Archives de l’auteur : lechatnoiremeutier

Würzburg, Bavière (Allemagne): « automate cassé ? Fraude ! »

Dans la nuit du 25 au 26 août à Würzburg, un automate à tickets de la société de transport de la ville ‘WVV’ a été entièrement détruit par les flammes. Le(s) saboteurs anonymes a/ont utilisé des allume-feux pour rendre hors-service la machine. Les dégâts à la station de tramway ‘Löwenbrücke’ s’élèvent à 30.000 euros. Dans le communiqué, c’est écrit: « Les prix des tickets augmentent régulièrement, avec ou sans machines endommagées. Les transports publics doivent être gratuits ». Des salutations sont adressées à celles/ceux qui ont saboté plusieurs automates à tickets à Leipzig.

Déjà le 20 mai dernier, un automate à tickets avait été saboté de la même manière à la gare-sud de la ville alors qu’une grève du personnel de la DB avait lieu au même moment. De plus, un appel à frauder les transports avait été inscrit à la bombe de peinture dans l’enceinte de la gare « Automate cassé? Fraude! ». Rebelote le 30 juillet, lorsque la machine est retrouvée le lendemain matin entièrement calcinée. Ces trois sabotages ont causé 90.000 euros de dégâts.

[Bâle, Suisse] Attaque incendiaire d’une infrastructure ferroviaire

incendieDans la nuit du 7 au 8 septembre, nous avons mis le feu au port du Rhin de Bâle, dans l’intention de saboter l’infrastructure ferroviaire.

Entre autre, cette même infrastructure est protégée par l’armée suisse pendant leur exercice d’entraînement de troupes CONEX15 mi-septembre. Les hommes en uniforme apprennent à protéger les intérêts suisses autant contre les rébellions de l’intérieur que contre les migrants de l’extérieur.

Nous sommes du côté (sic, NdT) des personnes expulsées et des pauvres. Nous attaquons avec joie les exploiteurs et leurs infrastructures.

Traduit de l’allemand de linksunten, 08/09/2015

[Angleterre] Sans-papiers en lutte au centre de rétention pour femmes de ‘Yarl’s Wood’

Les femmes détenues dans le centre de rétention de ‘Yarl’s wood’ protestent depuis ce matin 7 septembre 2015 pour leur libération. La prison pour migrants a connu un printemps agité avec des grèves de la faim de masse et des manifestations en Mars, la résistance aux expulsions en Avril [1], et des clôtures démolies en Juin [2].

Ces citations de l’action de ce 7 septembre sont du blog Voices detained (où vous pouvez trouver des mises à jour régulières):

« Nous sommes dans la cour, nous protestons. Nous sommes ici depuis plus d’une heure depuis 09h00. Il y a trente d’entre nous. Nous exigeons notre liberté. Nous chantons pour notre liberté. Nous crions. Nous chantons « Liberté, liberté, liberté, nous voulons notre propre liberté » ».

« Ils tiennent encore très fortement. Nous sommes presque cinquante. Nous chantons et dansons. Nous nous tenons chaud car il fait un peu froid … Nous prévoyons de rester ici jusqu’à 21 heures. Nous ne mangeons pas. Nous ne faisons rien. Nous ne voulons pas de leur nourriture. Nous ne voulons pas de leurs activités. Nous voulons simplement notre liberté. »

« Il y a trois officiers qui arrivent pour choper une des femmes dans la cour. Ils veulent l’emmener à l’aéroport. Des femmes l’entourent afin qu’ils ne puissent pas la bouger. Ils veulent toujours la prendre, mais beaucoup d’entre nous l’entourent. Un des officiers nous intimide et appelle à davantage de renforts ».

