Archives de catégorie : Contre les oppressions morales / religieuses

[Allemagne] Les belles brèves de février/mars 2016 [Mise-à-jour]

[Les attaques de ce mois de février visent en bonne partie celles et ceux qui prônent un renforcement des frontières, qui appellent à agresser les migrants et demandent aux flics d’être plus « efficaces » dans leur travail de rafle et d’expulsion, etc… La majorité des actions directes sont revendiquées en solidarité avec les migrants, mais aussi contre la répression visant les espaces de luttes et auto-gérés à Berlin comme la Rigaer 94, le Friedel 54… Les chronologies de brèves des mois précédents ici, , là aussi et encore là]

Berlin, 3 mars 2016: Au cours de la nuit, le ‘A-Space’ du groupe immobilier ‘Ziegert’ de la Kremmener Strasse am Mauerpark s’est fait attaquer à coups de pierres et de peinture. Le ‘A-space’ sert de salle d’exposition à un nouveau projet d’immeuble de logements récemment construit, qui participe à l’embourgeoisement du quartier de Prenzlauerbe. Dans un communiqué, le(s) auteur(s) addresse(nt) leur solidarité au Rigaer94 et autres ‘Hausprojekt’ menacés d’expulsion. Peu avant 4h du matin dans le quartier ‘Alt-Treptow’, un véhicule utilitaire de ‘Stromnetz Berlin’ [« Réseau d’électricité de Berlin » a été incendié Lohmühlenstraße. L’attaque incendiaire n’a pas été revendiquée et les flics du land mènent l’enquête.

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Berlin, 1er mars 2016 : au petit matin dans la Rigaer Straße à ‘Friedrichain’, une voiture de l’entreprise de travail ‘Aktuell Personal-Service’ a été incendiée. En raison de la forte chaleur et des hautes flammes qui se sont dégagées de l’habitacle, deux autres voitures garées à proximité ont été endommagées. Les flics ne sont pas sûrs des raisons de l’incendie mais ils ont en mémoire le récent appel des autonomes à causer des millions d’euros de dégâts à chaque (tentative d’) expulsion de lieux de vie autogérés.

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Berlin, 29 février 2016 : dans la nuit de lundi à mardi, l’agence du ‘Jobcenter’ située ‘Müllerstraße’ à Mitte a été badigeonnée de peinture. Trois grosses tâches étaient visibles sur le bâtiment de l’agence des esclavagistes. Les flics ont annoncé qu’ils menaient l’enquête.

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Berlin, 26 février 2016 : le bâtiment des services de « anti-terrorisme » du bureau fédéral de la police criminelle (BKA), situé dans le quartier de ‘Treptow’, a été attaqué. L’attaque a été revendiquée en solidarité avec le Rigaer94 et les autres projets d’occupation de maison menacés.

« C’est le soir dans la ville …

Alors que dans les dernières semaines des centaines de flics assiégeaient [le bâtiment occupé de la] Rigaer Strasse, harcelaient les gens et faisaient irruption dans les maisons et les espaces collectifs, les bureaucrates responsables se sont réunis dans le quartier ‘Mitte’ à Berlin aux côtés de représentants de l’industrie de l’armement, de délégués de divers tortionnaires de différents pays et des acteurs politiques de l’ensemble de l’espace européen pour discuter de la façon dont de telles coups répressifs ainsi que d’autres puissent générer encore plus de profits.

Comme petit geste de solidarité envers les personnes visées par ces rouages et pour exprimer notre haine brûlante des responsables, nous avons attaqué dans la nuit du 26/02/16 le centre de l’anti-terrorisme du Bureau fédéral de la police criminelle (BKA) avec du feu et de la peinture.

Comme à leur habitude mensongère, les flics ont parlé de 5 cocktails molotov, dont un seul s’est allumé et bien sûr la presse lèche-botte a repris avec joie cette version des faits.

Nous avons jeté 7 bouteilles remplis d’essence et de gasoil, toutes ont touché leur cible et ont causé un feu de joie sur les murs et une porte du bâtiment. Nous avons également complété notre art avec un peu de peinture sur le bâtiment et quelques ‘Krähenfüßen’ [clous tordus crève-pneus, NdT] pour les porcs à notre poursuite. Dommage que le béton ne brûle pas … malgré tout, ce feu a été une petite lueur dans une habituelle nuit noire.

Solidarité avec Friedel54, Rigaer94, M99 et tous les projets [de maisons occupées] menacés d’expulsion!« 

Tout le monde déteste la police !

[Traduction reçue de l’anglais et revue à partir du communiqué en allemand]

170209Stuttgart, 26 et 27 février 2016 : dans les premières heures du vendredi 26/02, le château du comte Albrecht Graf Von Brandenstein-Zeppelin– situé à 88441 Mittelbiberach – a été attaqué. Localisé à l’adresse Schloßstr. 11, cette demeure abrite également le siège de „European Family Foundation e.V.“, qui est sous sa direction. Cette institution se vante publiquement de financer le voyage en bus pour l’organisation de la « manif pour tous » à Stuttgart [une fois n’est pas coutume, on partage cette article sur « la manif pour tous » en Allemagne, qui tente de s’implanter dans le Bade-Würtemberg, land de Stuttgart, historiquement conservateur. Bien que son implantation n’est en rien comparable avec celle en France, il est intéressant de remarquer la réponse apportée contre tout ce qui leur permet d’exister, ce qui ne s’est pas passé en France. On y voit aussi les liens indéniable entre l’AfD et leur eurodéputée Beatrix VonStorch (dont ses biens sont régulièrement visés, cf ci-dessous).] Un communiqué explique les raisons de cette attaque qui a eu lieu quelques heures avant la tenue de la mobilisation réactionnaire et homophobe à Stuttgart. Le lendemain de cette action, la manif des homophobes a été fortement perturbée : des contre-manifestants ont tenté de bloquer la marche et ont été sévèrement réprimés par les flics, qui ont fait usage de leurs matraques et de gaz lacrymogène. 15 personnes et trois flics ont été blessées : un flic s’est fait briser plusieurs doigts. Trois bus de la société de transports ‘Bayer-Reisen’ financée par la „European Family Foundation e.V.“ se sont faits péter vitres et pare-brise à coups de pierres. Malheureusement, deux personnes suspectées de l’attaque ont été arrêtées.

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Perleberg (Brandebourg), 26 février 2016 : les vitres d’un bureau de l’AfD ont été taguées à Prignitz. Deux mots de trois grosses lettres « FCK NZS » ont été inscrites, ce qui signifie « Fuck Nazis » (les journaflics cherchent toujours la signification).

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Cölbe (Hesse), 25 février 2016 : dans la nuit, l’hôtel ‘Orthwein’ a été visée par une attaque qui ne laisse aucun doute aux gérants. La cause ? la réservation d’une salle pour une grande réception de l’AfD en date du 3 mars prochain, lors de laquelle plusieurs chefs du parti de différents länder seront de la partie et une marche est organisée à partir de 19h « pour la tolérance et l’intégration ». Résultat : 13 vitres pétées, de la peinture sur la façade, et des tags antifascistes.

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Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg), 25 février 2016 : un bâtiment qui devait recevoir l’AfD, avec la participation de Frauke Petry, a été pris pour cible dans la nuit : la porte a été sabotée à l’aide de mousse expansive et les murs tagués d’un message qui disait : « AfD racaille raciste – Nous vous avons dégueulassé bien salement !»

