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[Leipzig, Allemagne] Emeutes contre les flics (et les fascistes) du 12 décembre [+ un récapitulatif sur la répression à la suite de l’émeute du 15 janvier]

Samedi 12 décembre 2015, les fascistes avaient prévu de manifester à Leipzig, principalement au sud de la ville. Venus de plusieurs ‘länder’ (Saxe, Saxe-Anhalt, Basse-Saxe, Thüringe, Brandenburg, Berlin), ils n’ont pas été plus de 140, protégés par la police anti-émeute en grand nombre qui quadrillait les rues (avec un hélico, plusieurs canons à eau…). Les nazis n’ont pas pu parcourir plus de 600 mètres au sud de la ville. Plus de 1500 contre-manifestants étaient déterminés à leur barrer la route : certains ont bloqué les rues en s’asseyant par terre de façon groupée, tandis que d’autres ont affronté les flics à coups de pierres, ont monté des barricades avec du matériel de chantier et des containers à poubelle à travers les rues et sur les voies du tram, avant de les incendier. C’est dans le quartier de Connewitz (réputé « autonome et turbulent » par les flics et l’Etat) que les émeutes ont été les plus intenses, et c’est sans doute pour cela que les néonazis du parti ‘die Rechte’, ‘d’Offensive für Deutschland’ et de PEGIDA n’ont pas pu s’y rendre.

Capture5Les habitants du quartier avaient clairement affiché la couleur, en décorant leurs habitations de pancartes, banderoles et slogans en solidarité avec les migrants (cf plus de photos ici et ). Leur marche n’aura duré qu’une demi-heure. Autant dire tout de suite que leur venue a été rendue obsolète par la réaction en masse des gens. La colère s’est rapidement focalisée sur les flics qui, eux, étaient beaucoup plus nombreux et constituent un ennemi bien plus visible.

Outre les affrontements de rue qui ont duré plusieurs heures, des arrêts de tram et de bus ont été détruits, des banques et des commerces ont eu leurs vitrines brisées. La police a évoqué une « rage destructrice et des agressions » de la part de plusieurs manifestants cagoulés décidés à s’en prendre aux autorités qui ont permis à cette marche néonazie de se dérouler.

Le bilan des émeutes établi par les autorités parle en lui-même :

  • 69 flics blessés
  • 50 véhicules de fonction détruits ou endommagés.
  • 23 personnes arrêtées par les flics et placées en GAV
  • La police a relevé près de 50 infractions à la loi

Le maire de Leipzig, Burkhard Jung (du parti SPD), a qualifié les émeutes de l’après-midi en ces termes : « Cette violence des anarchistes et de ceux qui se nomment autonomes est choquante », avant de poursuivre : « Ici, des criminelles, qui ne reculent devant rien étaient à l’oeuvre ». Ces derniers se seraient « servis du prétexte de l’antifascisme pour attaquer l’Etat »

Samedi matin à l’aube dans la banlieue sud de Leipzig et à Connewitz, des barricades de pneus de bagnoles et de poubelles ont été incendiées et des locaux de partis politiques ont aussi été attaqués, d’après une porte-parole de la police. Ce qui présageait déjà un joyeux bordel pour la journée…

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Traduit de l’allemand d’ici et

En rab’, un résumé concernant la répression qui a ciblé des participants présumés à l’émeute du 15 janvier 2015 à Leipzig. Tous ces éléments sont repris d’un article de presse locale:

Le 15 janvier 2015 à Leipzig, une balade improvisée avait rapidement tourné à l’émeute au centre-ville, durant laquelle le tribunal a eu une quarantaine de vitres détruites, des banques et des voitures de flics ont été attaqués. La mort d’un sans-papiers devant un centre d’hébergement, les marches des fascistes et racistes de PEGIDA aurait été à l’origine de l’émeute.

Dans un article du 20 septembre 2015 d’un porte-parole de la police (le journal en ligne LVZ), on apprend que plusieurs perquisitions ont été menées contre des personnes présumées d’avoir participé à l’émeute et que plus de 200 enquêtes de la police ont été intitiées et se poursuivent encore aujourd’hui. Dans 198 cas, les poursuites sont centrées sur « violation aggravée à la paix publique » contre des personnes connues et inconnues. Jusqu’à présent, les flics ont mis la main sur pas moins de 13 vêtements (qui d’après eux ont servi à se dissimuler le visage), 150 téléphones portables, 6 cartes SIM, 4 films analogiques, 4 cartes SD, 3 I-Pods et 2 cartes micro-SD. Actuellement, une grande partie de ses objets ont été restitués, mais 38 téléphones et un I-Pod sont toujours sous scellés pour permettre aux flics de décrypter des infos en lien avec les émeutes. Le ministère de l’intérieur a annoncé que dans 30 cas, il a été impossible pour les flics de déchiffrer les données des portables, malgré les gros efforts financiers mis en oeuvre (au moins 162.000 euros le coût d’une licence „UFED Physical Analyser“). Ce qui est sûr, c’est que 12 personnes ont volontairement aidé les flics dans leurs recherches. Pour un blog politique quelconque connue à travers le pays, il s’agit d’une des plus grosses perquisitions policières du pays à l’encontre de participant-e-s à une manifestation à caractère « politique ».

