Archives mensuelles : avril 2016

[Grèce] Emeutes contre les gardiens des frontières au camp d’Idomeni

Un fourgon de police grec vandalisé par des migrants au camp d’Idomeni

La police grecque a tiré lundi du gaz lacrymogène contre des migrants qui vandalisaient un fourgon de police croyant qu’il avait blessé l’un des leurs, dans le camp d’Idomeni à la frontière gréco-macédonienne, a-t-on appris par un policier. Les migrants ont fracturé à coups de pierre le pare-brise du véhicule avant d’être dispersés par la police anti-émeute, a expliqué un policier grec.

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Une source gouvernementale a expliqué qu’il y avait eu un « accident grave » impliquant un Kurde syrien d’une quarantaine d’années, blessé à la tête, a ajouté le policier sans donner plus de détails.

Les circonstances dans lesquelles cet homme, qui a été hospitalisé dans la ville voisine de Kilkis, a été blessé dans ce camp surpeuplé où les véhicules sont contraints de circuler à vitesse très réduite, restaient lundi soir incertaines.

Plus de 10.000 personnes, pour la plupart des réfugiés d’Irak et de Syriens, campent toujours à Idomeni dans des conditions misérables et manifestent quasi quotidiennement pour l’ouverture de la frontière, fermée depuis début mars après le verrouillage de la « route des Balkans » empruntée auparavant par les réfugiés vers les pays du nord de l’Europe.

La semaine dernière, près de 300 migrants avaient été blessés lors de heurts avec la police macédonienne qui a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en plastique, selon Médecin sans frontières (MSF).

lalibre.be, 18/04/2016

[Montréal, Québec] Manif sauvage aux cocktails molotov contre la police dans Hochelag’ – Soirée du 14 avril

Une trentaine de jeunes lancent des cocktails Molotov à la police

La police de Montréal s’interroge sur les raisons qui ont poussé un groupe d’une trentaine de jeunes à lancer des pièces pyrotechniques en direction des policiers dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, jeudi soir.

Le groupe était rassemblé vers 20h15 près des rues Ontario et Davidson, a indiqué Manuel Couture, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Selon nos informations, c’est une citoyenne qui a appelé au 911 après avoir aperçu une trentaine de personnes habillées en noir et cagoulées.

À l’arrivée des policiers, le groupe a pris la rue et lorsque la présence policière s’est accrue, les individus ont lancé des pièces pyrotechniques ainsi que des engins incendiaires en direction des policiers avant de se disperser dans le secteur vers 20 h 30, selon le porte-parole.

Vers 21h30, il y avait une importante présence policière dans le secteur Ontario et Moreau, les policiers étant à la recherche des individus et d’informations pour comprendre ce qui s’est passé.

«Présentement il n’y a aucune arrestation», a souligné Manuel Couture du SPVM un peu avant 22h.

Selon nos sources, des bouteilles de liqueur avec de l’essence ont été retrouvées dans les environs. Au moins un cocktail Molotov aurait été lancé en direction des policiers et la vitre d’une autopatrouille aurait été fracassée dans le secteur, selon nos informations. Quelques bâtiments ou commerces auraient aussi été endommagés.

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TVA Nouvelles, 14/04/2016 à 22h13

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Des policiers se sont réfugiés derrière leurs véhicules, tandis que d’autres se sont enfuis à la course afin de se protéger des objets incendiaires qui étaient lancés violemment vers eux. Aucun agent n’a été blessé, mais deux véhicules ont été endommagés et la vitrine d’un commerce a été fracassée.

Benny Adam raconte que l’affrontement a duré « au moins 3-4 minutes ». « Les jeunes ont ensuite disparu », ajoute-t-il.

L’événement s’est fait de manière spontanée et très rapide, dit le porte-parole du SPVM, Benoît Boisselle, qui rapporte n’avoir aucun indice pour pouvoir procéder à des arrestations.

Cette manifestation-là n’a pas été répertoriée sur les réseaux sociaux, on ne sait pas qui est l’instigateur de cette manifestation-là. Pour les enquêteurs, c’est difficile d’avoir un point de départ.