« Nous chantions dehors, en criant dans la cour pour la liberté et une femme s’est effondrée juste à ce moment. Nous avons appelé les officiers et les infirmières sont venus et l’ont mise sur un fauteuil roulant alors qu’elle était encore inconsciente. Ils l’ont manipulé, ils l’ont emmenée sur le fauteuil roulant alors qu’elle était encore inconsciente. Ils devraient avoir une civière. Elle respirait. Elle a été emmenée mais nous sommes toujours dans la cour. Nous avons manqué l’appel. Il y a environ 50 femmes qui sont toujours ici. »

« Nous sommes restées dehors jusqu’à quasiment 2h du matin. Ils étaient occupés à nous compter à l’extérieur. Ils nous ont prié de rentrer mais nous ne l’avons pas fait. Ils ont voulu nous compter à l’intérieur mais ils ont dû nous compter à l’extérieur. Nous nous mélangions de sorte qu’ils continuent à perdre leur décompte. Ils voulaient que nous restions immobiles. Ils doivent arrêter de nous compter, nous sommes des êtres humains. Vous n’êtes pas censés nous compter. Nous n’avons pas mangé. La plupart d’entre nous n’y sommes pas allées. A midi nous sommes retournées dehors. Nous serons là. »

« Une des femmes s’est évanouie à 10 heures et ils l’ont emmenée à l’infirmerie. Elle est de retour dans sa chambre maintenant. L’infirmière est venue pour vérifier s’occuper d’elle ce matin. Elle ne peut pas se rappeler ce qui est arrivé hier. Elle ne peut pas parler, elle est confuse. La femme est malade, elle est fatiguée. Elle est là, elle ne peut même pas marcher. Nous devons la soutenir. Pourquoi c’est comme ça ?

NdT:

[1] Jeudi 9 avril 2015, plusieurs retenues empêchent physiquement l’expulsion d’une femme vers le Kenya (elle s’appelle Lucy N). Dans l’après-midi du 17 avril, 30 molosses de l’entreprise SERCO (gestionnaire du centre) armés de matraques et en tenue anti-émeute débarquent dans sa « chambre » pour l’expulser de nouveau. Il y a trois gardiens pour chaque femme. Anna, Lillija et quatre autres femmes (reconnues d’avoir résisté avec succès à l’expulsion) se font menotter et emmenées dans l’aile d’isolement « Kingfisher », où elles y resteront séquestrées une semaine. Lors de cette nouvelle tentative d’expulsion, Anna et Lillija se font sévèrement tabasser par un des matons de SERCO, Jo Singh. Celui-ci avait déjà été reconnu responsable par le passé de plusieurs tabassages selon les femmes du centre. Anna a du être hospitalisée le lendemain à Bedford pour des coups reçus à une jambe.
En fin de compte, Lucy N. n’a pas été expulsée vers le Nigéria. Mais Anna et Lillija, toutes deux russes originaires de Lituanie (vivant en Angleterre depuis de nombreuses années et condamnées pour plusieurs vols à l’étalage), ont payé lourdement leurs actes d’insoumission et de dignité face aux chiens de Serco. L’entreprise et le ministère de l’intérieur ont décidé de les renvoyer en prison.

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[2] Samedi 6 juin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté de manière déterminée en solidarité avec les migrantes du centre de rétention pour femmes de ‘Yarl’s Wood’ dans le Bedfordshire, géré par l’entreprise SERCO.

Durant la manif, les discours des politiciens et célébrités ont été clairement ignorés et une grande partie de la foule a décidé d’aller démolir la clôture du périmètre extérieur. Après l’avoir fait tomber, elle s’est attaquée à la clôture intérieure, qui était davantage solide et qui n’a pas été abattue. Des dialogues ont pu être établis avec les prisonnières sans-papiers. Des cris ont pu être entendus depuis le centre, tout comme le vacarme des coups sur les fenêtres. Il y avait trop peu de flics pour empêcher ses échanges de solidarité.

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[Valence, Espagne] De la tentative d’évasion à l’émeute au CIE – 8 septembre 2015

NINIDans la nuit de dimanche 7 au lundi 8 septembre, une tentative d’évasion a tourné à la révolte collective contre les flics et le personnel du Centre d’Internement pour Etrangers (CIE) de Valence. Tout serait parti d’une tentative d’évasion de cinq migrants qui se sont rués sur deux agents de sécurité.

