Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Allemagne] Solidarité avec Rainer Loehnert !

2014258845Ci-dessous un texte (le lire en allemand ici) sur la situation de Rainer. Il est actuellement détenu en isolement dans un hôpital psychiatrique en Rhénanie du Nord-Westphalie, en Allemagne. L’été dernier, il a participé à une grève de la faim en solidarité avec les luttes des prisonniers en Grèce. Il a récemment tenté de se échapper de l’établissement psychiatrique.

Tire-toi mec ! Tentative d’évasion d’un lieu d’anéantissement

Fin janvier Rainer Loehnert a tenté de s’évader d’un établissement psychiatrique. Malheureusement, cette tentative a échoué et depuis il se trouve en isolement. Donc une prison dans la prison.

Rainer a 53 ans et est emprisonné depuis plus de 28 ans, actuellement dans un établissement psychiatrique à Bedburg-Hau, une petite ville dans le nord-ouest de l’Allemagne, à proximité de la frontière avec les Pays-Bas (région de Rhénanie Nord-Westphalie). Mais il ne renonce pas à la lutte pour (sa) liberté ! Rainer avait récemment participé à une grève de la faim en solidarité avec la lutte des prisonniers en Grèce (Rapport).

Et maintenant, il a fidèlement agi selon sa propre devise: « L’anarchie et la libération totale n’est pas vaine! » (Extrait d’une lettre de Rainer fin janvier 2015). Et il a une fois de plus fait face aux « porcs en blanc » et pris sa propre vie en main. Il n’a pas voulu attendre une autre expertise psychologique humiliante lui certifiant à intervalles réguliers sa « dangerosité » et sa « maladie mentale« . Et ce, qu’il joue d’après leurs règles ou qu’il se rebelle contre le « traitement » en prison. Une partie de cette expertise perverse indique que l’Etat/société soit le juge approprié pour aussi enfermer Rainer à vie: « Vous êtes un homme dangereux, M. Loehnert« . Aussi, le fait de bourrer de médicaments est extrêmement important pour les cerveaux fascisants et le personnel médical et infirmier. Les effets secondaires nuisibles (des médocs) peuvent être soit parfaitement intégrés dans la « thérapie« , soit être à nouveau traités avec d’autres médicaments. Il n’est pas surprenant si Rainer dit qu’il ne sait pas encore combien de temps il tiendra le coup ou survivra. Déjà en janvier, peu de temps avant sa tentative d’évasion, il y a eu un autre mort dans ce centre psychiatrique: « gavé à mort »!

Depuis plus d’un mois maintenant, Rainer est maintenu à l’isolement, ce qui signifie:

– Être isolé des autres détenus 24 heures par jour (il arrive seulement à voir les infirmières);
– Aucune promenade dans la cour (et même s’il est autorisé à aller dans la cour, c’est uniquement avec les menottes et pieds attachés);
– Ses effets personnels ont été confisqués pour le moment, et le reste des produits alimentaires ont été détruits;
– Ses vêtements personnels lui ont été interdits et il a juste la chemise d’hôpital au corps (connue sous le nom de « robe de l’ange »);
– Il peut fumer une cigarette trois fois par jour;
– Seulement un feutre/un stylo et du papier;
– Courrier postal restreint (il doit s’adresser à l’avance à l’administration si il veut recevoir un colis);
– Quatre caméras de surveillance dans sa cellule, avec infrarouge la nuit ;
– Haut-parleur placé sur le plafond de sa cellule;
– À la mi-février, il a écrit qu’il a reçu au moins quelques livres.

solidaridadRainer est maintenant dans l’attente d’un autre procès, mais il garde la tête haute ! Ils ne le démotivent pas ! Et avec ses lettres, il nous met le sourire aux lèvres encore et toujours, et nous encourage. Dans sa dernière lettre, il poursuit: « … c’est un long chemin à parcourir jusqu’à ce qu’un groupe soit à l’origine d’une révolte ou d’une insurrection; le système et les contraintes psychologiques et économiques sont profondément ancrées à l’intérieur des gens en Allemagne, il faut du temps, [mais] je sais que c’est possible! »

Pourtant, nous ne laisserons pas Rainer seul. Nous voulons lutter ensemble contre cette société-prison de merde et vraiment écoeurante. Si vous voulez participer, vous pouvez écrire à Rainer, le soutenir en lui envoyant un peu d’argent, harceler/attaquer les institutions psychiatriques ou tous les autres lieux d’enfermement ou tout ce qui te vient à l’esprit pour saboter cette civilisation inhumaine.

