Archives de catégorie : Squats & occupations

[Calais] Blocage de rocade et affrontements avec les flics juste après l’ultimatum de la préf’ – 20 janvier 2016

Calais : un ultimatum lancé aux migrants pour évacuer une partie de la « jungle »

Parallèlement à ce déménagement forcé, les autorités ont créé un camp en dur de conteneurs chauffés, baptisé le Centre d’accueil provisoire (CAP).

Un arrêté préfectoral a été affiché mardi dans la partie de la « jungle » de Calais qui doit devenir une bande de 100 mètres déboisée, donnant un délai de 24 heures aux derniers « commerces » pour quitter cette zone, a indiqué mercredi la préfecture du Pas-de-Calais. « Il est fait commandement aux occupants sans droit ni titre du site dit de La Lande à Calais de quitter et libérer de toutes personnes et de tous biens l’emprise correspondant à une bande de 100 mètres de largeur (…), et ce, au plus tard dans un délai de 24 heures à compter de la publication » du texte, peut-on lire dans cet arrêté transmis et daté du 19 janvier.

« Passé ce délai, à défaut d’avoir quitté les lieux, il sera procédé à l’évacuation (…), si nécessaire avec le concours de la force publique », peut-on également lire. L’arrêté ayant été affiché dans le camp mardi en début d’après-midi, le délai pour l’évacuation expire donc ce mercredi vers 13-14 heures, mais cela ne signifie pas que les forces de l’ordre interviendront immédiatement pour éloigner les récalcitrants, selon une source en contact avec les autorités. D’autant que, selon des correspondants de l’AFP présents sur place, il restait mercredi une petite dizaine de commerces (épiceries, cantines) qui n’avaient pas encore quitté la bande de 100 mètres. Ces commerces seraient au nombre de six, d’après une source bien informée.

4 000 migrants

Tous les migrants qui vivaient sous des tentes plantées dans cette zone ont d’ores et déjà quitté les lieux. Des travaux de défrichement ont débuté lundi dans le calme dans deux secteurs du camp de migrants de Calais. Avec cette zone défrichée à l’aide de bulldozers, les autorités souhaitent empêcher les intrusions sur la rocade portuaire, où des migrants, masqués par la végétation, tentent de monter à bord des camions embarquant pour Douvres. Il s’agit aussi de protéger les riverains et les migrants des risques d’accident. Parallèlement à ce déménagement, les autorités ont créé un camp en dur de conteneurs chauffés, baptisé le Centre d’accueil provisoire (CAP).

Dans la nuit de mardi à mercredi, « 405 personnes y ont été hébergées et il y a 465 personnes inscrites pour la nuit prochaine », a fait savoir la préfecture. Il est prévu que, d’ici fin janvier, le CAP puisse accueillir jusqu’à 1 500 migrants. Environ 4 000 migrants, venus majoritairement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, vivent dans la « jungle » de Calais, considérée comme le plus grand bidonville de France, dans l’espoir d’atteindre l’Angleterre, considérée par eux comme un eldorado.

lepoint.fr via afp, 20/01/2016 à 11h42

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Calais : heurts entre migrants et policiers

Des incidents ont éclaté mardi soir sur la rocade portuaire de Calais (Pas-de-Calais). Ils ont opposé plusieurs centaines de migrants aux forces de l’ordre, qui ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour rétablir le calme.

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Pendant près d’une heure, un important dispositif policier a tenté de contenir entre 200 à 300 migrants, qui ont mis le feu sur la chaussée avec des détritus et de la végétation dans le but de freiner le trafic.

Alors qu’un épais nuage de fumée était visible sur plusieurs centaines de mètres en provenance de l’entrée de la «Jungle» (un bidonville où se trouvent des migrants) en raison des gaz lacrymogènes, la chaussée a finalement été dégagée et les migrants ont été repoussés vers 22 heures.

Ces incidents surviennent après que la préfecture du Pas-de-Calais a fixé aux derniers migrants, par mesure de sécurité, un ultimatum qui expirait en début d’après-midi pour quitter une bande de 100m déboisée de la «Jungle» le long de la rocade. En instaurant cette bande de 100m, les autorités souhaitent empêcher les intrusions sur la rocade portuaire. Des migrants, dissimulés par la végétation, tentent en effet de monter à bord des camions embarquant pour Douvres (Royaume-Uni). Le dispositif sert aussi à protéger les riverains et les migrants des risques d’accident. Les incidents de mercredi soir sont les plus importants depuis la mise en place de cette bande de 100 mètres.

Des centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne, qu’ils considèrent comme un eldorado, tentent régulièrement de ralentir le trafic routier afin de pouvoir monter dans des camions où ils se cachent. La très forte présence policière ne les empêche pas de renouveler leur geste. Au moins 4 000, venant principalement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, vivent dans le bidonville dans des conditions très précaires.

leparisien.fr, 21/06/2016

[Nantes] Un commissariat repeint en soutien à la Zad – 13 janvier 2015

2Alors qu’étaient jugées ce mercredi les affaires des derniers occupant-e-s légaux de la Zad, nous avons entrepris de repeindre la façade rouge du commissariat du quartier Beaujoire, dans la plus pure tradition du greenwashing à la nantaise.

