Archives de catégorie : Feu aux prisons

Contre tous les Etats et toutes les autorités

Depuis les tueries exécutées le 13 novembre au nom d’un foutu ordre religieux et de sa loi islamique, la loi de la République pèse aussi d’un nouveau poids sur nos épaules et au-dessus de nos têtes : celui de l’état d’urgence déclaré le soir même et prévu pour durer.

La « nouveauté » c’est que l’Etat profite de l’occasion pour saturer l’espace d’uniformes en armes, y compris kaki. C’est aussi qu’il donne officiellement une large carte blanche à tous ses chiens de garde pour défoncer les portes, arrêter, assigner à résidence,pour interdire et empêcher sur le champ tout regroupement sortant de la communion autour du drapeau. Car l’unité nationale et patriotarde exigée au nom de la guerre contre les ennemis extérieurs et intérieurs vient légitimer les nouvelles mesures, en même temps qu’elle vise à étouffer les antagonismes sociaux jusque dans les esprits.

Cependant cette accélération dans la mise au pas de l’ensemble de la société ne peut faire oublier que l’Etat n’a pas attendu que l’un de ses concurrents sème sa terreur pour déchaîner le panel de sa violence institutionnelle contre celles et ceux qui troublent, contestent et combattent la normalité de l’ordre démocratique marchand.

Les dispositifs de surveillance à large échelle, la brutalité quotidienne des interventions de flics, la traque des indésirables, l’enfermement de masse font partie de la routine de la domination. Nous n’oublions pas non plus que tous les jours le pouvoir, quel qu’il soit et sans avoir besoin de la déclarer officiellement, mène la guerre à l’extérieur, à l’intérieur et aux portes des territoires sous sa botte. En témoignent les millions de vies brisées et anéanties par les opérations militaires, par l’implacable avancée du rouleau compresseur capitaliste, par l’existence même des frontières.

Opposer le cours normal des choses au chantage de la peur revient donc à prêcher pour le maintien d’un ordre qui repose sur l’exploitation, la domination et le massacre.

Pour affronter et contrecarrer la volonté d’écrasement de la liberté, y compris au nom d’une pseudo sécurité, il ne peut y avoir qu’une réponse : le combat contre l’autorité et la révolte individuelle et collective contre les lois et les normes qu’elle tente de nous imposer.

Une compagnonne, Lucile, vient d’être condamnée à 3 mois de prison pour ne pas avoir accepté sans broncher l’un des multiples contrôles d‘identité qui menacent les sorties « suspectes » dans la rue depuis bien avant la mise en place de l’état d’urgence. Tout comme elle ne s’est pas soumise au bon vouloir des flics, elle continue à garder la tête haute face à la justice et à l’intérieur de la taule. Ce genre de gestes et d’attitudes viennent rappeler que le misérable quotidien auquel les puissants prétendent nous assigner en nous dépossédant de tout choix sur notre vie ne rencontre pas qu’obéissance, fatalisme et résignation.

Cet exemple parmi tant d’autres rappelle aussi que la solidarité peut aussi consister à trouver des manières de saboter, en solo ou à plusieurs, de jour comme de nuit,les plans guerriers et répressifs du pouvoir,pour continuer à porter haut et fort des perspectives d’émancipation, sans Etats ni frontières,sans dirigeants ni dirigé-e-s, sans préceptes religieux, ni codes moraux, ni codes pénaux.

Liberté et Révolution sociale ? !

[Publié sur nantes indymedia, 6 décembre 2015]

[Belgique] Face aux flics, « Rien à déclarer » encore et toujours !

A Namur aussi la police cherche des mouchards !

En avril 2015, à Namur, une compagnonne a été approché par des flics en civil bien connu de la région. Les deux flics « politiques » de la capitale wallonne, Jean Luc Ista et Sergio Bizotto . Vu qu’elle fréquente de loin une bande de squatteurs, ils lui ont demandé si elle pouvait être leur taupes au sein du groupe dont certains se revendiquent anarchistes. Les larbins de l’état repartirent bredouille, elle les envoya bien boulé comme il se doit. On a rien à déclarer aux keufs hormis qu’on les déteste.