Entre le 15 janvier et fin septembre, il se trouve qu’un sans-papiers d’origine érythréenne a été condamné pour avoir poignardé le jeune Khaled Idris Bahray devant le centre d’hébergement de Dresde (même si dans un premier temps les flics étaient tenus responsables de sa mort, ça ne change rien à l’explosion de colère contre la normalité de cette société). La rage qui a explosé dans les rues de Leipzig était dirigée contre l’Etat, ses frontières, ses idiots utiles et hommes de main (flics, racistes et néo-nazis). Depuis ces émeutes, de nombreux centres d’hébergement pour sans-papiers ont été pris pour cibles par les néonazis, notamment dans l’est de l’Allemagne.

[Besançon] Contre l’Etat et le capital… L’urgence est à la révolte !

Affiche vue dans Besançon au mois de novembre [Repris d’indymedia nantes, novembre 2015].

Contre l’Etat et le capital… L’urgence est à la révolte !

urgencecontreletatL’horreur a frappé le 13 novembre 2015 en plein Paris. Ce carnage a été le fruit de fanatiques religieux, décidés à se faire sauter au milieu de gens sortis pour faire la fête, que ces fous de Dieu considèrent comme « décadents ». Dans la foulée, les mesures que l’Etat a instaurées à travers l’état d’urgence lui ont permis d’élargir ses possibilités de surveiller, réprimer, juger, enfermer, museler toutes contestations de l’ordre existant. Les flics perquisitionnent désormais en pleine nuit, contrôlent à tout va dans les rues, sur les routes, aux frontières, dans les gares et centres commerciaux… Les chiens de l’Etat ne se sentent plus pisser: cet état d’urgence est une belle occasion pour eux d’exhiber leurs muscles devant les caméras de télévision et d’avoir toujours plus de moyens pour mener à bien leur sale travail , tout en se sentant porter par la ferveur patriotique dont l’Etat a su tirer profit. Tout ceci bien sûr au nom de la « lutte contre le terrorisme islamiste ».

En douze jours, 1.233 perquisitions, 165 interpellations, dont 142 gardes-à-vue ont été menées. 266 assignations à résidence ont été prononcées à l’encontre de personnes « dont le comportement paraît constituer une menace pour la sécurité et l’ordre public » (AFP, 24/11/2015). La sécurité dont parle le pouvoir concerne l’Etat et les innombrables rouages qui font fonctionner ce monde d’exploitation et d’oppression. Si des musées et des bibliothèques ont été fermés après les attentats, les temples de la consommation continuaient de faire le plein, avec encore plus de vigiles pour les protéger.

En vue d’empêcher une opposition trop massive et radicale au sommet de l’ONU sur le climat à Paris entre le 29 novembre et le 12 décembre 2015, l’Etat prévoit de déployer 8.000 flics pour contrôler aux frontières. 11.000 uniformes quadrilleront Paris et sa région. Sur tout le territoire, pas moins de 120.000 militaires, gendarmes et policiers sont sur le pied de guerre pour protéger les puissants de ce monde.

Sous la protection de 2.800 casques bleus, cette assemblée réunira sur le site du ‘Bourget’ patrons, banquiers, industriels et chefs d’Etat du monde entier afin de discuter des désastres écologiques dont sont responsables ces mêmes crapules en costard-cravate qui décident de nos vies au quotidien.

Dans ce contexte de suspicion et de peur généralisées, il est clair que : refuser la dénonciation, renoncer à montrer patte blanche à l’entrée d’un service administratif ou d’un centre commercial, dénoncer et lutter contre le déploiement militaire et policier ou blasphémer « l’union nationale » et tout ce qu’elle comporte de dégueulasse font de chacun d’entre nous de potentiels terroristes pour le pouvoir.

Les dominants nous veulent dociles et résignés…. Organisons-nous pour contrecarrer leurs plans macabres !

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[Photos envoyées par mail]

[Grèce] Retour sur les émeutes à l’occasion du 7ème anniversaire de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos – 6 décembre 2015 [Mise-à-jour]

[Les dernières nuits ont été plutôt chaudes à Athènes (cf une vidéo des affrontements dans la soirée du 4 décembre 2015), notamment à Exarchia: il y a sept ans, c’est dans ce quartier qu’Alexandros Grigoropoulos a été tué par la balle d’un porc policier. Ce septième anniversaire intervient alors que Nikos Romanos, son meilleur pote au moment du meurtre, est actuellement incarcéré pour un double-braquage.

Concernant les émeutes de ce dimanche à Athènes, on a quelques précisions dans la presse anglophone sur les biens pris pour cibles par les émeutiers: plusieurs vitrines de commerces ont été détruites et magasins ont été incendiés, mais les départs de feu ont rapidement été éteints par les flics anti-émeute eux-mêmes, équipés de mini extincteurs (un supermarché a bien failli partir en fumée, mais une fois encore les flics l’ont rapidement éteint). Près de 5000 policiers anti-émeute – aidés d’un hélicopère – ont été mobilisés pour limiter les dégâts incendiaires et la propagation des émeutes (ce sont les conséquences des mesures répressives du gouvernement de Syriza qui, deux jours avant les manifs prévues de ce dimanche, a annoncé qu’il allait appliqué un « état d’exception »). De nombreux manifestants ont été passés à tabac par les flics, qui ont opté pour une nouvelle technique de maintien de l’ordre, à savoir coller de très près les blocs anarchistes. Par ailleurs, il y aurait eu au moins 30 émeutiers présumés interpellés pour la soirée de dimanche (et non pas 10, comme cela l’a été rapporté par l’AFP). 13 d’entre eux ont été placés en GAV.

