Archives de catégorie : Contre le contrôle, la surveillance & leur sécurité

[Münich] Une agence immobilière se mange des pierres – 6/7 février 2016

Ce week-end, une agence immobilière dans le quartier münichois embourgeoisé de ‘Glockenbach’ a du une fois de plus se manger des pierres.

La ‘Breite straße est partout!

Que ce soit à Hambourg, Berlin ou Paris, la réponse à la militarisation des rues peut uniquement signifier émeute et révolte !

Occupons les maisons, attaquons les flics, écrasons l’armée !

[Traduit d’indymedia linksunten, 07/02/2016 à 16h49]

[Gênes, Italie] Aucune paix pour ceux qui font la guerre

Carlo, un compagnon de Gênes, va passer en procès pour « incitation à commettre des crimes ou des délits, avec la circonstance aggravante de la finalité terroriste » (art. 414 du Code Pénal) à cause d’un texte en solidarité avec l’action d’Alfredo et Nicola [1].

Dans l’affiche il y a aussi une référence à la condamnation en appel de trois personnes (dont Alfredo) à trois ans, dans le cadre du procès qui a suivi l’Opération Shadow, toujours pour l’art. 414 du CP, avec la circonstance aggravante de l’article 1, pour la publication du journal anarchiste KNO3.

Nous rappelons aussi qu’en mars 2016 Nicola Gai et Sergio Maria Stefani passeront en procès à Bologne, toujours pour tentative d’« incitation à commettre des crimes ou des délits », à cause d’un texte de Nicola de 2014 [2].

Voilà la traduction de l’affiche :

Aucune paix pour ceux qui font la guerre
Complicité avec ceux qui luttent

Avec la déclaration d’une soi-disant guerre de civilisation, voulue pour renforcer leur hégémonie, les puissants de la terre appellent à eux leur sujets, au nom de la nation ou de la religion.
Avec la création d’états d’urgence permanents, l’État renouvelle ses codes pénaux pour verrouiller encore plus les espaces de liberté qui restent.

Dans un climat de paranoïa sécuritaire, alimenté encore plus par le massacre qui a eu lieu à Paris, un compagnon anarchiste de Gênes passera en procès pour avoir critiqué publiquement les auteurs d’une prise de distance face à l’attaque contre l’ingénieur Roberto Adinolfi, blessé aux jambes le 7 mai 2012 par Nicola et Alfredo, anarchistes enfermés encore aujourd’hui dans la prison de Ferrara. Ce monsieur était à l’époque PDG d’Ansaldo Nucleare, tentacule de la pieuvre Finmeccanica, intéressée depuis toujours par le marché de la guerre et de la répression, au point d’avoir un rôle fondamental dans le développement des théâtres de guerre internationaux.

Le compagnon de Gênes a été mis sous enquête pour incitation à commettre des actes de terrorisme, un délit dont la possibilité d’application est de plus en plus élargie à chaque décret d’urgence. Ces dernières années, d’autres compagnons ont été frappés par le même type d’accusation et certains condamnés pour avoir diffusé publiquement des textes, des articles et des communiqués qui sont de toute évidence intolérables pour l’État et ses serviteurs fouineurs… Forces de l’Ordre, services secrets et Justice s’attachent, avec les nouveaux décrets antiterrorisme, à arracher tout désir d’offensive pour la liberté.

Du Califat à l’OTAN,
ce sont les États  qui utilisent la violence aveugle contre les populations !
Désertons la guerre [3] !
Sabotons l’ordre mortifère de la guerre permanente !
Détruisons la machine du contrôle social !

Solidarité avec Carlo !
Solidarité avec les compagnons et les compagnonnes qui luttent dans et hors des prisons !

Des solidaires de Gênes

[Traduction anonyme de Croce Nera Anarchica reçue par mail]

NdT:

[1] Le compagnon est mis en examen pour le texte « A ceux qui ne se dissocient pas », une réponse à la dissociation publique du texte « Les points sur les i », peu après l’attaque contre Adinolfi.