Plus tard, en juin, les larbins firent encore plus fort ! Un autre pote du groupe en question fit un accident de la route.. A l’hôpital quelle fut sa surprise de voir débarquer quatre flics ! Et de nouveau ils veulent des informations sur des personnes du groupe. Évidemment comme avant, il n’y a aucun procès-verbal des interrogatoires. Cela ne nous étonne plus, ceux qui font respecter les lois de l’ordre marchand sont en pratique bien au dessus d’elle. Le camarade allité, sous perfusion et toujours en état de choc envoya au diable les bidasses.

Donc on sait maintenant de quoi ils sont capables.. Ils n’hésitent pas à questionner nos potes, même lointain et même lorsque l’interrogatoire pourrait s’assimiler à de la torture selon leurs lois.
On a bien sur peur que quelqu’un ait flippé et accepte de faire la poukave mais sans nous paralyser ça nous renforce dans notre « culture de la sécurité » [sic] (titre d’une excellente brochure d’ailleurs). On essaye de faire bien gaffe à ce qu’on dit et on bannit nos téléphones portables de nos discussions sensibles, entre guillemets. C’est limite si on va pas en parler nu dans la forêt !

En tant qu’ennemi de la propriété privée, on sait que la police cherchera toujours à nous ficher, nous réprimer, nous contrôler, voir parfois nous torturer. C’est sa fonction et les sbires de l’état sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Et quelques soit leurs méthodes, les bourgeois n’hésiteront pas à fermer les yeux si ça peut maintenir leurs intérêts. Pour cela les flics disposent d’une large impunité et la lutte contre le terrorisme n’est qu’un prétexte pour attaquer plus facilement encore ceux qui ne veulent pas rentrer dans le rang, qu’ils luttent contre la maxi-prison* ou qu’ils revendiquent l’occupation de maisons vides.

FACE AUX KEUFS, ENCORE ET TOUJOURS « RIEN A DECLARER » ! PAS DE DISCUSSION POSSIBLE AVEC LES ENNEMIS DE LA LIBERTE !

* Pour rappel la sureté de l’état a retenté d’approcher des compagnons luttant contre la maxi-prison à Bruxelles en septembre 2015 [Reproduit ci-dessous].

[Publié sur indymedia bruxelles, 02 décembre 2015]

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Rebelote : la Sûreté d’Etat à la recherche de mouchards

Et rebelote. De nouveau, au moins une personne a été approchée par la Sûreté d’État afin de la recruter comme indicateur. Cette fois-ci, les renseignements recherchés par les voies perfides de la délation portent sur la lutte en cours contre la construction de la maxi-prison.

Et rebelote, c’est les deux cartes de l’intimidation et du chantage dont se servent les chiens de garde de l’ordre établi afin de tenter de recruter des collaborateurs. Se présentant d’abord de façon plus au moins neutre, l’agent de la Sûreté passe très vite a une vitesse supérieure. Intimider et faire pression en prétendant qu’« on sait tout sur toi », mettre en avant la distinction entre braves citoyens qui contestent un projet de l’État et éléments criminels qu’il faudrait identifier et éliminer, chantage par rapport au travail, menaces contre la famille,… Une triste série d’« argumentations » dont ne peuvent se servir que les adorateurs de l’autorité, et dont l’infamie ne semble pas connaître de limites. Mais soulignons-le : cette quête de mouchards n’est qu’un aspect de la répression étatique. Filatures, observations, dispositifs de vidéosurveillance devant des endroits liés à la lutte, perquisitions (officielles et en cachette), appareils d’écoute installés à l’intérieur des domiciles,… la police et les services de renseignements utilisent tous les méthodes imaginables pour tenter freiner les luttes.

