Archives mensuelles : août 2015

[Espagne] Des nouvelles du compagnon Gabriel Pombo Da Silva

À propos du compagnon Gabriel Pombo Da Silva et des Maxi-prisons

Il y a maintenant un an que le compagnon Gabriel Pombo Da Silva a été transféré au centre pénitentiaire de Topas (Salamanque). Il continue d’y résister à la dure expérience de la privation de liberté (après déjà plus de 30 années passées derrière les barreaux), mais aussi aux divers dispositifs que l’administration pénitentiaire ne cesse de perfectionner au mieux de ses intérêts et de ceux de ses commanditaires.

La prison de Topas a été créée dans le cadre du programme de construction d’une vingtaine de maxiprisons promulgué au début des années 90 par le gouvernement PSOE de Felipe González. À la même époque, le sinistre et socialiste directeur de l’AP, Antoni Asunción, introduisait la directive interne régissant les régimes FIES.

La prison de Topas a donc les caractéristiques de ces nouvelles usines d’incarcération de masse – en Espagne, le nombre de personnes emprisonnées a doublé en 20 ans, passant en gros de 35 000 à 70 000 entre 1991 et 2011.

Un des critères de cette modernisation consistant à éloigner les établissements carcéraux des centres urbains, celle de Topas a donc été construite en rase campagne. Cela répond à plusieurs objectifs : planquer le plus possible ces lieux de misère ; séparer davantage encore les personnes emprisonnées de leurs proches, obligé-es de parcourir de longs kilomètres pour la moindre visite – coup de chance (?!), contrairement à la plupart des autres taules, Topas se trouve au bord d’une route nationale desservie par une ligne de bus, un “luxe” qui permet d’éviter la punition collective de coûteux trajets ou de la marche forcée.

Cet éloignement est également destiné à réduire les manifestations de solidarité dans les quartiers telles qu’elles ont pu exister par le passé, notamment lors de mouvements à l’intérieur, ainsi qu’à rendre les évasions extrêmement difficiles.

Ce programme de nouveaux établissements pénitentiaires est ainsi venu répondre aux vagues de luttes, d’émeutes et d’évasions qui ont régulièrement secoué les prisons espagnoles des années 70 jusqu’aux années 90. Rassemblant en leur sein différents types de détention (maison d’arrêt, centrale etc.), il s’agit de prisons de sécurité maximale, équipées entre autres de portes automatiques, de systèmes de contrôle informatisés de plus en plus sophistiqués et d’une multitude de dispositifs de haute technologie.

La taille et l’architecture de ces prisons permettent d’enfermer dans chacune d’entre elles plus d’un millier de prisonnier-es, tout en les séparant au gré des nécessités et des expérimentations de la gestion carcérale. Elles sont en effet divisées en différents bâtiments autonomes les uns des autres avec leur cour de promenade, leurs parloirs, leur cantine. Tout type de rencontres entre les détenu-es des différentes unités étant soigneusement évité, ils et elles n’ont que très peu de moyens de savoir ce qui se passe dans le reste de la détention, ce qui réduit d’autant les possibilités de luttes, voire d’émeutes, d’ampleur. Pour empêcher tout «  regroupements dangereux  », il est aussi très facile de déplacer un prisonnier d’un bâtiment à l’autre sans avoir recours au transfert dans une autre taule – même si la dispersion reste un moyen efficace de punir les prisonnier-es et leurs proches. Après 5 transferts depuis son arrivée en Espagne, Gabriel a par exemple déjà pu découvrir 5 modules internes différents à Topas.

Cette organisation reposant à la fois sur la massification et l’atomisation contribue donc à poursuivre la sale guerre en brisant les liens de solidarité ou en encourageant rivalités et embrouilles dans un contexte de misère affective et économique. Histoire d’en rajouter une couche dans la pénurie et la course à la survie, la dernière trouvaille en date de Topas a consisté à réduire les possibilités de mandats à deux par mois, à effectuer uniquement par les familles ou l’avocat …

Parallèlement à ce modèle architectural s’est aussi développé le concept moderne de traitement scientifique des prisonnier-es. Cobayes modernes, ils et elles sont en effet classifié-es selon une interminable liste de régimes, degrés et phases. Cette mise en cases qui se veut extrêmement pointue est effectuée par tout un panel de spécialistes (les dites «  équipes techniques  » ou «  trucologues  » comme ironise Gabriel qui refuse de se soumettre à leur examen : psychologues, sociologues, pédagogues et autres travailleurs sociaux…) selon des critères essentiellement comportementaux et disciplinaires. Ce qui porte le doux nom de “traitement individualisé” revient à scruter à la loupe le comportement de chaque prisonnier-e, pour établir son profil et le traitement à lui appliquer. En termes moins choisis, il s’agit d’appuyer là où ça fait mal – sachant que cette bureaucratie est aussi déterminante pour les permis de sortie et les conditionnelles. Tout cela passe évidemment par la constitution d’énormes bases de données et par un contrôle au plus serré.

Au delà des interrogatoires réguliers prévus par ces bataillons d’experts, la surveillance au quotidien est assurée par différents moyens : le système de caméras omniprésentes et les rapports d’incidents distribués par les matons sont malheureusement souvent efficacement secondés par le contrôle des co-détenu-es.
Les modules dits de « respect maximum » soi-disant de « la vie en commun »  sont un exemple extrême de cette cogestion. Les prisonnier-es qui y entrent s’engagent de fait à respecter et à faire respecter par les autres non seulement le règlement de la taule, mais en prime un code de bonne conduite élaboré par la division elle-même. Sous couvert d’assemblées de bilan, ils et elles  participent activement à leur propre enfermement et au règne de la balance qui a tendance à se généraliser, c’est sans doute ça la réinsertion…

Bien entendu, l’ensemble du système fonctionne sur la stratégie de la carotte et du bâton : récompenses pour celles et ceux qui de différentes manières font preuve de leur bonne volonté à l’égard de l’administration pénitentiaire, tandis que les régimes fermés, l’isolement et la plupart des régimes FIES sont destinés à punir les prisonnier-e-s « conflictuel-les » et viennent entériner les diagnostics ou pronostics de dangerosité sociale.

