Petit aperçu des traditionnelles manifs anticarcérales à chaque nuit de la Saint-Sylvestre un peu partout dans le monde. Quelques brèves de France, de Grèce, d’Allemagne et des Etats-Unis.
Archives par étiquette : Oakland
[Berkeley, USA] Récit de la manif sauvage de ce samedi 12 novembre
Berkeley : la manif anti-Trump vandalise des banques et le poste de police
Soixante-quinze personnes ont défilé de l’université de Berkeley au centre-ville de Berkeley. Aucune présence de flics à l’exception de deux flics à moto qui étaient de temps en temps à deux ou trois pâtés de maison devant le cortège mais ils n’étaient la plupart du temps pas visibles. La majeure partie du temps, la marche a été menée par des jeunes très enthousiastes. Des banques et le commissariat de police de Berkeley ont été tagués. A deux occasions distinctes, des automobilistes ont été empoignés par des personnes de la foule quand ils sont devenus agressifs. Deux heures de manif, pratiquement aucune présence policière tout le long et aucune arrestation. Petite manif mais animée.
Une autre marche de deux-cent personnes a eu lieu à proximité d’Oakland, qui s’est réuni sur la ‘Oscar Grant Plaza’, d’où les manifs sont organisées depuis les quatre dernières nuits. La manif a pris les rues du centre-ville et a tenté de pénétrer sur l’autoroute mais a été bloquée par la police.
[Traduit de It’s going down, 13 november 2016]
[Etats-Unis] Petit aperçu des feux de révolte en réponse à l’arrivée de Trump au pouvoir
Cela fait désormais trois nuits que la révolte embrase les rues de plusieurs villes à travers les Etas-Unis, et notamment sur la côte nord-ouest du pays (Oakland, Portand et Los Angeles). Ces émeutes ont commencé à éclater dès mardi soir lors de l’annonce de l’élection du milliardaire réactionnaire Donald Trump à la tête de l’Etat. Voici un petit compte-rendu à partir de la presse de ce qu’il s’est passé ces dernières nuits.
Dans la nuit de jeudi 10 novembre, plus de 4000 personnes ont pris les rues à Portland (Oregon) et plusieurs d’entre elles se sont affrontées à la police. CNN rapporte que « des anarchistes parmi la foule ont lancé des objets sur les policiers, attaqué des banques et des commerces, détruit des véhicules de police ». Armés de battes de baseball et de bâtons, des émeutiers sont entrés dans une concession automobile Toyota pour exploser les vitres des voitures parquées là. Le média local KATU News rapporte même qu’une conductrice a aspergé les manifestants de lessive, avant de se faire subtiliser ses clefs de voiture, jetées ensuite par-dessus un pont. Du mobilier des transports urbains, ainsi que des armoires électriques de l’éclairage public, ont été défoncés à coups de barre de fer. Vingt-six personnes auraient été arrêtées par les flics cette même nuit.
1er mai à Seattle, Oakland et Montréal
Montréal.
« Une des premières soirées de beau temps de l’année a pris une odeur de gaz lacrymogène au centre-ville de Montréal vendredi où près d’une trentaine de manifestants ont été arrêtés au terme d’une soirée mouvementée.
Des affrontements entre policiers et manifestants ont donné lieu à deux souricières, des tables de pique-nique qui volent dans les airs et des cônes de signalisation lancés vers les agents.
Au total, les policiers ont procédé à 27 arrestations, dont une personne mineure, et 57 interpellations, dont deux mineurs. Les arrestations ont entre autres été faites pour méfait, voies de fait, agression armée et tentative de désarmer un policier.
Un agent a même été blessé au visage.
La journée avait pourtant été ponctuée de multiples manifestations sans anicroche à l’occasion de la fête des Travailleurs. Enseignants, employés du secteur public et étudiants ont défilé dans les rues de façon pacifique.
Passants incommodés
Mais ça s’est corsé vers 19 h quand le rassemblement des manifestants anti-capitalistes au square Phillips a été déclaré illégal.
Les policiers de Montréal ont alors dispersé la foule. Ils ont notamment utilisé des gaz lacrymogènes sous les yeux des curieux qui profitaient tout simplement de leur vendredi soir au centre-ville. […]
Confusion
En effet, à chacune des manoeuvres policières de dispersion, les manifestants se sont scindés en plusieurs petits groupes pour se regrouper à différents endroits.
«Ce n’est pas une situation simple à gérer ce soir (en raison de la multiplicité des groupes qui se forment et se déforment)», a lancé l’agent Laurent Gingras.
À quelques reprises, les policiers ont complètement perdu de vue les groupes qui s’étaient formés.
On pouvait d’ailleurs voir dans les rues du centre-ville de Montréal des poignés de manifestants courant à toutes jambes, des policiers à leurs trousses.
Au plus fort de la marche, 2000 personnes étaient présentes. Une centaine de Black Bloc étaient parmi eux.
Pendant ce temps, des auto-patrouilles ont été vandalisées et des poubelles ont été lancées dans les rues.
Leur presse – agence QMI via journal de montréal, 01/05/2015
Plusieurs appels anti-police et solidaires avec les émeutiers de Baltimore ont été lancés par les anarchistes à l’occasion des manifs de ce 1er mai. La plupart ont eu lieu en soirée pour marquer les distances avec les marches citoyennistes et droitsdel’hommistes contre « la brutalité policière » ou encore des assoces de [défense] aux sans-papiers qui se sont tenues dans l’après-midi.
Seattle. En début de soirée, l’ambiance s’est réchauffée. Des façades de commerces ont été taguées, certaines ont eu leurs vitres détruites; les flics ont été attaqués à coups de bouteilles et de pavés, en en laissant trois blessés. Des véhicules ont aussi été pris pour cible, dont un des médias mainstream. Des poubelles ont été balancées à travers les rues, dont quelques-unes ont été incendiées. Au moins 15 personnes ont été arrêtées.
Oakland. En soirée; une manif pour Freddie Gray et en solidarité avec la révolte de Baltimore s’est ponctuée de nombreuses attaques contre des banques (Wells Fargo Bank, CityBank, Chase Bank..), des chaînes de restaurants (KFC entre autre) et commerces… Un concessionnaire automobile ‘Hyiundai’ a également été ciblé, où 40 fenêtres de véhicules ont été détruites avec quelques départs de feu.
[Oakland, USA] Harceler les entreprises technologiques, vecteurs de gentrification
Un bus google a été bombardé de peinture dans le quartier Temescal durant le trajet du matin. Le bus était entièrement de google.
Google, Facebook et les autres entreprises de haute technologie ont été sommés de partir. Ils ne l’ont pas fait. On leur a dit pourquoi ils devaient partir. Ils n’en ont rien eu à foutre. Alors maintenant, ça nous est égal. Attendez-vous davantage à ce que les entreprises de haute technologie cessent leurs services de navette gratuite. Nos rues se remplissent de gens apolitiques collés à leurs smartphones. Ils font grimper les loyers. Nous ne pouvons pas payer nos loyers. Nous sommes expulsés. Nous sommes déplacés. Ils mènent la grande vie. Chaque fois qu’ils marchent dans la rue, nous voyons leur richesse, leur privilège, leur confort. Derrière eux, nous voyons le problème des SDF, la toxicomanie, la violence et le désespoir. Ils ne se soucient que d’eux-mêmes. Nous nous soucions des gens.
Pour les chauffeurs de bus syndiqués, nous ne vous voulons aucun mal, mais ne vous mettez pas entre nous et la classe dirigeante. Vous avez davantage en commun avec nous qu’avec eux. Agissez comme ça.
Des anonymes
Traduit d’indybay, 19 mars 2015
Deux autres articles au sujet de la lutte contre la gentrification et anti-tech dans la baie de San Francisco:
[Partout] Nouvel an solidaire contre toutes les prisons ! [Mis-à-jour]
Feu(x) à la prison du Havre
Beau feu d’artifice
O centre pénitentiaire du Havre
Nocturne et solidaire
Nonobstant les feux des projecteurs des miradors
En ce premier jour de l’année
Au-dedans , les prisonniers
N’envisageaient pas de se la fermer,
Narguaient l’autorité.
