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[Montréal, Québec] Emeute contre la police – 6 avril 2016

Alors que près de 400 personnes avaient marché dans le calme mercredi soir à Montréal-Nord pour réclamer «la justice» et dénoncer les circonstances du décès de Jean-Pierre Bony , touché par une balle de plastique lors d’une intervention policière le 31 mars, des trouble-fêtes sont venus ternir la soirée.

Peu après 21h30, une cinquantaine d’individus se sont rendus devant le poste de quartier 39, sur le boulevard Henri-Bourassa. Des pierres et des pétards ont été lancées avant que les forces de l’ordre ne s’interposent devant les locaux. Les émeutiers ont ensuite traversé la rue et, à l’aide notamment de poubelles sur roulette, ont brisé les vitrines de plusieurs commerces, notamment celles de la Banque de Montréal située à l’intersection de l’avenue Désy.

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BMO

Ils ont également tenté de mettre le feu au bâtiment avant que le Groupe tactique d’intervention (GTI) n’intervienne 30 minutes plus tard. Des voitures ont par la suite été incendiées sur la rue Arthur-Chevrier, où a eu lieu l’intervention qui a causé la mort de Jean-Pierre Bony.* […]

métro montréal, 06/04/2016

Les casseurs s’en sont d’abord pris à plusieurs commerces situés près du poste de police du boulevard Henri-Bourassa.

Ils ont ensuite pris d’assaut le poste lui-même. Ils en ont fracassé les vitres. Des graffitis ont été peints sur les murs du poste.

Ils ont allumé un feu dans la succursale de la banque BMO non loin. Les vitrines d’autres commerces ont également été fracassées. Au total, de cinq à six commerces ont été la cible des vandales, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

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Là où Bony est mort

Les casseurs se sont dirigés vers l’endroit où Bony est décédé, rue Arthur-Chevrier. Sur cette rue, ces derniers ont tout brûlé sur leur passage.

Trois voitures ont été calcinées. Des poubelles ont été incendiées en pleine rue. Plusieurs bruits d’explosions ont été entendus dans le secteur. Les vitres de plusieurs autres voitures ont été brisées.

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La police antiémeute est intervenue après une vingtaine de minutes de casse près du poste de police.

Au moment de mettre sous presse, l’intervention policière était toujours en cours. Aucune arrestation n’avait encore été faite. Les policiers et pompiers s’affairaient dans le secteur. […]

Fredy Villanueva

La scène n’est pas sans rappeler les émeutes de 2008 déclenchées au lendemain de la mort de Fredy Villaneuva, ce jeune homme de 18 ans abattu par la police dans le parc Henri-Bourassa.

D’ailleurs, des centaines de personnes se sont rassemblées plus tôt en soirée hier au parc Henri-Bourassa dans le calme pour une vigile en l’honneur du jeune Fredy qui aurait eu 26 ans cette année.

Son frère, Dany Villanueva, a été arrêté dans la rafle pendant laquelle Bony a perdu la vie.

journal de montréal, 07/04/2016

[Publication] Nous n’avons rien à défendre

Nous n’avons rien à défendre

bateauNi des loi supposées nous garantir, ni un quelconque travail supposé nous permettre de nous « réaliser ». Le travail n’est rien d’autre qu’exploitation, fatigue, ennui, humiliation. Toute loi n’est que l’expression de la domination de certaines couches sociales sur d’autres, qui constituent la majorité de la population. Nos fameux « droits » ne sont que le paravent du marchandage entre notre docilité et l’expropriation de nos vies.

Nous sommes nombreux à descendre dans les rue, ces jours-ci. Journalistes, syndicalistes et politiciens (même « alternatifs ») voudraient nous enrégimenter derrière le simple refus de la loi Travail. Mais, en fait, on s’en fout de cette énième reforme d’un code du Travail qui est là pour nous atteler au turbin. On crache sur l’esclavage à vie du CDI comme sur la galère quotidienne de la précarité. Ce qui remplit les rues ces jours-ci, c’est le ras-le-bol envers ce monde de plus en plus invivable. Ce qui apparaît là, c’est un refus du travail, la conscience peut-être encore imprécise mais bien présente que toute loi est une chaîne. Il y a ici et là quelques petites secousses dans la normalité de cette société : des frémissements dans lesquels nous pouvons voir un refus de la soumission et de l’impuissance quotidiennes, une mise en cause de la résignation généralisée.

