[Etats-Unis] Réflexions à propos des pratiques de solidarité avec les prisonniers rebelles

[Un nouveau texte de Mickaël Kimble, prisonnier anarchiste condamné à perpétuité pour avoir buté un raciste homophobe il y a plus de 28 ans. Une première lettre a été traduite ici]

[Etats-Unis] Des choses à faire

Récemment, plus d’un compagnon m’a demandé comment ils pourraient faire preuve de solidarité avec les rebelles qui se retrouvent derrière les murs des prisons. Cela me donne l’impression qu’ils et elles sont un peu frustré-e-s et que le travail réalisé ne leur paraît ni productif ni satisfaisant au niveau personnel. Croyez-moi, moi comme d’autres rebelles emprisonné-e-s ressentons la même frustration pour le fait que nos efforts et notre investissement n’aient pas l’effet désiré. Mais pour être honnête, je veux que les compagnon-ne-s du dehors sachent que le travail d’éducation qu’ils et elles font dans les prisons à travers les livres et les fanzines est phénoménal. Les relations que les compagnon-ne-s du dehors construisent avec nous, le soutien financier, l’amour et les actes de solidarité sont très importants. Cela dit, nous avons besoin de choses plus fortes si nous cherchons à réellement provoquer des dégâts à ce système colossal de destruction humaine.

Depuis l’intérieur, les prisonnier-e-s ont historiquement utilisé 5 méthodes basiques : les grèves de la faim, les grèves du travail, les mutineries, les demandes légales et les campagnes d’envoi de lettres ou d’appels pour visibiliser les conditions inhumaines qui existent au sein de cet environnement d’hostilité de ces porcs de matons, d’isolement, de négligences médicales, des programmes d’éducation/réhabilitation inexistants, des conditions d’insalubrité, etc. Mais aucune de ces luttes ne s’est faite pour l’abolition des prisons, seulement pour leur réforme. La plupart des prisonnier-e-s pensent que les prisons et la police sont des choses nécessaires, qu’elles doivent simplement être plus humaines. Triste mais vrai.

Depuis l’extérieur, celles et ceux qui soutiennent les prisonnier-e-s, dont les anarchistes, qui affirment vouloir abolir les prisons, utilisent principalement 3 ou 4 méthodes de teinte activiste pour faire preuve de soutien et de solidarité avec les luttes dans les prisons. Ces méthodes sont les campagnes d’envoi de lettres ou d’appels, les démarches légales, les manifestations et l’éducation publique. Toutes sont des méthodes autorisées qui ne font en réalité pas grand chose pour défier la légitimité des prisons, et elles ne les abolissent certainement pas. Ce sont de simples formes de protestations bourgeoises (légales / autorisées) qui essayent d’en appeler à la conscience morale des bureaucrates pour que ceux-ci traitent les prisonnier-e-s de façon plus humaine, et cela légitime uniquement le prestige de l’État.

Il ne plait bien sûr à personne de voir les prisonnier-e-s (humain-e-s) être maltraité-e-s et abusé-e-s. Ma critique est qu’aucune de ces méthodes ne peut en soi amener à la destruction de la prison/État. Et que celles et ceux du dehors s’impliquent dans des formes de lutte légales, alors que les prisonnier-e-s rebelles s’impliquent dans des formes de lutte illégales. La dissidence à l’intérieur de la prison est illégale et, pour cette raison, les prisonnier-e-s finissent par recevoir la brutalité, les attaques et les représailles de l’État.

Pendant des années, nous avons vu des mutineries sanglantes, des grèves de la faim ou du travail brutales et mortifères, des démarches légales à long terme, mais même après ça, il y a plus de prisons, plus de prisonnier-e-s, et plus de mauvais traitements. Aucune de ces méthodes utilisées par le passé n’est parvenue à créer le moindre dommage dans l’armure de l’État. Et il serait négligent de ma part de ne pas mentionner l’argument qui dit que nous ne devrions pas utiliser la violence révolutionnaire. La logique derrière tout cela selon laquelle si nous utilisons la violence révolutionnaire, l’État tirera avantage dans les médias et nous présentera comme des voyous, des criminel-le-s et des terroristes. Merde ! L’État a toujours le dessus dans les médias corporatifs de masse. La Presse est contrôlée par l’État à travers les grandes entreprises qui sont complices de l’État.