Benoît Boisselle, porte-parole du SPVM

Radio canada, 15/04/2016

[…] Les autorités n’ont toujours pas d’idée sur la raison du rassemblement ou les revendications du groupe. Un commerce et deux autopatrouille ont été endommagées. Aucune arrestation n’avait été effectuée, selon le porte-parole.

98.5FM, 15/04/2016

[Clermont-Ferrand] A toi qui passes ta nuit debout

un petit texte sur le marasme de la loi travail et de la nuit debout trouvé dans les rues de Clermont.

mai68OK ta vie quotidienne s’est construite et suit son cours dans un cadre autoritaire. Que ce soit dans ta famille, à l’école, au taf, à Pôle Emploi, chez le médecin et jusque dans ton salon, tu ploies sous les contraintes et les injonctions. On te martèle la tête avec ce que tu DOIS faire, les limites à NE PAS dépasser, jusqu’à ce que par conviction ou lassitude, tu fasses le choix de te résigner, de rentrer dans le rang.

Début mars, quelque chose s’est passé. A en croire tous les météorologues gauchistes et autres syndicalistes perchés sur une échelle dans leur petit bocal, il se profilait à l’horizon une belle tempête sociale. Peut-être même aussi balèze que le CPE il y a dix ans. C’est dire ! Toi tu t’es dit : « Bon, que l’État m’écrase, que les patrons m’exploitent tous les jours depuis ma naissance, passe encore. Mais la loi El Komhri, c’est vraiment abusé ! Trop c’est trop ! » Alors avec quelques milliers d’autres personnes, plusieurs fois dans le mois, tu as marché dans les rues de Clermont, parfois en chantant, parfois en levant une jolie pancarte colorée, le plus souvent en te faisant bien chier mais en te convaincant que c’est important d’être là. Peut-être même que tu faisais partie de celles et ceux qui ont fait grève dans « leurs » entreprises ou ont bloqué « leurs » lycées.

Pourtant, dans tous ces moments que tu aurais pu vivre comme une pause dans la normalité, dans ce quotidien trop étouffant, où tu aurais pu respirer un grand coup et faire un peu craquer le carcan du « fais pas ci, fait pas ça », et ben dans tous ces moments, il ne s’est RIEN PASSÉ ! T’as choisi de continuer de suivre les règles du jeu, de respecter l’itinéraire de la manif, de faire semblant d’écouter avec intérêt les discours relous et les slogans débiles des leaders. T’as choisi une nouvelle fois d’obéir aux ordres des portes-voix et de te conformer au rythme du camion sono-buvette : avance, stop, assis, debout, tends la patte, à la niche ! T’as choisi de rester dans le rang.

Mais bon, sûrement qu’après un mois de manifs plan-plan t’as eu envie d’un peu de changement puisque tu t’es pointé-e à la Nuit Debout. T’as eu la chance de voir un film chiant et d’admirer la chorégraphie millimétrée des mêmes épouvantails de la politique (UNEF, SUD, CGT, RESF, FdG, NPA… mais en civil alors ça va) destinée à finir d’annihiler les dernières envies de faire quelque chose de différent, hors du cadre. Ensuite, si tu n’es pas allé-e te bourrer la gueule autour du feu, tu t’es peut-être assis-e pour participer aux groupes de discussion. Tu as alors dû ressentir l’extase de la communion dans l’unité, dans la convergence des luttes, un espace où semblent pouvoir cohabiter les intérêts les plus divers. De l’augmentation des salaires à la création d’un état palestinien en passant par du bio dans « nos » cantines et une place en foyer pour les mineurs sans papier : on dirait que tout se vaut, que peu importe « l’objet » de la lutte tant qu’elle est menée ensemble et qu’elle ne remet pas en cause l’ordre établi. Donc, comme il est impensable de se questionner sur le pourquoi, qu’il est évident pour tout le monde que « si on est là on est tous d’accord », on passe directement au comment. Tu as alors assisté à des débats délirants sur les meilleurs moyens de faire grossir le mouvement, à grand coup de carnaval et de stand d’info dans les quartiers populaires. Ces quartiers où l’on ne défile pas car on y passe pour les guignols qu’on est.