Nous ne sommes pas dupes : nous savons bien que toute défaite au tribunal impliquerait une prise de confiance des bétonneurs pour aller plus avant dans le projet d’aéroport.

Loin des discours feutrés des tribunaux, les milices policières reviendraient alors sur la zone pour s’attaquer au mouvement d’occupation et aux formes de vie qu’il élabore depuis des années.

Ceci est un avertissement. Nous ne nous laisserons pas faire.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Les Verts de Rage

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[Publié sur indymedia nantes, 13 janvier 2016 à 20h29]

[Toulouse] Blocage incendiaire en solidarité avec la ZAD de Notre-Dame des Landes – 9 janvier 2016

Blocage des accès à l’aéroport de Toulouse en soutien à la ZAD

Le samedi 9 janvier 2016 à 9h, la bretelle autoroutière d’accès à l’aéroport de Toulouse ainsi que le Tram ont donc été bloqués à l’aide de barricades enflammées.

Le 13 janvier aura lieu à Nantes un des procès des habitant.e.s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, qui se soldera sûrement par une décision d’expulsion accompagnée d’astreintes journalières. C’est quotidiennement que les locataires, squatteuses, rroms, personnes sans-papiers et autres subissent cette violence de l’état par l’intermédiaire de ses juges, ses flics et ses huissier.e.s qui décident de qui doit vivre où et comment.

Le samedi 9 janvier 2016 à 9h, la bretelle autoroutière d’accès à l’aéroport de Toulouse ainsi que le Tram ont donc été bloqués à l’aide de barricades enflammées. Deux lignes de Tramway ont été fermées sur tout Toulouse pendant une heure.

Tant que continueront ces expulsions, tant qu’existera ce monde de merde, nous resterons déterminé.e.s à nous en prendre à l’incessant flux de marchandises, passager.e.s et travailleureuses indispensables au bon fonctionnement du capitalisme, et ceci malgré l’état d’urgence.

Y a pas d’fumée sans pneu !

[Publié sur indy nantes, 11 janvier 2016]

[Genève, Suisse] Emeute contre ce monde de riches – 19 décembre 2015

Une manifestation sauvage dégénère et cause des dégâts considérables

Capture18Le but de la manifestation était d’occuper la rue de manière forte. Les casseurs ont pris le dessus, les dégâts sont considérables. Le monde culturel genevois condamne.

En lettres capitales sur fond noir et, au bas de l’affiche, le lieu du rendez-vous: une «Sauvage», ce samedi, à 22 h, dans le parc des Cropettes. Concert? Rassemblement? Manifestation? Les trois à la fois, assortis d’un mot d’ordre non-signé: «Nous prenons la rue car elle se passe volontiers des subventions qui servent maintenant à faire chanter les lieux de culture alternative.»

Les participants sont nombreux à venir au rendez-vous. Les premiers ont amené de la musique, les suivants arrivent en bande organisée avec du matériel pour repeindre la ville. Ils ont le visage masqué, leur propre service d’ordre et la présence des photographes n’est pas tolérée dans leur périmètre. Les tracts distribués sur l’herbe récapitulent les «conseils utiles à connaître en cas d’arrestation».

«On est vénère»

Malgré la sono embarquée, l’ambiance n’a rien de particulièrement festif. On pose la question: «Vous êtes qui?» Réponse: «Des gens en colère!» Elle se lit sur la banderole: «Culture de lutte, Maudet culbute». Elle se voit dans la démarche, déterminée et frondeuse. A 22 h 30, les manifestants se mettent en mouvement. Ils sont près de 500 à descendre vers la gare en empruntant le passage des Alpes. Les tagueurs ont sorti bombes et pochoirs. Ils se chauffent sur les murs, de chaque côté de la chaussée, avant de s’attaquer aux principales enseignes de Cornavin. En quelques minutes, la façade est relookée à hauteur d’homme et le mobilier urbain, aux abords des arrêts du tram, marqué au spray noir.

Les slogans ne cherchent pas la rime. «On est vénère» et cela se lit à chaque coin de rue. Une odeur de peinture fraîche permet de suivre à l’arrière la manif qui avance sans se retourner. Les déprédations montent d’un cran à l’approche de Bel-Air. On cible les banques, les bijouteries, les galeries; les vitres blindées sont négociées au marteau. La Corraterie en prend pour son grade, les alarmes effraction se déclenchent en plusieurs endroits.

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Nulle présence policière jusque-là. Tout au plus un fourgon de gendarmerie à l’entrée des Rues basses, deux autres au bas de la Treille. Les accès à la vieille ville sont barrés. Pas le parvis du Musée Rath, encore moins celui du Grand Théâtre. En moins de deux minutes, la façade de l’opéra change de couleur. Noir, rouge et vert. Des projections de peinture en grande quantité. Le résultat est spectaculaire. Souillures XXL. Il faudra monter un échafaudage pour nettoyer ou déployer la nacelle à dix mètres du sol.

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le tag en allemand signifie: « l’argent de la culture est le prix du silence »

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Les meneurs cherchent la confrontation

On approche de minuit. Les manifestants ont investi Plainpalais, remontent l’avenue du Mail jusqu’à la rue de l’École de médecine. Du monde partout. Et une détermination qui ne fléchit pas au moment de redescendre le boulevard Carl-Vogt en direction de l’Hôtel de police. La vitrine d’un magasin spécialisé dans la vente de matériel de sécurité ne résiste pas aux coups. Les présentoirs sont dépouillés de leurs accessoires, des mains se servent dans la coutellerie et un mannequin est démembré sur le trottoir.