Dès lors que les prisons sont des centres dans lesquels se concentrent le plus l’autorité, la coercition et le contrôle sur la société, elles devraient être un point de mire de l’attaque, l’abolition des prisons devrait être au premier rang de tout mouvement contre l’autorité et pour la liberté, et les voix des prisonnier-e-s devraient avoir un espace à part dans le mouvement, simplement du fait de leur position unique. Cela n’a rien à voir avec le romantisme ou l’aventurisme, comme certain-e-s aiment l’affirmer pour justifier leur inertie. Bien sûr, personne ne peut nous dire quelles sont les stratégies et les tactiques qui réussiront à répandre la révolte, mais je ne peux que penser qu’il n’y a rien de plus clair que de les attaquer là où ça fait mal. Ainsi, et une fois tout cela dit, j’aimerais proposer quelques « choses à faire » que les compagnon-ne-s devraient considérer sérieusement.

Quelques choses à faire :

– Commencer à viser les entreprises qui tirent profit en investissant dans les prisons, à travers le sabotage, les manifestations bruyantes dans leurs locaux et des irruptions dans les maisons de leurs directeurs exécutifs.

– Commencer à cibler les surveillants de prison et les membres du conseil de liberté conditionnelle pour le fait d’être des harceleurs.

– Commencer à hacker le ministère de la direction pénitentiaire, les entreprises qui profitent des prisons, les ordinateurs des agents des prisons.

– Devenir des complices du crime de subversion.

– Détruire la propriété du ministère de la direction pénitentiaire.

Saboter les engins de chantier de construction de prisons.

Utiliser son imagination pour trouver des façons de faire chier l’État.

Etudier des luttes qui se sont déroulées dans d’autres pays pour voir quelles tactiques utilisées là-bas peuvent être adoptées ici.

Publier sur internet des informations personnelles d’agents de prisons / d’employés publiques / de directeurs d’entreprises.

Lancer des représailles contre les surveillants de prison qui maltraitent les rebelles.

Provoquer autant de désordre que possible.

Traduction de l’anglais du blog anarchylive.noblogs.org par contrainfo (et revue ici-même)

[ Pré St-Gervais / Les Lilas ] Chuuut !

Chuuut !

Sur fond d’accélération des restructions économiques, les puissants somment plus que jamais leurs sujets de resserrer les rangs derrière eux. Alors chuuut ! 

Dans ce monde instable, ce n’est pas le moment de répéter que la nuit du 25 au 26 janvier, des empêcheurs de pacifier en rond ont brisé les quatres grandes vitres et la porte du poste de police des Lilas (93), rue Pompidou.

Et pas non plus d’ajouter que cette même nuit au Pré St Gervais (93), avenue Jaurès, c’est un distributeur de billets de la Banque postale que les flammes ont entièrement détruit (endommageant la banque qui va avec, fermée depuis).

Avant comme après le déploiement de 10 000 militaires dans les rues contre tous les ennemis intérieurs, avant comme après la communion pour défendre le régime d’exploitation et de domination républicain…

… guerre sociale à l’Etat et au Capital !

Et toc !

Publié sur indymedia nantes, mercredi 4 févier 2015 à 20h09

Nous sommes mamie ?

A quelques jours des fêtes de fin d’année, une jeune dame alerte de 68 ans a été surprise en train de chaparder dans un supermarché de Chissay-en-Touraine(France). La mamie vexée, n’a pas voulue en rester là. Pour se venger, elle provoque une fausse alerte à la bombe le 23 décembre au matin alors que le magasin regorge de clients. En catastrophe, les vigiles évacuent et ferment les portes durant 6 interminables heures, le temps de laisser les pandores inspecter le temple de fond en comble. Résultat des courses, un préjudice de 100.000 euros pour des boutiquiers très, très en colère en cette veille de Noël. Et vlan dans la gueule ! Fallait pas faire chier Mamie lorsqu’elle fait ses courses avec un portefeuille vide !