J’sais pas toi, mais moi ça me laisse sur le cul ! Qu’est-ce qui fait qu’un si grand nombre de personnes en arrive à reproduire à l’infini ces mêmes schémas, à réutiliser ces mêmes outils discount ? A recracher les mêmes contestations aimablement prémâchées par les centrales syndicales et les mouvements citoyens afin d’en ôter tout le potentiel créatif, libérateur… donc subversif ?

Il faut quand même avoir une vision sacrément étroite pour considérer qu’un changement de plus dans le code du travail a une réelle importance. Pourtant, il suffit d’un pas de côté pour avoir une vue d’ensemble, remettre un peu les choses en perspective et se rendre compte que cette loi n’est
qu’une microscopique partie d’un tout. Il suffit d’un pas de côté pour réaliser que l’idée même de travailler pour gagner sa vie est à vomir ; que confier à d’autres le pouvoir de décider de comment je mène ma vie est une aberration ; que se conformer à des normes pour se sentir le droit d’exister parmi les autres est asphyxiant ; que fuir la mort et rester bloqué à une frontière est insupportable… On vit dans un monde de merde, t’as remarqué ? Et c’est pas une fatalité ! Ce pas de côté permet aussi d’imaginer tout un tas de manières de sortir de leurs revendications et de leur non-violence qui nous neutralisent [1].

Par exemple, pendant que tu chantais « ni amendable, ni négociable… » le 9 mars, une trentaine de personnes saccageaient l’université de Bordeaux où on pouvait lire entre autre « On ne veut rien, nous prenons, pillons, volons tout ». Le 25 mars, tandis que tu te remettais d’une nouvelle procession à Clermont, plusieurs centaines de personnes partaient en manifs sauvages à Paris, attaquaient deux commissariats et pillaient deux supermarchés, redistribuant la bouffe au campement de migrant-e-s situé juste à côté. Alors que tu buvais ton vin rouge place de Jaude sous le barnum de la CGT le 9 avril [2], à Paris une semaine avant les vitres de leur local du 20e arrondissement volaient joyeusement en éclats à l’initiative d’individus autodésignés « travailleurs de la nuit (non syndiqués) », désignant les syndicats comme « des amis utiles des patrons et des flics. Nos ennemis » [3].

Faire un pas de côté, c’est commencer à sortir du rang. Et on est quelques un-e-s dans les parages à refuser d’y retourner.

Alors on souhaite profiter du contexte pour proposer un moment de rencontre où l’on puisse creuser ces questions, confronter des idées, repousser les limites et, éventuellement, découvrir des complicités. Si cette lettre t’a rendu curieux-se et que t’as envie d’échanger, y a moyen d’en causer. C’est pas la peine de venir avec de l’alcool, un pétard, un djembé, un smartphone ou un drapeau. Par contre ta rage et ton imagination sont les bienvenues.

Et que les enragé-e-s ouvrent le bal…

Notes:

[1] Enfin, ce pas de côté finit de faire le tri. Place de la République, quand la détermination de certain-e-s devient incontrôlable, des « représentants » de #nuitdebout n’hésitent pas à appeler les keufs et félicitent ensuite de leur savoir-faire.

[2] Tu te rappelles peut-être qu’il y a deux ans et demi, cette même CGT avait bien aidé la police à venir défoncer le campement – permanent et non-négocié celui-là – qu’occupaient migrant-e-s et personnes solidaires.

[3] Faut dire aussi que l’après-midi même, la CGT avait encore (et encore…) balancé des lycéen-ne-s aux keufs.

Le tract en PJ

[Paris] Discussion « Ni loi, ni travail – Où on en est ? Où veut-on aller ? » mardi 3 mai 2016 à ‘La Discordia’

Ni loi, ni travail – Où on en est ? Où veut-on aller ?

Mardi 3 mai 2016 – 19h.

Depuis quelques temps, ce début de mouvement social n’arrête pas de commencer. Des manifestations, trop souvent bridées par les syndicats ou chapeautées par des avant-gardes militaros. Quelques occupations de fac où la confusion règne (et même la ségrégation sur des bases de « races sociales », sic!). La foire citoyenne et confusionniste de la Nuit debout, avec sa cohorte d’indignation et de chauvinisme qui sent le rance des extrêmes droites et gauches.

