Archives de catégorie : FTP

[Publication] Tout peut basculer – Ni loi ni travail / Pour l’expression sauvage

Un journal anarchiste (format A3, 4 pages) publié à Paris à l’occasion du “mouvement contre la loi travail”.

Pour tout contact, demande d’exemplaires, remarque et critique, contribution et témoignage, ou autre : toutpeutbasculer[à]riseup.net

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[Publié sur contrainfo, 20 avril 2016]

[Grèce] Emeutes contre les gardiens des frontières au camp d’Idomeni

Un fourgon de police grec vandalisé par des migrants au camp d’Idomeni

La police grecque a tiré lundi du gaz lacrymogène contre des migrants qui vandalisaient un fourgon de police croyant qu’il avait blessé l’un des leurs, dans le camp d’Idomeni à la frontière gréco-macédonienne, a-t-on appris par un policier. Les migrants ont fracturé à coups de pierre le pare-brise du véhicule avant d’être dispersés par la police anti-émeute, a expliqué un policier grec.

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Une source gouvernementale a expliqué qu’il y avait eu un « accident grave » impliquant un Kurde syrien d’une quarantaine d’années, blessé à la tête, a ajouté le policier sans donner plus de détails.

Les circonstances dans lesquelles cet homme, qui a été hospitalisé dans la ville voisine de Kilkis, a été blessé dans ce camp surpeuplé où les véhicules sont contraints de circuler à vitesse très réduite, restaient lundi soir incertaines.

Plus de 10.000 personnes, pour la plupart des réfugiés d’Irak et de Syriens, campent toujours à Idomeni dans des conditions misérables et manifestent quasi quotidiennement pour l’ouverture de la frontière, fermée depuis début mars après le verrouillage de la « route des Balkans » empruntée auparavant par les réfugiés vers les pays du nord de l’Europe.

La semaine dernière, près de 300 migrants avaient été blessés lors de heurts avec la police macédonienne qui a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en plastique, selon Médecin sans frontières (MSF).

lalibre.be, 18/04/2016

[Montréal, Québec] Manif sauvage aux cocktails molotov contre la police dans Hochelag’ – Soirée du 14 avril

Une trentaine de jeunes lancent des cocktails Molotov à la police

La police de Montréal s’interroge sur les raisons qui ont poussé un groupe d’une trentaine de jeunes à lancer des pièces pyrotechniques en direction des policiers dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, jeudi soir.

Le groupe était rassemblé vers 20h15 près des rues Ontario et Davidson, a indiqué Manuel Couture, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Selon nos informations, c’est une citoyenne qui a appelé au 911 après avoir aperçu une trentaine de personnes habillées en noir et cagoulées.

À l’arrivée des policiers, le groupe a pris la rue et lorsque la présence policière s’est accrue, les individus ont lancé des pièces pyrotechniques ainsi que des engins incendiaires en direction des policiers avant de se disperser dans le secteur vers 20 h 30, selon le porte-parole.

Vers 21h30, il y avait une importante présence policière dans le secteur Ontario et Moreau, les policiers étant à la recherche des individus et d’informations pour comprendre ce qui s’est passé.

«Présentement il n’y a aucune arrestation», a souligné Manuel Couture du SPVM un peu avant 22h.

Selon nos sources, des bouteilles de liqueur avec de l’essence ont été retrouvées dans les environs. Au moins un cocktail Molotov aurait été lancé en direction des policiers et la vitre d’une autopatrouille aurait été fracassée dans le secteur, selon nos informations. Quelques bâtiments ou commerces auraient aussi été endommagés.

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TVA Nouvelles, 14/04/2016 à 22h13

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Des policiers se sont réfugiés derrière leurs véhicules, tandis que d’autres se sont enfuis à la course afin de se protéger des objets incendiaires qui étaient lancés violemment vers eux. Aucun agent n’a été blessé, mais deux véhicules ont été endommagés et la vitrine d’un commerce a été fracassée.

Benny Adam raconte que l’affrontement a duré « au moins 3-4 minutes ». « Les jeunes ont ensuite disparu », ajoute-t-il.

L’événement s’est fait de manière spontanée et très rapide, dit le porte-parole du SPVM, Benoît Boisselle, qui rapporte n’avoir aucun indice pour pouvoir procéder à des arrestations.

Cette manifestation-là n’a pas été répertoriée sur les réseaux sociaux, on ne sait pas qui est l’instigateur de cette manifestation-là. Pour les enquêteurs, c’est difficile d’avoir un point de départ.

Benoît Boisselle, porte-parole du SPVM

Radio canada, 15/04/2016

[…] Les autorités n’ont toujours pas d’idée sur la raison du rassemblement ou les revendications du groupe. Un commerce et deux autopatrouille ont été endommagées. Aucune arrestation n’avait été effectuée, selon le porte-parole.

98.5FM, 15/04/2016

[Publication] Ne nous laissons pas mourir d’impatience, détruisons ce qui nous détruit !

Loin des soupirs citoyens et des démobilisations cérébrales de la gauche, alors que l’Etat (d’urgence ou non) cherche à dissuader les révoltés the hard way, pendant que certains réclament la justice pour machin et la vérité sur trucmuche, alors que d’autres préfèrent encore œuvrer au synergisme de la convergence-des-luttes afin d’assurer la convergence-des-gauches, pendant que les plus ambitieux réfléchissent déjà à la capitalisation de leur pseudo influence sur le dit « mouvement contre la loi travail », il y en aura pour les vingtenaires comme pour les autres, chacun son cercueil organisationnel, pendant que des politiciens radicaux s’astiquent en se regardant se regarder (…et son monde), alors que des réacs de tout poil veulent réinstaurer la race comme grille d’analyse du monde, alors que d’autres nous expliquent d’assemblées en assemblées qu’il ne faut rien faire et attendre notre heure sur leurs horloges cassées, que ce n’est pas le moment, d’autres encore nous bassinent de leurs exhortations à l’action pour finir par de piteux blocages symboliques d’une heure ou par le #retweet contre ce monde et son monde (…et son monde), alors que le déploiement contre-insurrectionnel de l’Etat se développe dans tous ses volets, législatifs, judiciaires, policiers, économiques et psychologiques,

