Archives par étiquette : actions directes

[Berlin, Allemagne] Incendie solidaire d’un camion de police

178851« En solidarité avec les 600 personnes et plus qui ont attaqué la frontière au Brennero, nous avons voulu envoyer un signe de solidarité. Dans la nuit du 11 mai, nous avons donc incendié entièrement un camion de la police dans une cour intérieure à Berlin. Ce camion a été prêté par la police à une école pour le « Karneval der Kulturen » [1], mais aucune cour intérieure n’est assez sûre, comme ils ont pu le remarquer. […] Pour les gens qui ont été arrêtés [6 personnes ont été arrêtées mais toutes ont été relâchées. Les compagnon.es ont écopé de peines lourdes en comparution immédiate (que des peines de prison ferme avec sursis sauf pour deux d’entre eux), NdCNE].

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[Athènes, Grèce] Sabotage des composteurs de tickets dans les transports publics

Actions directes contre les transports publics dans les quartiers est d’Athènes

1Depuis le début de l’année 2016, des dizaines de composteurs de tickets ont été enlevés des bus dans nos quartiers. Par des moyens très simples, en dévissant les 4 vis et en coupant un fil, les machines à valider les tickets ont été enlevés des bus d’itinéraires locaux (250, 732, 203, 054), garantissant le transport gratuit pour tout le monde, même si c’est pour peu de temps. Se déplacer avec les transports publics, ce n’est pas flâner dans la ville. Se déplacer est une nécessité qui est directement rattachée à la recherche de travail, ainsi que pour être à l’heure. Le déplacement pour nous, ça concerne « ceux d’en bas », les travailleurs, les chômeurs, les migrants, qui servent aux profits des patrons.

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[Santiago, Chili] Attaques incendiaires contre les forces de l’ordre

Santiago: Attaque explosive du centre de formation des carabiniers

cenp1Dans la matinée du lundi 2 mai à Santiago, des mains anonymes ont déposé un engin explosif sur le mur d’enceinte du Centre de Perfectionnement des Carabiniers (Cenpecar), situé au #225-A de la rueLo Errázuriz’, commune de Cerrillos. Le fort fracas a non seulement réveillé les voisins du secteur, mais aurait également détruit une partie d’un rempart et d’un tambourin à l’intérieur. Des équipes spécialisées du GOPE et du LABOCAR se sont rapidement présentées sur les lieux pour réaliser des expertises de l’attentat. Aucun tract n’a été retrouvé sur les lieux et pour l’heure aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, qui se produit quelques jours après le jour de commémoration du carabinier du 27 avril, en souvenir de la création de cette institution pourrie.

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[Berlin] A Friedrichshain, il pleut des pavés sur la police – 8 mai 2016

Berlin: barricades et pluie de pavés sur les flics.

12849682.htmlDans la nuit de samedi à dimanche 8 mai, une barricade de palettes en bois est montée en travers la route, au niveau du carrefour de la Rigaer Straße et de la Liebigstraße. Des flics en civil, présents sur les lieux vers 00h30, remarquent environ 40 personnes masquées en train d’y mettre le feu. Ils interviennent en éteignant les flammes.

Alors que les flics menaient des contrôles et harcelaient les gens pour qu’ils quittent le carrefour, un groupe d’une quinzaine de personnes a refusé de partir et s’est affronté aux flics. Une policière a été légèrement blessée. D’autres policiers, arrivés rapidement en soutien à leurs collègues, ont reçu une pluie de pierres depuis les toits d’immeuble. Trois porcs en uniforme ont été légèrement blessés. Cette pluie de pavés a aussi endommagé sérieusement trois véhicules de police, ainsi qu’une autre voiture garée à proximité. Vers 2h du matin, les pompiers ont du intervenir pour éteindre les flammes qui embrasaient un container à poubelles et un matelas. Il paraît, d’après les amis des flics, que l’aide d’un hélicoptère pour sillonner à distance cette « zone dangereuse » [1] leur a permis de rétablir l’ordre. Les 70 agents envoyés dans le quartier n’étaient apparemment pas suffisants.

20 personnes ont été contrôlées durant la nuit et une personne interpellée pour « blessure physique dangereuse, résistance et incendie ».

Traduit de la presse allemande (Der Tagesspiegel), 8. Mai 2016

NdT:

[1] Le quartier de ‘Friedrichshain’ est placé en « zone de danger » par la police. Elle décrit ce quartier selon ses critères habituels, où traffic et délinquance sont monnaie courante. Mais dans ce quartier – que flics, médias et politiciens qualifient de « zone dangereuse » – les flics ont pris l’habitude de récolter la rage de celles et ceux qui les subissent. Voir les antécédents.

[Le 1er mai et tous les jours] Le monde du travail en ruines ou rien ! (Mise-à-jour 9 mai 2016)

Pantin : barricades et sabotage

Ce lundi matin 9 mai vers 7h, un petit groupe s’est rendu à la porte de Pantin, en Seine Saint-Denis [1], face au dépôt du tram et à l’entrée du périphérique.

Une barricade de pneus et de matos de chantier récupéré a été joyeusement enflammée sur les rails du tramway, rails qui ont été aussi sabotés un peu plus loin par des coulées de ciment à prise rapide. Puis, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, une seconde barricade en feu a prolongé la première à l’entrée du périphérique.

Pendant que sous les fumigènes fusaient des « ni loi ni travail, de la révolte en pagaille », passants et automobilistes pouvaient lire sur une grande banderole : « Tout le monde déteste le lundi matin », ainsi qu’un tag sur le mur du périph’ : « Bloquons tout ».

