les autorités du Parti Communiste Chinois. Mais comme tant d’autres, Yuan’é Hu, à qui un passeur promettait un travail comme les autres et un salaire qui lui permettrait de renvoyer un peu d’argent au pays, et peut-être un jour des papiers, s’est bien faite avoir. C’est ainsi qu’elle finit sur le trottoir à vendre son corps dans des conditions de misère, à partager une chambre avec huit autres femmes à qui, comme elle, on a refusé toute dignité.

Peut-être que Yuan’é Hu était impressionnée par l’exhibitionnisme de certains de ses compatriotes, les quelques-uns qui flânent dans des 4×4 et des limousines le jour de leur mariage, qui ont eu les papiers et qui ne se soucient plus que d’eux-mêmes, la plupart du temps, en exploitant les moins chanceux d’entre eux. Peut-être Yuan’é Hu s’imaginait pouvoir bénéficier d’une solidarité de la communauté, elle n’en a reçu que du mépris, de la honte et de l’exclusion. Comme souvent. Comme on dit parfois, « le dernier rentré ferme la porte », et « chacun pour sa gueule ». À sa fille, qu’elle essayait de contacter tous les quinze jours, elle racontait travailler dans la confection, complétant ses journées par un travail occasionnel de nourrice, « que c’était dur et fatiguant, mais que tout allait bien »

Évidemment, comme pour beaucoup de sans-papiers, exploités, mutilés par la misère, harcelés par les flics et privés de tout confort, Yuan’é Hu n’a pas vraiment eu le choix lorsque de misérables individus lui ont expliqué que pour rembourser ses passeurs elle devait tapiner, ou crever dans la terreur.

Nous sommes le jeudi 2 août 2012, comme presque chaque jour depuis son arrivée difficile sur le territoire français huit mois plus tôt, Yuan’é Hu est là, sur le pavé bellevillois. Elle attend sur le goudron brûlant du terre-plein de Belleville qu’un client se présente à elle et lui offre, en échange de sa dignité, quelques billets qui passeront directement de la poche du client à celle du proxénète. Celui-ci négocie, les prix ne lui conviennent pas. Dans ce monde, acheter un corps, c’est un peu comme acheter un tapis, ça se négocie. Yuan’é Hu transige, elle accepte. Elle emmène le client dans la sordide cage à poule qu’elle loue pour les passes. On ne la retrouvera pas avant le soir, dénudée, étranglée avec la sangle de son sac à main, des traces de violences à l’extérieur comme à l’intérieur de son corps. Yuan’é Hu est morte.

Morte de l’indifférence. Morte dans l’indifférence. Morte de la misère. Morte de la trahison. Morte de la confiance. Morte des frontières humaines. Morte de la violence des hommes.

La justice vient de condamner son meurtrier à 20 ans de prison, comme si celui-ci était le seul responsable de sa mort. Comme si c’était un « fait divers » isolé et déconnecté de tout contexte social, le fait d’un homme dont l’élimination réglerait le problème. Comme si cette même justice d’abattoir qui chaque jour enferme et expulse des centaines de personnes à la chaîne parce qu’elles ne possèdent pas le bon bout de papier n’avait rien à voir là-dedans (on se souviendra par exemple des prostituées chinoises sans-papiers enfermées en centre de rétention en décembre 2013 suite à un coup de filet dans le XIIIe ardt. justifié par la « lutte contre le proxénétisme » et des dizaines raflées ce même mois par les flics à Belleville). Comme si la terreur d’Etat, à travers ses juges et ses flics, ne portait pas la responsabilité des morts quotidiennes de prostituées sans-papiers, de migrants tirés à vue comme des lapins aux frontières de l’Espagne, coulés en masse sur des rafiots de misère au large de l’Italie ou échoués sur les barbelés de Grèce. Comme si les porcs en uniformes, qui jouent aux protecteurs de la veuve et de l’orphelin n’étaient pas responsables de la peur-panique permanente qui poussa Yuan’é Hu à vivre cachée des yeux des riches et des divers uniformes, à vivre comme une mort-vivante, clandestinement, indésirable. Yuan’é Hu pensait qu’elle devait tapiner ou crever dans la terreur, mais au final, ce fut les deux.

Aujourd’hui, nous avons envie de pleurer Yuan’é Hu et tous les autres, mais la tristesse n’a jamais fait tomber de murs, la rage et la révolte, elles, oui.

