Archives par étiquette : sabotons la machine à expulser

[Besançon] Permanences politiques prises pour cibles (mais pas que)

Besançon : les permanences PS et de Jacques Grosperrin ciblées

En l’espace de quatre jours, les permanences politiques du parti socialiste et du sénateur (Les Républicains) Jacques Grosperrin ont toutes les deux fait l’objet de dégradations.

La permanence du PS située avenue de la Gare d’Eau a été la proie de vandalisme au cours du week-end dernier. Deux inscriptions ont été taguées à la bombe sur la vitrine et le mur. D’un côté, « pourriture sociale » en couleur noir, de l’autre « contre votre monde de képis » peint en rouge et en caractères de trois mètres de hauteur.

C’est au cours de la nuit de lundi à mardi que la permanence de Jacques Grosperrin située rue Bersot a été endommagée. D’une part, de la colle a été projetée dans la serrure de la porte d’entrée pour la rendre inutilisable. D’autre part, la vitrine a été recouverte de graffitis. « Parmi ces graffitis, l’un révèle la bêtise des voyous. Il y est écrit “solidarité migrants”. Indépendamment de la position que chacun peut avoir sur la question des flux migratoires, il semble particulièrement absurde de revendiquer une action délictueuse contre un élu de la République pour une volonté de solidarité à l’égard des migrants. Une telle revendication est non seulement stupide mais, plus encore insultante à l’égard des migrants eux-mêmes », indique Jacques Grosperrin.

Dans les deux cas, des plaintes ont été déposées au commissariat de police. Les slogans bombés relèvent de l’expression anar. On note d’ailleurs une recrudescence de graffitis de cette veine en la matière. Ainsi, du côté de la rue de Belfort, a été peinte l’inscription « Pour vivre debout, bloquons tout, grève générale » ; le tout accompagné d’un A cerclé. […]

l’est républicain, 15/03/2016

Tags vus devant le lycée Pasteur dimanche 13 mars 2016

Tags vus devant le lycée Pasteur dans la matinée du lundi 14 mars 2016 [Reçue par mail]

[Calais] Qui expulse les migrants aux côtés des flics ? [+ infos sur la 1ere journée d’affrontements]

Ccaik6_XIAEaqY9Ils sont arrivés ce lundi matin à 7h et ont donné une heure aux migrants pour partir. 50 fourgons de CRS. 20 ouvriers d’une entreprise de BTP spécialisée dans la démolition [voir détails ci-dessous]. Quelques bulldozers. Un canon à eau. Pour détruire les logements de 100-200 personnes, dans un coin de la jungle. Les gens se sont affrontés aux flics avec des pierres face à un nombre incalculable de tirs de lacrymo. Des incendies ont été allumés dans plusieurs parties de la zone d’expulsion. Le premier incendie a été provoqué par un tir de grenade lacrymogène, les autres par des actes de résistance des résidents.

Les démolisseurs sont partis vers 17h et on s’attend à ce qu’ils reviennent demain [mardi]. Les autorités espère que cette démonstration de force persuadera davantage de personnes à fuir et à partir de la zone vidée.

Ce lundi, le blog Calais Migrant Solidarity a dévoilé dans un article le nom de deux entreprises activement impliquées dans cette énorme opération d’expulsion : il s’agit donc de l’entreprise ‘Baudelet Environnement’ et de l’organisation humanitaire ‘Groupe SOS Solidarités’. Voici les endroits où l’on peut les trouver, ainsi que leurs coordonnées respectifs :

  • BaudeletEnvBaudelet Environnement
    – Centre externe de Calais :
    191, rue Marcel Doret – 62100 CALAIS
    Tél : 03 21 96 56 31
    – Centre externe de Croix :
    49, rue Augustin Telliez – 59170 CROIX
    Tél : 03 20 26 93 20
    – Centre externe d’Hazebrouck :
    76, rue du Moulin – 59190 HAZEBROUCK
    Tél : 03 28 48 60 33
    – Centre externe de Santes :
    Port Fluvial – Avenue N°2 – 59211 SANTES
    Tél : 03 20 37 60 91
    – Centre externe de Dunkerque :
    271, rue du Meunynck – 59140 DUNKERQUE
    Tél : 03 28 60 35 18
    – Centre externe de Bailleul :
    Av. – ZI de la Blanche Maison – 59270 BAILLEUL
    Tél : 03 28 49 15 37

Siège : Lieu-dit «Les Prairies» – 59173 BLARINGHEM

Tél. 03 28 43 92 20 – Fax. 03 28 43 25 25

  • Jean-Christophe-PAILLE-2015-03-13 GroupeSOSGROUPE SOS Solidarités
    Directeur Général : Jean-Christophe PAILLE [cf photo]
    102C rue Amelot
    75011 PARIS
    Tél. : 01 58 30 55 13
    jean-christophe.paille@ groupe-sos.org

[Traduit librement de rabble et complété par LCNE]

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D’autres noms d’institutions qui collaborent à la machine à expulser…

Des hommes à la place des bulldozers. C’est la méthode du ministre de l’Intérieur pour mener à bien son objectif : le démantèlement du plus grand bidonville de France. Ainsi, vendredi 25/02, dès 8 h, une trentaine de maraudeurs sociaux de SOS, d’Audasse, de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), de OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDSC) ont parcouru les ruelles boueuses de la zone sud de la « jungle » pour persuader les migrants de monter à bord d’un bus qui les conduira vers un centre d’accueil et d’orientation (CAO) (*) dans l’ouest de la France. Il y en a 102 actuellement. […]

La préf’ précise que ces hommes de main des flics ont reçu des coups durant cette journée, se faisant cracher dessus et insultés, et récoltant quelques tags et se faisant arracher leurs gilets….

