Archives de catégorie : Contre le contrôle, la surveillance & leur sécurité

Pour qui la migration est-elle un problème ? [Tract anarchiste]

Le texte suivant a été distribué comme tract ces derniers jours et dernières semaines dans les rues de Düsseldorf, dans les boîtes aux lettres, dans les magasins du coin ou les bars. Il se trouve en bas au format PDF pour l’imprimer et le diffuser.

Pour qui la migration est-elle un problème ?

L’Etat et le capital se trouvent face à un problème à la fois ancien et nouveau : celui de l’immigration incontrôlée et de masse. Pour le pouvoir, qui fait tout pour préserver la paix sociale – et tout est pour cela pensé à la lettre, on ne voit que des gens qui crèvent devant les frontières, végètent en prison, subissent la misère dans les rues, … – le fait que des gens errent en masse représente un danger potentiel. La paix sociale correspond toujours à l’évolution incontestable de l’économie de marché et de l’appareil d’Etat. C’est pourquoi la migration est seulement utile à la domination lorsqu’elle est bénéfique au marché du travail et contrôlée. La paix sociale se voit menacée par la migration massive et incontrôlée, puisque les institutions s’affaissent et les frontières ne remplissent plus suffisamment leurs fonctions. Bref : les dominants perdent le contrôle de la situation.

Il existe beaucoup de raisons de migrer. Nous laissons aux complices du pouvoir (les politiciens, les scientifiques, les « experts des réfugiés » et la façon dont ils se nomment tous) la question de savoir quelles sont les raisons légitimes. Elle ne nous intéresse pas, car pour nous, en tant qu’anarchistes – ennemis de tout pouvoir – on se fout de savoir pourquoi les gens fuient, car la migration est toujours justifiée. Cela nous est égal par exemple, si des personnes fuient en raison de guerres militaires que ce système d’exploitation et de domination produisent de manière continue ou parce que ces personnes sont devenues « superflues » pour le capital (parce que sa main-d’oeuvre de marché n’est plus nécessaire). Et plutôt que de sombrer dans la misère dans les rues à la recherche d’un nouveau taff, elles émigrent.

La migration en elle-même n’est pas un problème mais elle en est un pour le pouvoir quand elle n’est pas contrôlée. Quand des réfugiés arrivent ici, des événements spontanés et auto-organisés se créent que l’Etat tente d’évincer ou de rendre contrôlable, par exemple le fait que les approvisionnements aux réfugiés sont pris en charge par l’armée et les organisations humanitaires, que les bénévoles doivent ficher les migrants, que les réfugiés sont enfermés dans des camps… La migration incontrôlée s’impose comme un problème à tous les ennemis de la liberté, qui ont un intérêt à ce qu’une domination reste en place : des politiciens de toutes couleurs confondues en passant par les patrons, les braves citoyens jusqu’aux nazis. Ils se distinguent tous désormais par la façon dont ils cherchent à résoudre ou à gérer « le problème » de la migration (incontrôlée).

L‘Etat et le capital créent et définissent eux-mêmes la migration comme un problème. Chaque tentative pour résoudre le problème revient bien à maintenir l’exploitation et la domination. Si nous ne proposons pas de solution pour le problème de la migration (incontrôlée), c’est parce que pour nous la migration n’en est pas un. Par conséquent, toutes les interrogations qui concernent la solution au problème migratoire sont aussi pour nous bidons. Seul nous intéresse la question sociale et la seule réponse à cela est : la révolution sociale, la destruction du pouvoir, la destruction de toute domination et exploitation. C’est pourquoi notre proposition pour tous ceux qui voudraient combattre l’enfermement, l’exploitation et la domination : Guerre sociale ! Attaque, révolte et soulèvement contre la domination, ses serviteurs, ses gardiens et ses murs !

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Traduit de l’allemand de Aus dem Herzen der Festung, 15. Oktober 2015

L’affiche mise en page en français

[Chili] Retour en taule pour Javier [MAJ 16/10/2015]

Mise-à-jour, 16/10/2015:

Le jeudi 15 octobre le parquet a fait appel pour que la mesure préventive de résidence surveillée décidée le 8 octobre contre le compagnon Javier Pino soit annulée. Ainsi, le compagnon accusé de l’incendie d’un bus va devoir retourner à la prison de Santiago 1 en attendant un procès.

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo par non-fides.]

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Des nouvelles des compagnon-nes Tato et Javier

Le 8 octobre s’est tenue l’audience pour la fin de l’enquête concernant Tato et Javier. L’ambiance à l’extérieur et à l’intérieur du palais de justice était beaucoup plus tranquille que d’autres fois, pas de contrôles ni de présence excessive de flics ou de gendarmes. Des membres de leurs familles et un petit groupe de proches ont pu rentrer.

La défense a demandé de rallonger le délai de l’enquête étant donné que les conditions minimales d’organisation entre accusé-e-s et leurs avocats n’étaient pas remplies pour assurer une bonne défense. Le juge a accepté le prolongement et a fixé une nouvelle audience pour le 27 novembre.

En plus de cela, une révision des mesures préventives a été demandée pour Javier, qui a été acceptée, et donc Javier se trouve en résidence surveillée. Tato, quant à elle, est toujours enfermée à la prison de San Miguel.

[Traduit de l’espagnol de Publicacion Refractario par non-fides.]

[Paris] Du contrôle d’identité à la taule…. Solidarité !

Aujourd’hui, 14 octobre 2015 deux compagnon-nes passaient en comparution immédiate pour outrage et rebellion apres deux jours de garde à vue et 20 heures de dépot.