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Nuremberg (Bavière), 25 février 2016 : relayer la propagande des fascistes let les accueillir peut coûter cher. C’est ce qui s’est passé pour l’auberge ‘Heidekrug’ qui devait accueillir dans la soirée du 25 février une cérémonie de l’AfD. « C’est pour cette raison que nous nous sommes décidés à servir à l’AfD et au propriétaire un menu qui n’était pas sur la carte. Il y a eu du bitume déversé sur la façade et à l’intérieur, avec en garniture décorative des vitres brisées. Sur ce, nous mettons en garde tous les propriétaires d’auberge et personnes qui mettent leurs locaux à disposition des racistes et des nazis. Bon appétit ! » dit le communiqué de l’attaque.

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Berlin, 24 février 2016 : le local du politicard social-démocrate Ralf Wieland (SPD), situé Bellermannstraße à Wedding, a eu ses vitres étoilées entre mardi et mercredi. Le 19 janvier déjà, les vitres du même local ont été pétées et la façade recouverte de peinture.

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Brême, 23 février 2016 : Le bâtiment de l’AWO (association caritative allemande liée depuis 1919 aux social-démocrates, chargée de « fournir un service de conseil » aux migrants et demandeurs d’asile) a été attaqué à la peinture en raison de sa politique « d’aide au retour » des migrants. Elle participe au tri des migrants, entre ceux qui sont exploitables et les autres, considérés comme indésirables, dont le pouvoir cherche à se débarrasser le plus vite possible.

Salzwedel (Saxe-Anhalt), 24 février 2016 : aux alentours de 00h30, la voiture d’un néonazi local part en fumée Max-Adler-Straße.

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Berlin, 23 février 2016 : dans la nuit, un loft qui est actuellement en construction Lohmühlen Straße s’est fait fracasser ses fenêtres. La société de construction en charge de ce projet d’habitation est ‘Stadt & Land’, responsable de l’embourgeoisement des quartiers berlinois. Dans le communiqué revendiquant l’attaque intitulé « Pierres d’amour », le(s) auteur(s) ont expliqué avoir agi pour montrer leur amour au Rigaer94 et à tous les autres projets menacés (« Friedel54, M99, Köpi Wagenplatz, Schwarzer Kanal »).

Berlin, 22 février 2016 : l’agence régionale de Saxe, située dans le quartier ‘Mitte’ ‘Brüderstraße’, a perdu plusieurs vitres. Sur les quatre vitres endommagées à l’aide de pierres, l’une d’entre elles a été trouée, les autres étoilées lié au fait qu’elles étaient en sécurit. Malgré la présence d’une balance au moment des faits (qui remonte à lundi vers 21h30) et l’alerte donnée aux flics, l’auteur présumé a réussi à prendre la fuite avant l’arrivée de la police. Cette attaque est en grande partie lié à la collaboration entre la police et les groupes fascistes dans la région de la Saxe (cf attaques répétées contre les migrants en Saxe, qui ont abouti il y a peu à l’incendie d’un centre de demandeurs d’asile à Chemnitz).

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Brême (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), 22 février 2016 : le bureau des « Citoyens en colère », qui émanent directement du parti de l’AfD, s’est fait trouer une de ses vitres de son local par un lancé de pavé qui, selon les dires de la porte-parole de cette association raciste Malte Grotheer, pesait « plus de 3,5 kilos ».En décembre dernier, un autre membre de l’AfD, Alexander Tassos, n’avait pu que constater les dégâts contre sa permanence.

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Berlin, 22 février 2016 : dans la nuit de lundi, une visite a été rendue au lieu de rencart de la nouvelle alliance entre l’AfD et le sénateur à l’intérieur Henkel. Les futurs partenaires du politicien de la CDU se donnent rendez-vous au « Stadtklause », situé au Bernburger Str.35 à Kreuzberg. Plus précisément, le proprio du lieu, Franz-Josef Göbel, met son local à disposition des organisations fascistes. C’est pour cette raison que les murs et le mobilier à l’intérieur du café ont reçu des giclées de peinture à coups d’extincteur à travers une vitre pétée pour l’occasion.

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Gießen, 22 février 2016 : le domicile du président de l’AfD local, Arno Enners, a reçu une visite dans la nuit : un ou des individu(s) ont recouvert sa porte du message « FCK AfD » et recouvert l’interphone de peinture. Les dégâts s’élèveraient à 2000 euros d’après les flics.

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Berlin, 21 février 2016 : le siège du parti d’extrême-droite du NPD a été badigeonné de peinture dans la nuit de samedi à dimanche. Ce sont les flics qui ont remarqué dimanche après-midi les traces de peinture noire sur le bâtiment situé Seelenbinderstraße, dans le secteur de ‘Köpernick’. La presse parle de plusieurs attaques de ce type dans le passé. Et ce n’est sans doute pas fini….

Leipzig (Saxe), 20 février 2016 : Dans le quartier de ‘Leutzsch’, deux véhicules des services de l’État garés devant la mairie ont été endommagés par un incendie intentionnel : une camionnette de marque ‘Fiat Sedici’ a été entièrement cramée, tandis que le véhicule d’à côté, une voiture ‘Mercedes Vito’, a été léché par les flammes. Peu avant 5h du matin samedi, une femme payée à distribuer la voix des maîtres de la presse a remarqué les flammes envahir l’habitacle des véhicules stationnés Hans-Driesch-Straße et a immédiatement prévenu d’autres chiens de garde, c’est-à-dire les flics. D’après les premiers éléments donnés par les keufs, le(s) incendiaire(s) a/ont escaladé une clôture pour aller saboter un des multiples outils de travail du pouvoir local. Le montant des dégâts n’a pas été communiqué.

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Le communiqué revendiquant le sabotage :

« Nous n’avons pas besoin de votre Etat ! Par votre idéologie capitaliste et autoritaire du pouvoir et de domination, vous essayez de légitimer votre action et votre existence en tant qu’institution. Par le biais de votre caractère autoritaire, vous tentez de nous humilier, de nous gérer et de nous contrôler par tous les moyens.
Votre action à travers votre politique fait entre autre émerger le fait que l’Allemagne montre jour après jour l’intensification de sa politique de mépris envers l’humain, qui n’assume jamais sa face hideuse du fascisme.
Nous ne regarderons pas sans rien faire :
La façon dont vous nous contrôlez en permanence et que nous sommes livrés à votre exploitation.
La façon dont vous nous chassez chaque jour, dont vous traquez et expulsez les réfugiés.
La façon dont votre politique contribue à l’essor de l’idéologie fasciste et raciste au sein de la société.
La façon dont vos valeurs capitalistes sont censées représenter notre raison de vivre.
La façon dont vous exercez votre domination.

Chaque jour, votre violence s’exerce contre nous. Nous luttons contre votre violence. Nous faisions ça déjà depuis longtemps et nous continuerons jusqu’à ce que la société soit libérée.

A bas l’Etat !
Et bas les pattes de la Rigaerstr et de nos autres espaces ! »

Chemnitz (Saxe), 20 février 2016. Dans la nuit de samedi vers 2h du matin, le magasin de fringues néonazi ‘Thor Steinar’ a une nouvelle fois été visé par une attaque incendiaire. Un pneu enflammé a été déposé à l’entrée du repaire fasciste, endommageant sérieusement l’entrée.

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Schwerte (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), 17 février 2016 : les pneus d’une voiture appartenant à un facho ont tous été crevés. Le sabotage a été revendiqué par un communiqué, expliquant ne pas laisser sans réponse les expressions racistes (en mots comme en actes) envers les migrants et réfugiés.

