Archives par étiquette : feu aux centres de rétention

[Londres, GB] Joyeux bordel devant le centre de rétention d’Harmondsworth – 25 décembre 2015

Un groupe de plus de 20 personnes vêtues de noir est apparu de nulle part au camp de concentration d’Harmondsworth près de l’aéroport d’Heathrow hier en solidarité avec ceux qui, fuyant les guerres ou la famine ou cherchant simplement une « vie meilleure », se sont retrouvés méprisés et criminalisés, des indésirables enfermés hors de la vue du monde civilisé.

Ils ne s’y sont pas rendus pour faire appel au dialogue et à l’intégration, mais pour briser le silence et l’indifférence, eux qui sont aussi étrangers à un monde dans lequel ils refusent de s’impliquer. Invisibles, ils sont passés en rang d’énormes entrepôts humains (Harmondsworth est le plus grand centre de rétention d’Europe) entourés de hautes clôtures et de barbelés à l’un des principaux bâtiments de rétention. Diverses banderoles et un drapeau noir avec un ‘A’ cerclé ont été tenus, accompagnés d’un sound system tonitruant, de l’agitation, des poings serrés et des coups de pieds dans les barrières, tandis que le contact téléphonique continu a été maintenu avec quelques personnes enfermées à l’intérieur.

Après 20-30 minutes, une bande de matons, suivie rapidement de 4 véhicules de police dans la zone où les gens échangeaient des salutations passionnées alors que les personnes en captivité ont pris conscience de ce qu’il se passait. Des ombres noires se sont révélées vivement au moment où les retenus se sont appuyés contre les fenêtres scellées en s’agitant, criant et frappant. La manifestation s’est déroulée pendant plus d’une heure, en ignorant la présence des merdes en uniforme autour d’elle.

Lorsque le groupe a décidé de partir à son propre rythme, son attention s’est tournée vers les flics et les matons. Les tensions ont commencé à augmenter. Les flics ont fait irruption avec hystérie, attrapant quelques personnes par derrière et les plaquant au sol. Deux personnes ont été arrêtées et relâchées plus tard.

Une rencontre brève, un regain de passion, de force, d’amour rebelle et de rage, des deux côtés des barbelés.

Un moment d’affirmation et de fusion, un petit pas pour sortir du bourbier de la routine et de la résignation.

Et un rappel…

Les frontières ne disparaîtront pas toutes seules ! La solidarité signifie l’attaque ! [1]

Quelques indésirables

NdT:

[1] Slogan d’une des banderoles du rassemblement

[International] Nouvelles d’opposition du mois de novembre

Voici un lien vers les Nouvelles d’opposition qu’on a trouvé pour le mois de novembre, si possible agrémentées de commentaires pour celles sur lesquelles nous possédons des éléments.

Avec entre autres :

-Pas mal de choses du côté du Mexique et de l’Afrique du Sud (comme d’habitude)
-de l’agitation en prison (grève de la faim d’un anarchiste turc et du condamné à mort américain Keith Lamar, plusieurs échauffourées dans l’Alabama, une émeute en Guinée…)
-un soulèvement au Togo
-toujours des émeutes et actions contre la police (Égypte, États-Unis, Zimbabwe)
-des mouvements violents contre des grands projets (Indonésie)
-des mouvement de migrants et contre les centres de rétention (Angleterre, Calais, Turin, ,Chypre, Macédoine, Australie)
-des mouvements paysans (Colombie, Grèce, Canada)
-des attaques ciblées (contre Syriza en Grèce, l’armée en Belgique)
-une grève générale doit on a très peu parlé à Mayotte
-d’autres grèves importantes (Grèce, aéronautique au Brésil)

[Reçu par mail]

[Berlin, Allemagne] Attaque solidaire avec les migrants – 28 novembre 2015

Dans la nuit de vendredi à samedi 28 novembre 2015, nous avons attaqué avec des pierres et de la peinture les services administratifs du Sénat pour l’intégration, le travail et le social de la Oranienstraße. Cette institution est également responsable du chaos autour des LAGeSo [1], dans lequel les réfugiés deviennent les jouets des politiciens.

Il n’y a aucun intérêt du côté de l’Etat à trouver des solutions humaines au sujet des réfugiés, c’est évident. Au lieu de cela, il s’en sert en montant les réfugiés les uns contre les autres et ils sont abandonnés dans des centres d’hébergements de masse.

L’aide bénévole, à travers les dons de vêtements et de repas, est accepté avec joie par l’Etat, aussi parce que la responsabilité peut être cédée et l’Etat n’encourt pas le risque que des personnes puissent crever de manière trop officielle à cause d’une « aide insuffisante ».

Chaque prémisse d’organisation par le bas qui sort de ce cadre est pourtant étouffée dans l’oeuf. Ca devenait trop contrariant pour le sénat lorsque les luttes à l’Oranienplatz se sont rendues visibles et les revendications ont été posées autrement. Les réfugiés devraient donc tendre la main par reconnaissance ; on ne voudrait pas les voir comme des sujets qui agissent, car alors les conflits deviendraient clairs, ce qui remettraient en question la paix sociale dans ce pays.

C’est pourquoi on ne s’étonne pas du fait que prendre l’initiative en s’efforçant de s’auto-organiser nous expose immédiatement aux matraques des flics.
Nous saluons, malgré tout, toutes les sortes de tentative d’occupation et espérons que la ligne berlinoise puisse être brisée à n’importe quel moment.
D’ici là, nous soutenons dégâts matériels et attaques sur les responsables pour une réponse adéquate !

Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia.org

NdT:

[1] Pour « Landesamt für Gesundheit und Soziales »: institution du ‘Land de Berlin’ (« région » dans le système fédéraliste allemand) ayant pour mission de fournir des services sociaux, sanitaires. Elle  dépend directement du Sénat et de son service dédié « à la santé, à la protection sociale et à celle des consommateurs ». Entre autre, elle a pour mission de trier et ficher les migrants, selon les critères étatiques de distributions de droits. Son siège est situé dans le quartier berlinois de Moabit à ‘Turmstraße 21′.

[Angleterre] Résistance aux expulsions dans deux centres de rétention pour femmes

Dans la nuit de mardi à mercredi 25 novembre 2015, les serrures des portes du centre de rétention de Colnbrook – situé à côté de l’aéroport d’Heathrow – ont été engluées. Ce sabotage a permis d’empêcher les expulsions vers le Ghana, le Nigeria et le Sierra Leone qui étaient prévues le lendemain.

Des femmes retenues au centre de rétention de Yarl’s Wood à Bedfordshire ont aussi résisté à leur expulsion. Des cars privés sont envoyés dans différents centres de rétention pour rassembler les retenues avant de les transporter vers les aéroports pour les expulser par charter. L’expulsion a été perturbé durant près de cinq heures: sur les 40 sans-papiers qui devaient être expulsées, seules 6 ou 7 retenues ont été expulsées. Un jour avant l’expulsion, les agents du centre avaient anticipé la résistance: ils avaient enfermé les retenues dans des cellules individuelles et confisqué leurs téléphones portable pour réduire le risque de résistance collective.

L’expulsion par charter semble avoir été prévue et organisée du Stansted Airport par la compagnie aérienne ‘Titan Airways’. Une retenue sans-papiers a dit « qu’environ 90% pour cent d’entre nous ne veulent pas se faire expulser, les 10% restants ne veulent pas non plus, mais qu’elles sont fatiguées d’être humiliées et donc déclarent qu’elles sont prêtes. »

[Traduit librement de Rabble, 27 november 2015]

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D’autres infos sur les révoltes dans les centres de rétention pour femmes en Angleterre ici

Sabotage contre les rafles à Londres ici et .

[Paris] Balade sauvage en solidarité avec tous les migrants et contre leur « union nationale » – 22 novembre 2015

[Mis-à-jour, 23/11/2015 – D’après la presse]

58 participants présumés à cette manif sauvage ont été identifiés et dénoncés par la préfecture de police au procureur. Dans le contexte actuel « d’état d’urgence », toute manif est interdite jusqu’au 30 novembre dans Paris et sa région, car susceptible de « détourner [les forces de l’ordre] de leur mission prioritaire de sécurisation générale ». Les personnes balancées risquent jusqu’à six mois de taule et une amende de 7500 euros. ACAB.

nation_brûle[Pour rappel, cette manifestation du dimanche 22 novembre à 15h à Bastille était prévue depuis des semaines par les habituels racketteurs de gôôche, en solidarité avec les réfugiés (avec affiches, tracts, communiqués de presse, etc). Suite à l’interdiction de toutes les manifs sur la voie publique en Ile-de-France because « état d’urgence », la plupart des crapules signataires ont annulé leur appel : LDH, Gisti, Mouvement Utopia, PCF, EELV, Solidaires, RESF, Front de Gauche, CGT, etc. Tant mieux. Elles se sont clairement rangées du côté kaki de l’Etat, comme leur rôle de médiateurs de la conflictualité sociale (ou même pas) l’exige. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’elles sont régulièrement attaquées et ciblées pour ce qu’elles sont : des récupérateurs et des pacificateurs, ce qu’elles ont démontré une fois de plus (aux aveugles volontaires) en rejoignant l’immonde Union nationale. D’autres orgas d’extrême-gauche, plus fourbes et hypocrites, avaient annoncé vouloir transformer la manif en « simple présence sur place », comme AL ou le NPA, soit en bref rassemblement sous-symbolique. Malgré eux, malgré le climat et malgré l’interdiction étatique moult fois répétée, plusieurs centaines de personnes sont venues et sont parties en manif contre l’état d’urgence.]

Lire l’article sur brèves du désordre

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Paris: récit de la manif de solidarité avec les migrant-e-s et contre l’état d’urgence

Dimanche 22 novembre 2015, une manifestation de solidarité avec les migrant-e-s était appelée pour 15h, place de la Bastille à Paris.

En cette période d’état d’urgence, ayant mené la préfecture de police à interdire toute manifestation en Ile-de-France, on n’était vraiment pas sûr-e-s qu’il y aurait du monde à la manif. Sur la place de la Bastille, une foule compacte est pourtant rassemblée aux alentours de 15h20, il y a plusieurs centaines de personnes. Des slogans sont entonnés ici et là, notamment « De l’air, de l’air, ouvrez les frontières ! » du côté du NPA. Le bruit court que des « responsables » du NPA ont négocié avec la police l’autorisation de rester sur la place en mode rassemblement. Mais il y a un enjeu réel à ne pas se laisser mener à la baguette par l’état d’urgence et ses multiples mesures sécuritaires (comme il y a dix ans, où des manifs avaient eu lieu un peu partout en France contre l’état d’urgence).

Vers 15h45, quelques personnes (anarchistes et autres) impulsent un mouvement pour partir en manifestation sauvage. Une banderole ouvre la route, on a quelques doutes sur le fait qu’on sera suffisamment nombreux-euses à bouger, c’est pas comme si l’État n’était pas en mode bourrin ces derniers temps… Pourtant, pas mal de monde semble motivé pour partir en manif. Quelques flics anti-émeute essayent de nous bloquer à l’entrée du boulevard Richard-Lenoir tandis qu’une partie des gens restent statiques sur la place de la Bastille. On contourne les flics et on avance, ça commence à s’activer et à courir un peu, hop on tourne direction boulevard Beaumarchais, aux cris de « So-so-solidarité avec les réfugié-e-s » ou « avec les sans-papiers » (l’utilisation de tel ou tel terme n’étant pas anodine, avec l’idée de se solidariser avec toutes les personnes sans papiers, y compris celles qui ne bénéficient pas du statut de réfugié-e).