Vers 23h30 dimanche, plusieurs sans-papiers détenus ont tenté de s’évader de l’enfer carcéral et des conditions merdiques qu’ils subissent (en l’occurrence le manque de toilettes dans les cellules*). Un migrant a réussi à arracher un trousseau de clés des mains d’un des flics – qui au passage s’est mangé des coups dans la gueule – et d’accéder au toit de la prison. De là, un groupe de migrants a attaqué les flics à l’aide de pierres et de branches d’arbres longues d’un mètre environ. Les flics suréquipés ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc. Ils ont appelé de nombreux renforts anti-émeute (dont l’Unité d’Intervention de la Police, UIP) dès que la situation était hors de contrôle.

A l’intérieur du centre, des sans-papiers ont foutu le feu à leurs matelas, utilisé des extincteurs en direction des flics et provoqué de nombreux dégâts matériels. Les pompiers sont rapidement intervenus et les migrants ont réintégré le centre aux alentours d’une heure du matin. Cette révolte a laissé cinq flics blessés d’après la presse espagnole. 54 sans-papiers auraient participé à l’émeute.

En septembre 2014, plusieurs sans-papiers s’étaient évadés lors d’une révolte similaire dans ce même centre.

Solidarité dans la révolte, avec ou sans-papiers !

NdT :
*D’après l’organisation citoyenne « CIEs NO » (partis de gauche en campagne pour demander au pouvoir de fermer les centres de rétention), qui a émis des critiques sur les conditions de rétention des migrants. Une de ses porte-paroles, Ana Fornés, récupère la révolte des migrants en évoquant les conditions « insalubres » de ce centre. Selon elle et ses acolytes, cette révolte s’adresserait au pouvoir pour « attirer l’attention sur leur situation et les conditions dans le CIE, qui sont très difficiles ». Le problème ne serait donc pas l’enfermement et le contrôle en général ni même les expulsions, les frontières, etc… mais seulement un souci d’infrastructures vêtustes qui « bafoueraient les droits humains » et favoriseraient d’éventuelles émeutes. Pour elle, comme pour le maire de Valence et la Croix-Rouge, il s’agit de faire campagne pour la fermeture de ce CIE, dans lequel 75 migrants, la plupart originaires du maghreb, sont séquestrés avant d’être expulsés.

Valencia

[Autriche] Dégageons les contrôleurs !

wienlinienTandis que les prix des transports publics augmentent continuellement depuis des années et que les amendes pour « fraude » atteignent des sommes incommensurables (100 euros actuellement, une augmentation à 150 euros en discussion), se pose pour nous la question des transports gratuits, où tout cela va nous amener et comment nous pouvons nous opposer à ces changements.

Nous estimons connu le fait que nous n’acceptons pas les « conditions générales de transports » des lignes viennoises. Personne ne devrait avoir à payer pour quoi que ce soit, et certainement pas pour des besoins de base tels que les déplacements quotidiens. Toutefois, nous ne faisons également aucune revendication pour quoi que ce soit, par exemple celle selon laquelle les transports publics devraient être gratuits pour tout le monde – nous mettons tout simplement en pratique cette réflexion nous-mêmes, car nous n’établissons aucun dialogue avec ceux qui veulent nous opprimer et nous ne mendions pas l’autorisation. Nous préférons lutter et agir pour nous-mêmes.

Le problème : l’isolement

A quasiment chaque contrôle que j’ai subi au cours des dernières années, aucune des personnes présentes ne s’est interférée et n’a passé ses nerfs sur les contrôleurs. Il semble que c’est plutôt rare qu’un sale tour soit joué à ses trous du cul et que quelques-uns ou certains puissent se tirer d’affaire. Toutefois, l’expérience montre que la plupart des contrôleurs réagissent de manière très stressée lorsqu’on les attaque verbalement et/ou physiquement…
Il paraît aussi qu’il y a déjà eu des situations dans lesquelles des rames entières de métro s’étaient révoltées contre le contrôle et que les contrôleurs avaient été contraints de quitter le train par l’arrière. A mon avis, ces gens devraient de toute façon recevoir une raclée aussi souvent que possible.