Berlin, 14 février 2016 : deux locaux du parti populiste d’extrême-droite de l’AfD ont reçu de la visite. Aux environs de 3h30 dans la nuit de samedi à dimanche, les inscriptions “Nazis raus” [« Nazis dégagez »], “Refugees are welcome” et “Kein Mensch ist illegal” [« Aucune personne n’est illégale »] ont été taguées sur le bâtiment de la Schillstraße, abritant les différentes sections berlinoises du parti. Plus tard, au petit matin, des traces de peinture et des tags sont découverts sur le bureau de Beatrix von Storch, cheffe de l’AfD et députée au parlement européen. Des inscriptions telles que « Refugees welcome » et « Expulsons ‘Von Storch’ » ont été taguées sur la porte d’entrée. Mi-octobre 2015 dans le quartier ‘Mitte’ de Berlin, une voiture de la politicarde était partie en fumée.

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Berlin, 11 février 2016 : la voiture du chanteur néonazi de “Deutsch Stolz Treue” [qui veut dire « Allemagne, Fierté, Fidélité »], Peter Marko Brammann, a été réduite en cendres. Ce fasciste est connu et réputé pour son implication dans la scène RAC.

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Magdebourg (Saxe-Anhalt), 10 février 2016 : un groupe de militants néonazis du NPD, qui collaient des affiches dans le secteur est de la ville en vue d’élections (pour le ‘Landtag’) en Saxe-Anhalt le 13 mars prochain, se sont faits agresser à coups de pierres. Trois d’entre eux (âgés de 48, 49 et 67 ans) ont été blessés, tandis que le 4ème a du être hospitalisé.

Göttingen (Basse-Saxe), 5-17 et 18 février 2016 : trois voitures appartenant à des jeunes affiliés au parti raciste de l’AfD ont été incendiées. Le dernier incendie, visant une voiture BMW, a causé près de 2000 euros de dégâts d’après les flics. Des symboles communistes ont été tagués à proximité.

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[Paris] Solidarité avec la bibliothèque anarchiste ‘La Discordia’ (2)

[Solidarité totale avec la bibliothèque « La Discordia », une nouvelle fois prise pour cible par de sinistres et lâches individus qui, en parfaits bigots, s’indignent lorsque des compagnon-nes organisent des discussions blasphématoires et antithéistes, et en l’occurrence quand il s’agit de critiquer l’islam. Ni Dieux ni maîtres. A bas toutes les religions!]

Gribouillis gribouillas : Bis repetita placent

Nous aurions préféré ne pas avoir à vous ennuyer encore avec de telles péripéties… C’était sans compter sur notre ami gribouillis, qui, encore une fois, gribouilla.

Lundi 8 février, en arrivant devant la bibliothèque pour ouvrir la permanence hebdomadaire, nous avons eu la « surprise » (enfin, relative !) de voir de nouveaux messages inscrits. Cette fois, un petit peu de peinture a été projetée sur les fenêtres et deux tags ont été faits sur le sol. L’un disait “Racistes Go Home” l’autre était une énigmatique signature (?) “La Fraction”. Nos artistes timides ont aussi gribouillé les A cerclés de la fois précédente (au moins les choses sont claires !). Bien entendu le tout a encore une fois été rapidement nettoyé, et tout le quartier pense encore à une attaque de l’extrême droite (mais, est-ce vraiment faux ?).

Gribouillis peut être fier de lui, son dessin a été accroché dans la classe de CP de l’école d’en face !

Cet acte courageux a cette fois-ci été réalisé par trois individus, très lents, manifestement peu expérimentés, et pas du tout attentifs à ce qui se passait autour d’eux… Ces gens ont (mal) usés d’une pratique qui n’est pas anodine, puisqu’il s’agit d’une pratique asymétrique (le porte-avions Charles de Gaulle ne tague pas des vitrines). Loin de figer ou fétichiser des pratiques, rappelons tout de même que les révolutionnaires, à travers l’histoire, ont réservé ce genre de pratiques à l’ennemi, aux fascistes, aux pouvoirs, aux clergés. Nous parlons bien là des pratiques de l’asymétrie, non pas de ce forfait bancal et anecdotique qui fera trois heures de buzz dans la vie de nos artistes, et qui n’en est que l’expression la plus pathétique. Les révolutionnaires, lorsqu’ils ne sont pas d’accord, s’expliquent, ils ne se mettent pas anonymement du caca dans la boite au lettre.

Trois individus qui se sont montrés :

  1. Incapables de se rendre à la fameuse discussion de leurs cauchemars (ou tout autre moment public à La Discordia ou dans d’autres lieux anarchistes et anti-religieux de la capitale) pour y exprimer le point de vue de La Fraction (Fraction Hexagone ?) sur l’islamophobie, ou bien pour venir défendre leur complaisance avec des groupes islamistes (UOIF, CCIF, PSM, etc.). Mais peut-être pensent-ils que le dialogue avec l’ennemi n’a pas d’intérêt ? Alors pourquoi « attaquer » une bibliothèque anarchiste plutôt qu’une banque, un lieu de culte, un commissariat ou une permanence de parti ? (cette fois-ci encore, aucune autre dégradation n’a été commise par nos trois intellectuels).
  2. Incapables d’écrire la moindre critique argumentée de ce qui les gêne tant dans notre pensée imberbe. En effet, aujourd’hui encore, nous n’avons pas trouvé la moindre trace d’une critique étayée de nos positions anarchistes anti-religieuses (ou de celles d’autres révolutionnaires anti-religieux). Pas une seule, seulement quelques menaces de mort sur internet, quelques bravades anonymes sur twitter ou facebook (on a les médias qu’on mérite…) ou des commentaires anonymes d’une teneur que nous n’avons jamais rencontré dans la vraie vie, sachant que nous ne sommes pas des clandestins, et que nous discutons avec beaucoup de gens dans ce milieu, et pourtant : RIEN ! Comme si la critique de la critique du concept d’islamophobie n’existait en fait que sur internet (et encore, avec faiblesse) ou entre minuit et quatre heure du matin dans le XIXe arrondissement de Paris. Tout le monde pourra en conclure donc que ces quelques dégradations ne sont qu’aveux d’incapacité à défendre des positions dans les règles de l’art (par la critique argumentée ou la confrontation physique contre des individus, pas des murs).

En projetant trois pauvres pots de peinture sur la bibliothèque, vous n’avez fait que montrer votre faiblesse théorique et analytique intrinsèque. Pour résumer dans un langage que vous comprendrez mieux : vous êtes des merdes humaines incapables de défendre vos propres positions réactionnaires avec dignité et intelligence. Nous en concluons, chers enfants perdus du post-modernisme, que vous avez honte de vous-mêmes et de vos actes (que vous n’êtes même pas foutu d’assumer publiquement, ni même de revendiquer ou même seulement expliquer). Nos positions, nous les portons à visage découvert, avec des noms et des adresses pour les assumer publiquement. Un dixième de ce courage embellirait votre absence d’imaginaire.

Les staliniens traitaient de fascistes tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux, ces amis des autoritaires religieux nous traitent de « racistes », nous qui disons clairement notre haine de tout racisme, de toute religion, de toute autorité. Les vieilles habitudes sont-elles inscrites dans les gênes politiques de cette jeunesse confuse et incapable de développer la moindre pensée critique ou révolutionnaire ?

