[Berne, Suisse] Pour vraiment se libérer ….

2205Bern[Ce genre de fête sauvage est souvent l’occasion de s’affronter aux policiers et d’attaquer tout ce qui détruit. Baptisée « Tanz dich frei » (« Danse librement »), il y a déjà eu par le passé des fêtes sauvages similaires ailleurs en Suisse (c’est-à-dire qui se sont finies en émeutes), notamment à Bâle (voir ici) et à Zürich (voir ici et ). D’après les médias suisse-allemands et leurs amis les flics, il y en aurait pour environ 300.000 francs suisses de dégâts. Des pubs, des commerces et des caméras de surveillance ont été attaqués, tout comme les flics et les pompiers qui ont été la cible de jets de pétards et de jets de pierres, NdT.]

[Berne] Qui exploite doit passer à la caisse

13263853_642313449250348_4659102594812759212_n-fcc9eDurant la nuit du samedi 21.05 se sont tenues une fête et une manif sauvage. Le tout en soutien à différentes maisons occupées par des migrant-e-s à Athènes.

Plus de 1000 personnes ont participé à la fête sauvage dans le quartier du « Warmbächli » ainsi qu’à la manif nocturne qui à suivi à travers la ville de Berne.
L’ensemble des bénéfices de la soirée va être versé à des maisons occupées à Athènes. Depuis quelques mois, plusieurs maisons ont été occupées dans le quartier d’Exarchia, dans lesquelles des personnes migrantes peuvent construire des lieux autonomes de soutien et de protection. Ces projets autogérés apportent une aide bien plus grande et concrète que ne le font les camps étatiques ou les organisations humanitaires.

Ce soir la, plutôt que passer un week-end supplémentaire à consommer la fête, des centaines de personnes ont donné une autre tournure à la fête, et l’ont liée avec l’expression de leur rage et de leur tristesse face aux structures dominantes. Au milieu de la nuit, l’ensemble des personnes se trouvant à la fête sauvage, bars et camions-son y compris, sont sortis en cortège, direction le centre ville.

L’ambiance de la manif était un mélange de rebellions festives. Les façades se couvraient de peintures, les publicités étaient détruites et les caméras de surveillances arrachées le long du cortège.

Arrivé devant le centre ville, la police a attaqué l’avant de la manifestation à coup de canon à eau, de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Des barricades ont été erigées et une riposte s’est organisée, permettant à l’ensemble du cortège de se dissiper avant de se retrouver devant le centre autonome de la Reitschule.

[Publié sur Renverse.ch, 24/05/2016]

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179676Plusieurs centaines de jeunes participant à une fête illégale à Berne se sont violemment heurtés à la police après avoir commis des dégâts évalués à des centaines de milliers de francs suisses , a indiqué ce dimanche la police. Les dégâts ont été estimés à des centaines de milliers de francs suisses (autant d’euros et de dollars), a indiqué à l’agence ATS le responsable de la sécurité de Berne Reto Nause.

La police de Berne a indiqué avoir reçu hier soir de nombreuses plaintes à propos du bruit avant de découvrir que des centaines de jeunes avaient investi un ancien site d’incinération de déchets dans la banlieue de la capitale pour une fête. Peu avant minuit, les participants ont quitté les lieux et se sont dirigés vers le centre-ville, taguant et brisant les vitrines des commerces au fur et à mesure de leur progression, selon la police. Les policiers et les pompiers arrivés sur les lieux ont été accueillis par des jets de pierres, a ajouté la police.

Une pierre de la taille d’un poing a été projetée à travers la vitre d’un véhicule des pompiers, touchant une personne se trouvant à l’intérieur. La police a indiqué avoir fait usage de canons à eau, de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour arrêter la progression des casseurs. Elle a précisé ne pas être en mesure de fournir le nombre de blessés. La branche jeunesse du parti socialiste de Berne a accusé la police d’avoir recouru à un usage « disproportionné » de la force, et affirmé que ces débordements étaient imputables au manque d’espace en libre accès pour les jeunes dans la capitale fédérale.

AFP, 22 mai 2016

"Contre toute autorité" sur la clinique pour femmes

« Contre toute autorité » sur la clinique pour femmes

[…] Il est donc d’avis d’en appeler au Service de renseignement de la Confédération (SRC). La police devrait aussi avoir la tâche plus facile, en pouvant recourir plus facilement à une surveillance téléphonique. […]

ATS, 22 mai 2016

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Visite à Berne

179673Un samedi à Berne, 29°C, un soleil rayonnant. A la ‘Reitschule’, centre autonome bernois, un plat de pâtes, un thé glacé, un café coûte une fois converti 23 euros, ce qui est considéré ici comme correct. Le sujet de conversation qui domine est la nuit qui vient que l’on prévoit « sauvage », une sorte de réappropriation festive avec ensuite ‘Reclaim the Streets’ au centre-ville.

Sur le mur à côté du restaurant de la ‘Reitschule’ « Sous le Pont » est accrochée une affiche extrêmement maladroite qui explique le capitalisme comme une dictature de la finance des Illuminatis. Personne ne semble remarquer qu’il s’agit ici d’un code ouvertement antisémite. Soudain, il y a du tumulte, un dealer d’origine nord-africaine a tailladé le bras de quelqu’un avec son couteau. Une ambulance, qui ici s’appelle de façon agaçante « police sanitaire » et est escortée tout le long par la vraie police, est appelée. Après discussion, l’agent de la police scientifique est autorisé à entrer dans la cour intérieure de la ‘Reitschule’, ce qui est accepté en haussant les épaules.

La fête sauvage doit être énorme et plus d’un millier de personnes se rendent sur une friche à ‘Warmbächliweg’. Là où il y avait autrefois une usine d’incinération de déchets, des jeunes en grande partie font désormais la fête sur des beats hip-hop que les DJ’s émettent d’une plate-forme de chargement d’un camion. L’ambiance est bonne, le souvenir de la dernière édition de « Reclaim the Streets » sous la devise « Tanz dich frei » (« Danse librement ») encore frais et après une heure, un cortège se forme rapidement en direction du centre-ville .

Fin 2013, un million d’euros de dégâts ont été causés selon la RTS, ce que la police veut absolument empêcher cette fois-ci. La manif est déjà arrêtée par un cordon de police au niveau de la ‘Schlossstraße’, sur le chemin du parlement fédéral, le parlement suisse. Sur la ‘Zieglerstraße’ et  la ‘Laupenstraße’, ça continue en direction du centre-ville, mai au niveau de la ‘Belpstraße’, la police attaque la manifestation avec des grenades lacrymogènes et un canon à eau.

Certes, des barricades sont déjà construites, mais les manifestants ne peuvent rien opposer aux robustes forces de police. Deux filles se retrouvent entre la barricade et le canon à eau, et l’une demande à l’autre: « De qui as-tu le plus peur? Du black block ou des flics? » Après trois heures, les fêtards passent les barrages policiers au compte-goutte et se mettent sur le chemin du retour en direction de la ‘Reitschule’, où la nuit s’annonce festive.

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[Traduit de l’allemand de linksunten]