En gros, tout est en œuvre pour tuer dans l’œuf les poussées de révolte qui pourraient se développer au sein de l’opposition à la « Loi travail ». Une énième reforme d’un Code de l’esclavage, dont nous nous foutons avec un certain érotisme printanier. Parce que ce qu’on voudrait, c’est le dépassement des revendications de misère, pour aller vers une critique révolutionnaire – et dans les actes – de l’oppression du travail, de l’État et de cette société.

Nous voudrions discuter avec d’autres des possibles issues que ce « mouvement » pourrait prendre – ou pas. Nous voudrions nous rencontrer pour échanger des informations, des analyses, des perspectives.

Parce que, mouvement ou pas mouvement, certaines questions perdurent : qu’est ce qu’on veut atteindre, en tant que révolutionnaires ? Avec quels moyens ? Qu’est ce qu’on veut faire ? Qu’est ce qu’on peut faire ? Avec qui ? Qui sont les faux amis qui sont déjà en train de faire naître leur « force » politique à l’extrême gauche ou dans les milieux dits « anti-autoritaires », ou leurs carrières sur nos têtes ?

Des questionnements toujours valables, qui nécessitent une compréhension de la situation sociale dans laquelle les révolutionnaires vivent et agissent, afin de ne pas être coupés du monde, ni d’être toujours à la traîne.

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ladiscordia.noblogs.org

[Publication] Ne nous laissons pas mourir d’impatience, détruisons ce qui nous détruit !

Loin des soupirs citoyens et des démobilisations cérébrales de la gauche, alors que l’Etat (d’urgence ou non) cherche à dissuader les révoltés the hard way, pendant que certains réclament la justice pour machin et la vérité sur trucmuche, alors que d’autres préfèrent encore œuvrer au synergisme de la convergence-des-luttes afin d’assurer la convergence-des-gauches, pendant que les plus ambitieux réfléchissent déjà à la capitalisation de leur pseudo influence sur le dit « mouvement contre la loi travail », il y en aura pour les vingtenaires comme pour les autres, chacun son cercueil organisationnel, pendant que des politiciens radicaux s’astiquent en se regardant se regarder (…et son monde), alors que des réacs de tout poil veulent réinstaurer la race comme grille d’analyse du monde, alors que d’autres nous expliquent d’assemblées en assemblées qu’il ne faut rien faire et attendre notre heure sur leurs horloges cassées, que ce n’est pas le moment, d’autres encore nous bassinent de leurs exhortations à l’action pour finir par de piteux blocages symboliques d’une heure ou par le #retweet contre ce monde et son monde (…et son monde), alors que le déploiement contre-insurrectionnel de l’Etat se développe dans tous ses volets, législatifs, judiciaires, policiers, économiques et psychologiques,

Les révoltés ne palabrent plus…

Plutôt que de vivre assis, ils passent la nuit debout, sans spotlights et sans caméras, sans citoyens-flics, sans chauvins, sans fachos, sans remords. Ils n’attendent pas le tracer de manifs déposées par les beaufs du SO de la CGT ou les boloss de l’UNEF, ils n’attendent pas d’être 300, ils n’ont pas besoin d’afficher leur «virilité» en criant «ahou» comme des CRS (laissons leur la virilité !), ils ne se lamentent pas sur le triste sort du mobilier urbain, ils nient en actes, ils renient en bloc, ils n’ont plus de foi, ne veulent plus des lois ni de leur esprit, n’ont plus de croyances, ils se foutent bien de savoir ce que le ciel pense d’eux, mais ils ont des perspectives et une projectualité claire :

EN FINIR AVEC L’ÉTAT ET LE CAPITAL.
ICI ET MAINTENANT.

Ce monde ne repose pas que sur la tête des flics. Comme nous, nos ennemis ne sont pas des concepts abstraits, ils n’ont pas de couleurs, de races ou de genres, mais ils ont des fonctions et des responsabilités dans notre asservissement, ils ont des noms et des adresses. Rendons leur visite !

Détruisons la normalité.