Sur le boulevard Beaumarchais, on s’aperçoit rapidement que la plupart des gens qui étaient sur la place de la Bastille ont décidé de partir en manif sauvage, ce qui nous réchauffe le coeur. On se sent fort-e-s, on sent aussi que braver l’état d’urgence semble une nécessité pour beaucoup de monde. L’unité nationale et la répression qui va avec, très peu pour nous ! Les flics continuent d’essayer de nous bloquer, on s’attend à ce qu’une nasse policière se mette en place, donc on ne traîne pas. À deux ou trois reprises, quelques dizaines de flics anti-émeute essayent en vain de nous stopper, ils sont comme submergés par la foule qui avance. Des coups sont échangés, les flics gazent dans le tas mais reculent à chaque fois. On fait circuler le sérum physiologique pour les copains-copines qui ont les yeux qui piquent, et on avance, les slogans se multiplient (« État d’urgence = État policier » et « Flics, porcs, assassins » notamment). À ce moment-là, on a l’impression que tout le monde de la place de la Bastille a rejoint la manif, on est peut-être un millier en tout, et même si les flics arrivent peu à peu en très grand nombre (plusieurs camions et des dizaines de flics anti-émeute qui arrivent par derrière et sur les côtés), la manif sauvage continue dans la rage et la joie sur les boulevards des Filles du Calvaire et du Temple jusqu’à la place de la République, où sont rassemblées des centaines de personnes (et des dizaines de journalistes) en commémoration des victimes des attentats du 13 novembre.

En arrivant sur la place de la République, on crie « Liberté ! » à la façon des migrant-e-s enfermé-e-s dans les centres de rétention, comme pour montrer que la fermeture des frontières est tout sauf une solution.

On continue de bloquer la circulation du côté du boulevard du Temple et de la rue du Temple, tout en se mêlant à la foule présente sur la place de la République. Bonne ambiance, cette manif sauvage aura été rapide et efficace puisqu’aucune arrestation n’est à déplorée.

Il y a déjà et il y aura d’autres manifestations interdites. Ne baissons pas les bras. La période est difficile, compliquée, pénible, et justement à cause de cela, continuer de lutter est nécessaire.

[Publié sur indymedia nantes, 22 novembre 2015]

[Publication] Jusqu’à sa mort, l’Etat restera notre ennemi !

abasletatJour après jour, l’Etat perfectionne ses moyens de contrôle et de surveillance sur la population (accroissement du nombre de caméras, mises en circulation de nouveaux papiers à puce et biométriques, drones, fichage ADN…). Les moyens technologiques que l’Etat applique sur chacun d’entre nous sont l’illustration de sa crainte des révoltes qui peuvent secouer la vie paisible des dominants. A chaque période de l’histoire, le pouvoir a toujours brandi le spectre d’un ennemi intérieur – qu’il utilise pour faire peur aux citoyens et susciter leur aval – dans l’optique de renforcer sa propre sécurité, autrement dit la protection de l’ordre social. A ce jour, c’est le « barbu islamiste » (même isolé) qui lui sert d’épouvantail pour passer en rafale des lois scélérates. On peut ainsi parler des lois antiterroristes depuis janvier 2015 et l’attentat à « Charlie Hebdo » (qui ont déjà été énumérées dans le « Séditions n°2 »). Le 18 septembre dernier, un fraudeur qui s’était enfermé dans les toilettes d’un train ‘Thalys’ pour se rendre à Paris a fait les frais du terrorisme d’Etat : des centaines de flics avec un hélico sont intervenus pour évacuer la gare de Rotterdam. Le trafic ferroviaire a même été bloqué. Le crime commis : vouloir voyager librement, sans passer par la case guichet ! Autrement dit, c’est une parfaite illustration de cette guerre aux pauvres. Mi-octobre, l’Etat a étendu – dans le cadre légal – les pouvoirs des flics et des milices des transports (SNCF, RATP) : contrôles des bagages, « palpations de sécurité », fouilles au corps leur seront désormais possibles. Jusqu’à maintenant, policiers et gendarmes ne pouvaient fouiller les bagages de passagers qu’en cas de « délit » avéré et les inspecter qu’avec leur consentement. Et si tu ne te plies pas aux ordres des gardiens de l’ordre, l’accès au train t’est refusé. La collaboration entre les différents services de répression se renforce, comme en atteste les entraînements des agents de sécurité de la SNCF auprès des militaires pour mieux mater les récalcitrants. Bientôt, l’Etat développera l’utilisation de drones pour accroître la surveillance des infrastructures dites ‘sensibles’ (la gendarmerie sera la première à en être pourvue). La SNCF a déjà prévu d’en utiliser de nuit pour lutter contre le sabotage sur les milliers de kilomètres de lignes ferroviaires, qui sont autant de points névralgiques pour le bon fonctionnement de la circulation fluide des marchandises, humaines comme matérielles.

Tous ces innombrables moyens de surveillance sont étroitement liés à la guerre que l’Etat mène contre les migrants.

Le 12 septembre dernier à Besançon, des militants internationalistes ont appelé à un rassemblement pour l’accueil des réfugiés (plus précisément sous le slogan « Bienvenue aux réfugiés »). D’abord, il est important de rappeler que celui qui est reconnu comme « réfugié » est celui qui vient d’un pays en guerre que l’Etat (« d’accueil ») a reconnu comme tel. C’est lui qui décide si oui ou non tel ou tel migrant mérite le statut (« d’asile politique », « de réfugié »). Et c’est aux organismes caritatifs (Emmaüs, la Croix-Rouge , etc…) que cette mission de triage est, entre autre, confiée. Ces statuts, construits de toutes pièces par l’Etat, tentent de semer des divisions entre migrants dans leur quête de ce fichu bout de papier. L’obtention de ce « laissez-passer » ne peut pas être considéré comme un objectif en soi. En tant qu’anarchistes, nous sommes pour en finir avec les Etats et leurs papiers, leurs barrières fictives et réelles que les dominants dressent entre les êtres humains à travers le monde.

