Archives par étiquette : pillages & sabotages

[Montpellier] Carnage des Gueux au centre-ville !

Montpellier : plusieurs débordements ternissent la soirée du carnaval des gueux

Environ 400 personnes se sont rassemblées mardi 28 février au soir pour célébrer le carnaval des gueux. Une fête, qui a laissé place à plusieurs débordements, en marge du cortège. Dès 21h des poubelles ont été incendiées au gré des déplacements des carnavaleux, rue de la Loge mais aussi entre le Corum et les Beaux-Arts. Plusieurs personnes ont été interpellées pour dégradations et jet de projectile vers les forces de l’ordre. Les marches de la CCI Grand rue Jean Moulin en gardent les traces noires. Pour contenir les débordements et dissuader les fauteurs de troubles, un vaste dispositif de sécurité a été déployé dont une dizaine de cars de CRS. Pour canaliser les noctambules et éviter les retours de flammes dans l’écusson, des cordons de policiers, flashballs au poing, ont été postés stratégiquement.

Des boutiques de la Grand rue Jean-Moulin ont été prises pour cible, les vitrines étoilées à coup de barre de fer. Les enseignes American Vintage, Agatha, Phildar ou Orange ont été touchées. American Vintage et de manière encore plus importante Daudé ont eu leurs devantures détruites, leurs vitrines explosées à coup de barre de fer. Chez Daudé, les casseurs ont endommagé ou dérobé les produits exposés. Des pétards ont aussi été jetés dans le magasin. Le propriétaire est intervenu à temps, pour éviter un incendie. En revanche, les mêmes mis en cause étaient déjà en train de bousculer les tables d’un restaurant tout proche en plein service. Là encore des vitres ont été brisées et du matériel volé. Un groupe de passants a même été molesté par ces mêmes agresseurs.

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[Mexique] Vague de révolte et de pillages suite à la hausse des prix du pétrole

La hausse des prix du pétrole décidée en début d’année par le gouvernement mexicain a provoqué émeutes et pillages spontanés dans tout le pays à partir du début de la semaine dernière.

Des centaines de commerces, dont les plus grandes chaînes commerciales, ont été attaqués dans les principales villes du pays, des autoroutes ont été bloquées ainsi que de nombreux dépôts, centres de traitement et de distribution, qui menaçaient dans la semaine l’approvisionnement dans 3 États du Nord (Durango, Chihuahua et la Basse-Californie, les plus vastes du pays) et l’État de Morelos (sud).
On a aussi vu des des blocages de voies ferroviaires, des attaques de camions citernes, des occupations de stations-service, et des batailles avec les flics, qui ont été repoussés à Ixmiquilpán (État d’Hidalgo, centre) le jeudi 5. Voir à ce sujet la vidéo suivante.

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[Etats-Unis] Petit aperçu des feux de révolte en réponse à l’arrivée de Trump au pouvoir

ecranportlandCela fait désormais trois nuits que la révolte embrase les rues de plusieurs villes à travers les Etas-Unis, et notamment sur la côte nord-ouest du pays (Oakland, Portand et Los Angeles). Ces émeutes ont commencé à éclater dès mardi soir lors de l’annonce de l’élection du milliardaire réactionnaire Donald Trump à la tête de l’Etat. Voici un petit compte-rendu à partir de la presse de ce qu’il s’est passé ces dernières nuits.

kill_cops_cropped_allison_levitsky_bcn-1478847308-733Dans la nuit de jeudi 10 novembre, plus de 4000 personnes ont pris les rues à Portland (Oregon) et plusieurs d’entre elles se sont affrontées à la police. CNN rapporte que « des anarchistes parmi la foule ont lancé des objets sur les policiers, attaqué des banques et des commerces, détruit des véhicules de police ». Armés de battes de baseball et de bâtons, des émeutiers sont entrés dans une concession automobile Toyota pour exploser les vitres des voitures parquées là. Le média local KATU News rapporte même qu’une conductrice a aspergé les manifestants de lessive, avant de se faire subtiliser ses clefs de voiture, jetées ensuite par-dessus un pont. Du mobilier des transports urbains, ainsi que des armoires électriques de l’éclairage public, ont été défoncés à coups de barre de fer. Vingt-six personnes auraient été arrêtées par les flics cette même nuit.