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Le père noel est une ordure...

Le père noel est une ordure…

En tête, les meneurs cherchent la confrontation. Ils la trouvent: les forces de l’ordre font barrage devant la maison de quartier de la Jonction. Ils ont sorti leur canon à eau antiémeute, ils font écran sur toute la largeur de la chaussée. Les ultras vont au contact, jettent des projectiles, certains inflammables, avant de battre en retraite en se repliant sur l’avenue Sainte-Clotilde.

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La manif commence à s’essouffler. Elle signe ses derniers tags colériques sur les murs de la rue des Bains, brise une ultime enseigne, avant de se disloquer sur la place des Volontaires. Pendant 90 minutes, elle a occupé la rue, exprimant son ras-le-bol et son opposition dans un geste radicalement anarchique. «C’est la réponse nocturne à l’arrogance des politiques», lâche une participante qui soutient la cause à défaut de défendre la manière.

«Cette manière-là est la porte ouverte aux amalgames et aux réactions extrémistes», regrette par avance cet étudiant qui était venu avec son vélo, sans sac à dos rempli d’engins pyrotechniques. Le coût de cette «Sauvage» promet d’être très élevé. Bien supérieur à la dernière manifestation spontanée partie de L’Usine. Cette fois, le haut-lieu de la culture alternative n’est en rien l’instigateur de ce rassemblement. Il ne manquera pas de le faire savoir. Les communiqués vont tomber, de tous les côtés. Dimanche difficile en perspective.

Le commerce d'un politicard d'extrême-doite défoncé à la fin de la manif

Le commerce d’un politicard d’extrême-doite défoncé à la fin de la manif

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La Culture genevoise condamne les dégâts de la nuit

«La Culture Lutte condamne sans ambiguïté les déprédations commises dans la nuit du 19 décembre», commence le communiqué des artistes et acteurs culturels de Genève. Le Mouvement genevois a rapidement souhaité réagir à la manifestation de cette nuit. Et s’en distancier : il affirme ne pas savoir qui en sont les organisateurs et «réprouve avec la plus grande énergie les méthodes destructives employées, qui ne servent en rien la cause qu’ils prétendent défendre».

Le mouvement La Culture Lutte a été créé il y a plusieurs semaines pour regrouper la majorité des acteurs culturels genevois. Il affirme œuvrer dans le dialogue et la concertation et rappelle que leurs actions se sont toujours déroulées «dans un esprit constructif et créatif».

Tribune de genève, 20/12/2015 à 17h42

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Pierre Maudet se dit « furieux et scandalisé par ce saccage »

Chef de la sécurité du canton de Genève, Pierre Maudet a dit son indignation à La Tribune de Genève, dimanche matin. « Je suis furieux et scandalisé par ce saccage intolérable », a déclaré l’élu PLR. Et d’ajouter: « On a affaire à une bande de casseurs ‘professionnels’, à l’image de ce que Berne et Zurich ont récemment connu ».

Le conseiller d’Etat s’est rendu sur place tôt dimanche afin de constater les dégâts. « J’attends les explications de la police sur les circonstances de ce débordement inadmissible », a-t-il conclu.

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Genève craignait un acte terroriste. Le chaos est venu samedi soir d’une frange d’extrémistes suisses anarchistes et anticapitalistes animés par le désir de défier l’Etat. Leurs tags ont souillé une multitude de façades. Les banques n’ont pas seulement été visées. Les déprédations les plus spectaculaires concernent le Grand Théâtre, dont l’entrée a été maculée de peinture. Une vingtaine de vitrines ont été brisées, dont celle du commerce du député MCG Eric Stauffer, malmené sur place. Ces débordements vont coûter cher, et pas seulement en termes financiers. […]

Le bilan n’est pas définitif. Pour l’heure, deux policiers ont été légèrement blessés. Y aurait-il eu d’autres victimes, comme le suggère Eric Stauffer? Pas de confirmation officielle à ce stade de la part de la police. Celle-ci fera le compte ces prochains jours du nombre de plaintes déposées notamment pour déprédations. «Aux dernières estimations, une vingtaine de vitrines ont été cassées», indique en tout cas le porte-parole de la police, Jean-Philippe Brandt. «Les dégâts n’ont pas encore pu être chiffrés, mais ils se montent à plusieurs dizaines de milliers de francs.»

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[Calais] Assaut massif de la frontière et affrontements avec ses gardiens [ + Quelques infos sur les collabos qui gèrent les camps de migrants] – 16 & 17 décembre 2015

Calais: 1000 migrants tentent d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche

Entre 800 et 1000 migrants ont tenté cet après-midi d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche près de Calais, paralysant le trafic autoroutier pendant plusieurs heures et nécessitant un vaste déploiement de forces de l’ordre, a-t-on appris de sources concordantes.