Les révoltés ne palabrent plus…

Plutôt que de vivre assis, ils passent la nuit debout, sans spotlights et sans caméras, sans citoyens-flics, sans chauvins, sans fachos, sans remords. Ils n’attendent pas le tracer de manifs déposées par les beaufs du SO de la CGT ou les boloss de l’UNEF, ils n’attendent pas d’être 300, ils n’ont pas besoin d’afficher leur «virilité» en criant «ahou» comme des CRS (laissons leur la virilité !), ils ne se lamentent pas sur le triste sort du mobilier urbain, ils nient en actes, ils renient en bloc, ils n’ont plus de foi, ne veulent plus des lois ni de leur esprit, n’ont plus de croyances, ils se foutent bien de savoir ce que le ciel pense d’eux, mais ils ont des perspectives et une projectualité claire :

EN FINIR AVEC L’ÉTAT ET LE CAPITAL.
ICI ET MAINTENANT.

Ce monde ne repose pas que sur la tête des flics. Comme nous, nos ennemis ne sont pas des concepts abstraits, ils n’ont pas de couleurs, de races ou de genres, mais ils ont des fonctions et des responsabilités dans notre asservissement, ils ont des noms et des adresses. Rendons leur visite !

Détruisons la normalité.

Ni loi ni travail : Des propositions pratiques* :

• 18 février, Paris, Les Lilas, Pré Saint Gervais : Cinq locaux du PS ont leurs vitres défoncées à Paris et en Seine Saint Denis : Dans le IIIème (40 rue Charlot), le XVème (36 rue Mathurin Régnier), le Vème (328, rue St Jacques), aux Lilas (rue du 14 Juillet) et au Pré Saint Gervais (33 rue Gabriel Péri). Un communiqué explique ces quelques actes : « s’opposer à l’état d’urgence c’est s’opposer à l’Etat tout court et au parti au pouvoir le PS. Cela ne se fait pas avec des promenades traine-savates aux côtés de partis politiques, syndicats et bigots obscurantistes ni avec des banquets avec des religieux ou juste en se plaignant de la violence policière ».

• 10-15 mars, Besançon  : On apprend dans la presse que les permanences politiques du PS et d’un sénateur LR ont toutes les deux fait l’objet de dégradations. Sur le PS : « pourriture sociale » en couleur noire et « contre votre monde de képis » peint en rouge et en caractères de trois mètres de hauteur. Sur la permanence du sénateur, de la colle a été projetée dans la serrure de la porte d’entrée pour la rendre inutilisable. D’autre part, la vitrine a été recouverte de tags. Non loin de là, un A cerclé et « Pour vivre debout, bloquons tout, grève générale ».

• 18 mars, Paris  : Huit DAB sont sabotés par divers moyens (marteau, mousse expansive, extincteur) dans le nord de Paris. Un communiqué explique : « au lieu de nous plaindre aux côtés des partenaires sociaux (matons de la révolte) détruisons ce qui nous détruit ! Pas besoin de
manifs ! ». Les intentions sont clairement exposées : « La “loi travail” on en a rien à péter, on veut juste tout péter ! » Voila une bonne idée !

• 22 mars, Paris  : Suite aux négociations en lousdé pour « occuper » un amphi à la fac de Tolbiac, « quelques enragés d’un autre 22 mars » décident de grimper jusqu’au septième étage, là où se trouvent les bureaux administratifs de la fac qu’ils saccagent en coupant les câbles, en jetant divers liquides sur les appareils électroniques divers, les papiers administratifs sont détruits et deux ordinateurs sont embarqués pour être détruits au calme. Le communiqué précise : « Il s’agit là de la réalisation d’une volonté précise de ne pas se limiter à des prises de parole, des AG, des manifs (qu’elles soient à 11h ou à 13h30), mais de contrer toute forme de connivence avec le pouvoir, tous les pouvoirs ».

• 24 mars, Paris  : Alors que dans la journée, le SO de la CGT avait tabassé, gazé et donné aux flics des manifestants à Montparnasse, « des travailleurs de la nuit (non syndiqués) » et très inspirés ont décidé de rendre des coups la nuit-même, brisant les vitres du local de la CGT, rue Pierre Bonnard, dans le XXème, en solidarité avec les arrêtés du 24 mars.

• 8 avril, Paris  : Le local de la CGT du XIVe arrondissement, rue de l’Aude, perds ses vitres. Parce que nous ne voulons pas de leur gestion de l’exploitation. Un geste revendiqué par des « travailleurs en démolition »: « Nous ne voulons aucune gestion de notre esclavage, le travail ».

• 12 avril, Toulouse  : La bourse du travail est attaquée avec des ampoules de peinture, une poubelle incendiée contre sa façade et le tag « Tous les flics ne sont pas bleus » laissé sur un mur. Il s’agit, selon un communiqué, d’une attaque contre la CGT.

• 12 avril, Saint-Denis : Des tags sont apposés autour de l’entrée de l’Université Paris VIII : « Nique la race, vive la lutte des classes », « Racialistes hors des mouvements », « racialistes = racistes² » « Si Dieu existait, il faudrait le détruire ». Un communiqué explique qu’il s’agit de s’opposer à la tentative de hold-up politique de la mouvance racialiste dans cette fac.

*Ces quelques attaques ont été (sauf mention) revendiquées, pas de récupération ou de substitution politique ou journalistique possibles, ni de porte-paroles de l’anonymat.