Le FIES 3 attendait les compagnon-nes Francisco et Mónica dès leur incarcération. Gabriel, pour sa part, a été placé en FIES 5 alors qu’il se trouvait à A Lama, et cette décision a déjà été reconduite plusieurs fois par l’administration de Topas. Egalement considérée comme rebelle, Noelia Cotelo vient à son tour d’arriver à Topas où elle immédiatement été mise à l’isolement. Elle est toujours en FIES 5. Entre autres mesures spéciales, cela implique concrètement que toutes les communications écrites ou orales sont lues, photocopiées, écoutées et enregistrées et qu’elles peuvent être censurées sur des critères pour le moins flous de “contenu subversif” ou d’”atteinte à la sécurité ou au bon fonctionnement de la taule”. En l’occurrence, c’est quasiment l’ensemble des publications de caractère anarchiste destinées au compagnon qui sont retenues, y compris quand elles répondent au critère obligatoire et déjà sélectif de porter ISBN et mention de l’imprimeur. D’où sa demande de ne pas joindre de lettre à ce genre d’envoi qui se voit entièrement refusé. Sa correspondance est aussi soumise à la limitation de 2 lettres maximum à envoyer par semaine, sans compter les retards ou les disparitions «  inexpliqués  » de courriers, pour le faire taire et l’isoler davantage sans doute.

Au recours envoyé par Gabriel, le juge de vigilancia de la région a répondu par la confirmation du placement en FIES, avec cette phrase qui ne manque pas de saveur  : « Il résulte des rapports reçus et du contenu des surveillances de communications effectuées depuis qu’il se trouve dans ce centre pénitentiaire qu’il continue de mener une lutte anarchiste et antisystème contre le régime et les institutions, encourageant ses proches et ses amis à lutter ». Cela en dit long sur ce que l’Etat attend du compagnon : renoncer à ce qu’il pense et à ce qu’il est ; le harcèlement et les sales jeux y compris sur sa date de sortie de prison (les recours juridiques sont toujours en cours) visent sans doute à cela et n’y sont manifestement pas parvenus.

Le fonctionnement et la fonction de la prison viennent à nouveau nous rappeler qu’elle est le reflet en plus dense de la société qui la produit et qui en a besoin. Du plus bas au plus élevé des échelons, les rouages qui assurent le maintien des institutions et de l’ordre établi, nécessitent et exigent la soumission du plus grand nombre. Il faut briser les individus et éradiquer les possibilités de luttes. Le consentement peut être acheté à coups de bons et de mauvais points, de quelques miettes, de drogues légales et illégales ou tenté d’être arraché par la violence plus directe, car tous les moyens sont bons aux yeux des puissants, démocrates ou pas.

L’« humanisation » des prisons vendue par le pouvoir et la propagande médiatique cache en réalité la tentative de dépersonnalisation et de dépossession totale, tout comme leur prétendue « paix sociale » n’est qu’une guerre plus ou moins larvée.

Dehors comme dedans, c’est bien ces engrenages qu’il s’agit de briser, ainsi que toutes les chaînes, physiques, psychologiques et technologiques. Seules la révolte et la lutte permettront d’en finir avec les rapports fondés sur la domination et d’assouvir nos désirs de liberté.

A bas la société carcérale, l’Etat et toute autorité !

Août 2015, des anarchistes solidaires

Pour écrire au compagnon :

Gabriel Pombo Da Silva
CP Topas-Salamanca
Ctra N-630, km 314
37799 Topas (Salamanca)
Espagne

Publié sur contrainfo, 20 août 2015

[Publication] Chronik, nouveau blog de brèves d’actions directes en Allemagne

A propos

Ce site a pour but respectivement de rassembler des brèves et récits d’actions directes en Allemagne en plusieurs langues au-delà du jeu de médiation des médias de masse. Il se doit de fournir une base de données ouverte, d’être une ressource pour toute action directe de confrontation avec l’Etat et le capital, contre tou-te-s se représentant-e-s.

Inutile de dire que nous nous efforçons de documenter les actions de celles et ceux qui commencent à agir dans la guerre sociale en cours, qui combattent activement pour surmonter les rapports capitalistes dans le but de parvenir à un monde libéré de l’exploitation, des rôles de genre merdiques, de la religion, des classes et des nations.

Nous voulons améliorer la diffusion de nouvelles de telles actions en Allemagne et ailleurs dans le monde: nous avons trop souvent constaté un énorme manque de connaissances de ce genre partout et à l’intérieur des frontières établies de l’Allemagne. Nous pensons qu’il est important d’améliorer la diffusion de telles nouvelles pour inspirer et montrer aux gens que la résistance est multiple, répandue et nécessaire à différents niveaux. C’est autant vrai ici que dans le reste du monde.

A une époque où internet occupe une place centrale et remplace souvent d’autres sources d’information telles que les revues et journaux auto-édités (qui sont des moyens plus intéressants qu’internet), nous avons décidé d’utiliser ce moyen pour atteindre un plus large public. Nous sommes conscients des limites de ce moyen.

Ce site internet est indépendant de tout groupe ou personne dont les actions seront publiées ici, et vice-versa. Pour contribuer avec une traduction, une suggestion, un lien ou autre, vous pouvez nous contacter.

chronik.blackblogs.org

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Bienvenue

molotovPlus de deux ans ont passé depuis que Til Schweiger [1] a obtenu par moyens détournés la fermeture [2] de directactionde.ucrony.net. Depuis ce moment-là, c’est plus difficile de se faire un aperçu – et de se donner certainement un peu de courage. Indymedia linksunten est utilisé et considéré par beaucoup en tant que plateforme, mais des textes publiés dessus aussi disparaissent dans des méandres de données sur les pages arrières. Des chroniques en ‘carnets underground’ ou des listages par thèmes créent un aperçu de temps en temps. Beaucoup de choses restent inaperçus, surtout sans lettre de revendication dans la foulée. Et le citadin reçoit à peine les nouvelles d’agitation qui se passent dans le pays et dans son propre environnement s’il ne prend pas la peine d’étudier les tabloïds et les dépêches des flics.

