Archives par étiquette : Indentifier et attaquer l’ennemi

[Hambourg, Allemagne] Ca fait « boum » au domicile du chef de la police !

191251« 10.000 fois contrôlés, à 10.000 reprises rien ne s’est passé. Mais cette nuit (23 septembre 2016) ça a fait « boum ». »

A l’adresse du ‘Raamfeld 12’ se trouve le Carport [abri pour voitures] du chef de police Enno Treumann¹, juste devant sa maison. Les bagnoles de la famille ‘Treumann’ ont été détruites par le feu et la nuit paisible de ce chasseur d’hommes a été perturbée.

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Eiffage bâtit les prisons du XXIe siècle

Eiffage_logoAvec 69.000 salariés et un chiffre d’affaire de 14 milliards d’euros, le groupe Eiffage est un géant du BTP (le troisième en France, derrière Vinci et Bouygues) et comme tous les gros patrons du béton, ils trouvent en l’État un client privilégié. Bureaux (comme l’ensemble « Garance », dans le XXème, pour le Ministère de l’Intérieur), écoles, hôpitaux, ponts, autoroutes (dont Eiffage est aussi gérant), vidéosurveillance, fibre optique (8 contrats avec des communautés locales, pour 5200 km de fibre optique pour communications haut débit), lignes ferroviaires (ils participent au projet de ligne TGV Lyon-Turin)… et ils se sont bien entendu jetés sur les juteux marché du Grand Paris : pour commencer ils ont obtenu les travaux du prolongement de la ligne 14 du métro, de Saint-Lazare à la Porte de Clichy.

Eiffage construit aussi pas mal de taules, dont ensuite ils assurent l’exploitation et la maintenance dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé (touchant de gras loyers du Ministère de la Justice). Selon leur publicité il ne s’agit de rien de moins que « la prison du XXIe siècle […] ces prisons de nouvelle génération concilient sécurité maximale et qualité des conditions d’hébergement ».

Ils ont construit les taules de Maubeuge (finie en 1990), puis le lot comprenant celles de Roanne, Lyon-Corbas, Béziers et Nancy-Maxéville vers la fin des années 2000. Eiffage Construction Provence a construit entre 2005 et 2008 le quartier de semi-liberté et le centre pour peines aménagées de la Maison d’Arrêt d’Aix-Luynes. À Rodez, une MA de 100 places a été livrée en 2013, tandis qu’à Perpignan leurs pots-de-vin pour obtenir le marché pour la rénovation des miradors étaient trop visibles et Eiffage a dû payer une grosse amende. Les travaux de réhabilitation de Fleury-Mérogis sont en cours, tout comme le chantier de la prison de Marche-en-Famenne, en Belgique.

On doit aussi remercier Eiffage Construction pour les gendarmeries de Châteauroux (36) et de Mézidon (14), ainsi que deux autres gendarmeries dans le Calvados. Ce sont également eux qui ont construit le siège national de la gendarmerie (DGGN) à Issy-les-Moulineaux. Mais pour ne pas faire de préférences, ils ont construit aussi le commissariat de Hyères et celui de Draguignan et restructuré le Palais de justice de Strasbourg.

Une des entreprises du groupe Eiffage est Clemessy, spécialisée en ingénierie industrielle. Elle compte un département Nucléaire, qui est partie prenante de la filière électronucléaire française depuis ses début, c’est-à-dire la construction de la centrale de Fessenheim, en 1970. Moyennant un demi milliard d’euros, Clemessy devra fournir à EDF les groupes électrogènes d’urgence pour l’ensemble des réacteurs français (une mesure de sécurité décidée suite à l’accident de Fukushima – comme quoi on fait rentrer même les désastres dans la machine capitaliste). L’entreprise sœur de Clemessy, Eiffage Construction Métallique, participe elle aussi à l’industrie nucléaire, par exemple avec les travaux de l’EPR de Flamaville, des fournitures pour les centrales de Gravelines, Chooz et Cattenom, ou en vendant le « savoir-faire français » en Finlande ou en Chine aux côtés d’Areva.

Cela va sans dire qu’à force de construire des cages (ou autres merdes) Eiffage devient la cible d’une certaine rage – et comme une boîte de BTP ça a des véhicules un peu partout, parfois il suffit d’ouvrir ses yeux et la rage s’enflamme…

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Voici une petite liste des actes de rage qui ont visé Eiffage ces dernières années et dont on a pu avoir connaissance. Elle est peut-être incomplète, certaines choses nous ayant échappé, mais surtout nous espérons qu’elle se rallonge de plus en plus par le futur. Sauf indication contraire, ces différentes attaques ont toutes été clairement revendiquées comme visant l’implication d’Eiffage dans la construction de prisons.