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[Paris] Récit d’une balade très sauvage contre la police – 25 mars 2016

Vendredi 25 mars, suite à la vidéo qui montre un jeune du lycée Bergson se faire tabasser par des flics devant le blocus de son bahut, un rassemblement était appelé vers 10h30 devant l’établissement. Récit d’une manif qui part joyeusement en saccage de commissariatS et pillages de Franprix.

ComicoXIXeme-3-e1458926715974Plusieurs centaines de personnes sont là, et quasiment aucune présence policière. Quelques minutes seulement après le rencard, un mouvement se dessine vers Jaurès, et la plupart des gens suivent. La manif s’étend rapidement car la tête du cortège semble s’être passé le mot : on va au commissariat central du Xe arrondissement, rue Louis Blanc (c’est d’ailleurs dans ce commissariat qu’Amadou Koumé avait été assassiné par les flics il y a un peu plus d’un an). On ne rencontre aucune résistance indésirable sous la forme de flics, et on arrive sans encombres dans la petite rue à sens unique, où les centaines de lycéenNEs commencent à former une foule compacte. L’ambiance est plutôt calme, quelques barrières de chantier sont mises en travers de la route, des poubelles sont renversées et surtout tout le monde crie des slogans hostiles à la police : «Nique la Police // Assassin de la Police», «Tout le monde déteste la police», etc. Mais rapidement on sent qu’on est plein, et ça commence, timidement avant de monter en pression : après les fumis et les pétards, ça lance pas mal de bouteilles sur les 3 ridicules flics sortis sur les marches avec leurs boucliers de défense, ainsi que sur les vitres du commissariat. L’ambiance est sacrément joyeuse, tout le monde se marre et applaudit les coups d’audace ou les lancers particulièrement jolis. Après quelques minutes, il semble qu’on en ait assez, et on n’a pas trop envie de se retrouver coupéEs en deux, du coup on calte par l’autre côté, en marchant tranquillement en direction de notre point de départ, Bergson.

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Mais on ne s’y arrête pas, on passe juste faire tourner le récit exalté de notre attaque aux potes restéEs au bahut, et on continue en direction de la mairie. Là c’est beaucoup plus calme, certainEs lycéenNEs sont assiSEs par terre, on hallucine un peu, on se demande bien ce qu’on peut faire devant une mairie à part reproduire ce qu’on vient de faire quelques minutes plus tôt. Apparemment cet objectif ne satisfait pas grand monde et du coup on repart après 5 minutes le long du parc des Buttes Chaumont. Deux ou trois lycéenNEs appellent à ne pas prendre de bouteilles et à rester calme. Ça fait bien marrer tout le monde, et on commence à récupérer des objets potentiellement utiles au regard du nouvel objectif qui commence à faire le tour des bouches et des oreilles : le commissariat central du XIXe arrondissement ! Non contentEs d’avoir attaqué un commissariat, on a envie de s’en faire un autre, et il faut dire qu’on commence à se chauffer. On déboule dans les escaliers, on arrive devant le comico, judicieusement placé en face de travaux de voirie qui vont fournir l’essentiel des projectiles : après les carreaux de carrelage et les cailloux, on commence à se servir des étais comme de béliers, à balancer les barrières de chantier contre les vitres qui tombent les unes après les autres. Les éclats de joie de la foule répondent aux éclats de verre qui jonchent le trottoir. En face du comico, la cour du collège Georges Brassens est déserte et les ballons abandonnés semblent dire «ras le bol du foot à la récré, on préfère casser des commissariats !».

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Toujours pas de flics à l’horizon, mais plus de vitres intactes non plus, et les tags «Nique la police» et «Mort aux flics» synthétisent plutôt pas mal nos revendications, du coup on se tire par la rue d’Hautpoul. En partant, on voit trois pauvres fourgons se diriger vers le commissariat en nous évitant bien soigneusement. Ben ouais, on est 500, super chaudEs, et on a pas l’air d’avoir trop envie de se laisser faire.