Oeil au beurre noir, boitant, avec de nombreux points de suture mais combati-ve-fs illes ne se sont pas prêté-es au jeu que la juge voulait leur imposer. En conséquence cette dernière a refusé de regarder les garanties de représentation fournies par des ami-es present-es et envoyé l’une des accusé-es en détention préventive jusqu’à son procès le 25 novembre. Le second devait sortir grâce à un vice de procéure, les 20 heures maximales entre la fin de sa garde a vue et sa présentation devant le magistrat ayant été dépassées. Mais les flics en ont décidé autrement et l’ont emmené de nouveau en GAV au commisariat de Bagnolet, a priori pour violence.

Refuser de se soumettre à un contrôle d’identité, de donner ses empreintes, de répondre aux questions intrusives du juge, de se plier à l’enquête de personnalité, etc. sont autant de moyens pour tenter de mettre des batôns dans les roues de la justice, de compliquer ne serait-ce qu’un peu le sale boulot des flics.

Le soir-même de cette nouvelle arrestation, un rassemblement est organisé devant le commissariat de Bagnolet, il semble attendu et est empêché à grands renforts de flics, la vingtaine de personnes présentes se fait contrôler, puis relâcher. Ce qui n’a pas empêché de montrer qu’il n’est pas seul face aux violences des flics et d’exprimer notre solidarité.

LIBERTE POUR TOUTES ET TOUS!

Publié sur indymedia nantes, jeudi 14 octobre 2015

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Rassemblement au TGI de Bobigny vendredi 16 octobre à 13h

Suite à l’arrestation de deux compagnon-nes pour outrage et rebellion, et à la comparution immédiate qui s’en est suivie mercredi 14 octobre, l’une est en préventive à Fleury, et l’autre, après une seconde garde à vue de 30h passe en comparution immédiate demain vendredi 16 octobre à 13 heures 30 au Tribunal de grande instance de Bobigny.

Soyons nombreux-ses pour lui montrer notre solidarité !

Rassemblement au TGI de Bobigny

173 avenue Paul Vaillant Couturier

93008 Bobigny

Métro Bobigny Pablo Picasso

16 octobre à 13 heures

Publié sur indymedia nantes, 16 octobre 2015

[Epinay-s/-Seine, 93] Des fois, les contrôles de police se terminent plutôt bien… (8 octobre 2015)

Epinay : des policiers attaqués lors d’un contrôle

Un contrôle a mal tourné jeudi soir à Epinay-sur-Seine. Des policiers sur le point d’arrêter le conducteur d’une minimoto, dans le quartier d’Orgemont, ont été violemment pris à partie par un grand nombre de personnes, a indiqué une source policière. « Ils ont chargé la voiture (NDLR : photo) et frappé les fonctionnaires », ajoute cette source.

Un policier a été blessé à la tête, avec une plaie saignante à l’arrière du crâne, peut-être occasionnée par un coup de barre de fer. Il a été transporté en urgence à l’hôpital. Son coéquipier a également été frappé.

AGRESSION D'UN POLICIER A LA SUITE D'UN CONTROLE

AGRESSION D’UN POLICIER A LA SUITE D’UN CONTROLE A NICE EN 2012

Leur presse – leparisien.fr, 08/10/2015 à 23h28

[Zürich, Suisse] Les belles brèves de la rentrée

Sans surveillance

A la mi semaine dernière, trois voitures ont été incendiées et considérablement endommagées sur le terrain entre le 230 de la Limmatstrasse et le Sihlquai. Il s’agissait de véhicules de service de l’entreprise Swisspro. Disposant de 17 sites dans toutes la Suisse, celle-ci apporte une collaboration importante à la digitalisation, au contrôle et à la surveillance de la population. A côté de larges offres télématiques (systèmes d’administration etc.), Swisspro propose toute une gamme d’applications de sécurisation des bâtiments : « systèmes d’alarme, barrages photoélectriques, détecteurs de mouvements, systèmes de protection contre les bris de vitres, systèmes de vidéosurveillance pour les prisons, les parkings en plein air ou souterrains, les décharges, les municipalités et les écoles dans le cadre de la protection des objets ou des centres logistiques etc. » Ce que signifie cet « etc. » à la fin de la liste tirée de leur site internet pose question, alors qu’il ne reste plus grand-chose d’autre à surveiller …

Nous nous réjouissons de cet acte qui amène un peu de lumière dans ces temps obscurs. Et pour tous ceux qui ne veulent pas voir leur vie surveillée et pourtant hurlent que de tels actes ne servent à rien et que de toute façon la violence est mauvaise et tutti quanti : allez donc prier et vous aurez aussi votre lumière.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 5 août 2015, p.2]


Incendie chez un constructeur du PJZ

D’après une information parvenue par mail, la semaine dernière une voiture a brulé dans la Eggbühlstrasse à Oerlikon. Il est indiqué que l’entreprise « Hefti Hess Marti » est responsable de l’installation du nouveau centre de police et de justice (PJZ) à Zurich. En fait, des traces d’un plus grand incendie ont été trouvées sur le sol et sur la façade du bâtiment, alors que l’entreprise se targue sur sa page internet des 60 millions de contrat qu’elle réalisera avec le futur palais du contrôle et de l’enfermement tout à côté du Kreis 4, entre les rails et la Hohlstrasse – si du moins de tels sabotages ne se multiplient pas …

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 19 août 2015, p.2]


235 ans d’atrocités, une piste mène aux cercles libéraux

Dans un article du Neue Zürcher Zeitung (NZZ*) du 19 août 2015 par rapport aux récents incendies de trois véhicules d’une boite d’informatique active dans la surveillance (Swisspro), il est écrit : « la piste mène vers des cercles anarchistes » puisque dans le n°7 de Dissonanz du 5 août 2015 « une nouvelle serait apparue » qui « peut être lue comme une revendication », dans laquelle « des raisons pour une action incendiaire » sont données et qui est relatée avec « une joie non dissimulée ».
Bien, si faire des recherches sur un événement, le relater et en plus montrer son approbation suffit apparemment pour que cela soit considéré comme « un communiqué de revendication », alors regardons un peu où nous mène le retournement de ce raisonnement.