L'affiche au format PDF

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[Transmis par mail, 16 avril 2016]

[Montréal, Québec] Emeute contre la police – 6 avril 2016

Alors que près de 400 personnes avaient marché dans le calme mercredi soir à Montréal-Nord pour réclamer «la justice» et dénoncer les circonstances du décès de Jean-Pierre Bony , touché par une balle de plastique lors d’une intervention policière le 31 mars, des trouble-fêtes sont venus ternir la soirée.

Peu après 21h30, une cinquantaine d’individus se sont rendus devant le poste de quartier 39, sur le boulevard Henri-Bourassa. Des pierres et des pétards ont été lancées avant que les forces de l’ordre ne s’interposent devant les locaux. Les émeutiers ont ensuite traversé la rue et, à l’aide notamment de poubelles sur roulette, ont brisé les vitrines de plusieurs commerces, notamment celles de la Banque de Montréal située à l’intersection de l’avenue Désy.

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BMO

Ils ont également tenté de mettre le feu au bâtiment avant que le Groupe tactique d’intervention (GTI) n’intervienne 30 minutes plus tard. Des voitures ont par la suite été incendiées sur la rue Arthur-Chevrier, où a eu lieu l’intervention qui a causé la mort de Jean-Pierre Bony.* […]

métro montréal, 06/04/2016

Les casseurs s’en sont d’abord pris à plusieurs commerces situés près du poste de police du boulevard Henri-Bourassa.

Ils ont ensuite pris d’assaut le poste lui-même. Ils en ont fracassé les vitres. Des graffitis ont été peints sur les murs du poste.

Ils ont allumé un feu dans la succursale de la banque BMO non loin. Les vitrines d’autres commerces ont également été fracassées. Au total, de cinq à six commerces ont été la cible des vandales, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

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Là où Bony est mort

Les casseurs se sont dirigés vers l’endroit où Bony est décédé, rue Arthur-Chevrier. Sur cette rue, ces derniers ont tout brûlé sur leur passage.

Trois voitures ont été calcinées. Des poubelles ont été incendiées en pleine rue. Plusieurs bruits d’explosions ont été entendus dans le secteur. Les vitres de plusieurs autres voitures ont été brisées.

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La police antiémeute est intervenue après une vingtaine de minutes de casse près du poste de police.

Au moment de mettre sous presse, l’intervention policière était toujours en cours. Aucune arrestation n’avait encore été faite. Les policiers et pompiers s’affairaient dans le secteur. […]

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La scène n’est pas sans rappeler les émeutes de 2008 déclenchées au lendemain de la mort de Fredy Villaneuva, ce jeune homme de 18 ans abattu par la police dans le parc Henri-Bourassa.

D’ailleurs, des centaines de personnes se sont rassemblées plus tôt en soirée hier au parc Henri-Bourassa dans le calme pour une vigile en l’honneur du jeune Fredy qui aurait eu 26 ans cette année.

Son frère, Dany Villanueva, a été arrêté dans la rafle pendant laquelle Bony a perdu la vie.

journal de montréal, 07/04/2016

[Belgique] A propos du procès antiterroriste à venir contre des anarchistes et anti-autoritaires

Fin 2008, en pleine période d’hostilités diffuses déclenchées par la révolte en Grèce suite à l’assassinat d’Alexis par la police, le Parquet Fédéral belge lance une enquête visant des anarchistes et des anti-autoritaires. En 2010, sur base d’une liste d’actions que la police attribue à la « mouvance anarchiste » et alors que la lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokkerzeel se fraye un chemin, la juge d’instruction Isabelle Panou est affectée à l’enquête qui relève désormais de l’antiterrorisme. En mai, puis en septembre 2013, une dizaine de perquisitions ont lieu dans le cadre de cette enquête, ces perquisitions visent différents domiciles ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata située à Bruxelles. C’est à cette occasion que l’existence d’une enquête antiterroriste se donne à voir pour la première fois. Cette enquête est menée par la section antiterroriste de la police judiciaire fédérale qui se retrouvera épaulée tantôt par la Sûreté de l’État, tantôt par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité de l’armée ainsi que par différents services anti-terroristes d’autres pays européens. C’est en 2014 que l’enquête est close, aboutissant aujourd’hui au renvoi devant la Chambre du Conseil de douze anarchistes et anti-autoritaires.

Après une séance de légalisation des méthodes particulières de recherche utilisées dans le cadre de cette enquête (filatures, écoutes téléphoniques, placement de microphones dans un domicile, perquisitions en cachette, tentatives d’infiltration, placement de dispositifs de vidéo-surveillance devant des domiciles et à l’intérieur d’un domicile) en octobre 2015, le dossier est renvoyé devant la Chambre du Conseil. La séance de cette Chambre est fixée pour le 10 mai 2016 et déterminera s’il y a lieu de confirmer la tenue d’un procès et, si oui, sous quelles accusations.

De son enquête, le Parquet Fédéral s’est efforcé de tirer pas moins de 29 inculpations individualisées. Neuf compagnons sont accusés d’appartenance à une organisation terroriste et de participation à des activités terroristes pendant des périodes plus ou moins longues. Trois d’entre eux sont en plus accusés d’en être les « dirigeants ». Par ailleurs, trois autres personnes ayant été arrêtées dans la foulée d’une attaque contre le commissariat des Marolles sont quant à elles accusées d’appartenance à ce groupe terroriste pendant un jour, ainsi que des différentes inculpations se rapportant à cette attaque. Ça c’est pour l’accusation générale.

Celle-ci est ensuite complétée par des accusations plus spécifiques telles que participation à une manifestation sauvage devant le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel (transformée en « tentative d’incendie volontaire » et d « ‘infraction terroriste » par le parquet), préparation et participation à une attaque contre le commissariat de police dans les Marolles (qualifiée par le parquet d’ « infraction terroriste »), coups et blessures sur des agents de police à plusieurs reprises, obstruction de la voie publique, dégradations diverses et variées, vols à l’étalage, incendie de voitures de gardiens de prison sur le parking de la prison de Ittre, incitation à commettre des infractions terroristes… Il est à préciser que ces accusations spécifiques visent à chaque fois des compagnons spécifiques, c’est-à-dire que tout le monde n’est pas inculpé pour l’ensemble des faits reprochés.