Besançon, octobre/novembre 2015

Besançon, octobre/novembre 2015

Par ailleurs, la crainte de l’Etat se trouve dans l’aspect incontrôlable de l’immigration : les missions de fichage des migrants par les uniformes militaires et humanitaires, leurs coordinations au niveau européen à travers l’agence FRONTEX sont là pour y remédier.

C’est donc sans surprise que cet appel a été facilement récupéré par le pouvoir local (dans son journal, le maire PS de Besançon reprend cette mobilisation pour les « réfugiés » à son compte en y mettant une touche de chauvinisme). Quoi de plus normal, après tout, lorsque les « militants » se placent sur le même terrain que celui du pouvoir. L’Etat et les mairies vont encore plus loin, en déclarant accueillir un nombre limité de migrants victimes de la terreur imposée par Daesh. L’Etat fait appel à la charité des citoyens, les transformant en bénévoles caritatifs. Le migrant est considéré comme une victime et un être dépendant, qu’il s’agit d’intégrer à la société et à rendre productif. Bien évidemment, ces quotas ne sont rien d’autre que de l’immigration choisie : ils rentrent dans les plans de l’Etat lorsqu’il s’agit de trouver de la main d’oeuvre dans des secteurs techniques tels que l’informatique (En Allemagne, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé régulariser des migrants syriens pour leurs grandes compétences et connaissances en ce domaine). Pourtant, la machine à expulser de l’Etat n’a jamais aussi bien fonctionné : les rafles qui se font en collaboration entre contrôleurs et agents de sûreté de la SNCF, police aux frontières, etc… ; les sans-papiers renvoyés par la force dans les charters d’Air France ; les procédures d’expulsions contre des familles et de leurs enfants (scolarisés ou non, on s’en fiche!) en sont des démonstrations quotidiennes. Ses flics et fonctionnaires continueront à s’acharner contre ceux qui d’une manière ou d’une autre, défient l’Etat et ses lois ; qui, comme tant d’autres – toujours plus nombreux, avec ou sans papiers – n’ont d’autre choix que l’illégalité pour survivre…

Soutenir les sans-papiers par la récolte de vêtements, de nourriture et de thunes lors de soirées concert est certes louable, mais qu’en est-il de notre attitude face aux institutions qui participent à leur tri, à leurs expulsions, à leur enfermement ? On continue à les laisser en paix ou on prend le problème à bras le corps en les attaquant ? C’est là que se posent les limites inébranlables entre ceux qui veulent briser les fondements de ce monde dans une perspective révolutionnaire et ceux qui cherchent à rendre l’existant plus supportable et donc à le préserver. L’auto-organisation entre dominés (concernant le logement, la bouffe, la débrouille au quotidien) est bien sûr plus que nécessaire, mais elle n’a de sens que si elle s’accompagne en même temps de pratiques offensives contre les structures du pouvoir qui oppriment, enferment, expulsent et éliminent tous ceux considérés comme nuisibles ou superflus à la marche en avant du capitalisme et à la stabilité de l’Etat.

Pour revenir à ce rassemblement, quelques anarchistes ont cependant été présents pour distribuer un tract intitulé « Ni Etat ni charité – Solidarité active avec tous les sans-papiers », histoire de donner un autre son de cloche que celui des organisations d’extrême-gauche qui distribuaient leurs programmes politiques. On peut le lire à cette adresse

[Extrait du journal ‘Séditions n°5’ / Novembre 2015]

Pour qui la migration est-elle un problème ? [Tract anarchiste]

Le texte suivant a été distribué comme tract ces derniers jours et dernières semaines dans les rues de Düsseldorf, dans les boîtes aux lettres, dans les magasins du coin ou les bars. Il se trouve en bas au format PDF pour l’imprimer et le diffuser.

Pour qui la migration est-elle un problème ?

L’Etat et le capital se trouvent face à un problème à la fois ancien et nouveau : celui de l’immigration incontrôlée et de masse. Pour le pouvoir, qui fait tout pour préserver la paix sociale – et tout est pour cela pensé à la lettre, on ne voit que des gens qui crèvent devant les frontières, végètent en prison, subissent la misère dans les rues, … – le fait que des gens errent en masse représente un danger potentiel. La paix sociale correspond toujours à l’évolution incontestable de l’économie de marché et de l’appareil d’Etat. C’est pourquoi la migration est seulement utile à la domination lorsqu’elle est bénéfique au marché du travail et contrôlée. La paix sociale se voit menacée par la migration massive et incontrôlée, puisque les institutions s’affaissent et les frontières ne remplissent plus suffisamment leurs fonctions. Bref : les dominants perdent le contrôle de la situation.

Il existe beaucoup de raisons de migrer. Nous laissons aux complices du pouvoir (les politiciens, les scientifiques, les « experts des réfugiés » et la façon dont ils se nomment tous) la question de savoir quelles sont les raisons légitimes. Elle ne nous intéresse pas, car pour nous, en tant qu’anarchistes – ennemis de tout pouvoir – on se fout de savoir pourquoi les gens fuient, car la migration est toujours justifiée. Cela nous est égal par exemple, si des personnes fuient en raison de guerres militaires que ce système d’exploitation et de domination produisent de manière continue ou parce que ces personnes sont devenues « superflues » pour le capital (parce que sa main-d’oeuvre de marché n’est plus nécessaire). Et plutôt que de sombrer dans la misère dans les rues à la recherche d’un nouveau taff, elles émigrent.