Nous continuerons de blasphémer contre les pseudo-radicaux confus et théo-compatibles, ainsi que contre tous les dieux et les prophètes, sur lesquels nous citerons encore et toujours la chanson du Père Duchesne : « Coupe les curés en deux Nom de Dieu / Fout les églises par terre Sang Dieu / Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… »

Nous profitons de cette deuxième petitesse pour remercier tous ceux et celles qui ont pris position aux côtés de La Discordia, ce qui dans ce cas revient à porter une position révolutionnaire claire contre la complaisance vis-à-vis de la religion, toutes les religions, et dans toutes les régions du monde. A ceux qui ont ricané, gardé un silence confortable ou avancé des excuses bidons pour regarder ailleurs va tout notre mépris.

Encore et toujours, contre toute forme de pouvoir,
contre toute religion et tout racisme,
vive la révolution et vive l’anarchie !

Quelques bibliothécaires de la discorde.

ladiscordia.noblogs.org
ladiscordia [at] riseup.net

[Transmis par mail]

Solidarité avec la bibliothèque anarchiste ‘La Discordia’ suite aux « tags » récemment trouvés sur sa devanture

C’est un peu court, jeune homme…

La mauvaise décoration de façade qu’ont pu découvrir, sur la Discordia, passants et participants au débat intitulé « islamophobie, du racket conceptuel au racket politique » le 26 janvier dernier ne pouvait pas manquer de laisser tout un chacun perplexe : « fafs » et « racistes » et deux A cerclés tracés à la bombe. Mais en fait, où est l’insulte, où est la signature ? Le communiqué en forme de mauvais pastiche qui accompagne les gribouillis confirme l’hypothèse : on accuse d’être des « fafs » et des « racistes » et on se revendique de l’Anarchie. Face à l’aberration infamante de ces accusations, on aurait bien envie de s’exclamer…

C’est un peu court jeune homme,

Ah, non ! On pourrait dire… ô dieu… bien des choses en somme

Et de poursuivre, en variant le ton, par un chapelet d’insultes piochées dans l’orthodoxie anarchistes : Blasphémateurs ! Impies ! Athées ! Mécréants ! Apostats ! Sacrilèges ! Hérétiques ! Déïcides ! Apologistes de l’abjuration ! Puis continuer avec quelques slogans fleuris tirés du patrimoine libertaire : Quelques maîtres et surtout un Dieu ! Vive l’oppression et sa religion ! La capote, je sais pas, la calotte, il en faut pour moi ! Le sacré, c’est sacré ! Touche pas à leur religion ! Ce qu’on aime chez les prolos, c’est quand ils sont bigots ! N’attentez pas à ma liberté de prêcher ! Le tout couronné d’une signature plus consistante, qui aurait pu être « des anarchistes pour le respect de la loi de 1905 ».

Mais pour ça, il fallait des lettres, beaucoup plus en tout cas, et s’entrainer à les tracer d’une main un peu plus sûre. De l’esprit, aussi, un peu enclin à la subversion. Ceci étant dit, trêve de confiseries, passons au plat de résistance.

Contrairement à ce que ces « tags » et quelques gros malins voudraient faire accroire aux imbéciles, critiquer la lecture en terme d’islamophobie, ce n’est pas nier l’existence du racisme, des racistes, et des actes racistes. Le racisme s’en est toujours pris aux signes visibles de l’altérité, quels qu’ils soient, religieux ou culturel entre autres. Et, quoi qu’il en soit, son refus théorique et pratique est une nécessité qui n’a certainement jamais quitté ni les organisateurs ni les participants de ce débat.

En revanche, ce qui est nouveau dans la lecture que le terme d’islamophobie implique et impose, c’est qu’au lieu de défendre celui qui est attaqué – l’étranger par exemple – en tant que tel et de s’opposer ainsi à toutes formes de fierté identitaire nationale, communautaire ou appuyée sur d’autres appartenances et aux actes ignobles qui peuvent en découler, on prétend qu’il faudrait le défendre en tant que musulman, faisant de cette catégorie le nouveau sujet politique, et, pire encore, qu’il faudrait défendre l’islam qui serait attaqué à travers lui.

Dans les années 80, ce qui s’est appelé « anti-racisme » a déjà servi à donner un supplément d’âme au PS et à son extrême gauche, et à justifier la politique d’exploitation et de répression des immigrés dont de nouvelles modalités se mettaient alors en place. Mis aujourd’hui au service de la défense du religieux, il a toujours bon dos. Récupération s’il en est… et que deviennent alors les « premiers intéressés » dont on se revendique et qu’on assigne sans vergogne à l’obéissance au religieux ? Quelles perspectives émancipatrices, pour les uns comme pour les autres, dans cette lecture ? A moins que dans un paternalisme complètement décomplexé, l’émancipation par rapport au religieux ne soit réservé qu’aux militants (sans doutes de gauche) et aux étudiants en philosophie, et qu’on l’interdise à ceux au nom desquels on prétend s’agiter, manifester et en l’occurrence, faire ces espèces de « tags » infamants.

De plus, tout en cherchant à discréditer de fait la possibilité de critiquer l’islam en tant que religion, – alors que la critique de la religion (donc de toutes les religions) fait partie des évidences pour ceux qui veulent sérieusement s’attaquer à ce monde dans une perspective révolutionnaire –, la notion d’islamophobie, en substituant la défense de l’islam à celle des immigrés (par exemple), nie la longue histoire de l’émergence de ces derniers comme sujets de lutte, histoire liée à la remise en cause du modèle travailliste et programmatiste promu par la part majoritaire du mouvement ouvrier dans la droite ligne des organisations communistes orthodoxes. C’est donc aussi à ce titre une lecture non seulement réactionnaire mais surtout absolument anti-subversive.

Heureusement, face à cette entreprise de justification du religieux et de négation d’une part essentielle de l’historie du mouvement révolutionnaire, ici et là, un peu partout, des voix commencent à s’élever, des refus s’expriment pour contrer cette vague, dans laquelle la confusion le dispute à la saloperie, et qui menace d’emporter de manière transversale les espaces contestataires au sens le plus large. Travaillons donc l’optimisme, et espérons, comme le nombre et la diversité des participants à la discussion proposée par la Discordia nous permet de le présager, que les cartes seront rebattues et que l’aire révolutionnaire en sortira renforcée.

En attendant, dans le clivage historique qui s’engage, ceux (celui ou celle) qui ont gribouillé la Discordia, ainsi que leurs amis, ont choisi leur camp. Puissent-ils éternellement pourrir d’ennui dans le paradis de leurs nouveaux alliés !

Alors compagnons, camarades, merci pour ce débat, courage et persévérance, on est évidemment à vos côté !

A la vue de ces abus, Cyrano, en terrasse, sirotant un raki, repris, de concert, par le chœur des passants solidaires et associés, s’écrie « J’ai des fourmis dans mon épée ».

Les oiseaux de passage.

[Publié sur indymedia lille, 05/02/2016]

D’autres communiqués en solidarité avec ‘La Discordia’ à lire ici

 

 

[Paris] Communiqué de la Discordia après des « dégradations »

Des « tags » sur la bibliothèque anarchiste La Discordia

32Comme prévu de longue date, mardi 26 janvier, s’est tenu à La Discordia le débat intitulé « Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique ». Nous voulions nous confronter avec d’autres sur un sujet qui est au carrefour de la confusion actuellement répandue entre condamnation du racisme et défense de la religion. Les réflexions communes ont été intéressantes, et la soixantaine de camarades et compagnons qui sont venus (promis, la prochaine fois on louera un lieu plus grand, et avec plus de chaises !) a démontré que pas mal de monde se retrouve dans cette nécessité de la critique révolutionnaire des religions, toutes les religions, même l’islam, que d’autres voudraient nous refourguer comme la « religion des opprimés ».