Barricader et saboter, ça fout la pêche, ça fout le bordel, et ça donne envie de recommencer…

[Publié sur indymedia nantes, 9 mai 2016]

NdCNE:

[1] Un erratum dans les comm’ du site signale à juste titre que la porte de Pantin se trouve dans le 19ème arrondissement, et non pas en Seine-Saint-Denis.

Montreuil : attaque du Pole Emploi

Ni Loi Ni Travail

Dans la nuit de jeudi 5 mai, les vitres du Pôle Emploi de Montreuil ont été defoncés à coups de masse. Sur les côtés on pouvait lire: « Esclavagistes modernes – Ni Loi Ni Travail ». Le jour comme la nuit, seul-e-s, en petits groupes ou à nombreuses, attaquons les structures de l’Etat et de l’Economie!

Commission démolition

 [Publié sur indymedia nantes, 7 mai 2016]

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Toulouse : Tout le monde déteste pôle emploi

souiller un pôle emploi est bon pour le moral

Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 mai à Toulouse, nous avons trashé avec un extincteur de peinture le pôle emploi de Jolimont.
Dans ce contexte de mouvement social où la répression étatique est de plus en plus forte, nous avons choisi de multiplier les moyens de lutte . Parce que nous détestons le travail et tous ceux qui veulent nous y forcer.

Solidarité avec tous-tes les fraudeurs et fraudeuses.

Des peintres en bâtiment au chômage et encore pour longtemps

[Publié sur indymedia nantes, 5 mai 2016]

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Paris: des anarchistes profanent le cortège libertaire

Paris, 1er mai 2016. Comme chaque dimanche c’est le marché de la Place des Fêtes. Comme chaque 1er mai c’est le super-marché des organisations libertaires.

belleville-1er-mai-2016-2-107e3Toujours la même routine, les mêmes mines résignées, les mêmes slogans tristes, les mêmes banderoles mythomanes (« Kill capitalisme« , « Grêve, pillage, sabotage« ).

Cette année quelques individus ont décidé de briser cette routine, et l’anarchisme s’est invité au cortêge libertaire.

Dès le départ des tags sont posés sur les murs. Le premier qui inaugura cette marche, « Ni Dieu ni maître » (suivi peu après de « Ni flics ni prophètes« ), exposait dans sa totalité les idées anarchistes, sans mutilation populiste. Car oui, les idées anarchistes ne s’adaptent pas à la tête du client, et les quartiers pauvres ne sont pas épargnés par la peste religieuse (ni par les idées anarchistes anti-théistes qui s’y expriment depuis 150 ans). Un autre tag disait « Si Dieu existait il faudrait le caillasser », car non, pour nous Bakounine (et les autres) ne sert pas à fabiquer des succès d’édition ni à caler des meubles. Si certains considèrent que les idées anti-théistes sont un luxe réservé à quelques débats internes aux milieux « éclairés », et si nous gardons en tête que les opprimés souvent se forgent eux-mêmes leurs propres formes d’autorités (mafia, religion, communautarisme, machisme) en dessous des formes d’autorités qui concernent tous à des degrés divers, nous, anarchistes, sommes et resterons contre toute autorité.

Pendant que certains s’en prennent aux vitres de la bibliothèque anarchiste La Discordia (cf. Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia), des anarchistes identifient clairement leurs ennemis et agissent en conséquence.

belleville-1er-mai-2016-3fcf7Cette fois-ci, comme toujours, certains n’ont pas suivi les conseils des casseurs respectables, et ne se sont pas limités aux banques, aux agences d’intérims et aux MacDo’. De joyeux drilles ont décidé de s’en prendre à toutes les vitrines de la domination qui se trouvaient sur leur chemin. Quand il s’agit de l’ennemi, on ne fait pas les fines bouches. Nombreuses sont d’ailleurs les personnes qui ont manifesté leur enthousiasme et leur approbation au cours de la marche où un Bouygues (constructeur de prisons), une agence SNCF (co-responsables de la déportation de sans-papiers, et « co-constructeurs » de frontières), les banques BNP Paribas, Crédit du Nord, Crédit Mutuel, CIC, une agence Money Gram, une agence immobilière, une école supérieure des métiers de la finance, de la gestion et de la comptabilité, un Franprix, un MacDo’, ont eu leurs vitres défoncées; des panneaux publicitaires ont été saccagés, sur un hôtel Campanile ont été posé les tags « Collabo des expulsions » et « A bas les frontières » (on sait, par exemple, que ce sont les hotels Campanile, Kyriad et Première Classe, du groupe Louvre Hotels Group, qui hébergent les CRS opérant à Calais). Un bouquet garni de tags a fleuri au cours de la marche, parmi lesquels: « Nique le succès Vive l’anarchie » sur les murs de « La fabrique du succès, pépinière d’entreprises », « Ni Dieu ni maître » sur les murs d’une église, « A bas toutes les religions« , « L’argent pourrit nos vies, mort au capitalisme« , « Tant qu’il y aura de l’argent il n’y en aura jamais assez pour tout le monde » sur une banque, « Le travail est la pire des polices, Détruisons les 2« , « Fête du travail, Fête de l’aliénation« , « Le monde du travail en ruines ou rien« , « Nique les journaflics« , « Ni loi ni travail, de la révolte en pagaille« , « Rage, ruse, révolte« ,  » Flic suicidé à moitié pardonné« …

« Travaillons à détruire le monde du travail » lisait-on sur un mur, qui plus est, notre ambition est d’en finir avec ce monde d’autorité, et cette intervention dans le cortège, à peu nombreux, montre que de petites minorités n’ont pas besoin des masses, juste de massettes.

Des anarchistes.

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[Publié sur indymedia nantes, 3 mai 2016]

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Besançon: destructions diverses et variées… mais toujours bien ciblées!

