A Lille:
Quatre panneaux publicitaires défoncés à coups de masse, un abribus descendu, de multiples tags et affiches collées sauvagement, deux interpellations…
Dès le départ vers 17 h 30 de la manifestation de la place du Théâtre, un groupe d’une soixantaine de personnes, cagoulées et masquées, a laissé deviner des intentions vite confirmées rue de Paris par le bris d’un premier des panneau publicitaire. Les forces de l’ordre suivant le cortège en civil se refusaient à intervenir au vu de l’endroit très fréquenté en ce samedi soir.
Les manifestants aux cris de « On n’oublie pas, on pense à toi ; l’État tue, la lutte continue » ont poursuivi leur parcours en taggant au passage la façade de l’Hermitage Gantois de « RIP REM » (rest in peace Rémi), de nombreux autres magasins et établissements. Alors que le cortège semblait cheminer vers le siège du PS, rue Lydéric, il a finalement pris la rue de Valmy, s’est dirigé place Philippe-Lebon (nouvelles dégradations) et a dévié rue de Fleurus. L’arrivée massive des forces de l’ordre rue de Gantois a disloqué la manifestation. Deux personnes ont été interpellées, loin des rues de l’hyper-centre, bondées de promeneurs et de touristes en ce début de soirée.
La voix du nord, 22/11/2014 à 19h40
___________________________________________________________________
A Paris / Montreuil:
[Suite d’un pique-nique qui s’est tenu tout l’après-midi]
En début de soirée, peu après 18h, les quelques centaines de personnes qui étaient encore sur la place de la Réunion sont parties tranquillement en manif sauvage, en direction de la rue d’Avron, direction Montreuil.
Derrière une grande banderole « Urgence : la police assassine« , les habituels slogans anti-flics de ces dernières semaines de manifs sont repris en chœur : « Flics, porcs, assassins« , « 1ère, 2e, 3e générations, nous sommes tou-te-s ennemi-e-s de la police« , « Mais que fait la police ? Ça crève les yeux« , « Police partout, justice complice« , « Tout le monde déteste la police« , « L’État opprime, la police assassine« , « À bas l’État, les flics et les patrons/fachos« , etc…
Là aussi, comme pour le pique-nique de l’après-midi, pas un flic à l’horizon ! Joie et bonne humeur assurées !
Un peu avant la porte de Montreuil, côté Paris, une voiture de flics passe par inadvertance, et se prend quelques canettes. Pareil quelques minutes plus tard, quand au-dessus du périph’ on se fait doubler par un camion de CRS, qui se mange aussi quelques projectiles.
La manif continue côté Montreuil sur la rue de Paris, quelques tags sont faits sur les murs, des caméras de vidéosurveillance sont recouvertes de peinture, et alors que le 23 octobre dernier les flics avaient bloqué la manif faisant suite à l’expulsion du squat du Transfo, cette fois on n’aura pas eu à croiser leurs sales gueules qui-ne-font-que-leur-travail.
Publié sur paris-luttes.info, 23 nov 2014
_________________________________________________________________
A Lyon:
Dans la nuit de samedi à dimanche 23 novembre, les poste de police municipale des 3ème et 8ème arrondissements, situé rue Vendôme, s’est fait pourrir sa façade accolé d’un message court et efficace: « assassins ».