Faites seulement attention sur le fait que la plupart des trains et quais de gare sont désormais sous surveillance-vidéo – un bonnet tiré sur le visage ou une écharpe en hiver suffisent souvent pour se rendre méconnaissable devant les caméras. Intervenons contre les contrôles des flics, des vigiles de sécurité et des contrôleurs de tickets ! Ne laissons pas nos potes tout seul-es !

Une conséquence possible : la prison

Lorsqu’il n’est pas possible de partir ou d’échapper à un contrôle, ça signifie qu’en général une amende de 100 euros doit être payée – dans les trois jours qui suivent. Ca devrait aussi être compréhensible le fait que beaucoup d’entre nous n’aient pas sous la main cette grosse somme en si peu de temps. Si elle ne peut pas être payée, les bureaux au service de recouvrement des lignes de Vienne et huissiers se mettent à tes trousses, ce qui premièrement te cause des frais supplémentaires et deuxièmement est extrêmement ennuyeux. Souvent, l’huissier vient directement chez toi et tente de saisir des « objets de valeur ». La dernière conséquence de ce fiasco total est néanmoins la « peine de privation de liberté de substitution en cas de non-recouvrement de l’amende ». Bref : pas de blé ? La taule !

Je m’interroge sur ce qu’est un monde dans lequel les gens sont emprisonnés parce qu’ils ont utilisé des transports publics de toute façon disponibles sans payer ? Est-ce un environnement vivable ? Sûrement pas ! Je n’aimerais pas vivre dans une société qui produit une telle misère et où la majorité regarde sans rien dire ou tout le monde fait la fête en continue.

Qu’est-ce que ce serait si… nous arrêterions d’endurer tout ça plus longtemps et que nous ferions la misère à ces trous du cul à chaque contrôle ? Veillons ensemble avec d’autres personnes à ce que personne ne soit contrôlé, que personne reçoive d’amende et que ceux qui demandent tickets et pass’ aient une mauvaise surprise.

Sabotage des machines à tickets !
Des claques dans la tronche des contrôleurs !

Traduit de l’allemand du journal anarchiste de Vienne ‘Unruhenherd’ (septembre 2015)

[Canada] Attaques contre la police à Ottawa et à Montréal

Un homme fracasse des vitres du quartier général de la police d’Ottawa

Un homme âgé de 50 ans a été arrêté, vendredi soir, après qu’il eut brisé des vitres du quartier général de la police d’Ottawa.

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La police affirme qu’un individu a utilisé une barrière mobile pour fracasser deux fenêtres de la façade de l’édifice, qui est situé au 474, rue Elgin.

Le quinquagénaire a été mis en état d’arrestation sur place. Il pourrait faire face à des accusations de méfaits et de dommages aux biens.

Il devrait comparaître devant un juge samedi, à la suite de quoi il pourrait être accusé formellement.

Une enquête a été ouverte. Les motifs de cet acte demeurent pour le moment inconnus.

Le quartier général de la police d’Ottawa sera fermé au public jusqu’à 7 h, demain.

Leur presse – radio canada, 28/08/201 à 20h45

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Châteauguay, Montréal: un véhicule de police incendié devant le commissariat

Un criminel a mis le feu à une voiture de police

L’auto-patrouille a été brûlée devant le commissariat

autopatrouillemontrealUn criminel est allé jusqu’à mettre le feu dans une auto-patrouille juste devant le poste de police de Châteauguay la semaine dernière, ce qui inquiète des agents de plus en plus victimes de vandalisme.

« On est très concernés. Ce n’est pas le premier évènement qui arrive, mais on constate que c’est de plus en plus fréquent », lâche le président de la Fraternité des policiers de Châteauguay, François Lemay.

C’est toutefois l’acte de vandalisme le plus « extrême » qui s’est produit le lundi 13 juillet dernier. Quelqu’un a mis le feu à une voiture de patrouille sur le boulevard Maple, juste devant le commissariat. Le véhicule a été totalement détruit. Il s’agit d’un acte criminel selon l’enquête. Les policiers ont retrouvé un bidon d’essence sur place.

Plus violent

D’après le syndicaliste, cela fait des années que les agents subissent de telles agressions : « Il y a deux ans, quelqu’un est venu défoncer la porte de garage (du poste de police). On a eu des gens qui sont venus sauter sur les chars privés des policiers », se souvient-il.