La migration en elle-même n’est pas un problème mais elle en est un pour le pouvoir quand elle n’est pas contrôlée. Quand des réfugiés arrivent ici, des événements spontanés et auto-organisés se créent que l’Etat tente d’évincer ou de rendre contrôlable, par exemple le fait que les approvisionnements aux réfugiés sont pris en charge par l’armée et les organisations humanitaires, que les bénévoles doivent ficher les migrants, que les réfugiés sont enfermés dans des camps… La migration incontrôlée s’impose comme un problème à tous les ennemis de la liberté, qui ont un intérêt à ce qu’une domination reste en place : des politiciens de toutes couleurs confondues en passant par les patrons, les braves citoyens jusqu’aux nazis. Ils se distinguent tous désormais par la façon dont ils cherchent à résoudre ou à gérer « le problème » de la migration (incontrôlée).

L‘Etat et le capital créent et définissent eux-mêmes la migration comme un problème. Chaque tentative pour résoudre le problème revient bien à maintenir l’exploitation et la domination. Si nous ne proposons pas de solution pour le problème de la migration (incontrôlée), c’est parce que pour nous la migration n’en est pas un. Par conséquent, toutes les interrogations qui concernent la solution au problème migratoire sont aussi pour nous bidons. Seul nous intéresse la question sociale et la seule réponse à cela est : la révolution sociale, la destruction du pouvoir, la destruction de toute domination et exploitation. C’est pourquoi notre proposition pour tous ceux qui voudraient combattre l’enfermement, l’exploitation et la domination : Guerre sociale ! Attaque, révolte et soulèvement contre la domination, ses serviteurs, ses gardiens et ses murs !

Télécharger le tract au format PDF

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Traduit de l’allemand de Aus dem Herzen der Festung, 15. Oktober 2015

L’affiche mise en page en français

[Paris] Sans-papiers ? Réfugiés ? Contre le tri et le dépotoir humain

Contre le tri et le dépotoir humain

arton4697-83ef7Vous avez déjà entendu parler du fait qu’il y a à peu près 4000 personnes arrivant actuellement en Europe par jour. Vous avez peut-être déjà aperçu les campements à La Chapelle, à côté de la Gare d’Austerlitz, au Jardin d’Éole, à la Halle Pajol et en d’autres lieux de Paris. Si vous y regardez attentivement, vous avez peut-être pris conscience des expulsions menées par la Mairie de Paris, par ses flics, avec toute l’aide indispensable de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (l’OFPRA), d’Emmaüs, de France Terre d’Asile, des Verts et des autres qui ont pour but d’humaniser le tri des êtres humains que le pouvoir prend pour des déchets. Si votre sens de l’empathie n’est toujours pas éteint face à la poubelle qui nous est attribuée dans ce dépotoir qu’on appelle le capitalisme, peut-être vous vous en êtes indignés, peut-être avez vous même bougés votre cul pour amener de la bouffe, des vêtements ou des médicaments pour ces gens qui n’ont pas tout à fait terminé leur voyage vers l’inconnu, poussés par le désir de fuir un enfer bien familier… On ne peut que saluer la volonté de briser l’indifférence qui côtoie chaque enfermement et chaque expulsion, toujours plus ou moins violents. Dans une telle ville, ou personne ne vaut plus que sa soumission déguisée en « sympathie », on ne peut qu’appuyer toute tentative d’affirmer qu’il s’agit d’individus qu’on laisse pourrir dans la rue. Et pourtant, l’affaire se renverse lorsqu’on apprend à l’exprimer dans la langue du pouvoir…

Car aujourd’hui on nous apprend que si l’on veut être sympa, il faut « accueillir les réfugiés ». Mais que veut dire « réfugié » ? Selon la Convention de Genève de 1951, c’est une personne protégée par l’État accueillant, à cause de la crainte, avec raison, d’être persécuté dans son pays natal. Et qui c’est qui décide si l’on a raison ou non d’avoir peur ? Bah l’État ! Pour obtenir ce qu’on appelle « le droit à l’asile », il faut donc être en danger, et être capable de le prouver avec des documents l’attestant. Donc pour l’être avec raison, il faut que le pouvoir donne sa bénédiction. Même si on dort sous le claquement des armes, il n’y a pas de guerre avant que les Nations Unies ne le décident. Même si tu es à deux doigts de mourir, il faut en avoir une preuve convaincante. Et si l’on crève, il est préférable de le faire en grands nombres pour impressionner les puissants aussi bien que l’opinion publique dont ils dépendent (ou pas).

Mais même si ta misère a fait une bonne impression aux puissants, on va te faire ramper à genoux. Car l’État et les marchands qu’il sert ne balancent pas des « cadeaux » pour rien. C’est un échange, tu vois. Il y a tout un tas de boîtes qui t’attendent à bras ouverts, et ton taf pour trois fois rien va certainement booster l’économie. Et si t’en es pas content, on te fera goûter à nouveau à ton enfer natal, à côté de celles et ceux qui sont triés comme des déchets, parfois recyclables, parfois non. Et il y en aura tant qu’il y aura des frontières. De ceux qui, aux yeux de l’État, ne méritent pas d’être accueillis et qui n’ont donc pas le dit « droit » de ne pas crever sur un barbelé, de ne pas crever sur une autoroute à Calais, de ne pas se noyer dans les eaux turques, grecques ou italiennes comme du bétail négligeable.