12347953_443110572565940_253408851236683217_nAilleurs en Grèce, il y a eu des soirées dynamiques à Volos, Komotini, Heraklion, Kalamata et Agrinio. A Volos, près de 1000 personnes ont déambulé dans le centre-ville, où des caméras de sécurité et des vitres de banques ont été détruites. Après la manif, les émeutiers se sont violemment affrontés avec les flics, qui ont du se replier vers le poste de police. Sur l’île de Crête, un nombre similaire de personnes ont défilé à Héraklion: les vitres des banques et des entreprises multinationales telles que ‘Starbucks’ et ‘Marks&Spencer’s’ ont été défoncées et des caméras de surveillance sabotées avant que le cortège ne s’affronte avec la police anti-émeute. 10 personnes ont été arrêtées. Dans le nord à Komotini, des centaines de personnes ont affronté les flics pendant un certain temps. Deux personnes ont été arrêtées. A l’ouest, la foule a canardé la police anti-émeute avec des pierres dans le centre-ville d’Agrinio. Au sud à Kalamata, des banques ont été attaquées à coups de pierres par quelques centaines de personnes. Un local de Syriza a aussi été pris pour cible [cf photo ci-contre, NdT].

Comme le disait une banderole suspendue entre deux bâtiments dans le centre d’Athènes pendant les émeutes, « Notre rage ne s’arrêtera pas – Flics porc assassins ! »]

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Résumé de the barbarians times, 7 december 2015

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Grèce : violents heurts entre anarchistes et policiers à Athènes

CVmsriZVAAAr1uuDe violents affrontements ont opposé anarchistes et forces de l’ordre grecques dans le centre d’Athènes dimanche soir à l’occasion du 7e anniversaire de la mort d’un manifestant de 15 ans, tué par un policier en 2008. Des manifestants ont projeté des bombes incendiaires sur les policiers et mis le feu à des poubelles et des véhicules, a constaté un photographe de l’AFP. Les forces de l’ordre ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes.

10 personnes ont été arrêtées selon un média local, l’Athens News Agency.
Plus tôt dans l’après-midi, environ 3.000 personnes selon la police avaient manifesté en mémoire du drame qui avait plongé la Grèce dans des semaines de violences en 2008.
Quelque 5.000 policiers étaient mobilisés dans la capitale pour éviter au maximum les affrontements, les stations de métro du centre-ville restant fermées.
Cette manifestation était la deuxième de la journée, une première marche dans l’après-midi ayant rassemblé environ 700 personnes, principalement des étudiants. Quelques heurts ont été alors signalés entre la police et des jeunes à l’université d’Athènes.
Un touriste portugais a en outre été blessé à la tête par une pierre dans la nuit de samedi à dimanche alors qu’il traversait le quartier populaire d’Exarcheia où la police essuyait des jets de pierre d’un groupe de jeunes.

Selon la police, ces affrontements, qui ont duré au moins trois heures, ont commencé samedi soir vers minuit (23h00 HB) lorsque plusieurs dizaines de jeunes ont commencé à lancé des cocktails molotov en direction des forces de l’ordre.
Le quartier d’Exarcheia est le point de rencontre des anarchistes de la capitale grecque, là où le 6 décembre 2008 Alexis Grigoropoulos, 15 ans, a été tué par un policier.
Les manifestations marquant l’an passé le 6e anniversaire de la mort de l’adolescent avaient fait 12 blessés dans les rangs de la police et conduit à quelque 200 arrestations.

Le septième anniversaire a été précédé cet année par un communiqué d’un ami de Grigoropoulos, Nikos Romanos, actuellement en détention pour un braquage à main armée destiné à financer son groupe anarchiste.
Il avait appelé les anarchistes à déclarer la guerre à l’Etat et à la classe moyenne au cours d’un « Décembre noir » de « sang et de feu ».
La Grèce est aux prises avec une profonde crise économique. Les mesures d’austérité et réformes votées par le gouvernement de gauche radicale Syriza pour obtenir un nouveau plan de sauvetage financier divisent fortement le pays.

Leur presse – AFP, 06/12/2015 à 20h34

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Sur les dernières révoltes à Athènes / Attaque anarchiste du comico d’Exarchia

Contre tous les Etats et toutes les autorités

Depuis les tueries exécutées le 13 novembre au nom d’un foutu ordre religieux et de sa loi islamique, la loi de la République pèse aussi d’un nouveau poids sur nos épaules et au-dessus de nos têtes : celui de l’état d’urgence déclaré le soir même et prévu pour durer.

La « nouveauté » c’est que l’Etat profite de l’occasion pour saturer l’espace d’uniformes en armes, y compris kaki. C’est aussi qu’il donne officiellement une large carte blanche à tous ses chiens de garde pour défoncer les portes, arrêter, assigner à résidence,pour interdire et empêcher sur le champ tout regroupement sortant de la communion autour du drapeau. Car l’unité nationale et patriotarde exigée au nom de la guerre contre les ennemis extérieurs et intérieurs vient légitimer les nouvelles mesures, en même temps qu’elle vise à étouffer les antagonismes sociaux jusque dans les esprits.

Cependant cette accélération dans la mise au pas de l’ensemble de la société ne peut faire oublier que l’Etat n’a pas attendu que l’un de ses concurrents sème sa terreur pour déchaîner le panel de sa violence institutionnelle contre celles et ceux qui troublent, contestent et combattent la normalité de l’ordre démocratique marchand.

Les dispositifs de surveillance à large échelle, la brutalité quotidienne des interventions de flics, la traque des indésirables, l’enfermement de masse font partie de la routine de la domination. Nous n’oublions pas non plus que tous les jours le pouvoir, quel qu’il soit et sans avoir besoin de la déclarer officiellement, mène la guerre à l’extérieur, à l’intérieur et aux portes des territoires sous sa botte. En témoignent les millions de vies brisées et anéanties par les opérations militaires, par l’implacable avancée du rouleau compresseur capitaliste, par l’existence même des frontières.