• Début décembre 2012, Roanne (42) : une camionnette Eiffage est partie en fumée. Quelques jours après, des litres d’huile pour moteur ont été déversées en travers de la seule route qui mène au centre de détention.
• Octobre 2012, Paris et Montreuil : un camion Eiffage a ses pneus crevés, une voiture les pneus crevés et une vitre cassée (d’autres actions similaires sont menées ces jours-là, en solidarité avec la ZAD de Notre-Dames-des-Landes et contre ce monde).
• 15 avril 2013, Pontcharra-sur-Turdine (69) : quatre engins de chantier Eiffage sont incendiés, 500.000 euros de dégâts ; action non revendiquée.
• 12 mai 2013, Rennes : incendie d’un engin Eiffage. Action revendiquée contre la ligne LGV Paris-Rennes.
• 3 octobre 2013, Pantin (93) : incendie d’une camionnette Eiffage (et d’une voiture Vinci).
• 6 octobre 2013, Paris : incendie d’une camionnette Eiffage.
• 26 octobre 2013, Paris : un utilitaire d’Eiffage Energie brûle.
• 26 octobre 2013, Besançon : les vitres d’un bureau d’Eiffage Immobilier se font éclater à coups de pierres, tout comme un panneau JCDecaux ; le même soir, un engin du chantier du tram a son réservoir saboté. Actions revendiquées contre la gentrification.
• 4 mars 2014, Exincourt (25) : un incendie ravage un bâtiment de 800 m² appartenant à Eiffage et détruit des engins de chantier ; action non revendiquée.
• 14 septembre 2014, Paris : incendie d’une voiture Eiffage.
• 1er mars 2015, Montreuil (93) : incendie d’une camionnette Eiffage.
• 25 mai 2015, Besançon : destruction du réservoir d’une pelleteuse Eiffage, qui construit des logements de luxe et un centre commercial en centre-ville.
• 14 juin 2015, Paris : un utilitaire Eiffage part en fumée.

Publié dans ‘Lucioles’ n°23 (août 2015)

Le texte en anglais ici

[Montbéliard et sa périphérie] « T’es qu’un sale maton »

Pays de Montbéliard : ils agressent un surveillant de prison après l’avoir reconnu dans le bus

Il a manifestement été reconnu dans ses fonctions. Car, mardi, tandis qu’il était assis à l’arrière d’un bus qui le ramenait à son domicile, aucun signe extérieur ne laissait entrevoir son métier : surveillant de prison. À part, peut-être, le pantalon bleu marine de fonction qui ne laisse rien transparaître de particulier.

Pourtant, ce mardi vers 13h45, alors que deux individus d’une trentaine d’années passent devant lui après être montés à un arrêt rue de Seloncourt à Audincourt, il est subitement pris à partie. « Alors vous ne dites pas bonjour ? » – « Je ne dis pas bonjour aux personnes que je ne connais pas ».

Le ton monte alors : « T’es qu’un sale maton ! » Une sortie verbale rapidement agrémentée d’insultes et de menaces de mort. Avant que les deux jeunes s’en prennent physiquement au quadragénaire. Coups de poing, de pied. La conductrice stoppe alors son véhicule pour prévenir les secours. Le moment choisi pour les agresseurs de rapidement prendre la fuite.

La victime, qui travaille à la maison d’arrêt de Montbéliard depuis une dizaine d’années après avoir œuvré notamment à Mulhouse, n’a pas formellement reconnu ses assaillants comme étant d’anciens détenus.

« On ne peut pas mémoriser tous ceux que l’on voit passer, mais ils l’ont clairement reconnu pour le métier qu’il exerce », insiste le délégué régional FO pénitentiaire du Grand Est, Christophe Schmitt, sur la foi des déclarations de son camarade qu’il a eu au téléphone.

Le surveillant, qui souffre notamment de diverses contusions, très choqué psychologiquement, a porté plainte. Et la durée de son incapacité totale de travail sera précisée ce mercredi au terme d’un nouvel examen médical.

Des faits qui interviennent quelques semaines après une précédente agression, dans des conditions similaires, à Metz*. « C’est un phénomène inquiétant », relève Christophe Schmitt, « car en plus du manque de sécurité à l’intérieur des prisons, on la subit à l’extérieur également ».

Leur presse carcérale – l’est républicain (Sébastien MICHAUX), 28 juillet 2015

NdCNE:

*Samedi 6 juin aux environs de 6h00 du matin à Metz, alors qu’un maton est en voiture sur le trajet entre son domicile et la prison de Metz-Queuleu, il est mis en joue par un ancien détenu armé d’un fusil à pompe, épaulé de plusieurs complices. Celui-ci mime un coup de feu. le maton s’en sort avec une peur bleue,