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[Bruxelles] Solidarité avec l’attaque contre la maquette de la maxi-prison dans la Régie des Bâtiments !

ftp.pngMi-mai de cette année, une vingtaine de personnes font irruption dans les bureaux de la Régie des Bâtiments (l’agence fédérale entre autre responsable de la construction des nouvelles prisons) à Saint-Gilles et y détruisent la maquette en exposition de la future maxi-prison à Haren. Les rebelles se sont éclipsés aussi vite qu’ils étaient apparus et personne n’a été arrêté. Maintenant, six mois plus tard, l’État cherche à faire payer quatre personnes pour cette action. Les accusations précises sont « bande organisée » et « destruction et dégradations de biens immobiliers ». La Régie des Bâtiments exige aussi 50 000 euros d’indemnités. Le procès aura lieu ce 10 décembre 2015. Personne ne se trouve actuellement en détention préventive.

C’étaient des semaines agitées dans la lutte contre la maxi-prison. Pendant que des rebelles enterraient symboliquement la future prison chez la Régie des Bâtiments, à moins d’un kilomètre de là-bas, se déroulait un énième spectacle démocratique avec une commission de concertation qui devait donner son avis afin que la Régie puisse obtenir les permis de construction pour la maxi-prison. La séance de cette commission était totalement militarisée : il fallait une permission spéciale pour y assister (normalement ce genre de spectacle est « public »), les flics présents en nombre fouillaient tous ceux qui avaient une telle permission et une partie de la salle où se trouvaient des responsables de la commission n’était littéralement pas éclairée, ils étaient dans l’ombre au nom de leur sécurité.

Cependant, quelques jours auparavant, d’autres responsables de la maxi-prison étaient bel et bien mis en lumière. Rudi Vervoort (le ministre-président de la Région bruxelloise) s’est réveillé avec des slogans contre la maxi-prison sur la façade de son domicile et un tas de fumier et de goudron sur le pas de sa porte. D’autres collaborateurs auront droit d’une façon similaire à la publicité qu’ils méritent, comme la responsable du projet de la maxi-prison au sein de la Régie, d’ailleurs ancienne directrice de la prison de Forest. Elle donnera sa démission le lendemain, craignant pour sa « sécurité ». La nuit d’avant, sur le chantier d’une maxi-prison en construction au pays de Galles de l’autre côté de la Manche, plusieurs pelleteuses sont incendiées. Le slogan « Feu aux prisons » est laissé sur place.

Entre temps, la lutte allait de bon train et aussi la répression se faisait à nouveau entendre. Le matin du 10 juin, des perquisitions ont lieu dans quatre domiciles et dans « Le Passage » à Anderlecht, un local de lutte contre la maxi-prison. Les compagnonnes et compagnons arrêtées seront relâchées dans l’après-midi. Un jour plus tard, à Bruxelles,un incendie volontaire ravage une partie d’un centre d’entreprises en construction (« Greenbizz », supposé accueillir des entreprises impliquées dans la technologie « verte »). Le chantier y était effectué par l’entreprise de construction BAM, bien connue pour sa participation à la construction de nouvelles prisons. Et quelques jours après les perquisitions, un rassemblement en solidarité avec la lutte se tient à Anderlecht. Dans les semaines qui suivent, des attaques ont eu lieu en France et au Chili, revendiquées en solidarité avec la lutte contre la maxi-prison à Bruxelles.

La destruction de la maquette était un bel acte. Un acte parmi les nombreux beaux actes dans cette lutte, qui peuvent nous donner une idée de quelles formes peut prendre le refus d’un énième projet dégueulasse de l’État. Un vrai refus qui n’est pas négociable, qui ne se laisse pas mettre de côté facilement en échange de quelques promesses (plus de verdure, une prison plus petite, un peu plus à gauche ou un peu plus à droite, plus de compensations financières pour les riverains…). Non, un refus total. Pas de maxi-prison, ni ici ni ailleurs. Pas maintenant, jamais. Un refus qui rejette résolument tout dialogue avec ceux qui sont au pouvoir. Un refus qui se diffuse en mots et devient concret dans des actes de sabotage et d’attaque contre ce projet et le système qui en a besoin.

Les seules limites de la rébellion, du blocage, du sabotage et de l’attaque sont celles que nous posons nous-mêmes.

La Cavale, 8/12/2015

[Paris] Autolib’ en fumée, dans tes dents Bolloré

incendieMalgré les sirènes alarmistes, l’état d’urgence ne nous a pas empêché ces derniers jours de porter notre modeste contribution à l’offensive anti-capitaliste, plus spécifiquement à une des prétendues solutions à la crise écologique, la filiale Blue Solutions du groupe Bolloré, qui fait la joie des investisseurs verdissant leur image tout en conquérant de nouveaux marchés.

Depuis quelques années, le groupe Bolloré porte-étendard de l’excellence française dans le domaine des innovations écologiques, signe de juteux contrats avec les municipalités et la RATP pour installer au fur et à mesure des stations d’Autolib’, alimentées par l’énergie mortifère qu’est le nucléaire, et prochainement des scooters, des bus et des tramways du même acabit.

Pour ceux qui ne savent pas qui est Bolloré, rappelons que c’est un des seigneurs français dans la finance, l’industrie, les réseaux de transports et la communication à l’échelle mondiale. Il s’est bati un empire grâce à de nombreuses filiales qui exploitent les ressources dans les ex-colonies françaises entre autres. Pour ne donner que quelques exemples récents des exactions de l’empire Bolloré on peut mentionner la spoliation de terre de peuples autochtones au Cambodge pour y cultiver des arbres à caoutchoucs; ou le projet de plantations de palmiers à huîle au Sierra Leone sur les terres de communautés locales opposés à la destruction de leurs cultures et des forêts. Aussi, combien de vies coûtera la construction de la boucle ferroviaire de 2700 kilomètres de la Bolloré Africa Logistics pour relier la Côte d’Ivoire au Togo ?

C’est aussi parceque le projet d’Autolib’ s’inscrit dans le projet de smart city qu’est le Grand Paris, dans la restructuration et la revalorisation de quartiers entiers au détriment des pauvres qui y vivent pour les remplacer par une population plus friquée et plus docile, que nous avons décidés d’agir en conséquence.