Enfin on s’en est allé, tant bien que mal
En espérant qu’ils se fassent la malle !
Publié sur indymedia nantes, 2 janvier 2014 à 23h20
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Rennes- Nouvel an solidaire contre tous les enfermements
En petit geste de solidarité avec celles et ceux qui croupissent derrière les barreaux, et comme chaque année au nouvel an, des personnes se sont rassemblées pour exprimer un peu de leur révolte contre tous les enfermements.
Devant la prison des femmes de Rennes, celle des hommes de Vezin et le centre de rétention pour sans-papiers de Saint-Jacques.
Pour échanger quelques cris et feux d’artifice par-delà les murs, les grilles, et atténuer, l’espace d’un moment, l’isolement imposé au quotidien.
Parce que nous refusons de fêter le cœur léger une nouvelle année, quand des milliers de personnes la passent en cellule.
Qu’une bonne année n’existe pas quand chaque jour passé en taule est toujours un jour de trop ;
Qu’il ne peut y avoir de bonne santé physique et mentale quand on nous prive de liberté ;
Et que les meilleurs vœux que nous puissions leur souhaiter sont ceux de mutineries et d’évasions prochaines !
Un petit geste qui en appelle bien d’autres.
Ici, ailleurs, partout, tout le temps.
Crève la taule !
publié sur indymedia nantes, 1er janvier 2015 à 16h14
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Paris, 1er janvier: solidarité avec tou-te-s les enfermé-e-s !
Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons !
Dans la nuit du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015, quelques groupes de gens sont allés exprimer leur solidarité avec les prisonnier-e-s et autres déténu-e-s en criant des slogans hostiles à l’enfermement, en parlant avec les prisonnier-e-s aux fenêtres et en lançant des feux d’artifice, aux abords des prisons de Fresnes, Versailles, Bois d’Arcy et Nanterre, et du centre de rétention administrative de Vincennes.
publié sur indymedia nantes, 1er janvier 2015 à 14h43
Turin : salut du nouvel an
En fin d’après-midi du 31 décembre un groupe de solidaires avec et sans papiers a salué avec des feux d’artifice les retenus du CIE de corse Brunelleschi. Sur le coup de minuit, à la prison des Vallette les détenus ont pu assister à un spectacle pyrotechnique et entendre les cris de liberté de ceux qui sont venus les saluer. À l’intérieur, le bruit fait par les détenus à réchauffé les esprits des solidaires qui ont répondu avec des cris et des pétards.
Traduit de macerie par sans papiers ni frontières
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Ittre, Belgique: feux d’artifices contre les taules
Hier soir, pendant que tout le monde fêtait la « nouvelle année », d’autres n’oubliaient pas que, cette année encore, la misère de la taule continue, et que certains sont toujours en train d’y moisir et d’y crever.
Des feux d’artifices et des pétards ont donc été lancés devant la prison d’Ittre* en solidarité avec les prisonniers incarcérés, sous des cris de « Liberté », « Courage », ou encore « Brique par brique, mur par mur, détruisons toutes les prisons », afin de leur montrer qu’il y a des personnes qui n’oublient pas toutes celles et ceux qui subissent l’enfermement.
Car personne ne peut être libre à l’ombre d’une prison, mais aussi parce que le monde dans lequel on vit ressemble toujours plus à une prison à ciel ouvert :
Crève la taule !
Publié sur indymedia bruxelles, 1er janvier 2015
NdCNE:
*Situé à 30 km au sud de Bruxelles
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Londres: manif du nouvel an contre les flics et les prisons
Deux manifs anticarcérales se sont tenues à Londres: la première a eu lieu à Brixton et a été durement réprimé (gaz lacrymo, des coups et plusieurs arrestations). L’autre marche s’est déroulée plus tard dans la soirée, notamment autour de la prison de Pentonville: des feux d’artifice ont été tirés au-dessus de la taule et les prisonniers ont répondu par des slogans antiflics et des torches enflammées lancées depuis les barreaux de leurs cellules. Dans les environs de la prison, plus tags contre la police recouvraient les murs, et pour cause: les assassins en uniforme venait de tuer un jeune vendredi 26 décembre: Henry Hicks, 18 ans, a été fauché après une course-poursuite dans laquelle les flics prétendent qu’il a refusé d’obtempérer à un contrôle routier. Les habitant-e-s du quartier ont raconté comment les flics ont même jeté du sable sur le sol dans une vaine tentative de dissimuler le sang de leur propre acte assassin. Dans la foulée, la marche s’est dirigée vers le poste de police situé en face de la prison en criant ‘No Justice, No Peace, Fuck the Police!’, ‘A,C,A,B! All Cops Are Bastards!’ & ‘Qui a tué Henry Hicks? La police a tué Henry Hicks!’…
La communication avec les encagés s’est insifiée, aui grand dam des vingt flics qui sont sortis de leur local pour s’affronter et pousser la banderole de la manif qui disait « brisons le long bras de la loi ». Pendant ces moments de tensions avec les flics, les prisonniers continuaient d’agiter leur torches lumineuses et d’hurler des slogans anti-police depuis leurs fenêtres.
Ensuite, un petit détour a été fait à la prison pour femmes d’Holloway. Le cortège a fait du vacarme avec des poubelles métalliques pour bien se faire entendre des détenues. Des engins pyrotechniques ont été lancée à deux pas des murs d’enceinte tout en scandant des slogans tels que « LA PASSION POUR LA LIBERTE EST PLUS FORTE QUE VOS PRISONS » et « FEU AUX PRISONS »..
Traduit librement de inthebellyofthebeast
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Ontario, Canada: Manifs bruyantes du nouvel an devant les prisons à Hamilton
Pour la sixième année consécutive, les anarchistes dans le sud de l’Ontario ont tenu des manifestations bruyantes à l’extérieur des prisons dans la région, pour montrer notre haine des prisons et le monde qui les crée, pour se montrer solidaires avec les personnes enfermées, et de construire notre force collective avec une tradition d’amusement, de manifestations tapageuses. Cette année, nous avons visité le centre de détention pour mineurs Syl Apps à Oakville et avons fait l’arrêt habituel à la prison de Barton à Hamilton.
Le centre de détention de Syl Apps, comme toutes les prisons pour mineurs de l’Ontario, est géré par une société privée qui se spécialise dans la gestion et le contrôle de la vie des jeunes. Cette prison est gérée par Kinark, qui gère également des programmes scolaires et des colonies de vacances. Cette prison, comme la prison psychiatrique récemment construite sur la montagne d’Hamilton, est à la fine pointe de la fusion des hôpitaux psychiatriques et les prison, criminalisant et incarcérant les personnes sur la base de ce qu’ils sont plutôt de ce qu’ils ont fait. Les jeunes dans cette prison ont répondu avec enthousiasme aux feux d’artifice, à l’orchestre de tambour et de solidarité, dansant, frappant sur leurs fenêtres, et faisant scintiller leurs lumières.
La prison Barton est un monument notoire de la misère humaine et de la cruauté dans le quartier Beasley d’Hamilton. C’est sale, des conditions de surpopulation contribuent aux morts fréquentes, que les matons saisissent de façon opportuniste pour leurs propres fins politiques – l’expansion du système carcéral. Les gardiens de cette prison représentent une avant-garde au sein du syndicat des gardiens de prison, soutenant les conditions répugnantes et mortelles d’emprisonnement tout en menant la charge pour un système plus avancé d’incarcération. Quatre personnes sont mortes dans la prison l’année passée, et des centaines d’autres souffrent des conséquences sanitaires désastreuses ou de la violence en raison de leur emprisonnement.
