Archives de catégorie : Squats & occupations

[Allemagne] Les belles brèves de février/mars 2016 [Mise-à-jour]

[Les attaques de ce mois de février visent en bonne partie celles et ceux qui prônent un renforcement des frontières, qui appellent à agresser les migrants et demandent aux flics d’être plus « efficaces » dans leur travail de rafle et d’expulsion, etc… La majorité des actions directes sont revendiquées en solidarité avec les migrants, mais aussi contre la répression visant les espaces de luttes et auto-gérés à Berlin comme la Rigaer 94, le Friedel 54… Les chronologies de brèves des mois précédents ici, , là aussi et encore là]

Berlin, 3 mars 2016: Au cours de la nuit, le ‘A-Space’ du groupe immobilier ‘Ziegert’ de la Kremmener Strasse am Mauerpark s’est fait attaquer à coups de pierres et de peinture. Le ‘A-space’ sert de salle d’exposition à un nouveau projet d’immeuble de logements récemment construit, qui participe à l’embourgeoisement du quartier de Prenzlauerbe. Dans un communiqué, le(s) auteur(s) addresse(nt) leur solidarité au Rigaer94 et autres ‘Hausprojekt’ menacés d’expulsion. Peu avant 4h du matin dans le quartier ‘Alt-Treptow’, un véhicule utilitaire de ‘Stromnetz Berlin’ [« Réseau d’électricité de Berlin » a été incendié Lohmühlenstraße. L’attaque incendiaire n’a pas été revendiquée et les flics du land mènent l’enquête.

171091

Berlin, 1er mars 2016 : au petit matin dans la Rigaer Straße à ‘Friedrichain’, une voiture de l’entreprise de travail ‘Aktuell Personal-Service’ a été incendiée. En raison de la forte chaleur et des hautes flammes qui se sont dégagées de l’habitacle, deux autres voitures garées à proximité ont été endommagées. Les flics ne sont pas sûrs des raisons de l’incendie mais ils ont en mémoire le récent appel des autonomes à causer des millions d’euros de dégâts à chaque (tentative d’) expulsion de lieux de vie autogérés.

170847

Berlin, 29 février 2016 : dans la nuit de lundi à mardi, l’agence du ‘Jobcenter’ située ‘Müllerstraße’ à Mitte a été badigeonnée de peinture. Trois grosses tâches étaient visibles sur le bâtiment de l’agence des esclavagistes. Les flics ont annoncé qu’ils menaient l’enquête.

1214237167.preview

Berlin, 26 février 2016 : le bâtiment des services de « anti-terrorisme » du bureau fédéral de la police criminelle (BKA), situé dans le quartier de ‘Treptow’, a été attaqué. L’attaque a été revendiquée en solidarité avec le Rigaer94 et les autres projets d’occupation de maison menacés.

« C’est le soir dans la ville …

Alors que dans les dernières semaines des centaines de flics assiégeaient [le bâtiment occupé de la] Rigaer Strasse, harcelaient les gens et faisaient irruption dans les maisons et les espaces collectifs, les bureaucrates responsables se sont réunis dans le quartier ‘Mitte’ à Berlin aux côtés de représentants de l’industrie de l’armement, de délégués de divers tortionnaires de différents pays et des acteurs politiques de l’ensemble de l’espace européen pour discuter de la façon dont de telles coups répressifs ainsi que d’autres puissent générer encore plus de profits.

Comme petit geste de solidarité envers les personnes visées par ces rouages et pour exprimer notre haine brûlante des responsables, nous avons attaqué dans la nuit du 26/02/16 le centre de l’anti-terrorisme du Bureau fédéral de la police criminelle (BKA) avec du feu et de la peinture.

Comme à leur habitude mensongère, les flics ont parlé de 5 cocktails molotov, dont un seul s’est allumé et bien sûr la presse lèche-botte a repris avec joie cette version des faits.

Nous avons jeté 7 bouteilles remplis d’essence et de gasoil, toutes ont touché leur cible et ont causé un feu de joie sur les murs et une porte du bâtiment. Nous avons également complété notre art avec un peu de peinture sur le bâtiment et quelques ‘Krähenfüßen’ [clous tordus crève-pneus, NdT] pour les porcs à notre poursuite. Dommage que le béton ne brûle pas … malgré tout, ce feu a été une petite lueur dans une habituelle nuit noire.

Solidarité avec Friedel54, Rigaer94, M99 et tous les projets [de maisons occupées] menacés d’expulsion!« 

Tout le monde déteste la police !

[Traduction reçue de l’anglais et revue à partir du communiqué en allemand]

170209Stuttgart, 26 et 27 février 2016 : dans les premières heures du vendredi 26/02, le château du comte Albrecht Graf Von Brandenstein-Zeppelin– situé à 88441 Mittelbiberach – a été attaqué. Localisé à l’adresse Schloßstr. 11, cette demeure abrite également le siège de „European Family Foundation e.V.“, qui est sous sa direction. Cette institution se vante publiquement de financer le voyage en bus pour l’organisation de la « manif pour tous » à Stuttgart [une fois n’est pas coutume, on partage cette article sur « la manif pour tous » en Allemagne, qui tente de s’implanter dans le Bade-Würtemberg, land de Stuttgart, historiquement conservateur. Bien que son implantation n’est en rien comparable avec celle en France, il est intéressant de remarquer la réponse apportée contre tout ce qui leur permet d’exister, ce qui ne s’est pas passé en France. On y voit aussi les liens indéniable entre l’AfD et leur eurodéputée Beatrix VonStorch (dont ses biens sont régulièrement visés, cf ci-dessous).] Un communiqué explique les raisons de cette attaque qui a eu lieu quelques heures avant la tenue de la mobilisation réactionnaire et homophobe à Stuttgart. Le lendemain de cette action, la manif des homophobes a été fortement perturbée : des contre-manifestants ont tenté de bloquer la marche et ont été sévèrement réprimés par les flics, qui ont fait usage de leurs matraques et de gaz lacrymogène. 15 personnes et trois flics ont été blessées : un flic s’est fait briser plusieurs doigts. Trois bus de la société de transports ‘Bayer-Reisen’ financée par la „European Family Foundation e.V.“ se sont faits péter vitres et pare-brise à coups de pierres. Malheureusement, deux personnes suspectées de l’attaque ont été arrêtées.

bussedfa

Perleberg (Brandebourg), 26 février 2016 : les vitres d’un bureau de l’AfD ont été taguées à Prignitz. Deux mots de trois grosses lettres « FCK NZS » ont été inscrites, ce qui signifie « Fuck Nazis » (les journaflics cherchent toujours la signification).

perleb

Cölbe (Hesse), 25 février 2016 : dans la nuit, l’hôtel ‘Orthwein’ a été visée par une attaque qui ne laisse aucun doute aux gérants. La cause ? la réservation d’une salle pour une grande réception de l’AfD en date du 3 mars prochain, lors de laquelle plusieurs chefs du parti de différents länder seront de la partie et une marche est organisée à partir de 19h « pour la tolérance et l’intégration ». Résultat : 13 vitres pétées, de la peinture sur la façade, et des tags antifascistes.

170185

Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg), 25 février 2016 : un bâtiment qui devait recevoir l’AfD, avec la participation de Frauke Petry, a été pris pour cible dans la nuit : la porte a été sabotée à l’aide de mousse expansive et les murs tagués d’un message qui disait : « AfD racaille raciste – Nous vous avons dégueulassé bien salement !»

schabischhall

Nuremberg (Bavière), 25 février 2016 : relayer la propagande des fascistes let les accueillir peut coûter cher. C’est ce qui s’est passé pour l’auberge ‘Heidekrug’ qui devait accueillir dans la soirée du 25 février une cérémonie de l’AfD. « C’est pour cette raison que nous nous sommes décidés à servir à l’AfD et au propriétaire un menu qui n’était pas sur la carte. Il y a eu du bitume déversé sur la façade et à l’intérieur, avec en garniture décorative des vitres brisées. Sur ce, nous mettons en garde tous les propriétaires d’auberge et personnes qui mettent leurs locaux à disposition des racistes et des nazis. Bon appétit ! » dit le communiqué de l’attaque.

nuremberg

Berlin, 24 février 2016 : le local du politicard social-démocrate Ralf Wieland (SPD), situé Bellermannstraße à Wedding, a eu ses vitres étoilées entre mardi et mercredi. Le 19 janvier déjà, les vitres du même local ont été pétées et la façade recouverte de peinture.