Et rebelote, nous souhaitons souligner l’importance de parler de tels agissements de la Sûreté ou d’autres forces répressives. Si eux ils cherchent à faire croire aux gens qu’ils se retrouvent seuls, coincés, avec le dos contre le mur, à nous de briser cela. Pour protéger ses menées obscures et les rendre efficaces, la Sûreté dira d’ailleurs toujours que c’est interdit de parler de tels approches.

Et rebelote, on ne le répétera jamais assez : soutenons-nous les uns les autres via une attitude d’insoumission et de non-collaboration face à la justice, à ses limiers et à ses amis-journaleux. Il n’y a rien à leur dire, il n’y a rien à discuter avec eux. Ils sont passés maîtres dans l’art d’utiliser et d’abuser tout ce que tu dis à des fins répressives. Il est important de faire gaffe à ce que personne ne se retrouve seul face à une horde de ces chiens de garde, face à d’éventuels chantages et menaces, face à l’intimidation judiciaire. Continuer à prendre nous-mêmes l’initiative ; continuer à déterminer nous-mêmes ce dont nous voulons discuter et comment nous voulons lutter, aussi en des périodes de menace répressive plus intense, est la réponse la plus forte que nous puissions donner. Il n’y a pas à rechercher ou à accepter le dialogue avec le Pouvoir et ses sbires ; le mutisme des rebelles face au pouvoir et le fait de maintenir ouvert ou conquérir l’espace de discussion libre avec d’autres révoltés et mécontents sont certainement des lignes de défense très fortes.

Septembre 2015

[Publié sur indymedia bruxelles, 8 octobre 2015]

[Espagne] 44 années de prison (chacun) requises contre Mónica et Francisco

solidaridadDans son réquisitoire écrit présenté au juge d’instruction, la procureur de l’Audiencia Nacional Teresa Sandoval affirme que Mónica et Francisco appartiennent à une organisation terroriste, dont le modus operandi serait d’ »attaquer l’Etat avec des engins incendiaires ou des engins explosifs artisanaux« , organisation composée de petits groupes qui défendent l’anarchie en utilisant la violence et agissent de manière autonome « pour ne pas être détectés » (sic).

De plus, elle avance que « les groupes d’affinité insurrectionalistes, comme les cellules de base djihadistes, ont parfaitement identifié un ennemi générique et n’ont donc pas besoin d’organe supérieur qui les active pour passer à l’attaque« . Sa thèse absurde est que les Groupes anarchistes coordonnés (GAC) créés en Espagne en 2012 seraient en réalité une succursale de la Fédération Anarchiste Informelle (FAI/FRI), à laquelle on pourrait attribuer plusieurs attentats anarchistes, dont justement celui contre la Basilique del Pilar du 2 octobre 2013 dont sont accusés Mónica et Francisco, et qui avait pourtant été revendiqué par le Comando Insurreccional Mateo Morral.

La procureur de l’Audiencia Nacional demande ainsi un total de 88 années de prison contre les deux compagnons, pour « appartenance à une organisation terroriste » (9 ans chacun), « lésion causée à une victime » (une perte acoustique, 12 ans chacun), « attentat terroriste contre la basilique del Pilar de Saragosse » (18 ans chacun), « conspiration en vue de commettre le délit d’attentat terroriste dans la basilique de Montserrat à Barcelone » (5 ans chacun).

[Synthèse de brèves du désordre d’après un article paru dans El Heraldo (Aragon, Espagne), « La fiscal compara al grupo anarquista que puso la bomba del Pilar con las células yihadistas« , 01/12/2015 08:47]


Pour écrire aux compagnons :

Mónica Caballero Sepúlveda
Francisco Solar Domínguez
C.P Villabona-Asturias
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
Asturias, Espagne

[International] Nouvelles d’opposition du mois de novembre

Voici un lien vers les Nouvelles d’opposition qu’on a trouvé pour le mois de novembre, si possible agrémentées de commentaires pour celles sur lesquelles nous possédons des éléments.