Ce monde est invivable. D’un côté un État de plus en plus répressif – la carotte de l’État social étant en fin de course (pas pour toutes les catégories, bien sûr : le vieux précepte de diviser pour mieux régner est toujours efficace), il ne reste que le bâton. De l’autre côté, des prétendues alternatives qui ne représentent que la volonté de faire gérer cette même société par des syndicats et des partis de gauche, qui n’ont même plus d’illusions à vendre. Ou bien de sinistres cauchemars qui donnent une couleur encore plus morbide à l’autorité : replis communautaires, retour du religieux et de l’oppression morale.

Dans ce panorama sombre, s’attacher à un coin de territoire ou à une situation sociale donnée, revient à jouer sur la défensive, à renoncer à l’audace des rêves. Mais ni une quelconque zone à défendre dans un monde englouti par des nuisances, ni une Justice qui est là pour sanctionner l’inégalité et la privation de liberté, ni quelques droits à se faire exploiter tout le long de la vie, ne pourraient jamais nous suffire.

Cette petite fissure dans la normalité que ce sont les mobilisations avec l’excuse de l’énième modification du code du Travail, nous voulons l’agrandir, pour qu’elle devienne une brèche, d’où atteindre la fin de l’exploitation. Faisons en sorte que le vase qui commence à déborder se casse. Ne nous contentons pas des promesses politiciennes, chassons les médiateurs sociaux (comme les syndicats), déchaînons notre rage contre cette société qui nous vole, jour après jour, nos vies. Attaquons-nous aux bases morales et sociales de l’autorité. Et aussi à ses structures matérielles : magasins, lieu de productions, bâtiments publics, véhicules, moyens de transport de personnes, de marchandises et d’énergie… Attaquons-nous aux hommes et femmes qui l’incarnent : flics, patrons, juges, chefs de toute sorte, bureaucrates, vigiles, politiciens, matons… A nombreux, en petits groupes ou seuls, le jour comme la nuit, quand et où le pouvoir ne nous attend pas.

Un graffiti récent, souvent repris, dit : « le monde ou rien ». Mais nous n’avons rien à défendre dans ce monde qui ne nous appartient en rien, et auquel nous n’appartenons pas. Un monde qu’on veut détruire.
La fête ne nous attend pas que sur ses décombres, mais déjà dans la révolte, ici et maintenant. Il n’y a pas de retour en arrière.

Contre toute loi, contre le travail. Contre ce monde d’enfermement et d’exploitation.
Pour la liberté !

L’affiche au format PDF

[Reçu par mail, 5 avril 2016]

[Zurich/Bâle] Feu aux collabos de ce monde de frontières (Mars 2016)

Bâle: véhicule de la douane incendié

Feu et flammes aux barrières !

Ni frontière! ni prisons! Ni Etats!

Pour l’ouverture des « No Border Actions Days » [1], une bagnole du corps des idiots de la douane suisse s’est enflammée sur les ports du Rhin [dans la nuit du 29 mars 2016, NdT].

Nique toutes les frontières !

[Traduit de indymedia linksunten, 01/04/2016]

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Zurich : Un collabo de la machine à expulser se fait cramer sa voiture devant son domicile!

Bien que l’entreprise de cars « Wäckerlin » ait été mis au grand jour par des affiches qui ont été collées un peu partout dans Zurich; bien que Herr Wäckerlin ait déjà retrouvé sa maison au ‘Berninastrasse 112, in 8057 Zürich’ recouvert de peinture, cette entreprise familiale dégueulasse continue à organiser les transferts du camp fédéral test de ‘Juchhof’ à ‘Altstetten’ jusqu’au bunker de ‘Wiedikon’. Parce que ça se fait lentement mais sûrement et « Wäckerlin » est certainement conscient de sa responsabilité dans le système migratoire, sa voiture personnelle située devant son abri a été incendiée dans la nuit du dimanche 13 mars. Tant que cette entreprise amassera de l’argent avec les réfugiés, nous l’attaquerons !