SPD_Wedding

Brême, 23 février 2016 : Le bâtiment de l’AWO (association caritative allemande liée depuis 1919 aux social-démocrates, chargée de « fournir un service de conseil » aux migrants et demandeurs d’asile) a été attaqué à la peinture en raison de sa politique « d’aide au retour » des migrants. Elle participe au tri des migrants, entre ceux qui sont exploitables et les autres, considérés comme indésirables, dont le pouvoir cherche à se débarrasser le plus vite possible.

Salzwedel (Saxe-Anhalt), 24 février 2016 : aux alentours de 00h30, la voiture d’un néonazi local part en fumée Max-Adler-Straße.

170384

Berlin, 23 février 2016 : dans la nuit, un loft qui est actuellement en construction Lohmühlen Straße s’est fait fracasser ses fenêtres. La société de construction en charge de ce projet d’habitation est ‘Stadt & Land’, responsable de l’embourgeoisement des quartiers berlinois. Dans le communiqué revendiquant l’attaque intitulé « Pierres d’amour », le(s) auteur(s) ont expliqué avoir agi pour montrer leur amour au Rigaer94 et à tous les autres projets menacés (« Friedel54, M99, Köpi Wagenplatz, Schwarzer Kanal »).

Berlin, 22 février 2016 : l’agence régionale de Saxe, située dans le quartier ‘Mitte’ ‘Brüderstraße’, a perdu plusieurs vitres. Sur les quatre vitres endommagées à l’aide de pierres, l’une d’entre elles a été trouée, les autres étoilées lié au fait qu’elles étaient en sécurit. Malgré la présence d’une balance au moment des faits (qui remonte à lundi vers 21h30) et l’alerte donnée aux flics, l’auteur présumé a réussi à prendre la fuite avant l’arrivée de la police. Cette attaque est en grande partie lié à la collaboration entre la police et les groupes fascistes dans la région de la Saxe (cf attaques répétées contre les migrants en Saxe, qui ont abouti il y a peu à l’incendie d’un centre de demandeurs d’asile à Chemnitz).

berlinSachsenBuro

Brême (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), 22 février 2016 : le bureau des « Citoyens en colère », qui émanent directement du parti de l’AfD, s’est fait trouer une de ses vitres de son local par un lancé de pavé qui, selon les dires de la porte-parole de cette association raciste Malte Grotheer, pesait « plus de 3,5 kilos ».En décembre dernier, un autre membre de l’AfD, Alexander Tassos, n’avait pu que constater les dégâts contre sa permanence.

AntifainWut

Berlin, 22 février 2016 : dans la nuit de lundi, une visite a été rendue au lieu de rencart de la nouvelle alliance entre l’AfD et le sénateur à l’intérieur Henkel. Les futurs partenaires du politicien de la CDU se donnent rendez-vous au « Stadtklause », situé au Bernburger Str.35 à Kreuzberg. Plus précisément, le proprio du lieu, Franz-Josef Göbel, met son local à disposition des organisations fascistes. C’est pour cette raison que les murs et le mobilier à l’intérieur du café ont reçu des giclées de peinture à coups d’extincteur à travers une vitre pétée pour l’occasion.

169924

Gießen, 22 février 2016 : le domicile du président de l’AfD local, Arno Enners, a reçu une visite dans la nuit : un ou des individu(s) ont recouvert sa porte du message « FCK AfD » et recouvert l’interphone de peinture. Les dégâts s’élèveraient à 2000 euros d’après les flics.

giessen

Berlin, 21 février 2016 : le siège du parti d’extrême-droite du NPD a été badigeonné de peinture dans la nuit de samedi à dimanche. Ce sont les flics qui ont remarqué dimanche après-midi les traces de peinture noire sur le bâtiment situé Seelenbinderstraße, dans le secteur de ‘Köpernick’. La presse parle de plusieurs attaques de ce type dans le passé. Et ce n’est sans doute pas fini….

Leipzig (Saxe), 20 février 2016 : Dans le quartier de ‘Leutzsch’, deux véhicules des services de l’État garés devant la mairie ont été endommagés par un incendie intentionnel : une camionnette de marque ‘Fiat Sedici’ a été entièrement cramée, tandis que le véhicule d’à côté, une voiture ‘Mercedes Vito’, a été léché par les flammes. Peu avant 5h du matin samedi, une femme payée à distribuer la voix des maîtres de la presse a remarqué les flammes envahir l’habitacle des véhicules stationnés Hans-Driesch-Straße et a immédiatement prévenu d’autres chiens de garde, c’est-à-dire les flics. D’après les premiers éléments donnés par les keufs, le(s) incendiaire(s) a/ont escaladé une clôture pour aller saboter un des multiples outils de travail du pouvoir local. Le montant des dégâts n’a pas été communiqué.

169572

Le communiqué revendiquant le sabotage :

« Nous n’avons pas besoin de votre Etat ! Par votre idéologie capitaliste et autoritaire du pouvoir et de domination, vous essayez de légitimer votre action et votre existence en tant qu’institution. Par le biais de votre caractère autoritaire, vous tentez de nous humilier, de nous gérer et de nous contrôler par tous les moyens.
Votre action à travers votre politique fait entre autre émerger le fait que l’Allemagne montre jour après jour l’intensification de sa politique de mépris envers l’humain, qui n’assume jamais sa face hideuse du fascisme.
Nous ne regarderons pas sans rien faire :
La façon dont vous nous contrôlez en permanence et que nous sommes livrés à votre exploitation.
La façon dont vous nous chassez chaque jour, dont vous traquez et expulsez les réfugiés.
La façon dont votre politique contribue à l’essor de l’idéologie fasciste et raciste au sein de la société.
La façon dont vos valeurs capitalistes sont censées représenter notre raison de vivre.
La façon dont vous exercez votre domination.

Chaque jour, votre violence s’exerce contre nous. Nous luttons contre votre violence. Nous faisions ça déjà depuis longtemps et nous continuerons jusqu’à ce que la société soit libérée.

A bas l’Etat !
Et bas les pattes de la Rigaerstr et de nos autres espaces ! »

Chemnitz (Saxe), 20 février 2016. Dans la nuit de samedi vers 2h du matin, le magasin de fringues néonazi ‘Thor Steinar’ a une nouvelle fois été visé par une attaque incendiaire. Un pneu enflammé a été déposé à l’entrée du repaire fasciste, endommageant sérieusement l’entrée.

169569

Schwerte (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), 17 février 2016 : les pneus d’une voiture appartenant à un facho ont tous été crevés. Le sabotage a été revendiqué par un communiqué, expliquant ne pas laisser sans réponse les expressions racistes (en mots comme en actes) envers les migrants et réfugiés.

Berlin, 14 février 2016 : deux locaux du parti populiste d’extrême-droite de l’AfD ont reçu de la visite. Aux environs de 3h30 dans la nuit de samedi à dimanche, les inscriptions “Nazis raus” [« Nazis dégagez »], “Refugees are welcome” et “Kein Mensch ist illegal” [« Aucune personne n’est illégale »] ont été taguées sur le bâtiment de la Schillstraße, abritant les différentes sections berlinoises du parti. Plus tard, au petit matin, des traces de peinture et des tags sont découverts sur le bureau de Beatrix von Storch, cheffe de l’AfD et députée au parlement européen. Des inscriptions telles que « Refugees welcome » et « Expulsons ‘Von Storch’ » ont été taguées sur la porte d’entrée. Mi-octobre 2015 dans le quartier ‘Mitte’ de Berlin, une voiture de la politicarde était partie en fumée.