Une fois sur l’avenue Jean Jaurès, quelques tags, «Sous les pavés, les flics», «En grève jusqu’à la retraite», «La retraite à 13 ans» sur un Pôle-Emploi. Ça gueule tout le temps plein de trucs, «Le travail on s’en fout, on veut plus bosser du tout !», clairement on a toutes les raisons d’être dans la rue, et on ne se prive pas de le dire. La vidéo est évidemment un prétexte, et seulEs peuvent s’indigner de cette violence ceux et celles qui n’ont jamais été confrontéEs aux flics, et qui ignorent donc combien ces violences sont systématiques quand on a affaire aux larbins en uniforme. Là on est ensemble, et l’énergie qui nous porte n’a plus grand chose à voir avec cet uppercut, mais plutôt on kiffe juste de pouvoir exprimer tout ce qu’on retient toute l’année : la rage contre les flics, et le bonheur de les voir se manger des pavasses.

Ça gueule «on va à gare du Nord !», «on va à gare de l’Est !», et tout un tas d’autres propositions, jusqu’à une qui semble ravir tout le monde : «Autoréduc ! Autoréduc !». Quand on voit au loin le logo Franprix, tout le monde comprend et c’est un véritable sprint jusqu’au magasin qui est envahi par des dizaines de personnes hilares qui se servent et ressortent en brandissant leur butin. Des œufs de Pâques en pagaille, des sandwiches et tout un tas d’autres trucs. Il va sans dire qu’à ce moment-là les quelques rabat-joie citoyens ont quitté la manif depuis un bon bout de temps, et c’est très plaisant de sentir combien cette action de pillage spontané égaye sincèrement tout le monde.

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On continue sur Jaurès, et rebelote une enseigne Franprix au loin. Même scénario, sprint, on tient le rideau de fer, on file des coups sur les vitres pendant que d’autres pillent ce qu’illes peuvent. Deux pauvres RG, talkies en main, nous suivent de loin, mais toujours aucun flic. Du coup on continue ! On est revenuEs à Stalingrad, et on suit la ligne 2 en direction de Barbès. En chemin on rencontre un type à la rue à qui on file un bon paquet de victuailles. Ça se prend en selfie devant le gars [sic, Ndt], sourires aux oreilles «vas-y, c’est cadeau ça vient du Franprix !». En arrivant à proximité des migrantEs qui dorment sous le métro aérien, ça gueule «So, so, so, solidarité, avec les réfugiéEs !», et on partage une autre part du butin du pillage. […]

On continue en direction de la Chapelle et on bifurque rue du Chateau-Landon aux cris de «On va au lycée Colbert !». On passe devant mais il n’y a personne dehors, à part une bonne masse de poubelles à roulettes, révoltées elles aussi, qui se décident à nous accompagner. On passe au-dessus des voies et là nos compagnonNEs poubelles décident de passer à l’action, une bonne partie, dont le conteneur à verre, se jettent à plat ventre en travers de la rue, tandis qu’une poignée de poubelles plus téméraires se jettent par-dessus les barrières sur les voies de la Gare de l’Est en criant «Bloquons tout !».

Ça repart vers Barbès, et c’est seulement là qu’on entend les premières sirènes, plus loin. Quelques camions, rien de bien impressionnant pour les quelques centaines de personnes qui restent. Mais on commence à être fatiguéEs, et on arrive dans un quartier où les cibles semblent moins nombreuses. Les anti-émeutes trottinent difficilement, du coup ça court un peu et on part tranquillement dans les rues transversales. Une trentaine de personnes ont finalement été nassées par les chtars et libérées une par une après fouille et contrôle d’identité.

En une matinée, on a pu, à 4 ou 500 personnes motivées, attaquer deux commissariats, piller deux Franprix, gueuler partout tout ce qu’on voulait, tenter de bloquer les voies de la gare de l’Est avec des poubelles, se tirer sans que personne se fasse arrêter, et tout ça sans arrêter de rigoler, de crier de joie et d’halluciner sur notre capacité à prendre de vitesse la police et tous les larbins qui les soutiennent (vigiles, citoyenNEs, etc.).

Quand on s’est séparéEs, c’était dans toutes les bouches : on remettra ça !