Avec entre autres :

-Pas mal de choses du côté du Mexique et de l’Afrique du Sud (comme d’habitude)
-de l’agitation en prison (grève de la faim d’un anarchiste turc et du condamné à mort américain Keith Lamar, plusieurs échauffourées dans l’Alabama, une émeute en Guinée…)
-un soulèvement au Togo
-toujours des émeutes et actions contre la police (Égypte, États-Unis, Zimbabwe)
-des mouvements violents contre des grands projets (Indonésie)
-des mouvement de migrants et contre les centres de rétention (Angleterre, Calais, Turin, ,Chypre, Macédoine, Australie)
-des mouvements paysans (Colombie, Grèce, Canada)
-des attaques ciblées (contre Syriza en Grèce, l’armée en Belgique)
-une grève générale doit on a très peu parlé à Mayotte
-d’autres grèves importantes (Grèce, aéronautique au Brésil)

[Reçu par mail]

[Münich, Allemagne] Attaque du consulat général d’Espagne en solidarité avec les anarchistes poursuivis

Le 26 novembre 2015 à Münich, le consulat général d’Espagne de la Oberföhringerstraße a été attaqué avec de la peinture noire. Solidarité avec tous les accusés des opérations ‘Pandora’, ‘Pinata’ et ‘Ice’.

Ni coupables, ni innocents !

Liberté pour tous !

Traduit de linksunten.indymedia.org

[Angleterre] Résistance aux expulsions dans deux centres de rétention pour femmes

Dans la nuit de mardi à mercredi 25 novembre 2015, les serrures des portes du centre de rétention de Colnbrook – situé à côté de l’aéroport d’Heathrow – ont été engluées. Ce sabotage a permis d’empêcher les expulsions vers le Ghana, le Nigeria et le Sierra Leone qui étaient prévues le lendemain.

Des femmes retenues au centre de rétention de Yarl’s Wood à Bedfordshire ont aussi résisté à leur expulsion. Des cars privés sont envoyés dans différents centres de rétention pour rassembler les retenues avant de les transporter vers les aéroports pour les expulser par charter. L’expulsion a été perturbé durant près de cinq heures: sur les 40 sans-papiers qui devaient être expulsées, seules 6 ou 7 retenues ont été expulsées. Un jour avant l’expulsion, les agents du centre avaient anticipé la résistance: ils avaient enfermé les retenues dans des cellules individuelles et confisqué leurs téléphones portable pour réduire le risque de résistance collective.

L’expulsion par charter semble avoir été prévue et organisée du Stansted Airport par la compagnie aérienne ‘Titan Airways’. Une retenue sans-papiers a dit « qu’environ 90% pour cent d’entre nous ne veulent pas se faire expulser, les 10% restants ne veulent pas non plus, mais qu’elles sont fatiguées d’être humiliées et donc déclarent qu’elles sont prêtes. »

[Traduit librement de Rabble, 27 november 2015]

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D’autres infos sur les révoltes dans les centres de rétention pour femmes en Angleterre ici

Sabotage contre les rafles à Londres ici et .

[Paris] Procès de Lucile : 3 mois ferme. Crève la justice !

La compagnonne Lucile, après 6 semaines de détention provisoire à Fleury-Mérogis, passait en procès ce mercredi 25 novembre au tribunal de Bobigny.

Lors d’une de ces mascarades spectaculaires que la Justice sait tellement bien préparer, Lucile a mangé 3 mois de prison ferme avec un maintien en détention.

Ce mercredi, la salle d’audience est comble, une cinquantaine de personnes sont venues soutenir la compagnonne. Les flics aussi sont présents en nombre, CRS casqués, bleus, civils avec mitraillette en bandoulière, et autres RG.

La juge, tout aussi acariâtre que lors du premier procès du 14 octobre, décide de nous prévenir qu’au moindre «débordement», elle n’hésitera pas à faire évacuer la salle comme la dernière fois.