[2] En italien ici

[3] En italien « Disertiamo il fronte occidentale », jeux de mot entre le titre du fameux livre d’E.M.Remarque « A l’Ouest rien de nouveau », qui en italien est traduit comme « Niente di nuovo sul fronte occidentale » (rien de nouveau sur le front de l’Ouest) et le concept géo-politique (et journalistique) d’Occident.

solidaliGenovesi

[Espagne] Procès les 8, 9 et 10 mars prochain pour Monica et Francisco [+ une lettre de Monica Caballero]

Dates de procès fixées pour Francisco Solar et Mónica Caballero

L’ Audiencia Nacional a décidé de fixer le procès contre les compagnon-ne-s Mónica et Francisco aux 8, 9 et 10 mars 2016. Nous aurons bientôt plus d’informations.

Les distances nous séparent, le sentiment nous unit …
Liberté pour les anarchistes emprisonné-e-s ! [et pour toutes et tous !, NdT]

[Traduit de l’espagnol d’Indymedia Barcelone par brèves du désordre, 05 feb 2016]


A propos des « modules de respect maximum » en vigueur dans les prisons espagnoles

Les moyens de contrôle à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons sont toujours plus subtils et efficaces. Pourquoi installer des caméras de vidéo-surveillance, pourquoi employer plus de matons et de flics, si beaucoup font le travail gratuitement ? Bénéficiant d’une forte adhésion citoyenne, ils sont là pour maintenir l’ordre actuel en vigueur, ils sont partout : ton voisin de la maison ou de la cellule à coté peut être le possible délateur.

Parmi les moyens de contrôle dans les taules, les modules de respect (m-R) ont été lancés comme une initiative expérimentale dans la prison de León, puis le modèle s’est étendu à la grande majorité des prisons espagnoles.
L’idée de base de ces modules est que les prisonniers participent eux-mêmes à la gestion et à la maintenance de l’endroit, de ses activités, etc. afin de créer une sensation d’indépendance et d’appartenance à cet espace. Dans l’idéal, on vise à ce que tous les détenus génèrent des dynamiques et des formes de contraintes contre eux-mêmes et les autres. En plus de récompenser les bonnes conduites, les matons ne sont censés agir dans ce dispositif que dans les cas extrêmes ou exceptionnels.
L’ex-directrice de l’Administration Pénitentiaire, Mercedes Gallizo, faisait allusion à ce type de modules de la manière suivante :”Le simple fait de parvenir à une vie en commun normalisée avec des règles de base acceptées par tous constitue un changement fondamental pour de nombreuses personnes. Cela les aide à perdre la peur de la prison et de leurs camarades. C’est une première étape pour diminuer leur hostilité envers la peur [et en passant envers l’Institution], pour transformer cette peur, ce manque de confiance et cette agressivité, en normalité et en coopération.”

L’exercice de l’autorité est donc pris en charge en premier lieu par les prisonniers eux-mêmes, dans un “commun accord” quant aux bases pour normaliser et coopérer. C’est l’institution carcérale elle même qui fixe et stimule la création des rôles et des comportements avec des méthodes subtiles et/ou sur la base du chantage.
Il est indéniable que beaucoup ont peur en entrant en prison, mais les m-R en profitent et s’en alimentent. Il est par exemple implicite que si tu ne respectes pas les normes des m-R, on te mettra dans un module normal, et cela peut constituer une menace parfois très efficace.
Ces modules comportent différents types de stimulis et/ou de récompenses, pouvant aller de rapports favorables et jusqu’à davantage d’heures de parloirs (intimes ou familiaux), avec de l’autre côté de la balance plus de manières de punir le non-respect des normes.

L’entrée dans ce type de modules est supposée se faire sur la base du volontariat. Lorsque tu arrives, tu t’engages en signant une sorte de contrat stipulant notamment que tu adopteras une bonne conduite, que tu respecteras les normes et que tu résoudras les problèmes en passant par des canaux préétablis. N’importe quelle journée dans un m-R commence alors par une assemblée dirigée par un membre quelconque de l’équipe technique (éducateur, travailleur social et psychologue), Tous les prisonniers doivent y assister, et quelques fois un maton y participe. L’assemblée a pour fonction de résoudre les problèmes quotidiens, c’est le moment idéal pour les balances et pour que l’équipe technique livre un discours pathétique de réinsertion sociale.
Quelques-unes des tâches du module sont les activités programmées ou le ménage. Les premières sont gérées par des prisonniers qui t’obligent à y assister, pour la seconde (ménage) les prisonniers se divisent en petits groupes dirigés par un prisonnier-référent, et c’est ce référent qui dirige les travaux et dans certains cas fait office de porte-parole.
Un autre rouage important dans le fonctionnement de ce genre de modules, ce sont les prisonniers médiateurs qui doivent intervenir dans les conflits ou les bagarres entre détenus pour les résoudre ou, s’ils n’y arrivent pas, prévenir les matons.