Les prisonniers de Barton s’attendent à la manif de bruit et répondent toujours avec beaucoup de cris et de bordel de l’intérieur; Malheureusement, cette année la police semble également s’ attendre davantage que dans le passé. Quelques flics sont arrivés rapidement et ont commencé à attaquer les gens qu’ils croyaient déclencher des feux d’artifice, et la bagarre a rapidement dégénéré avec l’arrivée de plus de flics, dont curieusement, le chef de la police d’Hamilton. Deux personnes ont été frappées et arrêtées, mais ont été libérées sans inculpation. Beaucoup d’autres ont été dé-arrêtés par plus de cinquante personnes à la manif, qui ont attaqué la prison avec de la peinture et ont envoyé des feux d’artifice en continu. Nous sommes heureux d’avoir mis un bon spectacle de rage collective et de résistance pour ceux à l’intérieur, qui frappaient plus fort au fur et à mesure que la confrontation s’intensifiait. […]
Happy fucking new years !
Traduit de l’anglais d’anarchistnews
Aux Etats-Unis, une manif bruyante anticarcérale à l’occasion de la soirée du nouvel an s’est tenue pour la première fois à Jackson dans le Mississipi. Devant la prison du centre-ville de Jackson, des échanges entre les prisonniers et les solidaires ont été établis: les cris, le boxon sur le mobilier de la taule et les lumières scintillantes de l’intérieur ont répondu aux battements de tambours de l’extérieur. La manif a duré une demi-heure, et aucune arrestation n’a eu lieu.
Lors de la nuit de la St-Sylvestre à Santa Cruz (en Californie), un groupe de 20 manifestants masqués et vêtus de noirs, a fait irruption au centre-ville peu avant minuit. Le petit cortège tenait une banderole qui exprimait un voeu pour la nouvelle année: « Plus de flics morts ». La marche sauvage s’est frayée son chemin jusqu’à la prison centrale de Santa Cruz, où des véhicules du comté garés juste devant ont été vandalisés avec des pierres, des bouteilles et de la peinture. Les flics, qui étaient sur les lieux, ont ensuite chopé la banderole comme « preuve » puis retenu 3 manifestants (2 femmes et 1 homme) pour un interrogatoire sans les maintenir en détention.
Reformulé de leur presse US (ksbw.com, 01/01/2015)
Oakland accueille la nouvelle année avec une joyeuse nuit de rébellion
Comme c’est la tradition à Oakland et à travers le monde, des anarchistes et d’autres rebelles se sont retrouvés pour une manif bruyante lors de la nuit de la nuit de la St-Sylvestre en solidarité avec ceux qui sont enfermés en prison. Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à Oscar Grant Plaza avant de descendre dans les rues avant 22h00.
La marche a avancé au nord vers Telegraph, espérant traversé les quartiers résidentiels avant d’aller à la prison, contrairement aux années d’avant. Un sound system diffusant du hip-hop mena la foule jusqu’au Fox Theatre, où les gens occupaient le carrefour de la 19th street. La police maintenait une forte présence aux abords de la marche, avec plusieurs voitures de tous côtés, roulant directement derrière nous. Là, la première bouteille a touché un véhicule de police qui a fait brusquement marche arrière pour l’éviter.
Puis la marche avança en poussant, tournant à la 20th street, retournant à Broadway. Chaque poubelle le long du chemin a été pillé pour des bouteilles et puis balancé dans la rue – il semble que plusieurs commerces n’est pas tenus compte de l’avertissement de la mairie conseillant de ne pas sortir les poubelles. Des graffitis sont apparus sur plusieurs bâtiments, certains barricadés du fait d’attaques précédentes. Les flics stationnés à l’entrée de la station de transport BART à la 19th street ont mangé des dizaines de bouteilles avant de tirer une grenade. Sans relâche, la marche a continué au sud étant donné que toujours plus de bouteilles s’abattaient sur la police qui nous surveillait d’en face.
Une brève confrontation eut lieu lorsqu’une poubelle, vidée de son contenu, a été projetée sur une voiture de police banalisée.qui fit ensuite un écart en direction de la foule tandis qu’un officier essaya d’attraper le lanceur en question, mais ce fut sans succès. Après ça, La police d’Oakland commença à appeler la foule à la dispersion, mais néanmoins l’atmosphère de fête restait forte.
La fête a coupé court lorsque, sortis de nulle part, des dizaines de flics se sont rués à l’angle de la 14th Street, chargant la marche et chopant plusieurs personnes. Les officiers qui suivaient la marche ont dégagé les gens de Broadway et du trottoir à proximité de Latham Square. Différents groupes de flics se sont précipités à l’entrée de la place de la 15th street, forçant les gens à se disperser au nord sur Telegraph. Des feux d’artifice ont été tirés en l’air tandis qu’une plus petite marche se dirigeait vers les quartiers chics.
Ailleurs, plusieurs personnes se sont de nouveau réunies directement à la prison de la 7th street, où de nombreux feux d’artifice ont été tirés en l’air, tandis que d’autres ont inscrit des graffitis. Quelques détenus ont projeté leurs lumières à la foule à l’extérieur. Soudainement, les shérifs sont sortis en courant et ont tiré des projectiles sur la foule, qui semblaient être des grenades lacrymogènes au poivre. Avec l’objectif accompli de célébrer la nouvelle année avec les détenus, et la répression s’intensifiant dans les rues, les gens sont rentrés chez eux, ou peut-être à leurs fêtes d’après-manif.
Traduit de l’anglais de fireworksbayarea.com
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Brême, Allemagne: nouvel an à la prison
Comme pour les années précédentes, 70 personnes se sont retrouvées pour une marche anticarcérale à la prison de Oslebshausen. Comme d’hab’, les manifestants ont été escortés par des flics anti-émeute à bord de véhicules et des flics en civil à pied. La solidarité avec les prisonniers a pu s’exprimer par des feux d’artifice, un orchestre de samba et des slogans, a pu résonner jusqu’à leurs cellules. Depuis l’intérieur, ils y ont répondu par de puissants cris. Les murs de la prison ont une nouvelle fois été recouverts de peinture.
Résumé de l’allemand de linksunten
Münster, Allemagne: balade du nouvel an à la prison
Comme l’an passé, une balade a eu lieu le 31 décembre 2014 à la prison de Münster. Vers 23h30, 40 personnes ont manifesté avec banderole, musique et feux d’artifice contre la forme brutale de la répression qu’est la prison. Pendant le rassemblement, de nombreux pétards et fusées ont été tirés et lancés sur les murs de la taule pour exprimer la solidarité avec les personnes enfermées. Les prisonniers ont répondu par de forts cris et des hurlements. […]
A la fin de la manif, la prison et les murs ont été maculés d’oeufs de peinture et du slogan « Combattons l’Etat » (en anglais) De plus, la route devant la taule a été barricadée à l’aide de matériaux de chantier de construction.
Pour une société libérée sans prison, sans répression et sans capitalisme !
Fissurons les murs !
Traduit partiellement de l’allemand de linksunten
Hambourg, Allemagne: Réveillon du nouvel an contre toutes les prisons
Comme lors des six dernières années, des personnes sont allées manifester pour la liberté de tous les prisonniers et contre toutes les prisons lors de la soirée de la St-Sylvestre.
Déjà en début de soirée, quelques personnes se sont rassemblées dans les parcs adjacents du centre de détention d’Holstenglacis avec de la musique, des feux d’artifice, banderole et discours pour saluer et exprimer la solidarité avec un prisonnier de l’affaire de la Breitestrasse (Pascal) et tous les autres prisonniers.
Ensuite, environ 100 personnes se sont rassemblées à la prison Holstenglacis peu avant la nouvelle année. Il y avait une banderole avec en grosses lettres « Liberté pour tous! », avec aussi de la musique, des feux d’artifice et des slogans. Les prisonniers ont répondu par des slogans. Mais deux rangées de flics nous ont rapidement suivi et se sont positionnées à gauche et à droite de la manif. Sauf pour une annonce de ne pas lancer des feux d’artifice, ils ont mené leur triste existence.
Un texte a été lu en version légèrement abrégée et distribué comme tract.
Stuttgart, Allemagne: manif anticarcérale du nouvel an:
150 personnes ont manifesté à Stuttgart lors de la soirée du nouvel an, se rendant devant la prison de Stammheim. Plusieurs slogans (essentiellement communistes et prioritairement adressés aux « prisonniers politiques ») ont été criés et tagués sur les murs comme « vive la solidarité internationale »; des pétards et feux d’artifices ont égayé la marche »; De la peinture a été balancée contre une banque et un poste de police. La façade du « ministère de l’intégration du Baden-Württemberg » a été recouverte d’affiches en signe de protestation contre les politiques racistes et d’expulsions de migrants.