Le 30 décembre 2014, le tribunal correctionnel de Blois vengeait les adorateurs du Veau d’Or du préjudice subi en condamnant Mamie à 6 mois de prison avec sursis alors que le procureur en avait demandé 2, mais fermes. Elle a expliqué à l’audience avoir voulu punir le magasin et son gérant en ciblant expressément cette période de fêtes, sachant que la fréquentation serait très élevée.
Même si cette anecdote peut paraître au premier abord d’une extrême banalité, elle nous en dit bien plus long sur l’horreur de notre monde que tout un traité de sociologie. Derrière cette petite vengeance de classe réalisée par une vieille prolette usée par la survie, s’expriment tous les paradoxes qui étreignent quotidiennement les éternels laissés-pour-compte du rapport social qui gouverne nos vies. Poussée par la logique mercantile qui nous domine, la soumission de la mamie, s’exprimant par sa volonté de participer elle aussi à l’orgie consumériste de fin d’année, nous apparaît dans un premier temps comme un simple rouage participant/reproduisant le capitalisme ; alors qu’au même instant son portefeuille vide lui rappelle que c’est elle (au travers des autres prolos, ses frères de classe) qui produit et reproduit l’ensemble du monde existant ainsi que ses « richesses » ; alors qu’elle n’est RIEN et ne possède déjà plus rien. D’objet du capital, elle se transforme alors en sujet de sa propre vie en posant au travers du vol un premier acte pratique de critique sociale -en expropriant les expropriateurs- c’est-à-dire les bénéficiaires de cette grande dévoreuse d’hommes qu’est l’économie. Le deuxième acte (menace d’attentat) n’étant que la suite logique du premier ; frapper là où cela fait mal au capital : dans sa valorisation.
Cette réalité -qui, elle, n’est pas anecdotique- fait la nique à l’énorme vague d’« Indignation Nationale » qui a traversé la France et l’Europe. Le torrent de boue médiatique a voulu nous griser et nous faire oublier cette énorme contradiction qui mine l’ensemble de notre monde civilisé : nous sommes la classe qui produit tout et nous survivons dans une misère indescriptible. Cacher l’extension de la paupérisation, unique quotidien d’un nombre croissant de damnés sur cette Terre, est devenu impossible. La grande mascarade de la réconciliation nationale, d’une hypothétique paix entre les loups et les moutons, les bourreaux et leurs victimes, les exploiteurs et les exploités ne peut durer éternellement. Cette saoulerie patriotarde, abreuvée de Marseillaise, de flon flon tricolores et d’appels au renforcement des « valeurs de la République », ne suffira pas à masquer toute la pauvreté et la violence grandissante des rapports entre les hommes, entre ceux qui possèdent tout (non seulement les objets mais aussi les hommes qu’ils soumettent par l’argent) et ceux qui ne parviennent même plus à se vendre contre un salaire. L’inouïe violence de cette combinaison a beau se présenter comme la civilisation où règne la « paix, l’harmonie et l’abondance », beaucoup ne sont plus dupes de cette supercherie. Le terrorisme au quotidien des possédants, c’est ce que les attentats de Paris et la déferlante laïcarde qui a suivi essayent de nous faire oublier. Ces deux évènements que tout semblent opposer, recouvrent pourtant la même réalité : la nécessité de la reproduction du monde marchand. L’Union Nationale actuelle, ne résoudra rien des horreurs dans lesquelles patauge notre civilisation du gadget. Ce n’est qu’un simple répit. Tout est reporté à plus tard avec le risque pour les puissants de demain de voir tout ceci finir par leur péter à la gueule, tellement l’écart se creuse entre eux et le reste de l’humanité. Il n’y a qu’un seule fantôme qui hante les bourgeoisies à travers la planète : non pas quelques ridicules attentats mais bien une vaste explosion sociale.
L’angoisse de la précarité, du lendemain, du déclassement, de se retrouver à la rue ; le repli sur soi, le stress au turbin, la peur de l’autre, la concurrence entre tous, les suicides, les calmants, l’ennui… et la misère ont beau pousser les prolétaires bourrés encore d’illusions à courir se réfugier dans les bras -grands ouverts- de l’État pour y chercher réconfort et protection, le voile ne peut que se déchirer ; et violemment. L’État, comme ultime garant -car armé- du rapport social dominant, ne peut pas leur offrir cette paix qu’ils désirent tant mais la seule qui lui importe : la paix sociale doublée d’une paix des tombes s’il arrive au prolétariat de vouloir, dans un sursaut libérateur, défier son monopole de la violence. Car la guerre que mène le capital/État n’est pas ce qu’il prétend (lutte contre le terrorisme) mais est dirigée contre tous ceux qui ne se soumettent pas à sa loi : celle du profit. L’État sert à réprimer, embastiller, expulser, exclure, reléguer, humilier… et massacrer les prolétaires insoumis qui refusent de vivre à l’ombre des matraques. Car la France c’est aussi une puissance capitaliste mondiale qui mène diverses guerres au même instant qu’elle réprime les subversifs qui mènent la lutte contre son enfer, dont quelque part Mamie. De la Syrie, à l’Irak tout en passant par le Mali, la Lybie, l’Afghanistan, le Congo, le Brésil…, ce que les Parisiens ont connu dans leurs rues, n’est qu’une infime partie du quotidien que la France, comme puissance impérialiste, offre à des milliers de prolétaires à travers le monde avec ses avions de combats, ses drones, ses chars, ses professionnels de la mort qui défendent si bien les intérêts du « made in France ». Les manifestations d’Union Nationale de ces derniers jours voudraient renforcer tout cela et nous faire croire que l’État est là -éternel- pour nous protéger contre un ennemi réel voire imaginaire, manipulé ou non, alors que derrière tous les discours, toutes les pratiques de nos maîtres, ne se cache qu’une seule et unique volonté, celle de renforcer leur terreur partout sur Terre, aussi bien ici que là-bas. Les 10.000 hommes armés supplémentaires dans nos rues (les mêmes qui mènent les guerres là-bas) ne sont rien d’autre que la face visible du terrorisme d’État et la justification des massacres de par le monde, en même temps que la préparation des futures répressions – ici ! La terreur c’est cette société qui la produit par la guerre sociale qu’elle nous livre au quotidien. L’État fait partie de ce rapport social, il n’est ni au-dessus, ni à côté. Pour vivre en paix il nous faudra le détruire, lui et ce misérable monde marchand qu’il défend dans le sang.
Tout refus de l’Union Nationale qui ne partirait pas de cette approche ne pourra être à court ou à long terme qu’un renforcement du capitalisme et de sa terreur planétaire comme le fut l’anti-fascisme hier, et le sera l’anti-islamophobie peut-être demain !