Depuis 235 ans, des articles du NZZ relatent toutes sortes de projets d’exploitation, d’interventions militaires, de répressions policières, de séquestrations en prison et d’exercices du pouvoir, tout en en « énonçant les raisons » et en s’en félicitant de manière plus ou moins « dissimulée » (dans la mesure où tout cela sert au maintien de l’ordre bourgeois des privilèges). Nous devons donc en tirer la conclusion que la « piste des auteurs » pour toutes ces atrocités accomplies depuis 235 ans dans le monde entier mène directement aux cercles libéraux de la NZZ …

Mais l’auteur de l’article en question, Fabian Baumgartner, ne se soucie manifestement pas de telles distorsions, il préfère lécher le cul des flics. Activité dans laquelle il semble être plutôt doué, contrairement à l’écriture. Toujours sur le pont dès qu’il s’agit de condamner, de calomnier ou de dénoncer la révolte contre la misère dominante, il est l’auteur de nombreux autres articles qui vont dans ce sens (comme par exemple sur l’émeute de la Reclaim-the-street, l’expulsion du Labitzke, le 1.mai ou la manif Tanz-Dich-frei à Winterthur). C’est un sous-fifre pratique qui se donne pour « proche de la scène » et peut certainement être rencontré ici ou là dans la ville (on trouve une photo de lui sur la page de la NZZ).
Bref, un journaliste a ses claires responsabilités dans le conflit social et devrait être traité en conséquence.

Nous continuons à inviter chaleureusement à nous faire parvenir, d’une manière ou d’une autre, des informations sur des attaques menées contre des responsables du pouvoir, afin que se répandent ces nouvelles de la révolte qui leur sont si désagréables.

* NdT : Le Neue Zürcher Zeitung (NZZ), ou Nouvelle Gazette de Zurich est un quotidien bourgeois qui paraît depuis 1821, successeur du Zürcher Zeitung créé en 1780 . C’est le principal journal de référence de langue allemande en Suisse, d’obédience libérale.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]


SIP : Nettoyer, Interner, Patrouiller

Ils patrouillent dans les rues, interviennent dans les conflits qui ne les regardent pas et livrent aux flics les personnes rebelles ou qui ne collaborent pas ; dans le même temps, ils servent en plus de matons dans le camp national test pour les migrants qui se trouve sur le terrain Juchhof à Alstetten. Elles ont beaucoup d’ennemis, ces troupes de pacification, main d’œuvre des flics. C’est manifestement ce qu’elles ont eu à sentir. Selon un communiqué de la police, vendredi dernier trois voitures de la SIP ont été incendiées derrière le 46 de la Selnaustrasse, alors qu’elles étaient garées à proximité de leurs bureaux. Il n’est resté qu’un sol noirci par les flammes. Vu que ces véhicules représentaient la « totalité de leur flotte », leur programme Sécurité, Intervention, Prévention risque bien de se voir quelque peu compromis …

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]


Petit tumulte du mardi

Entre le dimanche 23 août et le mardi, deux bâtiments vides ont été occupés et immédiatement expulsés par la police. Dès le mardi, cela a donné un petit tumulte dans le quartier de la Langstrasse de Zurich : une manif sauvage a parcouru les rues en distribuant des tracts et en tagguant les murs et les bus de la VBZ. Au moins une vitrine du Hooter a été défoncée. Cela a été la réponse à ce qui semble être la nouvelle pratique d’expulsion de squats de la ville, selon laquelle les avis des keufs deviennent de plus en plus rares et c’est plutôt le bélier qui est immédiatement sorti. Cette réponse de bordel a été la goutte de trop pour les flics : ils ont encerclé la Kanzlei-Areal, ont avancé avec un canon à eau, ont fait une nasse autour du bar Xenis sur la place, dans lequel les flics déclarent que les manifestant-e-s tentaient de se cacher. Plus d’une centaine de personnes et le bar lui-même ont été contrôlés. Les flics ont gazé à plusieurs reprises celles et ceux qui refusaient de se plier au barrage policier et ont arrêté quelques personnes. La manif était appelée sous le slogan « Qui sème la colère, récolte la tempête », transformons-la en ouragan.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.1]


Attaque contre le consulat turc

Sur ch.indymedia, nous apprenons qu’ « une voiture a été attaquée avec un engin explosif […] sur le site du consulat général turc à Zurich ». On ne comprend pas tout à fait dans ce communiqué ce qui s’est exactement passé, mais il est pourtant clair que des gens ont décidé d’attaquer directement ce qui opprime, exploite et assassine.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]

Traduit de l’allemand par brèves du désordre

[Paris] Adresse à nos voisins, à la direction et aux salariés de l’école Montessori « Plaisir d’enfance »

Nous nous sommes déjà croisés, ici rue du Pré-Saint-Gervais, où depuis mai, se situe la bibliothèque anarchiste La Discordia. Certains parmi vous sont passés nous rencontrer, d’autres ont reçus des tracts et des journaux sur la Place des Fêtes ou à Belleville, d’autres encore sont devenus ou sont en train de devenir des habitués de la bibliothèque. La semaine dernière, un dispositif de surveillance, avec une caméra rivée sur notre porte a été trouvé à l’intérieur de l’école d’en face (puis documenté et détruit), installé par les services « anti-terroristes » de la DGSI, avec la bénédiction et la discrétion de la direction de l’école.