Son adresse:

Rainer Loehnert
Bahnstraße 6,
47551 Bedburg-Hau (Allemagne)

Salutations de solidarité et de force à Rainer !
Liberté pour Rainer !
Liberté pour tous !
Mort à toute société autoritaire !

Des complices anti-autoritaires, 22 février 2015

[Barcelone] Sabotage d’un distributeur d’argent en solidarité avec un prisonnier rebelle en grève de la faim

Barcelone : incendie d’un distributeur de billets

Quelques jours avant la semaine de solidarité avec José Antúnez Becerra, en grève de la faim, nous avons incendié un DAB dans la ville de Barcelone.

Antúnez Becerra a passé plus de 40 ans privé de liberté dans les geôles de l’État, sans cesser de se révolter de l’intérieur des murs. Il a été condamné à 19 ans de plus pour avoir participé à la mutinerie de la prison [barcelonaise] de 4 Camins en 2004. 19 ans pour s’être rebellé contre les tortures imposées quotidiennement aux prisonniers.

Nous éprouvons une rage et un dégoût profonds contre toutes les institutions démocratiques qui prétendent nous faire « vivre » en constante soumission à leurs lois de merde. Nous nous solidarisons activement par la rage et par le feu avec la courageuse lutte d’Antúnez, en grève de la faim depuis déjà plus de 37 jours en disant que c’est la liberté ou la mort. Nous serons attentifs jusqu’à le voir libre dans la rue.

Pour l’intensification de l’offensive anarchiste contre tous les États, leurs prisons et leurs sbires. Qu’explose la rage antiautoritaire dans les rues et que s’enflamme la solidarité.

Prisonnier-es dehors
Feu aux prisons
Contre toute autorité.

[Traduit de l’espagnol d’Indy Barcelone par Brèves du désordre, 10 mars 2015]

[Mexique] Réponse de Carlos López à la ‘Gauche Révolutionnaire Internationaliste’

[Suite au texte d’Amélie et Fallon qui expliquait qu’elles ne voulaient pas être récupérées dans des événements de solidarité avec des gens et par des gens avec qui elles n’ont rien à voir, un groupe nommé la Gauche Révolutionnaire Internationaliste Buenaventura-Durruti a pondu une réponse totalement diffamatoire envers les deux compagnonnes. Ce texte n’est actuellement plus en ligne en français, mais nous avons quand même tenu à traduire la réponse de Carlos López].

3 mars,

À titre personnel je réponds à l’agression diffamatoire écrite qui a été faite contre mes compagnonnes d’affinité Fallon et Amélie.

Une chose qui caractérise l’internationalisme c’est la lutte contre l’idée de nation, ainsi que contre celle du pouvoir ou de l’autorité, en remettant en question la validité des frontières physiques et mentales que les gouvernements ont construits afin d’éviter l’entente fraternelle et libre entre les personnes nées à différents endroits géographiques.

Raison pour laquelle se permettre d’avancer que ces deux anarchistes sont venues dans cette région « pour vivre une expérience parmi les pauvres du tiers-monde après avoir abandonné leurs vies du Québec civilisé », me fait penser au mépris dont vous, gauchistes internationalistes, avez fait preuve envers des personnes étrangères qui ont décidé de mettre en pratique leur passion destructrice de l’État/Capital, qu’elles soient canadiennes, mexicaines, européennes ou de n’importe où.

Nous au moins nous ne cherchons pas la destruction partielle d’un seul État, car pris séparément ce ne sont que des tentacules du pouvoir mondial, ni d’unir les forces/capacités uniquement entre mexicains purs ou avec des révolutionnaires du tiers-monde. Nous voulons nous battre aux côtés de n’importe quelle personne libre, qu’elle soit née ici ou en Chine.