La voix du nord, 26/02/2016

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Les opérations de démantèlement de la moitié sud de la « jungle » de Calais se sont déroulées ce lundi dans une ambiance très tendue. Des affrontements ont opposé un groupe composé de migrants et d’activistes aux CRS, chargés de sécuriser les démolitions. Au moins une dizaine d’abris ont été détruits par des incendies volontaires. Quatre personnes ont été interpellées et cinq CRS ont été blessés. Les opérations de démolition ont dû cesser aux alentours de 17 h.
Dans la matinée, peu après l’arrivée des forces de l’ordre et des ouvriers de la société de démolition, quelques migrants et militants se sont postés sur les toits des cabanes, pour protester contre leur destructions. « Je refuse de quitter mon logement, explique un Iranien sur le pas de sa porte. Je vais fermer la porte à clé, et s’ils m’obligent à partir, je mettrai le feu ! »

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En milieu d’après-midi, un incendie, dont l’origine est pour l’instant inconnue, a détruit deux abris et une caravane. Le feu a été maîtrisé par les CRS. Un face à face s’est installé entre un groupe de plus de 200 personnes, composé de migrants et d’associatifs, et les forces de l’ordre, qui ont établi un barrage pour permettre aux ouvriers de démolir les cabanes. Un cinquantaine de personnes ont alors formé brièvement un sit-in, pour protester contre ces démolitions.
Peu de temps après, un autre abri a été incendié, volontairement, par des migrants. Attisées par des rafales de vent, les flammes se sont propagées à d’autres cabanes attenantes. Alors que les CRS étaient en train d’éteindre le feu, qui a détruit une dizaine de cabanes, migrants et activistes, cachés entre les abris, leur ont lancé des projectiles, dont des pierres et des casseroles. Les CRS ont chargé à plusieurs reprises, avec canon à eau et gaz lacrymogènes, pour les éloigner des incendies et de la zone en train d’être démantelée, sur laquelle sont entrés en action des bulldozers.

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Aux alentours de 17 h, un nouveau feu a été allumé dans un abri. Les flammes se sont propagées à une dizaine de cabanes. Une épaisse colonne de fumée noire s’est alors élevée au-dessus du camp, et des explosions, dues à la présence de bonbonnes de gaz dans les abris, ont été entendues.
Face à une situation extrêmement tendue, et les CRS ne pouvant plus intervenir sans recevoir des projectiles, les travaux de démolition des abris de la « jungle » ont été interrompus vers 17 h.
Selon le directeur de cabinet de la préfecture du Pas-de-Calais, Étienne Desplanques, les forces de l’ordre ont procédé ce lundi à quatre interpellations : une militante dans la matinée, virulente à l’arrivée des forces de l’ordre, et deux autres dans l’après-midi, vues en train de jeter des pierres vers les CRS et de mettre le feu à une cabane. Un migrant a par ailleurs été interpellé pour des jets de projectiles. Par ailleurs, cinq CRS ont été contusionnés au cours des affrontements.
Les CRS ont quitté l’intérieur de la « jungle » un peu avant 18 h, sous les gestes provocants de migrants et d’activistes. La préfecture du Pas-de-Calais a par ailleurs indiqué qu’une surface de 5 000 m² avait été évacuée de ses cabanes ce lundi, et que les opérations de démolition reprendraient ce mardi, sans pour autant indiquer un horaire précis.
affrontements2902CalaisEn toute fin de journée, près de 150 migrants sont montés sur la rocade portuaire, qui surplombe la « jungle ». Ils ont perturbé la circulation pendant une heure, certains avec des barres de fer, en jonchant la chaussée de débris, bloquant les véhicules en partance pour l’Angleterre. Les forces de l’ordre les en ont délogés peu avant 20 h.

Voix du nord, 29/02/2016

[Lecce, Italie] Autour de la lutte contre la machine à expulser – Février 2016

Lecce (Italie) : attaque contre un collabo de la machine à expulser

Lecce – on apprend par les médias locaux que la nuit du 21 au 22 février, deux vitres et le distributeur de billets d’un bureau de Poste ont été endommagés, probablement à coups de masse. Sur le mur du bâtiment a été laissé un tag « Feu aux centres de rétention » (CIE). La référence est liée au fait que Mistral Air, la compagnie aérienne de la Poste, collabore avec le ministère de l’Intérieur italien à la déportation des étrangers enfermés en centre rétention. Une attaque identique s’était déjà produite pour les mêmes raisons il y a un mois à Lecce et à Turin.

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[Traduit (et complété) de l’italien par brèves du désordre, revu ici-même, Sab, 27/02/2016 – 19:21]

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Tout autour de toi

BMediolanumUne énorme machine s’est mise en route les 20 et 21 février à Lecce (Pouilles), à l’occasion du BTM Puglia (Business Tourism Management) pour discuter sur « Comment offrir un accueil mémorable aux entreprises du tourisme » ; c’est comme cela qu’on entend transformer le Salento et les Pouilles : un parc d’attraction ouvert toute l’année, mais seulement à ceux qui peuvent se le permettre. A des personnes en provenance de partout dans le monde et liées par une caractéristique fondamentale : avoir un portefeuille suffisamment bien rempli. Ces personnes sont communément nommées des touristes, une belle affaire pour tous les spéculateurs du secteur.