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« On a relevé la présence de 800 à 1000 migrants vers 15H00 aux abords du Tunnel sous la Manche », a rapporté la préfecture du Pas-de-Calais, un chiffre qualifié d' »inédit » en journée selon une source policière. « A l’approche du tunnel, de nombreux migrants ont tenté par tous les moyens de ralentir le trafic pour monter dans les camions, en bloquant les voies de circulation et en démontant des grilles métalliques », a relaté cette source.

Certains d’entre eux ont coupé au cutter des bâches et sont montés sur les toits de poids lourds. Selon ce dernier, plusieurs migrants ont réussi à s’introduire sur le site du tunnel, d’une superficie de 650 hectares. « Des forces de sécurité ont été déployées aux abords du tunnel sous la Manche, ont reçu des jets de projectiles et ont dû faire usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises pour repousser les migrants », a indiqué la préfecture.

Deux échangeurs d’accès au tunnel ont été fermés pendant une demi-heure « par mesure de sécurité », a précisé cette source.

La préfecture a affirmé que la situation était maîtrisée vers 16 heures. « Les forces mobiles sont déployées en jalonnement le long des axes d’accès au site du tunnel, et plusieurs groupes de migrants s’écartent du secteur. » Le trafic continuait à 17 heures d’être quasi paralysé comme dans la grande partie de l’après-midi, qui témoignait également du retour de groupes de 10 ou 20 migrants passant entre les véhicules en fin d’après-midi.

Le figaro via AFP, 17/12/2015 à 17h44

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Calais : intrusion de migrants sur la rocade portuaire ce mercredi, la circulation coupée une partie de la matinée

Des intrusions de migrants sur la rocade portuaire (N216) reliant l’A16 au port de Calais ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, ce mercredi matin. La circulation a été coupée dans les deux sens. Elle a rouvert en fin de matinée.

Selon le centre régional d’information et de coordination routière (CRICR), entre 300 et 400 migrants sont parvenus à pénétrer sur la rocade portuaire ce mercredi vers 10 h. Ils tentaient de stopper les camions venus de l’A16 et qui se dirigeaient vers le port de Calais, afin de se cacher à l’intérieur.

De nombreux CRS sont intervenus pour les refouler. Des projectiles ont été lancés sur les camions et les CRS, ces derniers répliquant par l’usage de bombes lacrymogènes.

Selon un CRS rencontré sur place, la situation était « grave » : « J’étais déjà venu en mission il y a un mois, mais cette fois, c’est pire encore : ils sont très, très nombreux, veulent arrêter les poids lourds, mais les poids lourds refusent de plus en plus de s’arrêter. »

Un CRS a été contusionné. Un autre, légèrement blessé à la main, a été transporté à l’hôpital par les pompiers de Marck.

Fermée dans les deux sens le temps de l’intervention des CRS, la rocade a pu rouvrir à la circulation peu après 11 h. La situation était toujours tendue ce mercredi soir.

lavoixdunord, 16/12/2015

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Camp pour migrants à Calais : une bonne opportunité pour les sociétés de sécurité

Le camp humanitaire pour 1 500 réfugiés de la « jungle » a accueilli ses premiers conteneurs ce mardi matin. La société calaisienne Biro Sécurité assure depuis mars la surveillance du centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon ». Pour cette mission, elle a recruté trente agents.

« Veiller à leur sécurité »

Depuis fin octobre, les effectifs se sont renforcés. Quatre agents de sécurité surveillent la « zone tampon », les 53 tentes où sont hébergés 500 migrants déplacés pour les besoins de la construction du nouveau camp. Deux femmes agents de sécurité ont aussi été affectées près des modulaires et des tentes où dorment les migrantes et leurs enfants. Des équipes surveillent également le chantier du futur camp humanitaire. « Nos agents sont là pour veiller à leur sécurité, pas pour les empêcher de passer en Angleterre, précise Axel Biro, gérant de la société créée en 1983 et qui compte actuellement une centaine de salariés. Nous n’avons aucun ennui. Avec les migrants, tout se passe très bien ». Parmi les agents, l’un d’entre eux est un ancien migrant, qui parle arabe et français. « Il peut ainsi communiquer plus facilement avec les migrants, et faire la traduction au besoin », souligne le responsable.

Depuis octobre, Axel Biro a recruté trente agents supplémentaires uniquement pour le camp Jules-Ferry, ses abords et la zone « tampon ». « C’est un marché très important pour la société, assure le Calaisien. Et qui crée de l’emploi ». Avec le nouveau camp pour 1 500 réfugiés, Biro compte recruter six nouveaux agents.

L’entreprise fournit aussi à La Vie Active le dispositif d’accès biométrique sécurisé au camp humanitaire de 1 500 migrants.

Le nouveau camp humanitaire de 1 500 places sera fermé. Pour y entrer, les migrants devront donner un code d’accès qui leur sera délivré grâce à la technologie biométrique en 3D. « Le dispositif reposera sur un système choisi par l’opérateur de l’État, la Vie Active, indique la préfecture du Pas-de-Calais. Il sera complété par un code d’accès. Il ne s’agit pas d’empreintes digitales. Il est considéré comme pratique et sécurisé. Il ne s’agit en aucun cas d’enregistrer ni de conserver les données des personnes. C’est juste un système de reconnaissance permettant l’accès à la structure ». La technologie utilisée est « l’analyse morphologique de la main. Le lecteur vérifie la taille et la forme de celle-ci ».