[Traduit de l’allemand de indymedia Schweiz]

NdT:

[1] Voici un extrait de l’appel: « Du 1er au 3 avril 2016 ont lieu les journées d’action sans frontières à Fribourg (CH) et à Bâle. Nous n’assistons pas de manière choqué et triste sur la façon dont, par exemple le long de la route des Balkans, les frontières se resserrent petit à petit pour les gens en fuite. Nous perturbons ! Et nous ne cessons pas cela ! »

[Caen/Paris/Bordeaux] Saccages de facultés en marge de la lutte contre « la loi travail »

L’université de Caen porte plainte après des dégradations en marge de la manif

CaenEn marge de la manifestation contre la loi travail, des dégradations ont eu lieu à l’Université de Caen. Cette dernière porte plainte.

Vitres brisées, bibliothèques renversées, vols d’ouvrages et tags : l’université de Caen a subi d’importantes dégradations en marge de la manifestation contre la la loi travail. Les dégâts seraient d’ores et déjà estimés à plusieurs dizaine de milliers d’euros. L’université a porté plainte pour introduction illégale dans le bâtiment, dégradation de bien public et occupation illégale.

Campus fermé, bibliothèque saccagée

Les dirigeants de l’université de Caen ont pris la décision d’évacuer les bâtiments du campus 1 et de les fermer. La Bibliothèque Universitaire a été saccagée.

Il y a 10 jours , lors des dernières élections pour le Conseil d’administration, une urne avait été volé dans un amphithéâtre. […]

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france 3 Normandie, 01/04/2016

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[Paris] Saccage ciblé de bureaux administratifs de la fac de Tolbiac

Université de Tolbiac, 22 mars, une occupation de l’amphi N est prévue pour pouvoir tenir une AG, flics, vigiles et direction sont tous là pour s’y opposer. En un clin d’œil, tous disparaissent et la porte de l’amphi s’ouvre miraculeusement. On comprend alors que des opportunistes du mouvement ont négociés dans le dos de tous. Comme quoi, il n’y a pas de miracles. C’est justement pour cette raison, qu’énervés, on a décidé de saboter ces jeux de pouvoir.

Pendant que les diants-diants cuvaient leurs cuites dans l’amphi soit-disant occupé, nous avons décidé de nous amuser d’une façon différente. Nous sommes montés au 7eme étage pour saccager des bureaux administratifs, en coupant les câbles, en jetant divers liquides sur les appareils électroniques divers, les papiers administratifs sont détruits et deux ordinateurs sont embarqués pour être détruits au calme.

Il s’agit là de la réalisation d’une volonté précise de ne pas se limiter à des prises de parole, des AG, des manifs (qu’elles soient à 11h ou à 13h30), mais de contrer toute forme de connivence avec le pouvoir, tous les pouvoirs.

Empêchons la loi de travailler.

Quelques enragés d’un autre 22 mars.

[Publié sur indymedia grenoble, 30 mars 2016]

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A la suite de la manif de 9 mars contre la « loi travail » à Bordeaux, les bâtiments de l’université de lettres du centre-ville, situés place de la Victoire, ont été saccagés par un groupe d’individus. Du matériel divers (informatiques, instrument de musique, etc…) a été détruit; amphis et couloirs de la fac ont été recouverts de tags, etc… Un bon moyen de bloquer efficacement et détruire tout ce qui formate à devenir de bons petits soldats scientifiques de la domination….