Opposer le cours normal des choses au chantage de la peur revient donc à prêcher pour le maintien d’un ordre qui repose sur l’exploitation, la domination et le massacre.

Pour affronter et contrecarrer la volonté d’écrasement de la liberté, y compris au nom d’une pseudo sécurité, il ne peut y avoir qu’une réponse : le combat contre l’autorité et la révolte individuelle et collective contre les lois et les normes qu’elle tente de nous imposer.

Une compagnonne, Lucile, vient d’être condamnée à 3 mois de prison pour ne pas avoir accepté sans broncher l’un des multiples contrôles d‘identité qui menacent les sorties « suspectes » dans la rue depuis bien avant la mise en place de l’état d’urgence. Tout comme elle ne s’est pas soumise au bon vouloir des flics, elle continue à garder la tête haute face à la justice et à l’intérieur de la taule. Ce genre de gestes et d’attitudes viennent rappeler que le misérable quotidien auquel les puissants prétendent nous assigner en nous dépossédant de tout choix sur notre vie ne rencontre pas qu’obéissance, fatalisme et résignation.

Cet exemple parmi tant d’autres rappelle aussi que la solidarité peut aussi consister à trouver des manières de saboter, en solo ou à plusieurs, de jour comme de nuit,les plans guerriers et répressifs du pouvoir,pour continuer à porter haut et fort des perspectives d’émancipation, sans Etats ni frontières,sans dirigeants ni dirigé-e-s, sans préceptes religieux, ni codes moraux, ni codes pénaux.

Liberté et Révolution sociale ? !

[Publié sur nantes indymedia, 6 décembre 2015]

[Belgique] Face aux flics, « Rien à déclarer » encore et toujours !

A Namur aussi la police cherche des mouchards !

En avril 2015, à Namur, une compagnonne a été approché par des flics en civil bien connu de la région. Les deux flics « politiques » de la capitale wallonne, Jean Luc Ista et Sergio Bizotto . Vu qu’elle fréquente de loin une bande de squatteurs, ils lui ont demandé si elle pouvait être leur taupes au sein du groupe dont certains se revendiquent anarchistes. Les larbins de l’état repartirent bredouille, elle les envoya bien boulé comme il se doit. On a rien à déclarer aux keufs hormis qu’on les déteste.

Plus tard, en juin, les larbins firent encore plus fort ! Un autre pote du groupe en question fit un accident de la route.. A l’hôpital quelle fut sa surprise de voir débarquer quatre flics ! Et de nouveau ils veulent des informations sur des personnes du groupe. Évidemment comme avant, il n’y a aucun procès-verbal des interrogatoires. Cela ne nous étonne plus, ceux qui font respecter les lois de l’ordre marchand sont en pratique bien au dessus d’elle. Le camarade allité, sous perfusion et toujours en état de choc envoya au diable les bidasses.

Donc on sait maintenant de quoi ils sont capables.. Ils n’hésitent pas à questionner nos potes, même lointain et même lorsque l’interrogatoire pourrait s’assimiler à de la torture selon leurs lois.
On a bien sur peur que quelqu’un ait flippé et accepte de faire la poukave mais sans nous paralyser ça nous renforce dans notre « culture de la sécurité » [sic] (titre d’une excellente brochure d’ailleurs). On essaye de faire bien gaffe à ce qu’on dit et on bannit nos téléphones portables de nos discussions sensibles, entre guillemets. C’est limite si on va pas en parler nu dans la forêt !

En tant qu’ennemi de la propriété privée, on sait que la police cherchera toujours à nous ficher, nous réprimer, nous contrôler, voir parfois nous torturer. C’est sa fonction et les sbires de l’état sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Et quelques soit leurs méthodes, les bourgeois n’hésiteront pas à fermer les yeux si ça peut maintenir leurs intérêts. Pour cela les flics disposent d’une large impunité et la lutte contre le terrorisme n’est qu’un prétexte pour attaquer plus facilement encore ceux qui ne veulent pas rentrer dans le rang, qu’ils luttent contre la maxi-prison* ou qu’ils revendiquent l’occupation de maisons vides.

FACE AUX KEUFS, ENCORE ET TOUJOURS « RIEN A DECLARER » ! PAS DE DISCUSSION POSSIBLE AVEC LES ENNEMIS DE LA LIBERTE !

* Pour rappel la sureté de l’état a retenté d’approcher des compagnons luttant contre la maxi-prison à Bruxelles en septembre 2015 [Reproduit ci-dessous].

[Publié sur indymedia bruxelles, 02 décembre 2015]

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Rebelote : la Sûreté d’Etat à la recherche de mouchards

Et rebelote. De nouveau, au moins une personne a été approchée par la Sûreté d’État afin de la recruter comme indicateur. Cette fois-ci, les renseignements recherchés par les voies perfides de la délation portent sur la lutte en cours contre la construction de la maxi-prison.

Et rebelote, c’est les deux cartes de l’intimidation et du chantage dont se servent les chiens de garde de l’ordre établi afin de tenter de recruter des collaborateurs. Se présentant d’abord de façon plus au moins neutre, l’agent de la Sûreté passe très vite a une vitesse supérieure. Intimider et faire pression en prétendant qu’« on sait tout sur toi », mettre en avant la distinction entre braves citoyens qui contestent un projet de l’État et éléments criminels qu’il faudrait identifier et éliminer, chantage par rapport au travail, menaces contre la famille,… Une triste série d’« argumentations » dont ne peuvent se servir que les adorateurs de l’autorité, et dont l’infamie ne semble pas connaître de limites. Mais soulignons-le : cette quête de mouchards n’est qu’un aspect de la répression étatique. Filatures, observations, dispositifs de vidéosurveillance devant des endroits liés à la lutte, perquisitions (officielles et en cachette), appareils d’écoute installés à l’intérieur des domiciles,… la police et les services de renseignements utilisent tous les méthodes imaginables pour tenter freiner les luttes.