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Opérationnel à partir de mi-janvier

Ce dispositif ne nécessite pas de demande d’autorisation préalable auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Il suffit juste d’une déclaration en ligne lors de l’installation, prévue mi-janvier, à l’ouverture du camp humanitaire. Quant au coût du dispositif, l’association La Vie Active ne nous l’a pas transmis ce mardi.

Philippe Wannesson, militant associatif et auteur du blog Passeurs d’hospitalités, craint que « les migrants ne fassent pas la nuance avec les empreintes digitales ». Les migrants ont fui des pays en guerre et voyagent dans la clandestinité. « La prise d’empreintes digitales les inquiète. Ce dispositif peut les dissuader d’entrer dans le camp », estime le militant.

lavoixdunord, 15/12/2015

[Belgique] Face aux flics, « Rien à déclarer » encore et toujours !

A Namur aussi la police cherche des mouchards !

En avril 2015, à Namur, une compagnonne a été approché par des flics en civil bien connu de la région. Les deux flics « politiques » de la capitale wallonne, Jean Luc Ista et Sergio Bizotto . Vu qu’elle fréquente de loin une bande de squatteurs, ils lui ont demandé si elle pouvait être leur taupes au sein du groupe dont certains se revendiquent anarchistes. Les larbins de l’état repartirent bredouille, elle les envoya bien boulé comme il se doit. On a rien à déclarer aux keufs hormis qu’on les déteste.

Plus tard, en juin, les larbins firent encore plus fort ! Un autre pote du groupe en question fit un accident de la route.. A l’hôpital quelle fut sa surprise de voir débarquer quatre flics ! Et de nouveau ils veulent des informations sur des personnes du groupe. Évidemment comme avant, il n’y a aucun procès-verbal des interrogatoires. Cela ne nous étonne plus, ceux qui font respecter les lois de l’ordre marchand sont en pratique bien au dessus d’elle. Le camarade allité, sous perfusion et toujours en état de choc envoya au diable les bidasses.

Donc on sait maintenant de quoi ils sont capables.. Ils n’hésitent pas à questionner nos potes, même lointain et même lorsque l’interrogatoire pourrait s’assimiler à de la torture selon leurs lois.
On a bien sur peur que quelqu’un ait flippé et accepte de faire la poukave mais sans nous paralyser ça nous renforce dans notre « culture de la sécurité » [sic] (titre d’une excellente brochure d’ailleurs). On essaye de faire bien gaffe à ce qu’on dit et on bannit nos téléphones portables de nos discussions sensibles, entre guillemets. C’est limite si on va pas en parler nu dans la forêt !

En tant qu’ennemi de la propriété privée, on sait que la police cherchera toujours à nous ficher, nous réprimer, nous contrôler, voir parfois nous torturer. C’est sa fonction et les sbires de l’état sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Et quelques soit leurs méthodes, les bourgeois n’hésiteront pas à fermer les yeux si ça peut maintenir leurs intérêts. Pour cela les flics disposent d’une large impunité et la lutte contre le terrorisme n’est qu’un prétexte pour attaquer plus facilement encore ceux qui ne veulent pas rentrer dans le rang, qu’ils luttent contre la maxi-prison* ou qu’ils revendiquent l’occupation de maisons vides.

FACE AUX KEUFS, ENCORE ET TOUJOURS « RIEN A DECLARER » ! PAS DE DISCUSSION POSSIBLE AVEC LES ENNEMIS DE LA LIBERTE !

* Pour rappel la sureté de l’état a retenté d’approcher des compagnons luttant contre la maxi-prison à Bruxelles en septembre 2015 [Reproduit ci-dessous].

[Publié sur indymedia bruxelles, 02 décembre 2015]

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Rebelote : la Sûreté d’Etat à la recherche de mouchards

Et rebelote. De nouveau, au moins une personne a été approchée par la Sûreté d’État afin de la recruter comme indicateur. Cette fois-ci, les renseignements recherchés par les voies perfides de la délation portent sur la lutte en cours contre la construction de la maxi-prison.

Et rebelote, c’est les deux cartes de l’intimidation et du chantage dont se servent les chiens de garde de l’ordre établi afin de tenter de recruter des collaborateurs. Se présentant d’abord de façon plus au moins neutre, l’agent de la Sûreté passe très vite a une vitesse supérieure. Intimider et faire pression en prétendant qu’« on sait tout sur toi », mettre en avant la distinction entre braves citoyens qui contestent un projet de l’État et éléments criminels qu’il faudrait identifier et éliminer, chantage par rapport au travail, menaces contre la famille,… Une triste série d’« argumentations » dont ne peuvent se servir que les adorateurs de l’autorité, et dont l’infamie ne semble pas connaître de limites. Mais soulignons-le : cette quête de mouchards n’est qu’un aspect de la répression étatique. Filatures, observations, dispositifs de vidéosurveillance devant des endroits liés à la lutte, perquisitions (officielles et en cachette), appareils d’écoute installés à l’intérieur des domiciles,… la police et les services de renseignements utilisent tous les méthodes imaginables pour tenter freiner les luttes.