Allumer une simple boîte d’allumes feux placée sous une des roues du véhicule suffit pour transformer une autolib’ en une carcasse, comme tout passant pouvait voir les jours précédents, avenue de Stalingrad à Montreuil, avenue Pasteur à Bagnolet et rue Mathis dans le 18ème arrondissement. Une méthode parmi tant d’autres pour les rendre inutilisables…

Tant qu’oxygène et détermination il y aura, le feu prendra,  il n’y a pas de raisons pour que ça ne continue pas !

Tes voisins en tongs dans la nuit étoilée

[Publié sur indymedia nantes, 19 décembre 2015]

[Genève, Suisse] Emeute contre ce monde de riches – 19 décembre 2015

Une manifestation sauvage dégénère et cause des dégâts considérables

Capture18Le but de la manifestation était d’occuper la rue de manière forte. Les casseurs ont pris le dessus, les dégâts sont considérables. Le monde culturel genevois condamne.

En lettres capitales sur fond noir et, au bas de l’affiche, le lieu du rendez-vous: une «Sauvage», ce samedi, à 22 h, dans le parc des Cropettes. Concert? Rassemblement? Manifestation? Les trois à la fois, assortis d’un mot d’ordre non-signé: «Nous prenons la rue car elle se passe volontiers des subventions qui servent maintenant à faire chanter les lieux de culture alternative.»

Les participants sont nombreux à venir au rendez-vous. Les premiers ont amené de la musique, les suivants arrivent en bande organisée avec du matériel pour repeindre la ville. Ils ont le visage masqué, leur propre service d’ordre et la présence des photographes n’est pas tolérée dans leur périmètre. Les tracts distribués sur l’herbe récapitulent les «conseils utiles à connaître en cas d’arrestation».

«On est vénère»

Malgré la sono embarquée, l’ambiance n’a rien de particulièrement festif. On pose la question: «Vous êtes qui?» Réponse: «Des gens en colère!» Elle se lit sur la banderole: «Culture de lutte, Maudet culbute». Elle se voit dans la démarche, déterminée et frondeuse. A 22 h 30, les manifestants se mettent en mouvement. Ils sont près de 500 à descendre vers la gare en empruntant le passage des Alpes. Les tagueurs ont sorti bombes et pochoirs. Ils se chauffent sur les murs, de chaque côté de la chaussée, avant de s’attaquer aux principales enseignes de Cornavin. En quelques minutes, la façade est relookée à hauteur d’homme et le mobilier urbain, aux abords des arrêts du tram, marqué au spray noir.

Les slogans ne cherchent pas la rime. «On est vénère» et cela se lit à chaque coin de rue. Une odeur de peinture fraîche permet de suivre à l’arrière la manif qui avance sans se retourner. Les déprédations montent d’un cran à l’approche de Bel-Air. On cible les banques, les bijouteries, les galeries; les vitres blindées sont négociées au marteau. La Corraterie en prend pour son grade, les alarmes effraction se déclenchent en plusieurs endroits.

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Nulle présence policière jusque-là. Tout au plus un fourgon de gendarmerie à l’entrée des Rues basses, deux autres au bas de la Treille. Les accès à la vieille ville sont barrés. Pas le parvis du Musée Rath, encore moins celui du Grand Théâtre. En moins de deux minutes, la façade de l’opéra change de couleur. Noir, rouge et vert. Des projections de peinture en grande quantité. Le résultat est spectaculaire. Souillures XXL. Il faudra monter un échafaudage pour nettoyer ou déployer la nacelle à dix mètres du sol.

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le tag en allemand signifie: « l’argent de la culture est le prix du silence »

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Les meneurs cherchent la confrontation

On approche de minuit. Les manifestants ont investi Plainpalais, remontent l’avenue du Mail jusqu’à la rue de l’École de médecine. Du monde partout. Et une détermination qui ne fléchit pas au moment de redescendre le boulevard Carl-Vogt en direction de l’Hôtel de police. La vitrine d’un magasin spécialisé dans la vente de matériel de sécurité ne résiste pas aux coups. Les présentoirs sont dépouillés de leurs accessoires, des mains se servent dans la coutellerie et un mannequin est démembré sur le trottoir.

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Le père noel est une ordure...

Le père noel est une ordure…

En tête, les meneurs cherchent la confrontation. Ils la trouvent: les forces de l’ordre font barrage devant la maison de quartier de la Jonction. Ils ont sorti leur canon à eau antiémeute, ils font écran sur toute la largeur de la chaussée. Les ultras vont au contact, jettent des projectiles, certains inflammables, avant de battre en retraite en se repliant sur l’avenue Sainte-Clotilde.

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La manif commence à s’essouffler. Elle signe ses derniers tags colériques sur les murs de la rue des Bains, brise une ultime enseigne, avant de se disloquer sur la place des Volontaires. Pendant 90 minutes, elle a occupé la rue, exprimant son ras-le-bol et son opposition dans un geste radicalement anarchique. «C’est la réponse nocturne à l’arrogance des politiques», lâche une participante qui soutient la cause à défaut de défendre la manière.

«Cette manière-là est la porte ouverte aux amalgames et aux réactions extrémistes», regrette par avance cet étudiant qui était venu avec son vélo, sans sac à dos rempli d’engins pyrotechniques. Le coût de cette «Sauvage» promet d’être très élevé. Bien supérieur à la dernière manifestation spontanée partie de L’Usine. Cette fois, le haut-lieu de la culture alternative n’est en rien l’instigateur de ce rassemblement. Il ne manquera pas de le faire savoir. Les communiqués vont tomber, de tous les côtés. Dimanche difficile en perspective.

Le commerce d'un politicard d'extrême-doite défoncé à la fin de la manif

Le commerce d’un politicard d’extrême-doite défoncé à la fin de la manif

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La Culture genevoise condamne les dégâts de la nuit

«La Culture Lutte condamne sans ambiguïté les déprédations commises dans la nuit du 19 décembre», commence le communiqué des artistes et acteurs culturels de Genève. Le Mouvement genevois a rapidement souhaité réagir à la manifestation de cette nuit. Et s’en distancier : il affirme ne pas savoir qui en sont les organisateurs et «réprouve avec la plus grande énergie les méthodes destructives employées, qui ne servent en rien la cause qu’ils prétendent défendre».

