[Ce genre de fête sauvage est souvent l’occasion de s’affronter aux policiers et d’attaquer tout ce qui détruit. Baptisée « Tanz dich frei » (« Danse librement »), il y a déjà eu par le passé des fêtes sauvages similaires ailleurs en Suisse (c’est-à-dire qui se sont finies en émeutes), notamment à Bâle (voir ici) et à Zürich (voir ici et là). D’après les médias suisse-allemands et leurs amis les flics, il y en aurait pour environ 300.000 francs suisses de dégâts. Des pubs, des commerces et des caméras de surveillance ont été attaqués, tout comme les flics et les pompiers qui ont été la cible de jets de pétards et de jets de pierres, NdT.]
Archives par étiquette : Attaquons les riches et la propriété !
[Besançon] Récit de la soirée rebelle et sauvage du 12 mai
A 20h00, il était prévu de partir en cortège de la place Granvelle en direction de la Place du 8 Septembre pour aller perturber le déroulement du conseil municipal qui se tient tous les jeudis soirs dans l’hôtel de ville : cette annexe de la mairie vient tout juste d’être rénovée suite à l’incendie volontaire du 25 juin dernier qui avait provoqué plus d’1.5 millions d’euros de dégâts.
Dès le début, il y a une bonne centaine de personnes devant l’entrée du bâtiment, protégée des roboCOPS présents en grand nombre. Très vite, les politicards sont contraints d’arrêter leurs débats, car une boule puante est écrasée dans la salle par un manifestant qui a réussi à déjouer les services de sécurité. Alors que des élus se précipitent aux fenêtres pour fuir l’odeur nauséabonde, pétards et noms d’oiseaux résonnent jusqu’à leurs oreilles depuis la rue. Des fumis sont là pour mettre un peu d’ambiance et occasionner de la gêne pour les flics et les bourgeois. Tous sortent au compte-goutte sous les huées de la foule. Les flics assènent des coups de matraque à un manifestant lorsque celui-ci vient soutenir avec ses poings une jeune femme pris à parti par un vieux réac’ du conseil (qui lui déverse sa mysogynie et son sexisme en pleine face par un « ta gueule salope! ». Mais les porcs récoltent tout de même une rafale de pétards à leurs pieds, provoquant un peu de panique dans leur rang. Quelques personnes interviennent dans la foulée pour empêcher l’arrestation du lanceur bien inspiré.
[Le 1er mai et tous les jours] Le monde du travail en ruines ou rien ! (Mise-à-jour 9 mai 2016)
Pantin : barricades et sabotage
Ce lundi matin 9 mai vers 7h, un petit groupe s’est rendu à la porte de Pantin, en Seine Saint-Denis [1], face au dépôt du tram et à l’entrée du périphérique.
Une barricade de pneus et de matos de chantier récupéré a été joyeusement enflammée sur les rails du tramway, rails qui ont été aussi sabotés un peu plus loin par des coulées de ciment à prise rapide. Puis, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, une seconde barricade en feu a prolongé la première à l’entrée du périphérique.
Pendant que sous les fumigènes fusaient des « ni loi ni travail, de la révolte en pagaille », passants et automobilistes pouvaient lire sur une grande banderole : « Tout le monde déteste le lundi matin », ainsi qu’un tag sur le mur du périph’ : « Bloquons tout ».
Barricader et saboter, ça fout la pêche, ça fout le bordel, et ça donne envie de recommencer…
[Publié sur indymedia nantes, 9 mai 2016]
NdCNE:
[1] Un erratum dans les comm’ du site signale à juste titre que la porte de Pantin se trouve dans le 19ème arrondissement, et non pas en Seine-Saint-Denis.
Montreuil : attaque du Pole Emploi
Ni Loi Ni Travail
Dans la nuit de jeudi 5 mai, les vitres du Pôle Emploi de Montreuil ont été defoncés à coups de masse. Sur les côtés on pouvait lire: « Esclavagistes modernes – Ni Loi Ni Travail ». Le jour comme la nuit, seul-e-s, en petits groupes ou à nombreuses, attaquons les structures de l’Etat et de l’Economie!
Commission démolition
[Publié sur indymedia nantes, 7 mai 2016]
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Toulouse : Tout le monde déteste pôle emploi
souiller un pôle emploi est bon pour le moral
Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 mai à Toulouse, nous avons trashé avec un extincteur de peinture le pôle emploi de Jolimont.
Dans ce contexte de mouvement social où la répression étatique est de plus en plus forte, nous avons choisi de multiplier les moyens de lutte . Parce que nous détestons le travail et tous ceux qui veulent nous y forcer.
Solidarité avec tous-tes les fraudeurs et fraudeuses.
Des peintres en bâtiment au chômage et encore pour longtemps
[Publié sur indymedia nantes, 5 mai 2016]
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Paris: des anarchistes profanent le cortège libertaire
Paris, 1er mai 2016. Comme chaque dimanche c’est le marché de la Place des Fêtes. Comme chaque 1er mai c’est le super-marché des organisations libertaires.
Toujours la même routine, les mêmes mines résignées, les mêmes slogans tristes, les mêmes banderoles mythomanes (« Kill capitalisme« , « Grêve, pillage, sabotage« ).