Et rebelote, nous souhaitons souligner l’importance de parler de tels agissements de la Sûreté ou d’autres forces répressives. Si eux ils cherchent à faire croire aux gens qu’ils se retrouvent seuls, coincés, avec le dos contre le mur, à nous de briser cela. Pour protéger ses menées obscures et les rendre efficaces, la Sûreté dira d’ailleurs toujours que c’est interdit de parler de tels approches.

Et rebelote, on ne le répétera jamais assez : soutenons-nous les uns les autres via une attitude d’insoumission et de non-collaboration face à la justice, à ses limiers et à ses amis-journaleux. Il n’y a rien à leur dire, il n’y a rien à discuter avec eux. Ils sont passés maîtres dans l’art d’utiliser et d’abuser tout ce que tu dis à des fins répressives. Il est important de faire gaffe à ce que personne ne se retrouve seul face à une horde de ces chiens de garde, face à d’éventuels chantages et menaces, face à l’intimidation judiciaire. Continuer à prendre nous-mêmes l’initiative ; continuer à déterminer nous-mêmes ce dont nous voulons discuter et comment nous voulons lutter, aussi en des périodes de menace répressive plus intense, est la réponse la plus forte que nous puissions donner. Il n’y a pas à rechercher ou à accepter le dialogue avec le Pouvoir et ses sbires ; le mutisme des rebelles face au pouvoir et le fait de maintenir ouvert ou conquérir l’espace de discussion libre avec d’autres révoltés et mécontents sont certainement des lignes de défense très fortes.

Septembre 2015

[Publié sur indymedia bruxelles, 8 octobre 2015]

[Mytilène, île de Lesbos] Banques défoncées, le parti au pouvoir SYRIZA chassé et attaqué… Solidarité offensive avec les sans-papiers !

Mytilini, île de Lesbos: double attaque des bureaux de Syriza et plusieurs banques défoncées:

Dans la nuit du 17 au 18 novembre 2015, nous avons ataqué des bureaux du parti ‘Syriza’ avec des pierres et de la peinture et avons simultanément détruit les agences bancaires ‘Eurobank’, ‘Alpha Bank’, ‘Piraeus Bank’ et la ‘Banque Nationale de Grèce’.

Le lendemain, nous avons mené une deuxième attaque en réponse au baillonnement des émeutes de la nuit précédente.

Nos raisons pour attaquer étaient évidentes. ‘Syriza’ – étant le parti au pouvoir agissant de manière habituelle en matière d’immigration, économiques et de répression – tout comme les banques, qui sont un rouage central au capitalisme, seront TOUJOURS nos cibles.

Jusqu’à la fin des Etats, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de frontières !

Vive l’anarchie !

Traduit de l’anglais de contrainfo (source en grec)

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Lesbos (Grèce). Le 31 octobre, une grosse manifestation s’est déroulée dans la ville de Mytilène, à laquelle ont participé beaucoup de migrant-es et des personnes solidaires habitant-es de l’île. Les membres du parti au pouvoir Syriza n’ont pas été accepté-es dans le cortège. Sur cette île grecque, située en mer Égée, plusieurs milliers de migrant-es, survivant-es de la traversée, vivent dans les rues en attente d’une autorisation pour se rendre sur le continent.

La mer Égée est un cimetière. Les assassins vont payer !

La mer Égée est un cimetière. Les assassins vont payer !

Le 5 novembre, alors que les derniers jours ont été plus meurtriers que jamais dans la mer Egée, le premier ministre Tsipras a escorté Martin Schulz, le président du parlement européen, lors d’une visite sur l’île de Lesbos.

Les anarchistes locaux ont occupé la mairie de la ville et suspendu une banderole disant « The Aegean is full of migrants’ dead bodies. Europeans too are peoples’ murderers ».

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Quand Tsipras et Schulz sont arrivés sur l’île, d’autres manifestant-es les attendaient également.

Le 7 novembre, des migrant-es ont occupé un immeuble désaffecté sur le port de Mytilène. Le bâtiment était l’ancien « centre des travailleurs » de la ville, qui avait été fermé ces dernières années. Ces derniers jours, des milliers de personnes vivaient dans le port et dans les rues, en attente des navires pour le continent (les travailleurs des navires étaient en grève).
C’est une initiative auto-organisée par les migrants et des groupes locaux sont là pour les soutenir.

Trois jours plus tard, le 10 novembre, le bâtiment a été expulsé par des membres du parti communiste de Grèce (KKE), armés de bâtons, jouant le rôle de la police anti-émeute. L’immeuble était vide depuis plusieurs années, mais le KKE qui contrôle ce « centre des travailleurs » l’utilisait comme débarras.

Traduit de clandestinenglish par sanspapiersnifrontières

[Espagne] La meilleure arme contre la répression, l’action directe

Compagnonnes et compagnons,

Cela fait à peu près deux ans que nous voyons comment l’État et ses forces répressives s’en prennent plus que jamais au mouvement anarchiste. De nombreux compagnon-ne-s ont été arrêté-e-s et emprisonné-e-s, des procureurs ont demandé des années de prison, appuyés par des campagnes médiatiques contre nos luttes et espaces. Tout cela n’a qu’un but : faire disparaître les idées anarchistes, obtenir, à partir de la répression, la violence, la peur et la prison ; que toute dissidence soit éliminée.