Le procès commence, les conclusions de nullité sont soulevées par l’avocate — elles seront balayées d’un revers de main lors du délibéré. La juge lit les PV des flics, Lucile est poursuivie pour leur avoir dit, entre autres, «vous êtes des putes, vous avez des uniformes de putes, bande de chiens» et avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales. Elle répondra à la juge qu’elle n’utilise pas pute ou enculé comme des insultes, et qu’elle n’a rien contre les prostituées, au contraire des flics, mais que «larbins», ça oui elle l’a bien dit. Sur la signalétique, Lucile dira qu’elle n’avait aucune raison de donner ses empreintes vu que le contrôle était abusif, et que de toute façon elle s’y serait quand même opposé car elle est contre le fichage.

Ensuite le flic qui cherche à arrondir ses fins de mois est entendu, dégoulinant de la cordialité de celui qui sait combien il est légitime ici. La salle réagit promptement à chacune de ses jérémiades. «Vous comprenez, ces deux personnes nous ont dit qu’il y avait un fort taux de suicide dans la police, vraiment c’était très dur à entendre». La juge lui demande «mais pour vous c’est quoi votre préjudice ? C’est juste moral ? — Oui». «Ooooh» lui répondra la salle, compatissante. Crevure de flic

Sont ensuite rapidement expédiées les questions sur la personnalité. «Je ne souhaite pas répondre à cette question, dira Lucile, car je ne vois pas en quoi ma personnalité a à voir avec cette affaire». La juge lui propose de s’exprimer sur plusieurs «concepts» qu’elle a évoqué depuis le début de l’audience, pour comprendre quelle est sa vision de la «société». Lucile n’a aucune envie de parler de ses idées politiques dans ce tribunal car elle s’est juste opposé à un contrôle d’identité et à la brutalité des flics.

L’ordure de proc fait sa réquisition, 3 mois avec maintien en détention, car les doutes sur son identité font que la prison ferme est la seule peine «applicable et efficace». À ce moment, écœuré par le procureur, un compagnon sort de la salle et dans un moment de confusion, la juge suspend l’audience. Un bon nombre de personnes sort de la salle et découvre le pote encerclé par les flics, en passe d’être menotté. Les gens s’énervent, les premiers coups de tonfa pleuvent, à la sortie de la salle d’audience. Les flics sortent leurs tasers, et nous menacent avec en les actionnant, plusieurs personnes sont plaquées au sol. Après plusieurs minutes de déchaînement policier, les compagnon·ne·s sont poussé·e·s jusqu’au parvis du tribunal. À l’intérieur, tou·te·s les enrobé·e·s ont disparu dans leurs coulisses respectives.

L’audience reprend par la plaidoirie de l’avocate. Le contrôle n’est motivé nulle part, «deux personnes encapuchées observent des pavillons» n’est pas un motif légitime, lors de la garde à vue les coups des flics et les humiliations s’enchaînent. Insultes sur le physique de la compagnonne, coups de menottes dans le visage, dont les blessures résultantes seront notifiés dans les PV des médecins collabos. «Pardonnez-moi l’expression, mais cette affaire, elle est dégueulasse».

Avez-vous quelques chose à ajouter à ce qui a été dit ? — Oui, si vous me renvoyez en prison, merci d’envoyer une lettre pour demander la levée du contrôle dont je fais l’objet (Lucile est surveillée par les matonnes toutes les 2h, même la nuit, sur ordre de la juge, au début c’était même toutes les heures, mais ça a été allégée suite aux demandes répétées de Lucile).

Avant le rendu, la juge glisse un mot à un flic, et c’est aussitôt une quinzaine de flics gantés qui nous encerclent et on se dit que le rendu ne risque pas de nous plaire… En effet, elle prend 3 mois avec maintien en détention, et on se fait sortir fermement par la police. Non contents de nous voir hors du tribunal, les schmitts décident de nous pousser jusqu’au métro (à 400m du tribunal), parce qu’on ne peut pas se rassembler à l’extérieur, vu que c’est l’état d’urgence. Arrivé·e·s dans le métro, la RATP sûreté nous ouvre la porte pour ne pas qu’on saute les portiques, ce qui permettra à plusieurs autres personnes de frauder sans se fatiguer.

