[Tract diffusé ces jours-ci dans les rues de Marseille]
La prison n’est pas seulement ce bâtiment glauque à la lisière de la ville et attaquable en tant que tel. Elle représente le degré d’enfermement le plus abouti et la continuité des autres institutions (patriarcat, école, religion, travail, justice..) qui tendent à soumettre et formater les individus.
Alors que plusieurs mutineries viennent de briser la routine mortifère des taules de Valence, Aiton et Poitiers, l’État annonce la création de 16 000 nouvelles places de prison. Dans le sud-est, ce sont six nouvelles maisons d’arrêt qui se rajoutent aux chantiers déjà en cours (Marseille, Draguignan, Aix-Luynes 2…). Dans un premier temps à proximité de Nice, Nîmes, Avignon (sites considérés comme prioritaires) puis, à plus long terme, autour de Marseille, Toulon et Fréjus.


C’est un point sombre sur la carte, plongé dans la brume des gaz lacrymogènes ou du temps pourri du Nord de la France. Y aller, pour quoi faire ? L’humanitaire vous répugne, la météo vous rebute et sur le terrain un rapport de force démesuré et défavorable condamne à l’impuissance. Pas si vite, voici une proposition à saisir depuis là où vous êtes.
« Voici comment on vit dans le CIE de Brindisi Restinco:
Nous nous sommes décidés à saboter l’entreprise « Securitas », pour l’empêcher de s’enrichir en enfermant, en humiliant et en expulsant des gens. Le 17 juin 2016, nous avons crevé les pneus de trois véhicules devant le siège de « Securitas » à Thoune.