168974

168976
Berlin, 11 février 2016 : la voiture du chanteur néonazi de “Deutsch Stolz Treue” [qui veut dire « Allemagne, Fierté, Fidélité »], Peter Marko Brammann, a été réduite en cendres. Ce fasciste est connu et réputé pour son implication dans la scène RAC.

168932

Magdebourg (Saxe-Anhalt), 10 février 2016 : un groupe de militants néonazis du NPD, qui collaient des affiches dans le secteur est de la ville en vue d’élections (pour le ‘Landtag’) en Saxe-Anhalt le 13 mars prochain, se sont faits agresser à coups de pierres. Trois d’entre eux (âgés de 48, 49 et 67 ans) ont été blessés, tandis que le 4ème a du être hospitalisé.

Göttingen (Basse-Saxe), 5-17 et 18 février 2016 : trois voitures appartenant à des jeunes affiliés au parti raciste de l’AfD ont été incendiées. Le dernier incendie, visant une voiture BMW, a causé près de 2000 euros de dégâts d’après les flics. Des symboles communistes ont été tagués à proximité.

169423

[Calais] Qui expulse les migrants aux côtés des flics ? [+ infos sur la 1ere journée d’affrontements]

Ccaik6_XIAEaqY9Ils sont arrivés ce lundi matin à 7h et ont donné une heure aux migrants pour partir. 50 fourgons de CRS. 20 ouvriers d’une entreprise de BTP spécialisée dans la démolition [voir détails ci-dessous]. Quelques bulldozers. Un canon à eau. Pour détruire les logements de 100-200 personnes, dans un coin de la jungle. Les gens se sont affrontés aux flics avec des pierres face à un nombre incalculable de tirs de lacrymo. Des incendies ont été allumés dans plusieurs parties de la zone d’expulsion. Le premier incendie a été provoqué par un tir de grenade lacrymogène, les autres par des actes de résistance des résidents.

Les démolisseurs sont partis vers 17h et on s’attend à ce qu’ils reviennent demain [mardi]. Les autorités espère que cette démonstration de force persuadera davantage de personnes à fuir et à partir de la zone vidée.

Ce lundi, le blog Calais Migrant Solidarity a dévoilé dans un article le nom de deux entreprises activement impliquées dans cette énorme opération d’expulsion : il s’agit donc de l’entreprise ‘Baudelet Environnement’ et de l’organisation humanitaire ‘Groupe SOS Solidarités’. Voici les endroits où l’on peut les trouver, ainsi que leurs coordonnées respectifs :

  • BaudeletEnvBaudelet Environnement
    – Centre externe de Calais :
    191, rue Marcel Doret – 62100 CALAIS
    Tél : 03 21 96 56 31
    – Centre externe de Croix :
    49, rue Augustin Telliez – 59170 CROIX
    Tél : 03 20 26 93 20
    – Centre externe d’Hazebrouck :
    76, rue du Moulin – 59190 HAZEBROUCK
    Tél : 03 28 48 60 33
    – Centre externe de Santes :
    Port Fluvial – Avenue N°2 – 59211 SANTES
    Tél : 03 20 37 60 91
    – Centre externe de Dunkerque :
    271, rue du Meunynck – 59140 DUNKERQUE
    Tél : 03 28 60 35 18
    – Centre externe de Bailleul :
    Av. – ZI de la Blanche Maison – 59270 BAILLEUL
    Tél : 03 28 49 15 37

Siège : Lieu-dit «Les Prairies» – 59173 BLARINGHEM

Tél. 03 28 43 92 20 – Fax. 03 28 43 25 25

  • Jean-Christophe-PAILLE-2015-03-13 GroupeSOSGROUPE SOS Solidarités
    Directeur Général : Jean-Christophe PAILLE [cf photo]
    102C rue Amelot
    75011 PARIS
    Tél. : 01 58 30 55 13
    jean-christophe.paille@ groupe-sos.org

[Traduit librement de rabble et complété par LCNE]

************************

D’autres noms d’institutions qui collaborent à la machine à expulser…

Des hommes à la place des bulldozers. C’est la méthode du ministre de l’Intérieur pour mener à bien son objectif : le démantèlement du plus grand bidonville de France. Ainsi, vendredi 25/02, dès 8 h, une trentaine de maraudeurs sociaux de SOS, d’Audasse, de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), de OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDSC) ont parcouru les ruelles boueuses de la zone sud de la « jungle » pour persuader les migrants de monter à bord d’un bus qui les conduira vers un centre d’accueil et d’orientation (CAO) (*) dans l’ouest de la France. Il y en a 102 actuellement. […]

La préf’ précise que ces hommes de main des flics ont reçu des coups durant cette journée, se faisant cracher dessus et insultés, et récoltant quelques tags et se faisant arracher leurs gilets….

La voix du nord, 26/02/2016

******

Les opérations de démantèlement de la moitié sud de la « jungle » de Calais se sont déroulées ce lundi dans une ambiance très tendue. Des affrontements ont opposé un groupe composé de migrants et d’activistes aux CRS, chargés de sécuriser les démolitions. Au moins une dizaine d’abris ont été détruits par des incendies volontaires. Quatre personnes ont été interpellées et cinq CRS ont été blessés. Les opérations de démolition ont dû cesser aux alentours de 17 h.
Dans la matinée, peu après l’arrivée des forces de l’ordre et des ouvriers de la société de démolition, quelques migrants et militants se sont postés sur les toits des cabanes, pour protester contre leur destructions. « Je refuse de quitter mon logement, explique un Iranien sur le pas de sa porte. Je vais fermer la porte à clé, et s’ils m’obligent à partir, je mettrai le feu ! »

expulsionjunglecalais022016

En milieu d’après-midi, un incendie, dont l’origine est pour l’instant inconnue, a détruit deux abris et une caravane. Le feu a été maîtrisé par les CRS. Un face à face s’est installé entre un groupe de plus de 200 personnes, composé de migrants et d’associatifs, et les forces de l’ordre, qui ont établi un barrage pour permettre aux ouvriers de démolir les cabanes. Un cinquantaine de personnes ont alors formé brièvement un sit-in, pour protester contre ces démolitions.
Peu de temps après, un autre abri a été incendié, volontairement, par des migrants. Attisées par des rafales de vent, les flammes se sont propagées à d’autres cabanes attenantes. Alors que les CRS étaient en train d’éteindre le feu, qui a détruit une dizaine de cabanes, migrants et activistes, cachés entre les abris, leur ont lancé des projectiles, dont des pierres et des casseroles. Les CRS ont chargé à plusieurs reprises, avec canon à eau et gaz lacrymogènes, pour les éloigner des incendies et de la zone en train d’être démantelée, sur laquelle sont entrés en action des bulldozers.

expulsionjunglecalais022016

Aux alentours de 17 h, un nouveau feu a été allumé dans un abri. Les flammes se sont propagées à une dizaine de cabanes. Une épaisse colonne de fumée noire s’est alors élevée au-dessus du camp, et des explosions, dues à la présence de bonbonnes de gaz dans les abris, ont été entendues.
Face à une situation extrêmement tendue, et les CRS ne pouvant plus intervenir sans recevoir des projectiles, les travaux de démolition des abris de la « jungle » ont été interrompus vers 17 h.
Selon le directeur de cabinet de la préfecture du Pas-de-Calais, Étienne Desplanques, les forces de l’ordre ont procédé ce lundi à quatre interpellations : une militante dans la matinée, virulente à l’arrivée des forces de l’ordre, et deux autres dans l’après-midi, vues en train de jeter des pierres vers les CRS et de mettre le feu à une cabane. Un migrant a par ailleurs été interpellé pour des jets de projectiles. Par ailleurs, cinq CRS ont été contusionnés au cours des affrontements.
Les CRS ont quitté l’intérieur de la « jungle » un peu avant 18 h, sous les gestes provocants de migrants et d’activistes. La préfecture du Pas-de-Calais a par ailleurs indiqué qu’une surface de 5 000 m² avait été évacuée de ses cabanes ce lundi, et que les opérations de démolition reprendraient ce mardi, sans pour autant indiquer un horaire précis.
affrontements2902CalaisEn toute fin de journée, près de 150 migrants sont montés sur la rocade portuaire, qui surplombe la « jungle ». Ils ont perturbé la circulation pendant une heure, certains avec des barres de fer, en jonchant la chaussée de débris, bloquant les véhicules en partance pour l’Angleterre. Les forces de l’ordre les en ont délogés peu avant 20 h.