Pourtant, bien avant d’être prises d’assaut par des étrangers cossus, les côtes du Salento et des Pouilles ont été, et sont encore, un point d’abordage pour d’autres étrangers, débarquant de façon rocambolesque et sans argent à dépenser, avec un rêve au coeur et un espoir, celui de survivre et de laisser derrière soi les horreurs qu’on avait fuies : guerres, catastrophes, misère, faim, persécutions. En 2016, cela fera 25 ans depuis que le navire Vlora a accosté à Bari, avec sa cargaison de milliers de désespérés, dévoilant une réalité ignorée, emblème d’un monde qui jusqu’alors faisait mine de ne rien voir. Depuis ce temps, personne ne s’est posé la question de comment leur « offrir un accueil mémorable », mais uniquement de comment contenir cette humanité pauvre et misérable. La réponse a été la création de camps gardés par la police. Cela a commencé avec l’internement dans le stade de Bari en 1991, pour arriver en 1998 à la création des centres de rétention (CPT) – dont le premier fut le tristement célèbre « Regina Pacis » de San Foca – et puis encore d’autres centres de rétention (CIE). Des structures avec toujours moins d’espace et toujours plus planquées, dont la fonction reste la même : contenir les étrangers pauvres qui arrivent sur le sol italien avec des papiers qui ne sont pas en règle, et les renvoyer d’où ils sont arrivés. Répartis à travers tout le territoire national, les Pouilles hébergent à présent deux centres de rétention, l’un à Bari et l’autre à Brindisi. Les seuls à s’intéresser à l’ « accueil » de ces étrangers pauvres sont quelques entreprises qui ont compris que, même avec eux, il était possible de faire du “Business Management”. De la curie de Lecce à la coopérative Auxilium, en passant par la Croix Rouge, c’est une bonne affaire pour beaucoup.

Des rencontres comme celle de la BTM sont aussi une véritable insulte à la situation réelle des Pouilles. Derrière l’image stéréotypée d’un territoire, se cache une vie malsaine produite par les infrastructures de mort qui nous entourent, sur un territoire mortifié par d’innombrables casernes et bases militaires, avant-postes des guerres qui se déroulent à travers le monde. Ces guerres qui poussent des êtres humains à partir et à débarquer ici, là où commence leur problème. Ici où se cache une exploitation salariée extrême touchant nombre d’étrangers et tant d’exploités locaux, esclavagisés justement par les entreprises du tourisme qui participent au BTM : hôtels et structures du même genre. Ici où se cache l’éradication de toute vie réelle dans des villes transformées à la mesure des touristes, avec les centres historiques qui servent seulement de vitrines pour consommer, et d’où les pauvres doivent être éloignés, contenus.

Il semble évident que le problème de tous, italiens ou étrangers, est donc celui de l’argent, c’est-à-dire l’économie. En son nom se créent des murs et des frontières : d’un côté ceux qui ont de l’argent, de l’autre ceux qui sont pauvres. Ce n’est pas un hasard qu’un des principaux sponsors de BTM Puglia soit la banque Mediolanum, celle qui a lancé un fameux slogan : « Construite autour de toi« .
Exactement comme un mur : celui d’une prison ou d’un centre de rétention.

Quelques ennemis de toutes les frontières

[Tract traduit de l’italien par brèves du désordre et distribué à Lecce le 21 février 2016]

[Italie] Répression à Lecce et solidarité contre la machine à expulser [Mise-à-jour]

Tags sur la poste italienne à Saronno

Nous apprenons dans la presse que le 27 janvier dernier à Saronno, la façade de la ‘Poste italienne’ située via Manzoni a été recouverte de tags. Le contenu des slogans bombés concernait la lutte contre les expulsions de migrants, orchestrées en partie par ‘Mistral Air’, la lutte contre les centres de rétention (CIE) et la solidarité avec les compagnons de Lecce qui font face à la répression pour s’être opposés à toute cette merde.

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Turin : attaque contre la machine à expulser

15 janvier : pendant la nuit, les DABs des quatre agences de La Poste sont mis hors service. Sur les murs des agences, des tags sont posés : certains en solidarité avec ceux qui luttent contre les CIE, d’autres contre Mistral Air, compagnie aérienne appartenant au Groupe Poste Italiane, qui effectue les déportations de sans-papiers.

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[Traduit de l’italien par non-fides de Macerie.]

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Lecce (Italie) : attaque contre la machine à expulser

Lecce – nous avons détruit deux distributeurs de billets de La Poste italienne, entreprise qui déporte les immigrés des centre de rétention avec sa compagnie aérienne Air Mistral.

Liberté pour ceux qui luttent dans et hors des centres de rétention
Liberté pour tous

[Traduit d’informa-azione par brèves du désordre, 13/01/2016 à 20h15]

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Au fond des yeux

Deux fils, indissolubles et antithétiques, relient des faits et des personnes apparemment lointaines : la guerre et la liberté. Une femme somalienne, morte pendant sont débarquement dans le sud du Salento [dans la région des Pouilles, en Italie ; NdT] est l’énième victime de la guerre totale que le Capital a déclaré contre l’humanité, contre cette partie de l’humanité sur l’exploitation et la souffrance de laquelle il fonde son processus d’accumulation. Partie pour essayer de fuir des conditions de misère, cette femme, comme des millions d’autres êtres humains, est allée à la recherche de sa liberté, qu’elle pensait pouvoir trouver dans cette région du monde où vivent les plus gros responsables des causes qui l’ont obligée à fuir.

Cependant, au moment où elle pensait entrevoir une possibilité, les conditions de la guerre l’ont encore rattrapée, dans les eaux à quelques kilométrés de la côte.