Le mouvement La Culture Lutte a été créé il y a plusieurs semaines pour regrouper la majorité des acteurs culturels genevois. Il affirme œuvrer dans le dialogue et la concertation et rappelle que leurs actions se sont toujours déroulées «dans un esprit constructif et créatif».

Tribune de genève, 20/12/2015 à 17h42

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Pierre Maudet se dit « furieux et scandalisé par ce saccage »

Chef de la sécurité du canton de Genève, Pierre Maudet a dit son indignation à La Tribune de Genève, dimanche matin. « Je suis furieux et scandalisé par ce saccage intolérable », a déclaré l’élu PLR. Et d’ajouter: « On a affaire à une bande de casseurs ‘professionnels’, à l’image de ce que Berne et Zurich ont récemment connu ».

Le conseiller d’Etat s’est rendu sur place tôt dimanche afin de constater les dégâts. « J’attends les explications de la police sur les circonstances de ce débordement inadmissible », a-t-il conclu.

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Genève craignait un acte terroriste. Le chaos est venu samedi soir d’une frange d’extrémistes suisses anarchistes et anticapitalistes animés par le désir de défier l’Etat. Leurs tags ont souillé une multitude de façades. Les banques n’ont pas seulement été visées. Les déprédations les plus spectaculaires concernent le Grand Théâtre, dont l’entrée a été maculée de peinture. Une vingtaine de vitrines ont été brisées, dont celle du commerce du député MCG Eric Stauffer, malmené sur place. Ces débordements vont coûter cher, et pas seulement en termes financiers. […]

Le bilan n’est pas définitif. Pour l’heure, deux policiers ont été légèrement blessés. Y aurait-il eu d’autres victimes, comme le suggère Eric Stauffer? Pas de confirmation officielle à ce stade de la part de la police. Celle-ci fera le compte ces prochains jours du nombre de plaintes déposées notamment pour déprédations. «Aux dernières estimations, une vingtaine de vitrines ont été cassées», indique en tout cas le porte-parole de la police, Jean-Philippe Brandt. «Les dégâts n’ont pas encore pu être chiffrés, mais ils se montent à plusieurs dizaines de milliers de francs.»

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[Lille, Anti-COP21] : Attaque contre EDF et une agence de la BNP Paribas – 16 décembre 2015

Edf & bnp attaquées ce 16 décembre

Cette nuit du 16 décembre 2015, nous avons gaillardement repeint les locaux lillois d’EDF. Nous y avons apposé le message suivant : « ni nucléaire, ni CO2 ! ». Les locaux de la BNP à la Madeleine ont aussi été attaqués. Leurs vitres ont été brisées et le message suivant a été tagué : « collabo du désastre écologique ».

EDF pour son exploitation et son exportation de centrales atomiques autant que pour sa place de n°2 des émétteurs français de CO2.

BNP pour son soutien financier à l’industrie carbonée.

Tout deux pour leur opération de verdissement en sponsorisant la COP-21.

Cette COP-21 n’est que le prolongement des vingt précédantes : 60% d’augmentation des émissions de CO2 ces vingt dernières années ne sont pas le résultat d’un manque de volonté ou d’une mauvaise gestion mais la marche nécéssaire d’un système basé sur le profit.

Nous nous exprimons artistiquement en cette fin de COP-21 désastreuse, et d’éléctions régionales, pour révéler les petites politicailleries qui se jouent à huis-clos. Et leur propagande qui n’est qu’oxymores.

Comme la moitié des élécteurs nous nous sommes abstenus. Nous nous abstenons car nous prenons la politique au sérieux. Qu’ils ne nous demandent pas de voter pour sauver la république, quand leur police gaze, matraque, éborgne, mutile ou tue un manifestant comme sur le barrage de Sivens ; quand des salariés d’Air France, qui ont pourtant accepté toute les baisses de salaire, sont criminalisés par l’ensemble de la classe politique pour une chemise arrachée. Finalement état d’urgence ou non, l’objectif est toujours de réduire au silence celles et ceux qui s’inquiètent pour leur survie.

Libertés publiques, justice sociale, environnement ne sont que des mots creux dans la bouche des politiciens ; les partis de gouvernement comme le Front national n’en ont rien à foutre.
Malgré leurs promesses de « changement », ils se rangent et se rangeront toujours derrière les intérêts de la destruction capitaliste du territoire, des travailleurs, et de notre santé.
Qu’ils ne s’étonnent plus de notre abstention car nous ne nous étonnons plus de leur duperies.

Comité Jackson Pollock

[Publié sur indymedia lille, 18/12/2015]

[Calais] Assaut massif de la frontière et affrontements avec ses gardiens [ + Quelques infos sur les collabos qui gèrent les camps de migrants] – 16 & 17 décembre 2015

Calais: 1000 migrants tentent d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche

Entre 800 et 1000 migrants ont tenté cet après-midi d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche près de Calais, paralysant le trafic autoroutier pendant plusieurs heures et nécessitant un vaste déploiement de forces de l’ordre, a-t-on appris de sources concordantes.

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« On a relevé la présence de 800 à 1000 migrants vers 15H00 aux abords du Tunnel sous la Manche », a rapporté la préfecture du Pas-de-Calais, un chiffre qualifié d' »inédit » en journée selon une source policière. « A l’approche du tunnel, de nombreux migrants ont tenté par tous les moyens de ralentir le trafic pour monter dans les camions, en bloquant les voies de circulation et en démontant des grilles métalliques », a relaté cette source.

Certains d’entre eux ont coupé au cutter des bâches et sont montés sur les toits de poids lourds. Selon ce dernier, plusieurs migrants ont réussi à s’introduire sur le site du tunnel, d’une superficie de 650 hectares. « Des forces de sécurité ont été déployées aux abords du tunnel sous la Manche, ont reçu des jets de projectiles et ont dû faire usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises pour repousser les migrants », a indiqué la préfecture.