Surmontons l’isolement, créons des suggestions

Nous voulons, avec cet aperçu dénué le plus possible de toute norme, appeler à contrer l’isolement et l’impuissance éprouvée que l’on entend si souvent: beaucoup de choses se passent!
Comme c’était déjà le cas avec ‘direct action de’: ce site web est indépendant de chaque groupe ou personne dont les actions seront publiées ici, et vice-versa. Pour contribuer à une traduction, une référence, un lien, etc.., vous pouvez prendre contact avec nous.

Abolissons les frontières, surmontons les barrières linguistiques

Un des objectifs de notre blog se centrera sur les traductions. Contrainfo est sûrement pour beaucoup est est pour nous une ressource importante. attaque.noblogs.org de France est moins connu mais il a l’idée de rassembler des traductions en plusieurs langues avec un large panel d’actions et constitue un exemple. La façon dont seront remplies ici les catégories de langues étrangère dépendra de vous et de vos contributions !

Quelques remarques sur l’utilisation

Dans la colonne en haut à droite, vous pourrez sélelectionner la langue, en cliquant sur ‘English’, vous obtiendrez uniquement les traductions en anglais. Sur la page principale, vous trouverez des articles dans toutes les langues classés par ordre chronologique selon la date de l’action. La chronique en allemand sera un peu plus claire après avoir choisi la langue ‘Deutsch’ (tout en haut à droite).

En bas à droite se trouve de chaque côté une liste des lieux classée selon le nombre d’entrée. Pour filtrer selon les villes, cliquez dans le nuage du jour par exemple sur ‘Freiburg’ ou ‘Münster’ et vous obtiendrez une liste chronologique des nouvelles de la ville sélectionnée. Malheureusement, le choix de la langue et le filtrage par ville ne peuvent pas être combinés.

Dans le calendrier, vous pouvez sélectionner des jours séparés et vous font afficher par exemple seulement le 17 mars. Des jours avec des publications sont soulignés dans le calendrier.
Les contributions contiennent en partie des vidéos prélevées et autres petits détails de la presse, en plus des lettres de revendication, des informations de la police et des liens de la presse.

Vous pouvez nous écrire en passant par notre adresse mail ou notre formulaire de contact. Si vous ne retrouvez pas une action de 2015 ou ne trouvez pas une traduction ou une suggestion, écrivez-nous !

En vous souhaitant plaisirs, idées et force,

chronik.blackblogs.org

Traduit de l’allemand du texte de présentation et de bienvenue du site

NdT:
[1] Dans la nuit du lundi 25 mars 2013 à Hambourg, la maison de l’acteur allemand Til Schweiger a été attaquée avec des bouteilles de peinture et la voiture ‘mini-cooper’ de sa petite amie qui était garée dans la rue a été incendiée. Cette saloperie a été visée pour ses déclarations publiques et la réalisation de son film « Ange Gardien » qui glorifie les missions de l’armée allemande (‘Bundeswehr’) en Afghanistan. Plus de 140 civils avaient été tués lors d’un raid aérien de la Bundeswehr en septembre 2009 près de Kunduz. Le texte de revendication de l’action intitulé « Til Schweiger, vous n’êtes pas le bienvenu » se termine par « organisons l’attaque antimilitariste »

[2] A la suite de l’attaque de sa maison, Schweiger a fait fermer 21 sites, tous hébergés par ucrowny.net, et plentyfact collective qui lui fournit une aide technique. Sur la base d’un seul article publié sur directactionde.ucrowny.net (en l’ocurrence celui de l’attaque de sa maison), les avocats de cette crapule ont obtenu la fermeture de tous les sites. Le comuniqué de plentyfact collective est à lire en anglais et en allemand ici.

[Notre-Dame des Landes] Feu la voiture des bleus – 20 août 2015

Notre-Dame-des-Landes : un engin incendiaire détruit une voiture de gendarmerie

Même si les faits se sont déroulés hors de la zad, zone occupée par les anti-aéroport, ils sont spectaculaires, une voiture de gendarmerie qui accompagnait un huissier venu signifier une procédure d’expulsion à une famille qui ne payait pas son loyer a été détruite par un engin incendiaire

Feulevéhiculedesbleus

Les gendarmes accompagnaient un huissier venu notifier une procédure d’expulsion au lieu dit l’Épine à Notre-Dame-des-Landes, à une famille qui ne payait plus son loyer. Une expulsion sans relation avec le projet de transfert de l’aéroport. Un groupe de 6 à 8 personnes sont arrivées en voiture, ont brisé les vitre de la voiture à coups de battes de baseball, puis y ont jeté un engin incendiaire de type fusée de détresse dans la fourgonnette des militaires qui a pris feu. Dans un deuxième temps un groupe d’une quinzaine d’individus masqués est revenue à la charge. Un gendarme a été touché par un tir d’arme à air comprimé de type paintball, et va devoir consulter un médecin.

La compagnie de gendarmerie de Châteaubriant a ouvert une enquête pour identifier et retrouver les suspects. Les enquêteurs privilégient, compte tenu de la proximité de la zad et des constations faites sur place, une possible action des anti-aéroport.

L’expulsion de la famille s’est poursuivie normalement, toutefois deux de ses membres ont été placées en garde à vue.

La réaction de Jacques Auxiette

Jacques Auxiette, président de la Région des Pays de la Loire, et du Syndicat Mixte aéroportuaire, réagit avec la plus grande véhémence à l’annonce de la destruction d’un véhicule de gendarmerie et de l’attaque des forces de l’ordre par des individus ce matin dans la zone géographique de Notre-Dame-des-Landes.

« Les forces de l’ordre attaquées ce matin étaient présentes sur le secteur dans le cadre d’une mission n’ayant aucun rapport avec le dossier de l’aéroport. Je fais part de ma solidarité totale à l’égard de l’ensemble des forces de l’ordre présentes sur le territoire, des habitants du territoire, des élus, partisans ou opposés au projet. Je suis complètement écœuré face à de tels agissements ! Je réitère mon souhait de voir l’état de droit rétabli. Sur notre territoire l’intimidation ne fonctionne pas ».

Il ajoute, « si l’évacuation complète de la ZAD devra intervenir au moment du démarrage des travaux, les agissements illégaux et les violences perpétrées par les plus radicaux doivent être réprimées sans plus attendre ».