Ne nous leurrons pas : notre unique ennemi, c’est l’État, le seul terroriste, c’est le monde existant et l’unique solution reste et restera la Révolution sociale, la destruction de fond en comble du capitalisme !

Ni dieu – ni maîtres – ni esclaves !

Des Internationalistes
Bagdad-Paris-Damas-Berlin, le 15 janvier 2015

Publié sur non-fides.fr, 28 janvier 2015

 

[Hambourg] Chaque expulsion a son coût !

Chaque expulsion a son coût ! Attaque à la peinture de l’agence de „Bauverein Reiherstieg“ in Hambourg- Wilhelmsbourg !

tacheLe 26 janvier 2015, Heiko a été expulsé de son domicile au Otterhaken 10 dans le quartier Wilhelmsbourg* à Hambourg. Il était depuis bien longtemps un obstacle pour la société de logements « Bauverein Reiherstieg » en raison de sa mobilisation contre la hausse des loyers et pour plus d’implication des locataires. Puisque Heiko a payé son loyer en retard à plusieurs reprises, il devait maintenant partir.

Près de 200 personnes solidaires ont tenté d’empêcher cela. L’expulsion a été retardé de 90 bonnes minutes. Malheureusement, les flics ont réussi ensuite à passer par la porte à l’arrière du bâtiment avec l’aide de BFE, et la cage d’escalier avait été bloquée par les soutiens qui ont ensuite été violemment expulsés. Tout cela au nom de la « Bauverein Reiherstieg ».

Le 26 janvier, l’agence commercial avait été fermée pour des raisons de sécurité. Des jours avant et après l’expulsion, des gardiens se relayaient devant. Depuis quelques jours, il a probablement été estimé que plus aucune protection de la propriété soit nécessaire, mais ce fut rien. Dans la nuit du mardi 3 février au mercredi 4 février 2015, nous avons embelli la façade de l’agence «Bauverein Reiherstieg eG» (Georg-Wilhelm-Straße 127a à Wilhelmsburg) avec six boules de peinture.