Voix du nord, 29/02/2016

[Berlin, Allemagne] Traces de désordre autour de la manif du 6 février

Quelques heures avant le début de la manif du samedi 6 février à ‘Friedrichshain’ en réponse aux attaques policières contre des espaces autogérés (dont le ‘Rigaer94’), 20 à 40 personnes masquées à vélo ont fait un passage-éclair dans une rue du quartier berlinois ‘Schöneberg’ – la Flottwellstraße – où vivent des riches dans des lotissements de luxe à proximité du parc de ‘Gleisdreieck’. Plusieurs portes vitrées des bâtiments ont été pétées, des magasins de bobos se sont faits détruire leurs vitrines, tandis que 28 voitures haute-gamme ont été endommagées, dont au moins 4 ont été entièrement calcinées [Voir une vidéo ici]. Un communiqué explique les raisons de l’attaque: contre les riches, l’embourgeoisement des quartiers…

1-format43 2-format530 168146 -luxuskarren-entglast-und-warm-verschrottet--image--3-_620x349

Biomarket

La manif du 6 février à ‘Friedrichshain’ a été dans l’ensemble plutôt calme, hormis les quelques jets de pierres en direction d’une patrouille de police, d’une banque et de quelques magasins.

Plus tard dans la nuit, près de 80 personnes ont déambulé de manière sauvage et impromptue dans le quartier de « Neukölln »: au milieu des lancés de feux d’artifice, le bureau de ‘Quartiersmanagement’ – situé Hobrechtstraße – a été ravagé à coups de pierres et de bouteilles de peinture. Idem pour le premier véhicule de police arrivé sur les lieux, qui a mangé des pierres. Il n’y a pas eu de blessé ni aucune arrestation », d’apès un porte-parole des flics.

168052 demof

La police a dès maintenant annoncé que la prochaine expulsion aura lieu à la fin du mois de février 2016, ciblant pricipalement le ‘M99’, qui fait partie des espaces anarchistes à Berlin.

Au printemps, les flics annonceront l’expulsion du ‘Friedel54’ à Neukölln. En attendant, il semble que les coups répressifs à Berlin coûtent très cher aux riches et au pouvoir. La promesse du million d’euros de dégâts pour chaque attaque policière contre les  »Hausprojekte » n’est certainement qu’à son début…

Plus d’infos au sujet des récentes attaques policières contre les ‘Hausprojekte’ de Berlin début janvier 2016, ainsi qu’un petit aperçu des attaques et actions de solidarité face à l’occupation policière et la répression.

[Münich] Une agence immobilière se mange des pierres – 6/7 février 2016

Ce week-end, une agence immobilière dans le quartier münichois embourgeoisé de ‘Glockenbach’ a du une fois de plus se manger des pierres.

La ‘Breite straße est partout!

Que ce soit à Hambourg, Berlin ou Paris, la réponse à la militarisation des rues peut uniquement signifier émeute et révolte !

Occupons les maisons, attaquons les flics, écrasons l’armée !

[Traduit d’indymedia linksunten, 07/02/2016 à 16h49]

[Rennes] Du carnaval à l’émeute contre l’aéroport et son monde (6 février 2016)

D’après une déclaration du préfet, « les dégâts sont importants »: plusieurs agences bancaires et DAB inclus (au moins trois différentes), immobilières (dont ‘Griboire’), mais aussi des agences intérim et d’assurance (‘AXA’) ont reçu peinture et tags, parfois accompagnés de jolies étoiles et lits de verre… Peu de temps après les premières attaques contre les succursales du capital, les flics ont lâché gaz lacrymo et tiré aux flashball en direction du cortège, qui a riposté avec les moyens du bord. Le désordre a dans le même temps poussé la foule de consommateurs à déserter les magasins. Plusieurs lignes de bus passant par le centre-ville ont été. bloquées. Par ailleurs, trois véhicules de flics ont été dégradés; des tags ont été inscrits sur plusieurs murs et bâtiments publics; toujours d’après le préfet, au moins 5 personnes ont été interpellées, un flic légèrement blessé. Le préfet a précisé que de nombreux flics étaient mobilisés ailleurs dans la ville (pas seulement le long de la manif), positionnés durant tout l’après-midi devant les centres commerciaux et des bâtiments de l’Etat pour assurer leurs protections.

Résumé de l’ambiance de l’après-midi dans les rues commerçantes rennaises en quelques photos:

BankSG_Rennes06022016

H-S le DAB

H-S le DAB

BankBNP_Rennes06022016

Les escrocs d''AXA Assurances'

Les escrocs d »AXA Assurances’

Cai2OY0WAAAocEk

Free, Mais ils ont tout compris!

C’était free cet après-midi!

Agence bancaire du 'crédit agricole'

Agence bancaire du ‘crédit agricole’

idem

idem

idem

idem

Nique le travail

Nique le travail

la même

Une agence immobilière

Griboire3_Rennes06022016

la même

Une agence intérim

la même

Mur_Rennes06022016 Caiwx04WEAESPdI Caddy_Rennes06022016

Rennes : grosses dégradations lors du carnaval anti-aéroport Notre-Dame-Des-Landes

Organisé par un collectif opposé au projet de l’aéroport Notre-Dame-Des-Landes, le carnaval protestataire qui a défilé dans les rues de Rennes a dégénéré. De nombreuses vitrines ont été dégradées et taguées en centre-ville. Des échauffourées ont eu lieu entre émeutiers et forces de l’ordre.

15h : départ du défilé

Peu après 15h, le défilé festif est parti de la place du parlement.

16h : premières dégradations

Arrivé à hauteur de la place de la République, des vitrines de banques et d’assurances sont taguées et des vitres cassées. Après les jets de farine vers les badauds, ce sont des oeufs et de la peinture que jettent les manifestants sur les journalistes, les forces de l’ordre et les vitrines.

17h : des dégâts importants et des interpellations

Après les gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre chargent les émeutiers. Plusieurs d’entre eux sont interpellés. Le centre-ville commence à découvrir les dégâts occasionnés. Les transports en commun sont fortement perturbés. […]

Un arrêté du Préfet

Les autorités craignaient que le rassemblement ne dégénére comme le 25 janvier où une centaine de militants anti-aéroport NDDL avait tagué la mairie de Rennes après s’être réunis. Afin de prévenir tout risque de débordement le préfet d’Ille-et-Vilaine avait pris vendredi un arrêté « interdisant le port ou le transport de tout objet pouvant servir d’arme ».

france3 bretagne, 06/02/2016 à 18h04

______________________________________

Notre-Dame-des-Landes : « défilé carnaval » anti-aéroport à Rennes

Masques de carnaval, foulards, marionnette de Manuel Valls… Près de mille personnes ont manifesté cet après-midi. Des incidents ont eu lieu.

Près d’un millier de personnes déguisées, 750 selon la préfecture, ont manifesté samedi après-midi au centre-ville de Rennes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre l’état d’urgence, les forces de l’ordre intervenant avec des tirs de grenades lacrymogènes au milieu de la foule des promeneurs du week-end, a constaté une journaliste de l’AFP.

Arborant des masques de carnaval ou des foulards autour de la tête de couleur bariolée ou en habits sombres, les manifestants ont défilé avec des marionnettes géantes, dont une représentant le Premier ministre Manuel Valls armé d’un pistolet. Accompagnés de percussions, ils ont scandé « Vinci (nom du concessionnaire du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, ndlr), dégage, résistance et sabotage ».