Et rebelote, nous souhaitons souligner l’importance de parler de tels agissements de la Sûreté ou d’autres forces répressives. Si eux ils cherchent à faire croire aux gens qu’ils se retrouvent seuls, coincés, avec le dos contre le mur, à nous de briser cela. Pour protéger ses menées obscures et les rendre efficaces, la Sûreté dira d’ailleurs toujours que c’est interdit de parler de tels approches.

Et rebelote, on ne le répétera jamais assez : soutenons-nous les uns les autres via une attitude d’insoumission et de non-collaboration face à la justice, à ses limiers et à ses amis-journaleux. Il n’y a rien à leur dire, il n’y a rien à discuter avec eux. Ils sont passés maîtres dans l’art d’utiliser et d’abuser tout ce que tu dis à des fins répressives. Il est important de faire gaffe à ce que personne ne se retrouve seul face à une horde de ces chiens de garde, face à d’éventuels chantages et menaces, face à l’intimidation judiciaire. Continuer à prendre nous-mêmes l’initiative ; continuer à déterminer nous-mêmes ce dont nous voulons discuter et comment nous voulons lutter, aussi en des périodes de menace répressive plus intense, est la réponse la plus forte que nous puissions donner. Il n’y a pas à rechercher ou à accepter le dialogue avec le Pouvoir et ses sbires ; le mutisme des rebelles face au pouvoir et le fait de maintenir ouvert ou conquérir l’espace de discussion libre avec d’autres révoltés et mécontents sont certainement des lignes de défense très fortes.

Septembre 2015

[Publié sur indymedia bruxelles, 8 octobre 2015]

« Profanation »

capture-d_ecc81cran-2015-11-29-acc80-22-26-58Les organes de propagandes du système (avec une mention spéciale, peut-être due à la taille de l’échantillon considéré, pour l’ahurissante prestation du blaireau-tête-à-claques de BFMTV) ont titré sur — et retiendront de la manifestation parisienne d’aujourd’hui — la «profanation» de l’espace spontanément aménagé au pied de la statue de la République, en hommage aux victimes des attentats antisémites et jihadistes, depuis janvier.

La préfecture de police a diffusé une pauvre photo où l’on peut admirer une quinzaine de projectiles, péniblement ramassés en deux heures d’échauffourées, dont quelques bougies et cailloux (lesquels servaient à lester des feuilles sur lesquelles des messages de solidarité ou de souvenir étaient inscrits).

Les dits organes de propagande font leur travail de propagande. C’est de la merde, ils sont payés pour ça, plutôt bien paraît-il, grand bien leur fasse. Aucun commentaire.

En ce qui me concerne, je me tamponne le coquillard que l’on utilise ceci ou cela contre les robocops de M. Cazeneuve.

Après mon propre décès, n’hésitez pas à utiliser au mieux les pots de fleurs ou éléments de décoration (je n’ai pas encore précisé mes dernière volontés par testament) si par bonheur une petite émeute se déroulait sur le lieu de mon inhumation (entier ou en cendres). Rien ne pourrait me faire davantage plaisir!

Donc, vraiment, je m’en fous.

Accessoirement, le terme de «profanation» est une exagération grotesque (bonjour l’esprit Charlie, hein!). Les bougies de la place de la République ne délimitent ni un lieu de culte ni un espace sacré. Passons.

Pour les personnes particulièrement émotives et qui attacheraient néanmoins une importance démesurée aux babioles qui ont volé vers la flicaille, je reproduis ci-dessous deux documents où l’on reconnaîtra sans peine un échantillon de farouches «anarcho-autonomes», dont on notera qu’ils ont dissimulé leurs visages derrière des casques à visière et qu’ils sont équipés au mieux afin d’assouvir les pulsions ultra-violentes qu’on leur connaît.

Ces individus «profanent» gravement de leurs bottes le touchant mémorial de la République.

Ou bien ça n’a aucune importance, et lâchez-nous avec vos conneries, ou bien c’est vraiment important pour vous, et merci de faire suivre vos jérémiades à qui de droit.

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Repris du blog de Claude Guillon (lignedeforce)

[Paris] Procès de Lucile : 3 mois ferme. Crève la justice !

La compagnonne Lucile, après 6 semaines de détention provisoire à Fleury-Mérogis, passait en procès ce mercredi 25 novembre au tribunal de Bobigny.

Lors d’une de ces mascarades spectaculaires que la Justice sait tellement bien préparer, Lucile a mangé 3 mois de prison ferme avec un maintien en détention.

Ce mercredi, la salle d’audience est comble, une cinquantaine de personnes sont venues soutenir la compagnonne. Les flics aussi sont présents en nombre, CRS casqués, bleus, civils avec mitraillette en bandoulière, et autres RG.

La juge, tout aussi acariâtre que lors du premier procès du 14 octobre, décide de nous prévenir qu’au moindre «débordement», elle n’hésitera pas à faire évacuer la salle comme la dernière fois.