Ainsi, depuis juillet, tous (nous, le personnel de l’école, les gens du quartier, ceux qui vont chercher leurs enfants à l’école) avons été filmés par des barbouzes. Quand nous entrions ou sortions de la bibliothèque, quand vous entriez ou sortiez de chez vous, quand vous veniez chercher vos enfants à l’école… Qu’en pensez vous ? Et que doit-on penser d’une école, « Plaisir d’enfance », qui laisse filmer ses voisins sans broncher, qui prête aimablement ses locaux à des espions inconnus pour y installer une caméra planquée ?

Au lieu de s’excuser face à nous tous qui vivons dans ce quartier et aussi face à vos enfants, qui sont accueillis dans un établissement qui laisse ses portes grandes ouvertes aux barbouzes, que fait la direction de l’école ? Nous apprenons dans la presse qu’ils ont déposé une main courante au commissariat, et pour couronner le tout, que ce n’est pas à cause de l’intrusion de la DGSI, mais « à cause de l’intrusion des militants dans l’établissement » (Libération de ce samedi 10 octobre). Ils avaient pourtant obtenu un rendez-vous avec la directrice financière et administrative Muriel Emery, qui a fini par tourner à la « négociation » téléphonique avec François Figueroa, trésorier, pour se voir confirmer qu’une certaine « Annie », la directrice générale, avait donné l’autorisation explicite à des espions, engageant ainsi la responsabilité de toute l’école, de placer un dispositif technologique de surveillance de pointe en direction de la bibliothèque anarchiste d’en face, branchée à l’électricité de l’école, et connectée à son réseau wifi pour envoyer les images en direct au QG de l’antiterrorisme à Levallois-Perret.

Les responsables de cette école, parait-il, fervents défenseurs de méthodes pédagogiques qui entendent « favoriser l’autonomie de l’enfant » (dans un monde où l’autonomie est un crime), nous montrent bien ce qu’ils valent, au fond. La leçon du jour pour vos élèves : « Avec l’Etat, soyez toujours de bons collaborateurs, avec la police de bons délateurs – respectez toujours l’uniforme des assassins ». Une idée de l’autonomie qui n’est pas piquée des hannetons.

Au passage, les « fameux » policiers qui se sont présentés à la direction de Plaisir d’Enfance début juillet ne répondent même plus au numéro de téléphone qu’ils ont laissés. Ils ont peut-être peur du scandale qui plane sur eux depuis que nous avons trouvé la caméra qui nous (et vous) espionnait et que la nouvelle est sortie, malgré nous, dans la presse ? Parce que cette caméra, quoique nous ait dit mardi dernier la direction de l’école, a été posée illégalement. Et on constate que lorsqu’on découvre leurs sales magouilles, les barbouzes se cachent (et laissent leurs petits collaborateurs dans le pétrin). Ils font les morts, ce qui leur va bien.

Celles et ceux d’entre-nous qui ont rendu visite à l’école mardi avaient privilégié pour première option le dialogue, probablement avec des illusions (certes fortement angéliques…) basées sur l’épithète « Montessori » que l’école s’attribue (cette méthode d’éducation dite « ouverte », souvent associée aux idées « libertaires »…). Et nous nous sommes retrouvés face à un ridicule déni et des assertions philosophiques creuses sur la légalité, ainsi que des mensonges sans vergogne sur la présence « onirique » d’une réquisition judiciaire fantoche (dont nous attendons toujours d’en voir la couleur, si toutefois elle existe vraiment). À l’adresse de la direction : si jamais vous la retrouvez, vous saurez où nous l’envoyer, à l’adresse précise que vous avez donné consciencieusement aux gardiens de la paix, qui ne se priveront pas d’en profiter pour nous harceler et menacer l’existence de ce lieu ; une bibliothèque anarchiste, faite par des gens qui refusent d’être filmés, fichés et séquestrés par l’État, que ce soit « légal » ou « illégal », une distinction qui n’apporte ni n’enlève rien au ressentiment de cette vie barbelée.

Et que la direction ait pensé « que c’était pour filmer des dealers» (Libération), ou pour filmer des anarchistes, ou encore qu’elle ne pense point (vos versions divergent…) ne nous intéresse pas. L’espionnage et le flicage sont des pratiques inacceptables, qui qu’elles touchent et peu importe le but qu’elles servent. Nous promettons de donner la mauvaise pub qu’elle mérite à « cette fameuse école Montessori qui travaille avec les services secrets contre une bibliothèque anarchiste ». Nous comptons bien informer le quartier, nos voisins communs et toutes les personnes sensibles au flicage comme à la judiciarisation de nos vies de ce qu’il s’est passé.

Aux salariés de l’école : Nous n’avons rien contre vous a priori, choisissez votre camp et positionnez vous explicitement face aux choix de la direction. Nous sommes ouverts à la discussion, à la solidarité, à l’entraide entre voisins (promis, on vous préviendra si on retrouve un dispositif d’espionnage contre vos locaux) et même au débat. On pourrait même pardonner à votre kéké d’avoir cru qu’il était le seul à avoir fait du Karaté au collège. Nous aimerions partager avec vous plus que cette amère expérience, sous la chape de plomb de la Raison d’État. Nous pourrions par exemple nous renseigner mutuellement sur les raisons et les modalités de ces surveillances, partager des informations, etc. Nous sommes ouverts tous les lundis à partir de 16h, discutons-en.

La révolution ne sera pas « vidéosurveillée ».