Le défilé s’était ébranlé derrière une banderole « Quand on arrive en ville », en référence à une chanson de Daniel Balavoine, après un rassemblement-banquet devant le Parlement de Bretagne, avec la participation de membres de la Confédération paysanne.
Un important dispositif de forces de l’ordre, avec un hélicoptère en survol, encadrait la manifestation dont les organisateurs, opposants en Ille-et-Vilaine à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avaient souligné leur intention que le défilé reste bon enfant et leur volonté de ne jeter « que de la farine ».

Après avoir effectivement jeté de la farine en direction des passants à proximité ou des journalistes, des manifestants ont lancé quelques oeufs, dont certains remplis de peinture, sur les forces de l’ordre, et tagué quelques inscriptions. Les forces de l’ordre sont alors intervenues par des tirs de grenades lacrymogènes, en plein quartier commercial du centre-ville, à proximité immédiate des quais de la Vilaine, au beau milieu des badauds, des promeneurs en famille ou des clients des magasins environnants.

Interrompus en 2012 lors d’une première tentative d’expulsion, les travaux de l’aéroport, à 15 kilomètres au nord de Nantes, n’ont pas repris.

lefigaro (afp), 06/02/2016 à 16h57

_________________________

500 à 600 militants ont défilé entre la place du Parlement et les quais, taguant la plupart des murs etr des vitirines sur leur passage. Place de la Réupublique, ils ont été refoulés à coups de gaz lacrymogène lorsqu’ils ont voulu rejoindre l’hôtel de ville. Le gros des manifestants a rejoint l’espalanade de Gaulle, en continuant de s’en prendre aux vitrines: celles d’une agence immobilière et d’une banque ont été brisées.

Ouestfrance, 06/02/2016 à 17h32

[Hambourg, Allemagne] Perquis’ dans le cadre de l’affaire du squat de la ‘Breite strasse’ [+ attaques en solidarité avec les 6 inculpés]

Perquisitions en lien avec le procès contre les squatteurs de la ‘Breite strasse’.

Au petit matin du mardi 26 janvier 2016, une trentaine d’agents de la BFE (Unité d’Enquête et d’Arrestations), en partie armée de mitraillettes équipées de lasers, a débarqué chez des personnes militantes vivant en colocation dans le Grandelviertel d’Hambourg.

Lors de l’opération, les porte du lieu ont été défoncées à coups de bélier.

Les habitants ont été isolés dans leurs chambres, contraints de rester debout les mains levées contre mur, tout en se faisant pointer une arme dans leur direction, le temps que les agents de la protection d’Etat arrivent.

Lors de la perquisition, les flics ont embarqué un ordinateur mais personne n’ a été arrêtée. Les agents de l’Etat soupçonnent une des personnes du lieu d’avoir un lien direct dans l’affaire du squat de la Breite Straße 114, pour laquelle 6 personnes sont poursuivis depuis fin août 2014  [voir ci-dessous].

**********

squatDans la soirée du 27 août 2014 à Hambourg, un groupe de personnes ouvrent un squat du Breite Straße 114. Cette même nuit, les flics entreprennent de les expulser, mais les occupants décident de résister et s’affrontent aux flics. 5 personnes sont arrêtées, dont trois resteront en garde-à-vue jusqu’à la fin des ‘Squatting Days’ . L’un d’eux, Jakob, sera placé directement en détention provisoire jusqu’au 17 décembre 2014. En décembre 2014, il a été su qu’une peine de prison avait été infligée à une autre personne dans le cadre de cette même affaire. Cette détention a pris fin en mai 2015.
Cette décision d’infliger une longue peine de détention n’était en aucun cas juridique mais clairement motivée sur le plan politique.

La première étape du procès a eu lieu en août 2015 et une deuxième en novembre 2015. Le procès est toujours en cours.

Liberté pour les personnes poursuivies ! Liberté pour tous ! Notre solidarité contre leur répression !

Repris du blog de soutien aux 6 inculpés: breitesoli.noblogs.org

*****

Quelques mises à jour au sujet de la solidarité mise en pratique dans les rues d’Hambourg:

N’abandonnons jamais

Le 27 janvier 2016, le sas d’entrée et quelques vitres de l’agence pour l’emploi de la Kieler Straße ont été défoncés à coups de marteau. Cet acte envoie des débris et éclats aux dominants et à leur méthode d’oppression, de répression et d’exploitation.

Et envoie force et amour à tous ceux qui ont le courage de s’opposer à cette merde.

Salutations et accolades aux amis en lutte de la Rigaer Straße et les accusés du procès de la Breite Straße, ainsi qu’aux personnes visées par l’attaque des flics sur un projet d’habitation le 26 janvier 2016.

Pour plus de feu et de pierres dans les prochains jours et moins de flics présents dans nos vies !

Pour l’anarchie !

[Traduit de l’allemand de linksunten]

____________________________________________________

Notre solidarité contre leur répression !

Pour montrer notre solidarité avec les accusés dans le procès de la ‘Breite Straße’, nous avons lancé de la peinture sur le commissariat de ‘Volksdorf’ dans la nuit du 20 janvier 2016.

Dans des situations où l’habitat du luxe se remplissent les poches de l’argent des locataires et des sans-logis, les squats et les attaques militantes sont un moyen nécessaire pour briser ce quotidien.

Nous appelons tout le monde à montrer sa solidarité avec les personnes accusées par des actions militantes ! Il y a plusieurs façons d’agir dans cette lutte pour les espaces de logement.

Par cette action, nous voulons saluer nos compagnon-nes de la Rigaer Straße et vous appeler à soutenir la manif du 6 février à Berlin.

Défendons les structures rebelles, soutenons les squats militants qui ne laissent pas les personnes accusées isoler !

Hambourg, janvier 2016

[Berlin, Allemagne] Contre ce monde de flics et de frontières – Appels au désordre

Deux affiches qui sont apparues dans les rues de Berlin ces derniers jours, appelant à la manif du 6 février prochain  :

167141

Contre le monde de frontières et de contrôle…

Les 23 et 24 février aura lieu une nouvelle fois le congrès européen de la police au centre des congrès à Berlin. Se réuniront à cet endroit des entreprises de l’industrie de l’armement et de la surveillance aux côtés d’hommes politiques du monde entier pour élaborer des stratégies de défense des conditions dominantes. Pour la défense d’un monde qui tombe en ruines.

La lutte impitoyable pour les matières premières conduit aux guerres, à la pauvreté et aux catastrophes écologiques aux quatre coins du monde. Cela a pour conséquence de pousser des millions de personnes sur les chemins de l’exil. Chaque jour, des tragédies à l’issue mortelle se produisent aux frontières extérieures de l’Europe.

Les frontières sont densifiées, des clôtures sont érigées, policiers et militaires sont déployés pour tenir « les indésirables » éloignés.

C’est le résultat de l’ignorance de la société occidentale. La crise est inhérente au système et les conflits vont empirer. Le contrôle social et l’état d’urgence au nom de la démocratie ne sont à l’avenir pas prêt de s’arrêter. Ceux-ci sont en train de se banaliser dans notre quotidien.

Nous ne voulons pas nous accommoder à l’existant. Luttons pour une vie de solidarité et de liberté, aux côtés de ceux qui se bougent au quotidien pour une vie meilleure et aux côtés de tous ceux qui sont résolus à se révolter et à faire vasciller l’existant partout dans le monde.

Contre l’État et ses défenseurs, contre toute autorité !

… Pour la liberté !

*Congrès européen de la police – Perturbons, sabotons, attaquons !*

*********

167146

Notre passion pour la liberté…

Depuis l’automne de l’année dernière, la « zone de danger » est entrée en vigueur dans le quartier autour de la Rigaer Straße. Une zone spéciale, dans laquelle les flics jouissent de compétences spéciales de diverses manières. Ils tentent de pacifier à coups de caméras de surveillance, de flics en civil, par une présence de terrain sur le long terme dans une zone délimitée et tentent de nettoyer la zone en chassant les groupes de personnes indésirables.