Tolbiac-23-mars-2016

Voir le suivi des actions directes et autres déambulations sauvages dans le cadre de la lutte contre la « loi travail »

[Berlin, Allemagne] Attaque des locaux administratifs chargés du flicage des migrants

Pendant les festivités religieuses de Pâques (qui sont également jours fériés en Allemagne), quelques personnes se sont décidées à aller attaquer un édifice synonyme d’oppression pour les migrants à Berlin: les bureaux de services administratifs dédiés aux étrangers, situés sur la ‘Friedrich-Krause-Ufer’ à ‘Moabit’, ont été attaqués. Lors de cette attaque, quatre vitres ont été détruites. Les dégâts ont découverts lors d’une ronde par un agent en charge de la protection des biens et des locaux dimanche 27 mars vers 17h30. Les flics n’ont aucune trace des assaillants.

[Reformulé de la presse locale, 27 März 2016]

[Bruxelles, Belgique] Incendies solidaires au pied du mur de la prison de St-Gilles – 30 mars 2016

Feu feu feu

Mercredi soir, 30-03-2016. Au pied du mur de la prison de saint gilles, deux voitures ont été incendiées : une grosse voiture d’un parlementaire européen et une voiture de luxe d’un employé de l’OTAN.

Contre la militarisation de Bruxelles, pour la liberté.
Solidarité avec les anarchistes Monica et Francisco

[Publié sur indymedia bruxelles, 01/04/2016]

[Belgique] A propos du procès antiterroriste à venir contre des anarchistes et anti-autoritaires

Fin 2008, en pleine période d’hostilités diffuses déclenchées par la révolte en Grèce suite à l’assassinat d’Alexis par la police, le Parquet Fédéral belge lance une enquête visant des anarchistes et des anti-autoritaires. En 2010, sur base d’une liste d’actions que la police attribue à la « mouvance anarchiste » et alors que la lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokkerzeel se fraye un chemin, la juge d’instruction Isabelle Panou est affectée à l’enquête qui relève désormais de l’antiterrorisme. En mai, puis en septembre 2013, une dizaine de perquisitions ont lieu dans le cadre de cette enquête, ces perquisitions visent différents domiciles ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata située à Bruxelles. C’est à cette occasion que l’existence d’une enquête antiterroriste se donne à voir pour la première fois. Cette enquête est menée par la section antiterroriste de la police judiciaire fédérale qui se retrouvera épaulée tantôt par la Sûreté de l’État, tantôt par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité de l’armée ainsi que par différents services anti-terroristes d’autres pays européens. C’est en 2014 que l’enquête est close, aboutissant aujourd’hui au renvoi devant la Chambre du Conseil de douze anarchistes et anti-autoritaires.

Après une séance de légalisation des méthodes particulières de recherche utilisées dans le cadre de cette enquête (filatures, écoutes téléphoniques, placement de microphones dans un domicile, perquisitions en cachette, tentatives d’infiltration, placement de dispositifs de vidéo-surveillance devant des domiciles et à l’intérieur d’un domicile) en octobre 2015, le dossier est renvoyé devant la Chambre du Conseil. La séance de cette Chambre est fixée pour le 10 mai 2016 et déterminera s’il y a lieu de confirmer la tenue d’un procès et, si oui, sous quelles accusations.

De son enquête, le Parquet Fédéral s’est efforcé de tirer pas moins de 29 inculpations individualisées. Neuf compagnons sont accusés d’appartenance à une organisation terroriste et de participation à des activités terroristes pendant des périodes plus ou moins longues. Trois d’entre eux sont en plus accusés d’en être les « dirigeants ». Par ailleurs, trois autres personnes ayant été arrêtées dans la foulée d’une attaque contre le commissariat des Marolles sont quant à elles accusées d’appartenance à ce groupe terroriste pendant un jour, ainsi que des différentes inculpations se rapportant à cette attaque. Ça c’est pour l’accusation générale.