Nous souhaitons montrer par cette action notre solidarité à Heiko et à tous les autres qui sont / ont été / seront visés par l’expulsion !

Chaque expulsion doit être empêcher à tous les niveaux par tous les moyens !

Nous espérons que le « Bauverein Reiherstieg » ne mènera plus d’expulsion, sinon nous reviendrons !

Groupe Anti-expulsions

Traduit de linksunten, 4 février 2015 à 16h13

Note:

* Dans ce même quartier d’Hambourg, le ministère du développement urbain et de l’environnement, situé au Neuenfelder Straße 19, avait été attaqué avec le même procédé dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 août 2014. En plus des tâches de peinture sur le bâtiment, « Combattons le capitalisme » avait été tagué sur la porte d’entrée du bâtiment. Le communiqué de l’action, revendiqué par « des opposants à la gentrification autonomes », évoque l’embourgeoisement croissant du quartier Wilhelmsburg, qui est en voie de se transformer en un « nouveau quartier tendance ». Et rappelle que la gentrification et la rénovation urbaine qui a eu lieu pendant des années dans le secteur d’Altona a principalement touché la quartier Schanzenviertel.

[Besançon] Les aménagements de la mairie pour rétablir la surveillance aux ‘408’…

ELECTRICITÉ – APRÈS LES COUPURES SAUVAGES EFFECTUÉES SUR LE RÉSEAU D’ÉCLAIRAGE PUBLIC

408: une solution lumineuse

OutOfControlDEPUIS LA DERNIÈRE coupure d’électricité, qui a affecté la circulation du tramway, en milieu de semaine dernière, le calme règne dans le quartier de La Grette. Depuis des mois, les incidents étaient pourtant quasi quotidiens. Ces coupures sauvages effectuées sur le réseau d’éclairage public étant destinées à plonger dans le noir les caméras de vidéosurveillance qui gênent le trafic de stupéfiants. Si la police a fort à faire avec la grosse poignée d’énergumènes qui se livrent à ces dégradations, la Ville ne reste pas les bras croisés. Après avoir étudié toutes les possibilités pour mettre fin à ces exactions à répétition, il a été décidé de reconfigurer l’éclairage public du secteur.

Déjà, depuis quinze jours, plusieurs projecteurs ont été installés sur les immeubles, rendus ainsi inaccessibles, et alimentés en courant par une autre voie. Ce programme va se poursuivre avec l’installation de poteaux d’éclairage en bétons de douze mètres, alimentés en aérien, sur une source différente que celle alimentant le quartier. Ce qui devrait au moins rendre infiniment plus délicat, toute tentative d’intervention délictueuse sur le réseau.

source: est répugnant, Fred Jimenez (03/02/2015 à 05h00)

[Nancy] ‘Volée de cailloux’ pour la patrouille – 31 janvier 2015

Policiers caillassés à Nancy : trois interpellations

voiture-de-police-caillassee-0011En patrouille samedi soir, dans le quartier du Haut-du-Lièvre à Nancy, deux policiers essuyaient une volée de cailloux alors qu’ils entreprenaient le contrôle d’un véhicule mal garé, avec deux individus à bord. Le ton monte alors rapidement et un groupe hostile commence à se former autour des fonctionnaires. Ces derniers font usage de gaz lacrymogène pour se dégager et font appel à des renforts pour intervenir sur cette Zone de sécurité prioritaire (ZSP).

Au moins une dizaine de policiers se déploient sur le quartier et deux suspects sont interpellés dans un immeuble avant qu’un 3e suspect, identifié sur un fichier, ne le soit le lendemain matin. Âgés de 22, 23 et 24 ans, les trois individus défavorablement connus de la justice, ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête menée par le Groupe d’appui judiciaire (GAJ). Ils nient les faits.

Le trio devait être présenté hier en fin d’après-midi au parquet. S’il n’y a pas eu de blessé, le véhicule de police a subi des dégradations du fait des jets de pierres. Les suspects devront également répondre de menaces de mort et outrages sur personnes dépositaires de l’autorité publique.