Ni loi ni travail : Des propositions pratiques* :

• 18 février, Paris, Les Lilas, Pré Saint Gervais : Cinq locaux du PS ont leurs vitres défoncées à Paris et en Seine Saint Denis : Dans le IIIème (40 rue Charlot), le XVème (36 rue Mathurin Régnier), le Vème (328, rue St Jacques), aux Lilas (rue du 14 Juillet) et au Pré Saint Gervais (33 rue Gabriel Péri). Un communiqué explique ces quelques actes : « s’opposer à l’état d’urgence c’est s’opposer à l’Etat tout court et au parti au pouvoir le PS. Cela ne se fait pas avec des promenades traine-savates aux côtés de partis politiques, syndicats et bigots obscurantistes ni avec des banquets avec des religieux ou juste en se plaignant de la violence policière ».

• 10-15 mars, Besançon  : On apprend dans la presse que les permanences politiques du PS et d’un sénateur LR ont toutes les deux fait l’objet de dégradations. Sur le PS : « pourriture sociale » en couleur noire et « contre votre monde de képis » peint en rouge et en caractères de trois mètres de hauteur. Sur la permanence du sénateur, de la colle a été projetée dans la serrure de la porte d’entrée pour la rendre inutilisable. D’autre part, la vitrine a été recouverte de tags. Non loin de là, un A cerclé et « Pour vivre debout, bloquons tout, grève générale ».

• 18 mars, Paris  : Huit DAB sont sabotés par divers moyens (marteau, mousse expansive, extincteur) dans le nord de Paris. Un communiqué explique : « au lieu de nous plaindre aux côtés des partenaires sociaux (matons de la révolte) détruisons ce qui nous détruit ! Pas besoin de
manifs ! ». Les intentions sont clairement exposées : « La “loi travail” on en a rien à péter, on veut juste tout péter ! » Voila une bonne idée !

• 22 mars, Paris  : Suite aux négociations en lousdé pour « occuper » un amphi à la fac de Tolbiac, « quelques enragés d’un autre 22 mars » décident de grimper jusqu’au septième étage, là où se trouvent les bureaux administratifs de la fac qu’ils saccagent en coupant les câbles, en jetant divers liquides sur les appareils électroniques divers, les papiers administratifs sont détruits et deux ordinateurs sont embarqués pour être détruits au calme. Le communiqué précise : « Il s’agit là de la réalisation d’une volonté précise de ne pas se limiter à des prises de parole, des AG, des manifs (qu’elles soient à 11h ou à 13h30), mais de contrer toute forme de connivence avec le pouvoir, tous les pouvoirs ».

• 24 mars, Paris  : Alors que dans la journée, le SO de la CGT avait tabassé, gazé et donné aux flics des manifestants à Montparnasse, « des travailleurs de la nuit (non syndiqués) » et très inspirés ont décidé de rendre des coups la nuit-même, brisant les vitres du local de la CGT, rue Pierre Bonnard, dans le XXème, en solidarité avec les arrêtés du 24 mars.

• 8 avril, Paris  : Le local de la CGT du XIVe arrondissement, rue de l’Aude, perds ses vitres. Parce que nous ne voulons pas de leur gestion de l’exploitation. Un geste revendiqué par des « travailleurs en démolition »: « Nous ne voulons aucune gestion de notre esclavage, le travail ».

• 12 avril, Toulouse  : La bourse du travail est attaquée avec des ampoules de peinture, une poubelle incendiée contre sa façade et le tag « Tous les flics ne sont pas bleus » laissé sur un mur. Il s’agit, selon un communiqué, d’une attaque contre la CGT.

• 12 avril, Saint-Denis : Des tags sont apposés autour de l’entrée de l’Université Paris VIII : « Nique la race, vive la lutte des classes », « Racialistes hors des mouvements », « racialistes = racistes² » « Si Dieu existait, il faudrait le détruire ». Un communiqué explique qu’il s’agit de s’opposer à la tentative de hold-up politique de la mouvance racialiste dans cette fac.

*Ces quelques attaques ont été (sauf mention) revendiquées, pas de récupération ou de substitution politique ou journalistique possibles, ni de porte-paroles de l’anonymat.