Le 9 octobre 2015,

Quelques bibliothécaires de la discorde.

Bibliothèque anarchiste La Discordia
45, Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris.

http://ladiscordia.noblogs.org/

ladiscordia@riseup.net

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[Reçu par mail]

[Besançon] Un peu d’agitation contre l’armée…

L’armée s’exhibe en ville – Coup de pression contre des antimilitaristes

Mercredi 7 et jeudi 8 octobre, l’armée a mené à Besançon une opération de communication avec exposition de leurs engins, stand de recrutement, défilés… Toute cette merde a eu lieu dans le cadre de l’événement municipal « les armées dans la cité », devant la mairie, sur l’esplanade « des droits de l’homme ».

Nous avons collé en amont des affiches contre la militarisation de la société, et le mercredi en début d’après-midi, nous sommes allé.e.s à quelques-un.e.s distribuer des tracts sur les lieux.

Au bout d’une petite demi-heure, un chef bidasse -la caricature du beauf militaire, tout droit sorti des dessins de Cabu- débarque brusquement en bagnole, se précipite sur nous en nous insultant avec une attitude agressive et intimidante. De ses vociférations s’échappe même une menace de mort…

Comme de par hasard, la police arrive à peine une minute plus tard. Nous avons droit à un contrôle d’identité et nos tracts sont confisqués. Des passants assistant à la scène nous témoignent leur soutien. L’un d’eux leur crie « Elle est belle votre liberté d’expression ».

Ce petit coup de pression montre à quel point l’armée elle-même ne croit pas à ses allégations d’être soutenue par la population, à la suite de l’hystérie nationale et patriotique qui s’est déchaînée en janvier dernier.

Nous ne sommes pas surpris.e.s, et plus que jamais déterminé.e.s à mettre des bâtons dans les roues de la machine militaire et étatique.

À bas la France !

Voici le tract en question :

Refusons la militarisation de nos vies !

Les 7 et 8 octobre prochains, l’armée fera une démonstration de force dans Besançon sous le nom « les armées dans la cité ». Défilés militaires, chants et fanfares militaristes, exhibition de leurs engins de mort, stands de recrutement…, la totale !

Le but de l’opération est de redorer l’image de cette institution – historiquement omniprésente à Besançon – afin d’endoctriner dans ses rangs de nouveaux jeunes (la plupart sans emploi), en plus de s’assurer du soutien continu de la population à l’armée.

Celle-ci sème tortures, bombardements et meurtres à l’encontre des civils pour maintenir les intérêts capitalistes nationaux par-delà les frontières. Ces atrocités sont inhérentes à son fonctionnement : les cas de viols d’enfants et de femmes en Centre-Afrique commis par ces soldats sont hélas récurrents lors de leurs interventions. La récente affaire timidement médiatisée et présentée comme un fait isolé ne constitue en rien une exception, mais s’inscrit parmi les multiples formes de la terreur des démocraties néo-colonialistes. La guerre d’Algérie, les exactions au Rwanda et la présence militaire française en Afrique Noire (Niger, Tchad, etc..) ont servi et servent encore au pillage de nombreuses ressources (pétrole, uranium, gaz, caoutchouc…).

A la suite des attentats de janvier 2015 à Paris, l’Etat a instauré « l’opération Sentinelle » – la version renforcée du plan ‘Vigipirate’ en application continue depuis 1995 – qui a mobilisé 10.000 militaires. Actuellement, 7000 d’entre eux sont toujours mobilisés, patrouillant essentiellement devant les lieux de culte, dans les gares mais aussi dans les centres commerciaux, ainsi que devant les sièges d’institutions économiques et politiques. 2500 postes sont prévus juste pour la période 2015/2016 et un budget de 3 milliards d’euros est versé à la ‘Défense’ pour les trois ans à venir (soit un milliard par an).

Sur le territoire français, l’armée sert à intimider, surveiller, contrôler la population et alimenter un climat de peur et d’insécurité. Tout comme la police, elle est l’ultime rempart de l’Etat contre toute tentative pour subvertir l’existant et contester l’ordre social.

Dans un contexte actuel où des gens fuient par milliers la misère, les persécutions politiques/religieuses et les guerres, l’Etat a besoin d’agrandir sa réserve pour protéger ses frontières face à l’afflux de migrants et ainsi contrôler ses portes d’entrée depuis les pays de transit. Au niveau européen, l’agence ‘Frontex’ coordonne les Etats-membres, les finance massivement et les renforce sur les plans technologiques, logistiques et humains dans le but de repousser les migrants vers la mort.

Cette démonstration militaire entend célébrer et justifier la militarisation des villes pour le « bien » de la population face à la « menace terroriste islamiste ». Depuis les attentats de janvier dernier à Paris, celle-ci est un spectre bien utile pour maintenir la ferveur et l’unité patriotique parmi les dominés et exploités contre un ennemi « commun » alors que l’Etat et les riches nous saignent toujours autant.

A Besançon, l’armée c’est 5000 emplois et 1800 foyers, de multiples bâtiments présents partout dans la ville.

Cet arsenal militaire s’additionne à l’ensemble des forces de police municipale et nationale, qui ont vu dernièrement leurs effectifs respectifs augmenter (38 policiers supplémentaires prévus : 12 de la police nationale depuis la rentrée de septembre avec un formation d’intervention anti-émeute et 26 de la police municipale qui seront progressivement créés jusqu’en 2017). Ces différentes démonstrations du maintien de l’ordre traduisent les craintes du pouvoir quant à d’éventuelles révoltes populaires.

Contre l’armée ! Opposons-nous à cette parade d’assassins en uniforme pendant ces deux jours ! Ces installations et bâtiments ne sont pas hors de portée pour qui veut exprimer sa rage contre cette société militarisée !