Cette année quelques individus ont décidé de briser cette routine, et l’anarchisme s’est invité au cortêge libertaire.
Dès le départ des tags sont posés sur les murs. Le premier qui inaugura cette marche, « Ni Dieu ni maître » (suivi peu après de « Ni flics ni prophètes« ), exposait dans sa totalité les idées anarchistes, sans mutilation populiste. Car oui, les idées anarchistes ne s’adaptent pas à la tête du client, et les quartiers pauvres ne sont pas épargnés par la peste religieuse (ni par les idées anarchistes anti-théistes qui s’y expriment depuis 150 ans). Un autre tag disait « Si Dieu existait il faudrait le caillasser », car non, pour nous Bakounine (et les autres) ne sert pas à fabiquer des succès d’édition ni à caler des meubles. Si certains considèrent que les idées anti-théistes sont un luxe réservé à quelques débats internes aux milieux « éclairés », et si nous gardons en tête que les opprimés souvent se forgent eux-mêmes leurs propres formes d’autorités (mafia, religion, communautarisme, machisme) en dessous des formes d’autorités qui concernent tous à des degrés divers, nous, anarchistes, sommes et resterons contre toute autorité.
Pendant que certains s’en prennent aux vitres de la bibliothèque anarchiste La Discordia (cf. Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia), des anarchistes identifient clairement leurs ennemis et agissent en conséquence.
Cette fois-ci, comme toujours, certains n’ont pas suivi les conseils des casseurs respectables, et ne se sont pas limités aux banques, aux agences d’intérims et aux MacDo’. De joyeux drilles ont décidé de s’en prendre à toutes les vitrines de la domination qui se trouvaient sur leur chemin. Quand il s’agit de l’ennemi, on ne fait pas les fines bouches. Nombreuses sont d’ailleurs les personnes qui ont manifesté leur enthousiasme et leur approbation au cours de la marche où un Bouygues (constructeur de prisons), une agence SNCF (co-responsables de la déportation de sans-papiers, et « co-constructeurs » de frontières), les banques BNP Paribas, Crédit du Nord, Crédit Mutuel, CIC, une agence Money Gram, une agence immobilière, une école supérieure des métiers de la finance, de la gestion et de la comptabilité, un Franprix, un MacDo’, ont eu leurs vitres défoncées; des panneaux publicitaires ont été saccagés, sur un hôtel Campanile ont été posé les tags « Collabo des expulsions » et « A bas les frontières » (on sait, par exemple, que ce sont les hotels Campanile, Kyriad et Première Classe, du groupe Louvre Hotels Group, qui hébergent les CRS opérant à Calais). Un bouquet garni de tags a fleuri au cours de la marche, parmi lesquels: « Nique le succès Vive l’anarchie » sur les murs de « La fabrique du succès, pépinière d’entreprises », « Ni Dieu ni maître » sur les murs d’une église, « A bas toutes les religions« , « L’argent pourrit nos vies, mort au capitalisme« , « Tant qu’il y aura de l’argent il n’y en aura jamais assez pour tout le monde » sur une banque, « Le travail est la pire des polices, Détruisons les 2« , « Fête du travail, Fête de l’aliénation« , « Le monde du travail en ruines ou rien« , « Nique les journaflics« , « Ni loi ni travail, de la révolte en pagaille« , « Rage, ruse, révolte« , » Flic suicidé à moitié pardonné« …
« Travaillons à détruire le monde du travail » lisait-on sur un mur, qui plus est, notre ambition est d’en finir avec ce monde d’autorité, et cette intervention dans le cortège, à peu nombreux, montre que de petites minorités n’ont pas besoin des masses, juste de massettes.
Des anarchistes.
[Publié sur indymedia nantes, 3 mai 2016]
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Besançon: destructions diverses et variées… mais toujours bien ciblées!
Quelques heures avant le 1er mai, journée qui fut pluvieuse, ennuyeuse et déprimante à crever…
Se balader les yeux grands ouverts permet de remarquer quelques traces d’hostilité envers ce monde qu’on déteste au plus haut point.
Dans la rue Battant, la grande vitrine de l’agence de gestion immobilière « Nicolas » a été trouée et bien fissurée. Plus bas dans la rue, le magasin de fringues militariste et nationaliste « Military Look – National Fripes » a perdu une de ses vitres. Une plaque en bois recouvre désormais une partie de ce nid de fachos. Enfin, le constructeur notoire de prisons, « Bouygues », qui possède une agence dans la grande rue du centre-ville, a aussi fais les frais en se faisant défoncer une de ses nombreuses vitre. L’urgence était de dissimulertout cela, à l’aide d’une plaque en bois.
[Publié sur indymedia nantes, 2 mai 2016]
[Paris] Détruire l’économie (et attaquer ses gardiens) – Jeudi 28 avril 2016
[Paris] A propos de la manif sauvage nocturne du 28.04
Récit de la manif sauvage partie de la place République dans la nuit du 28 au 29.04 après la bataille sanglante contre les CRS.
Suite à la bataille de Répu d’hiers soir 200 personnes ont réussi à échapper à la nasse (qui avait des allures de charnier tant les poulets ont laissé libre court à leur soif de vengeance).