Dans le quartier nord de Friedrichshain se trouve une zone résidentielle « normale » qui est connue depuis 26 ans pour ses maisons squattées, sa faculté à résister et la vie urbaine underground, ce qui a toujours hérissé l’État et sur lequel bon nombre de politiciens, proprios d’apparts et spéculateurs se sont déjà cassés les dents.

Depuis des années, le centre-ville est visé par une vague de revalorisation et d’expulsion. Hausse des loyers, résiliation de bail, expulsions sont le triste quotidien de cette ville. Mais face à cela, il y a aussi de la résistance, des initiatives d’auto-organisation lors de tentatives de squats jusqu’aux attaques directes contre les symboles de la gentrification.

Mais là où s’ouvrent des lieux de solidarité et de conspiration, l’État réagit par l’état d’urgence, des contrôles et la violence policière. Le sénateur à l’intérieur Henkel voit la période venue pour appliquer ses fantasmes de lois et d’ordre et lâche ses chiens de garde. Un quartier entier est terrorisé par le bras armé de la démocratie. Ne nous laissons pas intimider et saisissons-nous de la situation pour démasquer les mensonges de la paix sociale. Solidarité avec les personnes visées par l’arbitraire et la répression de l’État.

… Est plus forte que toute autorité !

*A bas la zone de danger ! Défendons les structures rebelles !*

Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, 29 januar 2016

[Limoges] Sept camions de Vinci incendiés en solidarité ! (26 janvier 2016)

Sept camions d’Eurovia incendiés par des Zadistes dans la nuit

Trois foyers ont été allumés sur le site limougeaud d’Eurovia situé en zone sud. Les auteurs ont signé leur acte d’un tag : « ZAD PARTOUT ». 

Sept camions d’Eurovia Limousin Poitou-Charentes, filiale du groupe Vinci – l’entreprise intervenant sur le site de l’aéroport de Notre Dame des Landes-, ont été incendiés en zone sud de Limoges mardi soir, aux alentours de 22h30. 

Un tag « ZAD PARTOUT » a été inscrit sur l’entreprise et trois foyers distincts ont été allumés, laissant aucun doute sur le caractère volontaire du sinistre. 

medley1

medley2

Le représentant du Parquet de Limoges Xavier Pasturel a immédiatement saisi le service régional de la police judiciaire, en accord avec le procureur de la république de Limoges tenu informé en direct. Une enquête est ouverte pour incendie volontaire.

En juin dernier, 9 engins de chantier avaient été détruits par les flammes au même endroit.

L’enquête sur ces faits est toujours en cours. 

Pour Eurovia, le préjudice est énorme. Les camions valent chacun entre 200.000 et 300.000 euros. Interrogé sur les lieux peu après le sinistre, le patron du site, « très remonté », selon une source policière n’a pas voulu s’exprimer. 

L’incendie intervient après la décision de justice, datée de lundi, validant l’expulsion de plusieurs familles occupants des terrains où doit être construit l’aéroport de Notre Dame des Landes. A l’origine de cette demande se trouvait Aéroport de Grand Ouest, une filiale… de Vinci.

Lepopulaire.fr, 27/01/2016 à 07h51

*********************

L’incendie volontaire d’Eurovia à Limoges revendiqué auprès de notre journal

eurovia_2460901

[…] « Vive la zad, les luttes sociales et les solidarités ». 

Ainsi se termine un mail, envoyé dans la nuit de mardi à mercredi, vers 2h18, aux rédactions du Groupe Centre France situées à Guéret (Creuse) et à Tulle (Corrèze) pour revendiquer l’incendie volontaire survenu quelques heures plus tôt à Limoges.

Vers 22h30, sept camions ont été entièrement calcinés et les mots « ZAD PARTOUT » ont été tagués sur l’entreprise Eurovia, filiale du groupe Vinci.

Le mail est intitulé « Zad partout : revendication sabotage eurovia vinci limoges, 26 janvier 2016 » 

L’auteur de cette missive évoque les « multinationales de merde », souhaite qu’Eurovia « crève » et fait également référence à la société Areva. Un élément qui risque d’intéresser fortement les enquêteurs du SRPJ de Limoges saisis des investigations, Areva ayant elle aussi été visée localement par un incendie volontaire.

On était en avril 2014 et le « musée de la mine » situé à Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne) avait été en partie incendié.

D’étonnants précédents

Le 12 juillet 2013, Areva avait été visée par un acte de sabotage de voies ferrées ayant entraîné le déraillement d’un train sur la commune de Fromental (Haute-Vienne) le jour même… de l’ouverture du musée de la mine Urêka. 

Un acte de sabotage lui aussi revendiqué par mail auprès de notre journal, le Populaire du Centre mais passé quasi inaperçu, puisque survenu le même jour que le déraillement du train de Brétigny-sur-Orge.

L’enquête sur ce déraillement confiée aux gendarmes de la section de recherches de Limoges n’a jamais abouti.

« Il semble que vous soyez résolus à faire de cette Terre une poubelle » dénonce l’auteur qui, à la suite des menaces sur eurovia et areva (les noms des entreprises sont écrits sans majuscule) met dans le même panier les « potes des ministères », les « esclaves dans les bulldozers », les « bétonneurs assermentés » et les « robocops lobotomisés ».

« C’est pas rémi fraisse  [SIC] qui vous arrêtera et c’est pas l’état d’urgence qui nous arrêtera. Anonymes et quelconques, nous sommes partout ».

lepopulaire.fr, 27/01/2016

[Berlin, Allemagne] Solidarité incendiaire et émeutière face à l’état d’urgence dans le quartier nord de ‘Friedrichshain’

Dans la nuit du 13 janvier 2016, les flics de Berln ont fait irruption en masse dans le lieu de la ‘Rigaer94’ avec comme justification de mettre la main sur des objets dangereux. Depuis quelques mois, journaleux et politiciens lancent des campagnes nauséabondes sur la ‘Rigaerstrasse’ où existent plusieurs « Hausprojekte » (des lieux de vie et d’expérimentation autonomes autogérés ») qui sont qualifiés de nids « d’extrémistes violents » et de « terreur d’extrême-gauche et anarchiste ». Ceci n’est pas évidemment pas sans lien avec les multiples attaques en direction des flics lorsque ceux-ci investissent le quartier en masse pour mener des contrôles et harceler les gens qui y vivent. Récemment, ce secteur du quartier ‘Friedrichshain’ a été placé comme une « zone dangereuse », ce qui donne l’autorisation aux flics de fouiller et d’arrêter les gens sans justification.

img_7858_1452716448-768x432

Dans l’après-midi du 13 janvier, un des multiples contrôles policiers ne s’est pas passé comme prévu: une personne s’est fait frapper après qu’elle ait refusé de montrer ses papiers, ce qui a suscité des réactions des gens témoins de la scène. Le flic a ensuite redoublé de violence et les personnes montrant leur hostilité ont fui en direction du ‘Rigaer94’. Se faisant – comme il se doit – refuser l’entrée dans l’après-midi, les flics sont revenus dans la nuit avec l’aide du SEK (commando d’opérations spéciales) à plus de 500 uniformes dans le quartier – dont 200 spécialement intervenus pour le ‘Rigaer94’ – afin de rentrer en force dans le lieu.

A l’aide d’un hélico, quelques flics sont entrés par le toit, tandis que d’autres détruisaient les vitres du rez-de-chaussée, sont entrés par la chambre d’une famille de voisins afin d’accéder à la cour intérieure. Dans la chambre ne se trouvaient que des enfants, et les flics n’ont pas eu l’autorisation des parents pour entrer. Les keufs se sont alors déchaînés une fois entrés dans le centre social, détruisant la porte d’entrée et plusieurs fenêtres, un escalier et du mobilier, contrôlant les papiers des occupant-es. Les porcs ont continué leurs exactions, en pissant dans le lieu, mettant des bris et morceaux de verre dans les lits, répandant de la mort aux rats dans les pièces… Après avoir donné quelques coups aux occupants du lieu, ils ont ensuite célébré leur opération comme une action de vengeance contre les odieux occupants.