D’autres ont eu plus de chance, apparemment du moins… Arrivés sains et saufs sur la terre ferme, ils pensaient pouvoir satisfaire leur désir de liberté, pour s’apercevoir qu’ils n’ont trouvés, dans le riche Occident, que des conditions d’exploitation et de misère semblables à celles qu’ils avaient abandonné, faites d’exploitation salariale brutale, discrimination, répression… Certains d’entre eux, les plus pauvres parmi les pauvres, à un tel pont qu’ils n’ont même pas les qualités nécessaires pour obtenir un bout de papier qui leur permette de circuler sans devoir se cacher, ont rencontré les camps des modernes démocraties occidentales : les CIE, Centres d’Identification et d’Expulsion. C’est ainsi qu’un langage qui se veut de plus en plus neutre, afin de cacher la brutalité de ses significations, appelle les centres d’internement, en Italie.

Fruit nocif de toute guerre, ces camps n’ont jamais supprimé les aspirations à la liberté des personnes internées, qui, depuis le moment de leur ouverture en 1998 jusqu’à aujourd’hui, ont donné lieu à une série infinie d’évasions, révoltes et destructions, jusqu’à mettre en doute leur existence et leur fonction. Cependant, la tache de détruire ces lieux de l’abomination n’appartient pas seulement à ceux qui y sont enfermés, mais à quiconque haït la guerre et aime la liberté. C’est celle-ci la raison qui a poussé trois manifestants à aller devant les murs du CIE de Brindisi-Restinco, il y a quelques jours, ce pour quoi ils ont été mis d’abord aux arrestations domiciliaires, puis assignés à résidence.

La lutte pour la liberté concerne tous ceux qui sont les victimes de la guerre menée par le Capital et les États qui le servent, une guerre que tous les exploités vivent chaque jour sur leur peau, obligés de fuir des lieux où ils vivent, ou condamnés à survire dans des conditions de misère et d’exploitation dans la partie riche du monde, qui vit d’une richesse toujours plus accumulée par peu de gens au dépit du plus grand nombre. Le fait de défendre la misère des petits privilèges qui nous différencient de ceux qui sont plus pauvres que nous est une des pilules les plus amère que le capitalisme veut nous faire avaler, jusqu’à renier non seulement la solidarité, mais aussi la conscience humaine.

Dans les yeux de ceux qui traversent la mer nous ne devons pas voir, comme le voudraient presse et politiciens, l’ennemi dont nous devrions nous défendre ou le concurrent dont nous devrions nous protéger, mais bien les exploités dans lesquels nous pouvons nous reconnaître. telle est la vrai peur qu’instille en nous l’immigré, le sans-papier, l’ « autre » en général : la peur de reconnaître en lui les mêmes conditions d’exploitation que nous vivons jour après jour. En prendre conscience signifierait, simplement, reconnaître aussi un ennemi commun et cela est le premier pas à faire pour comprendre de quelle coté se ranger. Telle est la plus grande peur de ceux qui nous gouvernent, qui alimentent la guerre entre les pauvres.

Quelques ennemis de toute frontière

15 janvier 2016

[Traduit de l’italien de Finimondo par non-fides.]

NdT

[1] Centre d’Identification et d’Expulsion pour sans-papiers, l’équivalent des CRA français ; NdNF

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Arrestation de trois compagnons pour la lutte contre le CIE de Brindisi

liberitutti-300x224Après une manif de solidarité devant le CIE de Brindisi – Restinco, trois compagnons de Lecce ont été arrêtés sur des accusations de « résistance à agents » et de « manifestation non-autorisée ». Ils sont désormais sous assignation à résidence. Ci-dessous le tract distribué pendant la marche qui a eu lieu le 10 janvier dans le centre-ville en solidarité avec les personnes arrêtées :

« Depuis début octobre 2015, dans le quartier de ‘Restinco’ à Brindisi, un CIE (centre d’identification et d’expulsion pour étrangers) est de nouveau ouvert après que plusieurs révoltes de ceux qui sont enfermés à l’intérieur l’aient rendu inapte à l’utilisation.

Les CIE sont de véritables camps dans lesquels sont enfermés des migrants sans-papiers. La vie dans un CIE est constituée d’harcèlements de militaires et de policiers et de gros bénéfices pour les organismes qui les gèrent : dans le cas de Restinco, c’est « Auxilium Società Cooperativa Sociale* ».

Depuis la réouverture du centre, des compagnons allaient régulièrement devant ses murs pour apporter de la solidarité aux retenus. Après de multiples détentions par la police, trois d’entre eux ont été arrêtés samedi 9 janvier, poursuivis pour « manifestation non-autorisée » et « résistance à agents de police ». Nous réaffirmons que le but principal de la répression est de s’assurer que ce camp reste un lieu de ségrégation totalement isolé et inconnu du plus grand nombre.

Qui est indifférent est complice de ces camps.

Contre les frontières, liberté pour tous, feu aux CIE !!« 

[Traduit par LCNE d’informa azione, Lun 11/01/2016]

NdT: *Sur son site, cet organisme humanitaire se présente comme ceci : « Auxilium Società Cooperativa Sociale gère et développe des services sanitaires et d’assistance sociale et éducative, promouvant l’humain et l’intégration sociale… […] »

[Bâle, Suisse] Ni fascisme ni démocratie !