Cependant, en arrivant mardi après-midi, on a vu que la devanture de la Discordia avait été taguée, probablement dans la nuit. Des A cerclés (merci !) et des invectives (« fafs » et « racistes ») particulièrement mal écrites et pensées à la bombe de peinture noire. Le tout accompagné d’un feuillet de « revendication », affirmant que nous véhiculerions « des théories racistes et islamophobes » et que nous serions « la courroie de transmission des idéologies du pouvoir », etc. Enfin, on ne va pas vous recopier toutes leurs âneries, qui ont bien fait rire tout le monde. Si vous voulez les lire, passez rire un coup (ou nous attaquer nous-mêmes plutôt que des murs)  à la bibli, lors de nos permanences et discussions.
La réponse à ces insultes à été le succès de la discussion du mardi 26, mais aussi de toutes les autres. Pour la faire courte, les tags insultants (et difficilement lisibles) ont été effacés en cinq minutes (niveau pratique, c’est pas encore ça les minots !), les A cerclés resteront ! Nos voisins aussi ont bien rit de vos conneries, comme quoi, vos exploits n’ont strictement aucune incidence sur rien ni personne, hormis contre vous-mêmes et votre rance crèmerie.
Au passage, encore une petite remarque pour les courageux tagueurs/humoristes : si vous n’avez pas été filmés par la DGSI c’est parce que nous avions pris et détruit la caméra qui nous surveillait (bien avant la promulgation de l’état d’urgence). Chacun pourra apprécier la différence entre ceux qui s’en prennent (pathétiquement) à une bibliothèque anarchiste déjà menacée par la répression, et ceux qui sont en proie à des problématiques plus sérieuses.

Aucun autre tag n’a été relevé dans le quartier, ni sur des banques, ni sur des commissariats, ni des écoles travaillant avec la DGSI, ni sur des églises, synagogues ou mosquées. Une grande attaque révolutionnaire, donc, contre des anarchistes, donc. Si nous nous attendions à des « attentions » de ce type (nous pensions à quelque chose d’un peu plus « conséquent »), cela ne nous freinera aucunement dans la tentative d’élaborer, partager et diffuser des discours révolutionnaires clairs, sans complaisance avec aucune forme de pouvoir, y compris la religion, et sans remords dans la critique des compromis politicards de certaines franges du « milieu », au contraire !

Une pensée pour ces « fafs » d’incroyants, qui, de Téhéran à Saint-Denis, sont aujourd’hui traités d’« islamophobes » tant par de redoutables puissances, que par la petite bourgeoisie universitaire arriviste française qui ne connaît du racisme que celui de sa propre classe, et qui n’a montré pour seule pratique, en une dizaine d’année, que la capacité à écrire un tag illisible sur la façade d’une bibliothèque anarchiste et de s’organiser avec des autorités religieuses pour… organiser des conférences. Une pratique à la hauteur d’un discours.

De toute évidence, si on constate froidement le traitement que l’État réserve à des révolutionnaires athées d’un coté, et à la gauche racialiste/théocompatible de l’autre, on comprend rapidement qui peut réellement être qualifié de « courroie de transmission des idéologies du pouvoir » : ceux qu’il réprime habituellement ? Ou plutôt ceux à qui il offre des chaires dans ses universités et des postes d’encadrement dans ses institutions (en effet, cette galaxie est principalement composée d’universitaires et de cadres de la moyenne et haute bourgeoisie, immigrée ou non).
Pas étonnant donc, que leur cœur de cible politique n’ait ni respect ni oreille pour cette maison close post-moderne, comme l’ont prouvé tous les soulèvements récents, qui n’ont eu cure des raisonnements alambiqués de nos pieux universitaires, du Bahrein à Baltimore, en passant par Durban.

Pour finir, merci à toutes celles et ceux qui se sont pointés et qui se pointeront encore. Merci également à toute personne possédant des informations sur nos artistes engagés mais quelque peu pleutres, car incapables d’assumer leurs propos en face.

Nous appelons celles et ceux pour qui comptent les idées et pratiques révolutionnaires, qu’ils soient anarchistes ou non, à redoubler l’offensive contre cette nouvelle réaction, et à exprimer leur solidarité avec ceux qui se retrouvent dans le viseur de ces New Born réactionnaires, en prenant leur part de la critique, et du peu de courage qu’elle nécessite. Et en coupant court aux tentatives d’isolement des révolutionnaires anti-religion (n’est-ce donc plus un pléonasme?).

Contre toute forme de pouvoir, contre toute religion et tout racisme,
vive la révolution et vive l’anarchie !

Le 29/01/2016,
Quelques bibliothécaires de la discorde.

ladiscordia.noblogs.org
ladiscordia@riseup.net

[Reçu par mail]

[Plan-de-Cuques, 13] La petite touche de finition à la rénovation de l’église…

L’église de Plan-de-Cuques taguée

Vers 8h30 samedi matin Marcel Galli, adjoint au maire a découvert que l’église Sainte Marie Madeleine de Plan-de-Cuques (Bouches-du-Rhône) qui appartient au diocèse avait été souillée, maculée de goudron sur les 3 façades, jusqu’à la hauteur de la sacristie située sur l’avenue Rollandin : de nombreux cercles sur les murs , de grandes lignes tracées au sol. Les grandes portes en bois de l’entrée de l’église et de la sacristie, la surface du sol sur le perron et le hall d’entrée avaient également été maculées.

Le bâtiment de l’église et le clocher étaient entourés depuis quelques mois d’échafaudages pour un ravalement extérieur qui était presque terminé. Ces travaux venaient achever la restauration totale, l’intérieur de l’église avait été entièrement refait lors de trois longues périodes de réfection du sol, des murs, des peintures et la pose d’un nouvel autel.

La provence, 23/01/2016 à 11h04

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860xNx860_eglise_2.jpg.pagespeed.ic.At7-0DlD3p 860xNx860_eglise_3.jpg.pagespeed.ic.pwSUNUNlchL’église de Plan-de-Cuques victime d’un acte de vandalisme

L’église de Plan-de-Cuques a été la cible d’un probable acte de vandalisme dans la nuit de samedi à dimanche [sic, NdCNE] : ses murs ont été recouvert d’un liquide noir, alors qu’elle venait tout juste d’être rénovée.

Le nouveau revêtement n’aura pas tenu longtemps. Rénovée très récemment, l’église de Plan-de-Cuques a été victime d’un acte de vandalisme ce week-end.

De la peinture noire et du goudron selon la police scientifique ont été répandus sur les murs de l’édifice, sans que l’on puisse y distinguer un quelconque message ou une éventuelle revendication. 

« Des hurluberlus sont venus faire des gribouillis tout en noir sur les façades. C’est un méga-scandale. Il y a des caméras de vidéo-surveillance juste à côté de l’église, ça aidera peut-être à identifier ces grands artistes. » (Roger, habitant de Plan-de-Cuques qui s’est rendu sur place)

La police nationale est venue faire des constatations en milieu de matinée. Une enquête devrait être ouverte.

France bleu provence, 24/01/2016 à 14h46

[Discussion] Islamophobie: du racket conceptuel au racket politique – Mardi 26 janvier 2016 à ‘La Discordia’

Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique

Mardi 26 janvier 2016 – 19h à ‘La Discordia’ (45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris), Métro Place des Fêtes  (lignes 7bis et 11 du métro).

Le concept d’islamophobie est un racket sémantique et politique qui se situe au carrefour de deux camps conceptuels, celui du religieux et celui du racisme. Son but est en effet d’enlever toute légitimité à la critique de la religion musulmane (et donc, par glissement, aux religions en général), taxant systématiquement toute critique de racisme envers les croyants (réels ou supposés). De nombreux soi-disant « révolutionnaires » se sont réappropriés ce concept et, par conséquent, l’aveuglement face au rôle autoritaire et pacificateur de toute religion.