Le procès commence, les conclusions de nullité sont soulevées par l’avocate — elles seront balayées d’un revers de main lors du délibéré. La juge lit les PV des flics, Lucile est poursuivie pour leur avoir dit, entre autres, «vous êtes des putes, vous avez des uniformes de putes, bande de chiens» et avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales. Elle répondra à la juge qu’elle n’utilise pas pute ou enculé comme des insultes, et qu’elle n’a rien contre les prostituées, au contraire des flics, mais que «larbins», ça oui elle l’a bien dit. Sur la signalétique, Lucile dira qu’elle n’avait aucune raison de donner ses empreintes vu que le contrôle était abusif, et que de toute façon elle s’y serait quand même opposé car elle est contre le fichage.

Ensuite le flic qui cherche à arrondir ses fins de mois est entendu, dégoulinant de la cordialité de celui qui sait combien il est légitime ici. La salle réagit promptement à chacune de ses jérémiades. «Vous comprenez, ces deux personnes nous ont dit qu’il y avait un fort taux de suicide dans la police, vraiment c’était très dur à entendre». La juge lui demande «mais pour vous c’est quoi votre préjudice ? C’est juste moral ? — Oui». «Ooooh» lui répondra la salle, compatissante. Crevure de flic

Sont ensuite rapidement expédiées les questions sur la personnalité. «Je ne souhaite pas répondre à cette question, dira Lucile, car je ne vois pas en quoi ma personnalité a à voir avec cette affaire». La juge lui propose de s’exprimer sur plusieurs «concepts» qu’elle a évoqué depuis le début de l’audience, pour comprendre quelle est sa vision de la «société». Lucile n’a aucune envie de parler de ses idées politiques dans ce tribunal car elle s’est juste opposé à un contrôle d’identité et à la brutalité des flics.

L’ordure de proc fait sa réquisition, 3 mois avec maintien en détention, car les doutes sur son identité font que la prison ferme est la seule peine «applicable et efficace». À ce moment, écœuré par le procureur, un compagnon sort de la salle et dans un moment de confusion, la juge suspend l’audience. Un bon nombre de personnes sort de la salle et découvre le pote encerclé par les flics, en passe d’être menotté. Les gens s’énervent, les premiers coups de tonfa pleuvent, à la sortie de la salle d’audience. Les flics sortent leurs tasers, et nous menacent avec en les actionnant, plusieurs personnes sont plaquées au sol. Après plusieurs minutes de déchaînement policier, les compagnon·ne·s sont poussé·e·s jusqu’au parvis du tribunal. À l’intérieur, tou·te·s les enrobé·e·s ont disparu dans leurs coulisses respectives.

L’audience reprend par la plaidoirie de l’avocate. Le contrôle n’est motivé nulle part, «deux personnes encapuchées observent des pavillons» n’est pas un motif légitime, lors de la garde à vue les coups des flics et les humiliations s’enchaînent. Insultes sur le physique de la compagnonne, coups de menottes dans le visage, dont les blessures résultantes seront notifiés dans les PV des médecins collabos. «Pardonnez-moi l’expression, mais cette affaire, elle est dégueulasse».

Avez-vous quelques chose à ajouter à ce qui a été dit ? — Oui, si vous me renvoyez en prison, merci d’envoyer une lettre pour demander la levée du contrôle dont je fais l’objet (Lucile est surveillée par les matonnes toutes les 2h, même la nuit, sur ordre de la juge, au début c’était même toutes les heures, mais ça a été allégée suite aux demandes répétées de Lucile).

Avant le rendu, la juge glisse un mot à un flic, et c’est aussitôt une quinzaine de flics gantés qui nous encerclent et on se dit que le rendu ne risque pas de nous plaire… En effet, elle prend 3 mois avec maintien en détention, et on se fait sortir fermement par la police. Non contents de nous voir hors du tribunal, les schmitts décident de nous pousser jusqu’au métro (à 400m du tribunal), parce qu’on ne peut pas se rassembler à l’extérieur, vu que c’est l’état d’urgence. Arrivé·e·s dans le métro, la RATP sûreté nous ouvre la porte pour ne pas qu’on saute les portiques, ce qui permettra à plusieurs autres personnes de frauder sans se fatiguer.

Nous ne serons pas libres avant que le dernier juge sera pendu avec les boyaux du dernier flic. Crève la justice !

PS: au moment où j’écris ces lignes, on a de forts soupçons que le compagnon arrêté au tribunal soit en garde à vue…

[Allemagne] Les jolies brèves anti-police de ces dernières semaines

[Brême] Sept fourgons de police entièrement détruits par les flammes [Mise-à-jour 27/11/2015]

« Les incendiaires de ces derniers temps à Brême sont-ils passés à un niveau au-dessus? » (journal ‘Bild’, 24/11/2015)

Sur le parking (‘Bürgerpark‘) de l’ancien poste de police du quartier de ‘Schwachhausen‘, plusieurs fourgons de police étaient garés. Du moins jusqu’à lundi 23 novembre dans la soirée… car, dans la nuit de lundi à mardi, huit fourgons de police étaient en flammes. L’intervention rapide des pompiers n’y a presque rien changé car, une fois sur les lieux, ils n’ont pu sauver qu’un véhicule et l’ancien comico (dont une partie a tout de même été lêché par les flammes). Arrivés sur place, le feu avait déjà parfaitement fait son travail et ravagé sept véhicules. Si dans un premier temps les flics parlaient de six véhicules de patrouille incendiés et ignoraient l’origine de ses incendies, celle-ci ne fait désormais plus de doute: les enquêteurs ont rapporté avoir prélevé des traces (sans en dire plus) qui montrent clairement l’intention volontaire de l’incendie. Par ailleurs, la presse parlait au départ de 200.000 euros de dégâts. Désormais, les flics chiffrent les dégâts de ce sabotage incendiaire à plus de 320.000 euros et ont lancé une enquête.