En arrière-plan de cette enquête qui a duré plusieurs années et qui a produit pas moins de 32 cartons de paperasses, le Parquet Fédéral émet l’hypothèse qu’un « groupe anarchiste terroriste » serait actif, notamment à Bruxelles, et que les inculpés auraient « participé à » ou « favorisé » ces activités. Il dresse par exemple une longue liste d’une 150-aine d’attaques, dont une bonne partie incendiaires, contre des structures de la domination, des commissariats, des tribunaux, des banques, des entreprises qui se font du beurre sur le dos de l’enfermement, des chantiers, des véhicules de diplomates, d’eurocrates et de fonctionnaires de l’OTAN, des antennes de téléphonie mobile,… Toutes ces attaques ont eu lieu à Bruxelles et dans ses environs entre 2008 et 2013.

L’invention d’un groupe terroriste qui serait responsable de l’ensemble de ces faits (ne serait ce que par le fait de « les avoir rendus possibles ») permet de jolies pirouettes servant l’accusation : une bibliothèque devient un lieu de recrutement, des discussions deviennent des réunions clandestines, des tracts et des journaux de critique anarchiste deviennent des manuels de guérilla urbaine, des manifs et des rassemblements deviennent des appels au terrorisme, des liens affinitaires entre des personnes en lutte et l’auto-organisation qui peut en découler deviennent « un groupe terroriste structuré ». L’invention d’un « groupe terroriste anarchiste » est bien évidemment une tentative assez maladroite de la part de l’État de réduire la subversion anti-autoritaire et révolutionnaire à l’œuvre d’un seul « groupe structuré ». En tentant de mettre derrière les barreaux une poignée d’anarchistes qui dérangent, l’État cherche à décourager les réfractaires à passer à l’action directe contre ce qui nous opprime et exploite et d’imposer un silence absolu aux désirs, possibilités, réflexions et critiques qui s’affrontent à ce monde autoritaire.

Ce qui est renvoyé devant le tribunal, c’est donc toute une mosaïque de luttes, de révoltes, d’idées, d’actions directes, de critiques, d’imaginaires révolutionnaires, d’agitations qui ont, pendant des années, cherché à s’attaquer à la domination. En cela, l’éventuel procès concerne non seulement les compagnons inculpés, mais aussi tout individu, tout anarchiste, tout révolutionnaire, tout réfractaire à l’ordre, tout insoumis à l’autorité qui ne veut pas rester les bras croisés devant l’exploitation et l’oppression. Ce qui est visé, c’est la recherche de l’autonomie dans l’action, l’auto-organisation dans la lutte, l’action directe dans toute sa diversité, le choix de défendre et de diffuser des idées anarchistes et révolutionnaires, de participer ensemble avec d’autres révoltés à des combats auto-organisés et autonomes. Et finalement, sans doute, une approche combative de l’anarchisme qui part de l’individu, de l’affinité, de l’informalité.

Il serait étrange de séparer la répression qui vise aujourd’hui quelques anarchistes et anti-autoritaires de l’ensemble de la répression qui cherche à mater (souvent préventivement) toute critique de l’ordre établi et la révolte. A coups de « menaces terroristes », de crise de réfugiés, de lutte contre la criminalité et de guerres bien réelles, la répression étatique passe aujourd’hui à la vitesse supérieure. Dans une période où les changements et les restructurations viennent toujours plus rapidement modifier les terrains de la conflictualité sociale, neutraliser ceux qui dérangent par leur pensée et leurs actes fait partie d’un ensemble qui cible les exploités et les opprimés : le durcissement des conditions de survie, la militarisation des frontières, l’imposition d’un contrôle technologique massif, la construction de nouveaux camps de détention,…

Se défendre contre ce coup répressif qui veut renvoyer des compagnons devant un tribunal sous des accusations de terrorisme, c’est défendre la possibilité et l’espace de l’agir anarchiste et anti-autoritaire. Et, par la solidarité avec les compagnons inculpés, faire face à la répression étatique qui vise à paralyser toute action subversive.

Si se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment le pire de tout.

avril 2016.

[Tract A5 recto-verso au format PDF]

P.-S.

Plus d’infos et contact…

La Lime
Caisse de solidarité bruxelloise
lalime[at]riseup.net
http://lalime.noblogs.org
Réunion chaque premier lundi du mois à 19h30 à Acrata

Acrata
bibliothèque anarchiste
acrata@post.com
https://acratabxl.wordpress.com/
Rue de la Grande Ile 32 – Bruxelles

[Reçu par mail]

 

[Paris] Récit d’une balade très sauvage contre la police – 25 mars 2016

Vendredi 25 mars, suite à la vidéo qui montre un jeune du lycée Bergson se faire tabasser par des flics devant le blocus de son bahut, un rassemblement était appelé vers 10h30 devant l’établissement. Récit d’une manif qui part joyeusement en saccage de commissariatS et pillages de Franprix.