Celle-ci est ensuite complétée par des accusations plus spécifiques telles que participation à une manifestation sauvage devant le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel (transformée en « tentative d’incendie volontaire » et d « ‘infraction terroriste » par le parquet), préparation et participation à une attaque contre le commissariat de police dans les Marolles (qualifiée par le parquet d’ « infraction terroriste »), coups et blessures sur des agents de police à plusieurs reprises, obstruction de la voie publique, dégradations diverses et variées, vols à l’étalage, incendie de voitures de gardiens de prison sur le parking de la prison de Ittre, incitation à commettre des infractions terroristes… Il est à préciser que ces accusations spécifiques visent à chaque fois des compagnons spécifiques, c’est-à-dire que tout le monde n’est pas inculpé pour l’ensemble des faits reprochés.

En arrière-plan de cette enquête qui a duré plusieurs années et qui a produit pas moins de 32 cartons de paperasses, le Parquet Fédéral émet l’hypothèse qu’un « groupe anarchiste terroriste » serait actif, notamment à Bruxelles, et que les inculpés auraient « participé à » ou « favorisé » ces activités. Il dresse par exemple une longue liste d’une 150-aine d’attaques, dont une bonne partie incendiaires, contre des structures de la domination, des commissariats, des tribunaux, des banques, des entreprises qui se font du beurre sur le dos de l’enfermement, des chantiers, des véhicules de diplomates, d’eurocrates et de fonctionnaires de l’OTAN, des antennes de téléphonie mobile,… Toutes ces attaques ont eu lieu à Bruxelles et dans ses environs entre 2008 et 2013.

L’invention d’un groupe terroriste qui serait responsable de l’ensemble de ces faits (ne serait ce que par le fait de « les avoir rendus possibles ») permet de jolies pirouettes servant l’accusation : une bibliothèque devient un lieu de recrutement, des discussions deviennent des réunions clandestines, des tracts et des journaux de critique anarchiste deviennent des manuels de guérilla urbaine, des manifs et des rassemblements deviennent des appels au terrorisme, des liens affinitaires entre des personnes en lutte et l’auto-organisation qui peut en découler deviennent « un groupe terroriste structuré ». L’invention d’un « groupe terroriste anarchiste » est bien évidemment une tentative assez maladroite de la part de l’État de réduire la subversion anti-autoritaire et révolutionnaire à l’œuvre d’un seul « groupe structuré ». En tentant de mettre derrière les barreaux une poignée d’anarchistes qui dérangent, l’État cherche à décourager les réfractaires à passer à l’action directe contre ce qui nous opprime et exploite et d’imposer un silence absolu aux désirs, possibilités, réflexions et critiques qui s’affrontent à ce monde autoritaire.

Ce qui est renvoyé devant le tribunal, c’est donc toute une mosaïque de luttes, de révoltes, d’idées, d’actions directes, de critiques, d’imaginaires révolutionnaires, d’agitations qui ont, pendant des années, cherché à s’attaquer à la domination. En cela, l’éventuel procès concerne non seulement les compagnons inculpés, mais aussi tout individu, tout anarchiste, tout révolutionnaire, tout réfractaire à l’ordre, tout insoumis à l’autorité qui ne veut pas rester les bras croisés devant l’exploitation et l’oppression. Ce qui est visé, c’est la recherche de l’autonomie dans l’action, l’auto-organisation dans la lutte, l’action directe dans toute sa diversité, le choix de défendre et de diffuser des idées anarchistes et révolutionnaires, de participer ensemble avec d’autres révoltés à des combats auto-organisés et autonomes. Et finalement, sans doute, une approche combative de l’anarchisme qui part de l’individu, de l’affinité, de l’informalité.

Il serait étrange de séparer la répression qui vise aujourd’hui quelques anarchistes et anti-autoritaires de l’ensemble de la répression qui cherche à mater (souvent préventivement) toute critique de l’ordre établi et la révolte. A coups de « menaces terroristes », de crise de réfugiés, de lutte contre la criminalité et de guerres bien réelles, la répression étatique passe aujourd’hui à la vitesse supérieure. Dans une période où les changements et les restructurations viennent toujours plus rapidement modifier les terrains de la conflictualité sociale, neutraliser ceux qui dérangent par leur pensée et leurs actes fait partie d’un ensemble qui cible les exploités et les opprimés : le durcissement des conditions de survie, la militarisation des frontières, l’imposition d’un contrôle technologique massif, la construction de nouveaux camps de détention,…

Se défendre contre ce coup répressif qui veut renvoyer des compagnons devant un tribunal sous des accusations de terrorisme, c’est défendre la possibilité et l’espace de l’agir anarchiste et anti-autoritaire. Et, par la solidarité avec les compagnons inculpés, faire face à la répression étatique qui vise à paralyser toute action subversive.