Par la suite, ils ont communiqué et exhibé leurs découvertes « spectaculaires »: des chariots de supermarché, quelques bâtons, des battes et des pierres… Par ailleurs, ils ont embarqué tout le charbon stocké pour l’hiver avec un camion qu’ils avaient affrété spécialement pour l’opération.

Le 14 janvier, un communiqué officiel précise que l’opération des flics (qui s’est entre autre soldée par la porte d’entrée et plusieurs fenêtres détruites) a été menée sans autorisation de la justice.

Durant les jours qui ont suivi, les flics ont occupé le quartier, en stationnant sur les toits des immeubles et dans les rues.

Le dimanche 17 janvier, les flics ont une nouvelle fois perquisitionné le lieu « Rigaer94 ». Ils ont justifié cette nouvelle opération à la suite d’une « agression à l’encontre d’un agent de police » (un sac d’ordures venait d’être balancé sur les flics).

Le 6 février prochain à Berlin, une manifestation est d’ores et déjà prévue contre les zones dangereuses, la terreur policière et en soutien aux lieux de vie et d’expression autonomes.

"La passion pour la liberté est plus forte que toute autorité - Contre l'Etat et la terreur policière! Pour plus de "kilomètre d'anarchie!"

« La passion pour la liberté est plus forte que toute autorité – Contre l’Etat et la terreur policière! Pour plus de « kilomètre d’anarchie! »

"Défendons les structures rebelles - Créons des quartiers solidaires / Soliaire face à la zone de danger" - "Liebig 14" (centre autonome récemment expulsé) ne reste jamais en paix"

« Défendons les structures rebelles – Créons des quartiers solidaires / Soliaire face à la zone de danger » – « Liebig 14″ (centre autonome récemment expulsé) ne reste jamais en paix »

Depuis ces coups répressifs, de multiples attaques et sabotages sont réalisés dans les rues de Berlin, notamment dans les quartiers de ‘Friedrichshain’, ‘Neukolln’ et de ‘Kreuzberg’ [Mise à jour, 31/01/2016]:

  • Tard dans la soirée de mardi 26 janvier dans le quartier berlinois de ‘Neukolln’, un individu a bouté le feu à un fourgon de police garé à ‘Hasenheide’. Malheureusement, un chauffeur de taxi qui était sur les lieux s’est improvisé pompiers bénévole en éteignant les quelques flammes avec un extincteur. Ce beau geste n’est resté qu’une tentative. Le fourgon était vide au moment de l’allumage, puisque tous les flics étaient en intervention au parc à côté.
  • Dans la nuit de lundi 25 à mardi 26 janvier, une camionnette de la société immobilière de luxe « Mähren-Gruppe », garée dans la Wildenbruchstraße, a été incendiée. Dans un communiqué, les auteurs expliquent le rôle de l’entreprise concernant l’augmentation des loyers dans les quartiers de l’est berlinois et plus globalement son travail d’embourgeoisement. Ainsi, elle accompagne le travail des flics dans ses besognes de nettoyage des quartiers au profit des riches. Le communiqué de ce sabotage appelle également à rejoindre la manif du 6 février contre les « zones de danger » et les récents coups répressifs envers les lieux d’auto-organisation.

166822

  • Jeudi 21 janvier 2016 vers 3h du matin, deux voitures de luxe ont été incendiées: une Porsche ‘Cayenne’ d’une valeur de 66.000 euros à ‘Friedrichshain’ et une autre ‘Carrera’ d’une valeur de 96.000 euros dans une rue du quartier ‘Neukolln’. Trois containers à poubelle ont été aussi été incendiés. Un communiqué de « groupes autonomes » revendiquant le sabotage incendiaire des deux porsche (220.000 euros de dégâts en tout) appellent à multiplier les attaques en solidarité face à la répression et aux menaces d’expulsion qui pèsent sur les lieux de vie autonomes auto-gérés.

feuer-porsche-neukoelln06_1453490003-1024x576 admiralstrasse099_1453340842-768x432 porsche009_1453342040-768x432

  • 165844Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 janvier 2016 à ‘Wedding’, le bureau de Ralf Wieland, président de la chambre des députés de Berlin et membre du SPD, s’est fait péter plusieurs vitres en réponse à la terreur policière contre les centres sociaux de la ‘Rigaerstrasse’.

Voici le communiqué:

« Tom Schreiber, tu t’es amusé comme un petit fou lorsque tes porcs ont déboulé dans les maisons de la Rigaerstrasse.

La nuit dernière, nous avons trouvé amusant de détruire les vitres du bureau du SPD de la Bellermannstr à Wedding. Nous avons également laissé un message qui correspond à tes capacités linguistiques.

Ce fut vraiment une nuit froide, mais pour toi nous sommes prêts à tout! […] »

165845

WielandSPD

  • Dans la nuit du 14 au 15 janvier, une voiture électrique de la Deutsche-Bahn, garée dans la Christinenstraße, a été incendiée. Le sabotage a été revendiqué:

Motivés par l’attaque des porcs contre les « Hausprojekte » ‘Rigaer94’ et ‘Liebig34’ et leurs tentatives continues de pacifier la Rigaer Straße par des coups de matraque, nous avons cette nuit incendié un véhicule électrique de la DB Christinenstraße.

Par cette action, nous envoyons nos salutations enflammées aux habitant-es du quartier nord de ‘Friedrichshain’, en solidarité rebelle avec vos efforts pour un voisinage solidaire et résistant.

Pendant que les flics vont s’occuper ces prochains jours de piquer les pavés des cours intérieures de Friedrichshain, nous espérons d’autres attaques dans les rues de cette ville.

2-format14

  • Le 14 janvier entre 2h et 3h du matin, des passants ont remarqué et signalé aux flics que des flammes commençaient à embraser une voiture ‘opel’ de la société ‘ThyssenKrupp’, garé Alexandrinenstraße à ‘Kreuzberg’. Malheureusement, les flammes ont été éteintes peu de temps après par les pompiers, rapidement prévenus par les flics. L’action n’a pas été revendiquée.

165225

  • Le 13 janvier, les flics ont investi en masse le quartier ‘Friedrichshain après qu’un flic en opération ait été blessé aux alentours de midi. Les bleus – omniprésents dans les rues, sur les toits jusqu’aux caves des immeubles – n’ont pas mené leur sale travail sans encombres: vers 22h30/23h, un véhicule de patrouille a été sérieusement endommagé par des jets de pierre dans le secteur de la Frankfurter allee. Un peu plus tôt, des poubelles ont été incendiées un peu partout dans le secteur, tandis que des engins pyrotechnique étaient propulsés en direction des véhicules de police.

___________________________________________________

Au cours de la nuit du 5 au 6 décembre 2015, des incendies de voitures de bourges ont éclairé les rues de plusieurs quartiers de Berlin. Cette soirée incendiaire a commencé vers 23h40 Löwestraße à Friedrichshain (à 500m de la Rigaerstrasse), où un 4X4 de type ‘Mercedes’ est détruit par les flammes. Une heure plus tard, c’est de nouveau un véhicule de luxe qui est incendié à ‘Staaken’ dans la Schulstraße (à l’ouest du quartier ‘Spandau’) : la voiture ‘Mercedes Class-A’ est entièrement crâmée. Vers 1h40, c’est un 4X4 de type ‘BMW X3’ qui est incendié. Les flammes endommagent une voiture garée à côté. Enfin, vers 2h à Neukölln deux voitures appartenant au concessionnaire ‘Suzuki’* situé Weserstraße  sont incendiées : ce sabotage incendiaire a été revendiqué dans un communiqué à la mémoire d’Alexis Grigoropoulos (qui s’est fait descendre par les flics il y a 7 ans à Athènes) et en souvenir de la rage insurrectionnelle qui a explosé immédiatement partout dans le pays.