Face à la « crise des migrants », pendant laquelle les autorités Européennes se sont décidées, obligées par l’opinion publique, à accueillir un certain nombre de réfugiés, la France, et notamment l’OFPRA, a déjà commencé le tri entre ceux qui sont « en urgent besoin de protection » et ceux qui, selon eux, ne le sont pas ou pas assez, sur une échelle de menace quantifiable en fonction des intérêts géopolitiques du pouvoir et du cours du baril de pétrole. Pour ces derniers, les conséquences sont claires, ça va sans dire. Récemment, pendant une occupation qui a lieu au lycée Jean-Quarré, dans le XIXe, la Mairie a demandé aux migrants de lui livrer une liste de noms distinguant les demandeurs d’asile des sans-papiers (à jamais, on peut supposer), et tout ça en échange d’un hébergement d’urgence (pas pour les sans-papiers, on peut le deviner…).

Malheureusement, en se déclarant solidaires des « réfugiés », on est implicitement complices de cette division et de tout ce qui va avec. On perpétue le tri qui justifie le harcèlement, les rafles, l’enfermement et l’expulsion de ceux qui n’ont pas leurs papiers en règle. En se proclamant solidaires avec une catégorie qui ne peut être définie que par le pouvoir, on est forcement complice de la chasse à l’homme qu’il mène contre les « habituels » sans-papiers et les exclus du « droit d’asile ». « Réfugié » n’est donc pas un synonyme de « migrant ». C’est un terme qui a pour but à la fois de cacher et de justifier la terreur contre les migrants qui ne sont pas sélectionnés par l’État pour devenir ses précieux réfugiés. C’est un terme du pouvoir pour diviser les exploités entre eux, fabriquer des figures de « gentils » (réfugiés, aisés dans leurs pays, de préférence chrétiens, etc.) pour expulser tranquillement les « méchants » (sans-papiers, misérables d’ici comme de là-bas, qui viennent manger le pain de « nos » lardons). Dans un monde qui n’a plus aucun sens, où chacun se recroqueville sur sa petite parcelle d’identité, crever de faim n’est plus un critère suffisant pour recevoir hospitalité et solidarité. Et quelques larmes devant des photos sensationnelles ou la signature d’une pétition suffisent à se donner bonne conscience pendant que la machine à expulser continue son business de mort aux coins de nos rues. Car la misère de ceux qui errent sur cette terre n’est pas une question « humanitaire » ; elle est consciemment produite par l’État et ses marchands, et rendue acceptable par ses gestionnaires pour qui il s’agit d’un business comme un autre. C’est ce que nous appelons « machine à expulser ».

« Réfugié » est donc un mot du pouvoir qui n’a qu’un seul but : séparer les exploités, leur faire croire que leurs intérêts ne sont pas les mêmes, et créer des classes parmi les « méchants » sans-papiers, au-dessus desquels triompherons les « gentils » réfugiés, que la France prendra en charge à perte comme à profit, avec l’humanisme triomphant de la patrie des droits de l’homme et du barbelé. Et quel sort réservera-t-on à ces « sans-papiers » qui ne sont pas éligibles à l’asile ? Le même que d’habitude : Misère, exploitation, centres de rétention et expulsion. Survivre, ça se mérite !

Le problème, ce n’est pas un manque de papiers ou de titres à donner. Non, le problème, c’est qu’on délègue la décision quant à qui les mérite. Car tant qu’il y aura des papiers, il n’y en aura pas pour tout le monde. Tant qu’il y aura des frontières, il y aura ceux qui périront en essayant de les traverser. Tant qu’il y aura des États, cette chasse à l’homme effectuée par ses larbins continuera.

Notre lutte n’est donc pas pour les réfugiés – même s’il ne s’agit en aucun cas de culpabiliser ceux et celles qui en ont obtenu le titre. Notre lutte est contre tous les États et contre leurs frontières qui ne peuvent que mutiler, enfermer et tuer. Un titre de séjour est une manière comme une autre de se démerder dans un monde de merde, mais il n’est pas ce à quoi on aspire. Dans un monde où des papiers équivalent le droit d’exister, imaginer des « papiers pour tous » est impossible. C’est pourquoi nous luttons pour un monde où ils n’auront plus aucune valeur.

Vous nous reprochez d’être trop peu réalistes ? Bien, en l’occurrence, être « réaliste » consiste à perpétuer le massacre tout en cachant ses véritables raisons. Face à une telle réalité on préfère agir tout de suite pour que nos rêves d’aujourd’hui s’en emparent demain.

Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers.

Pour un monde sans frontières, sans flics et sans gestionnaires de la misère.

Sabotons la machine à expulser !

septembre 2015,

Des anarchistes.

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[Tract trouvé dans les rues de Paris, septembre 2015.]

 

[Bâle, Suisse] Emeute contre la militarisation et les frontières – 18 septembre 2015

Bâle, 18.09.2015 : manif contre la militarisation, les expulsions, les nations et les frontières

images_cms-image-004646992Vendredi soir dernier, près de 400 personnes sont partis de Claraplatz en direction du centre de rétention ‘Bässlergut’ pour manifester contre l’exercice militaire ‘Conex15’ et pour montrer leur solidarité avec les prisonniers de la taule. Arrivées à la prison, environ 60 flics anti-émeute se tenaient prêts pour la protéger. Du dehors, nous pouvions entendre la façon dont les prisonniers frappaient sur les barreaux grillagés et criaient des slogans, contre les flics entre autre…

Lorsque la manif a voulu s’approcher plus près de la prison, les flics ont été attaqués pour les chasser, ces derniers ont répondu avec des gaz lacrymo et des tirs de gomme-cogne. Des slogans ont été criés et les flics ont été attaqués plus loin pour s’approcher davantage de la taule, ce qui a malheureusement échoué. A près ces confrontations qui ont duré environ une demi-heure, la manif a pris la direction du port, où une partie de l’exercice de l’armée était prévue initialement.