Deux échangeurs d’accès au tunnel ont été fermés pendant une demi-heure « par mesure de sécurité », a précisé cette source.

La préfecture a affirmé que la situation était maîtrisée vers 16 heures. « Les forces mobiles sont déployées en jalonnement le long des axes d’accès au site du tunnel, et plusieurs groupes de migrants s’écartent du secteur. » Le trafic continuait à 17 heures d’être quasi paralysé comme dans la grande partie de l’après-midi, qui témoignait également du retour de groupes de 10 ou 20 migrants passant entre les véhicules en fin d’après-midi.

Le figaro via AFP, 17/12/2015 à 17h44

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Calais : intrusion de migrants sur la rocade portuaire ce mercredi, la circulation coupée une partie de la matinée

Des intrusions de migrants sur la rocade portuaire (N216) reliant l’A16 au port de Calais ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, ce mercredi matin. La circulation a été coupée dans les deux sens. Elle a rouvert en fin de matinée.

Selon le centre régional d’information et de coordination routière (CRICR), entre 300 et 400 migrants sont parvenus à pénétrer sur la rocade portuaire ce mercredi vers 10 h. Ils tentaient de stopper les camions venus de l’A16 et qui se dirigeaient vers le port de Calais, afin de se cacher à l’intérieur.

De nombreux CRS sont intervenus pour les refouler. Des projectiles ont été lancés sur les camions et les CRS, ces derniers répliquant par l’usage de bombes lacrymogènes.

Selon un CRS rencontré sur place, la situation était « grave » : « J’étais déjà venu en mission il y a un mois, mais cette fois, c’est pire encore : ils sont très, très nombreux, veulent arrêter les poids lourds, mais les poids lourds refusent de plus en plus de s’arrêter. »

Un CRS a été contusionné. Un autre, légèrement blessé à la main, a été transporté à l’hôpital par les pompiers de Marck.

Fermée dans les deux sens le temps de l’intervention des CRS, la rocade a pu rouvrir à la circulation peu après 11 h. La situation était toujours tendue ce mercredi soir.

lavoixdunord, 16/12/2015

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Camp pour migrants à Calais : une bonne opportunité pour les sociétés de sécurité

Le camp humanitaire pour 1 500 réfugiés de la « jungle » a accueilli ses premiers conteneurs ce mardi matin. La société calaisienne Biro Sécurité assure depuis mars la surveillance du centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon ». Pour cette mission, elle a recruté trente agents.

« Veiller à leur sécurité »

Depuis fin octobre, les effectifs se sont renforcés. Quatre agents de sécurité surveillent la « zone tampon », les 53 tentes où sont hébergés 500 migrants déplacés pour les besoins de la construction du nouveau camp. Deux femmes agents de sécurité ont aussi été affectées près des modulaires et des tentes où dorment les migrantes et leurs enfants. Des équipes surveillent également le chantier du futur camp humanitaire. « Nos agents sont là pour veiller à leur sécurité, pas pour les empêcher de passer en Angleterre, précise Axel Biro, gérant de la société créée en 1983 et qui compte actuellement une centaine de salariés. Nous n’avons aucun ennui. Avec les migrants, tout se passe très bien ». Parmi les agents, l’un d’entre eux est un ancien migrant, qui parle arabe et français. « Il peut ainsi communiquer plus facilement avec les migrants, et faire la traduction au besoin », souligne le responsable.

Depuis octobre, Axel Biro a recruté trente agents supplémentaires uniquement pour le camp Jules-Ferry, ses abords et la zone « tampon ». « C’est un marché très important pour la société, assure le Calaisien. Et qui crée de l’emploi ». Avec le nouveau camp pour 1 500 réfugiés, Biro compte recruter six nouveaux agents.

L’entreprise fournit aussi à La Vie Active le dispositif d’accès biométrique sécurisé au camp humanitaire de 1 500 migrants.

Le nouveau camp humanitaire de 1 500 places sera fermé. Pour y entrer, les migrants devront donner un code d’accès qui leur sera délivré grâce à la technologie biométrique en 3D. « Le dispositif reposera sur un système choisi par l’opérateur de l’État, la Vie Active, indique la préfecture du Pas-de-Calais. Il sera complété par un code d’accès. Il ne s’agit pas d’empreintes digitales. Il est considéré comme pratique et sécurisé. Il ne s’agit en aucun cas d’enregistrer ni de conserver les données des personnes. C’est juste un système de reconnaissance permettant l’accès à la structure ». La technologie utilisée est « l’analyse morphologique de la main. Le lecteur vérifie la taille et la forme de celle-ci ».

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Opérationnel à partir de mi-janvier

Ce dispositif ne nécessite pas de demande d’autorisation préalable auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Il suffit juste d’une déclaration en ligne lors de l’installation, prévue mi-janvier, à l’ouverture du camp humanitaire. Quant au coût du dispositif, l’association La Vie Active ne nous l’a pas transmis ce mardi.

Philippe Wannesson, militant associatif et auteur du blog Passeurs d’hospitalités, craint que « les migrants ne fassent pas la nuance avec les empreintes digitales ». Les migrants ont fui des pays en guerre et voyagent dans la clandestinité. « La prise d’empreintes digitales les inquiète. Ce dispositif peut les dissuader d’entrer dans le camp », estime le militant.

lavoixdunord, 15/12/2015

L’Etat déclare la guerre aux fraudeurs

L’Assemblée renforce la sécurité dans les transports publics

PARIS (Reuters) – Les députés ont adopté à l’unanimité jeudi, en première lecture, une proposition de loi socialiste prévoyant de renforcer la sécurité dans les transports publics tant en matière de prévention du terrorisme que de lutte contre la fraude.

Tous les groupes ont voté en faveur de ce texte soutenu par le gouvernement même si certains, comme celui du Front de gauche, ont exprimé « des réserves » sur des dispositions.

Le Défenseur des Droits lui-même, Jacques Toubon, a fait part de ses « sérieuses réserves » en estimant que ces nouvelles mesures posaient « un risque très sérieux de multiplication des incidents, voire de troubles à l’ordre public ».