Des antimilitaristes anarchistes

> Ajout d’infos

Le lendemain matin, jeudi 8 octobre, plusieurs dizaines d’étudiants sont allé-es perturbé-es à trois reprises le bon déroulement de cet événement avec des slogans anti-militaristes et rappeler aux gens présents (essentiellement des lycéens emmenés par leurs profs lors de cette sortie extra-scolaire) la mort de Rémi Fraisse, tué il y a un an au Testet dans le Tarn lors d’affrontements avec les gendarmes.

A la fin de la manif interpro, plusieurs manifestants ont tenté à nouveau de perturber cette exhibition, mais plusieurs rangées de flics aux deux extrémités de l’esplanade de la mairie protégeaient les militaires.

Publié sur indymedia nantes, 10 octobre 2015

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Contre l’armée

Un matin qui s’annonçait merdique, comme tous les autres….

En me levant pour me rendre au turbin mercredi 8 octobre au matin, quelle belle surprise de voir plusieurs murs du quartier Battant redécorés de slogans contre l’armée. Dans le sous-terrain d’accès au lycée Jules Haag depuis le parking Marulaz, c’était « A bas l’armée », « Soyons sauvages pas vigies », Plutôt vandal que caporal » et « plutôt fainéant que sergent », Vers le ‘Fort Griffon’, des tags disaient « L’armée vous aime à mort ». Sur la crèche du haut de Battant, il y avait un « L’armée ça pue ça pollue et ça rend con ». Tous ont été effacés durant la matinée. Seul un énorme tag disant « Ni nations ni frontières – A bas l’Etat et ses uniformes », visible en passant le pont de la république en direction du centre-ville, inscrit sur la palissade des travaux de consolidation des quais du Doubs en cas de crue, est resté un petit peu plus longtemps

D’après des copains qui passaient dans le secteur de la rue Bersot, de la peinture – cette fois-ci balancé à l’état brut – recouvrait le panneau du centre de recrutement de l’armée et aussi une partie du mur de la caserne située juste à côté.

Cette petite agitation antimilitariste a du en requinquer d’autres alors que commençait une sale journée durant laquelle les divers services de l’armée allait occuper le parvis de la mairie, et ce pendant deux jours…

Par badaud

Publié sur indymedia nantes, samedi 10 octobre 2015 à 22h59

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Deux banderoles suspendues jeudi 8 octobre dans la matinée sur les grilles du bâtiment ‘Arsenal’ de la fac de lettres, à deux pas de la mairie.

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[Reçu par mail]

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Opération recrutement de l’armée à Besançon

armeerecrutePendant ces deux jours, l’armée fait la fête à Besançon en organisant « Armées dans la Cité ». Les corps d’armée ont déployé leurs moyens au coeur de Besançon à la fois pour fêter les anniversaires du 19e RG et les 30 ans du 6e RMAT et pour recruter de futurs militaires.

Stands d’information, démonstration de matériel, tout est prévu pour expliquer ce qui attend les futurs recrues. Dans le Doubs, les effectifs de Valdahon et Besançon devraient augmenter de 200 personnes. La Marine recrute également. L’an dernier, 50 Francs-Comtois se sont engagés dans la Marine nationale.

Leur presse – France3 Franche-Comté, 08/10/2015 | 19:25

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[Belgique] Le JOC face à la révolte incontrôlable

Juin 2012. Suite à la répression brutale d’une manifestation anti-fasciste, un rassemblement solidaire devant le Palais de Justice part en manifestation sauvage. Arrivés dans le quartier européen, des manifestants commencent à péter quelques vitres de véhicules appartenant à un fonctionnaire de l’OTAN. Encore avant qu’il y a eu la moindre réaction de la part des forces de l’ordre, des petits chefs de la JOC (mais pas seulement) décident de mettre fin à la manifestation, se scindant des « casseurs ». A une rue de là, ils appellent tout le monde à venir dans un petit parc pour « discuter ». Cependant, l’entrée au parc est interdite à un nombre de manifestants jugés « indésirables ». Quoi qu’il n’y a eu aucune arrestation, le but était clairement de livrer des « éléments incontrôlables » aux flics.

Mars 2013. Nouvelle « manifestation contre les violences policières ». La manif part du centre-ville de Bruxelles et va longer le quartier de Molenbeek. Pas mal de jeunes du quartier rejoignent le cortège. Il n’a pas fallu plus que deux rues avant que le service d’ordre de la manifestation, organisé notamment par les JOC (mais pas seulement), commence à s’en prendre aux enfants qui jettent des boules de neige vers les flics. Quand des manifestants s’interposent, ils se font traiter de « fascistes », de « provocateurs » et de « flics infiltrés » par le service d’ordre. Quand la manif arrive à la hauteur de la Bourse, une centaine de personnes (dont des gens habillés en noir, le cauchemar des partis et des petits chefs, et nombreux jeunes du quartier Anneesens et de Molenbeek, l’autre cauchemar de ceux qui ont horreur d’« éléments incontrôlables ») attaquent une patrouille de police et défoncent quelques flics en civil. Le valeureux service d’ordre, qui devait protéger la manifestation contre des « agressions fascistes », forme un cordon afin d’empêcher les gens de rejoindre à nouveau la Bourse. Comme ils sont alors logiquement pris pour des flics, ils seront passés à tabac par des groupes de jeunes. Dans son communiqué triomphant, le JOC ne mentionne aucun de ces incidents.