Balade anticarcérale à la prison de Dortmund (Allemagne):
Au début de la soirée du Nouvel An, environ 20 personnes se sont rassemblées devant la prison dans l’est de Dortmund pour une manif inopinée. Avec des feux d’artifice et des slogans scandés comme « Liberté pour tous les prisonniers« , la manif a attiré l’attention des prisonniers. Un bref discours a été tenue en référence à la société carcérale et à la situation des prisonniers […]
Le contact visuel avec les prisonniers a été possible à la prison; à quelques mètres seulement des personnes incarcérés depuis le rassemblement. Les prisonniers ont poussé des cris, tendu les poings et faisant du bordel, montrant leur joie et la solidarité avec le rassemblement. Leurs cris positifs ont aussi été entendus pendant le discours. La communication de courte durée entre l’intérieur et l’extérieur n’a pas pu être empêchée par les cris des matons. Le rassemblement s’est fait sans contact direct avec les flics et il n’y a pas eu d’arrestation à signaler.
Pendant l’action, les murs de la prison ont été embellis avec des symboles et des slogans anarchistes. A la fin les gens ont souhaité une heureuse nouvelle année aux prisonniers. Nous espérons avoir au moins montrer un petit signe de solidarité et rompu le quotidien d’ennui de la prison.
Contre une société qui a besoin de prisons – devant les prisons pour la Saint-Sylvestre – Nous reviendrons, aucun doute.
[Berlin, Allemagne] Récit des manifs du nouvel devant les prisons
500 personnes se sont rendues ensemble à la prison de Moabit lors de la soirée de la St-Sylvestre.
Déjà à 15h00, une manif partie de la S-Bornholmer Straße vers la prison pour femmes dans le quartier de Pankow a eu lieu. 200 personnes y ont pris part. Des slogans en turcs, en anglais et en allemand ont été scandés devant les murs d’enceinte pour la libération de tous les prisonniers, ainsi que contre les mesures répressives à l’encontre des réfugiés.
Le soir à partir de 22h45, on devait retourner ensemble à la prison de Moabit. Au lieu de départ de la station de métro Turmstraße, des participants se sont faits fouiller et prendre du matériel interdit. Le cortège est parti en direction de la prison; des slogans habituels contre les prisons ont retenti, tels que « Liberté – pour tous – les prisonniers » et « nous ne sommes pas tous là – il manque les prisonniers ». Le long du parcours, quelques pétards ont été allumés. Peu avant minuit, la manif est arrivée à la prison et des pétards et des feux d’artifice ont été lancés en direction des murs d’enceinte. Des messages de solidarité ont été lus au mégaphone pour:
- Bernhard Heidbreder [2], poursuivi avec deux autres personnes pour des attaques incendiaire au sein du « KOMITEE » il y a plus de 20 ans.
- des 11 compagnon-nes anarchistes arrêté-es à Barcelone et à Madrid, accusé-es d’avoir formé un groupe terroriste (7 sont incarcéré-es)
- Dennis « Jockel », assassiné par les flics dans la nuit de la Saint-Sylvestre en 2008: des slogans ont été scandés en sa mémoire.
- Oury Jalloh, sans-papier assassiné par la police le 7 Janvier 2005 à Dessau.
Afin d’assurer un départ en sécurité, la manif est repartie en direction de la station de métro. Sur le trajet du retour, quelques frictions avec les flics ont eu lieu. Les flics ont pris le cortège en souricière et trois personnes ont été arrêtées. Un flic dit avoir été blessé au visage par un jet de bouteille. […]
Deux récits de la soirée:
Infos: silvesterzumknast.nostate.net
Fribourg, Allemagne: nouvel an à la prison
Dans la soirée du 31 décembre 2014 à Fribourg, environ 20 personnes ont manifesté de façon inopinée et à l’improviste pour la liberté de tous les prisonniers et contre la société répressive. Du lieu de rendez-vous à la Tennenbacher platz, la manif s’est bougée vers la prison de Fribourg. La manif était bruyante – malgré les équipements défaillants – et a été accompagnée d’engins pyrotechniques et d’oeufs de peinture. Du moins à l’entrée principale, les prisonniers pouvaient entendre la manif et la saluer en retour. La police n’a montré aucune réaction envers la manif, qui s’est dispersée après une demi-heure.
Plusieurs discours contre la prison et son monde lors de cette manif étaient prévus mais n’ont malheureusement pas pu être tenus.
Ci-dessous, les mots du prisonnier rebelle Thomas Meyer-Falk [1], incarcéré depuis de nombreuses années (depuis le 8 juillet 2013 à la prison de Fribourg):
Voeux de Thomas Meyer-Falk:
Réveillon 2014.
Votre geste de solidarité, avec tout ce qui est contraignant de vivre derrière ces gros murs froids, illumine comme un flambeau dans l’obscurité. On a souffert et on est mort ici aussi en 2014. Il y a eu des suicides, de nombreuses tentatives de suicide, une grève de la faim.
Et pourtant, la vie continue en prison. Notamment grâce au soutien solidaire des parents proches, des copines et copains ou des compagnonnes et compagnons.
La lutte anticarcérale comprend toujours l’idée d’un renversement des rapports existants. Car une forme de société capitaliste ne se passera jamais de prisons. Celui qui se bat pour l’abolition des lieux d’enfermement en aimerait aussi une autre, à savoir une société libre.
Vos manifs devant cette taule sont perçues avec enthousiasme par ceux qui vivent ici. Car vous nous montrez que nous ne sommes pas seuls ici. Qu’il y a des personnes qui refusent les prisons.
Salutations solidaires et du fond du coeur !
Pour une année 2015 de bonne santé, colorée, pleine de vie et libre !
Pour une société sans prisons !
Thomas Meyer-Falk.
Traduit de l’allemand de linksunten indymedia
Saluts du nouvel an à la prison de Uelzen (Allemagne)
Le 31 décembre 2014, environ 40 personnes ont manifesté spontanément devant la prison de Uelzen contre la société carcérale. Sur les murs au loin, il y avait des slogans, des feux d’artifice et des expressions de solidarité en plusieurs langues. Une banderole disait « Liberté pour tou-te-s ». A travers le rempart du mur de la taule, il y avait une bonne vue sur l’enceinte et les prisonniers ont rendu la pareille aux salutations par du vacarme et des signes. Quelques minutes après l’arrivée à la taule, une patrouille apparaissait mais observait les événements à distance. Après un quart d’heure l’action était finie, les premiers véhicules de police apparaissaient mais toutes les personnes ont pu quitter les lieux sans entrave et sans contrôle d’identité.
Voici les expressions de solidarité qui se sont tenues:
Nous vous saluons, vous qui êtes enfermés à la prison de Huelzen. La prison, c’est l’oppression et la destruction. La prison, c’est la violence et l’isolement. La prison, c’est la domination totale. La prison, c’est la dernière étape de la répression étatique. qui maintient coûte que coûte la société de domination et l’ordre.
Les raisons d’atterrir en prison dans cette société sont nombreuses. Quand des personnes luttent pour la liberté, prennent d’assaut les frontières, ne respectent pas l’obligation de résidence, ne se conforment pas aux normes et aux règles ou luttent tout simplement pour la survie, ils sont enfermés dans les rouages de la reproduction raciste et capitaliste.
Il y a autant de raisons de tenir tête à ce système social et d’exprimer la critique de cet ordre dominant par des actions variées.
Aujourd’hui pour le réveillon, nous exprimons notre solidarité avec tous les détenus et partageons un instant ensemble avec vous. Nous voulons clairement montrer qu’il y a des gens qui luttent contre tout ça, ce qui fait partie du quotidien de tous les prisonniers: l’oppression, l’isolement, le travail forcé. Et pour ce que nous souhaitons tou-te-s: une vie en liberté !