Quelques heures avant le 1er mai, journée qui fut pluvieuse, ennuyeuse et déprimante à crever…

Se balader les yeux grands ouverts permet de remarquer quelques traces d’hostilité envers ce monde qu’on déteste au plus haut point.

Dans la rue Battant, la grande vitrine de l’agence de gestion immobilière « Nicolas » a été trouée et bien fissurée. Plus bas dans la rue, le magasin de fringues militariste et nationaliste « Military Look – National Fripes » a perdu une de ses vitres. Une plaque en bois recouvre désormais une partie de ce nid de fachos. Enfin, le constructeur notoire de prisons, « Bouygues », qui possède une agence dans la grande rue du centre-ville, a aussi fais les frais en se faisant défoncer une de ses nombreuses vitre. L’urgence était de dissimulertout cela, à l’aide d’une plaque en bois.

[Publié sur indymedia nantes, 2 mai 2016]

Deux jolis mois contre le travail et son monde ! [Récits des rues de Besançon depuis le 9 mars]

La journée du 9 mars a été le point de départ d’un mouvement de révolte contre la « loi travail », qui constitue une des nombreuses mesures offensives du capital et l’État à notre encontre. On ne détaillera pas le contenu de cette “loi travail”, ce qui en général est l’apanage des politiciens. C’est lorsque certains se penchent sur les points de cette loi qu’il faut commencer à se méfier. Nous n’avons pas besoin de détailler le contenu de cette loi de la domination pour renforcer la mainmise du capital sur nos vies, pour nous mener au turbin encadrés par toujours plus d’uniformes et de caméras, pour nous livrer toujours plus à la merci des patrons. Quoi qu’il en soit, la révolte contre cette société n’attend aucune loi spécifique. C’est seulement l’occasion de se soulever ensemble contre l’État et ce monde de fric qui contrôlent nos vies, les militarisent, nous enferment, exploitent et éliminent celles et ceux qui refusent de prendre part au désastre du capitalisme.

Ce qu’il s’est passé à Besançon:

Tout commence le 9 mars, avec un appel à manifester pour 14h place de la révolution lancé sur un réseau social. Les syndicats, pris de cours, emboîtent le pas à cette initiative par crainte du caractère incontrôlable du déroulement des manifs des jeunes. Ces syndicats entendent donc être présents pour surveiller tout ce petit monde, et leurs propos tenus lors de l’intersyndicale l’illustrent une nouvelle fois. Plus de 4000 personnes manifestent à travers les rues. Les flics en civil menacent les responsables syndicaux de charger si le cortège prend la voie du tramway, ce qui correspondait davantage à un coup de pression qu’autre chose. Vu le nombre de personnes présentes, cela aurait été bien hasardeux de leur part d’attaquer le cortège au départ de la manif. Toujours est-il que nos pacificateurs obéissent à l’injonction des flics. On notera tout de même que des militants du MJS se sont perdus dans le cortège. Arrivés à la fin du parcours, ils se sont faits arracher leur drapeau, qui a ensuite été brûlé parmi la foule et accroché à un chéneau de la place de la révolution.

Le 17 mars, ce sont les étudiants et les lycéens qui prennent la rue: 300 personnes sont au rendez-vous, et on constate paradoxalement qu’en étant moins nombreux on met bien plus de bâtons dans la routine tramway-boulot-dodo. Bon nombre de tags, qui ont été inscrits sur les murs de la ville quelques jours avant cette journée de mobilisation, appellent à tout bloquer et à prendre la rue. Parmi eux, « Pour vivre debout, bloquons tout ! Grève générale ! », « Vivons debout, bloquons tout ! Tou.te.s dans la rue! », « Ni loi ni travail », « Gare à toi bourgeois ! », « Contre la loi des patrons : grève, blocage, sabotage ! », etc … Le cortège tente de rameuter les lycéens de plusieurs bahuts: ça commence au lycée ‘Pasteur’ situé en plein centre-ville. En arrivant devant les grilles du lycée, le proviseur prend des allures de vigile, craignant que certains manifestants pénètrent dans l’établissement. Mais quelques minutes plus tard, plusieurs d’entre eux arrivent à entrer de force dans le lycée. Les surveillants prévoient le coup et stationnent devant chaque porte d’accès aux salles de cour situées aux étages. L’administration décide de verrouiller les grilles de l’établissement, enfermant les lycéens et les quelques personnes qui ont pénétré de force. Par ailleurs, on apprend que le proviseur a appelé les flics et porte plainte pour agression et intrusion dans l’établissement. D’après sa déclaration aux keufs, il évoque de “jeunes individus violents et cagoulés prêts à en découdre”. Malheureusement, très peu de lycéens rejoindront le cortège par crainte de représailles de la part de l’administration. Le cortège continue en direction du lycée ‘Jules Haag’, puis devant le lycée professionnel ‘Condé’, où les flics sont présents en nombre. Quelques manifestants arrivent à pénétrer dans l’enceinte des lycées. Bien que les membres de l’administration du lycée ‘Jules Haag’ anticipent le coup et la désactivent rapidement, il y a en revanche plus de succès au lycée ‘Condé’, où cette perturbation réussit à faire sortir les lycéens dans la cour. Le but n’était évidemment de les joindre à la manifestation puisque les portes étaient verrouillées par l’administration et gardées par les flics, mais plutôt de perturber le déroulement des cours et le fonctionnement normal du lycée, ainsi que d’afficher notre présence et notre détermination pour la suite.