[Publié sur indymedia nantes, 28 mars 2016]

[Tunisie] Un bilan sur la répression lors des récentes émeutes

Tunisie: 423 arrestations dans les récentes émeutes

Selon le ministère tunisien de l’Intérieur, les personnes arrêtées sont accusées d’être impliquées dans des actes de vandalisme et de pillage

Le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé, samedi, l’arrestation de 723 personnes accusées d’être impliquées dans les actes de violence, de vandalisme et de pillage perpétrés dans le pays depuis le début des protestations contre le chômage, dimanche dernier à Kasserine (ouest).

Walid Louguini, chargé des relations avec la presse au ministère de l’Intérieur, a déclaré à Anadolu que 84 autres personnes ont été arrêtées pour violation du couvre-feu, instauré hier vendredi.

Aussi, 103 agents de police et gendarmes ont été blessés au cours de la dernière période.

Le Chef du gouvernement, Habib Essid, a accusé des « parties destructrices » d’avoir « fomenté les tensions » et « exploité les protestations pacifiques pour piller et saccager ».

Il a affirmé, au cours d’une conférence de presse, à Carthage, que « ces courants qui veulent faire tomber le régime, et imposer le leur, en profitant des protestations des jeunes, seront défaits ».

Depuis mardi dernier, le gouvernorat de Kasserine (Ouest) est en proie à de vives protestations contre le chômage et la corruption.

Au départ, des jeunes sans emplois s’étaient rassemblés devant le siège du gouvernorat pour dénoncer «une manipulation des autorités locales des listes de recrutement dans la fonction publique ».

Les protestations ont progressivement dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Des pneus ont été brûlés et la route principale de la vile de Kasserine a été coupée.

La vague de protestations a rapidement gagné d’autres villes, deux jours après la mort d’un jeune manifestant de Kasserine, victime d’électrocution alors qu’il s’agrippait à un poteau électrique pour contester la composition de la liste où ne figurait pas son nom.

Vendredi, des manifestants ont tenté d’envahir le siège du gouvernorat après le refus du gouverneur de sortir à leur rencontre et d’écouter leurs revendications. Un jeune a tenté de se suicider en s’immolant par le feu, avant d’être maîtrisé par d’autres manifestants, a constaté le correspondant d’Anadolu.

trt.net.tr, 24/01/2016

[International] Nouvelles d’opposition du mois de novembre

Voici un lien vers les Nouvelles d’opposition qu’on a trouvé pour le mois de novembre, si possible agrémentées de commentaires pour celles sur lesquelles nous possédons des éléments.

Avec entre autres :

-Pas mal de choses du côté du Mexique et de l’Afrique du Sud (comme d’habitude)
-de l’agitation en prison (grève de la faim d’un anarchiste turc et du condamné à mort américain Keith Lamar, plusieurs échauffourées dans l’Alabama, une émeute en Guinée…)
-un soulèvement au Togo
-toujours des émeutes et actions contre la police (Égypte, États-Unis, Zimbabwe)
-des mouvements violents contre des grands projets (Indonésie)
-des mouvement de migrants et contre les centres de rétention (Angleterre, Calais, Turin, ,Chypre, Macédoine, Australie)
-des mouvements paysans (Colombie, Grèce, Canada)
-des attaques ciblées (contre Syriza en Grèce, l’armée en Belgique)
-une grève générale doit on a très peu parlé à Mayotte
-d’autres grèves importantes (Grèce, aéronautique au Brésil)

[Reçu par mail]

[Mexique] Ne pas oublier les massacres d’Etat passe par l’émeute – 2 octobre 2015

Vendredi 2 octobre avait lieu dans plusieurs villes du Mexique de nombreuses manifestations pour commémorer le massacre de centaines d’étudiants par l’armée le 2 octobre 1968 à Tlatelolco, la veille des jeux olympiques de Mexico. A cela s’est ajouté l’anniversaire des 43 étudiants d’Ayotzinapa disparus (au moins 6 morts et 23 blessés retrouvés) dans l’Etat de Guerrero l’an passé.