Comme on peut s’y attendre, ces pratiques provoquent une perte de la capacité à résoudre soi-même les problèmes. En taule, tu as un médiateur ou un maton, tout comme dans la rue il y a des flics et des juges.

Mónica Caballero,
depuis la prison de Villabona

[Reçu par mail, traduit d’une correspondance avec la compagnonne]

[Lettre publiée sur brèves du désordre]

Pour leur écrire :

Mónica Caballero Sepúlveda
Francisco Solar Domínguez
C.P Villabona-Asturias
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias)

Dedans comme dehors, nique les matons !

Nouvelles dégradations sur les voitures de trois surveillants de la prison d’Evreux

Jeudi 4 février, les véhicules personnels de trois agents pénitentiaires d’Evreux ont été vandalisés. Quatre jours plus tôt, un autre agent avait été physiquement menacé. Les syndicats appellent l’Etat à protéger le personnel des prisons.

Le personnel de la maison d’arrêt d’Evreux s’inquiète suite à la recrudescence dont il est victime. Le syndicat SPS parle « de surveillants en danger ».

Les premiers faits d’importance remontent au 31 janvier dernier. Un surveillant était en route pour prendre son service à la maison d’arrêt. À un feu rouge, il s’est retrouvé « encerclé » par une dizaine d’individus portant des cagoules. Ces derniers ont alors commencé à secouer la voiture de l’agent pénitentiaire. Il a finalement pu se dégager en enclenchant vitesse. Le même jour, un autre surveillant d’Évreux a retrouvé sa voiture avec plusieurs vitres brisées et plusieurs rayures sur la carrosserie.

Quatre jours plus tard, le jeudi 4 février, trois voitures appartenant à des gardiens ont été retrouvées vandalisées. Le syndicat SPS précise que le personnel de l’établissement n’a pas de parking réservé. Il se gare donc le long de la prison, sans aucun contrôle. Il réclame une meilleure protection des agents mais aussi de leurs biens.

france3 normandie, 06/02/2016 à 19h05

Matons

Nantes. Deux surveillants de prison agressés

Ce mardi midi, deux surveillants de la prison de Nantes ont été agressés par un détenu qui ne voulait pas appliquer une mesure de sécurité. Un détenu qui refusait aussi de quitter le quartier disciplinaire. Il a griffé l’un des surveillants au visage; il leur a également craché dessus et a tenté de leur asséner des coups avec son bras plâtré et ses pieds. En fin d’après-midi, ils se sont rendus à l’unité médico-judiciaire avant d’aller déposer plainte. « Le parquet semble souhaiter apporter une réponse rapide », a indiqué le syndicat SLPFO dans un communiqué.

Le Télégramme, 03/02/2016 à 09h40

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NANCY : VIOLENTE AGRESSION D’UN SURVEILLANT DE PRISON

NANCY. Mercredi 27 janvier, un surveillant pénitentiaire du centre de Nancy-Maxéville a été agressé par un détenu. Dans la cellule de ce dernier, un couteau a été découvert. Le syndicat FO pénitentiaire réclame « une fouille générale de l’établissement » pour que les surveillants puissent venir « travailler en sécurité ».

Les faits se sont déroulés mercredi 27 janvier 2016 vers midi lors de la distribution du repas. Un surveillant qui rentrait dans la cellule d’un détenu était roué de coups de poing lui occasionnant de multiples contusions au niveau de la mâchoire, des côtes ainsi que du bras. Selon le syndicat F.O, le détenu placé en prévention a ensuite continué de tenter d’agresser d’autres surveillants jusqu’au quartier disciplinaire. Le fonctionnaire était quant à lui conduit vers le service des urgences pour réaliser des examens.