Ces dernières années nous avons pris la mauvaise habitude de ne subsister qu’en tant que scène, la plus grande partie du mouvement se contentant de maintenir les apparences, de maintenir la vitrine sociale par des activités et des pratiques (qui ne demandent pas beaucoup de sacrifices) qui donnaient l’impression à la société qu’il y avait une dissidence et une lutte contre l’État capitaliste, qui rarement se matérialisaient en quelque chose de concret.

Ainsi, ces dernières années, qui ne sont que la suite logique d’un processus qui a commencé avec la transition, il y a eu une absorption de la part de l’État démocratique et capitaliste de la plus grande partie des luttes qui se considéraient révolutionnaires. Après les avoir pacifié, les avoir transformé et empoisonné, il en a fait ses complices démocratiques de « gauche », des mouvements civiques et citoyens.

Maintenant l’État a déclaré la guerre publique et médiatique aux anarchistes, il en a fait son principal objectif et nous ne pouvons pas rester désemparés ou nous contenter de sortir des communiqués et faire des manifestations « promenades » alors qu’ils nous étouffent par des procès et la prison, alors qu’ils nous pourchassent.

Nous lançons un appel à la solidarité active avec les compagnons et compagnonnes poursuivis. Récupérons les méthodes que nous avons enterrées il y a longtemps, utilisons de nouveau l’action directe comme le meilleur outil de solidarité.

Exprimons sur les murs que la solidarité que les journalistes essaient de cacher existe toujours, boycottons [sic] et sabotons les banques qui ont condamné nos compagnonnes, expliquons à nos voisins ce que les médias ne disent pas. Utilisons notre imagination pour montrer à nos bourreaux et nos ennemis qu’après le calme vient toujours la tempête, pour retourner cette apathie qui nous accable, et parce que nous savons que la lutte est le seul chemin.

Solidarité avec les anarchistes prisonnier-e-s, que la révolte se propage, que l’étincelle illumine les nuits sombres de ce chemin.

Mort à l’État et vive l’anarchie !

À leur répression répondons par notre solidarité.
À leur violence répondons par l’action directe.
À leurs lois répondons par notre imagination.
Agis !!

actua

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo par non-fides]

[Forêt de Hambach, Allemagne] Nouvelles de la lutte contre le projet de mines de charbon de RWE

Dans la nuit de lundi 26 octobre, huit engins de chantier du projet de mines de charbon (extraction de lignite) dans la forêt d’Hambach (Rhénanie) ont été sabotés. Cinq machines excavatrices, deux bulldozers et un rouleau compresseur ont eu leurs fenêtres détruites, les réservoirs et filtres à huile bousillés avec du sable, tuyaux électriques et câbles hydrauliques lacérés; d’autres parties des engins ont aussi été dégradées. Malgré les mesures de sécurité appliquées par l’entreprise RWE, cette action de sabotage s’est déroulée sans problème.

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[Montreuil, 93] Récit de l’expulsion du 6 rue de la Renardière – 28 octobre 2015

AUCUNE EXPULSION N’EST « NORMALE »

Le squat du 6 rue de la Renardière, à Montreuil, a été ouvert en mars dernier par quelques personnes qui avaient besoin d’une maison, l’envie de vivre à plusieurs et de ne pas dépenser des fortunes chaque mois pour se payer quelques mètres carré. La maison était à l’abandon depuis plus d’un an, mais comme souvent, dès qu’elle a été habitée, la propriétaire s’est empressée d’essayer d’expulser les occupant-e-s. Lors du procès pour demander l’expulsion, elle est allée mentir sans aucune honte sur ses intentions, en prétextant vouloir loger sa mère dans la maison, alors que dans le quartier tout le monde savait que son projet était de faire détruire la maison et faire des thunes en construisant un immeuble de locations, notamment avec la perspective d’une flambée des loyers avec l’agrandissement de la ligne 11 du métro. Sans surprise, les juges ont décidé de l’expulsion des squatteur-euse-s.

Mercredi 28 octobre, à quelques jours de la trêve hivernale (qui permet théoriquement/légalement aux personnes expulsables d’avoir un répit entre le 1er novembre et le 31 mars), la préfecture a envoyé des dizaines de flics expulser le squat de la Renardière…

Vers 11h30, des dizaines de flics anti-émeute, notamment du GSO-93 (Groupe de soutien opérationnel, équivalent des Compagnies de sécurisation et d’intervention créées pour « les interpellations délicates ») et de nombreux bacqueux débarquent avec pas mal de matos. La maison est barricadée, et six squatteur-euse-s sont déjà sur le toit quand les flics arrivent.

Les barricades tiennent une vingtaine de minutes et les flics finissent par entrer dans la maison. Dehors, des personnes solidaires commencent à arriver, et de premières frictions avec la flicaille qui boucle le quartier ont lieu.

Sur le toit, même si un bacqueux en bas tient en joue le toit avec son LBD-40 (flashball à longue distance), l’ambiance et bonne, et il y a de quoi tenir (à boire et à manger). Des slogans sont criés, souvent en choeur avec les gens en bas, qui regroupent désormais plusieurs dizaines de personnes (des copains, des copines, des voisin-e-s, des gens du quartier, notamment des Roms elles et eux aussi menacé-e-s d’expulsion, au 250 boulevard de la Boissière) :
– « Grève, grève, grève des loyers, et crève, crève les flics et les huissiers »
– « Les loyers sont chers, occupation ! Et les maisons sont vides, occupation »

En bas, des slogans sont lancés contre les expulsions et contre les flics. L’hostilité envers ces derniers est palpable, la solidarité avec les squatteur-euse-s aussi. Des tentatives de blocage du boulevard de la Boissière sont repoussées violemment par les flics, qui jouent de la gazeuse au moindre mouvement, des poubelles sont renversées en travers de la route. Les bacqueux sont hyper agressifs, tendus et stressés par la situation.