La préparation de cette proposition de loi avait commencé dès avril, avant l’attentat raté du Thalys le 21 août et les attentats du 13 novembre à Paris et en Seine-Saint-Denis.

Elle autorise notamment les agents de sécurité de la SNCF et de la RATP, avec l’accord des passagers, à procéder de façon aléatoire, avec la possibilité d’agir en tenue civile, « à des palpations de sécurité » et d’effectuer des fouilles des bagages.

Elle renforce également les mesures destinées à faire « respecter les règles de droit » dans les transports, qu’il s’agisse de la fraude tarifaire, des incivilités, des violences ou du non-respect des règles de sécurité.

Pour lutter contre les resquilleurs récidivistes, le nombre annuel de verbalisations pour fraude entrant dans les caractéristiques du « délit d’habitude », il est proposé d’abaisser de dix à cinq le nombre cumulé de contraventions sur 12 mois, un délit sanctionné par six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende.

Plusieurs amendements ont été entérinés comme celui obligeant un passager non titulaire d’un titre de transport à être porteur d’un document attestant de son identité. Un autre amendement crée un « délit de fuite » pour les passagers.

Le Sénat, où la droite est majoritaire, examinera à son tour cette proposition de loi le mercredi 27 janvier. Le gouvernement ayant décidé d’appliquer la procédure dite « accélérée », qui réduit le nombre de navettes entre les deux assemblées, le texte devrait être définitivement adopté en février ou mars.

Reuters, 17/12/2015

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Renforcement du contrôle des voyageurs

La proposition de loi vise notamment à autoriser les agents des services de sécurité de la SNCF et de la RATP « à procéder à des palpations de sécurité » et à la fouille des bagages, avec l’accord des passagers, ou à permettre aux policiers, sous conditions, l’inspection visuelle des bagages à main et leur fouille pour « prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens ». « Toute personne qui refusera se verra refuser l’accès au train », a assuré le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Les entreprises pourront aussi exiger des billets nominatifs. 

Ce renforcement de la sécurité ne se fera pas uniquement au niveau du contrôle des voyageurs. La SNCF et la RATP pourront solliciter des enquêtes administratives sur des personnes recrutées ou affectées à des postes portant sur la sécurité des personnes (aiguillage, conduite des trains, sécurité des systèmes d’information) pour vérifier qu’elles ne sont pas fichées S. 

Quelques points jugés excessifs supprimés

A l’initiative du gouvernement et de députés PS, l’Assemblée a supprimé la possibilité pour les forces de l’ordre ou agents de sécurité de fouiller, sans son consentement, les bagages d’un voyageur pris en flagrant délit de fraude et sans pièce d’identité valide. « Il est inconcevable de considérer que les fraudeurs puissent être des auteurs potentiels d’acte terroristes », a reconnu le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies.

Car la proposition de loi entend aussi renforcer les pouvoirs des agents de sécurité SNCF et RATP pour lutter contre le non-respect des règles de droit dans les transports en commun, de la fraude tarifaire aux incivilités. Les « mutuelles de fraudeurs » (c’est-à-dire des systèmes permettant aux fraudeurs de ne pas à avoir à payer leur amende en échange de quelques euros par mois) seront interdites. Le délit de « fraude d’habitude », puni de six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amendes, est abaissé de dix à cinq infractions. 

Les députés ont ainsi supprimé la possibilité pour les sous-traitants des opérateurs de transports de constater des infractions au même titre qu’aux agents titulaires. Ils ont également rejeté un amendement du groupe Les Républicains, qui voulait rendre obligatoire le port d’une pièce d’identité dans les transports.

Des portiques de sécurité pour le Thalys inaugurés

Au même moment, Ségolène Royal a inauguré les portiques de sécurité sur les lignes Thalys, opérationnels dimanche (mais seulement en France). La ministre de tutelle des transports a assuré que leur fonctionnement ne ralentirait pas trop les voyageurs et qu’il suffirait d’arriver « 20 minutes avant le départ du train », comme par le passé. « Si le dispositif est fluide et fonctionne bien », il pourra être étendu à tous les trains en France, a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, la principale fédération d’usagers de transports s’est prononcée jeudi contre un « filtrage systématique des voyageurs à l’entrée des gares et des trains ». La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) juge la méthode « irréaliste » car elle « ralentirait la circulation et l’embarquement des voyageurs ». « Les files d’attente avant filtrage seraient très exposées à d’éventuelles actions terroristes » et le filtrage « ne permettrait pas l’accompagnement des personnes âgées, handicapées, chargées de bagages ou voyageant avec des enfants en bas âge », a-t-elle prévenu. Ségolène Royal a promis que des files seraient réservées aux personnes en situation de handicap notamment.

AFP, 17/12/2015

 

[Europe forteresse] Contrôles pour tous !

Schengen : Bruxelles veut systématiser les contrôles aux frontières

FortressBruxelles a proposé mardi plusieurs mesures pour renforcer la sécurité aux frontières extérieures de Schengen

Engagée dans une course contre la montre pour endiguer le flux des réfugiés et mieux lutter contre le terrorisme, la Commission européenne a mis sur la table, mardi, un nouveau train de mesures qui vont résonner plus ou moins agréablement aux oreilles des Etats membres.

Contrôles pour tous

La première devrait leur plaire puisqu’elle répond à la demande des ministres de l’Intérieur, formulée après les attentats du 13 novembre à Paris : désormais, tous les citoyens entrant et sortant du territoire Schengen seront systématiquement contrôlés, qu’il s’agisse des ressortissants de pays tiers ou des Européens, les douaniers étant invités à consulter tous les fichiers existant, notamment ceux d’Europol et du « Système Schengen ». « Comme les récentes attaques terroristes l’ont montré, des citoyens européens peuvent aussi en être les auteurs et leur droit à la libre circulation peut être exploité pour échapper à la détection en particulier quand ils rentrent des zones de conflit étranger », souligne la Commission.