Leur presse de l’ordre – france tv info, 20/08/2015

[Leipzig, Allemagne] Destructions et sabotages en série d’automates à tickets de la société de transports ‘LVB’

Dans la nuit de dimanche à lundi 17 août, nous avons détruit l’ancien et nouvau distributeur de tickets à Connewitzer Kreuz. A présent, l’ancienne billetterie à l’arrêt Connewitzer Kreuz est hors-service et « Travaux de service » attire l’attention sur l’écran fracassé.

Avec cette action, nous tenons à participer à la destruction des billetteries automatiques de ‘LVB’ en raison de la hausse des tarifs [1].

Au cours des dernières semaines, il y a déjà eu de nombreuses attaques sur les distributeurs automatiques de tickets [2].

Nos moyens étaient un marteau, quelques allume-feu et beaucoup de rage.

Traduit de l’allemand de linksunten indymedia.org

NdT:

[1] Au 1er août, le prix d’un ticket pour circuler sur le réseau ‘LVB’ est passé de 2.10 à 2.50 euros, tandis que le ticket pour un trajet court (jusqu’à 4 arrêts) est passé de 1.50 à 1.80 euros.

[2] Des textes sur internet (voir ici) ont promis des destructions et sabotages de distributeurs de tickets dans toute la ville. Avant et après l’augmentation, plusieurs billetteries automatiques aux arrêts de tramways et d’autobus ont été détruites dans Leipzig. Le mercredi 29 juillet, cinq automates ont été incendiés à ‘Reudnitz-Thonberg’ et ‘Schönefeld’. A chaque fois, le procédé a été identique: les vandales ont pulvérisé de la mousse isolante à l’intérieur de l’automate et y ont mis le feu à l’aide d’un accélérateur. Par la même méthode, un autre distributeur a été mis hors-service dans la nuit de dimanche à lundi 3 août.

Brandanschlaege-auf-Ticketautomaten-in-Leipzig_pdaBigTeaser 150219

[Paris] Monsieur sécurité du XIXème

Mao Peninou : Monsieur Sécurité du 19e

peninouAdjoint à la Maire de Paris, chargé de toutes les questions relatives à la propreté, l’assainissement, à l’organisation et au fonctionnement du Conseil de Paris. Conseiller délégué en charge de la nuit pour le 19e arr.

Mao Peninou 48, Bd. de la Villette – 75019 – PARIS tél : 01 77 11 47 95 http://maopeninou.eu/bio

Né le 20 mars 1968 à Paris 14e Il a commencé sa carrière politique avec SOS Racisme, puis il est passé au PS, où il devient proche de Jean-Christophe Cambadélis

Sa carrière au Parti Socialiste : 1994-2001 : Secrétaire Général du Manifeste Contre le Front National, présidé par Jean-Christophe Cambadélis. 1997-2002 : assistant parlementaire de Jean-Christophe Cambadélis. A partir de 1995 : il a occupé plusieurs responsabilités au PS. D’abord dans la section du 19e, puis au niveau Fédéral, comme 1er secrétaire fédéral adjoint de Patrick Bloche. Depuis le dernier congrès du PS (celui de Toulouse), il préside le Conseil Fédéral de la fédération de Paris.

Mandats électifs: 2001-2008 : adjoint au Maire du 19e, en charge de la démocratie locale et de la sécurité. 2008-2009 : Conseiller de Paris, délégué du Maire du 19e en charge de la sécurité et de la Politique de la Ville. 2009-2013 : Adjoint au Maire de Paris en charge de la Qualité des services publics municipaux, de l’accueil des usagers et du Bureau des Temps. C’est dans le cadre de ces fonctions qu’il a organisé les « Etats Généraux de la Nuit à Paris» en novembre 2010. C’est à dire plus de flics et plus de bars pour bobos… 2013-2014 : Adjoint au Maire de Paris en charge de la propreté et du traitement des déchets. Et toujours délégué du Maire du 19e en charge des relations avec les corps de sécurité. Depuis avril 2014 : Adjoint à la Maire de Paris en charge de la propreté, du traitement des déchets, de l’assainissement, de l’organisation et du fonctionnement du Conseil de Paris. Délégué du Maire du 19ème en charge de la Nuit.

Promoteur de la ZSP dans le 19e : « Officiellement lancée en février 2013, la Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) du 19e arrondissement est en place et obtient ses premiers résultats. Le quartier Stalingrad/Flandre-Tanger-Maroc/ Les Orgues bénéficie de ce dispositif innovant. En lien avec le Préfet de Police et le Procureur de la République, deux axes principaux ont été définis : la lutte contre le crack et les vols avec violences, et plus globalement les troubles et les désordres de l’occupation de l’espace public. Un an après sa mise en place, les premiers résultats de la ZSP sont visibles : 2.400 arrestations (+ 200 % par rapport à la même période l’année précédente), dont 975 pour infractions à la législation sur les stupéfiants (784 usages + 191 trafics – reventes), 63 pour vols violences et 33 pour cambriolages ou tentatives.» Tiré du site de la mairie de Paris : (http://www.mairie19.paris.fr/mairie19/jsp/site/Portal.jsp?page_id=281)

Les Etats généraux de la Nuit :

« Il reste évidemment à trouver des zones inhabitées au sein de la capitale. L’exécutif parisien planche également sur la création de commissions de conciliation par arrondissement « de manière à avoir une sorte d’expertise permettant de rendre les choses plus objectives en cas de plainte », poursuit Mao Peninou. « Un bar de nuit qui s’ouvre dans un quartier périphérique, c’est de la vie et de la sécurité pour les riverains. » » et de la thune pour les tauliers… Tiré du Monde :http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/11/12/paris-ouvre-ses-etats-generaux-de-la-nuit_1438781_823448.html

Mao Peninou, Monsieur Sécurité de la Ville de Paris pour le 19e : Vas-y toi aussi lui dire qu’est-ce que tu penses de la sécurité (et de la Ville de Paris), au 48, Bd. de la Villette ou par téléphone au : 01 77 11 47 95

Au format PDF ici

Publié sur indymedia grenoble, 13 août 2015

[Copenhague] Vague de perquisitions et d’arrestations à la suite d’une nuit émeutière à Nørrebro [Mise-à-jour]

Au sujet de la récente répression

denmarkJeudi 13 août à 5h30, le collectif anti-autoritaire ‘Bumzen’ a été perquisitionné par un gang de la section anti-criminelle de la police. Les flics étaient suivis d’une armée de flics surarmés qui ont menotté toutes les personnes présentes dans le bâtiment à ce moment-là. Le prétexte donné était qu’ils recherchaient des participants à une manif émeutière de ‘Reclaim the streets’ qui avaient eu lieu le week-end précédent. Cependant, il est évident pour nous que ceci a été une opération politiquement motivée contre l’infrastructure du mouvement radical.