"Ni pardon ni oubli - Mort à l'Etat" - Mexico, 2 octobre 2015

« Ni pardon ni oubli – Mort à l’Etat » – Mexico, 2 octobre 2015

A Mexico et à Oaxaca, les manifestations ont débouché sur une conflictualité incendiaire envers l’Etat: à Mexico, 5000 policiers étaient mobilisés. Entre 100 et 300 encapuchados, qui répondaient à l’appel à la manif « 2 octobre, on n’oublie pas », ont attaqué avec de pierres et des cocktails molotov les flics qui protégeaient les environs du Palais National à Zócalo. Les affrontements ont duré que quelques minutes. Il y a eu entre 3 et 10 interpellations selon les médias du pays. A Oaxaca, plusieurs banques (notamment une agence ‘Santander’ et une succursale ‘Banorte’), au moins deux concessionnaires automobiles (dont un de ‘Mazda’ et l’autre de ‘GMC’) et leurs voitures exposées ont été attaqués. Des magasins ont également eu leurs vitres détruites. Un magasin de bouffe a été pillé. Environ 53 émeutiers présumés (dont 10 mineurs et femmes) ont été interpellés à Oaxaca. La plupart font l’objet de poursuites pour « actes de vandalisme, tags sur bâtiments publics, agences commerciales, monuments historiques, etc… »

Mexico

Mexico

La banque 'Santander' de Oaxaca prise pour cible

La banque ‘Santander’ de Oaxaca prise pour cible

idem

idem

Passage au concessionnaire 'Mazda'

Passage au concessionnaire ‘Mazda’

idem

idem

Self-service, sans passer par la caisse...

Self-service, sans passer par la caisse…

Mardi 22 septembre, des protestations étudiantes avaient eu lieu dans l’Etat de Guerrero. Alors que des étudiants et parents s’apprêtaient à monter dans une dizaine de bus afin de rejoindre la manifestation à Chilpancingo (la capitale), les flics ont eu la mauvaise initiative d’intervenir en bloquant l’accès routier de Tixtla à la capitale d’Etat : à la suite de quelques vaines tentatives de parents d’élèves de négociers l’accès auprès des flics, près de 200 jeunes masqués ont lancé des molotovs et pétards sur les 200 flics qui bloquaient l’accès. Les affrontements ont laissé cinq agents de l’Etat en mauvais état (« traumatismes crâniens, plaies et contusions ») et deux jeunes manifestant-es blessé-es. La veille au soir, les bureaux du procureur (« La Fiscalia ») à Chilpancingo ont été attaqués et saccagés par un groupe de jeunes encapuchados.

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[Reformulé de la presse mexicaine, 22/09 et 02 & 03/10/2015]

[Baltimore, Etats-Unis] Couvre-feu et état d’urgence décrétés en réponse à l’intensification des émeutes – 27 avril 2015

bal-students-residents-clash-with-police-at-mo-034Lundi 27 avril 2015 avait lieu la cérémonie d’enterrement de Freddie Gray à Baltimore en fin de matinée. Malgré tout le travail des religieux d’en faire une marche blanche pieuse et silencieuse, la colère a rapidement pris le dessus. Tout serait parti d’un groupe de 70 à 100 adolescents provenant des quartiers populaires du nord-ouest de la ville, qui ont commencé à canarder les flics de projectiles en tous genres (qui ont été contraints de reculer), détruit des véhicules de police stationnés dans les rues à coups de battes de baseball. Mais cette fois-ci, la majorité a été incendié. L’émeute a atteint son apogée par la suite avec plusieurs pillages de magasins et une nouvelle fois du supermarché de la chaîne ‘7-Eleven’. Une pharmacie de la chaîne ‘CVS’ a aussi été dépouillée avant d’être incendiée. Lors de l’intervention des pompiers pour y éteindre les flammes qui en sortaient, un émeutier a foutu des coups de couteau dans les tuyaux d’arrosage, sabotant proprement leur travail. Au moins un centre commercial (situé à l’ouest de la ville) a été attaqué et pillé: à l’intérieur, il ne restait plus grand chose dans le magasin de chaussures ‘Shoe City’ et dans un magasin de jeux vidéo, qui a été livré aux flammes.

En fin de journée, le gouverneur du Maryland Larry Hogan a décrété l’état d’urgence et activé la garde nationale (5000 militaires) dans tout l’Etat.  Dans la foulée, des flics de Washington et de Philadelphie ont été appelés en renfort en prévision de la soirée et la maire a décrété le couvre-feu de 22h à 5h pendant au moins une semaine à compter de mardi. 15 flics ont été blessés, dont six sérieusement (deux qui ont du être hospitalisés).