Si se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment le pire de tout.

avril 2016.

[Tract A5 recto-verso au format PDF]

P.-S.

Plus d’infos et contact…

La Lime
Caisse de solidarité bruxelloise
lalime[at]riseup.net
http://lalime.noblogs.org
Réunion chaque premier lundi du mois à 19h30 à Acrata

Acrata
bibliothèque anarchiste
acrata@post.com
https://acratabxl.wordpress.com/
Rue de la Grande Ile 32 – Bruxelles

[Reçu par mail]

 

[Helsinki, Finlande] Incendie de deux véhicules de l’entreprise de sécurité privée ‘Securitas’ – 29 mars 2016

Nous prenons la responsabilité de l’incendie solidaire du 29 mars 2016. Nous avons incendié deux voitures de l’entreprise de sécurité privée ‘Securitas’. Par cette attaque, nous voulons mettre en lumière la coopération entre ‘Securitas’ et l’entreprise d’exploitation d’énergie nucléaire de Fennovoima qui est connue pour sa destruction de l’environnement.

Le 1er avril sera le premier jour où Securitas sera en charge du chantier à Hanhikivenniemi, lieu où la dernière centrale nucléaire doit être construite. Avec cet incendie, nous accueillons ‘Securitas’ à Fennovoima !

Nous voulons envoyer notre solidarité à Monica et Francisco !

Et à tous les prisonniers dans le monde !

SecuritinflammesHelsinki

[Traduit de l’anglais de act for freedom now / source en finlandais ici]

[Espagne] Monica et Francisco condamnés : 12 ans de taule pour l’attaque d’une Cathédrale

Aujourd’hui, le 30 mars 2016, le verdict de l’Audiencia Nacional a été notifié aux avocats des compagnons, condamnant les anarchistes Mónica Caballero y Francisco Solar à 5 ans de prison pour l’accusation de « blessure », ainsi que 7 ans pour « dommages avec un but terroriste », pour un total de 12 ans de prison chacun. Ils ont été acquittés des charges d’« appartenance à une organisation terroriste » et du projet d’attentat contre le monastère de Montserrat.

Face à la condamnation de nos compagnons nous sont présentés les défis de l’extension de la lutte et de la solidarité, la défense de nos liens et de nos idées, du refus que leur monde soit réduit aux quatre murs qui les enferment.

Force à nos compagnons incarcérés, toujours présents dans nos luttes et nos vies quotidiennes.

Il n’y a pas de « dedans » ni de « dehors », il y a seulement des ennemis de l’Etat et de l’autorité.

Mort à l’État et vive l’anarchie !

[Adapté de l’espagnol de Contramadriz par Non-fides.]

 

[Paris] La CGT perd ses vitres – 24 mars 2016

Depuis toujours les syndicats ont un rôle de courroie entre les exploiteurs et les exploités – pour perpetuer l’exploitation.

Jeudi dernier, à Montparnasse le SO de la CGT qui voulait encore une fois avoir le contrôle de la manifestation a tabassé, gazé et donné aux flics des manifestants.

Voilà ce que sont les syndicats : des amis utiles des patrons et des flics. Nos ennemis.

C’est pourquoi dans la soirée de ce même jeudi on a brisé les vitres du local de la CGT, rue Pierre Bonnard dans le 20ème.

Une pensée pour les arrêtés du 24 mars.

Liberté pour tous !

Que crèvent les exploiteurs et leur laquais.

Des travailleurs de la nuit (non-syndiqués)

[Pulié sur indymedia nantes, 27 mars 2016]