Bien qu’environ 25 personnes étaient présentes lors de la perquisition, personne n’a été autorisée à surveiller la police (sic, NdT) alors qu’ils fouillaient leurs chambres et leurs biens. La police a choisi les personnes qui étaient domiciliées officiellement à ‘Bumzen’ pour les amener au comico et les accuser en vertu du paragraphe 1344a  pour « participation à une émeute ».

Trois autres endroits ont été perquisitionnés dans la même matinée. Deux personnes âgées de 17 ans ont été arrêtées et déférées, accusées d’avoir brisé des fenêtres d’une banque à Østerbro, malgré leurs statuts de mineurs et de la petite accusation de vandalisme.

Le samedi 15 août, une manifestation s’est tenue de Blågårds Plads à ‘Bumzen’, où il y a eu une bouffe. Tous les fonds recueillis sont reversés aux prisonniers.

Contre la répression et la brutalité policière

Solidarité avec les prisonniers.

Traduit de l’anglais de contrainfo, 17 août 2015

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Dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 août dans le quartier de Nørrebro de Copenhague, la fin de manifestation appelée par « Reclaim the streets » – à laquelle 200 personnes ont participé – s’est terminée par une conflictualité accrue contre l’existant. Les flics se sont faits attaquer à coups de pétards, bouteilles, de pavés et de cocktails molotov, tandis que plusieurs agences bancaires et immobilières ont été fracassés à coups de marteaux et de masse. Le musée de la police a aussi perdu ses vitres et de nombreux tags ont été inscrits sur les murs du quartier. Trois personnes ont été arrêtées alors qu’elles étaient en train de déceler des pavés.

Les médias danois (anglophones) sont en train de spéculer à tout va sur cette rage spontanée qui a laissé des traces dans les rues de Copenhague. Ils parlent à la fois d’une colère accumulée depuis quelques temps, qui serait liée aux multiples manifs de fascistes protégées par les flics, durant lesquelles les contre-manifestants ont été durement réprimés. D’autres journaux font appel aux sociologues et parlent de l’embourgeoisement en cours du quartier. Bref, tous excluent évidemment le fait que cette rage s’illustre contre la sociale-démocratie danoise et la paix sociale qu’elle tente d’imposer dans ce monde. Mais la « réponse historiquement dure » de l’Etat n’a pas tardé, comme l’avait déclaré le ministre de la Justice Søren Pind au lendemain des émeutes.

Dans la matinée du jeudi 13 août, les flics ont mené des perquisitions au centre social ‘Bumzen’ [1] (ancien squat ouvert en 1986) et à plusieurs domiciles dans Copenhague. Sur la base de déclarations de balances et des images de vidéosurveillance, 28 personnes ont été arrêtées en totalité, dont 25 sont résidentes de ‘Bumzen’; 11 ont été rapidement relâchées sans poursuites; 14 personnes ont été inculpées en vertu de l’article 134 du code pénal pour « perturbation grave à la paix et à l’ordre public ». De plus, deux jeunes de 17 ans ont été inculpés et placés en détention provisoire pendant 13 jours. Ils sont soupçonnés d’avoir endommagé la façade et le guichet automatique d’une banque de Nørrebro. Les deux sont originaires du quartier Indre By et du centre-ville. Les flics ont annoncé qu’ils allaient continuer leurs recherches.

Solidarité avec les rebelles de Copenhague qui font face à l’Etat !

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De Berlin à Copenhague…

La Rigaerstraße salue Nørrebro

L’information nous est aussi parvenue au sujet de la terreur policière contre votre projet d’habitation ‘Bumzen’ et trois autres maisons. La raison de l’attaque policière était une action « Reclaim the streets », durant laquelle des pierres et des cocktails molotov ont été balancés sur les porcs policiers et une banque a été défoncée. Ca nous a beaucoup plus que vous ayez repris les rues de Copenhague de cette manière.

Puisque les porcs vous ont forcés à donner votre ADN, nous avons également donné une tâche à nos spécialistes de laboratoire. Dans la soirée de vendredi 14 août 2015 en solidarité, deux fourgons de police ont une fois de plus perdu à la « Rigaer roulette ». Nous avons attaqué les flics avec des pierres et des boules puantes et nous avons été informés par la presse que la police avait envoyé des échantillons au laboratoire. Nous sommes très impatients de l’analyse, au cas où elle le publie.

Ils ont aussi écrit plus loin qu’environ 20 pierres ont volé sur un véhicule de flic. Soyez sûrs que tant que vos collègues taperont sur les nerfs de nos potes ou que vous rôderez dans notre quartier [2] (sic, NdT), ça restera dangereux pour vous !

‘Rigaer Roulette’ va au prochain round !

‘Bumzen’ reste !

Solidarité avec toutes les luttes anti-autoritaires !

Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia.org

NdT:

[1] Le squat ‘Bumzen’ a été ouvert en 1986 dans le quartier de Nørrebro. Composée à l’origine de deux maisons mitoyennes, l’une est aujourd’hui un café et l’autre occupée par le collectif ‘Bumzen’, qui est aujourd’hui légalisée.

[2] Depuis quand les quartiers et la ville nous appartiennent? Ils ne sont que le reflet d’un monde que l’on veut détruire dans une perspective révolutionnaire. La traduction anglaise de ce même texte est identique voire pire et parle de « nos belles rues ». Et puis bon, ça fait vraiment guerre de territoire. On aimerait que les flics ne sévissent plus nulle part et pour ça, il n’y a que la révolution !