Suite à cette nouvelle agression, le syndicat a fait entendre sa voix pour réclamer une « sanction disciplinaire maximale pour ce casseur de surveillants ainsi que des sanctions pénales exemplaires » et révèle qu’après l’agression une fouille permettait de découvrir dans la même cellule, un couteau. Il s’agirait selon le syndicat de la troisième arme blanche découverte lors de fouille ou de projection « en l’espace de quelques mois ». Le syndicat exige une fouille générale de l’établissement pour la sécurité des fonctionnaires qui y travaillent.

Ici-c-nancy.fr, 28/01/2016

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Brest. Des surveillants agressés par des détenus à la maison d’arrêt

La scène, « d’une grande violence », selon les mots de la direction de l’établissement, a eu lieu, dans la nuit de samedi à dimanche, à la maison d’arrêt de Brest.

Appelés pour des maux de ventre

Vers deux heures du matin, deux hommes de 19 et 20 ans, détenus dans la même cellule, appellent le surveillant de permanence : l’un d’eux souffrirait de maux de ventre.
La procédure habituelle se met en place : le gradé de service, accompagné de deux autres surveillants pénitentiaires, se rendent auprès de ces détenus.
Au moment où ils leur ouvrent la porte, les jeunes hommes leur sautent littéralement dessus. Coups de pieds, de poings… Il faudra l’intervention d’un quatrième gardien, venu en renfort alors qu’il effectuait une ronde, pour parvenir à maintenir les détenus violents, et les placer en quartier disciplinaire.

Le parquet de Brest a été saisi des faits aux fins de poursuites pénales, tandis qu’une procédure disciplinaire interne sera également menée au sein de la maison d’arrêt. […]

Le Télégramme, 25/01/2016 à 12h46

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Perpignan : un surveillant agressé à la prison de Perpignan

C’est le syndicat Force Ouvrière qui l’a fait savoir ce samedi 15 janvier en fin d’après-midi. Un surveillant a été agressé tôt ce matin, lors du contrôle d’appel du matin, par un détenu placé en quartier d’isolement.

Selon le syndicat Force Ouvrière pénitentiaire, il était 7h00, ce samedi matin quand les surveillants se sont faits copieusement insulter et menacer par un détenu placé au quartier d’isolement.

Une fois l’appel terminé, les agents sont retournés voir l’individu et, à nouveau, sans raison apparente selon le syndicat, le détenu s’est remis à les injurier mais cette fois, en se dirigeant vers eux pour les agresser. Il a été maîtrisé mais s’est rebellé encore lors de son placement dans le quartier disciplinaire. C’est à ce moment-là qu’un surveillant s’est blessé au niveau du genou. Après un examen médical, il s’est vu prescrire 2 jours d’arêt de travail. […]

France3 Languedoc-Roussillon, 16/01/2016 à 19h55

[Besançon] « Ils sont Vichy, soyons pirates! »

Quelques images des rues de Besançon de ce mois de janvier…

2

1bis 1

Le même slogan tagué plusieurs nuits d’affilée.. nique la brigade anti-tags de la mairie…

[Reçu par mail, 06/02/2016]

[Italie] Répression à Lecce et solidarité contre la machine à expulser [Mise-à-jour]

Tags sur la poste italienne à Saronno

Nous apprenons dans la presse que le 27 janvier dernier à Saronno, la façade de la ‘Poste italienne’ située via Manzoni a été recouverte de tags. Le contenu des slogans bombés concernait la lutte contre les expulsions de migrants, orchestrées en partie par ‘Mistral Air’, la lutte contre les centres de rétention (CIE) et la solidarité avec les compagnons de Lecce qui font face à la répression pour s’être opposés à toute cette merde.

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Turin : attaque contre la machine à expulser

15 janvier : pendant la nuit, les DABs des quatre agences de La Poste sont mis hors service. Sur les murs des agences, des tags sont posés : certains en solidarité avec ceux qui luttent contre les CIE, d’autres contre Mistral Air, compagnie aérienne appartenant au Groupe Poste Italiane, qui effectue les déportations de sans-papiers.

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[Traduit de l’italien par non-fides de Macerie.]

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Lecce (Italie) : attaque contre la machine à expulser

Lecce – nous avons détruit deux distributeurs de billets de La Poste italienne, entreprise qui déporte les immigrés des centre de rétention avec sa compagnie aérienne Air Mistral.