Mais, que pouvons-nous attendre de ceux qui crient sur tous les toits qu’ils appartiennent à « l’aile classiste du mouvement révolutionnaire mexicain », et accusent d’arrogance impérialiste et petite-bourgeoise celles qui font le choix de s’organiser à travers des affinités, ou de partager des moments de subversion avec ceux avec qui elles veulent ?
Bien entendu l’affinité n’est pas exclusive entre les libertaires/anarchistes, car elle peut se faire avec n’importe quel individu ou groupe qui s’identifie à la lutte pour la liberté totale, où plutôt que de chercher un « stade dans lequel personne ne sera plus emprisonné », l’on veut réduire en pièce toute construction carcérale physique ou mentale, avec tout ce que cela implique, ainsi que n’importe quelle institution autoritaire. Cela peut sembler utopique, mais je crois qu’il vaut mieux en finir avec la tiédeur des jolis mots et, loin d’idéaliser la réalisation de l’utopie, continuer avec la conflictualité permanente quotidienne du contexte social.

On ne conditionne pas la solidarité, car la solidarité se donne à travers des actes divers de soutien, et le fait de se positionner, ce qu’ont fait les compagnonnes, ne signifie pas conditionner la solidarité. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures.

Si Fallon et Amélie ont décidé de rompre avec toute éventualité d’être mélangées avec ceux qui se revendiquent comme prisonniers politiques, et si elles ne sont pas d’accord lorsqu’elles sont désignées comme tel, on ne peut que respecter leur décision. Les insulter comme vous l’avez fait juste pour ça, c’est infâme et lâche, saloperies de rouges !

Nous nous basons toujours sur nos réalités, et le fait d’avoir une défense dans le cadre du procès juridique est plus que nécessaire, car vouloir et essayer de détruire le système juridique est une chose, et que nous l’ayons déjà fait en est une autre.

Pour nous il ne s’agit pas de « profiter » d’une défense juridique, encore moins que ce soit notre « médiation » avec l’État, comme vous le dites dans votre texte. Nous savons que le jeu juridique doit se mener entre personnes politiques, et notre avocat se charge de cela. Ce dernier, bien sûr, n’est pas une médiation mais un compagnon de lutte anticarcérale, qui ne se consacre pas à sortir des prisonniers politiques, mais à la solidarité avec des prisonniers, sans s’attacher au fait qu’ils soient politiques ou anarchistes. La preuve est qu’il a pris notre affaire, que nous soyons anarchistes insurrectionnalistes ou informels, sans toucher un seul centime.

Juste à titre informatif, dans ce texte diffamatoire, il est mentionné que nous avons le même avocat que Jaqueline et Bryan, ce qui est faux. Mais même si c’était le cas, pour moi ça ne changerait en rien la situation. Ça ne fait que montrer que vous parlez sans rien savoir.

Vous tombez dans la posture historique d’attaquer ceux qui n’acceptent pas vos méthodes caduques/anachroniques d’intervention, basées sur le verbiage politique, en les accusant « d’actes téméraires et inutiles ». Vous parlez de « gauches tiers-mondistes », pour nous n’importe quelle gauche, de parti ou révolutionnaire, nous éloigne beaucoup de ses prétentions. Vous parlez d’actions collectives basées sur le quantitatif, et nous savons que souvent par ces actions l’individualité et son action créatrice sont niées. Vous parlez de lutte de classes et du triomphe de la classe ouvrière, tandis que beaucoup d’entre nous ne sommes ni ouvriers ni classistes et que si nous soutenons n’importe quelle action libératrice c’est avec le regard fixé sur la liberté de la personne dans sa totalité, qu’elle soit ouvrière, paysanne, autonome ou comme elle voudra se désigner. C’est pour ça que nous préférons utiliser les termes de la guerre sociale, ce qui inclut plus de secteurs que juste la lutte ouvrière et de classes.

D’aucune manière je ne crois, au moins pour ce que vous dites, que l’insurrectionnalisme est condamné à l’échec, et en réalité nous ne sommes en compétition avec personne pour voir qui est plus révolutionnaire ou plus efficace dans la lutte contre le Capital. Mais la critique des méthodes choisies est nécessaire, tant sur la forme que sur le contenu, mais … je crois que ce que vous avez écrit n’a pas pour objectif d’échanger des idées, puisque vous ne vous êtes attaché qu’à insulter mes compagnonnes, et sachez que puisque vous insultez, nous savons aussi mordre.

La solidarité c’est la solidarité à travers sa diversité des formes, et sachez que moi je ne veux rien de gens comme vous.

Carlos López “Chivo”

Traduit de Abajo los muros-CNA México par Camotazo

[Berlin] Incendie d’un véhicule de police – 10 mars 2015

Pour Lambros: une voiture de flics incendiée

Vous avez perdu votre humanité en signant pour un métier dégueulasse.

Pour votre ordre merdique, vous assassinez partout pour la paix démocratique. Hautement préparés et armés jusqu’aux dents, vous pourchassez les gens en bâteau pneumatique jusqu’aux fins fonds de la méditerrannée pour les renvoyer avec des belles salutations « Made in EU ». Si cela ne suffit pas, vous démembrez les réfugiés et les répartissez dans des poubelles dans tout Athènes. Vos cararctéristiques fascistes inhérentes sont de plus en plus visibles aujourd’hui. La crainte d’être vus avec des trous-du-cul fascistes en public ne vous inquiète pas plus que ça, pas plus que d’exécuter un sans-abri sans défense devant les caméras. Lors des élections en Grèce, plus de la moitié des flics ont voté pour Aube Dorée dans la circonscription électorale d’Attique, ce qui n’est pas surprenant, comme l’implication dans l’ensemble des appareils répressifs du pouvoir avec leurs amis du NSU [1]. L’argument du mouton noir parmi eux ne tient pas pour nous. Derrière cela se trouve tout un système. Une domination des autorités, qui s’accrochent de toutes leurs forces à leur pouvoir et qui ne reculent devant rien.

30081000,32120771,dmFlashTeaserRes,Anschlag13Nous en avons assez de devoir lire quotidiennement de telles nouvelles, dans lesquelles vous êtes célébrés comme des héros d’une société en état de mort cérébrale. Mais vous devrez faire cette célébration sans nous. Laissez-nous vous dire une chose: nous vous pourchasserons tant que vous nous incarérerez et tuerez.

Nous prenons la responsabilité de la voiture de flics incendiée à la gare Lichtenberg [2]. Nous avons choisi la date comme geste minime contre l’oubli et en mémoire de Lambros Foundas, qui a été tué par les flics le 10 mars 2010 à Athènes.

Nous nous solidarisons avec la grève de la faim dans les prisons grecques, bien que nous estimons problématique le fait d’émettre des demandes à l’Etat, qui pourrait procurer l’illusion à celui-ci de le reconnaître comme partenaire de négociations.

PS: Nous saluons ceux qui ont brûlé une voiture de police à Exarchia le 6 février 2015 et ceux qui ont brisé le consensus pacifique d’une manifestation le 26 février [3].

Pour l’abolition de toutes les prisons !

Résistance et force à tous les grévistes de la faim dans les prisons grecques !

Pour l'(A)narchie !

Traduit de l’allemand, 10 mars 2015

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NdT:

[1] Pour « Nationalsozialistischer Untergrund »: groupuscule fasciste terroriste, qui a émergé dans années 90 en Allemagne. Leurs membres mèneront des attentats à la bombe dans les gares de Düsseldorf (2000) et Cologne (2004), seront impliqués dans de nombreux meurtres racistes entre 2000 et 2011, ciblant en grande partie des personnes d’origine turque .

[2] Par ailleurs, les flics précisent dans un communiqué que quatre véhicules ont été incendiés à la gare de Lichtenberg de Berlin aux alentours de 2h30 mardi matin. Outre le véhicule de police, trois autres voitures (une Nissan, une Honda, une Audi) appartenant à des cadres de la ‘Deutsche Bahn’ ont également été détruites par les flammes. La police a annoncé avoir ouvert une enquête et soupçonne la « mouvance autonome d’extrême-gauche ». Selon ses statistiques, la police lui attribut près de 1350 actes (incendies et dégradations), soit 310 de plus qu’en 2013. En outre, 47 véhicules de police ont été endommagés par des jets de pierres et de bouteilles de peinture.

[3] Le 26 février 2015, une manifestation gauchiste s’est tenue à Athènes, rassemblant quelques centaines de personnes déçues et/ou cherchant à mettre la pression sur le nouveau gouvernement de gauche de SYRIZA fraîchement élu. Un groupe d’une cinquantaine d’anarchistes a fait une brève intervention à la fin de la manif afin de rappeler leur rejet de tous les pouvoirs et du capital. Des voitures ont été détruites (certaines incendiées) et les flics ont été attaqués aux cocktails molotov tandis ques des barricades enflammées bloquaient les rues du quartier d’Exarchia.

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[Grèce] Manifestations contre les centres de rétention dans plusieurs villes (février 2015)

[Grèce] Manifestations contre les centres de rétention

Le 14 février, 250 personnes ont manifesté jusqu’au commissariat central de Thessalonique et ont lancé des bombes de peinture rouge sur l’entrée. Cinq jours après une manifestation pour la fermeture des centres de rétention s’est déroulée dans les rues de la ville.

Thessalonique, 19 février 2015

Thessalonique, 19 février 2015

Des manifestations contre les centres de rétention se sont également tenues à Patras le 17 février, à Athènes et Ioannina le 19 février et devant le centre de Xanthi le 28 février.

Samedi 21 février, il y a eu des affrontements entre les flics anti-émeute et 250 manifestant-e-s qui tentaient de rentrer dans le centre de rétention d’Amygdaleza où les retenus s’étaient révoltés le 14 février suite à la mort de deux d’entre eux.

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Traduction libre depuis clandestina

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[Grèce] Suicide, révolte et manifestation au centre de rétention d’Amygdaleza

14 février 2015

Le 13 février un migrant enfermé au centre de rétention d’Amygdaleza s’est suicidé. Cette prison située au nord d’Athènes avait déjà tué deux personnes en novembre dernier, et une autre mardi dernier. A l’intérieur les autres retenus ont répondu par la révolte.

Le lendemain le ministre de la Protection des citoyens du nouveau gouvernement de gauche est venu faire son beurre politique lors d’une visite au centre, en répétant la promesse faite lors de la campagne électorale de fermer les centres de rétention au profit de “centres d’accueil ouverts”. Un groupe d’une cinquantaine de personnes, elles sincèrement contre l’enfermement des étranger-e-s, manifestait devant les murs de la prison au même moment. Les retenus manifestaient de l’autre côté des grilles, brandissant des panneaux en anglais “Liberté. Ici on meurt”.

A l'extérieur du centre de rétention d'Amygdaleza

A l’extérieur du centre de rétention d’Amygdaleza

A l'intérieur

A l’intérieur

Destruction des frontières et de toutes les prisons, qu’elles soient de droite ou de gauche

d’après la presse

Repris de sans papiers ni frontières

[Etats-Unis] Emeutes dans un centre de rééducation pour mineurs à l’ouest du Nevada

nev2Dans la soirée de samedi 28 février 2015, une révolte a éclaté dans un camp de rééducation pour adolescents « à risque » dans la région rurale de l’ouest du Nevada. Quatre membres du personnel de la Silver State Academy « Rite of Passage » [2] ont été blessés dont un a dû être hospitalisé. A la suite de cette émeute, dix jeunes ont brièvement réussi à se faire la belle. Deux bâtiments ont été incendiés et les dégâts matériels dans la buanderie et un atelier d’entretien sont très élevés.

Il s’agit du quatrième soulèvement en quatre mois [3] dans ce camp, situé à 8 miles au nord de Yerington et à 70 miles au sud-est de Reno,. Six des évadés ont été repris peu après l’émeute qui a éclaté samedi aux environs de 20h, et les quatre autres le lendemain matin.

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Reformulé de la presse US, 03/03/2015

NdT:

[1] Cette « académie » est un centre de redressement non-clôturé pour jeunes hommes âgés de 14 à 17 ans, qui sont pour la grande majorité envoyés sur l’ordre des tribunaux (des services probatoires et organismes de la justice pour mineurs). La Silver State Academy, gérée par l’association « Rite of Passage » (basée à Minden dans le Nevada et parrainée par le service d’Etat à l’éducation du comté de l’Eldorado de Californie), a pour but d’inculquer obéissance et discipline par le travail, le sport et l’éducation aux jeunes condamnés. C’est une alternative à la prison. Au départ, elle comptait un éducateur pour huits jeunes. Aujourd’hui, c’est approximativement un éduc’ pour trois jeunes. Elle « accueille » avec une « approche cognitivo-comportementale » environ 25 jeunes .

[2] Trois révoltes de moindre ampleur ont éclaté durant le mois de décembre 2014 dans ce centre de rééducation.

[Montreuil, 93] Fuck vigipirate !

Dans la nuit du 1 au 2 mars, rue de Saint-Mandé à Montreuil, une camionnette Eiffage Construction est partie en fumée.

Eiffage est une entreprise qui construit des prisons.

Ni le plan vigipirate ni la météo printanière ne nous ont dissuadés d’attaquer

Signé : Des giboulées enragées

Publié sur indymedia nantes, 3 mars 2015 à 11h24

[Mexique] Lettres d’Amélie et Fallon depuis la prison de Santa Marta en solidarité avec Abraham Cortés

banda[Les compagnon.ne.s Amélie, Fallon et Carlos ont tous les trois été condamné.es le 31 octobre 2014 à 7 ans et six mois de prison pour l’attaque aux molotovs du Secrétariat de la Communication et des Transports à Mexico en janvier 2014, auxquels se sont ajoutés le 6 novembre dernier une peine de 2 ans, 7 mois et 15 jours de prison pour l’attaque d’un concessionnaire Nissan . Abraham Cortes, tout comme Mario Gonzalez, ont été arrêtés le 2 octobre 2013 en, au cours des commémorations combatives du massacre de Tlatelolco en 1968. Mario González a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, accusé d’attaques contre la paix publique, tandis qu’Abraham Cortes a été condamné à 13 ans pour tentative d’homicide sur un flic. Les deux compagnons ont mené une grève de la faim en octobre 2014 aux côtés de Carlos « Chivo » Lopez et Fernando Bárcenas Castillo, arrêté le 13 décembre 2013 au cours des protestations contre la hausse du prix des billets de métro de la ville de México. Il se trouve depuis en prison préventive, accusé d’avoir brûlé l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola. ]

Prisons mexicaines : Lettres d’Amélie et Fallon en solidarité avec Abraham Cortés

C’est avec beaucoup de rage que j’ai appris que le compagnon Abraham Cortés Ávila, incarcéré au Reclusorio Norte, a reçu le résultat de l’appel qui a confirmé sa peine de 13 ans de prison pour tentative d’homicide contre un policier, un de ceux qui ce 2 octobre 2013 étaient chargés de maintenir l’ordre et la paix sociale, de protéger les privilégié-es, les commerces et les banques des rues de Mexico. Ils accusent le compagnon d’avoir participé à la révolte sociale qui a lancé des pierres, des cocktails enflammés (molotovs) et autres objets contre les porcs.

Voilà, Abraham, je suis parvenue à la seule conclusion qu’à partir du moment où nous nous rebellons, ils nous répriment en conséquence. Ta peine correspond à leur société carcérale. Dans ce sens, je t’envoie beaucoup de force solidaire de tout cœur. Organisons la lutte aussi bien à l’intérieur de la prison que dehors dans le but de combattre toute autorité et d’en finir avec leur foutu monde d’esclavage et de peur.

Que la rage se propage ! Même si parfois le monde paraît hermétique, même si les gens ne comprennent rien, ne partagent pas notre haine de la domination et ne savent que la reproduire. Pour ma part, je crois qu’avec un peu de confiance, on peut construire des relations d’amitié et de compagnonnage et ainsi ouvrir des espaces de dialogues et d ’échanges d’idées. Cela vaut autant dans la rue qu’en prison. Alors… avec tout ça moins de peur !

Alors, dans la solidarité avec Abraham Cortes Ávila, que le feu illumine tous les uniformes des saloperies de keufs et de matons de merde.

Vive la Révolte !

Amélie,
Reclusorio Santa Marta, 21 Février 2015

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Salut Abraham,

J’espère que tu vas bien dans la mesure du possible.

Je peux imaginer que les jours à venir seront des journées de stress et d’angoisse, pour toi comme pour ta famille et tes compagnon-nes. Malgré les murs qui nous enferment et le temps qui ne fait rien qu’à passer, j’espère que tu restes fort, non seulement dans le sens d’être en lutte contre l’institution, mais aussi dans le sens de ne pas laisser la prison te changer.

Le fait de ne pas croire dans la justice nous place dans une situation d’incertitude face à elle, une position très rationnelle où ne nous reste que notre force individuelle pour faire face à la réalité. Et où la force des compagnon-nes qui nous soutiennent nous donne plus d’énergie pour aller de l’avant.

J’espère que la décision judiciaire sera positive pour toi [cette lettre date d’avant le rendu de l’appel] et que tu seras bientôt dehors. Ne cesses pas de lutter pour tes idées, dedans comme dehors, l’authenticité est la plus grande force.

Beaucoup de force, Compagnon !

Fallon,
Reclusorio Santa Marta, 21 février 2015

[Lettres traduites de l’espagnol depuis Contrainfo (25 February 2015) par les Brèves du désordre]

[Chili] Solidarité avec la compagnonne rebelle Nataly Casanova

Nouvelle affaire contre Nataly Casanova, et harcèlement devant l’attitude insoumise des compagnons

flores-casanova-a1La gendarmerie a déposé une plainte contre Nataly Casanova pour délit de menace. Selon les gardiennes de la prison Centro de Exterminio de San Miguel, elle a menacé une gardienne. Le directeur régional de gendarmerie, le colonel Federico Muñoz, a souligné l’éternelle attitude insoumise de Nataly: « elle est contre n’importe laquelle de nos membres, pas contre une personne en particulier parce qu’elle a une animosité négative envers cette personne, mais une animosité négative contre n’importe quelle fonctionnaire de notre institution ».

On a également appris par la presse que Nataly dispose de quatre annotations pour mauvaise conduite durant les mois en prison. Pour ne pas se prosterner et suivre l’attitude que les gardiens cherchent à lui imposer par un régime d’isolement extrême.

En attendant, la presse a divulgué les « comptes facebook présumés » des compagnons, ce qui implique l’accès aux cellules (qui est interdit en prison, générant immédiatement plus de restrictions dans l’univers carcéral quotidien).

De nouvelles perquisitions et restrictions ont été annoncées aux compas Juan et Nataly.

Rappelons que Juan et Nataly sont accusés d’avoir placé quatre engins explosifs en 2014 (wagon de metro ‘los dominicos », contre deux comicos: 1°Comisaria, 39°Comisaria, et à la subcentro du métro « Ecole Militaire »). Les compagnons Juan et Nataly sont incarcérés en préventive depuis le 18 septembre 2014 respectivement à Santiago 1 et à San Miguel.

Solidarité avec l’attitude insoumise et rebelle de Juan et Nataly !

Traduit de publicacion refractario, 26 février 2015

[GB] Vengeance d’Etat contre les émeutiers de la maxi-prison d’Oakwood

Le 20 février 2015, la presse dominante a relayé les condamnations de six prisonniers ayant participé à la révolte du 5 janvier 2014 dans la plus grande prison britannique, l’HMP Oakwood [1], gérée par l’entreprise privée de sécurité G4S [2]. Tous ont été condamnés à des peines allant de 2 ans à 2 ans et 4 mois prison ferme. Parmi les six rebelles condamnés, quatre sont actuellement incarcérés dans d’autres prisons, les deux autres ont été renvoyés en taule.

Plus de soixante prisonniers [3] avaient occupé une aile de taule pendant près de 9 heures, détruisant des vitres, des meubles, machines à laver et du mobilier bien utile à la pacification sociale (table de billards, téléviseurs, etc…): les dégâts ont été chiffrés à plus de 170 000 livres sterling (ce qui équivaut à environ 234 439 euros).

RoofHMP112013En novembre 2013, six détenus avaient occupé le toit de la prison durant près de sept heures pour protester contre la mort de trois détenus quelques semaines avant lors d’une action similaire. Les détenus protestaient contre les bourreaux de G4S, leurs humiliations, tabassages quotidiens, les suicides et morts ‘suspectes’ de prisonniers  ainsi que la torture qu’est l’enfermement.

Solidarité avec tous les indésirables – avec ou sans-papiers – en guerre  contre cette société carcérale !

Reformulé de la presse mainstream via In The Belly of the beast & Prison Island UK

NdT:

[1] Cette prison a été mise en service en 2012 et enferment plus de 1600 détenus; elle est située près de Wolverhampton, ville au nord-ouest de Birmingham.

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[2] G4S gère aussi plusieurs prisons pour sans-papiers en Australie, maintient l’ordre aux frontières d’Israël en fournissant de la logistique militaire et de la main-d’oeuvre, ainsi qu’à la frontière US avec le Mexique.

[3] G4S avait déclaré lors de la révolte l’implication d’une vingtaine de détenus. Cette affirmation de l’entreprise a été rapidement contredite par la déclaration d’un maton à un quotidien anglais, évoquant « une émeute à grande échelle ».