Le 24 mars, 400 personnes sont au rendez-vous place de la révolution. Le cortège est bruyant, de nombreux slogans offensifs sont lancés “A bas l’État, les flics et les patrons!”, “PS-MEDEF, mais défonçons-les!”, “les patrons comprennent qu’un seul langage, Grève, blocage, sabotage!”. Il s’agit de la deuxième manif sauvage après celle du 17, ce qui a le don d’énerver les flics. Comme lors du 17, le cortège sort du centre-ville piéton et de la routine des manifs plan-plan encadrées par les centrales syndicales et les flics. Le tramway est bloqué pendant un bon moment, car le cortège de la manif suit ses voies en direction de la gare, qui malheureusement ne sera pas envahie. Cependant, un sit-in se tient sur l’un des gros rond-points devant la gare TGV pendant près de 20 minutes. En redescendant la rue ‘Battant’ en direction du centre-ville, le local du front de gauche reçoit glaviots et tags anarchistes sur sa façade. La manif continuera le long de la voie du tramway, bloquant une nouvelle fois le tram-tram quotidien des bisontins, travailleurs comme consommateurs. Plus tard dans l’après-midi, un manifestant s’est vu convoqué par la police en rentrant de la balade. Les raisons de cette injonction policière sont en lien avec la plainte déposée à la suite de l’intrusion de force dans le lycée ‘Pasteur’ lors de la manif du 17 mars. Il se fera interpeller par les flics alors qu’il se rendait à sa convocation entouré de dizaines de personnes en soutien vers 17h. Deux heures plus tard, le rassemblement de soutien devant le commissariat central se fait gazer et matraquer par les keufs et deux manifestants sont interpellés.

Dans la nuit du 30 au 31 mars, une deuxième nuit d’occupation eut lieu à la faculté de lettres. A la suite de l’AG du mardi 29 mars, l’occupation du plus grand amphi fut votée, ainsi que le blocage de l’établissement pour la journée du 31. L’administration de l’université de franche-comté décida d’embaucher pour cette deuxième nuit d’occupation une entreprise de vigiles, “DSP Sécurité”, afin de remplacer le concierge et un de ses collègues présents la nuit précédente. On se dit que ça va être tendu d’être en compagnie de petits flics à l’attitude teigneuse et belliqueuse. Et bien non. Le vigile était tout seul, et le blocage a pu s’organiser comme prévu. Au petit matin, toutes les entrées de la fac étaient bloquées, et le vigile dut négocier ardemment pour que les étudiants le laissent sortir avec sa voiture. D’autres partent en direction du site ‘Arsenal’ (deuxième site de la faculté de lettres) situé à une quelques centaines de mètres du site ‘Mégevand’ dans le but de monter des barricades et de le bloquer. A l’aide de poubelles et de matériel de chantier – ça tombe bien, des travaux sont en cours sur le site ‘Arsenal’: la ‘Maison des Sciences et de l’Environnement’, symbole de l’excellence universitaire (et de “l’austérité à la fac”), doit bientôt voir le jour – les portes de l’administration et celles d’accès aux salles de cours et aux amphis sont rendues inaccessibles. En guise de réconfort matinal, une exploitée de l’administration fait preuve de son soutien total envers les actions de blocage contre le gouvernement et ses lois dégueulasses. Ca réchauffe les coeurs après une nuit belle mais éprouvante.
Ce3PvzJWIAAeVBaL’heure d’arrivée du personnel et des étudiants approche, et un comité d’accueil attend tout ce petit monde autour d’un déjeuner prix libre à l’entrée principale de la fac. Sur la façade de la fac est suspendue une banderole, qui annonce clairement la couleur : « Leurs profits brisent nos vies : grève, blocage, sabotage ! ». Les personnes qui arrivent au compte-goutte peuvent lire quelques slogans inscrits sur les murs autour de la fac de lettres : « Émeute-toi !, « Le monde ou rien ! », « Besak soulève-toi », etc… La foule commence à s’agglutiner, et la circulation dans la rue est de fait ralentie : tous papotent, s’engueulent, certains râlent, d’autres montrent leur satisfaction de voir cette fac aussi bien bloquée (rappelant que même pendant la lutte contre les retraites de 2010 elle n’avait pas été aussi bien barricadée). Les femmes de ménage font partie des plus réjouies en voyant le blocage, bien satisfaites pour une fois de ne pas aller ramasser la merde pour des clopinettes. Cela permet de libérer du temps pour échanger et de briser un tant soit peu cette routine moribonde. Personne ne passe, hormis ceux qui luttent et occupent. Cependant, le bruit circule que le doyen a réussi à pénétrer dans l’enceinte de la fac. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que deux pavés traversent une fenêtre de son bureau (manquant de peu d’atterrir sur son crâne), histoire de lui rappeler que c’est un patron comme un autre et que le blocage vaut pour tout le monde, y compris et surtout le personnel de l’administration. Il venait tout juste de revenir du site ‘Arsenal’, où il est allé constater le blocage des bâtiments : au passage, il a profité de sa venue pour aller dire aux étudiants du comité en lutte contre la « loi travail » présents pour tenir le piquet de grève qu’il allait porter plainte pour dégradations après avoir constaté qu’une porte vitrée avait volé en éclats. Tôt lundi 4 avril, le doyen tire la gueule et tient à aller signifier aux occupants de l’Amphi ‘Donzelot’ que le blocage aurait laissé quelques traces sur les murs et dans des serrures de salles de cours, ainsi que dans les cadenas de plusieurs portes d’entrée de la fac. Comme quoi, un blocage réserve des fois quelques surprises bien dissimulées.
Parallèlement à cette agitation autour de la fac de lettres, les lycéens de Pergaud se sont également passés le mot pour bloquer leur bahut en se donnant rencart à l’aurore. Au petit matin, les flics rôdent autour du lycée ‘Pasteur’, le proviseur est sur les dents : d’après des lycéens, il a harcelé les keufs pour qu’ils organisent des rondes autour de son établissement par crainte de blocage (selon lui, « des radicaux cagoulés de Paris auraient prévu de venir pour participer au blocage »). Les lycéens de ‘Pergaud’ reçoivent très vite le soutien massif des lycéens de ‘Pasteur’ (Il y aurait eu 500 lycéens de ‘Pasteur’ absents rien que pour la matinée de jeudi). Une fois le lycée bloqué, une foule de plus de 300 jeunes commence à s’élancer dans le quartier de ‘Palente’/’Orchamps’ de manière entièrement spontanée. Durant le parcours, il y a très peu de flics et beaucoup de boxon. Des slogans incitant à la révolte sont inscrits à la bombe sur les murs du trajet en direction du centre-ville, afin de rejoindre la grande manif de l’intersyndicale qui fut sans surprise d’un mortel ennui et ultra-surveillée (entre les flics plus déployés qu’en temps normal et les SO des syndicats…).