Liberté pour ceux qui luttent dans et hors des centres de rétention
Liberté pour tous

[Traduit d’informa-azione par brèves du désordre, 13/01/2016 à 20h15]

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Au fond des yeux

Deux fils, indissolubles et antithétiques, relient des faits et des personnes apparemment lointaines : la guerre et la liberté. Une femme somalienne, morte pendant sont débarquement dans le sud du Salento [dans la région des Pouilles, en Italie ; NdT] est l’énième victime de la guerre totale que le Capital a déclaré contre l’humanité, contre cette partie de l’humanité sur l’exploitation et la souffrance de laquelle il fonde son processus d’accumulation. Partie pour essayer de fuir des conditions de misère, cette femme, comme des millions d’autres êtres humains, est allée à la recherche de sa liberté, qu’elle pensait pouvoir trouver dans cette région du monde où vivent les plus gros responsables des causes qui l’ont obligée à fuir.

Cependant, au moment où elle pensait entrevoir une possibilité, les conditions de la guerre l’ont encore rattrapée, dans les eaux à quelques kilométrés de la côte.

D’autres ont eu plus de chance, apparemment du moins… Arrivés sains et saufs sur la terre ferme, ils pensaient pouvoir satisfaire leur désir de liberté, pour s’apercevoir qu’ils n’ont trouvés, dans le riche Occident, que des conditions d’exploitation et de misère semblables à celles qu’ils avaient abandonné, faites d’exploitation salariale brutale, discrimination, répression… Certains d’entre eux, les plus pauvres parmi les pauvres, à un tel pont qu’ils n’ont même pas les qualités nécessaires pour obtenir un bout de papier qui leur permette de circuler sans devoir se cacher, ont rencontré les camps des modernes démocraties occidentales : les CIE, Centres d’Identification et d’Expulsion. C’est ainsi qu’un langage qui se veut de plus en plus neutre, afin de cacher la brutalité de ses significations, appelle les centres d’internement, en Italie.

Fruit nocif de toute guerre, ces camps n’ont jamais supprimé les aspirations à la liberté des personnes internées, qui, depuis le moment de leur ouverture en 1998 jusqu’à aujourd’hui, ont donné lieu à une série infinie d’évasions, révoltes et destructions, jusqu’à mettre en doute leur existence et leur fonction. Cependant, la tache de détruire ces lieux de l’abomination n’appartient pas seulement à ceux qui y sont enfermés, mais à quiconque haït la guerre et aime la liberté. C’est celle-ci la raison qui a poussé trois manifestants à aller devant les murs du CIE de Brindisi-Restinco, il y a quelques jours, ce pour quoi ils ont été mis d’abord aux arrestations domiciliaires, puis assignés à résidence.

La lutte pour la liberté concerne tous ceux qui sont les victimes de la guerre menée par le Capital et les États qui le servent, une guerre que tous les exploités vivent chaque jour sur leur peau, obligés de fuir des lieux où ils vivent, ou condamnés à survire dans des conditions de misère et d’exploitation dans la partie riche du monde, qui vit d’une richesse toujours plus accumulée par peu de gens au dépit du plus grand nombre. Le fait de défendre la misère des petits privilèges qui nous différencient de ceux qui sont plus pauvres que nous est une des pilules les plus amère que le capitalisme veut nous faire avaler, jusqu’à renier non seulement la solidarité, mais aussi la conscience humaine.

Dans les yeux de ceux qui traversent la mer nous ne devons pas voir, comme le voudraient presse et politiciens, l’ennemi dont nous devrions nous défendre ou le concurrent dont nous devrions nous protéger, mais bien les exploités dans lesquels nous pouvons nous reconnaître. telle est la vrai peur qu’instille en nous l’immigré, le sans-papier, l’ « autre » en général : la peur de reconnaître en lui les mêmes conditions d’exploitation que nous vivons jour après jour. En prendre conscience signifierait, simplement, reconnaître aussi un ennemi commun et cela est le premier pas à faire pour comprendre de quelle coté se ranger. Telle est la plus grande peur de ceux qui nous gouvernent, qui alimentent la guerre entre les pauvres.

Quelques ennemis de toute frontière

15 janvier 2016

[Traduit de l’italien de Finimondo par non-fides.]