Les porte-voix des flics de l’est répugnant, 03/02/2015 à 05:48

[Berlin] Compte-rendu d’une manif sauvage à travers le quartier de Neukölln – 10 janvier 2015

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le tract

Berlin – 10 janvier 2015. Nous avons appelé à une manif à Neukölln pour nous rappeler du meurtre d’Oury Jalloh il y a dix ans, et dénoncer les comportements racistes et ses meurtriers. Près de 100 personnes y ont participé et ont traversé le quartier entre la Boddinstraße et la mairie de Neukölln. Sur la route, nous avons distribué des tracts qui prenaient pour thème l’assassinat d’Oury et rappelaient plusieurs autres personnes tuées par les flics:

  • Dennis de Neukölln, qui a été exécuté lors de la soirée de la Saint-Sylvestre de 2008 par des flics en civil.
  • Laye Alama à Brême, qui a été torturé à mort en 2004.
  • Zyed et Bouna à Paris, qui sont morts poursuivis par les flics en 2005.
  • Alexandros à Athènes, qui a été abattu en 2008 par un keuf.
  • Mike à Ferguson, qui a été assassiné en 2014.

Après que les gens se soient joints de façon sporadique, la manif a finalement atteint la mairie de Neukölln – dans laquelle réside le populiste raciste Buschkowsky – qui a été attaquée avec des pierres et des bouteilles de peinture. Les derniers tracts ont été distribués sur la place de la mairie et ensuite le tribunal situé juste à côté a connu le même sort. Avant de tou-te-s s’éparpiller dans la nuit, une patrouille de SECURITAS et une banque qui était sous leur protection ont été défoncées.

La porte de la mairie

La porte de la mairie

Ses murs repeints

Ses murs repeints

Tags sur ses murs ; "ACAB - Oury Jalloh"

Tags sur la façade de la mairie

Toujours sur les murs de la mairie

idem

La mairie de près....

La mairie de près….

La nouvelle déco du tribunal

La nouvelle déco du tribunal

La nouvelle déco du tribunal

de près…

La Kommerz Bank attaquée

La Kommerz Bank attaquée

idem

idem

Un peu plus tard, les flics ont déboulé sur les lieux avec un gros contingent, faisant la chasse aux passants et arrêtant aussi quelques personnes (la presse évoque 4 personnes interpellées).

Pas de paix pour la normalisation raciste !

Pas de paix pour l’Etat, ses larbins et sa violence !

Oury Jalloh, c’était un meurtre !

Selon les rapports de la presse, le poste de police a eu son entrée obstruée et cadenassée. Nous remercions ceux qui ont ainsi participé à la manif.

Traduit de linksunten (photos de la presse), 11 janvier 2015

[Leipzig] La police continue de morfler – 29 janvier 2015

La police de Leipzig continue de se prendre en pleine gueule la rage qu’elle sème quotidiennement en protégeant par la force cette société.

AnschlagAufpolizei3Après l’attaque du commissariat du quartier Connewitz au début du mois, c’est celui de Plagwitz/Altlindenau qui a été visé. Le poste de police a été bombardé de pierres et des bocaux en verre remplis de peinture foncée.

Jeudi 29 janvier vers 02h40 du matin, quelques personnes vêtues de noir et masquées ont fait irruption Weißenfelser Straße et ont lancé près de 17 pierres et plusieurs bocaux de peinture sur l’immonde bâtiment, brisant au moins cinq fenêtres des étages supérieurs. Une voiture garée à proximité a été dégradé. Le montant des dégâts n’est pas connu.

Le chef de la police Bernd Merbitz a exprimé sa préoccupation pour l’ordre à Leipzig par ces mots: « Les attaques contre la police sont intolérables La situation dans la ville est très tendue pour ça qu’il est si important que nous gardions la tête froide et que ne nous laissons pas impressionner dans notre travail par ces incidents.« 

Un voisin vigilant a immédiatement appelé ses amis les flics, signalant trois personnes cagoulées prenant la fuite dont deux à vélo. Heureusement, ces dernières ont réussi à s’échapper sans souci.

Dernièrement, l’émeute du 15 janvier à la suite de la mort d’un sans-papier à Dresde a aussi laissé des traces dans la tête des flics, commerçants et citoyens de Leipzig.