Alors que nos pieux « révolutionnaires » nous parlent d’« islamophobie » à toutes les sauces, les fachos du printemps français nous parlent, eux, de « cathophobie », d’autres encore de « négrophobie » ou de « judéophobie ». Chacun tente son petit racket politique sur l’antiracisme. Chacun a sa petite oppression et ses petits particularismes à mettre en avant, toujours en concurrence avec ceux des autres, approfondissant les divisions entre exploités. Et surtout, plus personne ne parle de la lutte contre le racisme en tant que tel, et sous toutes ses formes.

Refuser ce raccourci conceptuel est un point de départ pour s’opposer à toutes les religions, y compris l’islam, présenté à tort par les défenseurs du concept d’« islamophobie » comme la religion des opprimés (comme le catholicisme irlandais ou le bouddhisme tibétain à d’autres époques). Il s’agit alors de nous faire passer la religion comme élément d’émancipation dans le pire des cas, et dans le moins pire, de faire passer l’idée que la religion n’est pas, en soi, un outil de domination séculaire au service de l’ordre. Derrière cela se cache l’idée que les rapports de domination, lorsqu’ils sont portés par de supposés « opprimés », deviendraient émancipateurs.

Parce que la religion reste un problème majeur pour ceux et celles qui veulent une transformation radicale de ce monde, sa critique est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’il n’y a pas de « religions des opprimés », seulement des religions qui oppriment.

Suggestions de lecture :

Le site: ladiscordia.noblogs.org

[Besançon] Contre l’Etat et le capital… L’urgence est à la révolte !

Affiche vue dans Besançon au mois de novembre [Repris d’indymedia nantes, novembre 2015].

Contre l’Etat et le capital… L’urgence est à la révolte !

urgencecontreletatL’horreur a frappé le 13 novembre 2015 en plein Paris. Ce carnage a été le fruit de fanatiques religieux, décidés à se faire sauter au milieu de gens sortis pour faire la fête, que ces fous de Dieu considèrent comme « décadents ». Dans la foulée, les mesures que l’Etat a instaurées à travers l’état d’urgence lui ont permis d’élargir ses possibilités de surveiller, réprimer, juger, enfermer, museler toutes contestations de l’ordre existant. Les flics perquisitionnent désormais en pleine nuit, contrôlent à tout va dans les rues, sur les routes, aux frontières, dans les gares et centres commerciaux… Les chiens de l’Etat ne se sentent plus pisser: cet état d’urgence est une belle occasion pour eux d’exhiber leurs muscles devant les caméras de télévision et d’avoir toujours plus de moyens pour mener à bien leur sale travail , tout en se sentant porter par la ferveur patriotique dont l’Etat a su tirer profit. Tout ceci bien sûr au nom de la « lutte contre le terrorisme islamiste ».

En douze jours, 1.233 perquisitions, 165 interpellations, dont 142 gardes-à-vue ont été menées. 266 assignations à résidence ont été prononcées à l’encontre de personnes « dont le comportement paraît constituer une menace pour la sécurité et l’ordre public » (AFP, 24/11/2015). La sécurité dont parle le pouvoir concerne l’Etat et les innombrables rouages qui font fonctionner ce monde d’exploitation et d’oppression. Si des musées et des bibliothèques ont été fermés après les attentats, les temples de la consommation continuaient de faire le plein, avec encore plus de vigiles pour les protéger.

En vue d’empêcher une opposition trop massive et radicale au sommet de l’ONU sur le climat à Paris entre le 29 novembre et le 12 décembre 2015, l’Etat prévoit de déployer 8.000 flics pour contrôler aux frontières. 11.000 uniformes quadrilleront Paris et sa région. Sur tout le territoire, pas moins de 120.000 militaires, gendarmes et policiers sont sur le pied de guerre pour protéger les puissants de ce monde.

Sous la protection de 2.800 casques bleus, cette assemblée réunira sur le site du ‘Bourget’ patrons, banquiers, industriels et chefs d’Etat du monde entier afin de discuter des désastres écologiques dont sont responsables ces mêmes crapules en costard-cravate qui décident de nos vies au quotidien.

Dans ce contexte de suspicion et de peur généralisées, il est clair que : refuser la dénonciation, renoncer à montrer patte blanche à l’entrée d’un service administratif ou d’un centre commercial, dénoncer et lutter contre le déploiement militaire et policier ou blasphémer « l’union nationale » et tout ce qu’elle comporte de dégueulasse font de chacun d’entre nous de potentiels terroristes pour le pouvoir.

Les dominants nous veulent dociles et résignés…. Organisons-nous pour contrecarrer leurs plans macabres !

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[Photos envoyées par mail]

Contre tous les Etats et toutes les autorités

Depuis les tueries exécutées le 13 novembre au nom d’un foutu ordre religieux et de sa loi islamique, la loi de la République pèse aussi d’un nouveau poids sur nos épaules et au-dessus de nos têtes : celui de l’état d’urgence déclaré le soir même et prévu pour durer.

La « nouveauté » c’est que l’Etat profite de l’occasion pour saturer l’espace d’uniformes en armes, y compris kaki. C’est aussi qu’il donne officiellement une large carte blanche à tous ses chiens de garde pour défoncer les portes, arrêter, assigner à résidence,pour interdire et empêcher sur le champ tout regroupement sortant de la communion autour du drapeau. Car l’unité nationale et patriotarde exigée au nom de la guerre contre les ennemis extérieurs et intérieurs vient légitimer les nouvelles mesures, en même temps qu’elle vise à étouffer les antagonismes sociaux jusque dans les esprits.

Cependant cette accélération dans la mise au pas de l’ensemble de la société ne peut faire oublier que l’Etat n’a pas attendu que l’un de ses concurrents sème sa terreur pour déchaîner le panel de sa violence institutionnelle contre celles et ceux qui troublent, contestent et combattent la normalité de l’ordre démocratique marchand.

Les dispositifs de surveillance à large échelle, la brutalité quotidienne des interventions de flics, la traque des indésirables, l’enfermement de masse font partie de la routine de la domination. Nous n’oublions pas non plus que tous les jours le pouvoir, quel qu’il soit et sans avoir besoin de la déclarer officiellement, mène la guerre à l’extérieur, à l’intérieur et aux portes des territoires sous sa botte. En témoignent les millions de vies brisées et anéanties par les opérations militaires, par l’implacable avancée du rouleau compresseur capitaliste, par l’existence même des frontières.

Opposer le cours normal des choses au chantage de la peur revient donc à prêcher pour le maintien d’un ordre qui repose sur l’exploitation, la domination et le massacre.

Pour affronter et contrecarrer la volonté d’écrasement de la liberté, y compris au nom d’une pseudo sécurité, il ne peut y avoir qu’une réponse : le combat contre l’autorité et la révolte individuelle et collective contre les lois et les normes qu’elle tente de nous imposer.

Une compagnonne, Lucile, vient d’être condamnée à 3 mois de prison pour ne pas avoir accepté sans broncher l’un des multiples contrôles d‘identité qui menacent les sorties « suspectes » dans la rue depuis bien avant la mise en place de l’état d’urgence. Tout comme elle ne s’est pas soumise au bon vouloir des flics, elle continue à garder la tête haute face à la justice et à l’intérieur de la taule. Ce genre de gestes et d’attitudes viennent rappeler que le misérable quotidien auquel les puissants prétendent nous assigner en nous dépossédant de tout choix sur notre vie ne rencontre pas qu’obéissance, fatalisme et résignation.