La mairesse Nathalie Simon remarque aussi que ce phénomène s’aggrave : « On se rend compte qu’il y a des incidents plus violents (contre les policiers), et pas juste chez nous. Dans les manifestations, les gens sont plus démonstratifs », note-t-elle.

Mme Simon s’en inquiète. « Plus que l’auto, c’est le symbole qui est attaqué. »

Nouveau stationnement

François Lemay refuse cependant d’y voir des relations plus tendues avec les citoyens, notamment depuis novembre, date où les policiers ont commencé à porter des tenues de shérif pour protester contre la réforme des retraites. Pour lui, ces attaques ont plutôt pour origine un problème social.

« On voit plus d’incidents isolés avec des gens qui ont des problèmes psychologiques. C’est la société d’aujourd’hui qui veut ça. Il y a de la misère sociale », estime-t-il.

Il a hâte que le stationnement du commissariat soit réaménagé en novembre, car il est trop petit pour accueillir les auto-patrouilles et les voitures privées des policiers. Le projet doit renforcer la sécurité des lieux. M. Lemay espère aussi davantage d’espaces pour éviter de laisser les voitures de police dans la rue ou dans un stationnement voisin.

Leur presse – journal de montreal, 22/07/2015 à 06h24

[Publication] Sortie du 4ème numéro de ‘Séditions’ – Septembre 2015

A l’occasion de la sortie du 4ème numéro, le journal ‘Séditions’ change de format : il passe du dépliant 4 pages à une feuille recto-verso au format A3. Il est disponible à la librairie ‘L’Autodidacte’, à la ‘SPAM’ place Marulaz et au bar ‘Ze Muzic All’.

Par ailleurs, il sera également possible de choper les quatre numéros tous les derniers dimanches de chaque mois place Marulaz (ou quai Vauban en cas de pluie) lors des tables de presse de 12h30 à 15h00.

Si vous souhaitez le recevoir chez vous, contactez-nous par mail à l’adresse : seditions[at]riseup.net.

Un court aperçu des thèmes abordés :

JCDecaux : une pourriture sur tous les fronts / Besançon en voie de devenir une ‘Smart City’
– L’EPIDE, la maison de correction du XXIème siècle
– Rubrique « A l’Assaut du vieux monde » (brèves d’agitation)

Seditions4[Reçu par mail, 2 septembre 2015]

[Paris] Et un, et deux, et trois … [Mise-à-jour]

Dans la nuit de dimanche 30 à lundi 31, les vitres du centre Emmaüs-Solidarité (47 rue Raymond-Losserand Paris 14ème) ont été recouvert de l’inscription « Emmaus collabo« . Collabo des flics, car lors de l’occupation du centre le mercredi 11 aoüt des salariés d’Emmaüs ont appelé la police, ce qui a conduit à l’arrestation de quatres personnes qui passeront en procès pour séquestration début octobre.

A deux pas de là, une agence LCL a eu ses vitres et son distributeur copieusement défoncés, et sur le mur d’à côté le lendemain les passants pouvaient lire « Le capitalisme tue. A bas toutes les frontières ».

Les vitres du local du Parti Socialiste (2 rue Ernest Lefévre Paris 20ème) ont fini par terre, et sur le mur d’à côté est apparu l’inscription « A bas toutes les frontières ».

C’est toujours l’heure de se révolter.

A bas l’Etat, le capitalisme et les gestionnaires humanitaires.

Liberté pour tous et toutes.

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Publié sur nantes indymedia, 2 septembre 2015

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Paris : le local de la section PS du XXe vandalisé

Les dégradations ont sans doute été commises dans la nuit de dimanche à lundi. Les responsables de la section PS du XXe arrondissement ont en tout cas découvert ce lundi matin que le local du parti, situé rue Ernest-Lefèvre, avait une nouvelle fois été vandalisé.