- [En grec] Salutations en solidarité avec nos compagnons grecs en prison ! το πάθος για τη λευτεριά είναι δυνατότερο απ ‚όλα τα κελιά !
To páthos gia ti̱ lef̱teriá eínai dynatótero ap ‚óla ta keliá! (« La passion de la liberté est plus forte que toutes les prisons ! ») –Free all prisoners !
- [En espagnol] Saludos de Libertad para nuestr@s companer@s y tod@s las otr@s en el encarcele de espagna…. »Ellos nos iban a enterrar, pero han olvidado que somos como las semillas” (« ils veulent nous enterrer, mais ils ont oublié que nous sommes comme de la graine »)
Muerte al estado y que viva la anarquia! Free all prisoners !
- [En italien] Saluti e la solidarietà con i nostri compagni in carcere in italia !
A testa alta! Per la ribellione permanente! (« Tête haute ! Pour la rébellion permanente ! ») Free all prisoners ! [….]
Saluts solidaires à Bernardt [2] au Venezuela ! Nous te souhaitons de nouveau ta liberté !
Les terroristes sont ceux qui construisent les centres de rétention, et non pas ceux qui les font sauter.
Traduit de l’allemand de linksunten
Notes du CNE:
[1] Né le 15 mai 1971, Thomas a été enfermé dans plusieurs endroits différents et souvent en isolement pour son refus en actes de l’autorité (refus de se plier aux ordres des matons, rébellion contre les conditions de détention, etc…): Depuis son arrestation en 1996 pour braquage de banque, il fut placé en isolement à la prison ‘Stammheim’ de Stuttgart jusqu’au printemps 1998. Il fut de nouveau incarcéré en isolement à partir de l’automne 1998 à la prison de Bruchsal. Il a été condamné en 1997 pour braquage de banque avec prise d’otages (il a toujours refusé de se repentir, et notamment d’exprimer des excuses envers les « otages » lors de son procès en 1997): l’argent expropriée était destinée à financer et organiser des projets de lutte (légales et illégales). Il se revendique « red-skin » de la mouvance RASH (Red & Anarchist Skinheads).
Lui écrire:
Thomas Meyer-Falk
c/o JVA Freiburg – SV-Abtlg. hermann-herder-str. 8
d-79104 Freiburg
Pour en savoir davantage, on peut aller consulter le site freedomforthomas.wordpress.com
[2] Début juillet 2014, Bernhard a été arrêté au Vénézuela: à la suite d’une attaque râtée contre le centre de rétention de Berlin-Grünau dans la nuit du 10 au 11 avril 1995, il s’était mis en cavale pendant près de 20 ans. L’Etat allemand l’avait placé sur la liste des activistes recherchés et accusé de faire partie du “K.O.M.I.T.E.E”. Bernhard n’a pour l’heure pas été extradé vers l’Allemagne.
[Etats-Unis] De Ferguson à Oakland, 17 jours d’émeutes et de révolte dans la Bay Area
Une révolte anti-police sauvage et croissante est en plein essor dans la Bay Area. C’est un épicentre dans le mouvement national croissant suscité par l’insurrection à Ferguson [1] à la suite de l’exécution par la police de Michael Brown, et en même temps c’est une poursuite des luttes locales remontant au moins aux émeutes Oscar Grant de 2009 à Oakland. Certains d’entre nous qui ont participé aux manifestations dans la baie au cours des deux dernières semaines et demi désirent communiquer de toute urgence aux autres partout à travers le monde à propos de ce qui se déroule ici. Notre but n’est pas de revendiquer des droits de vantardise ou d’établir Oakland comme la capitale américaine de l’émeute. Au contraire, il est nécessaire de répandre le mot à propos de la nature sans précédent de ces événements, précisément parce qu’ils semblent soudain plus que jamais possibles, avant que cette révolte contre la suprématie blanche et la police puisse s’étendre au-delà des espaces habituels de protestation.
Afin d’illustrer l’ampleur de ce qui s’est déroulé depuis que le grand jury a annoncé qu’il n’inculperait pas Darren Wilson pour avoir tué Michael Brown, nous devons clarifier un point: nous avons perdu la trace du nombre d’autoroutes qui ont été bloquées, de magasins pillés, de carrefours qui ont vu les combats les plus féroces avec la police. Tout cela s’est déroulé de manière quotidienne pendant plus de deux semaines. Environ 600 personnes ont été arrêtées. Bon nombre des principaux quartiers d’affaires à travers East Bay ont été touchés. C’est devenu habituel d’entendre la police et les nouveaux hélicoptères suivrent chaque nuit la dernière émeute. Des forces de police militarisées de tout le nord de la Californie sont maintenant régulièrement déployées dans nos rues. Oakland, Berkeley, San Francisco, et Emeryville ont toutes expérimenté les émeutes et les pillages.
Beaucoup d’entre nous ont vécu divers mouvements et révoltes à petite échelle à Oakland et dans la Bay Area au cours de la dernière décennie ou plus. Pourtant, c’est quelque chose de différent. Bien que le nombre de personnes descendant dans les rues à la nuit tombée n’est pas massif – habituellement de l’ordre de 500 à 1500 – la forme et le niveau d’intensité que cette vague insurrectionnelle a déchaîné n’ont pas été vus ici depuis des décennies. Tout cela s’est déroulé en dehors du contrôle de toute organisation ou clique politique. À ce stade, il n’y a que peu d’appels spécifiques pour des marches ou des rassemblements: des foules de voisins, d’étudiants, d’activistes et de militants se rassemblent maintenant chaque soir de leur propre initiative, et ce de manière chaotique. Une alliance informelle de bandes de graffeurs, de groupes d’amis composés principalement de jeunes rebelles noirs et métisses, d’amas d’anarchistes de tendances et d’origines diverses a vu le jour pour créer les tendances les plus dynamiques et combatives du soulèvement. Ceux qui se montrent avec des suggestions quant au lieu où l’énergie de la foule pourrait être mieux appliquée s’expriment publiquement, et parfois leurs propositions sont effectuées. Ceux qui tentent de calmer et de gérer la situation sont ignorés, et souvent attaqués s’ils tentent d’entraver les actions des autres.
La première vague d’émeutes, de marches et de blocages à Oakland au cours de la semaine du 24 novembre n’a été que le début. S’en est suivi plusieurs blocages des autoroutes 880 et 980, de nombreux die-ins bloquant des routes, et fermant la station BART (transport en commun) de l’ouest d’Oakland – puis les émeutes ont commencé pour de bon. Voici une chronologie approximative des événements de ces 18 derniers jours, suivie de nos premières réflexions.
Révolte contre la police dans la Bay Area: 24 novembre – 10 décembre 2014
24 novembre: le grand jury à Ferguson refuse d’inculper l’agent Darren Wilson pour le meurtre de Michael Brown. Ferguson brûle. Plus de 2500 personnes se rassemblent dans le centre d’Oakland et procédent au blocage de l’autoroute 580 pendant des heures. Puis la foule retourne à travers le centre-ville jusqu’au poste de police, où des affrontements éclatent sur Broadway. Les participants érigent des barricades enflammées et pillent plusieurs magasins d’entreprise, dont un ‘Starbucks’ et un magasin d’alimentation générale ‘Smart & Final’. Des dizaines de personnes sont arrêtées.
25 novembre : une petite foule envahit l’autoroute 880 à Oakland. Une plus grande foule bloque l’autoroute 580 plus tard pendant la nuit et presque 100 personnes sont arrêtées. La foule restante montent des barricades enflammées en masse à travers Télégraph pour retenir la police. Une série de magasins d’entreprises sont pillées au nord d’Oakland et les entreprises de la gentrification sont détruites. D’autres arrestations de masse se produisent près d’Emeryville à la fin de la nuit.
26 novembre: Une marche destructrice joue au chat et à la souris avec la police au centre-ville et à l’ouest d’Oakland pendant des heures avant d’être dispersés par la police. Plusieurs entreprises du centre-ville sont endommagées et d’autres manifestants sont arrêtés.