Nous ne serons pas libres avant que le dernier juge sera pendu avec les boyaux du dernier flic. Crève la justice !

PS: au moment où j’écris ces lignes, on a de forts soupçons que le compagnon arrêté au tribunal soit en garde à vue…

Une lettre de Lucile, enfermée à Fleury-Mérogis

Lettre de Lucile, compagnonne incarcérée à la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis depuis le 14 octobre suite à un contrôle de flics et des poursuites pour outrage.

Je suis enfermée à la MAF de Fleury depuis le 14 octobre dernier, en attente d’un report de comparution immédiate pour « outrage ». Mon procès est prévu pour le 25 novembre au TGI de Bobigny.

Je suis là parce qu’avec un ami nous avons été contrôlé·e·s sans raison (au faciès je dirais, si c’était nos couleurs de peau et non nos capuches qui étaient en cause) par une patrouille de flics excités par leur petit pouvoir. Considérant qu’on a le droit de se balader dans la rue la nuit sans qu’on nous pose des questions intrusives, qu’on nous bouscule et qu’on fouille nos sacs de force, on s’est opposé à ce contrôle. Cela nous a valu 48h d’humiliations, de tourtures psychologiques et de violences physiques en GAV au comico de Bagnolet. En ce qui me concerne, la justice a déjà donné sa bénédiction à mes bourreaux en continuant leur sale boulot d’étranglement de l’insoumission : non contente de m’envoyer en taule à cause des doutes sur mon identité, la juge a donné des directives pour me compliquer la vie ici (signalée comme « violente » par ses soins, je suis sous surveillance particulière).

Je ne suis pas surprise. Je sais comment se déroulent les jugements pour « outrage et rébellion » ou autres « violences sur agent » où c’est la parole des flics – qui veulent asseoir leur autorité et/ou arrondir leurs fins de mois et/ou camoufler des « bavures » – contre la nôtre. Je sais ce que vaut notre parole dans ces cas-là. Je sais que justice et flics marchent main dans la main pour nous mettre à genoux. Que la justice justifiera toujours la terreur semée par l’État au travers de ses larbins armés. Car, non, l’État n’attend pas des attentats pour terroriser sa population : morts sous les coups de la police, morts en GAV, morts en prison, morts aux frontières,… Sauf qu’effectivement lui il tire pas dans le tas, il vise les pauvres, les étranger·e·s, les insoumis·es…

Alors je ne suis pas surprise ou indignée par ce qui m’arrive et je n’attend rien de la justice. Contrairement à d’autres j’ai la chance d’être toujours en vie, entourée, et bel et bien debout. Ma détermination est intacte et je remercie tou·te·s celles et ceux qui m’ont exprimé leur solidarité, celles et ceux qui me soutiennent d’une manière ou d’une autre. Et j’ai une pensée pour tou·te·s celles et ceux anéanti·e·s par la brutalité de qui a le pouvoir et de qui veut le conquérir.
Et j’ai une pensée pour tou·te·s celles et ceux qui luttent au quotidien contre leur brutalité, pour un monde débarassé de toute domination, pour la liberté.

Avec rage,

Lucile.

Email de contact: 12octobre_AT_riseup.net

[Publié sur indymedia nantes, 21 novembre 2015]

[Belgique] Du dawa partout contre la maxi-prison !

A l’heure du début des travaux, l’Etat reste toujours bien décidé à réaliser son projet de maxi-prison. Il agite le spectre de la répression contre celles et ceux qui luttent. Il faut bien qu’il défende cet investissement gigantesque, faisant partie d’un plan plus grand encore d’une dizaine de nouvelles taules.

Son objectif est clair : enfermer toujours plus de gens pour toujours plus longtemps.