À Yuan’é Hu, à toutes celles et ceux que la misère tue en silence, que l’Etat tue sans même se salir les mains, que le capitalisme affame sans que personne n’ait à se sentir responsable.

À l’idée qu’un jour nous nous soulèverons, indésirables de ce monde, et vengerons les offenses des Etats, des flics, des patrons et des communautés.

Mort aux pouvoirs.

Extrait de Lucioles n°20, Bulletin anarchiste de Paris et sa région, décembre 2014 [Publié sur non-fides]

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SPIE : Portrait d’un collabo tout-terrain

[Avertissement : une erreur s’est glissée dans la version papier du bulletin. SPIE-Batignolles, également constructeur de prisons, n’est plus une filiale de SPIE, le texte ci-dessous a été corrigé.]

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SPIE (Société parisienne pour l’industrie électrique) est une société spécialisée dans les « domaines du génie électrique, mécanique et climatique, de l’énergie, et des réseaux de communication ». En 2012 elle a fait un chiffre d’affaire de près de 4,2 milliards d’euros. On retrouve ses nombreuses filiales dans les chantiers et usines qui sont bien à l’image de ce que ce monde de merde peut produire :  plate-formes offshore, construction de taules, centres commerciaux, raffineries,  centrales photovoltaïques, installation de la fibre-optique, centrales nucléaires, tracés de la LGV, et même à l’étranger : Maroc, Pays Bas, Belgique, Gabon, Indonésie, etc …

On peut citer trois de ses filiales, parmi les nombreuses existantes : SPIE Communications, spécialisée dans les domaines de l’informatique, des télécommunications, des réseaux et des systèmes de sécurité. SPIE Oil & Gas Services, spécialisée dans le domaine de l’industrie pétrolière. SPIE Nucléaire, spécialisée dans le domaine de l’industrie nucléaire. 

Dorénavant, l’entreprise profite également du juteux business de l’enfermement. SPIE a participé à la réalisation de la prison de Leuze, en Belgique (inaugurée en août dernier).

Outre la distribution électrique, l’éclairage et la détection incendie, la partie sécurité constitue l’un des aspects majeurs de ses prestations. Caméras, interphones, ouverture et fermeture des portes et, plus largement, gestion des accès aux bâtiments, ou comment contribuer à l’emprisonnement par les technologies. Mais comme cette entreprise mène une politique d’économie verte responsable et consciente des enjeux environnementaux et des risques climatiques, SPIE fait de Leuze une prison écolo. Les prisonniers enfermés là-bas seront contents de savoir qu’elle a installé un système de récupération des eaux de pluie pour les toilettes et des pompes à chaleur pour le chauffage.

Pour continuer de dresser le portrait de cette entreprise pourrie on peut citer le Morocco Mall de Casablanca (un gigantesque centre commercial, où SPIE a fait l’installation électrique, et bien sûr des caméras), la traversée du lac Léman en fibre optique, l’EPR de Flamanville (en collaboration avec EDF), le Mucem de Marseille, etc. Et le groupe se targue même de continuer de valoriser les énergies fossiles en apportant son soutien aux mafieux pétroliers et gaziers dans leurs projets d’exploration et d’exploitation.

Membre de l’association AN2V (Association Nationale des Villes Vidéo-surveillées), SPIE a installé des caméras dans plusieurs villes, comme Annecy, Le Havre, Belfort ou Argenteuil. Au-delà des villes, SPIE est aussi responsable des caméras dans les gares de péage sur l’autoroute, et ses compétences en flicage s’étendent aussi à la mise en service de radars automatiques. Et c’est en partenariat avec Thalès que Revolux, filiale de SPIE, a installé 1000 caméras pour la mairie de Paris.

On retrouve cette même entreprise dans des centrales thermiques, des abattoirs, des parcs éoliens, chez Total, Sanofi, etc .

SPIE participe à notre contrôle et à notre enfermement, à produire des énergies toujours plus néfastes, et à créer des lieux d’abrutissement et de consommation. 

En bref, SPIE contribue largement à rendre ce monde chaque jour plus moche et nos vies chaque fois plus insupportables. Et il semblerait que cette entreprise ne fasse pas l’unanimité chez tout le monde. Pour preuve, à Paris, dans la nuit du 11 au 12 février 2014, dans la rue Carducci (XIXe), un utilitaire de l’entreprise SPIE part complètement en fumée, et le mardi 13 mai 2014, un autre utilitaire est incendié rue de Mouzaïa (dans le XIXe). Dans les deux cas les attaques sont revendiquées par refus du contrôle social auquel SPIE participe par la mise en place de caméras, et aussi pour sa participation à l’industrie nucléaire.