L'affiche au format PDF

L’affiche au format PDF

[Transmis par mail, 16 avril 2016]

[Italie] Contre la guerre, contre les frontières – Mars 2016

Modène, 2 avril : le boulevard devant la préfecture a été bloqué à l’aide de poubelles incendiés. Sur le sol, des tags contre les frontières et le fait que le préfet autorise la présence des fascistes en ville et les défendent.

Bologne, 31 mars : Une vingtaine d’antimilitariste.e.s a bloqué la circulation sur les boulevards devant la caserne « Mameli », où est basée la brigade « Friuli », qui a pris part à plusieurs missions militaires (Somalie, Albanie, Kosovo, Afghanistan, Liban, Irak…). A l’heure de pointe, la circulation a été bloquée à l’aide d’une banderole qui disait « Ce qui font la guerre ne doivent pas être laissés en paix ! Enrayons la machine de de la guerre ». Des prises de parole au mégaphone, des fumigènes et des diffusions de tracts ont interrompu un court moment la circulation et les zélés militaires ont immédiatement fermé les portes de leur tanière.

Cagliari, nuit du 29 au 30 mars : « La porte des bureaux de la compagnie de transport maritime Tirrenia a été repeinte à l’huile moteur. Depuis toujours Tirrenia transporte soldats, véhicules et armes pour le Ministère de la Défense. Pendant la semaine de mobilisation contre la logistique de guerre [appelée du 28 mars au 2 avril ; NdT], rappeler aux entreprises qui participent à la guerre veut dire mettre les bâtons dans les rouages à la machine qui se prépare à attaquer la Libye.
Guerre à la guerre ! »

[Traductions de l’italien reçues par mail, 14 avril 2016]

Milan, 29 mars: 10 voitures du réseau de véhicules d’auto-partage ‘Enjoy’, qui est géré par l’entreprise d’énergie ‘Eni’, ont eu leur pneus crevés et leurs carrosseries abîmées. Le communiqué de ce sabotage se temine en affirmant: « Saboter l’ENI, saboter la guerre! »

Crémone, nuit du 17 au 18 mars: un molotov a été lancé sur la façade du Palazzo Trecchi à Crémone. Un tag disait « contre les frontières et la guerre en Libye*, sabotage et désertion, Maroni tu es une merde« . Cela s’est produit la nuit précédant l’arrivée en ville de Maroni (président de la région lombarde et membre de la Ligue du Nord), tristement célèbre belliciste et responsable de diverses politiques discriminatoires contre les indésirables, qui a tenu le lendemain différentes conférences en ville, rencontrant précisément dans le bâtiment attaqué [300] entrepreneurs locaux.

Ce geste appartient à tous et à personne.
Dans l’apathie désertique de ce monde, le cri « A bas la guerre et vive l’anarchie ! » reste toujours d’actualité. »

* NdT : le gouvernement italien est en train de pousser à une intervention militaire en Libye, dans une coalition validée par l’ONU dont elle prendrait le commandement. C’est déjà un général italien (Paolo Serra) qui est le conseiller militaire du représentant spécial de l’ONU sur la question libyenne.

[Traduit de l’italien par brèves du désordre]

[Toulouse] Tous les flics ne sont pas bleus – 12 avril 2016

Attaque contre la CGT

On a tellement de colere a cracher a la gueule de la CGT et de tous les syndicats que dans la nuit du 11 au 12 avril on a pris un malin plaisir a repeindre a coups d’ampoules de peinture la facade de la Bourse du Travail a Toulouse, ou on a egalement tagge que « Tous les flics ne sont pas bleus ». Puis pour la forme on a aussi foutu le feu a une poubelle collee contre leur porte.

On a passe un tres bon moment, vivement le prochain !

Des bisous !

[Publié sur indymedia nantes, 13 avril 2016]

Retour de trois bouchers en uniforme en provenance du nord-Mali…

Deux soldats français sont morts des suites de leurs blessures provoquées par l’explosion d’une mine, mardi, dans le nord du Mali, qui avait déjà coûté la vie à l’un de leurs camarades. 