Ces mesures ne sont pas réservées aux seuls prisonniers du dedans. Dehors aussi, le serrage de vis se généralise : des conditions de survie toujours plus dures, des milliers de gens virés du chômage, de nouveaux uniformes qui pullulent, des caméras de surveillance à chaque coin de rue… La maxi-prison n’est que la cerise sur le gâteau.

Alors, quoi ? Soit on se laisse enfermer dans nos vies de merde, soit on s’attaque par les moyens qu’on estime pertinents à tous ceux qui sont en train de nous forger un quotidien de caserne : des constructeurs, architectes, ingénieurs et prestataires de service de la maxi-prison, jusqu’aux décideurs politiques qui en sont à l’origine, en passant par tous ceux qui se font du fric sur le business de la sécurité et de l’enfermement.

Mais aussi en perturbant leur ordre, en ajoutant notre touche de bordel à cette ville qu’ils voudraient policée et sans autre vie que celle de la marchandise.

Ce n’est pas en monnayant notre lutte pour quelques aménagements de façade que nous leur mettrons des bâtons dans les roues. En revanche ce qu’ils ont à craindre, c’est un mouvement qui leur échappe complètement, où de petits groupes, sans parti politique ni chef, décident par eux-mêmes où et comment attaquer.

Nulle recette, mais un mélange qui a un potentiel explosif : un foisonnement diffus et incontrôlable qui, par l’auto-organisation et l’action directe, pourra venir à bout des murs qu’ils nous imposent.

Déchaînons-nous contre tous ceux qui mettent des barreaux à nos vies !

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[Publié sur lacavale.be]

[Espagne] Actualisation au sujet des compagnons anarchistes entre les griffes de l’Etat

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Après quelques semaines passées dans différentes prisons de Madrid où ils ont comparu devant l’Audiencia Nacional, qui leur a signifié la prolongation de leur détention en préventive, Monica Caballero et Francisco Solar ont été reconduits dans la prison de Villabona (Asturies).

Nous en profitons également pour diffuser l’adresse du dernier compagnon séquestré par l’Etat espagnol dans le cadre de l’opération ‘Ice’. Le compagnon Borja, qui était également en détention préventive pour la même affaire, vient d’être libéré dans la matinée de ce vendredi 20 novembre. On ne sait pas si une caution a été versée pour obtenir sa libération.

  • Mónica Caballero Sepúlveda
    Francisco Solar Domínguez
    C.P Villabona-Asturias
    Finca Tabladiello s/n
    33422 Villabona-Llanera
    (Asturias) España
  • Borja Marquerie Echave
    Centro Penitenciario Madrid II
    Carretera Meco, 5
    28805 Alcalá de Henares, Madrid, España.
  • Juan Manuel Bustamante Vergara
    Centro Penienciario Madrid IV, Navalcarnero.
    Ctra. N-V, km. 27.7,
    28600 Navalcarnero, Madrid, España.

Par ailleurs, Enrique, qui a été arrêté le 28 octobre dernier dans le cadre de l’opération ‘Pandora 2’, a été relâché mercredi 18 novembre en échange du versement d’une caution de 8.000 euros.

Résumé de contrainfo, de barcelona indymedia et de claudicarnuncarendirsejamas

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Le vendredi 13 novembre dernier, alors que ça fait deux ans que les anarchistes Monica Caballero et Francisco Solar sont incarcérés et que le 28 octobre dernier l’Audiencia Nacional a décidé de maintenir les deux compagnons en détention préventive, un groupe de compagnons est sorti dans les rues de Sant Andreu de Barcelone pour se montrer solidaires avec eux et montrer l’échec du pouvoir dans son intention de les isoler derrière les murs. 

Une attitude combative s’est maintenue durant le parcours: des slogans contre l’Etat, les prisons et pour la liberté des anarchistes séquestrés ont été criés, des tags ont été réalisés et des banderoles ont été suspendues.

Résumé de contrainfo