28 novembre: Une action de désobéissance civile coordonnée à la station BART de l’ouest d’Oakland stoppe tous les services de transport dans et à l’extérieur de San Francisco pendant plus de deux heures. Cette nuit-là, à San Francisco, près de 1000 manifestants assiègent le quartier commercial de l’Union Square pendant le Black Friday, s’affrontant avec la police et endommageant des magasins de luxe. Ils marchent à travers le quartier Mission, où les magasins sont pillés et les banques sont brisées. La nuit se termine par une vague d’arrestation massive, alors que la foule diminue.
3 décembre: Un grand jury de New-York omet d’inculper tout officier de police impliqué dans la mort par étouffement d’Eric Garner. Des foules bloquent Market Street à San Francisco. À Oakland, une marche traverse le centre-ville; la police anti-émeute l’empêche d’atteindre le quartier général de la police d’Oakland. Au lieu de cela, les participants défilent à travers le quartier riche Piedmont.
4 décembre: Une autre marche se faufile à travers le centre-ville d’Oakland, pour finalement se diriger à l’est vers le quartier Fruitvale, où il y a une épreuve de force avec la police d’Oakland et une arrestation de masse. À San Francisco, un « die-in » bloque Market Street une deuxième nuit.
5 décembre: Des centaines de personnes défilent au centre-ville d’Oakland, tenant une manifestation bruyante devant la prison pour soutenir les personnes arrêtées lors de la révolte. La foule se déplace pour reprendre l’autoroute 880 avant d’être repoussée par la police. Ensuite, la manif encercle la station BART de l’ouest d’Oakland et détruit les portes protégeant les policiers anti-émeutes à l’intérieur. La station est fermée pendant une heure avant que la marche retourne au centre-ville, où se produisent la destruction de biens, des affrontements avec la police, et des arrestations.
6 décembre: Une manif provenant des environs du campus universitaire de Berkeley s’affronte avec la police de Berkeley, près de leur siège et procède aux pillages de plusieurs magasins, dont un ‘‘Trader Joe‘ et ‘Radio Shack‘. La foule grossit au fur et à mesure que les étudiants prennent les rues. En réponse, les services de police de toute la région convergent dans le centre de Berkeley, en tirant des dizaines de grenades de gaz lacrymogènes et s’attaquant physiquement aux manifestants et aux passants, causant de graves blessures.
7 décembre: Le dimanche soir, un autre marche débute à Berkeley et se déplace au nord d’Oakland, s’affrontant avec la police, détruisant plusieurs véhicules de police de la California Highway Patrol (CHP) et en envahissant l’autoroute 24. Des officiers de la CHP utilisent du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour repousser la foule. Les gens réagissent avec des pierres et des feux d’artifice, puis défilent de nouveau dans le centre-ville de Berkeley, en détruisant les façades des banques et des distributeurs automatiques. Ils attaquent des magasins d’appareils électroniques et de téléphonie, culminant avec le pillage de ‘Whole Foods‘. La nuit se termine avec des centaines de personnes se rassemblant autour de feux de joie au milieu de Telegraph, en faisant couler à flots les bouteilles de ‘Prosecco‘ expropriées. La police craint de s’engager face à la foule, mais certains participants sont extirpés lors d’arrestations ciblées.
8 décembre: La troisième marche de Berkeley est de loin la plus grande. Plus de 2000 personnes prennent l’Interstate 80, stoppant tout le trafic pendant deux heures, tandis qu’une autre partie de la manifestation boque la voie ferrée parallèle à l’autoroute. La foule tente de marcher sur Bay Bridge, mais est repoussée à Emeryville, où plus de 250 personnes sont arrêtées en masse.
9 décembre: La quatrième marche de Berkeley s’engage une fois de plus sur la Telegraph Avenue à Oakland et coupe un autre secteur de l’autoroute 24 et la station BART « MacArthur ». Des affrontements plus violents s’ensuivent avec les flics en tenue anti-émeute de la CHP, qui ouvrent le feu avec des balles en caoutchouc et des cartouches assourdissantes, causant de nombreuses blessures et repoussant finalement la foule hors de l’autoroute. Puis la marche tourne en boucle dans le centre-ville d’Oakland et fait son chemin dans Emeryville, où un magasin alimentaire Pak N Save a été pillée ainsi qu’une pharmacie CVS et un 7-Eleven. La soirée s’est terminée avec une autre série d’arrestations, dispersant la foule.
10 décembre: Des centaines d’étudiants du lycée de Berkeley organise une grève sauvage et un rassemblement se tient à la mairie. Une cinquième manif plus petite partie de Berkeley se fraie son chemin dans Oakland où un magasin T-Mobile est dépouillé et d’autres magasins d’entreprises sont attaqués. Des personnes démasquent des flics infiltrés de la CHP dans la foule et les attaquent. Les flics répondent en pointant leur gun sur la foule lors d’une arrestation.
Le rythme de l’agitation a changé de cadence à plusieurs reprises au cours de ces vingt jours, mais cette agitation ne montre aucun signe d’apaisement. La révolte s’est transformée de manière fluide entre en différentes formes de résistance – passant de marches relativement calmes à des barrages routiers en masse, d’intenses combats de rue et à des expropriations ciblées. Cela a maintenu le mouvement tenace et capable de faire appel à un large éventail de nouveaux participants, jour après jour, même quand il y a eu des désaccords profonds au sujet des tactiques à employer et un petit consensus sur la direction que devait prendre le mouvement.
Il est difficile de prévoir ce qui va arriver. Personne n’avait prévu que cette révolte aurait maintenu ce niveau d’intensité plus de deux semaines après le premier rassemblement à 14th and Broadway alors que Ferguson brûlait. À ce stade, il semble probable que l’élan se poursuive sous une forme quelconque au moins jusqu’à la semaine de Noël [2].
Les répercussions à long terme ne sont pas claires. Tout du moins, il semble que la période réactionnaire de décomposition sociale qui a suivi les points forts de la lutte ici dans la baie en 2011 et au début de 2012 soit terminée, et que quelque chose de nouveau et d’encore plus féroce prenne forme. Nous pouvons également conclure provisoirement que la tactique de blocage de grandes infrastructures, notamment des routes, s’est propagée bien au-delà de ce qui avait été précédemment établie par les blocus de ports du mouvement Occupy. Il y a eu au moins dix barrages routiers rien que dans l’est de la baie au cours des deux dernières semaines; un tel blocus est maintenant considéré comme une tactique efficace, même par ceux qui s’identifient comme « des manifestants pacifiques. »
Pendant ce temps, le rythme constant des manifestations combatives qui traversent les municipalités pousse les infrastructures municipales du maintien de l’ordre jusqu’à ses limites. Les Unités de police sont de plus en plus réticentes à s’engager face aux foules; les officiers qui se trouvent piégés dans des combats de rue se retirent le plus souvent. Les rapports des médias suggèrent que les deux premières semaines de manifestations ont coûté à la ville d’Oakland $ 1,360,000 en heures supplémentaires rien qu’en heures supplémentaires.
Bien sûr, la cadence sans relâche des événements a également mis à rude épreuve l’infrastructure anti-répression qui est devenue une force considérable de soutien vital pour les mouvements rebelles ici dans la baie. Cette infrastructure est l’une des manifestations locales durables d’Occupy Oakland; ses racines remontent au ‘Oakland 100 Support Committee‘, et s’est formée au lendemain des émeutes initiales d’Oscar Grant. Des arrestations se produisent maintenant tous les soirs, des interpellations tous les jours, des balades doivent être constamment organisées en direction de mais aussi depuis la prison Santa Rita constamment et de l’argent supplémentaire est malheureusement nécessaire pour renflouer les personnes arrêtées avec des accusations plus graves. La façon dont nous mènerons à terme notre action par des affichages de solidarité et du soutien matériel direct pour les personnes arrêtées déterminera combien de force nous gagnerons grâce à ce soulèvement en allant de l’avant.