ComicoXIXeme-3-e1458926715974Plusieurs centaines de personnes sont là, et quasiment aucune présence policière. Quelques minutes seulement après le rencard, un mouvement se dessine vers Jaurès, et la plupart des gens suivent. La manif s’étend rapidement car la tête du cortège semble s’être passé le mot : on va au commissariat central du Xe arrondissement, rue Louis Blanc (c’est d’ailleurs dans ce commissariat qu’Amadou Koumé avait été assassiné par les flics il y a un peu plus d’un an). On ne rencontre aucune résistance indésirable sous la forme de flics, et on arrive sans encombres dans la petite rue à sens unique, où les centaines de lycéenNEs commencent à former une foule compacte. L’ambiance est plutôt calme, quelques barrières de chantier sont mises en travers de la route, des poubelles sont renversées et surtout tout le monde crie des slogans hostiles à la police : «Nique la Police // Assassin de la Police», «Tout le monde déteste la police», etc. Mais rapidement on sent qu’on est plein, et ça commence, timidement avant de monter en pression : après les fumis et les pétards, ça lance pas mal de bouteilles sur les 3 ridicules flics sortis sur les marches avec leurs boucliers de défense, ainsi que sur les vitres du commissariat. L’ambiance est sacrément joyeuse, tout le monde se marre et applaudit les coups d’audace ou les lancers particulièrement jolis. Après quelques minutes, il semble qu’on en ait assez, et on n’a pas trop envie de se retrouver coupéEs en deux, du coup on calte par l’autre côté, en marchant tranquillement en direction de notre point de départ, Bergson.

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Mais on ne s’y arrête pas, on passe juste faire tourner le récit exalté de notre attaque aux potes restéEs au bahut, et on continue en direction de la mairie. Là c’est beaucoup plus calme, certainEs lycéenNEs sont assiSEs par terre, on hallucine un peu, on se demande bien ce qu’on peut faire devant une mairie à part reproduire ce qu’on vient de faire quelques minutes plus tôt. Apparemment cet objectif ne satisfait pas grand monde et du coup on repart après 5 minutes le long du parc des Buttes Chaumont. Deux ou trois lycéenNEs appellent à ne pas prendre de bouteilles et à rester calme. Ça fait bien marrer tout le monde, et on commence à récupérer des objets potentiellement utiles au regard du nouvel objectif qui commence à faire le tour des bouches et des oreilles : le commissariat central du XIXe arrondissement ! Non contentEs d’avoir attaqué un commissariat, on a envie de s’en faire un autre, et il faut dire qu’on commence à se chauffer. On déboule dans les escaliers, on arrive devant le comico, judicieusement placé en face de travaux de voirie qui vont fournir l’essentiel des projectiles : après les carreaux de carrelage et les cailloux, on commence à se servir des étais comme de béliers, à balancer les barrières de chantier contre les vitres qui tombent les unes après les autres. Les éclats de joie de la foule répondent aux éclats de verre qui jonchent le trottoir. En face du comico, la cour du collège Georges Brassens est déserte et les ballons abandonnés semblent dire «ras le bol du foot à la récré, on préfère casser des commissariats !».

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Toujours pas de flics à l’horizon, mais plus de vitres intactes non plus, et les tags «Nique la police» et «Mort aux flics» synthétisent plutôt pas mal nos revendications, du coup on se tire par la rue d’Hautpoul. En partant, on voit trois pauvres fourgons se diriger vers le commissariat en nous évitant bien soigneusement. Ben ouais, on est 500, super chaudEs, et on a pas l’air d’avoir trop envie de se laisser faire.

Une fois sur l’avenue Jean Jaurès, quelques tags, «Sous les pavés, les flics», «En grève jusqu’à la retraite», «La retraite à 13 ans» sur un Pôle-Emploi. Ça gueule tout le temps plein de trucs, «Le travail on s’en fout, on veut plus bosser du tout !», clairement on a toutes les raisons d’être dans la rue, et on ne se prive pas de le dire. La vidéo est évidemment un prétexte, et seulEs peuvent s’indigner de cette violence ceux et celles qui n’ont jamais été confrontéEs aux flics, et qui ignorent donc combien ces violences sont systématiques quand on a affaire aux larbins en uniforme. Là on est ensemble, et l’énergie qui nous porte n’a plus grand chose à voir avec cet uppercut, mais plutôt on kiffe juste de pouvoir exprimer tout ce qu’on retient toute l’année : la rage contre les flics, et le bonheur de les voir se manger des pavasses.

Ça gueule «on va à gare du Nord !», «on va à gare de l’Est !», et tout un tas d’autres propositions, jusqu’à une qui semble ravir tout le monde : «Autoréduc ! Autoréduc !». Quand on voit au loin le logo Franprix, tout le monde comprend et c’est un véritable sprint jusqu’au magasin qui est envahi par des dizaines de personnes hilares qui se servent et ressortent en brandissant leur butin. Des œufs de Pâques en pagaille, des sandwiches et tout un tas d’autres trucs. Il va sans dire qu’à ce moment-là les quelques rabat-joie citoyens ont quitté la manif depuis un bon bout de temps, et c’est très plaisant de sentir combien cette action de pillage spontané égaye sincèrement tout le monde.

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On continue sur Jaurès, et rebelote une enseigne Franprix au loin. Même scénario, sprint, on tient le rideau de fer, on file des coups sur les vitres pendant que d’autres pillent ce qu’illes peuvent. Deux pauvres RG, talkies en main, nous suivent de loin, mais toujours aucun flic. Du coup on continue ! On est revenuEs à Stalingrad, et on suit la ligne 2 en direction de Barbès. En chemin on rencontre un type à la rue à qui on file un bon paquet de victuailles. Ça se prend en selfie devant le gars [sic, Ndt], sourires aux oreilles «vas-y, c’est cadeau ça vient du Franprix !». En arrivant à proximité des migrantEs qui dorment sous le métro aérien, ça gueule «So, so, so, solidarité, avec les réfugiéEs !», et on partage une autre part du butin du pillage. […]

On continue en direction de la Chapelle et on bifurque rue du Chateau-Landon aux cris de «On va au lycée Colbert !». On passe devant mais il n’y a personne dehors, à part une bonne masse de poubelles à roulettes, révoltées elles aussi, qui se décident à nous accompagner. On passe au-dessus des voies et là nos compagnonNEs poubelles décident de passer à l’action, une bonne partie, dont le conteneur à verre, se jettent à plat ventre en travers de la rue, tandis qu’une poignée de poubelles plus téméraires se jettent par-dessus les barrières sur les voies de la Gare de l’Est en criant «Bloquons tout !».