Quelques jours avant que les fascistes de ‘Pegida Suisse’ manifestent mercredi 3 février à la marktplatz, il y a eu un minimum de désordre à divers endroits de la ville:

  • Le consulat autrichien a été recouvert de peinture: leur politique à l’égard des migrants a depuis bien longtemps franchi le seuil d’inhumanité.
  • Une voiture de ‘Securiton’ (filiale de ‘Securitas’) a eu ses pneus crevés. ‘Securiton’ est impliqué dans différents secteurs de l’industrie de la sécurité. De plus, tout le monde connaît le rôle de ‘Securitas’ en matière d’arrestations et d’expulsions des migrants.
  • 7 distributeurs de billets ont été mis hors-service avec de la peinture pour un petit moment

Car si nous combattons le fascisme, ce n’est pas pour défendre n’importe quelles valeurs de cette société raciste mais au contraire, pour en finir aussi avec ce monde de flics, de frontières, d’exploitation et de persécution.

A bas tous ceux qui dominent ou veulent dominer la terre et l’humain !

Ni fascisme ni démocratie !

[Traduit librement de indymedia Schweiz, 4. Februar 2016 14h57]

NdT:

*350 personnes sont venus s’opposer aux raclures racistes et fascistes de ‘Pegida’. Ces derniers ont pu tenir leur rassemblement uniquement grâce à la forte mobilisation policière.

[Publication] A bas les « camps des Balkans » ! Contre toutes les frontières et tous les papiers !

  • Deux nouveaux centres d’expulsion en Bavière spécialement conçus pour les réfugiés (de l’ouest) des Balkans à Manching, près d’Ingolstadt et de Bamberg [1].
  • Enregistrements, traitements et rendus des procédures d’asile le plus rapidement possible et, en fin de compte, expulsions plus rapide (après 3-4 semaines de séjour tout au plus).
  • Gérés par : Service fédéral à la migration et aux réfugiés, service central des étrangers, tribunal administratif, organisations caritatives, services de sécurité privée, police fédérale…

noborder3La Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Kosovo, l’Albanie et le Monténégro sont désormais déclarés comme des « pays d’origine sûrs », car celui qui vient ici dans l’espoir d’une vie meilleure mais qui ne fuient pas un contexte de guerre et une persécution reconnue (être rom ne compte évidemment pas!), qui ne remplit pas les critères économiques, n’a pas l’aptitude ou les bonnes volontés pour être exploité économiquement est considéré comme « superflus ».

L’Etat classe les migrants en catégories, entre « bons » et « mauvais » : d’une part, dans celle de « réfugiés de guerre civile ou de persécutions politiques/religieuses qui ont besoin de protection », et de l’autre, dans celle des « délinquants qui abusent du droit d’asile, ainsi que les réfugiés économiques », puisqu’il est dans son intérêt de sélectionner celui qui a l’occasion de s’intégrer ici et celui qui n’a pas obtenu l’autorisation de rester ici, mais en même temps aussi pour préserver son image de démocratie des droits de l’homme.

Les camps, peu importe l’origine des gens, a pour rôle en général d’isoler les indésirables et les non exploitables de la société, d’isoler pour se débarrasser à la fois le plus rapidement possible et sans heurts de tous ceux qui ne peuvent pas être intégrés (au marché du travail).

Ainsi, l’Etat tente de rendre impossible tout mouvement libre sans médiation (étatique) qui va au-delà du simple fait « d’agir en soutien » et commence à faire apparaître une complicité solidaire. Une complicité entre les gens à l’intérieur et ceux à l’extérieur – qui constatent que les antagonismes ne résident pas entre les nationalités et les cultures, mais existent entre ceux qui avilissent, enferment, gouvernent et ceux qui sont écrasés, enfermés et gouvernés – qui pourrait peut-être provoquer du désordre et de l’agitation.

Peu importe quelle nationalité est inscrite dans nos papiers d’identité ou celle que nous possédons, signifions de manière claire à ceux qui nous domestiquent, enferment, expulsent et nous considèrent comme de la marchandise exploitable pour l’économie, ce que nous pensons d’eux…

La liberté de mouvement est à obtenir uniquement par la destruction de toutes les frontières, de tous les passeports, de tous les Etats et les camps et non par la reconnaissance d’un quelconque statut juridique.

A bas tous les camps, tous les centres d’expulsion, toutes les frontières, tous les Etats et tous leurs serviteurs !

[Aus Fernweh 17. Ausgabe, Dezember 2015 übersetzt]

NdT:

[1] Bourgs et villes de la région bavaroise: la plus grande ville des trois, Ingolstadt, est située au bord du  »Danube » au centre de la région bavaroise. Bamberg est située à l’extrême-nord de la région.

[Londres, Angleterre] Pendant que les services à l’immigration travaillent…

noborder2Dans la matinée du vendredi 15 janvier, une alerte a été donnée comme quoi des agents à l’immigration prenaient la direction de Camberwell, au sud de Londres. Ils ont été vus aux côtés des flics chez un marchand de journaux sur ‘Camberwell road’. Apparemment, l’ordre leur avait été donné par le ‘Conseil’ d’aller vérifier la licence de vente d’alcool qui paraissait « suspecte » à cause du fait qu’un des travailleurs ne parle pas bien anglais. C’est pour cela que les services à l’immigration ont été appelés.

Tandis que les agents de l’Etat avaient bloqué l’accès au magasin, un homme à l’intérieur a été arrêté pour « délit à l’immigration ». Pendant ce temps, les pneus d’un de leurs camions garé à l’extérieur ont tous été crevés. Ces camions sont utilisés pour arrêter des sans-papiers chaque semaine à travers Londres ont par le passé été la cible de sabotages [Voir ici et ].