66_iss_logo_Hintergrund_weiss_thumbSur le chemin, il y a eu entre autre des attaques contre le bâtiment du ‘Basler Zeitung’, l’ISS [ISS Facility Services, entreprise de prestations services externalisés, NdT], où une de leurs voitures a aussi été incendiée, ainsi qu’un véhicule de patrouille aux frontières. Plusieurs automates à tickets ont aussi été détruits. Le ‘Basler Zeitung’ [journal bâlois] réactionnaire participe à attiser la haine contre les migrants, l’entreprise ISS participe au fonctionnement des prisons dans toute l’Europe et l’attaque du véhicule de patrouille aux frontières s’explique sans doute par elle-même.

Après la manif, 8 personnes ont été arrêtées qui, entre temps, sont de nouveau toutes dehors. La manif devait être un signe de solidarité avec les personnes en prison, qui sont enfermées là et vont être expulsées. En même temps, elle a été l’expression de notre rage contre la société qui accepte et permet cela, et contre les flics, les gardes-frontière et l’armée, ainsi que n’importe quelle structure du pouvoir comme les frontières et les prisons qui la protège.

Feu et flammes aux prisons (et centres de rétention) !

Traduit de l’allemand de ch.indymedia/de, 23/09/2015 à 09h59

Vendredi 18 septembre était appelée la manif « No CONEX – No Borders » à Bâle. De 200 à 400 personnes se sont réunies à Claraplatz, déambulant sur Klybeckstrasse et sur le Dreirosenbrücke en direction de la frontière Weil-Otterbach, où une bonne soixentaine de flics les attendaient. Sur le parcours, de nombreux tags contre les frontières sont inscrits sur les murs et diverses agences commerciales. Quelques passants qui s’interposent se mangent un peu de peinture dans la tronche et sur leurs fringues. Le cortège se dirige vers le centre de rétention de Bässlergut, où une cinquantaine de manifestants masqués et casqués s’affrontent avec les flics à l’aide de fusées d’artifices, de pierres et de bouteilles en verre. Plusieurs policiers disent avoir été aveuglés par des lasers. Les flics répliquent à coups de lacrymo et de lanceurs de balles en caoutchouc. La confrontation dure environ une demi-heure, tandis que les flics et gardes-frontière essaient de repousser les manifestants. Ce qui n’empêche pas que les manifestants puissent entendre des cris de joie et d’encouragement depuis le centre de rétention.

Les manifestants quittent les lignes de flics et prennent ensuite une autre direction, détruisant plusieurs succursales de multinationales. Le local de la presse locale du journal ‘BaZ’ de la Hochbergerstrasse est sauvagement attaqué. Des distributeurs automatiques et des panneaux d’affichages de la société de transports bâloise se font défoncer à Stücki. De plus, la police déclare que « plusieurs véhicules de patrouilles aux frontières et de police, ainsi qu’un de leurs camions ont été endommagés ». La manif se dissout vers 22h00.

Au total, la voix des flics parle de 4 policiers blessés et de 8 manifestant-es arrêté-es. 5 suisses (âgés de 18 à 24 ans), 2 suissesses (âgées de 25 et de 26 ans), ainsi qu’une autrichienne de 22 ans ont été interpellé-es. Toutes les personnes sont accusées de « violations à la paix publique, de violences et menaces contre les autorités et les policiers, de dommages et de perturbation des transports publics ».

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"Rasons les barrières - Chassons l'armée"

« Rasons les barrières – Chassons l’armée »

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Résumé de la presse des flics et des frontières

[Paris] Que mille révoltes éclatent

Aux frontières, des milliers de morts, la plupart d’entre eux, des hommes et des femmes qui tentent d’échapper à la misère et aux guerres provoquées par le saccage capitaliste.
Dans les rues de Paris, comme partout ailleurs, les flics pourchassent les indésirables :sans-papiers, rebelles, hors-la-loi, inconformes de toutes sortes. Ils contrôlent, humilient, raflent, tabassent, enferment, expulsent et parfois tuent.

Face à la possibilité que ces indésirables s’auto-organisent et se révoltent il n’y a pas que la répression. Les chacals gauchistes et les organisations humanitaires contribuent de différentes manières à sauvegarder le contrôle du pouvoir sur la population, à assurer la gestion du bétail humain. Avec leur hypocrite humanitarisme, ils jouent un rôle central dans le maintien d’un système fondé sur l’exploitation et la domination. Quiconque sort du cercle et prend ce dont il a besoin sans se plier à la loi et vous les verrez lui tomber dessus pour le calmer et le canaliser et le ramener vers des procédures légales ou vers la recherche de compromis. Et si cette recherche du consensus si cher à la gauche ne suffit pas alors ils n’hésiteront pas à faire intervenir ou justifier la répression. Ces gauchistes et ces organisations humanitaires préfèrent que les indésirables restent es victimes, comme ça ils pourront continuer à garder leur rôle de porte-parole, d’assistant et de gestionnaire, à recevoir des financements de l’Etat et des instances européennes et à justifier leur existence dans un système qui en a tant besoin. Surtout ils ne veulent pas que les gens s’en prennent directement à ce qui les opprime. Ils sont pour l’ordre et pour la paix sociale, ce qui pour nous signifie contrôle, répression et guerre permanente de la domination à toute vie non soumise.

Heureusement, même au milieu du béton, la mauvaise herbe ne meure jamais. Le système de la carotte et du bâton n’arrive pas toujours à éteindre ce qui couve dans le cœur des opprimés :la révolte.

Résistances aux rafles et aux contrôles, affrontements avec les forces de l’ordre, destructions matérielles des centres de rétention, évasions, sabotages des entreprises qui participent à la machine à expulser, attaques des locaux des partis au gouvernement, vengeances contre les nervis d’extrême droite et leurs tanières sont autant d’actes qui nous remplissent de joie et nous donnent du courage.