Le ou les auteurs des dégradations ont peint des slogans anarchistes (vite effacés) sur la façade. Ils ont aussi brisé des vitres en s’acharnant particulièrement sur les endroits où les affiches de campagne de Claude Bartolone, candidat du PS aux prochaines régionales, étaient collées. « S’attaquer aux partis politiques, c’est s’attaquer à la démocratie », a déploré Frédérique Calandra, maire (PS) du XXe. En 2013, le même local avait déjà été vandalisé à plusieurs reprises.

Leur presse – leparisien.fr, 31/08/2015 à 21h32

Eiffage bâtit les prisons du XXIe siècle

Eiffage_logoAvec 69.000 salariés et un chiffre d’affaire de 14 milliards d’euros, le groupe Eiffage est un géant du BTP (le troisième en France, derrière Vinci et Bouygues) et comme tous les gros patrons du béton, ils trouvent en l’État un client privilégié. Bureaux (comme l’ensemble « Garance », dans le XXème, pour le Ministère de l’Intérieur), écoles, hôpitaux, ponts, autoroutes (dont Eiffage est aussi gérant), vidéosurveillance, fibre optique (8 contrats avec des communautés locales, pour 5200 km de fibre optique pour communications haut débit), lignes ferroviaires (ils participent au projet de ligne TGV Lyon-Turin)… et ils se sont bien entendu jetés sur les juteux marché du Grand Paris : pour commencer ils ont obtenu les travaux du prolongement de la ligne 14 du métro, de Saint-Lazare à la Porte de Clichy.

Eiffage construit aussi pas mal de taules, dont ensuite ils assurent l’exploitation et la maintenance dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé (touchant de gras loyers du Ministère de la Justice). Selon leur publicité il ne s’agit de rien de moins que « la prison du XXIe siècle […] ces prisons de nouvelle génération concilient sécurité maximale et qualité des conditions d’hébergement ».

Ils ont construit les taules de Maubeuge (finie en 1990), puis le lot comprenant celles de Roanne, Lyon-Corbas, Béziers et Nancy-Maxéville vers la fin des années 2000. Eiffage Construction Provence a construit entre 2005 et 2008 le quartier de semi-liberté et le centre pour peines aménagées de la Maison d’Arrêt d’Aix-Luynes. À Rodez, une MA de 100 places a été livrée en 2013, tandis qu’à Perpignan leurs pots-de-vin pour obtenir le marché pour la rénovation des miradors étaient trop visibles et Eiffage a dû payer une grosse amende. Les travaux de réhabilitation de Fleury-Mérogis sont en cours, tout comme le chantier de la prison de Marche-en-Famenne, en Belgique.

On doit aussi remercier Eiffage Construction pour les gendarmeries de Châteauroux (36) et de Mézidon (14), ainsi que deux autres gendarmeries dans le Calvados. Ce sont également eux qui ont construit le siège national de la gendarmerie (DGGN) à Issy-les-Moulineaux. Mais pour ne pas faire de préférences, ils ont construit aussi le commissariat de Hyères et celui de Draguignan et restructuré le Palais de justice de Strasbourg.

Une des entreprises du groupe Eiffage est Clemessy, spécialisée en ingénierie industrielle. Elle compte un département Nucléaire, qui est partie prenante de la filière électronucléaire française depuis ses début, c’est-à-dire la construction de la centrale de Fessenheim, en 1970. Moyennant un demi milliard d’euros, Clemessy devra fournir à EDF les groupes électrogènes d’urgence pour l’ensemble des réacteurs français (une mesure de sécurité décidée suite à l’accident de Fukushima – comme quoi on fait rentrer même les désastres dans la machine capitaliste). L’entreprise sœur de Clemessy, Eiffage Construction Métallique, participe elle aussi à l’industrie nucléaire, par exemple avec les travaux de l’EPR de Flamaville, des fournitures pour les centrales de Gravelines, Chooz et Cattenom, ou en vendant le « savoir-faire français » en Finlande ou en Chine aux côtés d’Areva.