[Traduit librement de Rabble, 20 january 2016]

[Publication] Bien que les ennemis de la liberté en remettent une couche …

birdsCes derniers jours, on a pu entendre que deux nouveaux camps ou prisons doivent être réalisés dans Bâle ou ses environs. A Muttenz, un centre d’identification de migrants doit d’ores et déjà être mis en service début 2016 et y interné jusqu’à 900 migrants, ce qui en fera le plus gros centre fermé de Suisse. Les personnes doivent séjourner dans le centre au maximum 3 semaines afin d’y être ficher, avant qu’elles ne soient répartis dans les cantons pour l’étude de leur demande d’asile. Le camp de Bässlergut, qui sert aussi bien à expulser qu’à enfermer, doit être agrandi d’ici 2019 après restructuration. La nouvelle prison ouvrira 78 nouvelles places. Les 43 places qui existent déjà à Bässlergut et qui servent actuellement comme cellules pour de courtes détentions seront alors de nouveau utilisées comme centre d’expulsion. Par ailleurs, un centre d’asile régional qui, par la centralisation des institutions compétentes, permet un accès aux renseignements plus rapide et des expulsions plus performantes, doit être construit à l’avenir dans la région. Depuis 2014, cette nouvelle forme de politique d’enfermement est testée à Zurich. De tels camps ou centres de rétention continuent de s’étendre dans toute l’Europe.

Cette élargissement du contrôle et de l’enfermement au niveau local peut dans une plus large mesure être observé sur le plan international : en Italie et en Grèce, des hotspots ont été érigés afin que les migrants considérés comme un problème puissent être déjà malmenés à l’extérieur des frontières. Les hotspots qui sont coordonnés par différentes autorités policières et de gardes-frontières de l’Europe représentent une énième mesure en matière de gestion répressive et de contrôle des flux migratoires. Ainsi, l’enregistrement (qui constitue une mesure énorme et importante pour le régime migratoire européen) se fait déjà à travers les relevés d’empreintes digitales, de photos et de saisie dans la banque de données ‘Eurodac’ et ceux qui n’ont pas la chance d’obtenir l’asile, puisqu’ils ne bénéficient pas du statut de réfugiés, sont triés lors des rafles. Le recensement systématique dans les fichiers ainsi que le tri des différentes personnes – ce qui est exactement la même chose que le centre d’identification à Muttenz – est, en même temps, l’objectif d’une telle mesure. Les Hotspots aux frontières extérieures de l’Europe s’ajoutent aux dénommées zones « tampon » dans les pays avoisinants, qui doivent empêcher les migrants de poursuivre leur voyage vers l’Europe en protégeant les frontières et en construisant de gigantesques camps. En contre-partie et en plus du versement d’une certaine somme, l’Europe prendra en charge un certain nombre de migrants de ces pays. Un accord a déjà été signé avec la Turquie, cet Etat de merde qui combat les mouvements progressistes, s’acharne sur les résistants de tous bords et soutient les fanatiques de DAESH ; un accord de ce type doit être signé avec la Libye. Dans les eaux libyennes, la deuxième phase du programme de l’UE « NAVFOR Med », qui autorise à détruire les bateaux de passeurs, a débuté en septembre 2015 avec la mobilisation de 6 bateaux de l’armée et de 1200 militaires jusqu’à présent. Puis dans la troisième phase, les militaires sont censés aussi de pouvoir faire la guerre aux bateaux et aux infrastructures sur le sol libyen.

La liste est déjà longue et ce serait d’emblée possible d’exposer d’autres exemples de cette guerre menée contre les migrants, qui provoque déjà la mort de milliers de personnes. Malheureusement, cette guerre menée dans le tout jeune 21ème siècle n’est pas la seule, et ainsi se succèdent les lois de surveillance dans différents pays, les nouveaux armements de la police et de l’armée, les constructions de différentes prisons dans toute l’Europe et les villes qui se transforment en prisons à ciel ouvert, la même répression offensive des puissants qui augmente contre celles et ceux qui résistent. Une guerre, qui est devenue si banale qu’il n’est plus nécessaire de l’expliquer, doit assurer la domination des privilèges établis sur tous les fronts en resserrant les mailles de la société de contrôle. Chacun à sa place, fiché et examiné à la loupe, afin que le pouvoir ait assez de moyens au moindre petit signe de perte de contrôle ou d’évasion de ses rangs pour rétablir l’ordre le plus rapidement et le plus efficacement possible ou de mettre les éléments perturbateurs hors d’état de nuire.

De plus, on peut parler des tendances nationalistes qui se renforcent partout, de la répression militaire des émeutes dans les banlieues des villes des USA ces dernières années, des contrôles en augmentation jusqu’à prendre des proportions incommensurables, l’état d’urgence en France, l’état d’une planète polluée au plus haut point, l’immersion grandissante des technologies dans nos têtes et dans nos vies, l’ignorance et l’acceptation qui se diffusent à vitesse exponentielle et de manière effrayante… un petit avant-goût des temps sombres. Peut-être. Les voies dans cette direction ont déjà été annoncées, mais elles sont bien évidemment déjà appliquées. L’avenir pourtant, s’il est incertain car le capitalisme a d’ores et déjà déployés ses tentacules toxiques, s’ouvre à nous malgré tout. Ceci réside peut-être lorsque bouillonnent la passion dérangeante d’une vie libre et d’un besoin enflammé d’insurrection, de se débarrasser de ce monde macabre de guerre et de mépris de la vie, de tristesse et de haine, de créer un monde de solidarité et d’entraide, de faire place au respect et à la dignité, mais également au début de la fin de cette civilisation capitaliste, qui n’a pas plus besoin de rendre les gens étrangers, d’absurdités factices et virtuelles que de misère et de destructions.

