Tags sur la poste italienne à Saronno
Nous apprenons dans la presse que le 27 janvier dernier à Saronno, la façade de la ‘Poste italienne’ située via Manzoni a été recouverte de tags. Le contenu des slogans bombés concernait la lutte contre les expulsions de migrants, orchestrées en partie par ‘Mistral Air’, la lutte contre les centres de rétention (CIE) et la solidarité avec les compagnons de Lecce qui font face à la répression pour s’être opposés à toute cette merde.

______________________
Turin : attaque contre la machine à expulser
15 janvier : pendant la nuit, les DABs des quatre agences de La Poste sont mis hors service. Sur les murs des agences, des tags sont posés : certains en solidarité avec ceux qui luttent contre les CIE, d’autres contre Mistral Air, compagnie aérienne appartenant au Groupe Poste Italiane, qui effectue les déportations de sans-papiers.

[Traduit de l’italien par non-fides de Macerie.]
______________________________
Lecce (Italie) : attaque contre la machine à expulser
Lecce – nous avons détruit deux distributeurs de billets de La Poste italienne, entreprise qui déporte les immigrés des centre de rétention avec sa compagnie aérienne Air Mistral.
Liberté pour ceux qui luttent dans et hors des centres de rétention
Liberté pour tous
[Traduit d’informa-azione par brèves du désordre, 13/01/2016 à 20h15]
*********
Au fond des yeux
Deux fils, indissolubles et antithétiques, relient des faits et des personnes apparemment lointaines : la guerre et la liberté. Une femme somalienne, morte pendant sont débarquement dans le sud du Salento [dans la région des Pouilles, en Italie ; NdT] est l’énième victime de la guerre totale que le Capital a déclaré contre l’humanité, contre cette partie de l’humanité sur l’exploitation et la souffrance de laquelle il fonde son processus d’accumulation. Partie pour essayer de fuir des conditions de misère, cette femme, comme des millions d’autres êtres humains, est allée à la recherche de sa liberté, qu’elle pensait pouvoir trouver dans cette région du monde où vivent les plus gros responsables des causes qui l’ont obligée à fuir.
Cependant, au moment où elle pensait entrevoir une possibilité, les conditions de la guerre l’ont encore rattrapée, dans les eaux à quelques kilométrés de la côte.
D’autres ont eu plus de chance, apparemment du moins… Arrivés sains et saufs sur la terre ferme, ils pensaient pouvoir satisfaire leur désir de liberté, pour s’apercevoir qu’ils n’ont trouvés, dans le riche Occident, que des conditions d’exploitation et de misère semblables à celles qu’ils avaient abandonné, faites d’exploitation salariale brutale, discrimination, répression… Certains d’entre eux, les plus pauvres parmi les pauvres, à un tel pont qu’ils n’ont même pas les qualités nécessaires pour obtenir un bout de papier qui leur permette de circuler sans devoir se cacher, ont rencontré les camps des modernes démocraties occidentales : les CIE, Centres d’Identification et d’Expulsion. C’est ainsi qu’un langage qui se veut de plus en plus neutre, afin de cacher la brutalité de ses significations, appelle les centres d’internement, en Italie.
Fruit nocif de toute guerre, ces camps n’ont jamais supprimé les aspirations à la liberté des personnes internées, qui, depuis le moment de leur ouverture en 1998 jusqu’à aujourd’hui, ont donné lieu à une série infinie d’évasions, révoltes et destructions, jusqu’à mettre en doute leur existence et leur fonction. Cependant, la tache de détruire ces lieux de l’abomination n’appartient pas seulement à ceux qui y sont enfermés, mais à quiconque haït la guerre et aime la liberté. C’est celle-ci la raison qui a poussé trois manifestants à aller devant les murs du CIE de Brindisi-Restinco, il y a quelques jours, ce pour quoi ils ont été mis d’abord aux arrestations domiciliaires, puis assignés à résidence.
La lutte pour la liberté concerne tous ceux qui sont les victimes de la guerre menée par le Capital et les États qui le servent, une guerre que tous les exploités vivent chaque jour sur leur peau, obligés de fuir des lieux où ils vivent, ou condamnés à survire dans des conditions de misère et d’exploitation dans la partie riche du monde, qui vit d’une richesse toujours plus accumulée par peu de gens au dépit du plus grand nombre. Le fait de défendre la misère des petits privilèges qui nous différencient de ceux qui sont plus pauvres que nous est une des pilules les plus amère que le capitalisme veut nous faire avaler, jusqu’à renier non seulement la solidarité, mais aussi la conscience humaine.
Dans les yeux de ceux qui traversent la mer nous ne devons pas voir, comme le voudraient presse et politiciens, l’ennemi dont nous devrions nous défendre ou le concurrent dont nous devrions nous protéger, mais bien les exploités dans lesquels nous pouvons nous reconnaître. telle est la vrai peur qu’instille en nous l’immigré, le sans-papier, l’ « autre » en général : la peur de reconnaître en lui les mêmes conditions d’exploitation que nous vivons jour après jour. En prendre conscience signifierait, simplement, reconnaître aussi un ennemi commun et cela est le premier pas à faire pour comprendre de quelle coté se ranger. Telle est la plus grande peur de ceux qui nous gouvernent, qui alimentent la guerre entre les pauvres.
Quelques ennemis de toute frontière
15 janvier 2016
[Traduit de l’italien de Finimondo par non-fides.]
NdT
[1] Centre d’Identification et d’Expulsion pour sans-papiers, l’équivalent des CRA français ; NdNF
*****
Arrestation de trois compagnons pour la lutte contre le CIE de Brindisi
Après une manif de solidarité devant le CIE de Brindisi – Restinco, trois compagnons de Lecce ont été arrêtés sur des accusations de « résistance à agents » et de « manifestation non-autorisée ». Ils sont désormais sous assignation à résidence. Ci-dessous le tract distribué pendant la marche qui a eu lieu le 10 janvier dans le centre-ville en solidarité avec les personnes arrêtées :
« Depuis début octobre 2015, dans le quartier de ‘Restinco’ à Brindisi, un CIE (centre d’identification et d’expulsion pour étrangers) est de nouveau ouvert après que plusieurs révoltes de ceux qui sont enfermés à l’intérieur l’aient rendu inapte à l’utilisation.
Les CIE sont de véritables camps dans lesquels sont enfermés des migrants sans-papiers. La vie dans un CIE est constituée d’harcèlements de militaires et de policiers et de gros bénéfices pour les organismes qui les gèrent : dans le cas de Restinco, c’est « Auxilium Società Cooperativa Sociale* ».
Depuis la réouverture du centre, des compagnons allaient régulièrement devant ses murs pour apporter de la solidarité aux retenus. Après de multiples détentions par la police, trois d’entre eux ont été arrêtés samedi 9 janvier, poursuivis pour « manifestation non-autorisée » et « résistance à agents de police ». Nous réaffirmons que le but principal de la répression est de s’assurer que ce camp reste un lieu de ségrégation totalement isolé et inconnu du plus grand nombre.
Qui est indifférent est complice de ces camps.
Contre les frontières, liberté pour tous, feu aux CIE !!«
[Traduit par LCNE d’informa azione, Lun 11/01/2016]
NdT: *Sur son site, cet organisme humanitaire se présente comme ceci : « Auxilium Società Cooperativa Sociale gère et développe des services sanitaires et d’assistance sociale et éducative, promouvant l’humain et l’intégration sociale… […] »

La Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Kosovo, l’Albanie et le Monténégro sont désormais déclarés comme des « pays d’origine sûrs », car celui qui vient ici dans l’espoir d’une vie meilleure mais qui ne fuient pas un contexte de guerre et une persécution reconnue (être rom ne compte évidemment pas!), qui ne remplit pas les critères économiques, n’a pas l’aptitude ou les bonnes volontés pour être exploité économiquement est considéré comme « superflus ».
Ces derniers jours, on a pu entendre que deux nouveaux camps ou prisons doivent être réalisés dans Bâle ou ses environs. A Muttenz, un centre d’identification de migrants doit d’ores et déjà être mis en service début 2016 et y interné jusqu’à 900 migrants, ce qui en fera le plus gros centre fermé de Suisse. Les personnes doivent séjourner dans le centre au maximum 3 semaines afin d’y être ficher, avant qu’elles ne soient répartis dans les cantons pour l’étude de leur demande d’asile. Le camp de Bässlergut, qui sert aussi bien à expulser qu’à enfermer, doit être agrandi d’ici 2019 après restructuration. La nouvelle prison ouvrira 78 nouvelles places. Les 43 places qui existent déjà à Bässlergut et qui servent actuellement comme cellules pour de courtes détentions seront alors de nouveau utilisées comme centre d’expulsion. Par ailleurs, un centre d’asile régional qui, par la centralisation des institutions compétentes, permet un accès aux renseignements plus rapide et des expulsions plus performantes, doit être construit à l’avenir dans la région. Depuis 2014, cette nouvelle forme de politique d’enfermement est testée à Zurich. De tels camps ou centres de rétention continuent de s’étendre dans toute l’Europe.


« Il s’agira d’un camp fermé, équipé de caméras de vidéosurveillance. Pour y entrer, les migrants volontaires et retenus par La Vie Active devront donner leur nom. Ils devront justifier d’un code d’accès grâce à un
Dans la soirée du jeudi 31 décembre, un groupe de personnes s’est rendu peu après 22h00 à la prison de la Butte de Besançon pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers.
Hier après-midi, environ 80 personnes se sont rassemblées pour une manif bruyante à l’extérieur du commissariat / centre de rétention de Coquelles afin de protester contre la violence du régime des frontières. Ils ont été rejoints par une bande de flics et quelques fascistes locaux du groupe « Calaisiens en colère », qui ne se sont pas démerdés pour rester incognito.
Rassemblée devant l’entrée du poste de police, la foule a fait une cacophonie féroce et joyeuse avec des casseroles et des instruments de musique, accompagnées d’un trombone et d’un sound system jouant des airs classiques de la « jungle ». Des banderoles ont été accrochées sur les clôtures autour de la prison, avec des slogans tels que: « Du conflit à la cage: bienvenue en Europe! », « Liberté de mouvement pour tous! », « Libérez le tunnel sous la Manche 3 » et « No borders, No Nations, Stop Deportations ».


Jour après jour, l’Etat perfectionne ses moyens de contrôle et de surveillance sur la population (accroissement du nombre de caméras, mises en circulation de nouveaux papiers à puce et biométriques, drones, fichage ADN…). Les moyens technologiques que l’Etat applique sur chacun d’entre nous sont l’illustration de sa crainte des révoltes qui peuvent secouer la vie paisible des dominants. A chaque période de l’histoire, le pouvoir a toujours brandi le spectre d’un ennemi intérieur – qu’il utilise pour faire peur aux citoyens et susciter leur aval – dans l’optique de renforcer sa propre sécurité, autrement dit la protection de l’ordre social. A ce jour, c’est le « barbu islamiste » (même isolé) qui lui sert d’épouvantail pour passer en rafale des lois scélérates. On peut ainsi parler des lois antiterroristes depuis janvier 2015 et l’attentat à « Charlie Hebdo » (qui ont déjà été énumérées dans le « 