Novembre 2014. Affrontements importants lors de la manifestation contre le gouvernement. Le JOC retient de cette journée avant tout la présence de quelques nazillons le long du cortège. C’était sans doute un peu trop compliqué de qualifier les milliers d’émeutiers comme des « fascistes » ou des « provocateurs ».

Mars 2015. Encore une « manifestation contre les violences policières ». Quand la manif traverse les rues de Molenbeek, nombreuses personnes du quartier se joignent au cortège. Si le JOC avait espéré d’agréger que des moutons qui suivent leurs directives, et cela malgré leur coordination étroite avec les services de police, des incidents éclatent : flics en civil pris à partie, patrouille caillassé, un bar de bobos perd ses vitres. Les services d’ordre du JOC, habillés en noir et masqués pour l’occasion, forment des cordons, cherchent à cacher les dégâts pour les caméras des journalistes et se font de nouveau taper par des manifestants.

Octobre 2015. Nouvelle manifestation nationale contre le gouvernement. Cette fois-ci, le JOC est déterminé à s’interposer au moindre incident. Quand la manifestation arrive à la hauteur du Tour de Finances, un groupe de manifestants veut se diriger vers la rue Royale. Avant de se heurter aux lignes de flics, quelques chefs du JOC s’interposent, tentant de convaincre les manifestants de rester dans les rangs. Ils se prennent des claques. Dans un communiqué, le JOC précise qu’il s’agissait d’ « éléments d’extrême droite » infiltrés parmi les dockers d’Anvers (ce qui, selon eux, est une évidence bien connue) et qui leur en voulaient pour leurs campagnes antiracistes (qui, sans aucun doute ni mégalomanie, ont des échos importants dans le port d’Anvers).

Ces quelques éléments pourraient sans doute être complétés, voir nuancés. Ils ne sont probablement et malheureusement pas exhaustives. Et on s’attend déjà à un communiqué fulgurant de leur part pour démentir et qualifier les auteurs de ce petit rappel de « fascistes ». Mais ce n’est pas tellement la question. A notre avis, celui qui travaille ensemble avec les flics, se range immédiatement du côté de l’ordre dès que les choses commencent à échapper à leur contrôle et qualifie tous les autres comme des « fascistes » ou des « provocateurs », n’est qu’un minable politicien. Et on a toujours pensé que cela ne sert à rien d’essayer d’avoir un dialogue avec des politiciens, et pas non plus quand ils endossent les habits de « militants ». Il ne peut qu’y avoir le conflit, tout comme on est en conflit permanent avec l’État, le capital, ses défenseurs et ses serviteurs.

Par contre, ce texte a quand même l’intention d’ouvrir un espace de dialogue. Pas avec les chefs de la JOC, mais entre les rebelles qui se sont heurtés à leurs services d’ordre et leurs manipulations, entre ceux qui ont, dans le passé et dans le présent, collaboré avec le JOC dans l’espoir de renforcer l’offensive libertaire et la lutte sociale, entre ceux qui pensent qu’une perspective révolutionnaire n’est pas l’affaire de partis et de chefs. A ceux-là, ce texte s’adresse comme un appel à la réflexion et à des expressions claires. Il est temps de sortir du marasme que le JOC tente de créer à Bruxelles (et ailleurs peut-être). Les chemins de la lutte auto-organisée, autonome et directe sont nombreux et variés, mais ils ne peuvent plus se croiser avec ceux de ces pompiers de la pire espèce. Sinon, ils perdent leur signification et leur contenu révolutionnaires.

Que le combat contre les fascistes est également le nôtre, cela est clair. Mais notre antifascisme n’est pas celui de la JOC. Notre combat contre la torture policière et la police n’est pas celui de la JOC. Nous luttons contre les fascistes et les flics parce qu’ils font parti de l’État que nous voulons détruire. Nous luttons avec la même vigueur contre tous les autres partis politiques, contre les bureaucraties syndicales, contre les organisations qui veulent toujours étouffer le moindre élan de révolte, contre les chefs qui veulent toujours enterrer la moindre expérience d’auto-organisation. Et contrairement aux chefs des organisations comme la JOC, nous n’allons pas vers d’autres gens pour les faire marcher au pas, nous les rencontrons dans les luttes que nous sommes capables de mener, des luttes caractérisées par l’autonomie, l’auto-organisation, la horizontalité et l’attaque contre ce qui nous opprime. Le fossé entre ceux qui se révoltent, ceux qui sont prêts à lutter, ceux qui sont animés par des désirs de liberté et les militants qui prétendent mener la danse des luttes devient chaque jour plus profond. Et c’est probablement pour le mieux. L’auto-organisation n’est pas seulement la tombe des patrons, mais aussi celle des petits chefs et des organisations réformistes.

Quelques éléments incontrôlables

Publié sur indymedia bruxelles, 09/10/2015

[Olympia, USA] Attaque du poste de police de l’ouest de la ville – 2 octobre 2015

[Le 2 octobre au petit matin à Olympia, le comico de la côte ouest a perdu toutes ses vitres et a été saccagé. Les flics pensent que les assaillant ont agi à un moment propice urant lequel aucun agent n’était résent: soit ils ont regardé à distance et se sont assurés qu’ils aient tous quittés leur poulailler, ou bien qu’ils aient écouté les communications radio des flics. Les dégâts sont conséquents. Des tags antipolice (« ACAB ») et le symbole de l’Anarchie (A) ont été inscrits à proximité. Par ailleurs, les fenêtres de la mairie d’Olympia – qui abrite le siège du service de police d’Olympia, ont été détruites lors de la manif du 5 septembre dernier. Ci-dessous le communiqué de ce joli sabotage anti-police]

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10 octobre 2015

Tôt dans la matinée du mardi 2 octobre, nous avons attaqué le poste de police de l’ouest d’Olympia. Nous avons détruit les vitres, le digicode de sécurité de la porte, collé les serrures, tagué l’extérieur et saccagé l’intérieur avec un mélange de peinture et de liquide de frein. Un tag dit « pas de flics pas d’accusations ». Nos coeurs se sont remplis de joie. Quleques objets contondants, un peu de super glue, un peu de peinture peuvent être trouvés dans les environs de n’importe quel garage (en s’assurant que rien d’incriminant ne soit laissé derrière) ou en mettant un peu de thunes. Un groupe de compagnons de confiance avec un plan peut briser les coeurs des porcs avec une relative facilité, ils sont eux-mêmes trop démoralisés pour nettoyer leur propre porcherie.