Cela va sans dire qu’à force de construire des cages (ou autres merdes) Eiffage devient la cible d’une certaine rage – et comme une boîte de BTP ça a des véhicules un peu partout, parfois il suffit d’ouvrir ses yeux et la rage s’enflamme…

***

Voici une petite liste des actes de rage qui ont visé Eiffage ces dernières années et dont on a pu avoir connaissance. Elle est peut-être incomplète, certaines choses nous ayant échappé, mais surtout nous espérons qu’elle se rallonge de plus en plus par le futur. Sauf indication contraire, ces différentes attaques ont toutes été clairement revendiquées comme visant l’implication d’Eiffage dans la construction de prisons.

• Début décembre 2012, Roanne (42) : une camionnette Eiffage est partie en fumée. Quelques jours après, des litres d’huile pour moteur ont été déversées en travers de la seule route qui mène au centre de détention.
• Octobre 2012, Paris et Montreuil : un camion Eiffage a ses pneus crevés, une voiture les pneus crevés et une vitre cassée (d’autres actions similaires sont menées ces jours-là, en solidarité avec la ZAD de Notre-Dames-des-Landes et contre ce monde).
• 15 avril 2013, Pontcharra-sur-Turdine (69) : quatre engins de chantier Eiffage sont incendiés, 500.000 euros de dégâts ; action non revendiquée.
• 12 mai 2013, Rennes : incendie d’un engin Eiffage. Action revendiquée contre la ligne LGV Paris-Rennes.
• 3 octobre 2013, Pantin (93) : incendie d’une camionnette Eiffage (et d’une voiture Vinci).
• 6 octobre 2013, Paris : incendie d’une camionnette Eiffage.
• 26 octobre 2013, Paris : un utilitaire d’Eiffage Energie brûle.
• 26 octobre 2013, Besançon : les vitres d’un bureau d’Eiffage Immobilier se font éclater à coups de pierres, tout comme un panneau JCDecaux ; le même soir, un engin du chantier du tram a son réservoir saboté. Actions revendiquées contre la gentrification.
• 4 mars 2014, Exincourt (25) : un incendie ravage un bâtiment de 800 m² appartenant à Eiffage et détruit des engins de chantier ; action non revendiquée.
• 14 septembre 2014, Paris : incendie d’une voiture Eiffage.
• 1er mars 2015, Montreuil (93) : incendie d’une camionnette Eiffage.
• 25 mai 2015, Besançon : destruction du réservoir d’une pelleteuse Eiffage, qui construit des logements de luxe et un centre commercial en centre-ville.
• 14 juin 2015, Paris : un utilitaire Eiffage part en fumée.

Publié dans ‘Lucioles’ n°23 (août 2015)

Le texte en anglais ici

[Bristol, Angleterre] Un responsable de l’embourgeoisement perd ses vitres – 31 août 2015

vitre-cassee1Dans la nuit du 31 août 2015, l’agence du promoteur immobilier ‘CJA’ située à Southville a reçu des parpaings et toutes ses vitres sont tombées. Le symbole international du squat a été tagué à la bombe sur leur mur. L’attaque a été revendiquée sur le site Act for freedom now. En voici quelques extraits:

« […] Dans une lettre adressée aux propriétaires de Bristol en mars de cette année, ils ont encouragés les proprios à augmenter leurs loyers et profiter cyniquement de la crise du logement. Parce que pour les propriétaires et les promoteurs immobiliers, la crise est une opportunité pour faire du fric. Ils ont par la suite ignoré avec arrogance une campagne d’un syndicat de la communauté locale qui leur demandait des comptes. Nous avons donc trouvé un autre moyen pour les aider à regarder les coûts de leurs actions. Des muilliers d’entre nous sont piégés dans des apparts de location surpeuplés, hors de prix, trop souvent sous-entretenus et en décomposition. Nous luttons en permanence pour payer le loyer sous la menace toujours présente d’être expulsés et foutu à la rue.

L’embourgeoisement et la colonisation de nos secteurs provoquent des loyers toujours plus élevés et nous obligent à partir toujours plus loin. C’est le nettoyage social et ce sont des affaires très rentables. […] Pendant ce temps, il y a une augmentation énorme du nombre de sans-abris et les auberges de jeunesse sont pleines à craquer. Nous ne devons pas l’accepter. Battons-nous pour un monde sans propriétaires, dans lequel les logements des gens ne profitent pas aux riches. »