AnschlagAufpolizei2

Reformulé de la presse, 29 & 30 janvier 2015

[Paris] Compte-rendu du procès pour un collage contre les flics à Belleville

Mercredi 21 janvier avait lieu au Tribunal de Grande Instance de Paris, le procès de deux personnes arrêtées lors d’un collage d’affiches pendant le mouvement suite à la mort de Rémi Fraisse. Ils étaient poursuivis pour « provocation directe à la rébellion par la voie d’apposition d’affiches » et de « refus de se soumettre à un prélèvement biologique ».

A 13 heures 30, en plus des deux inculpés, une vingtaine de personnes étaient venues en solidarité pour assister au procès. Elles avaient dû préalablement se prêter aux contrôles de flics, à l’entrée du tribunal puis de la salle d’audience, encore plus poussifs depuis quelques semaines. Au moins deux paires de flics en civil étaient là comme d’habitude dès qu’il s’agit de procès de gens fichés, ainsi qu’un certains nombre de gendarmes pour « assurer la sécurité » du spectacle.

La juge appelle les deux inculpés à la barre une première fois, mais le numéro ne commencera pas tout de suite. La procureur, le midi même, a demandé à des flics de réaliser un PV supplémentaire sur les lieux de l’arrestation pour contrer certains arguments de la défense.
Deux heures et demi plus tard, l’avocate plaide la nullité sur l’illégalité du contrôle d’identité et de la fouille poussée qui a aboutit à la découverte des affiches poursuivies. La procureur conteste le premier argument avec les photos que viennent de prendre les flics. Il n’apparait pas de panneau d’affichage, et le collage ne peut donc être qu’illégal.

La juge ne se prononce pas sur la nullité, mais décide de quand même juger l’affaire.
Elle commence par interroger les prévenus sur leur situation sociale. Le fait qu’ils réussissent à payer un loyer avec leur seul rsa la rend suspicieuse. La précarité est une preuve de plus de culpabilité.

Elle lit ensuite longuement et en détail les différents PVs d’auditions des prévenus qui n’ont aucun intérêt puisque ceux-ci n’ont rien déclaré. Puis, après avoir lu le texte de l’affiche en question, elle les interroge sur le sens général du texte, sur ce que veut dire « nous n’appellerons pas au calme ». Les colleurs ne souhaitent pas s’exprimer sur un texte qui leur paraît suffisamment clair. Quand ils disent qu’ils ne veulent pas débattre dans un tribunal, la juge s’en étonne, chante un refrain sur la démocratie et la possibilité d’exprimer ses idées. Elle parle de « mini paranoïa » de la part des accusés et de l’indépendance des juges. Pour finir, elle rappelle la « personnalité » des prévenus, leur casier judiciaire, sans doute son meilleur argument. Les deux ont déjà été condamnés et ont des peines de sursis de un et de 24 mois. La première pour refus d’adn, le deuxième pour terrorisme « anarcho-autonome ».

Au moment du réquisitoire, la procureur assène aussi le couplet de son indépendance et dit le prouver en décidant de ne pas poursuivre les accusés pour le refus d’adn. Par contre, pour justifier la condamnation pour la « provocation directe à la rébellion », elle dresse un portrait précis des accusés. Comme elle n’a pas pu se faire une idée claire de leur personnalité puisque ceux-ci ne se sont pas prêtés au jeu, elle reprend le profil-type qu’on trouve dans les fiches de renseignement sur la « mouvance anarcho-autonome ». Elle finit par requérir pour la première la révocation de son mois de sursis ou bien 200 jours-amende à 10 € (au choix de la juge) ; et pour le deuxième, la révocation de six mois de sursis (soit de la prison ferme pour les deux).

A son tour, l’avocate souligne l’absurdité des réquisitions par rapport aux faits jugés et même par rapport à la peine maximum de deux mois encourue pour la « provocation directe à la rébellion ». Elle rappelle aussi que la procureur ne pouvait poursuivre les prévenus pour le refus d’adn puisque ces faits font justement partie des rares délits à ne pas rendre obligatoire ce fichage. Elle rappelle le contexte du mouvement suite à la mort de Rémi Fraisse et demande si ce n’est pas plutôt cette mort qui provoque à la rébellion. Enfin, elle défend que les affiches jugées sont celles prises dans un sac lors de la fouille et non celles collées, et qu’elles n’ont donc pu être rendues publiques. Pour toutes ces raisons, elle demande la relaxe.