Si cela vous a heurté comme quelque chose de « violent », tenez compte du fait que les flics sont les plus racistes et misogynes de tous les assassins de masse.

Nous avons adoré voir la lumière se refléter sur les vitres brisées de la mairie […]. Nous espérons que le poste de police westside restera saccagé, avec ses fenêtres bouchées par des planches, ne laissant pas entrer la lumière du soleil. Nous espérons avec cela que le porc obtient juste un petit avant-goût de la misère qu’ils infligent à des millions de gens en les emprisonnant dans des cellules pendant des années. Nous espérons qu’ils s’immolent à l’intérieur et qu’il n’en reste rien, comme les prisons que nous voulons voir en cendres.

Nous luttons là où nous sommes. Nous espérons que d’autres font la même chose.

Nous attaquons parce que nous voulons communiquer avec vous, parce que nous sommes inspirés à agir contre la police.

Nous espérons que vous agirez de votre propre façon afin de lutter pour un monde sans police.

Manif anti-police prévue le 22 octobre prochain

Manif anti-police prévue le 22 octobre prochain

[Traduit de l’anglais de It’s going down, 10 october 2015]

[Paris] A propos d’un dispositif de surveillance trouvé devant ‘La Discordia’, documenté et détruit

Nota Bene (08/10/2015) : Nous nous dissocions entièrement de la reprise de ce communiqué par des sites ou des groupes racistes/racialistes, conspirationnistes et/ou d’extrême-droite en général (comme celui, en l’occurrence, d’Alain Soral). Parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis. Concernant les journalistes : nous n’avons strictement rien à vous déclarer, car comme vous, nous avons choisi notre camp dans la guerre sociale, et ce n’est pas le même.

Fin septembre nous avons mis fin à des doutes sur la présence d’un dispositif de surveillance visant la bibliothèque anarchiste La Discordia dans le Nord-Est de Paris. Un dispositif qui se trouvait dans l’école Montessori « Plaisir d’enfance » située juste en face de la bibliothèque au premier étage dans un cagibi, donnant sur la fenêtre (le dispositif avait la forme d’un « dossier en carton »). Le mardi 6 octobre, nous avons décidé de rentrer dans l’école pour prendre contact avec la direction. Nous finissons avec insistance par obtenir un rendez-vous avec la directrice administrative et financière de l’école. Celle ci, dans un premier temps nie, mais acculée, elle finit par reconnaître (à demi-mot) l’existence du dispositif dans son école (et donc l’autorisation/collaboration de la direction). Après de longues « négociations » avec elle et son supérieur, et de lourds efforts de leur part de temporisation (pour pouvoir « appeler son contact »), nous finissons, après la sortie des classes, par obtenir l’accès au cagibi. Prenant nos responsabilités, nous décidons rapidement de nous emparer du dispositif par la force. Nous nous rendons alors compte que tout le monde est au courant de sa présence dans l’école. Nous réussissons à sortir rapidement malgré quelques « résistances ». Le kéké de l’école est sorti pour regarder où nous allions afin de faciliter encore plus (et une fois encore), le travail des flics. Nous apprenons par ailleurs que le dispositif était en place depuis au moins la deuxième semaine de juillet 2015.

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Considérations techniques

Le dispositif était sous la forme d’un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d’environ 40x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présente un trou d’environ 4 cm de diamètre pour la caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des capteurs sonores) et un troisième capteur petit et carré. À l’ouverture du boîtier, nous découvrons du matériel technologique de pointe :
Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
Un processeur.
Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
Une camera avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).

Nous mettons à disposition une certaine quantité de photos en invitant les personnes capables, à partager leurs connaissances techniques sur le sujet : 1 et 2.

Pour conclure

Ces dispositifs qui ont d’abord pour but de surveiller, ont aussi comme objectif secondaire celui de nous faire peur et de nous apprendre à nous limiter nous-mêmes. Mais cela ne marche pas. Ce ne sont ni la peur ni la répression qui déterminent nos pratiques, mais seulement nos idées. Quoi qu’il en soit, il est logique de soupçonner que ce type d’« attention » (somme toute, assez banale) touchera encore La Discordia comme tout autres lieux considérés comme subversifs par l’État.

Nous savons, par exemple, que d’autres dispositifs de surveillance ont été découverts ces dernières années dans différents endroits en France (Montreuil, Cévennes, Lille, etc.). Mais nous ne le savons que par « copinage » alors qu’il nous paraît très important de rendre ces informations publiques afin qu’elles puissent profiter à tous, plutôt que de s’enfermer dans des réflexes imbéciles et contre-productifs de panique.

Pour la DGSI et leurs amis : si vous cherchez votre matériel, vous le retrouverez, en pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. Bonne pêche ! (on a toujours rêvé de voir des porcs flotter)

Des livres, pas des flics !

Quelques participant/es à La Discordia.

ladiscordia@riseup.net
http://ladiscordia.noblogs.org/

[Reçu par mail]