Debout dans les rues d’Oakland en décembre 2014, il semble que nous avons bouclé la boucle presque exactement six ans après qu’Oscar Grant ait été exécuté par le policier de la BART Johannes Mehserle. Tout a commencé à la station BART de ‘Lake Merritt’ le 7 janvier 2009, lorsque la première voiture de la police d’Oakland a été fracassée, a entrepris de nombreuses rebondissements à travers différentes vagues de manifestations et de mouvements, dont beaucoup ont manifesté de façon émeutières et en s’affrontant avec la police à l’intérieur et aux alentours du centre d’Oakland. Pendant ce temps, une vague de petits soulèvements s’est déroulée dans un nombre croissant d’endroits à travers le pays en réponse aux meurtres policiers les uns après les autres: Portland en 2010, Denver en 2010, Seattle en 2011, San Francisco en 2011, Atlanta en 2012, Anaheim en 2012, Santa Rosa en 2013, Flatbush en 2013, Durham en 2013 [3], Salinas en 2014, Albuquerque en 2014. Dans chacun de ces soulèvements locaux, le nom d’une personne dont la vie a été prise par l’Etat a été arraché à l’oubli et gravé dans la mémoire collective à travers les actions de ceux qui ont choisi de se révolter.
Les personnes courageuses de Ferguson ont repoussé ce passé au point de non-retour en refusant obstinément de quitter la rue, nuit après nuit, montrant que ces révoltes pourraient s’étendre dans le temps et croître en intensité. S’il y a une réponse à ceux d’entre nous quant à savoir pourquoi nous nous trouvons maintenant dans une situation quasi-insurrectionnelle ce soir, c’est tout simplement ceci: nous ne sommes plus seul-e-s. Une autre ville a établi un nouveau précédent en matière de résistance à l’Etat policier raciste, donc Oakland n’est donc plus un cas particulier.
Le nouveau paradigme de la lutte émanant de Ferguson a été renforcé au cours de la deuxième semaine de révolte, vu que les nouvelles se sont répandues qu’un grand jury de New-York avait pris la décision d’inculper aucun officier du NYPD pour l’étranglement mortel d’Eric Garner.
Ce qui avait précédemment été limité aux explosions singulières de rage en réaction aux cas individuels de meurtres policiers visant les personnes noires est devenu une lutte généralisée de confrontation avec les structures du pouvoir blanc et la violence d’Etat dans ce pays.
Cette lutte n’est plus seulement à propos de Michael Brown, Eric Garner, ou Oscar Grant, ou même les milliers de personnes tuées par la police dont les noms ne sont jamais entrés dans la conscience collective. Il s’agit de la marginalisation violente et de la mort sociale imposées aux comnunautés noires et métisses dans leur intégralité. Il s’agit du rôle de la police exerçant la force léthale en toute impunité afin de maintenir cet ordre et faire respecter les fondements de l’Etat esclavagiste du capitalisme américain.
Nous pouvons enfin parler d’un mouvement national contre la police qui a été fait par les incendies et les barrages fin 2014. Cela devrait être célébrée comme une victoire massive pour la résistance aux Etats-Unis. Un étape importante a été atteinte et nous suivons tous les soirs ce qu’il se passe devant nos yeux.
Il y a quelques jours, c’était impossible de prévoir ce qui allait se passer. Nous espérons que ces événements incontrôlables se propagent à d’autres localités par des formes de désordre et d’attaques encore plus créatives.
Des Antagonistes d’Oakland, 10 décembre 2014
Traduit de l’anglais de crimethinc
Notes de traduction:
[1] Voir plusieurs articles à propos de la révolte à Ferguson: celle-ci s’est passée en plusieurs étapes entre l’assassinat et le verdict du grand jury:
- début de la révolte à Ferguson (août 2014):lechatnoiremeutier.antifa-net.fr/?s=Ferguson
- La suite: lechatnoiremeutier.noblogs.org/?s=Ferguson
[2] Ce texte date de début décembre, et d’autres meurtres depuis ces révoltes ont été commis par la police, ce qui a rallumé les feux de la révolte, principalement dans les régions où les manifs anti-police se sont exprimées de manière incontrôlées et offensives: Même si quelques assassinats n’ont pas suscité autant de rage spontanée dans la rue, les décisions successives des grands jury de ne pas inculper les flics en question a aussi ravivé la rage urbaine. A la veille de Noël, c’est à Berkeley, dans la banlieue de Saint-Louis, qu’un homme noir s’est fait flinguer par la police à la suite d’un contrôle: La population locale, rapidement sur les lieux, a immédiatement répondu à cette normalité raciste de l’Etat d’une manière adéquate.
[3] On peut aussi consulter ce zine en anglais sur cette révolte à Durham: Unforgiving and Inconsolable: Durham Against the Police, Collected Texts Winter 2013-2014
[Etats-Unis] Emeutes en Californie contre la police et son monde – 6 décembre 2014
Mercredi 3 décembre 2014, le policier ayant étouffé à mort Eric Garner à Staten Island (New-York) le 17 juillet 2014 a été relaxé par la justice américaine. Cela quelques jours après le non-lieu prononcé à l’encontre du flic meurtrier de Mike Brown à Ferguson. La rue continue à exprimer sa rage, et ce loin de l’image pacifiste et résignée que tentent de véhiculer les réformistes de gauche/d’extrême-gauche (avec les « die-in », où il s’agit de s’étendre sur le sol en faisant le mort devant la police). D’autres ont choisi de rendre les coups, notamment en Californie (à Berkeley*, Oakland..) et à Seattle.
Dans la soirée de samedi 6 décembre, la marche pacifique organisée par Occupy Wall Street prévue à Berkeley a été rompue vers 18h30 à Shattuck. Des manifestants au visage masqué, répartis en petits groupes, ont brisé des vitres de commerces (de bouffe et de vinset entreprises le long de l’University Ave. près de Martin Luther King Blvd. Certains comme ‘RadioShack’ (qui vend des bidules informatiques et multimédia) a été vidé de son contenu. D’autres manifestants ont brisé des distributeurs de billets de banque à coups de marteaux et incendiés des poubelles à travers la rue. Rapidement après les premières vitrines tombées, la police a demandé à la foule de se disperser, et en échange a reçu une pluie de projectiles divers (pierres, pavés, bouteilles…). Un flic a du être hospitalisé pour une luxation à l’épaule après avoir été frappé avec un sac de sable. Plusieurs véhicules de police ont été endommagés. Le parcours de la manif a aussi été recouvert de nombreux graffitis contre la police.
La presse évoque également plusieurs destructions plus tard dans la nuit dans le centre-ville d’Oakland, parlant de « vandales et d’anarchistes s’attaquant à la propriété » et de plusieurs arrestations (sans en dire plus).
Vendredi soir, des manifestants ont bloqué l’autoroute (Interstate 880) à Oakland, perturbé la circulation des transports en commun BART du quartier Castro de San Francisco.
A Seattle, plusieurs flics ont été caillassés lors d’une manif qui a tenté de bloquer une grosse artère du trafic routier. 7 personnes ont été interpellées.
Reformulé de leur presse
NDT:
* Berkeley est situé au nord de Oakland, à la périphérie de San Fransciso
[Etats-Unis] De Ferguson à Oakland, « nous allons brûler toute cette merde » (24-25 novembre 2014 )
Lundi 24 novembre, la justice américaine a rendu publiquemement sa décision de non-lieu pour le flic Darren Wilson, qui a tué le jeune Mike Brown le 9 août 2014. Un scénario d’impunités connus et attendus, maintes fois vécu à travers le monde, d’Athènes à Ferguson, en passant par Paris. Mais nous n’avons rien à attendre de l’Etat*, vu que ses mêmes agents armés et assermentés éliminent, enferment quotidiennement des centaines d’indésirables parce que noir-es, pauvres et/ou insoumis. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que cette mise en scène de l’Etat américain (soutenus par les réactionnaires et les médias) avait pour but de faire rentrer les citoyens au bercail, avec comme objectif de rétablir la paix sociale alors même que les feux de la révolte illuminaient les rues de Saint-Louis et du Missouri**. Cette délibération du grand jury, reportée de jour en jour, a permis à l’Etat de pouvoir se préparer à l’explosion de rage collective – notamment en décrétant l’état d’urgence et en préparant ses troupes (tous les corps policiers, ainsi que la Garde Nationale (l’armée). De nombreux commerces s’étaient aussi barricadés en prévision du verdict… En vain.