 Document de voyage européen

Par ailleurs, pour faciliter le retour des migrants illégaux, un autre objectif central des Européens, Bruxelles propose la généralisation d’un « document de voyage européen », unique pour tous les pays de Schengen. Chaque année, un demi-million de migrants irréguliers et déboutés du droit d’asile se voient signifier l’ordre de quitter le territoire européen, mais seulement 40 % de ces décisions sont appliquées. L’une des difficultés pour renvoyer les migrants dans leur pays, c’est l’absence de documents valides. Athènes citait récemment le cas du Pakistan qui avait refusé de reprendre 20 de ses citoyens au motif que leur identité était « invérifiable ». Le document proposé tiendrait lieu de passeport et devrait être accepté à l’avance par les pays tiers, dans le cadre des accords globaux de réadmission.

Le dossier délicat des « réinstallations »

Ces annonces ont également été l’occasion pour la Commission de relancer le dossier délicat des « réinstallations  ». Ce terme renvoie à une première opération décidée en juillet pour répartir au sein de l’Union 22.000 réfugiés installés dans les camps gérés par le HCR en Jordanie et au Liban. Cette fois il s’agirait d’amplifier ce mouvement et d’aller aussi chercher les réfugiés dans les camps situés en Turquie. Cela permettrait d’abord de mettre en œuvre les engagements des dirigeants européens vis-à-vis d’Ankara et d’organiser plus sereinement les transferts vers l’Europe en évitant que des milliers de personnes risquent chaque jours leurs vies en mer. Berlin pousse depuis quelques semaines pour cette solution, espérant donner à tous ceux qui la critiquent l’impression d’une stratégie mieux maîtrisée.

Mais « si cela doit déboucher sur un engagement de réinstallation de 400.000 ou 500.000 personnes comme cela a fuité dans la presse allemande, il n’y aura pas de consensus parmi les Etats membres pour se lancer dans une telle politique », avertit un diplomate européen de haut rang. Devant la sensibilité du sujet, Bruxelles a fait profil bas, proposant un mécanisme sur base volontaire et sans engagement chiffré. Toutefois, tant que les flux de réfugiés en provenance de la Turquie ne se seront pas asséchés, il est peu probable que beaucoup d’Etats se lancent dans cette politique.

L’AFP via lesechos.fr, 15/12/2015 à 20h12

[Montréal, Québec] Manif sauvage et grabuge lors d’une journée de grève générale contre l’austérité – 9 décembre 2015

Un compte-rendu de cette soirée a été publié en anglais sur montreal counter-information. Voici une traduction approximative et partielle de ce qui s’est passé cette nuit-là:

Le black bloc descend dans les rues de Montréal

11138098_878815252235010_3679750342074747554_nDans la soirée du mercredi 9 décembre, une manifestation contre l’austérité s’est déroulée dans les rues de Montréal, derrière la banderole « Notre lutte n’est pas négociable ». Le secteur public de Montréal avait organisé une « grève générale » plus tôt le même jour, et quelques chefs syndicaux ont soutenu les mobilisations à une échelle jamais vue depuis des décennies dans le but de renforcer leur pouvoir de négociation.

L’appel dit : « nous ne nous laisserons pas pacifier par un accord de trahison ou par une loi spéciale. Au front. Notre lutte est non-négociable, nous ne céderons pas. Reprenons la rue le 9 décembre. Réchauffons la ville avec nos pas et nos cris ! »

Une semaine plus tôt, pendant la manif nocturne du 30 novembre, un bloc petit mais déterminé avait détruit une voiture de police immédiatement après être descendu la rue, entrant dans une bataille d’une quinzaine de minutes avec la police anti-émeute qui frappait les gens avec des matraques et des gomme-cogne au carrefour de la rue Ste-Catherine et de la rue Bleury. Les succès à la 30ème ont aidé à impulser pour la 9ème, et la tension et l’excitation étaient palpables tandis que les participants commençaient à se rassembler au square Berry.

Quelques dizaines de drapeaux noirs ont été distribués partout dans la foule qui augmentait en nombre. En se dirigeant à l’ouest sur avenue Maisonneuve, ceux qui ne s’étaient pas masqués le visage depuis le début ont commencé à le faire. En quelques minutes, la plupart des participants à la manif de 200 personnes avaient dissimulé leurs identités, formant le plus gros black bloc depuis 2012. Nos ennemis des médias dominants n’ont même pas essayé de filmer la destruction qui s’est déroulée comme ils le font souvent en évoquant des agitateurs extérieurs ; Le bloc était indéniablement à la base de cette manif.

Dès le début, une demi-dizaine de personnes se sont ruées sur un nationaliste québecois – qui se montrent quasiment à chaque manif – et lui ont arraché drapeau et badges du Québec, tout en le frappant à la gorge lorsqu’il a essayé de s’agripper pour trouver un appui.

Au bout de 10 minutes de manifestation, la police anti-émeute a formé une ligne droite en face de nous au carrefour de l’avenue Maisonneuve et la rue Saint-Dominique en essayant de nous diriger vers le sud au carrefour de la rue Saint-Dominique et la rue St-Catherine où les flics préparaient la même manœuvre. Leur stratégie était claire : nous contenir dans le quartier latin, loin des cibles principales dans et aux alentours du quartier d’affaires, y compris du commissariat de police central. La foule avait l’intelligence collective de ne pas laisser la police déterminer notre parcours, faisant demi-tour et s’acheminant vers l’est sur l’avenue Maisonneuve.

Des groupes masqués ont été vus en train de se passer des pierres et la foule a traversé comme une flèche le parking sud et la cour d’un projet d’habitation donnant sur la rue Ste-Catherine, où la police n’a pas eu le temps de former de nouvelles lignes pour limiter notre mouvement. S’en est suivi une demi-heure de jeu du chat et de la souris émeutier lors duquel la foule est restée hors de contrôle de la police. Un groupe de six flics à vélo sur la rue Ste-Catherine qui se sont approchés naïvement des abords de la manif a été attaqué avec une pluie de pierres. Des vagues d’excitation ont été ressenties dans la foule lorsque les flics ont été frappés par peur avec des projectiles et ont rapidement disparu vers l’est.