Deux militaires français membres du 511e régiment du train d’Auxonne sont décédés des suites de leurs blessures causées par l’explosion d’une mine, survenue le 12 avril dans le nord du Mali, a fait savoir l’Elysée dans un communiqué, diffusé ce mercredi matin. Cette explosion avait déjà tué un de leur camarade, mardi. […]

Ces militaires étaient présents au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, visant à installer la stabilité dans la région du Sahel et à lutter contre le terrorisme. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a précisé dans un autre communiqué que les deux soldats morts des suites de leurs blessures sont le maréchal-des-logis Damien Noblet, et le brigadier Michael Chauwin, tous deux originaires du 511e régiment du train d’Auxonne, en Côte-d’Or.

« Grièvement blessés lors de l’explosion qui a frappé hier matin (mardi, NDLR) un véhicule de l’avant blindé à proximité de Tessalit au nord du Mali, ils avaient été évacués vers l’antenne chirurgicale militaire française de Gao », indique le communiqué de la Défense. « Malgré les soins prodigués par les spécialistes du service de santé des armées, les deux soldats sont morts à Gao, dans la soirée, des suites de leurs blessures. Le maréchal-des-logis Damien Noblet et le brigadier Michael Chauwin se trouvaient dans le même véhicule blindé que le 1re classe Mickaël Poo-Sing, tué hier matin sous le coup de l’explosion ».

Un hommage national sera rendu la semaine prochaine aux trois soldats tués, en présence du président de la République, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Un total de 17 soldats français morts

Ces deux nouveaux décès portent à 17 le nombre de soldats français tués depuis le début de l’intervention militaire au Sahel, en juillet 2013. Sept ont trouvé la mort pendant l’opération Barkhane, dispositif qui a succédé le 1er août 2014 à l’opération Serval, et qui mobilise quelque 3.500 militaires en Mauritanie, au Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso. Dix soldats avaient été tués lors de l’opération Serval, qui a duré juillet 2013 à juillet 2014.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes qui ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée à l’initiative de la France en janvier 2013 et qui se poursuit actuellement.

bfm tv, 14 avril 2016

[Paris] Debout toute la nuit – 8 avril 2016

La nuit de jeudi 7 à vendredi 8 le local de la CGT du 14e, rue de l’aude, a perdu ses vitres.

Parce que nous ne voulons pas de leur gestion de l’exploitation. Nous ne voulons aucune gestion de notre esclavage, le travail.

Parce que nous ne nous opposons pas à la Loi travail, mais à la loi et au travail.

Détruisons ce qui nous détruit.

des travailleurs en démolition

[Publié sur indymedia nantes, lundi 11 avril 2016]

[Col de Brenner, Autriche] Appel à détruire les frontières – 7 mai 2016

Détruire les frontières

L’État autrichien a annoncé qu’au mois d’avril la frontière du Brenner sera fermée. Cela veut dire : barrières en acier, fil barbelé sur les sentiers, contrôles sur l’autoroute, sur la route, dans les trains et sur les pistes cyclables, patrouilles de militaires et de milices, camps pour réfugiés.

Armée et barbelés sont présentés encore une fois comme “solution technique” pour contrôler, repousser et enfermer les pauvres, qui fuient à cause des guerres, des désastres écologiques, de la misère.

Au delà des dénonciations de façade, les autorités italiennes s’adaptent en intensifiant les contrôles au sud de Brenner.

Nous sommes face à une mesure historique.

Croire que les murs et les soldats sont toujours réservés à d’autres est une illusion tragique, car c’est la liberté de tout à chacun qui est clôturée, bannie et écrasée.

De la Palestine au Mexique, de la Turquie à la France et désormais à côté de chez nous, les barrières sont l’emblème de notre présent.

Les accepter, c’est nous rendre inhumains et complices.

Chercher à les détruire, c’est le début d’une liberté possible.

Il est temps de choisir : se soumettre ou se révolter.

SAMEDI 7 MAI 2016

JOURNÉE DE LUTTE
MANIFESTATION AU BRENNERO 14 H 30
(devant la gare) 
abbatterelefrontiere@gmail.com

 volantino brennero 5

[Appel en français revu par nos soins / le même appel est dispo en anglais, italien, allemand et grec]

Pour rappel, une manif contre la militarisation de frontières s’est déjà tenue début avril au col de Brenner.