NdT

[1] Centre d’Identification et d’Expulsion pour sans-papiers, l’équivalent des CRA français ; NdNF

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Arrestation de trois compagnons pour la lutte contre le CIE de Brindisi

liberitutti-300x224Après une manif de solidarité devant le CIE de Brindisi – Restinco, trois compagnons de Lecce ont été arrêtés sur des accusations de « résistance à agents » et de « manifestation non-autorisée ». Ils sont désormais sous assignation à résidence. Ci-dessous le tract distribué pendant la marche qui a eu lieu le 10 janvier dans le centre-ville en solidarité avec les personnes arrêtées :

« Depuis début octobre 2015, dans le quartier de ‘Restinco’ à Brindisi, un CIE (centre d’identification et d’expulsion pour étrangers) est de nouveau ouvert après que plusieurs révoltes de ceux qui sont enfermés à l’intérieur l’aient rendu inapte à l’utilisation.

Les CIE sont de véritables camps dans lesquels sont enfermés des migrants sans-papiers. La vie dans un CIE est constituée d’harcèlements de militaires et de policiers et de gros bénéfices pour les organismes qui les gèrent : dans le cas de Restinco, c’est « Auxilium Società Cooperativa Sociale* ».

Depuis la réouverture du centre, des compagnons allaient régulièrement devant ses murs pour apporter de la solidarité aux retenus. Après de multiples détentions par la police, trois d’entre eux ont été arrêtés samedi 9 janvier, poursuivis pour « manifestation non-autorisée » et « résistance à agents de police ». Nous réaffirmons que le but principal de la répression est de s’assurer que ce camp reste un lieu de ségrégation totalement isolé et inconnu du plus grand nombre.

Qui est indifférent est complice de ces camps.

Contre les frontières, liberté pour tous, feu aux CIE !!« 

[Traduit par LCNE d’informa azione, Lun 11/01/2016]

NdT: *Sur son site, cet organisme humanitaire se présente comme ceci : « Auxilium Società Cooperativa Sociale gère et développe des services sanitaires et d’assistance sociale et éducative, promouvant l’humain et l’intégration sociale… […] »

[Italie] Des nouvelles du procès contre Billy, Sylvia et Costa [+ Sabotage en solidarité]

DES NOUVELLES DU PROCÈS CONTRE BILLY, SILVIA ET COSTA

Le 13 janvier à Turin a eu lieu la première audience du procès contre Billy, Silvia et Costa, accusés de possession, transport et recel d’explosif et de tentative de sabotage contre le centre de recherche international sur les nanotechnologies d’IBM à Zurich.
Dans la salle il y a eu une présence solidaire de compagnons et compagnonnes venus de différentes parties d’Italie.
Pour appuyer l’accusation, le Parquet a présenté deux témoins : des inspecteurs de la DIGOS [la police politique ; NdT] de Turin qui ont mené les enquêtes ouvertes juste après l’arrestation des compagnons en Suisse. Seulement l’un de ces deux témoins a été interrogé par l’accusation et la défense.
Apparemment, le procès sera plus rapide que ce à quoi on s’attendait, la prochaine audience a été fixée au 2 mars, et y parleront le Proc’ et la défense.
Pour un compte rendu complet de cette audience, voir ici.
Des rencontres de solidarité en vue du procès est ressortie une forte volonté de continuer un parcours de critique radicale et de lutte contre les technosciences. Du 22 au 28 février aura lieu une semaine d’agitation dans toute l’Italie contre les technosciences et le monde qui les produit. Pour le 26 février est prévu un rassemblement contre l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) devant son siège, à Parme. De nombreux rendez-vous sont programmés dans différentes villes d’Italie.

Pour lire l’appel à la semaine d’agitation et pour contact :

silviabillycostaliberi.noblogs.org

[Traduit de l’italien d’informa-azione]

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Trente: relais téléphoniques incendiés en solidarité avec Billy, Sylvia et Costa

« Le 14 janvier nous avons incendié et détruit deux relais à Trente. Nous arrêtons le contrôle télématique (télécommunications et informatique, dT) et la pollution électromagnétique. Pour Silvia Costa et Billy encore sous procès. »

[traduit d’informa-azione, ven, 29/01/2016 – 17:28]

[Bâle, Suisse] Ni fascisme ni démocratie !

