Un rapide aperçu de la guerre sociale contre les riches et l’Etat dans plusieurs villes allemandes (Fin mai/Début juin)
Archives de catégorie : Contre les frontières
[Hambourg, Allemagne] Un commissariat de police incendié
Dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 mai à Hambourg, le poste de police du quartier de ‘Rissen’ a été cramé. A l’aide de pneus enflammés, ce commissariat en pré-fabriqué (qui était là de manière provisoire) a été sérieusement endommagé par les flammes aux alentours de 3h du matin. « Plus rien est utilisable » d’après un porte-parole de la police locale. Le communiqué de revendication de l’attaque est traduit ci-dessous.]
[Turin, Italie] Lutte contre les frontières et répression : 12 interdictions de territoire
Frontières et 12 personnes bannies
« Brûler les frontières chaque jour » était le titre et le fil conducteur des trois journées qui ont eu lieu à Turin ces derniers jours. En plus des témoignages et réflexions sur Calais, Vintimille, Idomeni, Brennero – les frontières étatiques – les discussions se sont aussi concentrées sur les CRA et les Centres d’Accueil, sur les occupations avec les réfugiés à Athènes et sur les luttes aux côtés des réfugiés à Paris. Avec la conviction que, en plus des frontières entre un Etat et un autre, il y a de multiples instruments utilisés par les autorités pour contrôler et rendre toujours plus dure les vies de personnes ayant fuit leurs pays pour l’Europe. Les lieux et les occasions de rencontres et de luttes avec qui n’a pas le bon bout de papiers sont donc nombreuses.
[Hambourg, Allemagne] Barricade en solidarité avec les migrants du camp d’Idomeni – 25 mai 2016
Hambourg, mercredi 25 mai : vers 19h00, environ 25 personnes ont monté une barricade de poubelles qu’elles ont ensuite incendié au carrefour de la Max-Brauer-Allee et la Holstenstraße. L’action a été revendiquée contre les frontières et en solidarité avec les migrants réprimés dans le camp d’Idomeni:
[Italie] Sabotages contre des collabos de l’industrie militaire et de la machine à expulser
Quelques attaques contre la machine à expulser et l’industrie militaire à Turin, Bologne et Rovereto:
[Berlin, Allemagne] Incendie solidaire d’un camion de police
« En solidarité avec les 600 personnes et plus qui ont attaqué la frontière au Brennero, nous avons voulu envoyer un signe de solidarité. Dans la nuit du 11 mai, nous avons donc incendié entièrement un camion de la police dans une cour intérieure à Berlin. Ce camion a été prêté par la police à une école pour le « Karneval der Kulturen » [1], mais aucune cour intérieure n’est assez sûre, comme ils ont pu le remarquer. […] Pour les gens qui ont été arrêtés [6 personnes ont été arrêtées mais toutes ont été relâchées. Les compagnon.es ont écopé de peines lourdes en comparution immédiate (que des peines de prison ferme avec sursis sauf pour deux d’entre eux), NdCNE].
7 mai : une journée de lutte contre les frontières au Brennero
7 mai : une journée de lutte
Ça ne devait pas être une journée de témoignage. Ça n’a pas été une journée de témoignage.
Il y a des femmes et des hommes qui ne veulent pas accepter les barrières, les barbelés, la détention administrative, les immigrés qui meurent en masse aux frontières, que ce soient sur terre ou sur mer, les caps de concentration. Au sein d’une journée de lutte internationale – avec des manifestations dans différents pays et plusieurs initiatives en Italie aussi, dont on essayera de faire un compte-rendu – plusieurs centaines de compagnonnes et compagnons se sont battu au Brennero. Il est difficile d’imaginer un lieu moins favorable qu’un petit village de frontière avec une seule voie d’accès. Celles et ceux qui sont venus l’ont fait avec leur cœur, conscients que, dans la bataille contre l’Europe concentrationnaire que les Etats sont en train de construire – dont la frontière austro-italienne n’est qu’une partie, celle la plus proche de nous – il y a un prix à payer. L’aspect le plus précieux est là : dans le courage comme dimension de l’esprit, pas comme fait banalement « musculaire ».