S’en est suivi quelques tentatives infructueuses de sauver les copain(e)s qui se faisaient massacré.
Constatant que l’attaque frontale relevait du suicide dans une telle disproportion de force, certain(e)s émirent alors l’idée d’une manif sauvage improvisé sur le tas.
Aucun(e) ne savait ou aller mais tou(te)s avaient la volonté de leur faire payer sans plus attendre le massacre programmé de celleux qui n’ont pas réussi à fuir.
Quelques scooteurs cramés donnèrent alors le départ et le ton de ce qui allait suivre.
Tout le monde se met en marche, à qui par cette rue, à qui par cette autre, de façon complètement désorganisé, les petits groupes saccagent tout aux alentours et se rejoignent à diverses intersection.
La vue d’un Mc donald met tout le monde d’accord, « Mc do, Mc do » entend-t-on hurler. Devant les employés médusés les vitres tombent une par une.
« ON RENTRE! »
Et hop, c’est au tour des présentoirs en verre de voler en éclat.
On est pas assez nombreu(se)x, il faut vite dégager, tant pis pour le framprix d’en face, ce n’est que partie remise…
A la quantité nous avons préfféré la qualité.
On se remet en marche rapidement, dès que l’on voit un truc interressant, bim bam boum, dès que l’on croise un chantier une barricade est monté, une poubelle, un récup verre, on se remplis les poches, ce que l’on ne peut pas emporter finira au milieux de la chaussé, une autolib bimbim, un panneau publicitaire boum, une banque badaboum, une voiture un peu trop belle, vlam dans ta face…
Ouf, ça soulage, ça libère!
On pense aux copain(e)s en sang dans la nasse de Répu, on a la rage, il faut que ça sorte!
ça pu le gaz, on en a tellement bouffé à Répu qu’on se demande si le gaz est dans l’air ou si le gaz c’est nous!!!
Dans le doute beaucoup se dispersent, d’autant plus que les baqueux commencent à roder aux alentours. Nous sommes quelques dizaines et tout notre équipement est resté à Répu, jeté par dessus les lignes de CRS pour les potes bloqués dans la nasse qui continuent de se battre sous un nuage de gaz et une pluie de flashball.
Dans ces conditions il faut à tout prix éviter l’affrontement, éviter le massacre!
On se casse, on se disperse, par petits groupes, certain-e-s continuent quand même, ielles se feront stopper par les GM quelques centaines de mètres plus loin, peu avant Jaures.
Ce qui est beau dans ce saccage désorganisé, c’est la capacité de transformer l’échec d’une bataille frontale par la victoire d’une attaque immédiate, diffuse et spontané du réel.
Attaquer l’oppression sous toutes ses formes avec détermination, et sans tomber dans le piège de la stratégie si chère à certain(e)s et si pratique pour les forces répréssives: l’affrontement à tout prix.
Solidarité combative avec les détenu(e)s, les prisonnier(e)s et les blessé(e)s!
Nous n’oublierons personne!
Et nous leur ferons payer!
Quelques amoureux(ses) du saccage.
[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]
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[Paris] Fragrance lacrymogène – Récit de la manif du 28 avril
C’est Paris !
Tu m’entends ?
P-A-R-I-S.
Paris !
Respire le bon air mais fais gaffe quand même. Tous les jours des mômes meurent d’en avoir respiré un peu trop. Alors fais attention, et marche dans les rues, va au hasard !Taxi Girl, « Paris », 1984
14h – Jour de manif « unitaire » contre la loi Travail (et son monde), avec encore une fois une ambiance très hétérogène, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé entre Denfert et Nation (15 000 selon la police, 60 000 selon la CGT). La manif a réuni des tas de gens différents, dont bien sûr des cortèges de gros syndicats type CGT, FO, etc., mais aussi des cortèges plus « jeunes » et de nombreuses personnes non « encartées ». Et comme d’habitude, plusieurs milliers de personnes, {autonomes}, sans étiquettes de syndicats, de partis ou autres, se sont dès le départ placées en tête de manif, devant le cortège officiel intersyndical. C’est toujours dans ce cortège un peu foufou qu’il y a la meilleure dynamique, un état d’esprit offensif et joyeux.
Cette fois-là, on est vraiment très nombreux. Malgré leur nombre conséquent, les flics ne peuvent pas cadenasser toute la tête de manif comme ils l’ont fait lors de plusieurs manifs ces derniers temps. On occupe la largeur de la rue, et même si au départ c’est un peu mou et lent, ça fait quand même du bien de sentir qu’on est plein et que ça va être compliqué pour la police de nous maîtriser.
Sur les boulevards Arago puis Saint-Marcel, de premières actions ont lieu: des panneaux de pub sont détournés, tagués, ou leurs affiches simplement arrachées. Des caméras de vidéo-surveillance sont obstruées ou « détournées » également (elles se mettent à filmer les murs…). Quelques banques, McDo et agences d’intérim reçoivent des oeufs/ampoules de peinture sur leurs façades. L’ambiance commence à monter doucement, des slogans fusent peu à peu.