Bien que les ennemis de la liberté en remettent une couche et qu’un nouvel orage s’élève à l’horizon, déjà couvert de nuages sombres, il s’agit d’affirmer encore plus fort et d’hurler que les camps et les prisons, le racisme et les guerres, la persécution et l’oppression sont des composants solides d’un monde construit sur l’autorité, que l’Etat est depuis toujours l’ennemi de ceux qui reprennent eux-mêmes leurs vies en main et qui ne veulent pas la déléguer à des fous. Il s’agit de réaffirmer que cette machine doit être arrêtée, que seule une rupture profonde avec la société actuelle nous ouvre des possibilités d’expérimenter la liberté et l’auto-détermination, la seule possibilité d’une véritable paix.

Quelques anarchistes en conflit avec toute domination

Solidarité avec l’attaque contre Siemens à Bâle :

La mort des uns est le profit des autres. Pendant que la guerre se prépare à tous les niveaux et s’intensifie, ça signifie aussi que les entreprises et institutions flairent les avantages et les profits. Toutefois, des perspectives s’ouvrent aussi ici sur la façon dont cette misère peut être combattue : les différents responsables et profiteurs des camps et des politiques d’expulsion (bureaux administratifs à l’immigration, flics, ORS AG, Securitas, ISS, Swiss) peuvent être directement attaqués, la construction de de nouveaux camps et de nouvelles prisons, comme c’est justement le cas pour Bässlergut II à Bâle, peuvent être empêchés et sabotés. Car s’impliquer dans les structures démocratiques semble être une mauvaise blague, être conformes et serviles quand cette machine de guerre doit être détruite ici et maintenant
Alors, dans la belle nuit du 7 décembre 2015, une voiture de ‘Siemens’ a été livrée aux flammes. Cette entreprise, présente sur différents fronts de guerre dans le monde entier, participe aussi au repli de l’Europe.
Les inconnus appellent par ailleurs « à saboter cette guerre des dominants ».

[Traduit de l’allemand de ausdemherzenderfestung, 15. Januar 2016

[Calais] Des engins de chantier du nouveau camp pour sans-papiers incendiés – 16 janvier 2016

Deux véhicules de chantier du nouveau camp pour migrants (d’une capacité de 1500 places, géré par l’association humanitaire ‘La vie active’) ont été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi 16 janvier.

Selon l’association, « les gardiens de sécurité ont vu les coupables et vous pouvez voir sur l’un des containers à gauche une de leurs signatures ». Des tags contre les frontières et « ceci est une prison » ont été laissés sur place alors que les flammes ravageaient les deux engins de chantier.

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[Partiellement traduit de rabble]

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« Jungle » de Calais : deux véhicules de chantiers incendiés à proximité du nouveau camp « en dur »

Deux véhicules de chantier de la société Sogéa ont été incendiés et détruits la nuit dernière à proximité du nouveau centre d’accueil provisoire ouvert en début de semaine dans la « Jungle » de Calais.

Deux véhicules de chantier ont été incendiés la nuit dernière à Calais, dans la « Zone des Dunes », à proximité du nouveau camp de migrants « en dur », ouvert lundi dernier, a révélé ce samedi La Voix du Nord.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, les sapeurs-pompiers ont été alertés vers 0h50. Les deux engins détruits appartenaient à la société Sogéa qui a effectué l’installation des containers qui doivent abriter dans de meilleures conditions les migrants qui stationnent dans la « Jungle » de Calais. Des containers ont également été « tagués ». Les tags portaient des revendications et des inscriptions telles « Fuck Cameron », le Premier ministre britannique, ou encore « Fuck government ». Les incendies sur les engins de chantier ont très vraisemblablement servi à faire « diversion » afin que d’autres individus puissent accéder aux conteneurs pour les taguer, a expliqué le sous-préfet de permanence, Régis Elbez. « A ce stade de l’enquête, nous n’avons pas encore les éléments permettant de procéder à des interpellations« , a rapporté le sous-préfet. De source policière, les soupçons se portent sur des activistes No Border qui militent pour l’abolition des frontières.

Ce nouveau centre d’accueil provisoire (CAP) peut accueillir jusqu’à 1 500 migrants. Dans ce camp « en dur » clos par un grillage, les personnes hébergées peuvent entrer librement, jour et nuit. Pour s’identifier, elles ont chacune un code d’accès et doivent se prêter à une analyse morphologique 3D de la main. Ce système d’identification suscite une certaine méfiance parmi les migrants et certaines associations et militants qui les défendent, car ils craignent d’être fichés. Mais selon une source policière, ce système d’identification ne serait pas encore opérationnel. Selon un décompte de la préfecture vendredi en fin de journée, il y avait 173 personnes hébergées dans cette nouvelle structure jeudi soir, et 250 inscrits pour vendredi.

[france3 nord-pas de calais, 16/01/2016 à 19h40]

[Calais] Récapitulatif des divers collabos du nouveau camp pour migrants

Pour tenter d’éradiquer la jungle de Calais et ses près de 4000 migrants, l’Etat avait annoncé le 31 août 2015 l’ouverture d’un gigantesque camp pour 5 ans afin d’y clôturer 1500 migrants. Il a été inauguré le 11 janvier par l’arrivée de 50 premiers d’entre eux dans des containers (ce sera le rythme quotidien pour le remplir).