Nous sommes fier et fières d’avoir eu à nos côtés des femmes et des hommes généreux, qui ont un idéal pour lequel se battre.
Dans toutes les présentations de l’appel à la journée du 7 mai – et elles ont été nombreuses – nous avons toujours été clairs : s’il y aura des barrières, nous essayerons de les attaquer, sinon nous essayerons de bloquer les voies de communication, pour démontrer que les puissants ne visent pas seulement à bâtir des murs, mais à les gérer ; ça sera une journée difficile.
Le but de cette manifestation était de bloquer chemin de fer et autoroute. Cela est arrivé. Ça va sans dire que si entre une manifestation combative et son objectif s’interpose cette frontière formée par des flics et carabinieri, ce qui se passe sont des affrontements.
Nous avons réussi à monter au Brennero sans avoir demandé la permission à personne, parce que nous l’avons fait de façon collective, en train et avec une longue colonne de voitures. Nous avons pris, sans payer de ticket, un train OBB [la SNCF autrichienne ; NdT] société de chemins de fer responsables de contrôles au faciès et de renvoi [de sans-papiers ; NdT]. Pour les autres, seulement la détermination à réagir vite a empêché les contrôles à la sortie de l’autoroute. Les voitures qui n’étaient pas dans la colonne ont malheureusement été bloquée et les compagnons n’ont pas pu arriver au Brennero.
Celle de samedi a été une manifestation contre les frontières aussi dans le sens qu’il y avait beaucoup de compagnons autrichiens. Il y a eu des limites organisationnels et de communication. Bien sûr. Ma celle-ci est une discussion à avoir entre compagnonnes et compagnons.
Nous assumons à tête haute l’esprit de ce 7 mai, avec la volonté obstinée de continuer à lutter contre les frontières et leur monde.
La solidarité avec les compagnons arrêtés, qui en ce moment sont à nouveau parmi nous, a été chaleureuse. Dans la prison de Bolzano, où les détenus ont répondu avec enthousiasme au rassemblement de solidarité, les quatre compagnons ont été accueillis comme des frères.
Ce pourquoi nous nous scandalisons dit toujours qui nous sommes.
Pour nous, l’horloge vandalisé à la gare de Brennero veut dire cela : que le temps de la soumission s’arrête.
Détruire les frontières.
[Traduit de l’italien de abbatterelefrontiere]
[Turin, Italie] Trois journées de discussions et de lutte contre les frontières
Brûler les frontières chaque jour
Trois journées de discussions et de lutte
D’Idoméni à Calais, les images de personnes qui se pressent à des frontières toujours plus closes abondent. Au même moment, les États européens mettent en œuvre une restructuration de la gestion interne de l’immigration à travers de nouvelles structures de tri et augmentent le contrôle dans les structures de rétention administrative.
Il est nécessaire de se rencontrer et de discuter des luttes en cours et de celles à venir.
Les rencontres se veulent une occasion de soulever certains points critiques, théoriques et pratiques, ainsi que les limites rencontrées dans les luttes avec les migrants et les immigrés qui, particulièrement l’année passée, se sont développées dans différentes parties d’Italie mais aussi ailleurs. Conscients des difficultés et de la complexité de cette proposition, nous pensons qu’il est nécessaire de rechercher une réflexion ouverte et non soumise à des échéances de lutte ou engagements de mouvement. En fait, nous éprouvons le besoin de reprendre une discussion sur ces sujets spécifiques, sans forcément devoir trouver une synthèse d’analyses et d’intentions, mais bien un terrain de réflexion fertile dans laquelle pouvoir se retrouver dans les mois à venir.
Objectif des deux journées:
– débattre avec différents compagnons par rapport aux politiques migratoires internationales en relation avec les flux et la fermeture des frontières.
– faire le point sur l’évolution du système d’accueil et de refoulement mis en place en Italie, des Hotspots et du système dit “accueil secondaire” jusqu’à la rétention dans les CIE (Centres de rétention italiens).
– débattre avec des compagnons impliqués dans différents types de lutte contre la gestion de l’immigration, comme par exemple contre les CIE ou contre les frontières.
– débattre avec des compagnons venus de l’étranger qui pendant la dernière année ont suivi les diverses luttes aux côtés de réfugiés ou demandeurs d’asile.
La discussion voudrait aborder les points suivants:
– L’arrivée massive d’immigrés prévue pour les prochains mois pourrait recréer l’été prochain une situation similaire à celle de l’année dernière à Ventimille, où s’amassent déjà des centaines de réfugiés. La fermeture de la frontière entre l’Italie et l’Autriche fait obstacle au passage vers le nord de l’Europe, déviant probablement les flux provenant des Balkans et du sud vers la frontière nord-occidentale. Comment imaginer une intervention de lutte qui tienne compte des conditions pratiques que de telles situations créent ? Comment mener une solidarité active avec les migrants sans tomber dans des dynamiques assistantialistes mais en relançant plutôt des parcours de lutte et de complicité ? Quelles limites et quelles possibilités offrent ces espaces nés autour de situations d’urgence ?
– On fait désormais transiter l’énorme flux de migrants dans des Hotspots récemment ouverts, qui adoptent la fonction de filtre au travers duquel il se décide de la destination de chaque migrant, qui sera par la suite dirigé vers des structures “d’accueil secondaire”, c’est à dire les SPRAR, les CAS et les CARA. Ces lieux existent depuis bon nombre d’années mais se multiplient dernièrement afin de faire face à un nombre toujours plus élevé de demandeurs d’asile. La rhétorique de l’accueil, utilisée pour justifier l’existence de telles structures, occulte un réseau complexe d’appels d’offres dans lequel s’insèrent des coopératives et autres entreprises qui encaissent d’importantes sommes grâce à la fourniture de services. Et pas seulement. La “voie de garage” proposée aux demandeurs d’asile les contraint à se plier à un parcours “d’intégration”, réel ou non, construit autour d’activités éducatives et de prestations de travail à visée d’exploitation. À la marge de ces parcours officiels, les structures “d’accueil secondaire” représentent dans beaucoup de cas un bassin de main d’oeuvre sous-payée, pain béni pour les employeurs des travaux agricoles, des chantiers ou de la restauration, où le recrutement au noir dispose de larges marges de manœuvre. Quelles sont les possibilités d’intervention contre ces coopératives, ONG, associations ou organismes qui gèrent de telles structures ? Comment intercepter des moments de conflictualité mis en œuvre par les migrants eux-mêmes et de quel manière intervenir ? Comment est-il possible de s’opposer à la propagande de l’accueil en visibilisant ses contradictions plus profondes et ses finalités de contrôle ?
– Les CIE sont le dernier lieu de transit pour les immigrés en attente d’expulsion, pris dans une rafle ou arrivant de prison, des lieux de débarquement ou bien des frontières. Même si la gestion des CIE change en fonction de leur localisation et de leurs gestionnaires, dans tous les cas ces structures tendent à devenir toujours plus semblables à des prisons : répression interne à coups de contrôles étroits, quartiers d’isolement, privations de téléphone, pour comuniquer avec l’extérieur ; chacune de ces mesures confirme cette hypothèse. Malgré cela, les révoltes et les évasions demeurent un exemple flagrant de comment fermer ces centres. La gestion des services est une source constante de profit pour entreprises et gestionnaires, parfois les mêmes pour les CIE et pour les centres “d’accueil secondaire”. Comment soutenir depuis l’extérieur les révoltes des retenus et comment mener également de manière autonome la lutte contre les CIE ?
Calendrier des rencontres:
Vendredi 20 mai
19h00 : Discussion sur les systèmes de gestion et de contrôle de l’immigration.
De la machine à expulser à la machine de l’accueil.
Samedi 21 mai
10h00 : Rassemblement Piazza della Repubblica à l’angle du Corso Giulio Cesare.
14h30 : Récit de différentes expériences de lutte avec des sans-papiers, avec l’intervention de camarades qui vivent en France.
19h30 : Discussion sur les blocages aux frontières et expériences de lutte de cette dernière année.
Dimanche 22 mai
16h00, Rassemblement sous les murs du CIE du Corso Brunelleschi.
Pour donner à chacun la possibilité de faire connaître sa propre expérience de lutte avant les rencontres, nous invitons à proposer des contributions à envoyer à in-contro-frontiere[at]riseup.net.
Elles seront par la suite publiées sur le site http://www.autistici.org/macerie/.
Toutes les discussions se tiendront à l’Asilo occupato, via Alessandria 12, à Turin.
Ramenez vos sacs de couchage.
[Reçu par mail]
[Col du Brenner, Italie] Emeute contre les contrôles et les frontières – 7 mai [Mise-à-jour sur la répression et la solidarité]
Mise-à-jour 10 mai 2016:
Un compte rendu de l’audience au tribunal qui a eu lieu ce lundi a été publié sur le site abbatterelefrontiere. Les six personnes ont été déférées devant le tribunal, la plupart poursuivies pour « résistance à la police ». Le jugement de l’audience a été prononcé en fin de journée contre les 6 compagnons. Voici le détail: Miriam à 1 an ferme avec sursis; 1 ans et deux mois sursis contre Stefano et Cristian; 1 an et 4 mois avec sursis contre Luca; Sabri et Nenno à 1 an et 4 mois avec interdiction de séjourner à Bolzano (ou ‘Bozen’) et sans sursis. Rendu définitif le 17 mai.
Dimanche à Bologne, une manif sauvage pour exiger la libération immédiate des 6 personnes détenues a arpenté les rues du centre-ville au cri de « Tout le monde déteste la police ». Cette déambulation improvisée a laissé quelques traces dans les rues, sur le consulat et a impacté, dans une moindre mesure, la circulation.
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Détruire les frontières
Samedi 7 mai s’est tenue, au Col du Brenner, à la frontière entre l’Italie et l’Autriche, une manifestation contre les frontières.
Cela se passe dans une période particulière : les États européens serrent toujours plus la vis contre l’immigration qu’ils appellent « illégale ». Le gouvernement autrichien, notamment, voudrait rétablir des contrôles systématiques, en particulier à la frontière italienne, utilisée par des milliers de migrants pour rejoindre l’Europe du Nord.
Le rassemblement a eu lieu à 14h30 à la gare de Brennero, du côté italien de la frontière, en pleine montagne (1300m d’altitude). Les manifestants sont arrivés en train, d’Italie pour la plupart, mais aussi d’Autriche et d’Allemagne. La manif, rassemblant 500 personnes selon les journaflics, s’élance vers la frontière toute proche et rencontre tout de suite flics et journalistes (accourus en masse étant donné que, depuis des jours, ils parlent du « danger » que représente cette manifestation). La réaction face aux vautours de l’information a été tout sauf cordiale : des slogans fusent – vite suivis par des pétards. La police charge et reçoit des pierres et des fusées. A la suite des affrontements dans le petit village de Brennero, noyé sous les gaz, la manifestation se scinde en deux : une partie bloque la voie ferrée (la circulation des trains était déjà interrompue), l’autre l’autoroute. Après des heures de caillassage, la police dégage les manifestants de l’autoroute et des rails. La route nationale aussi a été bloquée.
Le bilan répressif est d’au moins 6 arrestations (tous sont italiens). On compte 23 blessés (18 selon d’autres sources) parmi les flics (4 sérieusement d’après la presse germanophone, dont l’un a bien failli s’étouffer et a du être hospitalisé après avoir été aspergé de peinture au visage à l’aide d’un extincteur : il a quitté l’hôpital le lendemain). Les bleus ont aussi eu une voiture durement endommagée (l’agence de presse AGI parle d’un véhicule de flics incendié).
Le lendemain (dimanche 8 mai), 70 personnes, toutes habillées en noir et le visage masquée, se sont rassemblées devant la prison de Bozen (ou Bolzano, dans le Tirol italien), où quatre manifestants arrêtés la veille sont détenus. Deux autres sont enfermés à la taule de Trente. Lors du rassemblement, la plupart des slogans criés visait les flics et exigeait la libération immédiate des quatre personnes détenues. Les enragés ont également tenu à montrer leur hostilité envers les charognards de la presse : en effet, des journaflics de l’agence italienne ‘ANSA’, qui prenaient des photos, ont été violemment pris à partie. Une caméra de surveillance installée sur le mur de la prison a été détruite.
[compte-rendu effectué à partir de la presse italienne et autrichienne]
[Le 1er mai et tous les jours] Le monde du travail en ruines ou rien ! (Mise-à-jour 9 mai 2016)
Pantin : barricades et sabotage
Ce lundi matin 9 mai vers 7h, un petit groupe s’est rendu à la porte de Pantin, en Seine Saint-Denis [1], face au dépôt du tram et à l’entrée du périphérique.
Une barricade de pneus et de matos de chantier récupéré a été joyeusement enflammée sur les rails du tramway, rails qui ont été aussi sabotés un peu plus loin par des coulées de ciment à prise rapide. Puis, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, une seconde barricade en feu a prolongé la première à l’entrée du périphérique.
Pendant que sous les fumigènes fusaient des « ni loi ni travail, de la révolte en pagaille », passants et automobilistes pouvaient lire sur une grande banderole : « Tout le monde déteste le lundi matin », ainsi qu’un tag sur le mur du périph’ : « Bloquons tout ».
Barricader et saboter, ça fout la pêche, ça fout le bordel, et ça donne envie de recommencer…
[Publié sur indymedia nantes, 9 mai 2016]
NdCNE:
[1] Un erratum dans les comm’ du site signale à juste titre que la porte de Pantin se trouve dans le 19ème arrondissement, et non pas en Seine-Saint-Denis.
Montreuil : attaque du Pole Emploi
Ni Loi Ni Travail
Dans la nuit de jeudi 5 mai, les vitres du Pôle Emploi de Montreuil ont été defoncés à coups de masse. Sur les côtés on pouvait lire: « Esclavagistes modernes – Ni Loi Ni Travail ». Le jour comme la nuit, seul-e-s, en petits groupes ou à nombreuses, attaquons les structures de l’Etat et de l’Economie!
Commission démolition
[Publié sur indymedia nantes, 7 mai 2016]
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Toulouse : Tout le monde déteste pôle emploi
souiller un pôle emploi est bon pour le moral
Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 mai à Toulouse, nous avons trashé avec un extincteur de peinture le pôle emploi de Jolimont.
Dans ce contexte de mouvement social où la répression étatique est de plus en plus forte, nous avons choisi de multiplier les moyens de lutte . Parce que nous détestons le travail et tous ceux qui veulent nous y forcer.
Solidarité avec tous-tes les fraudeurs et fraudeuses.
Des peintres en bâtiment au chômage et encore pour longtemps
[Publié sur indymedia nantes, 5 mai 2016]
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Paris: des anarchistes profanent le cortège libertaire
Paris, 1er mai 2016. Comme chaque dimanche c’est le marché de la Place des Fêtes. Comme chaque 1er mai c’est le super-marché des organisations libertaires.
Toujours la même routine, les mêmes mines résignées, les mêmes slogans tristes, les mêmes banderoles mythomanes (« Kill capitalisme« , « Grêve, pillage, sabotage« ).
Cette année quelques individus ont décidé de briser cette routine, et l’anarchisme s’est invité au cortêge libertaire.
Dès le départ des tags sont posés sur les murs. Le premier qui inaugura cette marche, « Ni Dieu ni maître » (suivi peu après de « Ni flics ni prophètes« ), exposait dans sa totalité les idées anarchistes, sans mutilation populiste. Car oui, les idées anarchistes ne s’adaptent pas à la tête du client, et les quartiers pauvres ne sont pas épargnés par la peste religieuse (ni par les idées anarchistes anti-théistes qui s’y expriment depuis 150 ans). Un autre tag disait « Si Dieu existait il faudrait le caillasser », car non, pour nous Bakounine (et les autres) ne sert pas à fabiquer des succès d’édition ni à caler des meubles. Si certains considèrent que les idées anti-théistes sont un luxe réservé à quelques débats internes aux milieux « éclairés », et si nous gardons en tête que les opprimés souvent se forgent eux-mêmes leurs propres formes d’autorités (mafia, religion, communautarisme, machisme) en dessous des formes d’autorités qui concernent tous à des degrés divers, nous, anarchistes, sommes et resterons contre toute autorité.
Pendant que certains s’en prennent aux vitres de la bibliothèque anarchiste La Discordia (cf. Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia), des anarchistes identifient clairement leurs ennemis et agissent en conséquence.
Cette fois-ci, comme toujours, certains n’ont pas suivi les conseils des casseurs respectables, et ne se sont pas limités aux banques, aux agences d’intérims et aux MacDo’. De joyeux drilles ont décidé de s’en prendre à toutes les vitrines de la domination qui se trouvaient sur leur chemin. Quand il s’agit de l’ennemi, on ne fait pas les fines bouches. Nombreuses sont d’ailleurs les personnes qui ont manifesté leur enthousiasme et leur approbation au cours de la marche où un Bouygues (constructeur de prisons), une agence SNCF (co-responsables de la déportation de sans-papiers, et « co-constructeurs » de frontières), les banques BNP Paribas, Crédit du Nord, Crédit Mutuel, CIC, une agence Money Gram, une agence immobilière, une école supérieure des métiers de la finance, de la gestion et de la comptabilité, un Franprix, un MacDo’, ont eu leurs vitres défoncées; des panneaux publicitaires ont été saccagés, sur un hôtel Campanile ont été posé les tags « Collabo des expulsions » et « A bas les frontières » (on sait, par exemple, que ce sont les hotels Campanile, Kyriad et Première Classe, du groupe Louvre Hotels Group, qui hébergent les CRS opérant à Calais). Un bouquet garni de tags a fleuri au cours de la marche, parmi lesquels: « Nique le succès Vive l’anarchie » sur les murs de « La fabrique du succès, pépinière d’entreprises », « Ni Dieu ni maître » sur les murs d’une église, « A bas toutes les religions« , « L’argent pourrit nos vies, mort au capitalisme« , « Tant qu’il y aura de l’argent il n’y en aura jamais assez pour tout le monde » sur une banque, « Le travail est la pire des polices, Détruisons les 2« , « Fête du travail, Fête de l’aliénation« , « Le monde du travail en ruines ou rien« , « Nique les journaflics« , « Ni loi ni travail, de la révolte en pagaille« , « Rage, ruse, révolte« , » Flic suicidé à moitié pardonné« …
« Travaillons à détruire le monde du travail » lisait-on sur un mur, qui plus est, notre ambition est d’en finir avec ce monde d’autorité, et cette intervention dans le cortège, à peu nombreux, montre que de petites minorités n’ont pas besoin des masses, juste de massettes.
Des anarchistes.
[Publié sur indymedia nantes, 3 mai 2016]
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Besançon: destructions diverses et variées… mais toujours bien ciblées!
Quelques heures avant le 1er mai, journée qui fut pluvieuse, ennuyeuse et déprimante à crever…
Se balader les yeux grands ouverts permet de remarquer quelques traces d’hostilité envers ce monde qu’on déteste au plus haut point.
Dans la rue Battant, la grande vitrine de l’agence de gestion immobilière « Nicolas » a été trouée et bien fissurée. Plus bas dans la rue, le magasin de fringues militariste et nationaliste « Military Look – National Fripes » a perdu une de ses vitres. Une plaque en bois recouvre désormais une partie de ce nid de fachos. Enfin, le constructeur notoire de prisons, « Bouygues », qui possède une agence dans la grande rue du centre-ville, a aussi fais les frais en se faisant défoncer une de ses nombreuses vitre. L’urgence était de dissimulertout cela, à l’aide d’une plaque en bois.
[Publié sur indymedia nantes, 2 mai 2016]