Ne les laissons plus pourrir nos vies tranquillement.

Leurs bureaux en île de France :

  • SPIE Île-de-France Nord-Ouest – Siège Social

1-3, place de la Berline

93287 SAINT-DENIS

  • SPIE Ile de France Nord Ouest
Impasse Saint-Eustache
75001 Paris

 

  • SPIE Ile de France Nord Ouest
33 Avenue du Maine
75015 Paris

 

  • SPIE Ile de France Nord Ouest
62 Rue de Lille
75007 Paris

 

  • SPIE Ile De France Nord Ouest
93 Rue Marceau

93100 Montreuil

In Lucioles #19

[Paris] Enièmes coups de pressions contre le bulletin ‘Lucioles’

acabL’après-midi du 27 octobre 2014, au métro Belleville, la BST débarque une fois de plus. Cette fois-ci, ils sont là pour nous, certainement après nous avoir repéré à travers leurs caméras pendant que nous diffusions le bulletin. Ils arrachent alors des exemplaires du n°19 accrochés aux grilles. Après avoir décortiqué le contenu du journal (oui, ils savent lire), ils décident de contrôler les deux premières personnes qui leur tombent sous la main. Les deux compagnons se font alors embarquer et seront placés en garde à vue au commissariat central du XIXe arrondissement, rue Erik Satie. Ils seront déférés après 24h et inculpés pour refus d’empreintes (une date de procès a été fixée pour janvier). Ils ressortent également avec une convocation pour « injure publique », se référant au contenu du bulletin, visiblement par rapport au court article « « Maïs chaud ! » et harcèlement de rue à Belleville ». Depuis quelques années, nous ne comptons plus les contrôles, les menaces, les convocations, vérifications d’identité, tentatives d’intimidation, les gardes à vues et les vols liés à la diffusion du bulletin dans le Nord-Est de Paris. Il s’agit de leur part, en toute logique et sans surprise, de mettre un frein à la diffusion des idées et pratiques anarchistes et révolutionnaires dans le quartier.

Nous sommes bien conscients de n’être qu’une petite épine dans le pied de ces sales flics (BST & compagnie) dont le véritable travail reste de mener la guerre aux indésirables (harcèlement des vendeurs de maïs et des prostituées, rafles de sans-papiers, etc.). En pissant là pour marquer leur territoire, ils cherchent à empêcher que les diverses formes de révoltes puissent se rencontrer. Empêcher la diffusion du bulletin est une petite partie de cette stratégie.

Ce communiqué n’a pas pour but de nous victimiser lorsque tant de gens vivent chaque jour une répression bien plus violente de la part des assassins en uniformes. Notre but est de sortir de la logique que l’ennemi cherche à faire prévaloir : une gueguerre privée entre eux et nous, de laquelle nous ne ressortirons jamais gagnants en raison de l’asymétrie des forces. Car nous nous foutons bien d’eux, et c’est avec les habitants du quartier avec qui nous partageons ce bulletin depuis plusieurs années que nous souhaitons dialoguer, en espérant partager bien plus que la belle mais banale haine du flic. Celles et ceux qui se mangent la même répression que nous, et qui se reconnaissent potentiellement en nous comme nous nous reconnaissons en eux et en elles. L’objectif principal de Lucioles étant de maintenir la continuité de la diffusion des idées anarchistes dans la rue, rien ne nous arrêtera. Et que cette petite feuille puisse être un instrument, parmi d’autres, dans les mains des exploités, tant que ce monde d’autorité ne sera pas détruit, continuera la guerre sociale en cours depuis toujours.

Tout continue, vive l’anarchie.

Quelques contributeur/ices de Lucioles.

Pour rappel, on pourra relire le texte Anarchistes vs. Police : nous ne voulons pas de leur guerre privée, publié en décembre 2013 dans Lucioles n°14. Ceux qui souhaitent participer aux diffusions du bulletin et leur montrer que nous ne baisserons pas les yeux face à la terreur d’Etat, peuvent nous contacter à l’adresse lucioles(A)riseup.net