De plus, des journaflics qui laissaient traîner leurs objectifs se sont mangés des coups de tatane dans la tronche: notamment ceux de ‘Fox News’, de ‘CNN’ (qui a déclaré: « j’ai le nez cassé et trois points de suture à la lèvre supérieure » en plus de s’être fait chourrave son téléphone portable), du ‘Washington Post’ et du Baltimore Sun . Un véhicule de CBS21 News a reçu des projectiles. Au moins 8 ont fait les frais de leur travail de flicage depuis samedi. D’ailleurs, un des laquais des flics a même rapporté un avertissement d’un émeutier: « arrête de prendre des photos ».

Dans le même temps, deux groupes de soutien à la police, des fachos de ‘Nation of Islam‘* et un autre s’appelant ‘Baltimore Anti-violence Movement’ discutaient tactiques afin de dissuader la population incontrôlable d’attaquer, essayant de stopper pillages, incendies et caillassages. En plus du fait de s’être mis sur la gueule entre eux, leur travail de flics n’a apparemment pas payé si l’on regarde ce qu’il s’est passé le reste de la nuit: un complexe immobilier récemment construit destiné aux personnes âgées a été détruit par les flammes; les pillages se sont poursuivis contre un magasin de ventes d’alcool ainsi qu’un service d’encaissement de chèques. Entre 27 et 47 personnes ont été arrêtées (les flics comptent sur les images prises par les caméras des journaleux pour choper les émeutiers).

Les pacificateurs semblent désemparés. Les autorités municipales et gouvernementales ont beau demander à chaque membre de la famille de Freddie Gray de lancer des appels au calme, rien n’y fait. Les gangs -notamment ‘The Crips’, ‘The Bloods’ et la ‘Black Gureilla’- qui habituellement se mènent la guerre entre eux se sont unis contre les flics, faisant redouter le pire aux autorités (notamment l’utilisation d’armes à feu).

De telles émeutes n’avaient pas été vues à Baltimore depuis avril 1968 à la suite du meurtre de Martin Luther King, qui avaient embrasé tout le territoire.

LES P.O.R.C.S

LES P.O.R.C.S

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Intérieur d'une bagnole de keufs

Intérieur d’une bagnole de keufs

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Pillage d'une agence de fric

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supermarché pillé

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Après le pillage, l'incendie

Après le pillage, l’incendie

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Que la peur change de camp....?

Que la peur change de camp….?

Une du 'Times Herald' le 8 avril 1968

Une du ‘Times Herald’ le 8 avril 1968

*Leur chef, Malik Shabazz, déjà présent et entendu samedi pour clâmer la « désobéissance civile » plutôt que « la violence », est également fondateur du ‘New Black Panther Party’, teinté de fondamentalisme religieux (islam en l’occurrence). Connu pour ses déclarations antisémites et racistes, machistes, conspirationnistes, il fait plus le buzz sur internet qu’il n’a de présence dans la rue. Et apparemment, la présence de son mouvement n’était pas désiré par l’autre groupe prônant la soumission. Il est intéressant de voir les religieux de tous bords (musulmans et protestants) totalement dépassés par le climat insurrectionnel qui règne. On ignore si certains d’entre eux se sont mangés des coups….

[Reformulé de plusieurs articles de la presse US, 27 & 28/04/2015]

[Baltimore, Etats-Unis] Vengeance pour Freddie Gray et tous les autres !

[Depuis quelques semaines, des manifs sont régulièrement organisées dans la ville de Baltimore (dans l’Etat du Maryland, située à près de 40 miles au nord-est de Washington) à la suite de la mort d’un homme, Freddie Gray, qui était en garde-à-vue. Il a subi plusieurs coups et blessures lors de son arrestation dans la matinée du 12 avril: celle-ci avait été filmée, ce qui n’a pas empêché les flics de le laisser crever sans appeler les médecins. Ce samedi 25 avril 2015 était prévue la plus grosse manif depuis la mort de Freddie et cette fois-ci elle a pris une tournure bien plus enragée au moment de la dispersion. La soirée s’est terminée par des destructions et pillages de magasins, d’attaques contre les flics et leurs véhicules avec l’arrestation de douze personnes aux alentours du stade de base-ball à la suite .

Le premier magasin pillé ