Archives de catégorie : Contre les oppressions morales / religieuses

[États-Unis] Quelques mots de Michael Kimble sur la pacification racialiste à l’intérieur et à l’extérieur des taules

[Ce texte a été écrit par Michael Kimble, prisonnier américain noir et homosexuel condamné à perpétuité pour le meurtre d’un bigot homophobe, il y a une trentaine d’année. Il s’agit d’une lettre qui fait partie d’un recueil en anglais, publié sous forme de fanzine, intitulé To struggle means we’re alive (« Lutter veut dire que nous somme en vie »), et réunissant des textes de prisonniers sur les révoltes de Ferguson, de Baltimore et contre la police aux États-Unis. Il nous semble être la contribution du fanzine la plus intéressante d’un point de vue anarchiste, d’abord parce qu’il est une critique des tenants du racialisme américain, qu’il soit d’Etat ou militant, mais aussi parce que nous sommes là bien loin des quelques dérives judiciaristes, familiaristes et culturalistes des réponses politiques souvent portées en France (et ailleurs) face aux assassinats policiers, qu’ils soient racistes (comme souvent aux États-Unis) ou non.]

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Lettre ouverte à ceux qui ne voient pas de problème à marcher derrière les racialistes dans le mouvement en cours

Contribution à la critique nécessaire de l’Appel à un cortège en commun contre les violences et l’impunité policière lors de la manifestation du 14 Juin 2016 contre la loi Travail, proposé et signé par divers militants du racialisme

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Sur l’idéologie anti-islamophobe

[Texte reçu par mail à l’occasion d’un débat au Rémouleur (Paris), le 13 juin 2016 à 19h30 avec les auteures du texte.]

Ce texte entend répondre à ceux qui, parmi les communistes libertaires, sont engagés dans un combat contre « l’islamophobie » et, à ce titre, prétendent interdire toute critique de l’islam et promouvoir une théorie de la « race sociale », dans un climat pour le moins générateur de tensions, d’accusations de racisme, et même d’attaques caractérisées.

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[Le 1er mai et tous les jours] Le monde du travail en ruines ou rien ! (Mise-à-jour 9 mai 2016)

Pantin : barricades et sabotage

Ce lundi matin 9 mai vers 7h, un petit groupe s’est rendu à la porte de Pantin, en Seine Saint-Denis [1], face au dépôt du tram et à l’entrée du périphérique.

Une barricade de pneus et de matos de chantier récupéré a été joyeusement enflammée sur les rails du tramway, rails qui ont été aussi sabotés un peu plus loin par des coulées de ciment à prise rapide. Puis, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, une seconde barricade en feu a prolongé la première à l’entrée du périphérique.

Pendant que sous les fumigènes fusaient des « ni loi ni travail, de la révolte en pagaille », passants et automobilistes pouvaient lire sur une grande banderole : « Tout le monde déteste le lundi matin », ainsi qu’un tag sur le mur du périph’ : « Bloquons tout ».

Barricader et saboter, ça fout la pêche, ça fout le bordel, et ça donne envie de recommencer…

[Publié sur indymedia nantes, 9 mai 2016]

NdCNE:

[1] Un erratum dans les comm’ du site signale à juste titre que la porte de Pantin se trouve dans le 19ème arrondissement, et non pas en Seine-Saint-Denis.

Montreuil : attaque du Pole Emploi

Ni Loi Ni Travail

Dans la nuit de jeudi 5 mai, les vitres du Pôle Emploi de Montreuil ont été defoncés à coups de masse. Sur les côtés on pouvait lire: « Esclavagistes modernes – Ni Loi Ni Travail ». Le jour comme la nuit, seul-e-s, en petits groupes ou à nombreuses, attaquons les structures de l’Etat et de l’Economie!

Commission démolition

 [Publié sur indymedia nantes, 7 mai 2016]

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Toulouse : Tout le monde déteste pôle emploi

souiller un pôle emploi est bon pour le moral

Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 mai à Toulouse, nous avons trashé avec un extincteur de peinture le pôle emploi de Jolimont.
Dans ce contexte de mouvement social où la répression étatique est de plus en plus forte, nous avons choisi de multiplier les moyens de lutte . Parce que nous détestons le travail et tous ceux qui veulent nous y forcer.

Solidarité avec tous-tes les fraudeurs et fraudeuses.

Des peintres en bâtiment au chômage et encore pour longtemps

[Publié sur indymedia nantes, 5 mai 2016]

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Paris: des anarchistes profanent le cortège libertaire

Paris, 1er mai 2016. Comme chaque dimanche c’est le marché de la Place des Fêtes. Comme chaque 1er mai c’est le super-marché des organisations libertaires.

belleville-1er-mai-2016-2-107e3Toujours la même routine, les mêmes mines résignées, les mêmes slogans tristes, les mêmes banderoles mythomanes (« Kill capitalisme« , « Grêve, pillage, sabotage« ).

Cette année quelques individus ont décidé de briser cette routine, et l’anarchisme s’est invité au cortêge libertaire.

Dès le départ des tags sont posés sur les murs. Le premier qui inaugura cette marche, « Ni Dieu ni maître » (suivi peu après de « Ni flics ni prophètes« ), exposait dans sa totalité les idées anarchistes, sans mutilation populiste. Car oui, les idées anarchistes ne s’adaptent pas à la tête du client, et les quartiers pauvres ne sont pas épargnés par la peste religieuse (ni par les idées anarchistes anti-théistes qui s’y expriment depuis 150 ans). Un autre tag disait « Si Dieu existait il faudrait le caillasser », car non, pour nous Bakounine (et les autres) ne sert pas à fabiquer des succès d’édition ni à caler des meubles. Si certains considèrent que les idées anti-théistes sont un luxe réservé à quelques débats internes aux milieux « éclairés », et si nous gardons en tête que les opprimés souvent se forgent eux-mêmes leurs propres formes d’autorités (mafia, religion, communautarisme, machisme) en dessous des formes d’autorités qui concernent tous à des degrés divers, nous, anarchistes, sommes et resterons contre toute autorité.

Pendant que certains s’en prennent aux vitres de la bibliothèque anarchiste La Discordia (cf. Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia), des anarchistes identifient clairement leurs ennemis et agissent en conséquence.

belleville-1er-mai-2016-3fcf7Cette fois-ci, comme toujours, certains n’ont pas suivi les conseils des casseurs respectables, et ne se sont pas limités aux banques, aux agences d’intérims et aux MacDo’. De joyeux drilles ont décidé de s’en prendre à toutes les vitrines de la domination qui se trouvaient sur leur chemin. Quand il s’agit de l’ennemi, on ne fait pas les fines bouches. Nombreuses sont d’ailleurs les personnes qui ont manifesté leur enthousiasme et leur approbation au cours de la marche où un Bouygues (constructeur de prisons), une agence SNCF (co-responsables de la déportation de sans-papiers, et « co-constructeurs » de frontières), les banques BNP Paribas, Crédit du Nord, Crédit Mutuel, CIC, une agence Money Gram, une agence immobilière, une école supérieure des métiers de la finance, de la gestion et de la comptabilité, un Franprix, un MacDo’, ont eu leurs vitres défoncées; des panneaux publicitaires ont été saccagés, sur un hôtel Campanile ont été posé les tags « Collabo des expulsions » et « A bas les frontières » (on sait, par exemple, que ce sont les hotels Campanile, Kyriad et Première Classe, du groupe Louvre Hotels Group, qui hébergent les CRS opérant à Calais). Un bouquet garni de tags a fleuri au cours de la marche, parmi lesquels: « Nique le succès Vive l’anarchie » sur les murs de « La fabrique du succès, pépinière d’entreprises », « Ni Dieu ni maître » sur les murs d’une église, « A bas toutes les religions« , « L’argent pourrit nos vies, mort au capitalisme« , « Tant qu’il y aura de l’argent il n’y en aura jamais assez pour tout le monde » sur une banque, « Le travail est la pire des polices, Détruisons les 2« , « Fête du travail, Fête de l’aliénation« , « Le monde du travail en ruines ou rien« , « Nique les journaflics« , « Ni loi ni travail, de la révolte en pagaille« , « Rage, ruse, révolte« ,  » Flic suicidé à moitié pardonné« …

« Travaillons à détruire le monde du travail » lisait-on sur un mur, qui plus est, notre ambition est d’en finir avec ce monde d’autorité, et cette intervention dans le cortège, à peu nombreux, montre que de petites minorités n’ont pas besoin des masses, juste de massettes.

Des anarchistes.

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[Publié sur indymedia nantes, 3 mai 2016]

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Besançon: destructions diverses et variées… mais toujours bien ciblées!

Quelques heures avant le 1er mai, journée qui fut pluvieuse, ennuyeuse et déprimante à crever…

Se balader les yeux grands ouverts permet de remarquer quelques traces d’hostilité envers ce monde qu’on déteste au plus haut point.

Dans la rue Battant, la grande vitrine de l’agence de gestion immobilière « Nicolas » a été trouée et bien fissurée. Plus bas dans la rue, le magasin de fringues militariste et nationaliste « Military Look – National Fripes » a perdu une de ses vitres. Une plaque en bois recouvre désormais une partie de ce nid de fachos. Enfin, le constructeur notoire de prisons, « Bouygues », qui possède une agence dans la grande rue du centre-ville, a aussi fais les frais en se faisant défoncer une de ses nombreuses vitre. L’urgence était de dissimulertout cela, à l’aide d’une plaque en bois.

[Publié sur indymedia nantes, 2 mai 2016]

Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia

« Non nous ne voulons rattraper personne. Mais nous voulons marcher tout le temps, la nuit et le jour, en compagnie de l’homme, de tous les hommes. Il s’agit de ne pas étirer la caravane, car alors, chaque rang perçoit à peine celui qui le précède, et les hommes qui ne se reconnaissent plus, se rencontrent de moins en moins, se parlent de moins en moins ».
Frantz Fanon, Les damnés de la terre.

logo_discordiaDans la nuit du 21 avril 2016, toutes les vitres de La Discordia ont été détruites à coup de marteau. Un tag a été posé à côté  : « raciste ».

C’est la troisième fois que nos locaux reçoivent ce genre de visites nocturnes :
Communiqué de La Discordia suite à quelques dégradations
Gribouillis gribouillas : Bis repetita placent

Cette fois ci encore, il s’agit de s’en prendre à La Discordia pour avoir vocalisé publiquement un refus révolutionnaire non-négociable des rackets politiques religieux comme racialistes sur l’extrême gauche depuis les attentats de 2015 à Paris. Il s’agit d’interdire une parole, de s’arroger le pouvoir de décider qui peut parler et ce qui doit être dit. Globalement, il s’agit de jeux de pouvoirs mafieux pour imposer une hégémonie politique sur une mouvance déliquescente avec les armes toujours morales de la culpabilité et du ressentiment. Et si jusque-là, tout le monde avait déjà plus ou moins exprimé son soutien suite aux deux « attaques » précédentes, mais de façon plus ou moins informelle, c’est à la solidarité que nous appelons aujourd’hui. Une solidarité publique et visible, dans laquelle chacun pourra mettre de ce qu’il est, plutôt que de se ranger derrière un même son de cloche, comme nos ennemis du jour. Nous n’appelons donc personne à se ranger derrière La Discordia ou ses perspectives anarchistes particulières, mais plutôt à élargir la question, à signifier que ce refus n’appartient pas qu’à quelques uns, mais à tous les révolutionnaires, qu’il est constitutif de toute pensée émancipatrice.

Pourquoi ces attaques ? Parce que La Discordia est un des seuls endroits publics du milieu où sont exprimées et débattues publiquement des positions anti-religieuses et d’un antiracisme conséquent (c’est-à-dire contre toute idée de « race », même issue de la gauche), et sans complaisance avec ceux qui justement, font de la complaisance un rapport total à la politique, les nouveaux démagogues. La grosse participation aux débats traitant de ces thèmes, ainsi que de nombreuses discussions avec des camarades plus ou moins proches, nous disent qu’il y a une perception diffuse que quelque chose de pernicieux est en train de trouver sa place dans le milieu « radical » français. On y croise des défenses de la religion et de la foi, on y voit des formes de séparations sur des critères biologiques et génétiques que personne n’a choisi... Ce que les dictionnaires nomment sans timidité ségrégation. Mais on voit aussi que de plus en plus de camarades s’aperçoivent de ces dangers et prennent position. Malheureusement, trop peu nombreuses sont les prises de position publiques. Cela permet à quelques illuminés de la dernière averse, qui se croient avant-garde de quelque courant identitaire pseudo-subversif, de penser que La Discordia est seule à critiquer l’idée de « race » et à porter le refus de la religion, drôle d’idée. Pour le dire franchement : on s’en prend aussi à nous à cause du silence de trop d’autres sur ces sujets.

Pourquoi cela arrive-t-il en ce moment, alors que nous sommes tous concentrés ailleurs, sur ce qui se passe dans la rue (et pas que) ? Parce que, visiblement, pour ceux qui portent les idées de race et la théophilie, celles-ci sont plus importantes que le conflit contre l’État et le Capital. Encore une fois, aucun autre signe d’attaque n’a été relevé dans le quartier cette nuit là, ni banques ni églises ni permanences politiques, juste une bibliothèque anarchiste.

Comme nous l’avions déjà souligné, c’est par la faiblesse du rapport de force que les révolutionnaires se retrouvent à attaquer l’ennemi avec des moyens comme ceux employés contre La Discordia. Parce qu’au corps à corps avec l’État, personne ne peut gagner (à moins de devenir soi-même un État ou un État en puissance). Employer des pratiques « asymétriques » contre une bibliothèque anarchiste au fonctionnement autonome est bien la plus imbécile et lâche des pratiques. Rappelons également que les révolutionnaires, lorsqu’ils ne sont pas d’accord, prennent des chemins différents, ou bien ils s’expliquent et/ou se critiquent, ils ne se mettent pas anonymement du caca dans la boite au lettre. Mais dans la décomposition actuelle des mouvances « radicales », plus rien n’étonne. Les gens qui font vivre La Discordia sont présents dans les luttes sociales, les assemblées, les moments collectifs, et n’ont jamais masqué leurs idées, au contraire. Aucune opposition ne leur a été offerte. Aucun texte, aucune accusation, pas même une insulte avec un visage et un corps pour les assumer. Cette accusation grave de racisme, qui pour la troisième fois s’exprime sur des murs et depuis un moment dans des commentaires anonymes dans le monde virtuel n’a jamais été assumée par aucun individu, groupe ou collectif dans la vraie vie, ni par la parole ni par l’écrit. La brutalité exercée contre nos locaux n’est donc que le signe d’une faiblesse et d’une lâcheté patente, et d’une absence totale de capacité à argumenter.

Pourtant, l’honnêteté est la distance la plus courte entre deux individus.

Mais comment défendre l’idée de race ou de dieu auprès d’anti-autoritaires, d’autonomes, de communistes, d’anarchistes qui, depuis des siècles, travaillent à se libérer eux-mêmes et le monde de leur joug ? Ou auprès de tout autre courant de pensée fondé sur la critique de dieu, de l’État, et des identités imaginaires. De Marx et Bakounine à Malatesta ou Fanon.
Il s’agit pour ces quelques pathologies politiques sur patte, d’éradiquer cet héritage révolutionnaire qu’ils méconnaissent, qui les dérange profondément, et qu’ils associent fallacieusement à la pseudo « race blanche » (dont ils feraient partie pour l’immense majorité, si toutefois elle existait vraiment). Alors pour contrer cet héritage, il faudrait mobiliser l’islamisme politique, les milieux associatifs communautaires et identitaires sous perfusion étatique, les filières du carriérisme universitaire et autres formes de la réaction bourgeoise et/ou conservatrice. Il s’agit pour eux de rejeter en bloc tout ce qui ressemble de prés ou de loin à une hypothèse universaliste qui remettrait en cause les petites identités en kit préfabriqués, et derrière lesquelles il faudrait que nous abolissions toute singularité et toute altérité. Quitte à s’organiser avec des partisans de feu la « manif pour tous ». La responsabilité collective est l’arme favorite de l’extrême droite et des racistes, mais encore faudrait-il s’intéresser à ses propres « idées » pour s’en rendre compte. Parce que c’est seulement à la séparation des exploités que mènent les logiques identitaires et particularistes.

Nous ne doutons pas de la sincérité de ces énergumènes sous pavillon « anti-raciste », comme nous ne doutons pas de la sincérité de leurs faux-ennemis, qui avec les mêmes mots, les mêmes méthodes, les mêmes concepts et les mêmes aspirations cherchent à atteindre les mêmes buts : la division, l’éclatement des solidarités entre des exploités qu’ils s’acharnent à délimiter, démarquer, diviser et compartimenter dans des frontières étroites, qu’elles soient physiques ou mentales, pour que jamais leurs révoltes ne se rencontrent, ou bien le cas échéant, pour qu’elles se séparent. Au profit, toujours, du pouvoir.
En changeant quelques mots-clés on s’aperçoit aisément que les discours et les valeurs de cette extrême gauche du Capital qui ne cherche qu’à gratter des miettes sont les mêmes que ceux de l’extrême droite, ils sont façonnés par la même absence d’imaginaire émancipateur, ils visent tous, par le biais notamment de la religion, de l’ethno-differentialisme, de l’homophobie ou du virilisme, à l’encasernement normatif et prescriptif de l’identité et de la communauté. C’est le Zarathoustra de Nietzsche qui conseillait : « Veux-tu avoir la vie facile? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui ».

Casser les vitres d’une bibliothèque anarchiste comme un enfant casse un Rubik’s Cube qu’il ne parvient pas à résoudre, par inconséquence, par défaut d’intelligence et de maturité, et dans ce cas précis, on pourra parler de débilité légère, est bien l’attaque la plus glorieuse de l’année, même pas foutue d’être revendiquée, et donc expliquée, argumentée, assumée politiquement. On préfère racler les fonds de poubelles. Aujourd’hui, les idiots du village alternatif ont encore « frappés ». Leur lâcheté n’égale que leur impuissance chronique à développer la moindre analyse sérieuse pour contrer les perspectives de révolution internationaliste qu’ils craignent en gigotant bruyamment. La lâcheté de ne pas savoir défendre ses idées face à des visages qui peuvent répondre, plutôt que des vitres, qui ne feront que coûter des centaines d’euros à quelques galériens pour qui la lutte est toujours passée avant la subsistance. Était-ce le but ? Attaquer un projet anarchiste au portefeuille ? Pomper des centaines d’euros à des chômeurs et RSAstes déjà en plein dans le viseur de la répression ? Nos ennemis communs raffolent de vos envolées, et vous confirmez que, parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis (en effet, qu’est ce que des révolutionnaires auraient encore en commun avec des philo-religieux qui pensent que l’humanité se divise en « races » ? ).

En tant que révolutionnaires, nous ne pensons pas que la violence soit une arme qui se substitue à la critique et à la parole, mais qui les accompagne habilement, avec une idée claire de qui sont les ennemis, et de quels rapports sociaux ils sont les défenseurs. Des individus qui identifient leurs ennemis de la sorte, et considèrent, en plein mouvement social qui n’arrête pas de commencer, alors que de nombreux camarades et compagnons défilent devant la justice, que l’urgence est à s’acharner sur les vitres de La Discordia, sont a minima, des ennemis absolus de l’intelligence.
L’attaque ne doit pas être employée pour combler la vacuité théorique de quelques hooligans qui ne connaissent que les fonctions reptiliennes de leurs cerveaux.
Maintenant que le roitelet est nu, tout le monde peut apprécier le spectacle racialiste et philo-religieux dans toute sa superbe, la politique du marteau pour masquer la faiblesse et l’entrain déjà mort de cette mode identitaire, passagère et déjà sur le déclin. Il serait temps de réfléchir à cette montée de l’identitarisme dans nos milieux, qu’est-ce qui a permis cela, qui et comment ? A celles et ceux qui, déconstruits parmi les déconstruits, s’échinent à répéter « check your privileges », nous leur répondons, « check your responsabilities ». De même, pour celles et ceux qui sur les « réseaux sociaux » ont parlé de nous casser la gueule, d’attaquer La Discordia au Molotov, et autres bravades virtuelles, un travail est en cours pour régler des additions salées et donner toutes leurs conséquences aux mots qui planent jusque-là sur des écrans sécurisants.

La sécurité des personnes qui, toujours plus, viennent aux débats et aux permanences de La Discordia sera bien sûr assurée de façon adaptée. Tout soutien matériel et physique est le bienvenu, et nous tenons à remercier tous les compagnons et camarades qui nous ont déjà apporté leur soutien, de différentes manières (toujours appréciées), de Paris aux quatre coins du globe, en passant par nos voisins.
Mais c’est surtout à la solidarité dans l’élaboration théorique, le fond de l’affaire, que nous appelons aujourd’hui. Le projet révolutionnaire que nous portons aux cotés de nombreux autres nécessite des prises de position claires et fortes, parfois inconfortables, parfois clivantes, et souvent minoritaires.
Que chacun et chacune, donc, de la manière qui lui semblera la plus appropriée, s’attaque aux idées de races et de Dieu partout où elles se trouvent, pour paraphraser Joseph Déjacque, « par le bras et le cœur, par la parole et la plume, par le poignard et le fusil, par l’ironie et l’imprécation, par le pillage et l’adultère, par l’empoisonnement et l’incendie ». Souvenons-nous qu’une attaque contre des révolutionnaires parce qu’ils sont révolutionnaires, est une attaque contre tous les révolutionnaires.

Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se rendent.
Ni dieu ni maître, ni race ni prophète.

On ne fait pas la contre-révolution en cassant des vitrines.

Les discordistes.

https://ladiscordia.noblogs.org/
ladiscordia(at)riseup.net

[Reçu par mail, 29 avril 2016]

[Publication] Ni avec l’Etat, ni avec le Califat: contre tout pouvoir

La lutte pour la liberté continue

« La langue ne ment pas »

Il a souvent été dit que la première victime des guerres, c’est le sens des mots. Dans un moment de guerre, toute parole devient propagande, derrière tout mot se cache un appel bien précis et un effet recherché. Mais la langue ne ment pas : elle exprime une vérité, elle exprime, dans toute sa manipulation, toute sa déformation, toute son instrumentalisation, l’essence réelle de la domination.

Aujourd’hui, après les attentats jihadistes à Bruxelles, on parle de « carnage ». A juste titre, sans doute, mais la qualification se vide de sens quand un autre carnage n’est pas appelé « carnage ». Quand le régime d’Assad a balancé des barils de sarin sur les faubourgs de Ghouta, on n’a pas vu les différentes fabriques d’opinion employer le mot « carnage » pour qualifier le massacre industriel de presque deux mille personnes. Quand l’État Islamique décapite des opposants, on parle d’ « exécutions atroces », ce que ces actes commis par un État au nom de ses valeurs sont effectivement sans le moindre doute, tandis que quand les attaques de drones au Pakistan, au Yémen, en Somalie, en Afghanistan et ailleurs ont tué depuis 2006 plus de six mille personnes, on les qualifie de « frappes chirurgicales  ». Quand des centaines de personnes périssent dans l’incendie d’une usine de vêtements au Bangladesh, produisant les vêtements de marque en vente partout dans le monde, on parle d’une « tragédie », induisant le public à croire qu’il s’agit d’un accident et non pas d’une conséquence évidente du mode de production capitaliste, tandis que les bombardements de villes et villages kurdes par l’État turc, un allié de l’Union Européenne et membre de l’OTAN, sont des «  opérations de maintien de l’ordre ». Et les politiciens parlent de politique de « push backs » de réfugiés, là où il s’agit plutôt de « noyade massive et délibérée », ou d’« accord humanitaire entre l’Union Européenne et la Turquie », tandis qu’il s’agit là d’un sale marché entre trafiquants d’êtres humains qui se vendent des réfugiés entre eux. Le mots employés, le sens qui leur est attribué, trahit une vision du monde.