Nos vies nous appartiendront quand nous prendrons ce que nous voulons sans demander la permission à ceux là même qui nous en dépossèdent, qui veulent que l’on revoie nos besoin à la baisse, qu’on les calcule en fonction de leurs droits et de leurs devoirs.
Nous n’avons rien à quémander à nos ennemis car nous ne serons jamais libres tant que chacun et chacune ne pourra vivre comme il l’entend, ne pourra aller partout où ses choix le mènent. Pas de liberté tant que ces choix resteront soumis aux lois étatiques, divines ou économiques.

Liberté pour tous et toutes
Solidarité dans la révolte

[Recto du tract diffusé le mercredi 9 septembre à Paris entre Stalingrad et Place Clichy.]


Allemagne : Attaque aux domiciles de néonazis et contre deux magasins de fachos

En guise de préparation de la marche nazie du 12 septembre prochain, des anonymes ont rendu visite à des néonazis d’Hambourg bien connus dans la nuit de lundi 31 août 2015. Les voitures de jan-steffen holthusen (NPD), torben klebe (NPD) et denis ackermann (GSD hamburg) ont eu leurs pneus crevés, leurs vitres détruites et/ou ont été incendiées. A la maison de Willi Wegner (NPD, ex-FAP, terroriste d’extrême-droite) de la peinture et des bris de verre ont été laissés. Dans la nuit du 27 au 28 août à Chemnitz, la porte d’entrée de la boutique ‘Thor Steinar’ (marque de fringues néonazis) de la Mühlenstraße a été incendiée, provoquant de gros dégâts. Quelques rues plus loin, un magasin de fringues militaire situé à la Theaterstraße a aussi été fortement endommagé par l’incendie d’un container de carton qui s’est propagé à un container en plastique.

Münich : attaque à la peinture sur l’office fédéral à l’immigration

Dans la nuit du 27 août, des militant-es antiracistes ont repeint la façade de l’agence münichoise de l’office fédéral pour la migration et les réfugiés avec de la peinture et décoré avec les slogans “Stop Deportation ! Refugees welcome !”. L’action est un geste contre la mobilisation raciste des partis, des autorités et des nazis contre les migrants en Allemagne et en Europe.

Valence (Espagne) : révolte émeutière au centre de rétention

Dans la nuit de dimanche 7 au lundi 8 septembre, une tentative d’évasion a tourné à la révolte collective contre les flics et le personnel du Centre d’Internement pour Etrangers (CIE) de Valence. Tout serait parti d’une tentative d’évasion de cinq migrants, un migrant a réussi à arracher un trousseau de clés des mains d’un des flics – qui au passage s’est mangé des coups dans la gueule – et d’accéder au toit de la prison. De là, un groupe de migrants a attaqué les flics à l’aide de pierres et de branches d’arbres longues d’un mètre environ. A l’intérieur du centre, des sans-papiers ont foutu le feu à leurs matelas, utilisé des extincteurs en direction des flics et provoqué de nombreux dégâts matériels. Cette révolte a laissé cinq flics blessés d’après la presse espagnole. 54 sans-papiers auraient participé à l’émeute.

Notre-Dame-des-Landes : la gendarmerie perd son véhicule lors d’une expulsion

En milieu de matinée, deux gendarmes de Chateaubriant assistent un huissier pour une expulsion de locataires ne payant plus leur loyer dans une maison de l’Épine, un lieu-dit à proximité de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. « Une intervention courante et tout à fait normale », explique-t-on à la direction régionale de gendarmerie des Pays de la Loire. Cinq personnes masquées surgissent à bord d’un véhicule. L’un d’eux tire avec un pistolet à bille sur l’un des officiers, le blessant légèrement au bras. Les autres, au même moment, pulvérisent à coups de battes de baseball les vitres de la fourgonnette de service, avant d’y mettre le feu par un tir de fusée de détresse.

Toulouse, Paris, Besançon : attaques solidaires contre les frontières

Des murs maculés d’une substance noire et visqueuse et des messages de soutien aux sans-papiers tagués à la bombe rouge sur le grand portail . Voilà ce que les militants de la fédération départementale du Parti socialiste (PS 31) ont trouvé un matin, en arrivant à leur siège toulousain. Quelques mois auparavant, le siège de l’UMP 31, avait été saccagé par un commando masqué solidaire avec les migrants de Calais.
A Paris, dans la nuit de dimanche 30 au lundi 31 août, les vitres du centre Emmaüs-Solidarité (47 rue Raymond-Losserand Paris 14ème) ont été recouvertes de l’inscription « Emmaüs collabo ». Collabo des flics, car lors de l’occupation du centre le mercredi 11 août des salariés d’Emmaüs ont appelé la police, ce qui a conduit à l’arrestation de quatre personnes qui passeront en procès pour séquestration début octobre.
A deux pas de là, une agence LCL a eu ses vitres et son distributeur copieusement défoncés, et sur le mur d’à côté le lendemain les passants pouvaient lire « Le capitalisme tue. A bas toutes les frontières ». Les vitres du local du Parti Socialiste (2 rue Ernest Lefévre Paris 20ème) ont fini par terre, et sur le mur d’à côté est apparu l’inscription « A bas toutes les frontières ».
Début août, le siège du PS à Besançon a eu sa façade recouverte des tags « expulseurs » et « no border » en réponse aux opérations répressives des autorités à l’encontre des groupes de migrants à Paris, à Calais, comme à la frontière franco-italienne entre Menton et Vintimille.

[Verso du tract diffusé le mercredi 9 septembre entre Stalingrad et Place Clichy (Paris), titré : Solidarité sans frontières.]

Tract repris de cette semaine