Ça repart vers Barbès, et c’est seulement là qu’on entend les premières sirènes, plus loin. Quelques camions, rien de bien impressionnant pour les quelques centaines de personnes qui restent. Mais on commence à être fatiguéEs, et on arrive dans un quartier où les cibles semblent moins nombreuses. Les anti-émeutes trottinent difficilement, du coup ça court un peu et on part tranquillement dans les rues transversales. Une trentaine de personnes ont finalement été nassées par les chtars et libérées une par une après fouille et contrôle d’identité.

En une matinée, on a pu, à 4 ou 500 personnes motivées, attaquer deux commissariats, piller deux Franprix, gueuler partout tout ce qu’on voulait, tenter de bloquer les voies de la gare de l’Est avec des poubelles, se tirer sans que personne se fasse arrêter, et tout ça sans arrêter de rigoler, de crier de joie et d’halluciner sur notre capacité à prendre de vitesse la police et tous les larbins qui les soutiennent (vigiles, citoyenNEs, etc.).

Quand on s’est séparéEs, c’était dans toutes les bouches : on remettra ça !

[Publié sur indymedia nantes, 28 mars 2016]

[Montréal, Québec] Pourquoi nous attaquons la police – 5 mars 2016

Appel pour un mois contre la police : un véhicule du SPVM attaqué près du métro Charlevoix

Plus tôt aujourd’hui (5 mars 2016), à 18h, quelques ami.es ont attaqué un véhicule du SPVM stationné à l’extérieur du métro Charlevoix dans le quartier de Pointe-Saint-Charles à Montréal en crevant les pneus et fracassant les vitres.

Nous voulons nous servir de cette attaque en tant qu’appel à des actions contre la police à Montréal entre aujourd’hui et la fin du mois de mars.

À l’approche de la manifestation annuelle contre la « brutalité policière », nous aimerions nous éloigner d’une combativité limitée à ces seules manifestations, auxquelles les forces policières ont amplement l’occasion de se préparer et après lesquelles la paix sociale est facilement rétablie. Nous voulons montrer que la police est vulnérable au sabotage, et que ceci est possible chaque jour de l’année. Nous voulons que la peur change de camp. Nous voulons encourager l’espace anarchiste montréalais à expérimenter une offensive diffuse contre les opérations quotidiennes de la police, pas seulement le 15 mars, mais durant tout le mois à venir.

Nous avons dispersé des copies de ce tract près du véhicule vandalisé :

Pourquoi nous attaquons la police

Si vous lisez ceci, vous vous demandez probablement pourquoi quelques individus masqués viennent de vandaliser la voiture de police qui est devant vous.

Ça a été plutôt facile de gâcher la journée de ces flics; nous portions des foulards, chapeaux et gants pour dissimuler notre identité, et avons dédié vingt secondes à cette action directe, pendant qu’un.e de nous était bien positionné.e pour guetter l’éventualité d’un.e policiè.re tentant de retourner vers le véhicule. Nous avons couru jusqu’au prochain coin de rue, avons changé de vêtements pour modifier notre apparence tout en gardant nos foulards, et avons calmement réintégré la foule en nous éloignant.

Permettez-nous de nous présenter; nous sommes celles et ceux qui ne se sont jamais senti.es satisfait.es de suivre le programme métro-boulot-dodo auquel l’école nous prépare; nous sommes celles et ceux qui voient un flic et reconnaissent l’héritage de domination qu’ils représentent et appliquent; nous sommes celles et ceux qui veulent lutter pour détruire l’État, l’économie, les structures qui nous forcent à nous conformer aux rôles prédéterminés d’« homme » et de « femme », et toutes les violences quotidiennes innombrables que cette société nous impose. Nous voulons détruire ce qui nous détruit, tout en amorçant simultanément la création d’un monde moins misérable que celui-ci.

Nous ne sommes pas dupé.es par les réformes que l’État nous offre pour atténuer ces sentiments, parce que nous reconnaissons l’absurdité de simplement ajuster les réglages de cette société-machine létale, et la nécessité de mettre feu à ses panneaux électriques. Nous voulons une rupture révolutionnaire avec la vie quotidienne qui nous enferme dans le travail et les relations sociales acceptables. En dehors des émeutes et des rébellions de grande échelle, nous vivons ce désir pour quelque chose de nouveau en sabotant les systèmes de domination par tous les moyens possibles.

Plusieurs d’entre nous se disent anarchistes, mais l’important n’est pas le nom que l’on se donne, mais plutôt le combat riche et inspirant contre l’autorité auquel nos actions et projets participent. Pour nous, une voiture de police qui ne peut plus patrouiller dans le quartier suggère l’objectif plus large de mettre le système de flicage, de prisons et de tribunaux hors d’état de nuire, parce que ce système de répression et de contrôle n’a jamais été et ne sera jamais autre chose qu’un obstacle à notre liberté. Il sert et protège les puissants – les institutions et les personnes qui ont beaucoup plus de contrôle sur la manière dont nous vivons nos vies que nous-mêmes.

Nous espérons que le fracas de ces vitres de voiture de police résonne en vous, et que vous êtes également dégoûté.es par tout.e citoyen.ne obéissant.e assimilant cette attaque à une atteinte à sa propre sécurité. Encore et encore, nous constatons que les flics ne font qu’empirer nos vies. Quand il y a un violeur dans notre quartier, nous préférons de loin voir un groupe s’auto-organiser et répondre à coups de bâton de base-ball dans les genoux du violeur que de voir un.e survivant.e traîné.e à travers les tribunaux et humilié.e à chaque étape. Nous préférons de loin voir les personnes de notre quartier qui sont confinées dans la misère par leurs patrons et proprios s’organiser pour piller un IGA ou dévaliser un commerce yuppie plutôt que de les voir se voler entre elles et de se dénoncer mutuellement à la police.