Arrivés sur la place Valhubert, à l’entrée du pont d’Austerlitz, ça dépave pas mal. De quoi s’équiper pour quand ça sera nécessaire… Mais du coup ça bloque, et tout le monde ne capte pas bien pourquoi. Et, sans qu’on puisse trop comprendre leur logique, plusieurs manifestants se mettent à caillasser les CRS qui tenaient l’angle entre le pont et le quai d’Austerlitz. Moment joyeux, où divers projectiles pleuvent sur la police. Mais les CRS ripostent sans tarder et noient la place Valhubert sous les lacrymos. Un assez long moment de confusion et d’affrontement s’ensuivra, se terminant malheureusement par la séparation définitive entre une partie de la tête de manif et tout le reste. C’est dommage parce qu’il y a eu à plusieurs moments la possibilité de refaire la jonction, mais entre la peur de marcher devant des CRS en stress d’un côté et les re-caillassages qui re-provoquaient des lancers de lacrymo de l’autre, la réaction spontanée de la manif n’a pas été très bonne. Les CRS en ont alors profité, noyant le pont sous les lacrymos, obligeant la tête de manif à avancer, et les autres à rester encore bloqués avant le pont.
Sur le pont, l’entraide entre manifestant-e-s est toutefois palpable. Le sérum physiologique tourne pour soigner les nombreuses personnes qui sont là sans masque ni autre protection. À ce moment-là, dans les nuages incessants de lacrymo, tout est clair: de quoi se masquer et se protéger le visage est nécessaire. Pas seulement pour se cacher de la surveillance policière, mais aussi pour se protéger des lacrymos. Un masque à gaz, un masque de chantier, des lunettes de ski ou de plongée, avec quelques objets simples comme ça on navigue bien plus facilement dans ces gaz lacrymogènes dégueulasses. Pensez-y la prochaine fois !
On se retrouve donc en tête à plus ou moins un millier de personnes, ça gueule beaucoup « À bas l’État, les flics et les patrons », mais si on est passé en mode manif sauvage, on reste constamment harcelés par les flics et les jets de lacrymo. Au croisement de l’avenue Ledru-Rollin et de l’avenue Daumesnil, ça devient encore plus tendu, y’a des cordons de flics partout, la lacrymo rend l’atmosphère irrespirable et pas mal de gens sont en panique. À gauche en direction de Bastille et en face en direction du XIe, c’est complètement bloqué par des cordons de CRS. On tourne donc à droite sur l’avenue Daumesnil, et là on attend que les autres arrivent. On a sûrement perdu un certain nombre de gens à ce moment-là, l’oppression policière était alors particulièrement pesante. Des premières barricades de poubelles et autres sont mises en place, certaines enflammées. Les flics sont gardés à distance par quelques caillassages, et des premières vitrines sont attaquées. Plusieurs seront brisées entre ce moment et la place de la Nation, avec toujours un ciblage précis: banques et distributeurs automatiques de billets, agences immobilières et d’intérim, panneaux de pub, Autolibs, etc. Avec pas mal de tags et de jets de peinture, ça s’en donne à coeur joie. On est donc poursuivis par des rangées de CRS qui continuent de nous canarder de lacrymos, mais ça caillasse pour les empêcher au maximum d’approcher. Les actions directes seront ainsi permanentes jusqu’à l’arrivée sur la place de la Nation.
On a pris les flics de vitesse, il n’y en a plus sur les côtés, et devant ils sont en galère aussi. Tant mieux pour nous, on ne perd pas de temps, on en profite, c’est pas tous les jours qu’on peut se faire des manifs sauvages bien mobiles et dynamiques, et y’a pas à chier c’est quand même dans ces conditions-là qu’on peut le mieux échapper aux nasses policières. Du coup, y’a pas trop le temps pour gueuler des slogans et tout, on est juste en mode émeutier (oui, je sais, c’est déjà pas mal !).
On arrive sur la place de la Nation sans avoir vu le temps passer. Presque tout le monde occupe le terre-plein central en attendant que les autres arrivent.
Derrière le cortège de tête, il y avait donc un paquet de flics. Mais encore derrière, il y avait le reste du cortège autonome de tête, et le reste de toute la manif. Là aussi, ça avance à vive allure. L’ambiance est comparable: les flics se font pas mal caillasser, les manifestants se prennent masse de lacrymo dans la gueule. Arrivés à proximité de Nation, la manif rattrape les flics qui pourchassaient la tête de manif. Gros caillassage en solidarité avec ceux et celles de devant. Les flics tiennent difficilement leur position et se barrent en balançant des tonnes de lacrymo. Les quelques cibles capitalistes et/ou étatiques non touchées y passent. Puis la manif arrive sur la place de la Nation.
Une personne grimpe en haut d’un poteau où se trouve une des caméras de surveillance de la place et y met un coup de peinture, encouragée par plusieurs dizaines de personnes.
Relâchement du côté des manifestants, une vingtaine de bacqueux fondent dans la foule en déclenchant une sorte de débandade générale temporaire. Ils arrêtent rapidement quelqu’un et sont contraints à détaler sous une pluie de caillasses, mais il semble que ça n’a pas été suffisant pour empêcher l’arrestation…
Ensuite, des affrontements entre manifestants et CRS auront lieu par vagues. Le bitume est cassé pour faire des projectiles, les flics sont attaqués en divers endroits et ripostent systématiquement en gazant la place. Le quartier et le métro puent la lacrymo dans un périmètre conséquent.