Cet exemple parmi tant d’autres rappelle aussi que la solidarité peut aussi consister à trouver des manières de saboter, en solo ou à plusieurs, de jour comme de nuit,les plans guerriers et répressifs du pouvoir,pour continuer à porter haut et fort des perspectives d’émancipation, sans Etats ni frontières,sans dirigeants ni dirigé-e-s, sans préceptes religieux, ni codes moraux, ni codes pénaux.

Liberté et Révolution sociale ? !

[Publié sur nantes indymedia, 6 décembre 2015]

[Publication] Quelques considérations sur la récente mode racialiste

Texte écrit à l’occasion de la discussion publique à « La Discordia », Ni racisme, ni racialisme, ni races : Sur la récupération du racisme par la gauche (et vice-versa).

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Contre le racisme ou pour les races ?

affiche_contre_marche_ne_marchons_pas-0bab7Le 31 octobre 2015 a eu lieu, à Paris, la « Marche de la dignité et contre le racisme ». Cette marche a été une espèce de vitrine (et à servi à mesurer les capacités de mobilisation) de la galaxie racialiste qui sévit, depuis quelques temps de façon plus visible, dans le champ politique/associatif français.

Le comptage est vite fait : pas plus de 3500 personnes, tandis que les organisateurs en espéraient plusieurs dizaines de milliers. Signe que les prolétaires issus de l’immigration non européenne, auxquels ces groupuscules d’universitaires et de militants associatifs voudraient s’adresser, se foutent de cette tentative de récupération politique et refusent de fait de servir de main d’œuvre (heureusement).

Cette marche aurait soi-disant été appelée par le MAFED, un collectif de femmes « racisées » (c’est à dire issues de l’immigration non européenne – et de ce seul fait victimes des discriminations racistes autoproclamées par principe, sans aucune prise en compte de leurs positions sociales [1], dont la porte-parole est Amal Bentounsi. Il n’y a plus besoin de démontrer que ce collectif est une structure fantoche et que cette marche a été appelée publiquement à l’occasion du dixième anniversaire du Parti des Indigènes de la République, en mai dernier [2]. Elle aurait voulu être (sans portant y parvenir) le tapis rouge déroulé aux idées racialistes au sein de l’extrême gauche, de l’« ultragauche », de la galaxie associative et même de toute l’aire à prétention « radicale ».

Mais qu’est ce c’est que cette nouvelle mode, le « racialisme » ?

Les racialistes, ces récupérateurs de gauche du racisme, veulent, tout comme les racistes tout court, insérer les individus avec leurs unicités dans des cases : les races. Ces cases raciales sont censées découper l’ensemble de l’humanité selon des critères anthropomorphiques ou culturels. Mais qui établit les critères, parmi les innombrables qui me différencient d’autrui, m’en rapprochent suffisamment pour dire qu’on appartient à une même « race », « nation » ou culture ? La couleur de ma peau, de mes cheveux, de mes yeux ? Une des langues que je parle (tout en sachant que je pourrais en apprendre plein d’autres) ? Un bout de papiers qu’un quelconque État a voulu ou pas me donner ?

Le racialisme est en effet le frère jumeau du racisme, mais avec le signe de valeur inversé. Je subis le racisme à cause de mon aspect physique ou autre ? À quoi bon lutter contre le racisme en affirmant quelques simples vérités, comme le fait que les races n’existent pas, mais sont des inventions tellement utiles aux différents pouvoirs pour garder la main sur les exploités ? Mieux vaut, nous disent certains intellectuels relativistes qui croient vivre dans les ghettos des États-Unis de l’après-guerre, accepter ces discours immonde, affirmer la séparation des uns des autres selon des lignes raciales. Il suffit juste, pour se différencier du Ku Klux Klan, de maintenir que « black is beautiful » tout en reprenant le fond de leur concept de « suprématisme blanc » (vous pouvez remplacer le classique américain « blanc » par n’importe quelle identité, plus ou moins réelle, plus ou moins fantasmée et le jeu est fait !) ou, encore mieux, de demander des flics issus des minorités, des patrons « racisés », des juges communautaires (quant aux « religions des opprimées » il y en a déjà pas mal !).

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Le P.I.R. et sa porte-parole, Houria Bouteldja, salariée de l’Institut du Monde Arabe, ont à maintes reprises montré de quel côté ils se placent. Racialisme, antisémitisme, misogynie et homophobie sont monnaye courante dans les discours de ceux qui voudraient se présenter comme les porte-paroles des couches populaires issues de l’immigration non européenne. Le P.I.R. se situe complètement dans un camp sémantique et conceptuel basé sur le concept de « race ». Ils rassemblent sous le terme de « traître » Christine Taubira et Rachida Dati. Les deux ont en commun principalement le fait d’être des politiciennes et de d’être ou d’avoir été garde des Sceaux, ce qui devrait les rendre particulièrement haïssables, notamment si, comme certains collectifs ayant participé à la marche du 31 octobre, ont veut protester contre l’impunité policière. Mais pourquoi «traîtres»? «Traîtres» de quoi? Elles n’ont trahi personne : elles appartiennent à la classe dominante (à deux clans politiques concurrents de cette même classe dominante) et leur rôle Place Vendôme est (a été) d’enfermer des personnes issues, pour la plupart, des exploites. Elles sont deux ennemies pour ceux-ci, point barre. Eh, bien, pour nos racialistes, elle seraient des « traîtres » à leurs « races » respectives ! Elles auraient rejoint « les blancs » (tous confondus racistes et dominants) contre les « racisés » Noirs/Arabes/musulmans. Il n’y a pas, dans cette vision manichéenne, de responsabilité individuelle et l’existence même de classes sociales est niée, remplacée par les races (ou « races sociales »). Ainsi, le « prolétariat blanc » (et là ce qui compte n’est pas le premier terme, mais bien le deuxième) dans son ensemble est responsable, pour Sadri Khiari, le théoricien du P.I.R., de la montée en puissance du Front National dans les années 1980. Il parle à ce propos d’une « résistance populaire blanche » aux tentatives d’émancipation des « postcolonisés » [3] (notamment à la «Marche pour l’égalité et contre le racisme » de 1983). Dans cette pseudo-analyse, le seul trait commun d’être « blancs » rendrait toute une grosse partie de la population coupable de connivence avec le FN et, plus en général, de porter des positions de « dominants » sur les « indigènes ». Là aussi il y a une arnaque sémantique qui joue sur le concept de « luttes des races sociales », que aussi Houria Bouteldja a utilisé, entre autre, dans son allocution pour les dix ans du PIR. Mais reprenons les mots de Khiari:« La question qui nous importe exclusivement est celle-ci : qu’est-ce qui spécifie la relation sociale qui produit et oppose, dans le même temps, des groupes sociaux hiérarchisés qui se pensent et s’opposent comme races, délimitées par des différences imaginées et réifiées ? À travers quelles logiques sociales, quelles confrontations politiques, l’illusion des races dénoncée par les antiracistes recouvre-t-elle une réalité sociale tout à fait concrète, la lutte des races sociales ? » [4]. Khiari évacue ici d’emblée la question de la non existence des races humaines et de l’origine réactionnaire de la théorie des races. Il nous dit que les races sont là parce que des groupes sociaux se pensent en ces termes… Quelle finesse ! Et les groupes de hooligans des différentes équipes de foot, qui eux aussi sont des « groupes sociaux qui se pensent et s’opposent par des différences imaginées et réifiées », on les utilise aussi pour comprendre le monde parce que « ils luttent » ? Khiari et consorts s’approprie le concept de race en l’hybridant avec celui de lutte sociale, mais en faisant cela le résultat est de cautionner la théorie de la race tout en collant dessus des caractéristiques sociales qui ont comme but de la rendre acceptable par l’extrême gauche.