À chaque année, le 15 mars, il y a une manifestation contre la « brutalité policière ». Si nous voulons vraiment avoir la chance de vivre des vies libres, il faut amener le combat au-delà de la simple dénonciation de la « brutalité » ou des « excès » du SPVM. Nous devons comprendre que la violence brutale et la coercition sont intrinsèques à l’existence même de la police. Nous refusons le narratif dont nous gavent l’État et les médias – selon lequel certains individus parmi les forces policières constitueraient le problème, et non la police en tant que telle et le monde qu’elle défend. Voici pourquoi lorsque plusieurs d’entre nous se rejoignent dans les rues, c’est contre toute police, et nous emmenons avec nous des roches et des feux d’artifice que nous leur jetons de derrière nos barricades. Nous vous invitons à nous y retrouver, et à partager cette révolte en actes.

À la prochaine,
Vos anarchistes de quartier amicaux

Voir le tract en PDF

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[Publié sur montréal contre-information]

[Publication] Texte de Panagiotis Argirou à propos du procès des 250 attaques de la CCF / FAI-FRI (Grèce)

« TOUJOURS COUPABLE »

Les procès des Anarchistes ayant choisi une forme violente pour leurs idées et valeurs, qui choisissent d’associer avec le feu, les explosifs, et les balles leur haine envers le Pouvoir, sont un nouvel exemple de guerre entre la révolte anarchiste et le monde de la souveraineté. Voilà pourquoi, pour atteindre la fin d’un tel procès, le troisième d’affilée auquel je dois faire face en raison de mon action en tant que membre du groupe anarchiste d’action directe la Conspiration des Cellules de Feu, je ressens le besoin des mots pour répondre à nouveau à tous les camarades anarchistes en dehors des murs.

Depuis Septembre 2009, quand j’ai fais le saut vers la liberté illégale tout en étant recherché, en choisissant de poursuivre l’action anarchiste en prenant part à la Conspiration des Cellules de Feu jusqu’à maintenant, c’était il y a 6 ans. Six ans, dont cinq à courir à travers le temps concret, l’espace et la réalité suffocante de la captivité. Environ 1825 jours à marcher des kilomètres en cercle sous un morceau de ciel sculpté de fil de fer barbelé. Environ 1825 jours verrouillé avant le coucher du soleil.

Cinq ans absent des errances dans les rues sauvages de l’action anarchiste, absent de ces beaux moments ou l’attaque brise la régularité. Cinq ans où l’apparition des camarades, des amis et des amours se reflètent dans les fenêtres de visites à heure et jour prédéterminé, complétant un puzzle de portraits fanés de tant de personnes qui ont une raison vitale de franchir le seuil de la prison en espérant « parfois à nouveau ensemble ».

Pourtant, dans ces cinq années, il n’a pas eu un seul moment où j’ai regardé en arrière et douté que ça valait la peine. Parce que la valeur et la beauté de la révolte anarchiste ne peuvent pas être remplacées par la froide mathématique d’une cour de justice.

Malgré les cinq années de persécutions continues, les dizaines d’année de condamnation qui me sont imposés, les tribunaux qui rajoutent encore des dizaines d’années, toujours plus d’années, toujours plus de jours d’isolement dans ce Neverland blindé, je reste fier de mes choix, d’avoir rejoins la Conspiration des Cellules de Feu et de l’ensemble de ses  actions. Nous subissons vos procès encore et encore, toujours sous le joug des mêmes accusations: 

Terroriste, terroriste, terroriste …

AINSI, C’EST AINSI LA BONNE MANIERE DE PENSER…

Pour votre civilisation pourrie
Pour les idéaux  empoisonnées et les valeurs que vous représentez
Pour la brutalité et l’horreur sur laquelle vous construisez vos carrières

JE SERAIS TOUJOURS UN TERRORISTE

Parce que bien qu’étant captif, mon cœur est partout ou des conspirations anarchistes sont concoctés contre la culture du pouvoir, aux côtés de ceux qui brûlent la monotonie, aux côtés de ceux qui incitent de quelque façon que ce soit à l’insurrection anarchiste constante et aux côtés de ceux qui repoussent leurs limites à travers les attaques contre la souveraineté et pour cette raison

JE SERAIS TOUJOURS COUPABLE !

Quant à l’action globale de la Conspiration des Cellules de Feu, j’en suis une partie vivante tout comme elle fait partie de ma vie. Toutefois, cela ne concerne que moi et mes camarades et en aucun cas je suis prêt à aider les autorités judiciaires dans leur travail. Mais tous les juges ayant activement  aidé dans la guerre contre l’insurrection anarchiste doivent garder à l’esprit que leurs responsabilités ne disparaitront jamais et seront toujours à leur trousse.

Et je sais de l’histoire que toujours au fil des ans il y a des consciences qui choisissent de marcher dans les pas de la révolte anarchiste et d’armer leurs désirs. Pour tous les camarades qui sont peut-être déjà en marche dans l’ombre ou peut-être le seront à l’avenir, je dois dire que si j’ai occasionnellement ressenti quelques moments de liberté, c’est à travers les attaques anarchistes qui me rappellent que la rébellion constante continue.

Alors je suis fier que même maintenant, après cinq ans de captivité et bien plus d’années à venir qui pèsent sur moi, je peux encore crier à travers les fissures de vos murs renforcés par des doubles couches de béton et des triples rangées barbelés.

PAS UN MILLIMÈTRE EN ARRIERE.
9MM DANS LA TÊTE DES JUGES.