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Et le comico d’un autre quartier mange des pierres…

Dans la nuit de jeudi à vendredi 20 novembre 2015, le commissariat de police de Gröpelingen a été attaqué à coups de pierres. Les dégâts sont importants et les flics font depuis tout leur possible pour retrouver les auteurs par de multiples appels aux poukaves, via la presse notamment. Sans sucès pour l’instant, espérons que ça dure.

D’après la presse collabo

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[Mannheim] Les fascistes ne se maintiennent pas tous seuls…

Le 21 novembre dernier à Mannheim*, le congrès fédéral des néonazis du NDP a été imposé par la violence de la police. Des centaines d’amis et de compagnon-nes ont été blessé-e-s et détenu-e-s. Une personne a été si violemment blessé par les coups de matraque des flics qu’elle a du être emmenée à l’hôpital pour une fracture des vertèbres. C’est pourquoi nous nous sommes occupés à détruire les vitres du poste de police à ‘Quadraten‘ et à le maculer de peinture.

Que l’intervention des flics cherche à nous criminaliser n’est pas une surprise, mais il est évident aussi qu’: aucune agression à notre encontre ne restera sans réponse! ACAB!

Traduit de l’allemand de linksunten indymedia.org, 23 November 2015

Samedi 21 novembre dans la soirée, le véhicule du service presse de la police de Mannheim s’est fait crever ses quatre pneus. La voiture était garée devant le poste de police. Ce sont les flics eux-mêmes qui ont relayé l’info sur un réseau social.

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[Source]

Le 6 novembre dernier à Mannheim-Neckarau, deux chefs du NPD ont eu une mauvaise surprise au petit matin. Les voitures respectives d’Arthur Sitarz (membre du comité directeur de Laudenbach) et d’Alexander Neidlein (président régional [Bade-Wurtemberg, NdT] du parti) ont été sérieusement endommagées: toutes les vitres ont été pétées et tous les pneus crevés.  Cette attaque a été menée dans le cadre de la tenue du congrès fasciste les 21 et 22 novembre 2015.

NdT:

*Ville située à quelques kilomètres d’Heidelberg

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[Berlin] Pas de flics pour résoudre nos conflits!

Samedi 14 novembre vers 4h20, les flics interviennent à Friedrichshain après l’appel d’un citoyen à la police, afin de mettre un terme à une bagarre entre deux groupes. A peine les bleus sortis de leurs voitures, ils se font bombarder de pierres. Un véhicule de police est endommagé. Rappelons que les attaques contre les chiens de garde du pouvoir sont récurrentes dans ce quartier et aux environs de la Rigaerstr. Flics hors de nos vies et de nos conflits!

[Paris] Balade sauvage en solidarité avec tous les migrants et contre leur « union nationale » – 22 novembre 2015

[Mis-à-jour, 23/11/2015 – D’après la presse]

58 participants présumés à cette manif sauvage ont été identifiés et dénoncés par la préfecture de police au procureur. Dans le contexte actuel « d’état d’urgence », toute manif est interdite jusqu’au 30 novembre dans Paris et sa région, car susceptible de « détourner [les forces de l’ordre] de leur mission prioritaire de sécurisation générale ». Les personnes balancées risquent jusqu’à six mois de taule et une amende de 7500 euros. ACAB.

nation_brûle[Pour rappel, cette manifestation du dimanche 22 novembre à 15h à Bastille était prévue depuis des semaines par les habituels racketteurs de gôôche, en solidarité avec les réfugiés (avec affiches, tracts, communiqués de presse, etc). Suite à l’interdiction de toutes les manifs sur la voie publique en Ile-de-France because « état d’urgence », la plupart des crapules signataires ont annulé leur appel : LDH, Gisti, Mouvement Utopia, PCF, EELV, Solidaires, RESF, Front de Gauche, CGT, etc. Tant mieux. Elles se sont clairement rangées du côté kaki de l’Etat, comme leur rôle de médiateurs de la conflictualité sociale (ou même pas) l’exige. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’elles sont régulièrement attaquées et ciblées pour ce qu’elles sont : des récupérateurs et des pacificateurs, ce qu’elles ont démontré une fois de plus (aux aveugles volontaires) en rejoignant l’immonde Union nationale. D’autres orgas d’extrême-gauche, plus fourbes et hypocrites, avaient annoncé vouloir transformer la manif en « simple présence sur place », comme AL ou le NPA, soit en bref rassemblement sous-symbolique. Malgré eux, malgré le climat et malgré l’interdiction étatique moult fois répétée, plusieurs centaines de personnes sont venues et sont parties en manif contre l’état d’urgence.]

Lire l’article sur brèves du désordre

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Paris: récit de la manif de solidarité avec les migrant-e-s et contre l’état d’urgence

Dimanche 22 novembre 2015, une manifestation de solidarité avec les migrant-e-s était appelée pour 15h, place de la Bastille à Paris.

En cette période d’état d’urgence, ayant mené la préfecture de police à interdire toute manifestation en Ile-de-France, on n’était vraiment pas sûr-e-s qu’il y aurait du monde à la manif. Sur la place de la Bastille, une foule compacte est pourtant rassemblée aux alentours de 15h20, il y a plusieurs centaines de personnes. Des slogans sont entonnés ici et là, notamment « De l’air, de l’air, ouvrez les frontières ! » du côté du NPA. Le bruit court que des « responsables » du NPA ont négocié avec la police l’autorisation de rester sur la place en mode rassemblement. Mais il y a un enjeu réel à ne pas se laisser mener à la baguette par l’état d’urgence et ses multiples mesures sécuritaires (comme il y a dix ans, où des manifs avaient eu lieu un peu partout en France contre l’état d’urgence).