[Bâle, Suisse] Ni frontières ni nations. Sabotons ‘CONEX15’

95647Du 16 au 25 septembre 2015 aura lieu à Bâle et au nord-ouest de la Suisse un exercice militaire fédéral du nom de « CONEX15 ». Durant cet exercice, un contrôle militaire réel aura lieu dans des points névralgiques tels que la gare, les frontières ou le port. Le scénario est basé sur une situation post-crasheuropéenne où la Suisse, seul îlôt préservé de la crise mondiale, doit se protéger contre et envers tous, notamment les migrant.e.s et les ennemi.e.s intérieurs.

Venez en septembre à Bâle et participez aux actions qui auront lieu !

Ou auto-organisez-vous, menez des actions peu importe où et comment contre celles et ceux qui s’enrichissent avec les expulsions, l’enfermement, les institutions et entreprises qui érigent l’Europe forteresse, collaborent avec les armées, etc..

La manifestation « No Border – No Nation – No Conex » aura lieu dans le cadre de la résistance contre cet exercice militaire vendredi 18 septembre 2015 à 19h00, Claraplatz à Bâle.

noconex15.noblogs.org

L’appel à la manif:

Ni frontières ni nations. Sabotons CONEX15

L’exercice des troupes de l’armée suisse, « CONEX15 », qui se tiendra du 16 au 25 septembre au nord-ouest de la Suisse formule le scénario de menace comme ceci: « Dans une Europe fictive du futur, avec de nouvelles terres et frontières domine la crise économique. Les conséquences se répercutent aussi sur la Suisse: réduction des réserves, commerce clandestin, organisations criminelles. De grandes provisions d’huiles, de gaz et de céréales deviennent la cible de sabotages et de pillages. En outre, des tensions ethniques conduisent à de plus grands flux de réfugiés en Suisse. »

Dans l’Europe actuelle, la crise économique pousse toujours davantage de gens dans la pauvreté et les besoins vitaux les plus essentiels ne peuvent en partie plus être satisfaits. Pour des millions de personnes, seulement une réalité: des bourses vides et des batailles quotidiennes pour pouvoir maintenir d’une façon ou d’une autre la tête au-dessus de l’eau.

Dans l’Europe actuelle comme en Suisse aussi, les frontières sont déjà militarisées aujourd’hui. Les migrant-es, qui fuient la guerre, l’oppression et la misère pour chercher une vie meilleure en Europe, font face aux installations de protection des frontières, se font empêcher de franchir les frontières par des avions, drônes, bâteaux et surveillance satellite. C’est d’autant plus grotesque lorsqu’on s’aperçoit de la façon dont les Etats européens sont impliqués dans l’exploitation et la « déstabilisation » d’autres pays.

Une vie dans les lager (camps, NdT) et les prisons de l’Europe des démocraties attend les personnes qui parviennent à franchir l’entrée dangereuse: une vie sous surveillance et contrôle, qui sont à la merci des rouages de la loi d’asile et exposés à la menace continue d’être de nouveau expulsés. Dans le même temps, le profit frappe les personnes qui sont soit exploités comme main-d’oeuvre bon marché soit privés d’une vie auto-déterminée par leur administration. Ainsi en Suisse aussi, un grand nombre d’entreprises telles que par exemple ORS, SECURITAS, etc tirent profit de la gestion des camps, du contrôle des migrant-es, etc…

Les questions, les scénarios au sujet desquelles sont attendus des réponses dans le cadre de cet entraînement militaire sont pour nous les interrogations des gouvernants et ceux qui possèdent le pouvoir dans ce système capitaliste et/ou qui oeuvrent à sa pérennité: c’est se questionner sur la façon dont les positions sociétales et politiques du pouvoir peuvent être maintenus dans le monde et les gains du capital assurées; la façon dont on convainc les gens à se faire toujours plus exploiter; la façon dont on empêche les migrant-es « indésirables » de venir en Europe et en Suisse; et enfin, la façon dont on réduit au silence ceux qui luttent contre tout cela ou aspirent aussi tout simplement à l’auto-émancipation.

Leurs réponses sont toujours les mêmes: renforcement des lois, développement de l’appareil répressif avec ses flics et prisons et lorsque cela paraît nécessaire, l’utilisation de l’armée.

L’entraînement militaire CONEX15 est un exemple ce dont à quoi ressemble une telle réponse et un aperçu des stratégies et objectifs des dominants. 

De plus, il s’agit de savoir quel effet psychologique cet exercice devrait avoir sur la population: un scénario de menace de « l’extérieur » est évoqué et en même temps étudié comme quoi « on doit protéger sa démocratie stable et son économie ». La militarisation et la répression doivent grâce à cela être légitimées; les gens doivent s’habituer à la présence des soldats dans les rues, ainsi qu’au fait que l’on enferme des gens dans des camps.

Nous ne demandons pas davantage de démocratie ou un capitalisme plus juste. Car même la démocratie est seulement une forme de gouvernement qui sert à contrôler, à gérer les gens dans le système capitaliste, à les décourager de penser par eux-mêmes et d’agir pendant qu’ils se font berner par la co-gestion. La démocratie, l’Etat-Nation, le capitalisme servent une seule même logique: la corvéabilité et le contrôle des personnes. Dans cette logique, les frontières, les camps, les prisons et les expulsions continueront d’exister.. 

Nous n’avons aucune réponse à ces questions à l’intérieur de cet ordre et de ce système. Notre seule réponse est la rage envers ce monde avec ses frontières et ses murs, et la solidarité avec tous ceux qui disparaissent dans les camps et prisons de ce système, parce qu’ils n’ont soi-disant pas leurs places ici.

Pour un monde sans frontières ni nations ! Pour un monde sans lager ni prisons !

C’est un appel à perturber et à saboter CONEX15 et le régime migratoire dans son ensemble !

Contre les Etats et leurs frontières: révolution !