11-25

la nouvelle prison pour migrants à Calais

Et puisqu’on sait depuis un bail que dans la bouche de l’Etat la guerre c’est la paix, la dénomination officielle en sera « camp humanitaire ». Un camp constitué de 125 conteneurs de 12 places chacun, 2.33m² par personne, sans cuisine, grillagé, vidéosurveillé, gardé et accès filtré par reconnaissance palmaire. Après les grillages et les flics, c’est la dernière couche du dispositif pour briser l’auto-organisation des migrants et les empêcher de tenter de passer la frontière vers l’Angleterre. Si à court terme le démantèlement de la jungle reste annoncé pour mars 2016 – signifiant donc dégager et disperser les 2500 autres –, ce véritable camp étatique de triage et de confinement qui sert de caution a surtout pour objectif d’en encadrer au moins 1500 en les contrôlant, les enregistrant, les identifiant, les enfermant la nuit, et les convaincre de déposer une demande d’asile ici. C’est-à-dire aussi faciliter l’expulsion rapide des déboutés du statut, et plus tard de ceux qui n’y auront plus droit (d’où la durée de 5 ans).

Pour rappel, entre octobre et décembre 2015 près de 1000 migrants ont été déportés de façon sauvage via l’aérodrome de Calais vers les CRA de Metz, Marseille, Rouen, Paris, Toulouse ou Nîmes lors de vols groupés.

921184286_B977347732Z.1_20151215223445_000_G325QQ24J.1-0« Il s’agira d’un camp fermé, équipé de caméras de vidéosurveillance. Pour y entrer, les migrants volontaires et retenus par La Vie Active devront donner leur nom. Ils devront justifier d’un code d’accès grâce à un dispositif de reconnaissance biométrique, à l’image de ceux utilisés dans des entreprises. « C’est un système choisi par l’opérateur de l’État, La Vie Active », indique la préfecture du Pas-de-Calais. Il utilise la morphologie de la main en 3D, est complété par un code d’accès. « Il ne s’agit pas d’empreintes digitales. Les données ne sont pas conservées. Rien à voir avec les bornes Eurodac », précise-t-elle. Ce dispositif a été préféré aux badges, utilisés à l’époque du camp de Sangatte, fermé en 2002. »
(La Voix du Nord, 17/12/2015 )

Les entreprises qui collaborent à ce projet en se partageant les 18 millions d’euros du gâteau (aménagement, fonctionnement) :

Logistic Solution : fournisseur des conteneurs
Launay des Moulins / 35390 Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine)

La PME Logistic Solution est en réalité un vieux partenaire des flics et militaires, puisqu’elle fournit déjà les containers du chantier sur Mururoa en association avec Sodexo Defense Services (contrat à 30 millions d’euros), et l’avait fait pour le ministère français de la Défense lors de l’exercice de certification de 5000 militaires de l’OTAN Steady fast Jazz, en Pologne (novembre 2013). C’est aussi un fournisseur de l’armée égyptienne. Sur son site, à la rubrique partenaire, elle a trankillou posé les logos de l’OTAN, de la Marine nationale et de l’Economat des armées.
Logistic Solution livre ses containers à Calais depuis le 7 décembre 2015, pour une ouverture du camp prévue pour le début du mois de janvier. Elle livrait 21 containers par jour la première semaine de janvier.

Groupe CW (Clôtures Michel Willoquaux) : Grillages du camp
Marques déposées : Clonor et Clowill
Famille Willoquaux : Michel (Président du conseil d’administration), Christophe (directeur général), Stéphane (directeur général délégué), Andrée (vice-président)
7/21 Route Nationale / 59152, Tressin

ATMG : surveillance du site pendant les travaux
Habitués de la ,surveillance des chantiers Eiffage, Bouygues, etc.
PDG : Bardadi Beddiaf
Rue Roger Salengro / Route De Oignies Espace Tertiaire Bata / 62710 Courrières

Biro Sécurité : Dispositif biométrique du camp & surveillance du centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon » depuis mars 2015 (30 agents de sécurité et maîtres-chiens recrutés)
« « C’est un marché très important pour la société, assure le Calaisien. Et qui crée de l’emploi ». Avec le nouveau camp pour 1 500 réfugiés, Biro compte recruter six nouveaux agents. L’entreprise fournit aussi à La Vie Active le dispositif d’accès biométrique sécurisé au camp humanitaire de 1 500 migrants. »
(La Voix du Nord, 15/12/2015)
Par ailleurs, Biro Sécurité s’enrichit de tous côtés en montant pour des transporteurs des « parkings sécurisés » en aval près de la rocade de Calais pour empêcher les migrants de monter dans les camions, et en amont comme sur l’aire d’autoroute de Saint-Laurent à Steenvoorde (Belgique, à 70 km de Calais).

PDG : Axel Guillaume Biro
251 Avenue Antoine de Saint-Exupéry, 62100 Calais

Béton : SOGEA, filière de Vinci

ONG ACTED (Agence d’Aide à la Coopération Technique et au Développement) : a été aperçue en train d’escorter un semi-remorque hors de la jungle, semi remorque qui sert à transporter les conteneurs en question.
33 Rue Godot de Mauroy, 75009 Paris

Association La Vie Active : gestionnaire du camp (choisie en octobre 2015, elle était candidate en concurrence avec La Croix rouge sur ce marché)
Directeur général : Guillaume Alexandre.
Président du conseil d’administration : Alain Duconseil.
Suivi du camp : Stéphane Duval
La vie active, grosse « association d’utilité publique », plus gère de 70 établissements et sites, « dans les secteurs de la Petite enfance (crèche d’entreprises, CAMSP), l’Enfance (IEM, IME, ITEP, SESSAD), le Social (MECS, clubs de prévention, service tutélaire, CHRS, PAEJ) les Adultes handicapés (foyers de vie, SAJ, SAVS), les Personnes âgées (EHPAD, SSIAD), la Formation ».
La Vie Active
4, Rue Beffara
62 000 Arras

[Repris de cettesemaine]