nichairJeudi 14 avril, une manifestation sauvage rassemblant entre 250 et 300 personnes part de la place ‘Granvelle’ vers 21h15, n’attendant pas la fin du discours du chef de l’Etat retransmis en direct» (heureusement pas mal coupé grâce à la mauvaise connexion wifi de la ville). A coups de pétards, équipée de fumis et de flambeaux, la manif s’élance sans un flic dans le périmètre. Quelques poubelles sont renversées et mises en travers de la rue. Deux rues plus loin, les bombes sont sorties et des tags accompagnés de « A » cerclés fleurissent un peu partout sous les acclamations d’une bonne partie de la foule, sur les murs, des banques comme sur des vitrines de bijouterie (« (g)rêve général(e) », « révolte », « Nique les riches », « Travaille, consomme et ferme ta gueule »..).

13010804_616424435174869_5635346131555457513_nEn arrivant place de la Révolution, une sucette publicitaire tombe en miettes. Cette déambulation sauvage est bien tapageuse et elle poursuit son chemin en direction du quartier ‘Battant’. Arrivée à la fontaine ‘Bacchus’, une poubelle est une nouvelle fois mise en travers de la rue. Alors qu’une manif sans keuf et sans syndicat était lz plus belle occasion à saisir pour foutre un peu de bordel dans les rues d’une ville si pacifiée, un « civil en flic », qui fait irruption pour empêcher un manifestant de mettre une poubelle en travers de la rue et de l’incendier, récolte plusieurs coups de poing bien placés dans la face et repart la bouche en sang. Cet épisode doit servir d’avertissement et rappeler à ceux qui entendent contrôler et canaliser la colère contre cette société mortifère qu’ils n’ont pas leur place parmi nous : flics en civil, civils en flic, dégageons-les des manifs !

Jeudi 28 avril, pas moins de 1500 personnes manifestent dans les rues, bloquent les voies du tramway : la circulation en fait les frais. A la fin de la manif, un groupe de 15 à 20 individus est bien décidé à « nuire debout » et se mettent en direction du ‘Casino shop’ de la rue des Granges pour aller exproprier quelques produits nécessaires à notre survie quotidienne. Rapidement, les employés du magasin agissent en bons chiens de garde de leur exploiteur et, pris de panique, alertent le patron. Tous font barrage aux pilleurs de manière acharnée et les séquestrent : la porte d’entrée du magasin explose en miettes sous la charge de la foule déterminée. Malgré la rapide intervention des flics et leur promptitude à mettre la main sur une partie du petit butin exproprié, quelques biens ont pu être distribués aux galériens qui passaient dans la rue. Malheureusement, trois personnes finissent en GAV, mais elles en sortiront avec un simple « rappel à la loi ».

Lire l’article en intégralité

[Tiré de ‘Séditions’ n°7, avril/mai 2016]

[Toulouse] Attaques incendiaires contre un commissariat et ‘Toulouse Métropole’ – 25 et 26 avril 2016

On en avait marre

La nuit du mardi 26, on a attaqué un comissariat avec des cocktail molotovs.

On va pas vous mentir plus longtemps.
On en avait marre.
Marre qu’on nous vende du « ça ira mieux demain ».
Marre d’attendre le mouvement social.
Marre des « à la semaine prochaine » mornes et tristes.
Marre du spectacle de la contestation où la peur nous colle au ventre et la résignation à la tête.
Marre de regarder sur internet « là où ca pète » ou de se masturber sur les affrontements filmés et postés sur youtube.
Marre de faire 600km pour une riot.
On dirait un nouveau sport. Ou pire. Un nouveau métier.
Emeutier-ères professionnel-les des mouvements sociaux.
Ca en jette sur le CV militant.
Marre que jeter deux canettes ou mettre une poubelle sur la route et se faire gazer passe pour une victoire.
Marre de faire semblant d’être contentes alors que rien ne se passe.
Marre de faire semblant qu’on est d’accord.
Marre de faire croire qu’on en a quoi que ce soit à faire de la loi El-Khomri.
On n’ a pas attendu les indignés 2.0 pour passer des nuits debout.
Faut dire ce qui est.
On est impatientes.
On comprends pas pourquoi on devrait donner rendez vous au pouvoir pour le contester entourées par toujours plus d’uniformes et de paciflics.

On a fait ça par plaisir.
On a fait ça pour marquer une rupture.
Parce qu’on est à la fois joyeux et en colère.
On n’a plus envie d’être là ou vous nous attendez.

Nous voudrions envoyer une double accolade combative.
D’abord a Monica et Francisco en Espagne.
Ensuite aux compagnons et compagnonnes de bruxelles qui subissent également la répression pour terrorisme.
Notre solidarité c’est l’attaque, notre crime la liberté.