Pendant ce temps, un hélico et un drone de la police survolent la place (ils avaient déjà suivi une bonne partie de la manif de tête). Bienvenue au XXIe siècle, les technologies de contrôle et de surveillance sont plus qu’au point. Black blocs bienvenus, restons méconnaissables !
Vers 19h30, alors que les manifestants ont fini par arriver puis bouger tous et toutes de la place, les CRS en reprennent possession.
Dans la soirée, alors qu’on apprend que la police évacue les occupants/intermittents du Théâtre de l’Odéon, environ 300 personnes les rejoignent et repartent en manif sauvage en direction de la place de la République, en criant « Paris, debout, soulève-toi ! ». À République, la manif est renforcée par une partie de gens de Nuit Debout. On fait le tour de la place. On tente de partir sur le boulevard Voltaire, mais la manif est stoppée rapidement par un cordon de CRS, au croisement avec les rues Amelot et Rampon. Quelques oeufs tombent sur les CRS. Deux-trois anti-violents râlent. Sur les côtés, des panneaux de pub sont brisés, une camionnette de la RATP prend quelques coups. Demi-tour, à l’entrée de la rue du Faubourg du Temple quelques projectiles tombent sur les CRS, puis côté Xe les CRS n’attendent pas qu’il se passe quoi que ce soit et repoussent la foule à coups de gaz lacrymogène.
Les heures passent et l’ambiance retombe progressivement. Pendant ce temps-là, les CRS bloquent peu à peu toutes les rues qui donnent sur la place de la République.
Vers 1h30, les CRS s’emparent de la place de la République, à coups de lacrymos, une fois encore.
Le gaz lacrymogène, c’est la fragrance parisienne d’avril 2016, ça pue la guerre sociale. Et y’a moyen que ça continue en mai… T’façon j’ai l’impression qu’on lâchera pas l’affaire de sitôt. On se recapte dans la rue dès le 1er mai !
Riri et Loulou
[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]
Des émeutes ont éclaté dans plusieurs autres villes un peu partout à l’occasion de cette nouvelle journée de manifs contre la loi « travail ». Voir un compte-rendu complet de cette journée du 28 avril
[Allemagne] Les belles brèves de la fin du mois d’avril
Berlin, 25 avril 2016 : vers deux heures du mat’, un véhicule d’auto-partage « Flinkster » a été entièrement cramée. Les flammes ont fortement endommagé un autre véhicule, le rendant inutilisable.
Mannheim : banque défoncée en solidarité avec la révolte en France
« Le week-end dernier [23 et 24 avril 2016, NdT], plusieurs vitres de la Deutsche Bank à ‘Mannheim-Seckenheim’ ont été détruites. Ceci est une attaque contre un symbole du capitalisme à l’occasion de la journée du 1er mai. Nous ne voulons pas seulement lutter contre le système capitaliste le 1er mai, mais les 365 jours de l’année. Pour un monde sans classes, sans exploitation ni guerre ! Nous saluons la jeunesse qui luttent sur les places et dans les rues de France ! Votre combat est notre combat ! Le monde est à nous ! »
Forêt d’Hambach, nuit du 23 au 24 avril : des câbles à l’air libre de la mine à ciel ouvert ont été incendiés, paralysant quelques temps l’activité des pollueurs de ‘RWE’, chargé de l’exploitation de lignite dans cette zone forestière.
[Hambourg, Allemagne] Contre la ville des riches / Chronique d’actions directes contre l’embourgeoisement (mars-avril 2016)
Comme ça n’a pas échappé aux utilisateurs de l’espace vert et aux médias, il y a eu en mars deux nouvelles actions contre l’hôtel de luxe 4 étoiles à ‘Schanzenpark’. Maintenant, presque l’ensemble du bâtiment du restaurant présente de gros dégâts. La phase de construction se révélait déjà difficile pour les investisseurs et les futurs gérants. L’ensemble du projet de construction a été accompagné de résistance variée et a pu seulement être imposé par la présence continue de la police et la répression en masse. Après l’ouverture tenue secrète il y a neuf ans, l’objet de prestige indésiré n’est toujours pas laissé en paix.
Des attaques avec de l’huile de vidange et facultativement des bris de vitres ont lieu constamment. Actuellement, une énième commercialisation de ‘Schanzenviertel’ est de nouveau en suspens. Loués depuis 25 ans à des « Initiativen » [comités de défense citoyens, NdT], à des associations, à des institutions sociales, culturelles et de formations politiques, les bails d’une grosse partie des locataires de ‘Schanzenhof’ ont été résiliés après une forte hausse des loyers prévue pour le 31 mars 2016. […]
Comme cela était déjà mentionné, des actes de résistance multiples se manifestent depuis des mois. Pour exemple, les frères Schommartz ont reçu de la visite inattendue dans leur bureau (Harvestehuder Weg 92 in 20149 Hamburg). Même sort pour un bourgeois qui vient d’arriver et qui exploite déjà plusieurs hôtels à ‘Schanzenviertel’, à ‘Sankt-Pauli’ et à ‘Eimsbüttel’. Une grande partie des habitants du quartier de Schanzen se positionne contre une énième réévaluation du quartier et exige à l’avenir une utilisation non commerciale. […]
[Traduit partiellement de linksunten indymedia]
Lundi 28 mars, une barricade a été érigée à l’angle de la ‘Schanzenstraße’ et de la ‘Susannenstraße’. La rue a été bloquée avec des grilles de chantier et des containers à poubelles. D’un pont une banderole a été suspendue et des tracts ont également été lancés. Les vitres de quelques magasins ont été endommagées et des slogans disant « Contre la ville des riches » tagués dessus.