Quelques jours avant que les fascistes de ‘Pegida Suisse’ manifestent mercredi 3 février à la marktplatz, il y a eu un minimum de désordre à divers endroits de la ville:

  • Le consulat autrichien a été recouvert de peinture: leur politique à l’égard des migrants a depuis bien longtemps franchi le seuil d’inhumanité.
  • Une voiture de ‘Securiton’ (filiale de ‘Securitas’) a eu ses pneus crevés. ‘Securiton’ est impliqué dans différents secteurs de l’industrie de la sécurité. De plus, tout le monde connaît le rôle de ‘Securitas’ en matière d’arrestations et d’expulsions des migrants.
  • 7 distributeurs de billets ont été mis hors-service avec de la peinture pour un petit moment

Car si nous combattons le fascisme, ce n’est pas pour défendre n’importe quelles valeurs de cette société raciste mais au contraire, pour en finir aussi avec ce monde de flics, de frontières, d’exploitation et de persécution.

A bas tous ceux qui dominent ou veulent dominer la terre et l’humain !

Ni fascisme ni démocratie !

[Traduit librement de indymedia Schweiz, 4. Februar 2016 14h57]

NdT:

*350 personnes sont venus s’opposer aux raclures racistes et fascistes de ‘Pegida’. Ces derniers ont pu tenir leur rassemblement uniquement grâce à la forte mobilisation policière.

[Hambourg, Allemagne] Perquis’ dans le cadre de l’affaire du squat de la ‘Breite strasse’ [+ attaques en solidarité avec les 6 inculpés]

Perquisitions en lien avec le procès contre les squatteurs de la ‘Breite strasse’.

Au petit matin du mardi 26 janvier 2016, une trentaine d’agents de la BFE (Unité d’Enquête et d’Arrestations), en partie armée de mitraillettes équipées de lasers, a débarqué chez des personnes militantes vivant en colocation dans le Grandelviertel d’Hambourg.

Lors de l’opération, les porte du lieu ont été défoncées à coups de bélier.

Les habitants ont été isolés dans leurs chambres, contraints de rester debout les mains levées contre mur, tout en se faisant pointer une arme dans leur direction, le temps que les agents de la protection d’Etat arrivent.

Lors de la perquisition, les flics ont embarqué un ordinateur mais personne n’ a été arrêtée. Les agents de l’Etat soupçonnent une des personnes du lieu d’avoir un lien direct dans l’affaire du squat de la Breite Straße 114, pour laquelle 6 personnes sont poursuivis depuis fin août 2014  [voir ci-dessous].

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squatDans la soirée du 27 août 2014 à Hambourg, un groupe de personnes ouvrent un squat du Breite Straße 114. Cette même nuit, les flics entreprennent de les expulser, mais les occupants décident de résister et s’affrontent aux flics. 5 personnes sont arrêtées, dont trois resteront en garde-à-vue jusqu’à la fin des ‘Squatting Days’ . L’un d’eux, Jakob, sera placé directement en détention provisoire jusqu’au 17 décembre 2014. En décembre 2014, il a été su qu’une peine de prison avait été infligée à une autre personne dans le cadre de cette même affaire. Cette détention a pris fin en mai 2015.
Cette décision d’infliger une longue peine de détention n’était en aucun cas juridique mais clairement motivée sur le plan politique.

La première étape du procès a eu lieu en août 2015 et une deuxième en novembre 2015. Le procès est toujours en cours.

Liberté pour les personnes poursuivies ! Liberté pour tous ! Notre solidarité contre leur répression !

Repris du blog de soutien aux 6 inculpés: breitesoli.noblogs.org

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Quelques mises à jour au sujet de la solidarité mise en pratique dans les rues d’Hambourg:

N’abandonnons jamais

Le 27 janvier 2016, le sas d’entrée et quelques vitres de l’agence pour l’emploi de la Kieler Straße ont été défoncés à coups de marteau. Cet acte envoie des débris et éclats aux dominants et à leur méthode d’oppression, de répression et d’exploitation.

Et envoie force et amour à tous ceux qui ont le courage de s’opposer à cette merde.

Salutations et accolades aux amis en lutte de la Rigaer Straße et les accusés du procès de la Breite Straße, ainsi qu’aux personnes visées par l’attaque des flics sur un projet d’habitation le 26 janvier 2016.

Pour plus de feu et de pierres dans les prochains jours et moins de flics présents dans nos vies !

Pour l’anarchie !