A bientôt.

[Publié sur iaata, 29 avril 2016]

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Toulouse. Le commissariat de Jolimont cible de deux bouteilles enflammées

Côté Toulouse, 27/04/2016 à 17:11

Le commissariat de Jolimont a été visé par des engins incendiaires, mercredi 27 avril 2016, à Toulouse. L’attaque n’a fait que quelques légers dégâts. Les détails.

Deux engins incendiaires ont été lancés, mercredi 27 avril 2016, contre la façade du commissariat de Jolimont, à Toulouse. Les faits ont été constatés peu avant 8 heures du matin. Selon les premières constatations, les deux engins incendiaires seraient des bouteilles remplies d’un liquide inflammable et volontairement enflammées juste avant d’être lancées.

L’attaque a fait peu de dégâts. Seule la porte du commissariat a été légèrement noircie par les projectiles, indique une source policière. Une enquête menée par la Sureté départementale du commissariat central a été ouverte.

Toulouse Métropole visée en début de semaine

C’est le second symbole institutionnel à être la cible d’incendiaires dans la même semaine à Toulouse. Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 avril, six véhicules ont ainsi été incendiés avenue de Fronton, à Toulouse, au sein d’un entrepôt appartenant à Toulouse Métropole. Un appel à témoins a d’ailleurs été lancé par les enquêteurs suite à cette affaire.


Toulouse : Plusieurs véhicules de la Métropole ravagés par un incendie criminel

20Minutes, 25.04.2016 à 13:11

Plusieurs véhicules appartenant à Toulouse Métropole ont été incendiés volontairement dans la nuit de dimanche à lundi.

Les pompiers ont été appelés vers 0 h 30 avenue de Fronton pour un feu. Arrivés sur place, ils ont trouvé trois départs de feu distincts qui ont touché six véhicules, notamment des camions benne et camions poubelles.

Grillage sectionné

Trois de ces engins ont été détruits. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la sûreté départementale de la police nationale, il s’agit bien d’un acte criminel car le grillage a été sectionné.

[Paris] Détruire l’économie (et attaquer ses gardiens) – Jeudi 28 avril 2016

[Paris] A propos de la manif sauvage nocturne du 28.04

Récit de la manif sauvage partie de la place République dans la nuit du 28 au 29.04 après la bataille sanglante contre les CRS.

Suite à la bataille de Répu d’hiers soir 200 personnes ont réussi à échapper à la nasse (qui avait des allures de charnier tant les poulets ont laissé libre court à leur soif de vengeance).

S’en est suivi quelques tentatives infructueuses de sauver les copain(e)s qui se faisaient massacré.

Constatant que l’attaque frontale relevait du suicide dans une telle disproportion de force, certain(e)s émirent alors l’idée d’une manif sauvage improvisé sur le tas.

Aucun(e) ne savait ou aller mais tou(te)s avaient la volonté de leur faire payer sans plus attendre le massacre programmé de celleux qui n’ont pas réussi à fuir.

Quelques scooteurs cramés donnèrent alors le départ et le ton de ce qui allait suivre.

Tout le monde se met en marche, à qui par cette rue, à qui par cette autre, de façon complètement désorganisé, les petits groupes saccagent tout aux alentours et se rejoignent à diverses intersection.

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La vue d’un Mc donald met tout le monde d’accord, « Mc do, Mc do » entend-t-on hurler. Devant les employés médusés les vitres tombent une par une.

« ON RENTRE! »

Et hop, c’est au tour des présentoirs en verre de voler en éclat.

On est pas assez nombreu(se)x, il faut vite dégager, tant pis pour le framprix d’en face, ce n’est que partie remise…

A la quantité nous avons préfféré la qualité.

On se remet en marche rapidement, dès que l’on voit un truc interressant, bim bam boum, dès que l’on croise un chantier une barricade est monté, une poubelle, un récup verre, on se remplis les poches, ce que l’on ne peut pas emporter finira au milieux de la chaussé, une autolib bimbim, un panneau publicitaire boum, une banque badaboum, une voiture un peu trop belle, vlam dans ta face…

Ouf, ça soulage, ça libère!

On pense aux copain(e)s en sang dans la nasse de Répu, on a la rage, il faut que ça sorte!

ça pu le gaz, on en a tellement bouffé à Répu qu’on se demande si le gaz est dans l’air ou si le gaz c’est nous!!!

Dans le doute beaucoup se dispersent, d’autant plus que les baqueux commencent à roder aux alentours. Nous sommes quelques dizaines et tout notre équipement est resté à Répu, jeté par dessus les lignes de CRS pour les potes bloqués dans la nasse qui continuent de se battre sous un nuage de gaz et une pluie de flashball.

Dans ces conditions il faut à tout prix éviter l’affrontement, éviter le massacre!

On se casse, on se disperse, par petits groupes, certain-e-s continuent quand même, ielles se feront stopper par les GM quelques centaines de mètres plus loin, peu avant Jaures.

Ce qui est beau dans ce saccage désorganisé, c’est la capacité de transformer l’échec d’une bataille frontale par la victoire d’une attaque immédiate, diffuse et spontané du réel.

Attaquer l’oppression sous toutes ses formes avec détermination, et sans tomber dans le piège de la stratégie si chère à certain(e)s et si pratique pour les forces répréssives: l’affrontement à tout prix.

Solidarité combative avec les détenu(e)s, les prisonnier(e)s et les blessé(e)s!

Nous n’oublierons personne!

Et nous leur ferons payer!

Quelques amoureux(ses) du saccage.