A Besançon:
Près de 100 personnes partent en manif à travers le centre-ville, où retentit des slogans comme « Tout le monde déteste la police », « flics porcs assassins » accompagnées d’un RG à vélo qui nous suit sur les côtés. Le cortège se dirige en direction de la préf’, puis du local PS. Rien à signaler, mis à part qu’on y trouve bien plus de flics mobilisés (casques et boucliers) qu’au centre-ville, où l’on était noyé dans la masse de passants / consommateurs d’un samedi après-midi.
En arrivant au commissariat central de la gare d’eau, une rangée de bleus casqués protège l’entrée « privée » du parking interne, sur lequel se trouve plusieurs véhicules personnels de flics et d’autres sérigraphié « police ». Mais le cortège poursuit sa route jusqu’à l’entrée « publique » de ce lieu d’oppression. Très vite, du liquide de couleur rouge est jeté sur les murs et le sol du comico; les bleus s’énervent et rappliquent pour protéger l’entrée. Un mannequin de flic est incendié et crâment pendant plusieurs minutes sous le regard des keufs. La BAC profite de la situation de dispersion confuse pour interpeller un manifestant accusé d’avoir lancé une pierre sur les policiers (dont malheureusement aucun n’a été touché). Etant mineur, il est ressorti en fin de journée avec une convocation devant un juge pour enfants.
A suivre.
Transmis par mail, 23/11/2014
________________________________________________________________________
Nantes et Toulouse:
Les manifs dans ces deux villes étaient interdites par la préfecture, avec un centre-ville militarisé (entre 300 à 400 flics quadrillaient Toulouse); la peur gagne les riches tenanciers du centre-ville, qui sont contraints de barricader. En plus de la militarisation croissante de l’espace urbain lors des journées de manifs contre la police, les manifestants les plus déterminés ont du faire face aux citoyens et garants de la paix sociale, reconnaissables avec un bandeau de tissu blanc (sous l’appellation « blanc bloc », qui ont tenté de venir en aide aux flics par leurs interventions pacifistes. Des affrontements ont duré une bonne partie de l’après-midi (selon les préfectures respectives, deux flics et un journafleux de radio-canada ont été blessés à Toulouse, un bleu par un pavé à Nantes).
Dans le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse, au moins 4 agences bancaires, du mobilier urbain (abribus, panneaux publicitaires) et la vitrine d’une agence bancaire ont été dégradés, ainsi que plusieurs façades taguées.


A Nantes peu après 17H00, des groupes masqués ont causé quelques dégâts dans les rues avoisinantes: des poubelles brûlées, une vitrine d’agence bancaire brisée.

à proximité de l’ancienne prison de Nantes



les dissociateurs collabos des flics du « blanc bloc »
A la fin de la journée, il y aurait eu 16 interpellations à Toulouse et 14 à Nantes d’après la presse policière.








Aujourd’hui ça fait plus de 10 mois que nous sommes en taule. Au cours des dernières semaines les deux sentences, fédérale et locale, ont été rendues. Le premier novembre le juge Manuel Muñoz Bastida, du huitième tribunal du Reclusorio Sud, a prononcé la sentence de 7 ans et demi de prison sous l’accusation “d’incendie de bâtiment public avec des personnes à l’intérieur”, ça c’est pour les dommages qu’il y a eu sur le “Secrétariat des Communications et des Transports du Mexique”. Les “gens à l’intérieur” ce sont les deux porcs fédéraux en charge de la sécurité du lieu. Ensuite, le 7 novembre, nous avons reçu la seconde sentence sous les accusations de la juridiction locale qui sont “atteinte à la propriété privée aggravé en bande” et “atteinte à la paix publique”. Ces accusations font référence à l’attaque contre le concessionnaire Nissan. Puisque nous avons été arrêté-e-s à l’angle du Secrétariat des Communications et des Transports et du lieu où nous avons brûlé les voitures. La juge Margarita Bastida Negrete du tribunal de la juridiction locale #18 du Reclusorio Orient a prononcé une sentence de deux et sept mois de prison, joignant les deux délits, et de cette façon les atteintes à la propriété privée deviennent des réparations de dommages et on reste avec le délit d’atteinte à la paix publique et la réparation des dommages qui s’élève à 108 000 pesos. Selon la loi, pour toutes les sentences de moins de 5 ans pour les primo-délinquants il y a droit à des aménagements. Dans notre cas, si nous payons l’amende de 43 000 pesos on sera immédiatement libéré-e-s ou bien nous pourrons sortir en payant 10 000 pesos de caution chacun et en pointant chaque mois au tribunal pendant les 2 ans et 7 mois.
Il y a quelques semaines, un homme meurt dans un affrontement avec les flics, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par les chtars. Il y a quelques jours, les matons de Fresnes laissent crever un individu qui avait mis le feu à la cellule où il croupissait. Pour des raisons qui ne sont pas les nôtres la première mort, celle de Rémi, provoque un peu de bordel dans la rue quand tant de fois les meurtres des uniformes (flics, militaires, matons, infirmiers psy, etc) passent inaperçus. C’est que cette fois-ci il s’agit d’un « jeune » (quelle importance?) participant à une lutte collective, et pas du premier braqueur, pauvre et/ou révolté venu. C’est pourtant la même boule de rage et de tristesse qui nous étreint, à laquelle il est hors de question de s’habituer, le même monde à abattre. 
Dans la nuit du 17 au 18 novembre 2014, toutes les vitres du poste de police situé au 10 rue Camille Desmoulins (Paris XIeme) ont été brisées, ainsi que le pare-brise d’un camion Propreté de Paris.