Passons en aux faits. La ville de Ferguson a rapidement brûlée. Au milieu des chants comme « nous allons brûler toute cette merde », les flics ont été caillassés et leurs véhicules retournés, détruits à coups de pierres ou par les flammes (10 détruits au total, dont 2 par incendie). 150 coups de feu contre la police (d’après Jon Belmar, le chef du service de police de St. Louis qui a déclaré « Ceci était probablement pire que la pire nuit que nous avions eu en août ») et 3 flics blessés. Les médias français parlent « d’une douzaine de bâtiments incendiés », sans en dire davantage. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que ce qui a été carbonisé est tout ce qui accumule la richesse et la marchandise que flics et milices privées protègent: au moins un centre-commercial, un entrepôt de marchandises, des commerces, un magasin de pièces d’automobiles.. Les magasins, avant d’être incendiés, ont été soigneusement pillés et saccagés. Le magasin qui avait appelé les flics juste avant le meurtre de Mike Brown, n’a une nouvelle fois pas été épargné par les pillards. Comme le dit le journal en ligne thedailybeast.com, « la situation était trop dangereuse pour que les pompiers fassent leur travail. ». Le mardi après-midi, plusieurs entreprises le long de Florissant Avenue West étaient déjà fermées.
Une jeune femme, en face du magasin pour pièces automobiles qui brûlait à Ferguson, résumait la situation en cinq mots: « ce n’est que le début ».
Au total, près de 60 personnes ont été interpellées dans le comté de Saint-Louis: 32 arrestations pour pillage, et 29 pour « rassemblement illégal » Pour la soirée de mardi 26 novembre, le gouverneur du Missouri Jay Nixon a annoncé l’envoi de troupes supplémentaire de la Garde nationale sur Ferguson, passant à 2200 soldats au lieu des 700 de la veille.
Lors d’une conférence de presse avec le clergé local ce mardi après-midi, le maire de Ferguson, James Knowles III, a dit cyniquement que « malheureusement, la garde nationale n’a pas été déployée à temps pour sauver l’ensemble de nos entreprises ». Mardi soir, même si chaque commerce, banque était protégé par des soldats de la garde nationale, la rage s’est délocalisée devant le bâtiment de la mairie, où les vitres ont été explosées. Un véhicule de la police a aussi été incendié. Il y a eu 44 arrestations.
Ailleurs
Des manifs ont eu lieu partout à travers pays. A Seattle, les lycéens sont descendus dans les rues contre « le racisme de la police », puis dans la soirée, des manifestants ont bloqué plusieurs endroits d’une autoroute sans que les flics parviennent à les stopper et dopnc de fermer momentanément l’autoroute. Des pierres, bouteilles et feux d’artifices ont été lancés sur les flics, qui ont répliqué par des grenades assourdissantes et lacrymo. La foule s’est ensuite déplacé à travers le centre-ville, une vitre d’une banque Wells Fargo est tombée à Madison. Plusieurs slogans contre la police (« FTP ») ont été peints à la bombe à la Sixième Avenue, Pike Street, Ninth Avenue et Madison Street. 5 personnes ont été interpellées.
Deux rassemblements ont eu lieu, un à Westlake à 18h et un autre au centre de Seattle à 19h. A 19h30, environ 200 à 300 personnes à Pike and Broadway. Les organisations et partis de gauche ont une fois de plus remplis leur rôle de flics sociaux, tentant de s’interposer entre les flics et celles et ceux qui font le choix de la révolte, tout en étant plus préoccuper à vendre leurs programmes (et donc de réformer l’Etat et sa police).Le récit se termine par « N’hésitez pas à exprimer votre rage à tout moment et n’importe où » Un long résumé de cette soirée du 24 novembre à Seattle est disponible en anglais sur pugetsoundanarchists.
Deux manifestants ont été arrêtés à New York. Le premier a été arrêté à Times square après avoir lancé de la peinture rouge sur le chef de la police Bill Bratton et ses gardes du corps lundi soir. La deuxième arrestation a eu lieu sur une rampe d’accès du Triborough bridge (ensemble de trois ponts qui relient des arrondissements de Manhattan, du Queens et du Bronx), où s’étaient rassemblés certains manifestants après minuit. Un homme de 30 ans, non identifié, a lancé une canette vide contre un policier, le blessant légèrement à la tête. L’homme arrêté a également été légèrement blessé. Aucune charge n’avait encore été prononcée contre lui mardi matin, selon la police.
C’est à Oakland (Californie) que la conflictualité avec l’existant a été la plus élevée: plus de 2.000 personnes ont bloqué une autoroute. Plus tard dans la nuit (vers minuit), plusieurs commerces ont été pillés et sacagées, (dont un starbuck sur Ninth Street qui s’est fait chourrave des stocks de grains de café et le magasin Smart & Final qui s’est fait exproprier de la boisson notamment); des poubelles ont été incendiées à travers les rues de Broadway. Au moins deux banques ont été attaquées: celle de la Wells Fargo bank à 12th and Broadway (fenêtres et portes brisées) et une autre de la Comerica bank, située juste en face et qui a du être fermée mardi matin. Les flics ont arrêté 39 personnes pour pillages, refus de se disperser, attaques contre la police.
Reformulé de leur presse (US et française)
*Il ne sert à rien d’énumérer la liste des personnes tuées sous les coups de la police, dont nous connaissons qu’une partie infime… celle que le pouvoir est bien contraint d’admettre. On peut aller lire ce texte publié dans lucioles n°15: à propos des slogans comme « vérité et justice », qui reviennent souvent dans les manifs contre les violences policières.
**Et donc de vider en grande partie les rues …Voir la liste des récits de manifs anti-police d’août 2014 et des actions de solidarité avec les révoltés du Missouri: http://www.lechatnoiremeutier.antifa-net.fr/?s=Ferguson
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A Pittsburgh (récit depuis anarchistnews):
Environ 30 personnes se sont rassemblées à Liberty Avenue et Ella à 18 heures dans l’obscurité pendant une marche de solidarité avec Ferguson et contre la police. Ce fut un taux de participation impressionnant pour un événement qui a été appelé durant la journée. Presque tout le monde qui qui est venu était vêtu de noir et le visage bien couvert.
La marche a soudainement commencé lorsqu’une boîte à journaux [de la presse] et une poubelle ont été balancées à travers la rue. Elle a continué à l’est sur liberty ave. prenant une voie de circulation, tout en balançant des débris dans la rue derrière nous. Des cris de « Fuck the police » ont été hurlés et chantés. Une banderole disant « flics, porcs, assassins » a été portée tout le long. Un fumigène a été allumé. La police s’est montrée à quelques rues de la manif avec une camionnette, maintenant une grande distance derrière nous. Il semblait clair qu’ils n’étaient pas intéressés par une confrontation. Les personnes présentes sont restés en bloc ensemble.
Après avoir serpenté à travers les allées, nous sommes retournés à la liberty Ave vers l’ouest en passant par Bloomfield. Juste avant la fin de la marche, un guichet automatique de billets a été brisée. La marche s’est dispersée avec succès dans les rues étroites derrière Liberty et aucune arrestation n’a été faite. La manif a pris fin en moins de 30 minutes et n’est pas entrée en conflit avec d’autres manifestations dans la ville.
Comme une expression collective spontanée de rage, la manif a été un succès, même si avec du recul beaucoup plus de destruction aurait pu être réalisée, en plus le fait de communiquer avec les passants. On espère que les leçons apprises et la confiance acquise ce soir seront utilisées de manière créative dans les prochains jours.
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Une caisse de soutien financier avec les personnes arrêtées lors des émeutes dans le Missouri a été créée. Sinon, la solidarité dans la révolte contre la police, que ce soit à Ferguson comme à Toulouse ou Nantes peut s’exprimer partout par l’action directe (comme c’est le cas depuis un moment en France et en Europe suite à la mort de Rémi et de toutes les personnes assassinées par les flics)… à nous de s’organiser et d’agir contre ce monde de dominations et de mort.
En France, aux Etats-Unis comme partout, guerre à la police et à son monde !