2015-10-28-Montreuil-LaRenardiereExpulsion-5

Après avoir difficilement défoncé les velux par lequel les squatteur-euse-s étaient passé-e-s, les flics se mettent à défoncer le toit depuis l’intérieur ! À coups de marteau, les tuiles sautent, tombent chez les voisin-e-s… Les flics scient des poutres du toit, défoncent tout à l’intérieur, abattent la quasi-totalité des murs, et plus le temps passe plus les trous dans le toit s’agrandissent…

Plusieurs flics essayent de faire descendre les squatteur-euse-s en jouant de la menace et de l’insulte aussi bien que de la manipulation grossière.

Face à la détermination des six personnes sur le toit, des renforts arrivent peu à peu côté répression : les pompiers dans un premier temps, avec de nouvelles échelles ainsi que des caméras et des appareils photo ! Puis, la BRI anti-commando (Brigade de recherche et d’intervention, dite « Antigang ») ! Les chefs du GSO-93 insisteront alors pour qu’on descende de nous-mêmes, agacés de devoir être remplacés par « l’élite » des flics pour le clou du spectacle alors que ça fait près de quatre heures qu’ils sont là. En vain.

Les quelques flics de la BRI anti-commando descendent les six personnes du toit, une à une, vers 15h15, directement par un des grands trous effectués dans le toit…

AUCUNE BRUTALITÉ POLICIÈRE N’EST « NORMALE »

Dans la salle en-dessous, à l’abri de tous les regards, une meute d’abrutis du GSO-93 tabassent les six squatteur-euse-s les un-e-s après les autres, à cinq ou six contre un-e, étranglement, étouffement, torsions des bras et coups dans le ventre, dans les côtes, dans les jambes, dans les parties génitales pour certains, et malgré les « pas dans le visage, faut pas laisser de traces » lancés par un des chefaillons, plusieurs coups partent dans la face aussi. Une ambiance de terreur courte et intense… « Bravo les gars, c’est bien ! » entend-t-on de la part d’un chef à l’adresse de la meute.

En bas, dans le jardin, toujours à l’abri des regards, les squatteur-euse-s sont menotté-e-s et malmené-e-s, insulté-e-s et à nouveau frappé-e-s. L’exercice de terreur se poursuit tranquillement. Certains des sacs sont découpés et vidés sur place, des affaires personnelles volées ou jetées (vêtements, sacs de couchage, appareil photo, livres – ces derniers ont été retrouvés plus tard dans une poubelle !).

Les flics emmènent alors les six squatteur-euse-s vers deux véhicules de police, toujours à base de coups, d’insultes et de petites tortures. Cinq personnes sont emmenées en simple vérification d’identité, tandis que le sixième est placé en garde-à-vue pour « outrage » (un grand classique, l’accusation passe-partout…).

Les cinq sortent du comico de Montreuil au bout de quatre heures, tandis que le sixième est sorti de gardav’ le lendemain midi avec un rappel à la loi.

LA BANALITÉ N’EST PAS UNE FATALITÉ

Ces brutalités policières, à base de tabassages en scred’ à cinq sur un-e avec les encouragements des collègues à côté, sont choquantes à vivre. Elles sont pourtant banales. Mais tout aussi quotidiennes qu’elles soient, elles restent révoltantes.
Comme d’autres brigades, les flics du GSO-93 semblaient rodés, habitués à ce scénario de tabassage.

Chaque jour des gens subissent des violences policières. La police étant une institution dont le but est de protéger la domination bourgeoise, c’est contre les pauvres que ces violences policières sont les plus fréquentes. Faut pas que les flics s’étonnent que dans certains quartiers la police soit massivement détestée et régulièrement attaquée. Ces moments de tabassage et d’humiliation existent pour nous écraser et nous faire taire. Ils ne font que renforcer notre haine de la police et de l’État.

Si nous sommes sorti-e-s plus ou moins indemnes de cette expulsion, nous n’oublions pas les centaines de personnes qui sont décédées entre les mains de la police française, ni les milliers de personnes qui ont été blessées par les flics. Nous savons qu’il n’y aura pas de liberté possible tant que des milices armées sèmeront la loi et la terreur.

Dans ce monde où des gens sont propriétaires de plusieurs logements tandis que d’autres galèrent à leur payer des loyers, organisons-nous pour résister aux expulsions (de squats, locations et autres), pour compliquer la sale tâche des flics et pour attaquer toutes les formes de domination.

Jeudi 29 octobre 2015,
les ex-habitant-e-s du 6 rue de la Renardière et des personnes solidaires

Face à la police, me rendre ? hors de question ! L’uniforme bleu, depuis tout p’tits, nous haïssons.
113 « Face à la police » (1999)

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[Publié sur indy nantes et squat.net]