La manifestation a sprinté en direction du boulevard René-Lévesque, tandis que des appels étaient scandés de l’arrière afin de rester groupé. La manif a déambulé sur les six voies de l’avenue René-Lévesque et en regardant autour, notre capacité de destruction est apparue importante. Les unités semi-blindés, avec leurs flashballs, qui marchent généralement le long des deux côtés de la manif n’étaient nulle part visibles (les mêmes qui avaient été aveuglés la semaine dernière par une pluie de cailloux au niveau de la tête). Pendant bien 20 minutes à bout de souffle, la manif a agi comme une conspiration criminelle magnifique. Marteaux, mâts de drapeaux, pierres et containers d’ordures en métal amovible à chaque coin de rue ont été utilisés pour détruire les vitres de « Citizenship & Immigration Canada », le conglomérat de la construction « SNC-Lavelin » [1], plusieurs banques et d’autres bâtiments. Pour une touche festive, des gens ont aussi assemblé des décos de Noël aux entrées des bureaux des bâtiments et renversé l’arbre de Noël de « SNC-Lavelin ». Quelques participants sont partis vers l’avant et ont détruit la fenêtre-arrière d’un fourgon de police avec des pierres, tandis que d’autres tiraient un grand nombre de feux d’artifice en direction des fourgons de flics restés positionnés devant la manif. Les acclamations ont accompagné le son de chaque fenêtre brisée. […]

La façade de SNC-Lavalin après le passage de la manif

La façade de SNC-Lavalin après le passage de la manif

La police s’est mise à tirer des gaz lacrymo en poussant le cortège de la manif vers l’est sur René-Lévesque […] D’abord, les flics n’ont pas réussi à disperser la manifestation parce que la foule s’est déplacée plus rapidement vers l’ouest en restant assez compact. La manifestation a commencé à se diriger en direction du nord vers l’université, détruisant encore une vitre de la ‘Bank of Montreal’ qui était sur le chemin. La manif s’est disloquée quand un fourgon de police s’est mis en travers d’une petite rue pour la bloquer, mais s’est rapidement reconstituée et a répondu par des hurlements de joie. A ce moment, la police a continué à tirer des gaz lacrymo et la foule s’est réduite à 50 personnes. Les gens ont commencé à se disperser dans les rues environnantes, tandis que des groupes et fourgons de flics ont continué à harceler des petits groupes de manifestants qui marchaient le long du trottoir pour retourner au square ‘Berri’. Les médias ont rapporté l’arrestation d’un mineur pour « obstruction au travail de la police », mais aucune accusation pour désordre. […]

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Barricade du 30 novembre 2015

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Manifestation à Montréal: arrestations et vitrines fracassées

MONTRÉAL – Plusieurs personnes ont été arrêtées mercredi soir, à l’issue de la «Manif de soir» organisée à Montréal à l’occasion de la grève générale ayant lieu dans l’ensemble du Québec. Les autorités n’ayant pas obtenu l’itinéraire de cette marche, celle-ci a immédiatement été déclarée illégale.

Quelques centaines de manifestants ont quitté la place Émilie-Gamelin vers 20 h 30. Certains étaient cagoulés. Vingt minutes plus tard, des projectiles et des pièces pyrotechniques ont été lancés en direction des policiers, a rapporté le porte-parole du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Laurent Gingras.

Le SPVM a tenté dès lors de disperser les participants en utilisant notamment des irritants chimiques.

Dans la foule, une personne aurait été blessée, apparemment par d’autres manifestants, plusieurs vitrines ont été fracassées sur le boulevard René-Lévesque, notamment les devantures de SNC-Lavalin [1] et de la BMO [Bank of Montreal, NdCNE], et les vitres d’une voiture de police ont été brisées.

Vers 21 h 30, quelques personnes étaient de retour sur la place Émilie-Gamelin, sous haute surveillance. «La manifestation a été dispersée, mais disons que ce n’est pas tout à fait fini», a commenté M. Gingras.

Sur la page Facebook de l’événement, un peu moins de 500 personnes avaient indiqué qu’elles participeraient à cette marche nocturne contre l’austérité.

«Nous ne nous laisserons pas pacifier par une entente à rabais ou par une loi spéciale! Prenons les devants: notre lutte n’est pas négociable, nous, on ne reculera pas, pouvait-on lire sur la page. Le 9 décembre au soir, reprenons la rue! Réchauffons la ville de nos pas et de nos cris!»

Agence QMI via journal de montréal, 09/12/2015 à 21h53

NdCNE:

[1] SNC-Lavalin inc. est l’un des plus importants groupes d’ingénierie et de construction au monde, et un acteur majeur en matière de propriété d’infrastructures et de services d’exploitation et d’entretien. SNC-Lavalin a des bureaux dans tout le Canada et dans plus de 35 autres pays, et travaille actuellement dans une centaine de pays. Son siège social est à Montréal, Canada. Par le nombre d’employés, elle se classe parmi les 10 plus grosses firmes du genre au monde.

Cette firme fournit essentiellement la main-d’œuvre pour concevoir et gérer différents ouvrages demandant une expertise en génie civil (bâtiments, routes, systèmes d’aqueduc, etc.) ou en énergie (centrale thermique, par exemple)…

En 2005, elle fournit des services d’ingénierie, d’approvisionnement, de construction, de gestion de projet et de financement de projet dans différents secteurs d’activité économiques : produits chimiques et pétrole, mines et métallurgie, pharmaceutique, agroalimentaire, tout ce qui touche au génie civil, énergie, environnement et télécommunications. [Source wikipedia]

[Leipzig, Allemagne] Emeutes contre les flics (et les fascistes) du 12 décembre [+ un récapitulatif sur la répression à la suite de l’émeute du 15 janvier]

Samedi 12 décembre 2015, les fascistes avaient prévu de manifester à Leipzig, principalement au sud de la ville. Venus de plusieurs ‘länder’ (Saxe, Saxe-Anhalt, Basse-Saxe, Thüringe, Brandenburg, Berlin), ils n’ont pas été plus de 140, protégés par la police anti-émeute en grand nombre qui quadrillait les rues (avec un hélico, plusieurs canons à eau…). Les nazis n’ont pas pu parcourir plus de 600 mètres au sud de la ville. Plus de 1500 contre-manifestants étaient déterminés à leur barrer la route : certains ont bloqué les rues en s’asseyant par terre de façon groupée, tandis que d’autres ont affronté les flics à coups de pierres, ont monté des barricades avec du matériel de chantier et des containers à poubelle à travers les rues et sur les voies du tram, avant de les incendier. C’est dans le quartier de Connewitz (réputé « autonome et turbulent » par les flics et l’Etat) que les émeutes ont été les plus intenses, et c’est sans doute pour cela que les néonazis du parti ‘die Rechte’, ‘d’Offensive für Deutschland’ et de PEGIDA n’ont pas pu s’y rendre.