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

*****

[Paris] Fragrance lacrymogène – Récit de la manif du 28 avril

C’est Paris !
Tu m’entends ?
P-A-R-I-S.
Paris !
Respire le bon air mais fais gaffe quand même. Tous les jours des mômes meurent d’en avoir respiré un peu trop. Alors fais attention, et marche dans les rues, va au hasard !

Taxi Girl, « Paris », 1984

14h – Jour de manif « unitaire » contre la loi Travail (et son monde), avec encore une fois une ambiance très hétérogène, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé entre Denfert et Nation (15 000 selon la police, 60 000 selon la CGT). La manif a réuni des tas de gens différents, dont bien sûr des cortèges de gros syndicats type CGT, FO, etc., mais aussi des cortèges plus « jeunes » et de nombreuses personnes non « encartées ». Et comme d’habitude, plusieurs milliers de personnes, {autonomes}, sans étiquettes de syndicats, de partis ou autres, se sont dès le départ placées en tête de manif, devant le cortège officiel intersyndical. C’est toujours dans ce cortège un peu foufou qu’il y a la meilleure dynamique, un état d’esprit offensif et joyeux.

Cette fois-là, on est vraiment très nombreux. Malgré leur nombre conséquent, les flics ne peuvent pas cadenasser toute la tête de manif comme ils l’ont fait lors de plusieurs manifs ces derniers temps. On occupe la largeur de la rue, et même si au départ c’est un peu mou et lent, ça fait quand même du bien de sentir qu’on est plein et que ça va être compliqué pour la police de nous maîtriser.

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Sur les boulevards Arago puis Saint-Marcel, de premières actions ont lieu: des panneaux de pub sont détournés, tagués, ou leurs affiches simplement arrachées. Des caméras de vidéo-surveillance sont obstruées ou « détournées » également (elles se mettent à filmer les murs…). Quelques banques, McDo et agences d’intérim reçoivent des oeufs/ampoules de peinture sur leurs façades. L’ambiance commence à monter doucement, des slogans fusent peu à peu.

Arrivés sur la place Valhubert, à l’entrée du pont d’Austerlitz, ça dépave pas mal. De quoi s’équiper pour quand ça sera nécessaire… Mais du coup ça bloque, et tout le monde ne capte pas bien pourquoi. Et, sans qu’on puisse trop comprendre leur logique, plusieurs manifestants se mettent à caillasser les CRS qui tenaient l’angle entre le pont et le quai d’Austerlitz. Moment joyeux, où divers projectiles pleuvent sur la police. Mais les CRS ripostent sans tarder et noient la place Valhubert sous les lacrymos. Un assez long moment de confusion et d’affrontement s’ensuivra, se terminant malheureusement par la séparation définitive entre une partie de la tête de manif et tout le reste. C’est dommage parce qu’il y a eu à plusieurs moments la possibilité de refaire la jonction, mais entre la peur de marcher devant des CRS en stress d’un côté et les re-caillassages qui re-provoquaient des lancers de lacrymo de l’autre, la réaction spontanée de la manif n’a pas été très bonne. Les CRS en ont alors profité, noyant le pont sous les lacrymos, obligeant la tête de manif à avancer, et les autres à rester encore bloqués avant le pont.

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Sur le pont, l’entraide entre manifestant-e-s est toutefois palpable. Le sérum physiologique tourne pour soigner les nombreuses personnes qui sont là sans masque ni autre protection. À ce moment-là, dans les nuages incessants de lacrymo, tout est clair: de quoi se masquer et se protéger le visage est nécessaire. Pas seulement pour se cacher de la surveillance policière, mais aussi pour se protéger des lacrymos. Un masque à gaz, un masque de chantier, des lunettes de ski ou de plongée, avec quelques objets simples comme ça on navigue bien plus facilement dans ces gaz lacrymogènes dégueulasses. Pensez-y la prochaine fois !

Paris-28-4-2016On se retrouve donc en tête à plus ou moins un millier de personnes, ça gueule beaucoup « À bas l’État, les flics et les patrons », mais si on est passé en mode manif sauvage, on reste constamment harcelés par les flics et les jets de lacrymo. Au croisement de l’avenue Ledru-Rollin et de l’avenue Daumesnil, ça devient encore plus tendu, y’a des cordons de flics partout, la lacrymo rend l’atmosphère irrespirable et pas mal de gens sont en panique. À gauche en direction de Bastille et en face en direction du XIe, c’est complètement bloqué par des cordons de CRS. On tourne donc à droite sur l’avenue Daumesnil, et là on attend que les autres arrivent. On a sûrement perdu un certain nombre de gens à ce moment-là, l’oppression policière était alors particulièrement pesante. Des premières barricades de poubelles et autres sont mises en place, certaines enflammées. Les flics sont gardés à distance par quelques caillassages, et des premières vitrines sont attaquées. Plusieurs seront brisées entre ce moment et la place de la Nation, avec toujours un ciblage précis: banques et distributeurs automatiques de billets, agences immobilières et d’intérim, panneaux de pub, Autolibs, etc. Avec pas mal de tags et de jets de peinture, ça s’en donne à coeur joie. On est donc poursuivis par des rangées de CRS qui continuent de nous canarder de lacrymos, mais ça caillasse pour les empêcher au maximum d’approcher. Les actions directes seront ainsi permanentes jusqu’à l’arrivée sur la place de la Nation.

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On a pris les flics de vitesse, il n’y en a plus sur les côtés, et devant ils sont en galère aussi. Tant mieux pour nous, on ne perd pas de temps, on en profite, c’est pas tous les jours qu’on peut se faire des manifs sauvages bien mobiles et dynamiques, et y’a pas à chier c’est quand même dans ces conditions-là qu’on peut le mieux échapper aux nasses policières. Du coup, y’a pas trop le temps pour gueuler des slogans et tout, on est juste en mode émeutier (oui, je sais, c’est déjà pas mal !).