Carcasse de 'Suzuki'

Carcasses des deux ‘Suzuki’

NdT: *A noter que ‘Suzuki’ est une parfaite cible dans ce contexte, puisque l’entreprise automobile fournit ses motos à la police grecque. Voir quelques photos ici

___________________________________________

Hors de contrôle : notre solidarité contre leur répression

Début octobre, un jour après un attaque incendiaire visant le ‘Liebig 94’ (espace autogéré), le préfet de police et le ministère de l’intérieur se sont rencontrés pour prendre des mesures contre le milieu autonome actif autour du secteur de la ‘Rigaer Straße’.

La zone de danger

Une de ses mesures est l’officialisation d’une zone de danger (à Berlin: zone réputée de criminalité) à la Rigaer et les rues environnantes. Il y a quelques temps déjà, les flics patrouillaient dans la rue par des va-et-vient avec des fourgons remplis.

Mais depuis fin octobre, cet aspect énervant s’est transformé en état de siège. Jour et nuit, et particulièrement le week-end, ont lieu en masse des contrôles d’identité et des fouilles.

Ce sont la plupart du temps les plus jeunes personnes qui se trouvent à proximité de ces projets et semblent correspondre à l’épouvantail de l’autonome. C’est une tentative de pacifier un quartier et de le transformer en « zone de non droit » pour ceux qui ne correspondent pas à l’image d’une ville « propre » et assimilable. Le fait que chacun puisse circuler librement est rendu presque impossible, particulièrement pour les illégaux et les personnes dépourvues de droit de séjour.
Ca arrive fréquemment, comme c’est une coutume chez les flics berlinois, qu’il y aient des arrestations et des agressions violentes sur les personnes contrôlées. Lorsqu’il ne se passe strictement rien, des délits sont inventés et des gens sont détenus de manière arbitraire. […]
161939Hormis la surveillance directe et le contrôle de la rue, les flics et le sénat tentent, par des affiches et de la propagande conçues pour l’occasion, d’appeler une partie de la population à balancer et à faire des signalements sur leur site. Régulièrement, des « actions de nettoyage » sont menées pour nettoyer les murs et enlever affiches multicolore et graffitis informatifs. Un hélicoptère vole fréquemment au-dessus de la rue en faisant des va-et-vient, ou stagne parfois aussi pendant une demi-heure au-dessus de la Dorfplatz, le carrefour des rues ‘Rigaer‘ et ‘Liebig‘.

Un exemple de répression et de résistance

Le vendredi 27 novembre 2015, les flics ont assiégé à plus de 200la Rigaer Straße durant toute la nuit et ont contrôlé 91 personnes d’après la presse. Certaines personnes ciblées sont restées pendant de longues heures dans le panier à salade des flics sous une température glaciale. Beaucoup de personnes se sont montrées solidaires et se sont mis en route pour la Rigaer Straße. Mais la plupart des personnes avaient déjà été arrêtées par les flics dans les rues environnantes et envoyées en GAV pour 48h. D’autres avaient été stoppées par les flics en partant de la gare de la Frankfurter Allee et forcées dans le même temps de remonter dans le prochain train.
Mais au lieu de se laisser intimider, les gens se sont défendus en partie avec des engins pyrotechniques et ont réagi en construisant une barricade et en incendiant une voiture de luxe dans le secteur et autour de la zone de danger. Merci à tous ceux qui nous ont rejoins et qui se sont montrés solidaires selon leurs possibilités.
Cette journée a montré aux flics leur échec à ramener le calme dans le quartier, et ce malgré l’état de siège. Aujourd’hui comme hier, des personnes continuent à résister dans la rue et ne se plient pas à la violence des dominants.

Faisons de toute la ville une zone de danger !

Montrons aux dominants que le quartier rebelle de la ‘Rigaer’ ne se laisse pas pacifier ! Restons solides, incontrôlables et ne nous laissons pas intimider par la terreur policière ! […]

161940

« La zone de danger » dans le quartier Friedrichshain à Berlin

[Traduit partiellement de linksunten indymedia, 11 Dezember 2016]

***

D’autres articles au sujet de l’agitation autour du quartier de la Rigaer Straße:

 

[Rennes] Blocage contre l’aéroport et son monde, sa LGV et sa taule

Ce vendredi 22 janvier à l’aube, des personnes ont décidé de bloquer la route qui passe au milieu du chantier de la nouvelle gare Eurorennes et devant l’entrée principale de la prison des femmes.

Des poubelles ont été renversées, de l’huile déversée et le texte qui suit, placardé sur les murs de la taule et les palissades du chantier.

Ce matin, nous bloquons cette route à l’aide de quelques poubelles renversées et d’huile déversée…

Parce que, coincée entre le chantier mégalo de quartier d’affaires qu’est Euro-Rennes, sa future LGV et la plus grande prison des femmes d’europe, elle représente à elle seule, la « ville de demain » qui se rêve dans les bureaux de Rennes Métropole.
Parce que nous n’avons pas les mêmes rêves.

Parce que quelques minutes d’embouteillages seront toujours dérisoires comparées aux heures, aux mois et aux années passées dans des cages. Que ces quelques minutes peuvent permettre de lever la tête de son quotidien et de le réaliser.

Parce que nous, ça nous fait marrer d’imaginer un maton qui galère à rentrer chez lui après avoir passé sa nuit à enfermer des gens, comme un cadre dynamique qui rate son TGV à 120€ pour sa réunion d’entreprise sur Paris.

Parce que, de l’autre côté de cette route, Euro-Rennes vire les pauvres pour y construire hôtels, bureaux, cinémas alterno, lofts et bars branchés.
Que les images de synthèse, qui fleurissent sur les panneaux géants du quartier donnent une idée de la population draguée : des jeunes cravateux et tailleurs, bien blancs, bien riches et marchant d’un pas pressé sur les esplanades lisses.
Parce qu’ils souhaitent que toute la ville ressemble à ça et que nous, ça nous fait gerber.

Ce matin, nous bloquons cette route.

Parce qu’à quelques kilomètres d’ici, à Notre Dame des Landes, l’Etat et Vinci veulent construire un aéroport.
Qu’ils ont décidé d’expulser celles et ceux qui s’y opposent aujourd’hui comme ils comptent expulser, demain, par leurs avions et leurs pistes, celles et ceux qui n’ont pas les bons papiers.

Parce que l’Etat impose partout ses projets à coup de fric, à coup de flics et de propagande médiatique en écrasant toujours la gueule des plus pauvres et des indésirables au passage.
Qu’avec l’etat d’urgence, il se donne les moyens de se lâcher encore un peu plus.

Parce qu’en ce moment, des tas de personnes se mobilisent contre l’aéroport et son monde, multiplient les actions, et que nous voulons y contribuer. Qu’il est possible de lutter, partout et directement, de différentes manières, à quelques unes comme à plein, contre ces structures institutionnelles et ces entreprises qui nous pourrissent la vie.

Parce que ce monde qu’ils construisent n’est pas le notre et que nous ne comptons pas les laisser faire.
Parce que nous y sommes incompatibles, que nos désirs y font désordre et qu’on ne lâchera rien !

Que nous préférons mille fois un quartier vivant où on se rencontre, on s’file des coups de mains et on s’engueule entre voisins sur un bout de friche sauvage le temps d’un barbec’ ; à un défilé de valises à roulettes traînant leurs costards sur le macadam vidéosurveillé.
Que nous préférons mille fois des espaces où s’expérimentent des façons de vivre, d’habiter, de se nourrir, de lutter et de relationner différement ; à la perspective de tours de contrôle et de vastes hangars éco-labellisés et leurs portiques vigi-pirates.

Contre l’aéroport et son monde, sa LGV et sa taule.

[Publié sur indymedia nantes, 22 janvier 2016]