En plus, cette catégorie de « race sociale » est assez floue pour y faire entrer tout ce qu’on veut. Regardons ce que le P.I.R. appelle « indigènes » : « Noirs, Arabes et musulmans » [5]. Entrent ici en jeu une catégorie basé sur un aspect physique, une basée sur une supposée appartenance culturelle et une sur l’appartenance religieuse. Le seul point commun à ces trois catégories déjà absolument foireuses en elles-mêmes serait l’opposition au « pouvoir raciste » qu’on identifie non pas à un rapport social, mais d’emblée aux « blanc », et le tour est joué !

Une marche pour quoi faire, donc ? Pour se présenter comme « le nouveau visage de l’antiracisme », comme ils le disent. La volonté évidente du pot pourri composé de groupuscules et d’associations appelant à la marche du 31 octobre est en effet celle de s’approprier de la légitimité morale du combat contre le racisme. Un combat qui, au delà des tentatives de récupération politicienne, a été jusqu’ici mené par des révolutionnaires et par les intéresses eux-même, comme les feux de novembre 2005 ou ceux de Venissieux dans ces lointaines années 81 et 83 nous montrent très bien. Une simple tentative de racket politique aux issues complètement réformistes, donc, auquel la gauche nous a depuis longtemps habitués ?

Mais cette marche est peut-être aussi une tentative de fédérer du monde autour du PIR, pour lui donner une « vraie » existence de parti politique, à des fins électorales ou de lobbying. Ils ne se contenteraient plus du « bruit médiatique » qu’ont toujours suscité leurs prises de positions merdiques ? Suivant l’air du temps (une forte attention médiatique, ainsi qu’au sein de l’« ultragauche » pour l’ « islamophobie ») le PIR cherche-il de faire le grand coup ? Il y a certainement tout cela, mais pas que.

La suite à lire en pdf trouvé sur le site de la bibliothèque anarchiste La Discordia.

Notes:

[1] Quelques exemples : profs et chercheuses à la fac, comme l’historienne Françoise Verges (issue de la puissante famille mandarinale qui pendant deux génération a géré La Réunion pour le PCF), figures publiques comme Amal Bentounsi, jokers féminins du fondamentalisme islamique comme Ishmane Chouder (du sinistre mouvement religieux Participation et Spiritualité Musulmane et que la commission Droits des Femmes de Sud Éducation Créteil ne se gène pas pour inviter à ses stages de formation, comme pour le stage « Féminisme, anti sexisme et questions de genre » en février 2015) ou encore la chercheuse et « féministe musulmane » Hanane Karimi (qui écrit des textes pour le Centre de recherche sur la législation islamique et l’éthique, dirigé par Tariq Ramadan).

[2] Comme il le disaient dans l’appel pour l’anniversaire.

[3] Sadri Khiari, La contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy, La Fabrique, janvier 2009 ; p. 186 et 188.

[4] Ibid ; p. 21.

[5] Un exemple parmi plein d’autres : « Notre priorité : unir les Noirs, les Arabes et les musulmans », dans « Face au pouvoir raciste qui oppose les Noirs et les Arabes, construisons l’unité de tous les anticolonialistes ! », rubrique « Mieux nous comprendre », sur le site du P.I.R.

 

[Paris/Montreuil] A bas tous les soldats !

tract distribué dans les rues de Paris et Montreuil

QU’ILS SOIENT DE DIEU OU DE LA REPUBLIQUE, À BAS TOUS LES SOLDATS !

Des hommes qui tirent froidement contre des gens sans défense et terrorisés, des avions qui bombardent des quartiers entiers, des hôpitaux, des écoles, des armées qui envahissent, pillent, violent. Ces sont des scenarios qui se reproduisent dans le temps et dans l’espace. On fait ça au nom de la Croix ou du Prophète, de la Race, de la Patrie ou de la Nation, de la Démocratie ou de la République. Pour justifier et légitimer ça, ces soldats qui tirent contre la foule, qui conduisent des avions ou qui guident des drones depuis leurs bunkers, ont étés éduqués à considérer la masse de gens à tuer, bombarder, comme des ennemis de la cause qu’ils défendent, comme des infidèles et des pervertis, comme des barbares et des sauvages. Les soldats agissent toujours au nom d’un ordre à défendre, l’imposer ou le défendre par la force est la raison de leur existence, leur éducation à la violence à toujours été accompagné d’une doctrine, d’une idée ou d’une religion. Ils ont appris à obéir et exécuter, sans hésitation, sans scrupule.

Éprouver soi-même, à Paris, l’effroi face à un carnage si systématiquement organisé, la terreur, le sentiment d’impuissance face à la loi des armes, la recherche désespérée des proches, la psychose,  c’est éprouver soi-même ce qui  est vécu par des millions d’autres hommes et femmes dans des nombreux autres endroits du monde, dans d’autres régions, villes et village. Que ce soit en Irak ou au Kurdistan, en Egypte ou au Soudan, en Syrie ou en Palestine, en Lybie ou au Mali, dans les rues d’Ankara ou de Kaboul… C’est la même terreur, produit de la même soif de domination, du même désir de pouvoir et richesse. 

Hommes en costard ou en tunique qui négocient dans des hôtels ou des restaurants de luxe, affairistes du pétrole ou du gaz, des armes ou de l’atome, de la pharmaceutique ou de l’agro-industrie, de l’immobilier ou de la drogue. Managers d’entreprises de prestige et boss mafieux, chefs d’états et cardinaux, imams et narcotrafiquants. Ces sont les grands patrons d’un monde fondé sur l’autorité et l’argent, un monde ou la plus grande partie de l’humanité vit dans la misère la plus totale. Ils se repartissent et ils se disputent tout ce qu’ils appellent « ressources », y compris des hommes et des femmes réduits à l’état de matières premières à exploiter. Ils disposent d’armées et des milices prêtes à imposer leurs intérêts, mais aussi d’armées d’ « experts » (scientifiques, ingénieurs, architectes, communicants, journalistes…) qui assureront le savoir-faire technique et fabriqueront le consentement et la légitimité dont ils ont besoin.

Aujourd’hui on les entend parler de Nation menacée, de Civilisation face à la Barbarie, d’Unité Nationale et d’autres conneries du genre, en même temps qu’ils proclament l’état d’urgence et qu’ils ferment les frontières aux millions des désespérées qui fuient la guerre et la misère qu’ils ont créés. Ils nous ont emportés tous et toutes dans leurs guerres. Le prix c’est notre vie même. Le prix c’est le contrôle qu’ils voudraient illimité par les flics et l’armée.

Restera-t-on toujours spectateurs ou victimes de l’horreur générée par les Etats (démocratiques ou pas, islamiques ou pas), les religions et le marché ?  Ou décidera-t-on de se battre partout et avec tous les moyens qu’on a pour se débarrasser définitivement du pouvoir et des ses armées, pour construire une société libre fondée sur les besoins et les désirs de chacun et chacune, sans chefs, ni patrons ni clergé aucun ? Révoltons-nous, ne cédons pas au chantage de la peur, refusons leur projet de guerre, rompons les rangs.

POUR LA VIE, POUR L’INSOUMISSION, POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE ! 

[Publié sur indymedia nantes, 20 novembre 2015]