[Traduit de l’allemand de linksunten]

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Notre solidarité contre leur répression !

Pour montrer notre solidarité avec les accusés dans le procès de la ‘Breite Straße’, nous avons lancé de la peinture sur le commissariat de ‘Volksdorf’ dans la nuit du 20 janvier 2016.

Dans des situations où l’habitat du luxe se remplissent les poches de l’argent des locataires et des sans-logis, les squats et les attaques militantes sont un moyen nécessaire pour briser ce quotidien.

Nous appelons tout le monde à montrer sa solidarité avec les personnes accusées par des actions militantes ! Il y a plusieurs façons d’agir dans cette lutte pour les espaces de logement.

Par cette action, nous voulons saluer nos compagnon-nes de la Rigaer Straße et vous appeler à soutenir la manif du 6 février à Berlin.

Défendons les structures rebelles, soutenons les squats militants qui ne laissent pas les personnes accusées isoler !

Hambourg, janvier 2016

[Publication] A bas les « camps des Balkans » ! Contre toutes les frontières et tous les papiers !

  • Deux nouveaux centres d’expulsion en Bavière spécialement conçus pour les réfugiés (de l’ouest) des Balkans à Manching, près d’Ingolstadt et de Bamberg [1].
  • Enregistrements, traitements et rendus des procédures d’asile le plus rapidement possible et, en fin de compte, expulsions plus rapide (après 3-4 semaines de séjour tout au plus).
  • Gérés par : Service fédéral à la migration et aux réfugiés, service central des étrangers, tribunal administratif, organisations caritatives, services de sécurité privée, police fédérale…

noborder3La Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Kosovo, l’Albanie et le Monténégro sont désormais déclarés comme des « pays d’origine sûrs », car celui qui vient ici dans l’espoir d’une vie meilleure mais qui ne fuient pas un contexte de guerre et une persécution reconnue (être rom ne compte évidemment pas!), qui ne remplit pas les critères économiques, n’a pas l’aptitude ou les bonnes volontés pour être exploité économiquement est considéré comme « superflus ».

L’Etat classe les migrants en catégories, entre « bons » et « mauvais » : d’une part, dans celle de « réfugiés de guerre civile ou de persécutions politiques/religieuses qui ont besoin de protection », et de l’autre, dans celle des « délinquants qui abusent du droit d’asile, ainsi que les réfugiés économiques », puisqu’il est dans son intérêt de sélectionner celui qui a l’occasion de s’intégrer ici et celui qui n’a pas obtenu l’autorisation de rester ici, mais en même temps aussi pour préserver son image de démocratie des droits de l’homme.

Les camps, peu importe l’origine des gens, a pour rôle en général d’isoler les indésirables et les non exploitables de la société, d’isoler pour se débarrasser à la fois le plus rapidement possible et sans heurts de tous ceux qui ne peuvent pas être intégrés (au marché du travail).

Ainsi, l’Etat tente de rendre impossible tout mouvement libre sans médiation (étatique) qui va au-delà du simple fait « d’agir en soutien » et commence à faire apparaître une complicité solidaire. Une complicité entre les gens à l’intérieur et ceux à l’extérieur – qui constatent que les antagonismes ne résident pas entre les nationalités et les cultures, mais existent entre ceux qui avilissent, enferment, gouvernent et ceux qui sont écrasés, enfermés et gouvernés – qui pourrait peut-être provoquer du désordre et de l’agitation.

Peu importe quelle nationalité est inscrite dans nos papiers d’identité ou celle que nous possédons, signifions de manière claire à ceux qui nous domestiquent, enferment, expulsent et nous considèrent comme de la marchandise exploitable pour l’économie, ce que nous pensons d’eux…

La liberté de mouvement est à obtenir uniquement par la destruction de toutes les frontières, de tous les passeports, de tous les Etats et les camps et non par la reconnaissance d’un quelconque statut juridique.

A bas tous les camps, tous les centres d’expulsion, toutes les frontières, tous les Etats et tous leurs serviteurs !

[Aus Fernweh 17. Ausgabe, Dezember 2015 übersetzt]

NdT:

[1] Bourgs et villes de la région bavaroise: la plus grande ville des trois, Ingolstadt, est située au bord du  »Danube » au centre de la région bavaroise. Bamberg est située à l’extrême-nord de la région.