Contre tout pouvoir, agissons par nous-mêmes

Comme désormais tout le monde pourra le comprendre, aucun mesure anti-terroriste, aucun bataillon de militaires posté dans les rues des métropoles, aucun réseau de vidéosurveillance, ne pourra empêcher celui qui veut tuer un maximum de personnes, et en plus, y laisser soi-même la vie, d’agir et de massacrer. L’État est incapable de mettre fin à la guerre qui, malgré son apparence d’État « pacifique », fait partie de sa raison d’être, qui est sa raison d’être. Arrêter la guerre n’est possible que par ceux qui refusent toute guerre. Et refuser toute guerre n’est possible qu’en rejetant toute autorité qui veut, comme c’est dans son essence, s’imposer (c’est-à-dire, faire la guerre). Pour donner un exemple assez concret, on parle aujourd’hui beaucoup des « soutiens » dont bénéficieraient les jihadistes dans les quartiers populaires de Bruxelles. Si c’était le cas, si des gens des quartiers savaient qui prêche la guerre sainte, si quelqu’un avait des informations concernant la préparation d’un carnage dans les rues de la ville où il habite, s’ils savaient qui recrute des jeunes sans plus aucune référence et en proie à l’idéologie réactionnaire du jihadisme, est-ce qu’il devrait aller en parler à la police pour que l’État s’en occupe ? A ce même État qui laisse se noyer des milliers de réfugiés, qui participe à des bombardements dans différents zones de la planète, qui enferme et torture pour faire régner son ordre, qui manœuvre, à l’instar des dictatures comme celle d’Assad, ces mêmes mouvements jihadistes (on se rappelle que le type qui a arrangé les voyages, les passeports, les contacts de dizaines de jeunes partis en Syrie était… un infiltré de la Police Fédérale) ? Non. Ils devraient agir par eux-mêmes. Ils savent probablement mieux que quiconque où et comment mettre de tels types hors état de nuire.

Bruxelles sous tension

Les colonnes de militaires, de policiers, de journaflics ont investi les quartiers de Bruxelles. Pour faire régner l’ordre, leur ordre. Pourtant, un refus qui l’État redoute plus que tout, commence à se dessiner. Y en a marre de vos guerres. Y en a marre de vos reportages bidons. Y en a marre de vos rappels à l’ordre. Y en a marre de votre totalitarisme.

Un refus qui ne choisit pas entre deux camps pareillement dégueulasses, entre l’État ou le Califat. A la merde, tous les deux. Et que leurs soldats de la guerre sainte, leurs journalistes adorateurs de la religion de l’Argent, du Progrès et de la Science, leurs légions de flics qui défendent l’ordre qui nous opprimait avant les attentats et qui nous opprime toujours après les attentats, leurs chefs, soient balayés au canal.

Continuons à nous battre pour la liberté, contre tout pouvoir. Ne cédons plus aucun centimètre à tous ceux qui veulent quadriller nos vies.

[Publié dans ‘Ricochets n°15‘, avril 2016]

Lire et/ou télécharger le 15ème numéro au format PDF

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[Paris] Discussion « Ni loi, ni travail – Où on en est ? Où veut-on aller ? » mardi 3 mai 2016 à ‘La Discordia’

Ni loi, ni travail – Où on en est ? Où veut-on aller ?

Mardi 3 mai 2016 – 19h.

Depuis quelques temps, ce début de mouvement social n’arrête pas de commencer. Des manifestations, trop souvent bridées par les syndicats ou chapeautées par des avant-gardes militaros. Quelques occupations de fac où la confusion règne (et même la ségrégation sur des bases de « races sociales », sic!). La foire citoyenne et confusionniste de la Nuit debout, avec sa cohorte d’indignation et de chauvinisme qui sent le rance des extrêmes droites et gauches.

En gros, tout est en œuvre pour tuer dans l’œuf les poussées de révolte qui pourraient se développer au sein de l’opposition à la « Loi travail ». Une énième reforme d’un Code de l’esclavage, dont nous nous foutons avec un certain érotisme printanier. Parce que ce qu’on voudrait, c’est le dépassement des revendications de misère, pour aller vers une critique révolutionnaire – et dans les actes – de l’oppression du travail, de l’État et de cette société.

Nous voudrions discuter avec d’autres des possibles issues que ce « mouvement » pourrait prendre – ou pas. Nous voudrions nous rencontrer pour échanger des informations, des analyses, des perspectives.

Parce que, mouvement ou pas mouvement, certaines questions perdurent : qu’est ce qu’on veut atteindre, en tant que révolutionnaires ? Avec quels moyens ? Qu’est ce qu’on veut faire ? Qu’est ce qu’on peut faire ? Avec qui ? Qui sont les faux amis qui sont déjà en train de faire naître leur « force » politique à l’extrême gauche ou dans les milieux dits « anti-autoritaires », ou leurs carrières sur nos têtes ?