Pour finir, les accusés rappellent que le mouvement suite à la mort de Rémi Fraisse a réuni des milliers de gens à travers le pays. Des tas de manifestations, actions, assemblées ont eu lieu et des tas de tracts et d’affiches ont été collées ; qu’ils poursuivent aujourd’hui une affiche alors qu’ils nous rabâchent quotidiennement avec la démocratie et la liberté d’expression.

Le délibéré sera donné lundi 16 février 2015.

On continuera de coller.

On continuera d’exprimer nos idées en paroles et en actes.

Vive la rébellion !

L’affiche en question:

FlicsPorcs

 Le 6 novembre dernier à Belleville, deux personnes sont arrêtés pour un collage d’affiche appelant à une manifestation contre la police et le barrage du Testet. Elles passent en procès le 21 janvier prochain.

Suite à la mort de Rémi Fraisse le 25 octobre 2014, tué par la police lors de la lutte contre le barrage de Sivens, des mobilisations ont lieu partout en France.

Dès le début, le pouvoir fait tout pour étouffer et empêcher que ne se propage la révolte. Que ce soit par le biais de sa propagande relayée dans les médias, faite d’omissions volontaires, de manipulations et de mensonges plus ou moins grossiers ou que ce soit par le biais de la répression directe de toute action de solidarité.

À Paris, les premiers rassemblements ou manifestations, qu’ils soient déclarés à la préfecture ou pas, sont interdits et empêchés. À chaque fois, le dispositif policier est imposant, et vise à que rien ne se passe. Contrôles d’identité à la pelle : parce qu’on se rend à une manif, parce qu’on diffuse des tracts, parce qu’on porte un sac à dos… Garde-à-vue parce qu’on a un canif, ou parce qu’on refuse de donner son nom… Arrestations préventives injustifiées pendant presque 6 heures… Intimidations par des flics directement au domicile quelques heures avant une manifestation.
Il ne s’agit pas de s’en offusquer ou de crier au scandale. On sait à quoi on peut s’attendre du pouvoir ; on sait qu’il s’encombre de plus ou moins de précautions en fonction des personnes qu’il réprime et du contexte social.

Le 6 novembre à Paris, dans le quartier de Belleville, quelques personnes entament un collage d’affiches contre la police et appelant à une manifestation le 8 novembre. Arrive alors une camionnette de police de la BST. Deux flics en descendent et se dirigent vers deux colleurs. Ils semblent connaître le sujet de l’affiche et se montrent agressifs. Les deux sont embarqués vers le commissariat. Pendant tout le trajet, les flics les filment avec leur téléphone personnel et s’étonnent de leur refus de dialoguer. Au commissariat du 5ème, les copains se rendent vite compte qu’il ne s’agira pas d’un simple contrôle d’identité. Ils sont placés en garde-à-vue pour « provocation directe à la rébellion », en l’occurrence pour l’affiche. Les auditions s’enchaînent mais les poursuivis n’ont toujours rien à déclarer. Après 24 heures, et une « supplétive » pour « refus de se soumettre à un prélèvement génétique », ils sont envoyés au dépôt, avec le regret des flics de n’avoir pu prolonger la garde-à-vue (la prolongation est limitée théoriquement à des faits passibles d’au moins un an de prison). Après 20 heures, et un nouveau refus de prélèvement, ils finissent par passer devant un substitut du procureur qui leur remet une convocation pour un :

procès le 21 janvier 2015 a 13h30 devant le TGI de paris – 10ème chambre correctionnelle 1.
pour provocation directe a la rébellion
pour refus de prélèvement biologique.

Plus de 40 heures pour un collage d’affiches. Il est clair que l’intention est d’intimider et que la garde-à-vue est utilisée ici comme une punition en soi. Les procureurs font leur petite cuisine juridique et cherchent les articles et les astuces pour prolonger les délais, pour nous fatiguer et nous garder le plus longtemps possible enfermé.

On se laissera pas faire, on lâche pas l’affaire !

[Source : Paris-luttes.info.]