VsLesEtatsEtLeursFrontieres

L’hécatombe continue dans la Méditerranée. Des centaines de personnes meurent en essayant de la traverser, pour fuir la misère, les persécutions, souvent la mort (il y aurait eu 22000 morts depuis 2000, dont plus d’un millier juste cet été). Ici ils trouvent la misère, la persécution, parfois la mort, comme ceux qui, amassés par milliers à Calais, se font tabasser par les flics et parfois meurent en essayant de passer la frontière (11 depuis juin). À Paris, point de passage pour ceux qui tentent d’aller en Angleterre ou en Europe du Nord, point de chute pour nombre d’entre eux qui ne savent juste pas où aller, tous les rouages de l’État font leur sale travail, leur travail normal, pour chasser les immigrés sans-papiers, pour exploiter de façon efficace et rentable tous les pauvres (avec ou sans papiers), pour nous garder tous à nos places, laborieux et obéissants.

Ainsi, la Mairie de Paris a ordonné, à la fin de ce printemps, l’expulsion d’un campement de fortune du côté de La Chapelle où s’entassaient des centaines de sans-papiers. Bien sûr, la mairie de gauche a joué ses cartes démocratiques. La première a été celle de la charité : quelques chambres d’hôtel pendant quelques jours (puis retour à la case rue évidemment), pour se justifier devant une opinion publique citoyenne qui n’attend que ce type de justifications. Emmaüs et France Terre d’Asile ont bien joué leur jeu (rentable), en prenant en charge une partie de ces personnes. Mais la gestion de la misère est leur secteur d’affaire, et cela n’a rien à voir avec la lutte pour la fin de la misère. Puis, pour ceux qui sont restés à la rue et ont cherché une solution collective à travers différentes occupations de bâtiments, il y a eu toute la clique des partis de gauche : PC, Verts (qui au passage siègent à la mairie, celle qui les a chassés) et NPA. Ils sont venus se faire de la pub bon marché et faire leur éternel travail de gauche, c’est-à-dire dorer la pilule, faire des promesses, calmer la rage, propager la résignation.

Cependant, la carte la plus tordue que l’État (dans ses différentes composantes) a joué dans cette affaire a été celle de la division et de la récupération. Il s’agit de la carte de l’asile politique. Apparemment, nombreux parmi ceux et celles qui survivaient dans le bidonville de La Chapelle, pourraient avoir le droit à l’asile, arrivant de pays en guerre. De toute évidence, ce « droit » n’est pas garanti du tout et ressemble plus à un loto, payé par le calme de ceux qui le demandent. Mais ce miroir aux alouettes sert surtout à séparer les gentils réfugiés ayant droit à l’asile des méchants sans-papiers qu’il faut juste enfermer dans des Centres de Rétention puis bâillonner et charger dans un avion.
Il est tout à fait compréhensible que des personnes soumises au chantage de la survie quotidienne, face à la menace d’être réexpédiées vers l’horreur qu’ils ont quittée, s’accrochent à l’espérance de l’asile. Mais il faut garder la lucidité de comprendre que cela, même si ça peut être une solution partielle pour des cas précis, ne fait que renforcer la politique anti-immigration de l’État. Et malheureusement ça marche. Déjà le fait que les personnes que soutiennent les sans-papiers les appellent « réfugiés » et demandent leurs « droits » est le signe que tout se joue sur la reconnaissance de ces fameux « droits » de la part de l’État. Des droits qui seront payés par des devoirs et aussi par l’exclusion de tous ceux et celles, l’immense majorité, qui n’ont pas ces mêmes « droits ». Le pouvoir donne des miettes pour calmer quelques esprits et les distraire pendant qu’il enferme et expulse à tout va.

En voyant ce qui s’est passé entre La Chapelle, le Jardin d’Éole, la rue Pajol et maintenant le lycée de la rue Jean-Quarré (occupé par les sans-papiers et leurs soutiens), en voyant les rafles dans les rues tous les jours, la question se pose : qu’est ce qu’on peut faire, qu’est ce que je peux faire, moi, pour empêcher la chasse à l’homme ? De nombreuses « personnes normales » se sont senties interpellées par ce qui se passait, ont apporté du soutien pratique avec nourriture, vêtements, équipement, d’autres en aidant à l’occupation des lieux ou à leur gestion, etc. Cela est humainement louable, mais ce n’est pas la solution au problème de la chasse aux sans-papiers ni au problème de l’État (dont le premier problème fait partie).

L’État tue, à ses frontières comme en son sein, par la main de ses policiers, dans ses taules… Cette société fondée sur l’autorité et l’argent tue sur les lieux de travail, dans les maisons et aussi de façon silencieuse et inaperçue par la misère, l’abandon, l’atomisation. La seule vraie solution est d’affronter la racine de la question, de s’en prendre à l’État et à toute autorité, ici et maintenant, en refusant les fausses solutions qui ne font que renforcer sa prise sur nos vies.

Il y a quelques années, ici même, à Paris, l’opposition à l’enfermement et à l’expulsion des personnes qui n’ont pas les bons papiers avait pris la forme du sabotage des entreprises qui rendent possible l’existence de cette machine à expulser les indésirables. Constructeurs de CRA, banques qui balancent les sans-papiers, boîtes d’intérim qui les exploitent (qui nous exploitent tous), SNCF et AIR France qui organisent les déportations, les assos’ qui cogèrent les camps, tous ont été attaqués, ont perdu une partie de l’argent pour lequel ils participent au marché de l’expulsion. Cet exemple reste valide et actuel et ouvre un champ fertile à l’attaque de tous les aspects de ce monde morbide. Pourquoi ne pas tenter de l’explorer à nouveau ?

Même dans cette résignation généralisée, quand quémander des droits peut paraître une lutte, de petits exemples réchauffent le cœur. Début juin, rue Pajol, les sans-papiers et leurs soutiens organisent un rassemblement ; les flics sont présents en grand nombre et les encerclent. Des jeunes du coin, mus par une saine haine anti-police, commencent à sortir des barres de fer et à s’en prendre aux bleus. Oui, la révolte est toujours possible !

Comme le dit un des tags antiétatiques qui, dans le quartier de la Place des Fêtes, ont accueilli l’ouverture du squat de la rue Jean-Quarré : « Contre les États et leurs frontières, révolution   ! ».
[voir photo, prise dans les rues du 19e arrondissement]

Texte tiré du ‘Lucioles’ n°23 – Août 2015 / Traduction en anglais par Rabble / En allemand par Aus dem Herzen der Festung

Voir tous les articles du n°23 de Lucioles en ligne sur le site

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[Besançon] Pas de vacances pour les expulseurs du PS

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2015, nous avons fait un détour par l’avenue de la gare d’eau où se trouve le local du parti socialiste. Equipé-es de bombes de peinture, nous avons entièrement recouvert sa façade de slogans contre les frontières et les expulsions.