Une bonne partie de lieux culturels et d’espaces non marchands (comme le centre d’aide pour toxicomanes ‘Palette’) ont été expulsés par la société immobilière des frères ‘Max und Moritz Schommartz’, puisque celle-ci a fortement augmenté le prix des loyers.
« Nous trouvons l’embourgeoisement du quartier toujours plus merdique et voulons dégoûter les investisseurs en exploration ».
« Une grave nuit de vandalisme à Hambourg comme il n’y en a pas eu depuis bien longtemps ! », titre la ‘Bild-Zeitung’. Dans la nuit du 10 au 11 avril, 42 voitures ont été taguées de symboles anarchiste et communiste. Dans le ‘Stadtpark’, une voiture de luxe de marque ‘Mercedes’ a même été livrée aux flammes. Deux autres véhicules (une ‘Volvo’ et une ‘BMW’) ont aussi été incendiés. Une quatrième voiture aurait été endommagée par incendie. Les faits ont été découverts au petit matin dans les secteurs de la ‘Sierichstraße’, à proximité de la place du marché ‘Winterhuder’, de la ‘Ohlsdorfer Straße’, de la ‘Himmelstraße’ et de la ‘Bebel-allee’. Tous les véhicules visés par des tags anarchistes et communistes sont des marques de bagnoles de luxe (Audi, BMW, Mercedes et Porsche). Des insultes envers les « gros porcs » de bourgeois ont aussi été inscrites sur les voitures. Les flics ont procédé à des prélèvement sur les lieux des dégradations et mènent l’enquête, mais ils n’ont aucune piste sérieuse à l’heure actuelle.
[Publication] Ne nous laissons pas mourir d’impatience, détruisons ce qui nous détruit !
Loin des soupirs citoyens et des démobilisations cérébrales de la gauche, alors que l’Etat (d’urgence ou non) cherche à dissuader les révoltés the hard way, pendant que certains réclament la justice pour machin et la vérité sur trucmuche, alors que d’autres préfèrent encore œuvrer au synergisme de la convergence-des-luttes afin d’assurer la convergence-des-gauches, pendant que les plus ambitieux réfléchissent déjà à la capitalisation de leur pseudo influence sur le dit « mouvement contre la loi travail », il y en aura pour les vingtenaires comme pour les autres, chacun son cercueil organisationnel, pendant que des politiciens radicaux s’astiquent en se regardant se regarder (…et son monde), alors que des réacs de tout poil veulent réinstaurer la race comme grille d’analyse du monde, alors que d’autres nous expliquent d’assemblées en assemblées qu’il ne faut rien faire et attendre notre heure sur leurs horloges cassées, que ce n’est pas le moment, d’autres encore nous bassinent de leurs exhortations à l’action pour finir par de piteux blocages symboliques d’une heure ou par le #retweet contre ce monde et son monde (…et son monde), alors que le déploiement contre-insurrectionnel de l’Etat se développe dans tous ses volets, législatifs, judiciaires, policiers, économiques et psychologiques,
Les révoltés ne palabrent plus…
Plutôt que de vivre assis, ils passent la nuit debout, sans spotlights et sans caméras, sans citoyens-flics, sans chauvins, sans fachos, sans remords. Ils n’attendent pas le tracer de manifs déposées par les beaufs du SO de la CGT ou les boloss de l’UNEF, ils n’attendent pas d’être 300, ils n’ont pas besoin d’afficher leur «virilité» en criant «ahou» comme des CRS (laissons leur la virilité !), ils ne se lamentent pas sur le triste sort du mobilier urbain, ils nient en actes, ils renient en bloc, ils n’ont plus de foi, ne veulent plus des lois ni de leur esprit, n’ont plus de croyances, ils se foutent bien de savoir ce que le ciel pense d’eux, mais ils ont des perspectives et une projectualité claire :
EN FINIR AVEC L’ÉTAT ET LE CAPITAL.
ICI ET MAINTENANT.
Ce monde ne repose pas que sur la tête des flics. Comme nous, nos ennemis ne sont pas des concepts abstraits, ils n’ont pas de couleurs, de races ou de genres, mais ils ont des fonctions et des responsabilités dans notre asservissement, ils ont des noms et des adresses. Rendons leur visite !
Détruisons la normalité.