Capture5Les habitants du quartier avaient clairement affiché la couleur, en décorant leurs habitations de pancartes, banderoles et slogans en solidarité avec les migrants (cf plus de photos ici et ). Leur marche n’aura duré qu’une demi-heure. Autant dire tout de suite que leur venue a été rendue obsolète par la réaction en masse des gens. La colère s’est rapidement focalisée sur les flics qui, eux, étaient beaucoup plus nombreux et constituent un ennemi bien plus visible.

Outre les affrontements de rue qui ont duré plusieurs heures, des arrêts de tram et de bus ont été détruits, des banques et des commerces ont eu leurs vitrines brisées. La police a évoqué une « rage destructrice et des agressions » de la part de plusieurs manifestants cagoulés décidés à s’en prendre aux autorités qui ont permis à cette marche néonazie de se dérouler.

Le bilan des émeutes établi par les autorités parle en lui-même :

  • 69 flics blessés
  • 50 véhicules de fonction détruits ou endommagés.
  • 23 personnes arrêtées par les flics et placées en GAV
  • La police a relevé près de 50 infractions à la loi

Le maire de Leipzig, Burkhard Jung (du parti SPD), a qualifié les émeutes de l’après-midi en ces termes : « Cette violence des anarchistes et de ceux qui se nomment autonomes est choquante », avant de poursuivre : « Ici, des criminelles, qui ne reculent devant rien étaient à l’oeuvre ». Ces derniers se seraient « servis du prétexte de l’antifascisme pour attaquer l’Etat »

Samedi matin à l’aube dans la banlieue sud de Leipzig et à Connewitz, des barricades de pneus de bagnoles et de poubelles ont été incendiées et des locaux de partis politiques ont aussi été attaqués, d’après une porte-parole de la police. Ce qui présageait déjà un joyeux bordel pour la journée…

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Traduit de l’allemand d’ici et

En rab’, un résumé concernant la répression qui a ciblé des participants présumés à l’émeute du 15 janvier 2015 à Leipzig. Tous ces éléments sont repris d’un article de presse locale:

Le 15 janvier 2015 à Leipzig, une balade improvisée avait rapidement tourné à l’émeute au centre-ville, durant laquelle le tribunal a eu une quarantaine de vitres détruites, des banques et des voitures de flics ont été attaqués. La mort d’un sans-papiers devant un centre d’hébergement, les marches des fascistes et racistes de PEGIDA aurait été à l’origine de l’émeute.

Dans un article du 20 septembre 2015 d’un porte-parole de la police (le journal en ligne LVZ), on apprend que plusieurs perquisitions ont été menées contre des personnes présumées d’avoir participé à l’émeute et que plus de 200 enquêtes de la police ont été intitiées et se poursuivent encore aujourd’hui. Dans 198 cas, les poursuites sont centrées sur « violation aggravée à la paix publique » contre des personnes connues et inconnues. Jusqu’à présent, les flics ont mis la main sur pas moins de 13 vêtements (qui d’après eux ont servi à se dissimuler le visage), 150 téléphones portables, 6 cartes SIM, 4 films analogiques, 4 cartes SD, 3 I-Pods et 2 cartes micro-SD. Actuellement, une grande partie de ses objets ont été restitués, mais 38 téléphones et un I-Pod sont toujours sous scellés pour permettre aux flics de décrypter des infos en lien avec les émeutes. Le ministère de l’intérieur a annoncé que dans 30 cas, il a été impossible pour les flics de déchiffrer les données des portables, malgré les gros efforts financiers mis en oeuvre (au moins 162.000 euros le coût d’une licence „UFED Physical Analyser“). Ce qui est sûr, c’est que 12 personnes ont volontairement aidé les flics dans leurs recherches. Pour un blog politique quelconque connue à travers le pays, il s’agit d’une des plus grosses perquisitions policières du pays à l’encontre de participant-e-s à une manifestation à caractère « politique ».

Entre le 15 janvier et fin septembre, il se trouve qu’un sans-papiers d’origine érythréenne a été condamné pour avoir poignardé le jeune Khaled Idris Bahray devant le centre d’hébergement de Dresde (même si dans un premier temps les flics étaient tenus responsables de sa mort, ça ne change rien à l’explosion de colère contre la normalité de cette société). La rage qui a explosé dans les rues de Leipzig était dirigée contre l’Etat, ses frontières, ses idiots utiles et hommes de main (flics, racistes et néo-nazis). Depuis ces émeutes, de nombreux centres d’hébergement pour sans-papiers ont été pris pour cibles par les néonazis, notamment dans l’est de l’Allemagne.

[Niort] Assignation à résidence – 8 décembre 2015

86621160_oJ’ai été arrêté mardi 8 au soir à Niort pour destruction de biens privés (des panneaux de pub pour la COP 21 auraient été pétés et taggués sur Niort). Les flics sont venus me cueillir chez moi et en ont profité pour faire une perquisition. Ils sont repartis un peu bredouille (quelques brochures sous le bras pour égayer leurs permanences de nuit) mais m’ont quand même gardé 12 heures en garde-à-vue. A ma sortie, on m’a annoncé que j’étais assigné à résidence jusqu’au samedi 12, c’est-à-dire pour 4 jours. Aucune poursuite, ni pour les dégradations que je n’ai pas reconnues ni pour l’ADN que je n’ai pas donné. Juste une assignation à résidence pour faire chier et faire peur. Courage à tou-te-s, surtout si vous êtes sur Paname en ce moment.

[Publié sur indymedia nantes, 12 décembre 2015]