Cette action a été menée pour exprimer notre haine absolue du pouvoir qui, quel qu’il soit, se livre à un harcèlement constant envers les sans-papiers: rafles, enfermement, expulsions partout sur le territoire, de Calais à la frontière franco-italienne entre Menton et Vintimille. Quand ce n’est pas pour les mettre entre les mains des charognards humanitaires et de la gauche tels que la Croix Rouge, Emmaüs, France Terre d’Asile, verts et front de gauche qui travaillent en étroite collaboration avec les flics et les autorités en triant, divisant et enfermant les migrants.

Ce geste de solidarité avec les migrants en appellent d’autres et n’est qu’un fragment d’une lutte acharnée contre l’Etat, ses frontières et chaque rouage de la machine à expulser et à enfermer (les entreprises qui y collabore sont nombreuses et partout vulnérables: VINCI, DE RICHEBOURG, COFELY GDF SUEZ, LA POSTE, BNP PARIBAS, BOUYGUES, etc…)

Pas de répit pour les expulseurs !

A (pour)suivre…

Quelques ennemis des frontières et de l’autorité

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Publié sur indymedia nantes, 15 août 2015

[Allemagne] Brèves d’attaques – Août 2015

Leipzig : attaque solidaire du tribunal

Le tribunal de Leipzig a été attaqué en solidarité avec toutes les personnes touchées par la répression, qu’elles soient incarcérées pour des actes de débrouille (vols, ruses dans les supermarchés, braquages…) ou pour des attaques contre la domination (attaque d’un comico, incendies de véhicules de patrouille, etc…)

« Le tribunal a été attaqué à Leipzig le 14 août 2015. Les outils étaient plusieurs extincteurs remplis de peinture et des cagoules pour suffisamment d’anonymat. L’intention était la lutte solidaire contre la répression et le marquage du tribunal comme point de cristallisation de la répression étatique. La peinture a été utilisée parce qu’il est sûurement difficile de retirer les vieilles pierres du bâtiment.
Nous pensons que la répression n’est pas uniquement la lutte de l’Etat contre les mouvements émancipateurs comme nous pouvons l’observer assez justement à Leipzig (poursuites contre les opposant-e-s au marche du mouvement raciste LEGIDA ou l’arrestation de 6 personnes jeudi de la semaine dernière accusées de l’attaque du poste de police de la Eisenbahnstrasse).

La répression concerne de nombreuses personnes et représente un pilier fondateur de cet ordre social. La répression est d’une part la menace permanente de la violence et de l’autre sa réalisation. Les contrôles policiers racistes au quotidien sur les places publiques et dans les gares sont seulement la pointe visible de l’iceberg. […]

Pour nous, cette action est dirigée contre la grisaille de la vie quotidienne, contre la répression et cet Etat.
Solidarité avec toutes les personnes visées par la répression !
Pour l’émancipation et la révolte sociale ! »

Traduit de linksunten indymedia.org

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Brême : attaque vengeresse d’un bar fasciste

Dans la nuit du 11 au 12 août à Brême, un pub à l’angle de la Verdener strasse fréquenté par des hooligans néonazis à Peterswerder a été attaqué : de la peinture de différentes couleurs a eté projetée contre la façade et des vitres ont été explosées. Le tag « pas de bistrot pour les nazis » a également été inscrit sur la devanture du bar.

Récemment, des hooligans néonazis ont organisé une attaque depuis ce bar contre des Ultras antifas après un match de football au Weserstadion. A la suite de cette attaque, l’antifasciste Valentin a été incarcéré.

KeineKnapefurNazis

Depuis la presse via chronik

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Berlin : véhicule d’une entreprise d’énergie incendié

Le 6 août 2015, un véhicule de la société d’énergie ‘Vattenfall’ garée Pintschstraße à Friedrichshain est partie en fumée. Une voiture ‘Mercedes’ garée juste à côté a également été endommagée après avoir été lèchée par les flammes. Cette entreprise est régulièrement prise pour cible lors d’attaques similaires.

Depuis la presse via chronik

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Berlin : la patrouille sous une pluie de pierres

Dans la nuit du vendredi 7 août aux alentours de 2h30, une patrouille de police s’est retrouvée sous une pluie de pierres dans le quartier de Schöneberg. Les dégâts causés sur le véhicule de police sont considérables. Le groupe d’émeutiers, vêtus de noir et cagoulés, a réussi à prendre la fuite en courant en direction du parc de Gleisdreieck.

Depuis la presse via chronik

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Leipzig : le véhicule de patrouille de police en feu…. et le local d’entreprise de la cheffe du parti raciste ‘AfD’ saccagé

A l’ouest de la ville Weißenfelser Straße jeudi 6 août vers 2h du matin, le local d’entreprise de la cheffe fédérale du parti raciste de l’AfD Frauke Petry (et directrice générale de la société visée) a été attaquée : outre de l’huile de vidange déversée sur la façade, les fenêtres ont été pétées, l’intérieur du local saccagé et un véhicule d’une entreprise de sécurité garé à l’extérieur a été endommagé.

Une heure plus tard à l’est de la ville, une voiture de police stationnée devant le commissariat de l’Eisenbahnstrasse a été incendiée. Malheureusement, les flics ont mis la main sur 6 personnes accusées de l’incendie. Agées de 16 à 23 ans, trois d’entre elles sont inconnues des flics. Les flics tentent de leur mettre sur leurs dos les différentes attaques qui ont eu lieu au cours de la même nuit.

Le poste de police en question a été inauguré il y a environ un an pour permettre aux flics d’avoir une présence accrue sur ce secteur et pouvoir intervenir plus rapidement. Il a déjà subi plusieurs attaques. L’an dernier, deux agents avaient été agressés alors qu’ils étaient en service et les pneus d’une voiture de police avaient été crevés.

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Saccage de l'intérieur

Saccage de l’intérieur

Depuis la presse via linksunten indymedia