On arrive sur la place de la Nation sans avoir vu le temps passer. Presque tout le monde occupe le terre-plein central en attendant que les autres arrivent.

Derrière le cortège de tête, il y avait donc un paquet de flics. Mais encore derrière, il y avait le reste du cortège autonome de tête, et le reste de toute la manif. Là aussi, ça avance à vive allure. L’ambiance est comparable: les flics se font pas mal caillasser, les manifestants se prennent masse de lacrymo dans la gueule. Arrivés à proximité de Nation, la manif rattrape les flics qui pourchassaient la tête de manif. Gros caillassage en solidarité avec ceux et celles de devant. Les flics tiennent difficilement leur position et se barrent en balançant des tonnes de lacrymo. Les quelques cibles capitalistes et/ou étatiques non touchées y passent. Puis la manif arrive sur la place de la Nation.

LCL2804Une personne grimpe en haut d’un poteau où se trouve une des caméras de surveillance de la place et y met un coup de peinture, encouragée par plusieurs dizaines de personnes.

Relâchement du côté des manifestants, une vingtaine de bacqueux fondent dans la foule en déclenchant une sorte de débandade générale temporaire. Ils arrêtent rapidement quelqu’un et sont contraints à détaler sous une pluie de caillasses, mais il semble que ça n’a pas été suffisant pour empêcher l’arrestation…

Ensuite, des affrontements entre manifestants et CRS auront lieu par vagues. Le bitume est cassé pour faire des projectiles, les flics sont attaqués en divers endroits et ripostent systématiquement en gazant la place. Le quartier et le métro puent la lacrymo dans un périmètre conséquent.

Pendant ce temps, un hélico et un drone de la police survolent la place (ils avaient déjà suivi une bonne partie de la manif de tête). Bienvenue au XXIe siècle, les technologies de contrôle et de surveillance sont plus qu’au point. Black blocs bienvenus, restons méconnaissables !

Vers 19h30, alors que les manifestants ont fini par arriver puis bouger tous et toutes de la place, les CRS en reprennent possession.

Dans la soirée, alors qu’on apprend que la police évacue les occupants/intermittents du Théâtre de l’Odéon, environ 300 personnes les rejoignent et repartent en manif sauvage en direction de la place de la République, en criant « Paris, debout, soulève-toi ! ». À République, la manif est renforcée par une partie de gens de Nuit Debout. On fait le tour de la place. On tente de partir sur le boulevard Voltaire, mais la manif est stoppée rapidement par un cordon de CRS, au croisement avec les rues Amelot et Rampon. Quelques oeufs tombent sur les CRS. Deux-trois anti-violents râlent. Sur les côtés, des panneaux de pub sont brisés, une camionnette de la RATP prend quelques coups. Demi-tour, à l’entrée de la rue du Faubourg du Temple quelques projectiles tombent sur les CRS, puis côté Xe les CRS n’attendent pas qu’il se passe quoi que ce soit et repoussent la foule à coups de gaz lacrymogène.

Les heures passent et l’ambiance retombe progressivement. Pendant ce temps-là, les CRS bloquent peu à peu toutes les rues qui donnent sur la place de la République.

Vers 1h30, les CRS s’emparent de la place de la République, à coups de lacrymos, une fois encore.

Le gaz lacrymogène, c’est la fragrance parisienne d’avril 2016, ça pue la guerre sociale. Et y’a moyen que ça continue en mai… T’façon j’ai l’impression qu’on lâchera pas l’affaire de sitôt. On se recapte dans la rue dès le 1er mai !

Riri et Loulou

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

Des émeutes ont éclaté dans plusieurs autres villes un peu partout à l’occasion de cette nouvelle journée de manifs contre la loi « travail ». Voir un compte-rendu complet de cette journée du 28 avril

[Bâle, Suisse] Attaque d’un rouage de la machine à expulser – 27 avril 2016

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Jour après jour, des personnes sont expulsées contre leur gré. ‘Lufthansa’ est une compagnie aérienne qui rend cela possible et qui en profitent.

Dans la nuit du 27 avril, nous avons fracassé la vitrine de ‘Lufthansa’ au ‘Petersgraben’ à Bâle et avons ajouté l’inscription « Stop Deportation ».

Bloquons les expulsions.

Attaquons les institutions et ceux qui en profitent

[Traduit de l’allemand de ch.indymedia, 28. April 2016]

[Allemagne] Les belles brèves de la fin du mois d’avril

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Berlin, 25 avril 2016 : vers deux heures du mat’, un véhicule d’auto-partage « Flinkster » a été entièrement cramée. Les flammes ont fortement endommagé un autre véhicule, le rendant inutilisable.

Mannheim : banque défoncée en solidarité avec la révolte en France

« Le week-end dernier [23 et 24 avril 2016, NdT], plusieurs vitres de la Deutsche Bank à ‘Mannheim-Seckenheim’ ont été détruites. Ceci est une attaque contre un symbole du capitalisme à l’occasion de la journée du 1er mai. Nous ne voulons pas seulement lutter contre le système capitaliste le 1er mai, mais les 365 jours de l’année. Pour un monde sans classes, sans exploitation ni guerre ! Nous saluons la jeunesse qui luttent sur les places et dans les rues de France ! Votre combat est notre combat ! Le monde est à nous ! »

Forêt d’Hambach, nuit du 23 au 24 avril : des câbles à l’air libre de la mine à ciel ouvert ont été incendiés, paralysant quelques temps l’activité des pollueurs de ‘RWE’, chargé de l’exploitation de lignite dans cette zone forestière.

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