Des questionnements toujours valables, qui nécessitent une compréhension de la situation sociale dans laquelle les révolutionnaires vivent et agissent, afin de ne pas être coupés du monde, ni d’être toujours à la traîne.

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ladiscordia.noblogs.org

[A Paris comme ailleurs] Pas de ségrégation dans les mouvements ! [Mise-à-jour, 14 avril 2016]

Racialistes hors des mouvements ! En France comme ailleurs.

racialistes-hors-des-mouvements-7b15dDes racialistes profitent de l’occupation d’une fac pour promouvoir la ségregation. Alors que cette occupation prend place dans le cadre de la lutte contre la loi el khomry, qui aggrave les conditions de vie et de travail de tous les prolétaires. Voilà qui fait partie des aberrations que ce monde produit et contre quoi il faut lutter, jusqu’à la révolution.

Dans cette perspective, pour commencer, quelques tags ont été apposés autour de l’entrée de l’Université Paris VIII ou se tiennent de lundi à vendredi 5 jours de cours et conférences racialistes à l’initiative d’une commission qui se dit « non-mixte de race ». C’est, à n’en pas douter, pour contribuer à renforcer la dynamique de la lutte, alors que c’est, au moins pour les lycéens, la dernière semaine de cours avant les vacances et que celles de P8 arrivent bientôt…

Pas de ségrégation dans les mouvements !

Les tags sont :

« Nique la race, vive la lutte des classes. »

« Racialistes hors des mouvements »

« racialistes = racistes ² »

« Si Dieu existait, il faudrait le détruire »

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[Publié sur indymedia bruxelles, 12 avril 2016]

Non à la promotion de la ségrégation raciale dans une fac occupée !

Alors que les mobilisations contre la loi travail peinent à faire naître le mouvement et à construire un rapport de force continu,
alors que ce mouvement doit déjà faire face au gouvernement socialiste et à ses relais, à la démobilisation entretenue par les appareils syndicaux, aux matraques et aux services d’ordre, aux divers dispositifs anti-émeute, aux arrestations, gardes-à-vues, nasses et procès, à l’étiolement de toute culture de la lutte, aux intimidations des proviseurs et des flics de la bac lors des blocages de lycées,
alors que les médias ne relaient même plus que les comptages euphémistiques de la préfecture,
alors qu’un souverainisme persistant, quand ce n’est pas un patriotisme rance, se manifeste en bien des endroits, des plateaux télés aux journaux en passant par la Place de la République à Paris, de la “France insoumise”, à Merci patron !,

alors que cette mobilisation n’a pas su se forger d’autres atouts que ses manifs perlées et cette Nuit debout où le démocratisme continu le dispute au confusionnisme militant et où la dépolitisation galope allègrement,
alors que c’est dans un contexte aussi pénible et problématique qu’on se politise ou se repolitise et que, sans doute, une génération nait même à la politique,
alors qu’une mauvaise maison d’édition estampillée à l’extrême gauche publie un pamphlet racialiste et antisémite, et que ses amis et héritiers en assurent, toute honte bue, la promotion,
alors que le judiciarisme sévit dans beaucoup de têtes et que la défense d’un territoire semble être pour beaucoup l’alpha et l’omega de la lutte,
alors que les rues ne sont plus parsemées d’émeutes mais sont le théâtre d’affrontements aux couleurs des hooligans (avec les postures et la politique, ou son absence, qui va avec),
les racialistes, bien installés derrières les chaires de l’université française, veulent se servir du mouvement pour y continuer leur propagande, pour faire avancer leur carrière politique et professionnelle (là au moins la “mixité” et le mélange sont de mise). Tous les propagandistes de l’identité qui pensent avoir depuis quelques temps le vent en poupe, et se projettent avec contentement en bourgeois de la couleur, de la race et de la religion, intensifient leurs petites affaires et profitent des espaces constitués par la mobilisation pour vendre leur sale soupe.
Tout est bon pour instiller le message et polariser la société autour de l’identité. On n’avance même pas masqué et on revendique la défense de l’ignoble empowerment que le gouvernement lui-même promet à cette néo-bourgeoisie “racisée”. Nul conflit fondamental comme on aime à le vendre, mais on cherche plutôt à influer sur le nombre de places, qui y aura droit, le montant des salaires, que ça aille plus vite. Les mannes de l’associatif et du culturel des années 80 sont taries, on veut plus et mieux, l’université ne sera-t’elle pas le lieu de la revanche ?A Paris 8, on va jusqu’à pratiquer et imposer une non mixité de race (ou de couleurs ou de ce qu’on veut, l’important c’est les assignations et de pouvoir régenter, comme tout détenteur de pouvoir, qui peut et doit être ici ou là), et on défend des théories racistes et des pratiques ségrégationnistes pendant 5 jours dans le bâtiment occupé en y installant 5 jours de propagande et de cours racialistes.
Dans d’autres circonstances, ce serait certainement dommageable, mais on en a vu d’autres. Ici ou là, Soral fait bien des conférences. On pourrait laisser la question aux interventions musclées du renouveau antifasciste (mais interviendraient-ils là d’ailleurs ?)
Mais que cela ait lieu dans le cadre d’un mouvement social, dans une fac qui se mobilise, que ce soit cet espace qui soit choisi et qu’on veuille y régner et y déployer cette morale raciste, c’est grave !