Vers 15h45, quelques personnes (anarchistes et autres) impulsent un mouvement pour partir en manifestation sauvage. Une banderole ouvre la route, on a quelques doutes sur le fait qu’on sera suffisamment nombreux-euses à bouger, c’est pas comme si l’État n’était pas en mode bourrin ces derniers temps… Pourtant, pas mal de monde semble motivé pour partir en manif. Quelques flics anti-émeute essayent de nous bloquer à l’entrée du boulevard Richard-Lenoir tandis qu’une partie des gens restent statiques sur la place de la Bastille. On contourne les flics et on avance, ça commence à s’activer et à courir un peu, hop on tourne direction boulevard Beaumarchais, aux cris de « So-so-solidarité avec les réfugié-e-s » ou « avec les sans-papiers » (l’utilisation de tel ou tel terme n’étant pas anodine, avec l’idée de se solidariser avec toutes les personnes sans papiers, y compris celles qui ne bénéficient pas du statut de réfugié-e).

Sur le boulevard Beaumarchais, on s’aperçoit rapidement que la plupart des gens qui étaient sur la place de la Bastille ont décidé de partir en manif sauvage, ce qui nous réchauffe le coeur. On se sent fort-e-s, on sent aussi que braver l’état d’urgence semble une nécessité pour beaucoup de monde. L’unité nationale et la répression qui va avec, très peu pour nous ! Les flics continuent d’essayer de nous bloquer, on s’attend à ce qu’une nasse policière se mette en place, donc on ne traîne pas. À deux ou trois reprises, quelques dizaines de flics anti-émeute essayent en vain de nous stopper, ils sont comme submergés par la foule qui avance. Des coups sont échangés, les flics gazent dans le tas mais reculent à chaque fois. On fait circuler le sérum physiologique pour les copains-copines qui ont les yeux qui piquent, et on avance, les slogans se multiplient (« État d’urgence = État policier » et « Flics, porcs, assassins » notamment). À ce moment-là, on a l’impression que tout le monde de la place de la Bastille a rejoint la manif, on est peut-être un millier en tout, et même si les flics arrivent peu à peu en très grand nombre (plusieurs camions et des dizaines de flics anti-émeute qui arrivent par derrière et sur les côtés), la manif sauvage continue dans la rage et la joie sur les boulevards des Filles du Calvaire et du Temple jusqu’à la place de la République, où sont rassemblées des centaines de personnes (et des dizaines de journalistes) en commémoration des victimes des attentats du 13 novembre.

En arrivant sur la place de la République, on crie « Liberté ! » à la façon des migrant-e-s enfermé-e-s dans les centres de rétention, comme pour montrer que la fermeture des frontières est tout sauf une solution.

On continue de bloquer la circulation du côté du boulevard du Temple et de la rue du Temple, tout en se mêlant à la foule présente sur la place de la République. Bonne ambiance, cette manif sauvage aura été rapide et efficace puisqu’aucune arrestation n’est à déplorée.

Il y a déjà et il y aura d’autres manifestations interdites. Ne baissons pas les bras. La période est difficile, compliquée, pénible, et justement à cause de cela, continuer de lutter est nécessaire.

[Publié sur indymedia nantes, 22 novembre 2015]

[Belgique] Du dawa partout contre la maxi-prison !

A l’heure du début des travaux, l’Etat reste toujours bien décidé à réaliser son projet de maxi-prison. Il agite le spectre de la répression contre celles et ceux qui luttent. Il faut bien qu’il défende cet investissement gigantesque, faisant partie d’un plan plus grand encore d’une dizaine de nouvelles taules.

Son objectif est clair : enfermer toujours plus de gens pour toujours plus longtemps.

Ces mesures ne sont pas réservées aux seuls prisonniers du dedans. Dehors aussi, le serrage de vis se généralise : des conditions de survie toujours plus dures, des milliers de gens virés du chômage, de nouveaux uniformes qui pullulent, des caméras de surveillance à chaque coin de rue… La maxi-prison n’est que la cerise sur le gâteau.

Alors, quoi ? Soit on se laisse enfermer dans nos vies de merde, soit on s’attaque par les moyens qu’on estime pertinents à tous ceux qui sont en train de nous forger un quotidien de caserne : des constructeurs, architectes, ingénieurs et prestataires de service de la maxi-prison, jusqu’aux décideurs politiques qui en sont à l’origine, en passant par tous ceux qui se font du fric sur le business de la sécurité et de l’enfermement.

Mais aussi en perturbant leur ordre, en ajoutant notre touche de bordel à cette ville qu’ils voudraient policée et sans autre vie que celle de la marchandise.

Ce n’est pas en monnayant notre lutte pour quelques aménagements de façade que nous leur mettrons des bâtons dans les roues. En revanche ce qu’ils ont à craindre, c’est un mouvement qui leur échappe complètement, où de petits groupes, sans parti politique ni chef, décident par eux-mêmes où et comment attaquer.

Nulle recette, mais un mélange qui a un potentiel explosif : un foisonnement diffus et incontrôlable qui, par l’auto-organisation et l’action directe, pourra venir à bout des murs qu’ils nous imposent.

Déchaînons-nous contre tous ceux qui mettent des barreaux à nos vies !

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[Publié sur lacavale.be]