Panagiotis Argirou
Fier membre de la Conspiration des cellules de feu – FAI / FRI

[Traduction de 325 reçue par mail]

[Rennes] Du carnaval à l’émeute contre l’aéroport et son monde (6 février 2016)

D’après une déclaration du préfet, « les dégâts sont importants »: plusieurs agences bancaires et DAB inclus (au moins trois différentes), immobilières (dont ‘Griboire’), mais aussi des agences intérim et d’assurance (‘AXA’) ont reçu peinture et tags, parfois accompagnés de jolies étoiles et lits de verre… Peu de temps après les premières attaques contre les succursales du capital, les flics ont lâché gaz lacrymo et tiré aux flashball en direction du cortège, qui a riposté avec les moyens du bord. Le désordre a dans le même temps poussé la foule de consommateurs à déserter les magasins. Plusieurs lignes de bus passant par le centre-ville ont été. bloquées. Par ailleurs, trois véhicules de flics ont été dégradés; des tags ont été inscrits sur plusieurs murs et bâtiments publics; toujours d’après le préfet, au moins 5 personnes ont été interpellées, un flic légèrement blessé. Le préfet a précisé que de nombreux flics étaient mobilisés ailleurs dans la ville (pas seulement le long de la manif), positionnés durant tout l’après-midi devant les centres commerciaux et des bâtiments de l’Etat pour assurer leurs protections.

Résumé de l’ambiance de l’après-midi dans les rues commerçantes rennaises en quelques photos:

BankSG_Rennes06022016

H-S le DAB

H-S le DAB

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Les escrocs d''AXA Assurances'

Les escrocs d »AXA Assurances’

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Free, Mais ils ont tout compris!

C’était free cet après-midi!

Agence bancaire du 'crédit agricole'

Agence bancaire du ‘crédit agricole’

idem

idem

idem

idem

Nique le travail

Nique le travail

la même

Une agence immobilière

Griboire3_Rennes06022016

la même

Une agence intérim

la même

Mur_Rennes06022016 Caiwx04WEAESPdI Caddy_Rennes06022016

Rennes : grosses dégradations lors du carnaval anti-aéroport Notre-Dame-Des-Landes

Organisé par un collectif opposé au projet de l’aéroport Notre-Dame-Des-Landes, le carnaval protestataire qui a défilé dans les rues de Rennes a dégénéré. De nombreuses vitrines ont été dégradées et taguées en centre-ville. Des échauffourées ont eu lieu entre émeutiers et forces de l’ordre.

15h : départ du défilé

Peu après 15h, le défilé festif est parti de la place du parlement.

16h : premières dégradations

Arrivé à hauteur de la place de la République, des vitrines de banques et d’assurances sont taguées et des vitres cassées. Après les jets de farine vers les badauds, ce sont des oeufs et de la peinture que jettent les manifestants sur les journalistes, les forces de l’ordre et les vitrines.

17h : des dégâts importants et des interpellations

Après les gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre chargent les émeutiers. Plusieurs d’entre eux sont interpellés. Le centre-ville commence à découvrir les dégâts occasionnés. Les transports en commun sont fortement perturbés. […]

Un arrêté du Préfet

Les autorités craignaient que le rassemblement ne dégénére comme le 25 janvier où une centaine de militants anti-aéroport NDDL avait tagué la mairie de Rennes après s’être réunis. Afin de prévenir tout risque de débordement le préfet d’Ille-et-Vilaine avait pris vendredi un arrêté « interdisant le port ou le transport de tout objet pouvant servir d’arme ».

france3 bretagne, 06/02/2016 à 18h04

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Notre-Dame-des-Landes : « défilé carnaval » anti-aéroport à Rennes

Masques de carnaval, foulards, marionnette de Manuel Valls… Près de mille personnes ont manifesté cet après-midi. Des incidents ont eu lieu.

Près d’un millier de personnes déguisées, 750 selon la préfecture, ont manifesté samedi après-midi au centre-ville de Rennes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre l’état d’urgence, les forces de l’ordre intervenant avec des tirs de grenades lacrymogènes au milieu de la foule des promeneurs du week-end, a constaté une journaliste de l’AFP.

Arborant des masques de carnaval ou des foulards autour de la tête de couleur bariolée ou en habits sombres, les manifestants ont défilé avec des marionnettes géantes, dont une représentant le Premier ministre Manuel Valls armé d’un pistolet. Accompagnés de percussions, ils ont scandé « Vinci (nom du concessionnaire du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, ndlr), dégage, résistance et sabotage ».

Le défilé s’était ébranlé derrière une banderole « Quand on arrive en ville », en référence à une chanson de Daniel Balavoine, après un rassemblement-banquet devant le Parlement de Bretagne, avec la participation de membres de la Confédération paysanne.
Un important dispositif de forces de l’ordre, avec un hélicoptère en survol, encadrait la manifestation dont les organisateurs, opposants en Ille-et-Vilaine à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avaient souligné leur intention que le défilé reste bon enfant et leur volonté de ne jeter « que de la farine ».

Après avoir effectivement jeté de la farine en direction des passants à proximité ou des journalistes, des manifestants ont lancé quelques oeufs, dont certains remplis de peinture, sur les forces de l’ordre, et tagué quelques inscriptions. Les forces de l’ordre sont alors intervenues par des tirs de grenades lacrymogènes, en plein quartier commercial du centre-ville, à proximité immédiate des quais de la Vilaine, au beau milieu des badauds, des promeneurs en famille ou des clients des magasins environnants.

Interrompus en 2012 lors d’une première tentative d’expulsion, les travaux de l’aéroport, à 15 kilomètres au nord de Nantes, n’ont pas repris.

lefigaro (afp), 06/02/2016 à 16h57

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500 à 600 militants ont défilé entre la place du Parlement et les quais, taguant la plupart des murs etr des vitirines sur leur passage. Place de la Réupublique, ils ont été refoulés à coups de gaz lacrymogène lorsqu’ils ont voulu rejoindre l’hôtel de ville. Le gros des manifestants a rejoint l’espalanade de Gaulle, en continuant de s’en prendre aux vitrines: celles d’une agence immobilière et d’une banque ont été brisées.

Ouestfrance, 06/02/2016 à 17h32