Révolutionnaires de tous ordres, réagissons ! Ne laissons pas des pratiques ségrégationnistes s’installer dans les luttes et les mouvements ! Refusons ce prétendu anti racisme qui se revendique de la race !

antifa

[Publié et censuré une fois de plus sur Indymedia Nantes, mercredi 13 avril 2016]

[Espagne] Monica et Francisco condamnés : 12 ans de taule pour l’attaque d’une Cathédrale

Aujourd’hui, le 30 mars 2016, le verdict de l’Audiencia Nacional a été notifié aux avocats des compagnons, condamnant les anarchistes Mónica Caballero y Francisco Solar à 5 ans de prison pour l’accusation de « blessure », ainsi que 7 ans pour « dommages avec un but terroriste », pour un total de 12 ans de prison chacun. Ils ont été acquittés des charges d’« appartenance à une organisation terroriste » et du projet d’attentat contre le monastère de Montserrat.

Face à la condamnation de nos compagnons nous sont présentés les défis de l’extension de la lutte et de la solidarité, la défense de nos liens et de nos idées, du refus que leur monde soit réduit aux quatre murs qui les enferment.

Force à nos compagnons incarcérés, toujours présents dans nos luttes et nos vies quotidiennes.

Il n’y a pas de « dedans » ni de « dehors », il y a seulement des ennemis de l’Etat et de l’autorité.

Mort à l’État et vive l’anarchie !

[Adapté de l’espagnol de Contramadriz par Non-fides.]

 

[Affiche] Contre leur guerre, contre leur paix… Pour la révolution sociale !

LA GUERRE bat son plein et rameute les troupes. Les carnages accomplis par le régime d’Assad, par Daech et par les bombardements démocratiques noient dans le sang toute possibilité révolutionnaire en Syrie. Et de l’Irak au Mali, du Yémen à l’Ukraine, la terreur quotidienne ravage durablement vies et territoires pour des intérêts économiques et politiques, au nom d’une religion, d’une ethnie, d’une nation.

A différentes intensités, la sale guerre de l’oppression permet aux soldats de se lâcher contre des populations entières, sommées de subir ou de suivre l’un ou l’autre camp. En janvier et en novembre 2015, les tueries de Paris sont venues rappeler que l’horreur de la guerre ne se limite pas à des champs de bataille plus ou moins lointains.

ICI AUSSI des soldats de dieu massacrent pour imposer leur ordre, tandis que l’Etat français renforce encore le sien en proclamant la guerre à tout va. Voilà l’armée déployée et l’état d’urgence qui s’éternise. Moyens de surveillance et uniformes gonflés à bloc, tabassages et gâchette facile, traque des migrants et des indésirables, lois et mesures contre tout ce qui peut ressembler à un « ennemi intérieur », le message est clair : on serre la vis et tout le monde doit marcher au pas.

Contre une logique de guerre qui, toujours pour le pouvoir, engloutit les corps et les esprits, il est temps de rompre les rangs et d’étendre le combat pour la liberté.

LE COMBAT POUR LA LIBERTE ne cherche pas de petits soldats et ne s’en remet à aucune autorité supérieure. Au contraire, il prend forme dans chaque refus de déléguer ses décisions et dans la volonté de reprendre sa vie en main. Il avance dans les révoltes contre la guerre permanente qui nous est livrée à coup de fric et de flics. Il est mené par toutes celles et ceux qui luttent ici et maintenant pour un monde réellement différent, sans codes moraux ou pénaux, sans Etats ni frontières, sans maîtres ni esclaves.
Affronter ce qui fait obstacle à la liberté nous place aussi face à nous-mêmes : c’est à nous de déterminer, d’expérimenter, d’approcher ce que nous voulons vivre. Ce n’est certes pas une mince affaire, mais nous avons pour cela des armes que redoutent les puissants : la SOLIDARITE entre rebelles contre les replis identitaires, l’AUTO-ORGANISATION sans chefs ni hiérarchie, l’ATTAQUE individuelle et collective de ce qui participe à la domination.

Alors, laissons libre cours à notre autonomie de pensée et d’action pour propager la subversion et briser leur paix de caserne ! Prenons l’initiative pour saboter partout leurs projets dévastateurs ! Passons à l’offensive pour détruire les rouages de la machine de guerre, de contrôle et d’exploitation ! Pour en finir, enfin, avec cet ordre mortifère !

Des anarchistes.

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[Affiche trouvée sur Brèves du Désordre]