—
Ni loi ni travail : Des propositions pratiques* :
• 18 février, Paris, Les Lilas, Pré Saint Gervais : Cinq locaux du PS ont leurs vitres défoncées à Paris et en Seine Saint Denis : Dans le IIIème (40 rue Charlot), le XVème (36 rue Mathurin Régnier), le Vème (328, rue St Jacques), aux Lilas (rue du 14 Juillet) et au Pré Saint Gervais (33 rue Gabriel Péri). Un communiqué explique ces quelques actes : « s’opposer à l’état d’urgence c’est s’opposer à l’Etat tout court et au parti au pouvoir le PS. Cela ne se fait pas avec des promenades traine-savates aux côtés de partis politiques, syndicats et bigots obscurantistes ni avec des banquets avec des religieux ou juste en se plaignant de la violence policière ».
• 10-15 mars, Besançon : On apprend dans la presse que les permanences politiques du PS et d’un sénateur LR ont toutes les deux fait l’objet de dégradations. Sur le PS : « pourriture sociale » en couleur noire et « contre votre monde de képis » peint en rouge et en caractères de trois mètres de hauteur. Sur la permanence du sénateur, de la colle a été projetée dans la serrure de la porte d’entrée pour la rendre inutilisable. D’autre part, la vitrine a été recouverte de tags. Non loin de là, un A cerclé et « Pour vivre debout, bloquons tout, grève générale ».
• 18 mars, Paris : Huit DAB sont sabotés par divers moyens (marteau, mousse expansive, extincteur) dans le nord de Paris. Un communiqué explique : « au lieu de nous plaindre aux côtés des partenaires sociaux (matons de la révolte) détruisons ce qui nous détruit ! Pas besoin de
manifs ! ». Les intentions sont clairement exposées : « La “loi travail” on en a rien à péter, on veut juste tout péter ! » Voila une bonne idée !
• 22 mars, Paris : Suite aux négociations en lousdé pour « occuper » un amphi à la fac de Tolbiac, « quelques enragés d’un autre 22 mars » décident de grimper jusqu’au septième étage, là où se trouvent les bureaux administratifs de la fac qu’ils saccagent en coupant les câbles, en jetant divers liquides sur les appareils électroniques divers, les papiers administratifs sont détruits et deux ordinateurs sont embarqués pour être détruits au calme. Le communiqué précise : « Il s’agit là de la réalisation d’une volonté précise de ne pas se limiter à des prises de parole, des AG, des manifs (qu’elles soient à 11h ou à 13h30), mais de contrer toute forme de connivence avec le pouvoir, tous les pouvoirs ».
• 24 mars, Paris : Alors que dans la journée, le SO de la CGT avait tabassé, gazé et donné aux flics des manifestants à Montparnasse, « des travailleurs de la nuit (non syndiqués) » et très inspirés ont décidé de rendre des coups la nuit-même, brisant les vitres du local de la CGT, rue Pierre Bonnard, dans le XXème, en solidarité avec les arrêtés du 24 mars.
• 8 avril, Paris : Le local de la CGT du XIVe arrondissement, rue de l’Aude, perds ses vitres. Parce que nous ne voulons pas de leur gestion de l’exploitation. Un geste revendiqué par des « travailleurs en démolition »: « Nous ne voulons aucune gestion de notre esclavage, le travail ».
• 12 avril, Toulouse : La bourse du travail est attaquée avec des ampoules de peinture, une poubelle incendiée contre sa façade et le tag « Tous les flics ne sont pas bleus » laissé sur un mur. Il s’agit, selon un communiqué, d’une attaque contre la CGT.
• 12 avril, Saint-Denis : Des tags sont apposés autour de l’entrée de l’Université Paris VIII : « Nique la race, vive la lutte des classes », « Racialistes hors des mouvements », « racialistes = racistes² » « Si Dieu existait, il faudrait le détruire ». Un communiqué explique qu’il s’agit de s’opposer à la tentative de hold-up politique de la mouvance racialiste dans cette fac.
*Ces quelques attaques ont été (sauf mention) revendiquées, pas de récupération ou de substitution politique ou journalistique possibles, ni de porte-paroles de l’anonymat.
[Transmis par mail, 16 avril 2016]
[A Paris comme partout] Notre révolte n’est pas citoyenne
A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre.
A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre. Les gens ont la rage, et des manifs sauvages s’enchaînent. Hier soir, des caméras de vidéosurveillance, des banques et un comico ont été visés. Une manif est même partie en pleine nuit vers le logement de Manuel Valls, avant d’être repoussée par les flics. Face à cette détermination difficilement contrôlable, les « leaders » de la Nuit Debout (c’est un mouvement qui se dit sans hiérarchie, mais pas sans porte-paroles et représentant-es, ni Service d’Ordre…) ont fini par appeler les flics, révélant très vite ce qu’ils et elles visent véritablement : maintenir la contestation dans les cadres du pouvoir, contrôler la colère pour la détourner vers des logiques électoralistes comme ce fût le cas avec Syriza et Podemos. Alors que la répression a rarement été aussi intense pour briser une lutte sociale, ces gentils citoyens ont choisi leur camp: travailler avec la police.
Sur la chaîne parlementaire, deux « représentants » de la Nuit Debout félicitaient même la police pour son savoir-faire et son calme. Et ce n’était pas de l’ironie… Faut-il rappeler qu’à Paris, il y a déjà eu des dizaines et des dizaines d’arrestations, parfois des cars entiers remplis de personnes interpellées, et tout autant de blessé-es… Vive le feu !
[Publié sur indymedia nantes, 10 avril 2016]
Extrait d’une dépêche de l’AFP, 10/04/2016:
[…]Dans la nuit de samedi à dimanche, huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, après divers incidents dans la capitale. Ces personnes ont été arrêtées pour des «jets de projectiles, port d’arme prohibé, vol par effraction, dégradations et dégradations par incendie», a précisé la préfecture dans un communiqué de presse.
Des dégradations – vitrines brisées, distributeurs de billets endommagés, tags – ont été commises boulevard Voltaire dans «six agences bancaires» dont trois ont été victimes d’intrusion. «Une agence d’intérim et une agence de mutuelle» ont également été dégradées. […]
Place de la République, à 2h50, un responsable de Nuit Debout a demandé le concours de la force publique «en raison de la difficulté de son service d’ordre à assurer la sécurité» sur la place, selon la préfecture. Des policiers ont été envoyés pour sécuriser le rassemblement, et ils ont fait «l’objet de provocations et de nombreux jets de pierres».
Un véhicule Autolib a été «incendié à l’angle de la place de la République et du boulevard Saint-Martin», nécessitant l’intervention de sapeurs-pompiers.
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le JDD, 10/04/2016
[…] Des projectiles et des pierres ont été jetés sur la façade du commissariat du 11e arrondissement et deux véhicules de police en stationnement ont été fortement endommagés« , explique la préfecture, ajoutant que les manifestants avaient tenté en vain d’entrer dans le commissariat. […]
[Montréal, Québec] Emeute contre la police – 6 avril 2016
Alors que près de 400 personnes avaient marché dans le calme mercredi soir à Montréal-Nord pour réclamer «la justice» et dénoncer les circonstances du décès de Jean-Pierre Bony , touché par une balle de plastique lors d’une intervention policière le 31 mars, des trouble-fêtes sont venus ternir la soirée.
Peu après 21h30, une cinquantaine d’individus se sont rendus devant le poste de quartier 39, sur le boulevard Henri-Bourassa. Des pierres et des pétards ont été lancées avant que les forces de l’ordre ne s’interposent devant les locaux. Les émeutiers ont ensuite traversé la rue et, à l’aide notamment de poubelles sur roulette, ont brisé les vitrines de plusieurs commerces, notamment celles de la Banque de Montréal située à l’intersection de l’avenue Désy.
Ils ont également tenté de mettre le feu au bâtiment avant que le Groupe tactique d’intervention (GTI) n’intervienne 30 minutes plus tard. Des voitures ont par la suite été incendiées sur la rue Arthur-Chevrier, où a eu lieu l’intervention qui a causé la mort de Jean-Pierre Bony.* […]
métro montréal, 06/04/2016
Les casseurs s’en sont d’abord pris à plusieurs commerces situés près du poste de police du boulevard Henri-Bourassa.
Ils ont ensuite pris d’assaut le poste lui-même. Ils en ont fracassé les vitres. Des graffitis ont été peints sur les murs du poste.
Ils ont allumé un feu dans la succursale de la banque BMO non loin. Les vitrines d’autres commerces ont également été fracassées. Au total, de cinq à six commerces ont été la cible des vandales, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Là où Bony est mort
Les casseurs se sont dirigés vers l’endroit où Bony est décédé, rue Arthur-Chevrier. Sur cette rue, ces derniers ont tout brûlé sur leur passage.
Trois voitures ont été calcinées. Des poubelles ont été incendiées en pleine rue. Plusieurs bruits d’explosions ont été entendus dans le secteur. Les vitres de plusieurs autres voitures ont été brisées.
La police antiémeute est intervenue après une vingtaine de minutes de casse près du poste de police.
Au moment de mettre sous presse, l’intervention policière était toujours en cours. Aucune arrestation n’avait encore été faite. Les policiers et pompiers s’affairaient dans le secteur. […]
Fredy Villanueva
La scène n’est pas sans rappeler les émeutes de 2008 déclenchées au lendemain de la mort de Fredy Villaneuva, ce jeune homme de 18 ans abattu par la police dans le parc Henri-Bourassa.
D’ailleurs, des centaines de personnes se sont rassemblées plus tôt en soirée hier au parc Henri-Bourassa dans le calme pour une vigile en l’honneur du jeune Fredy qui aurait eu 26 ans cette année.
Son frère, Dany Villanueva, a été arrêté dans la rafle pendant laquelle Bony a perdu la vie.
journal de montréal, 07/04/2016
[Bruxelles, Belgique] Incendies solidaires au pied du mur de la prison de St-Gilles – 30 mars 2016
Feu feu feu
Mercredi soir, 30-03-2016. Au pied du mur de la prison de saint gilles, deux voitures ont été incendiées : une grosse voiture d’un parlementaire européen et une voiture de luxe d’un employé de l’OTAN.
Contre la militarisation de Bruxelles, pour la liberté.
Solidarité avec les anarchistes Monica et Francisco
[Publié sur indymedia bruxelles, 01/04/2016]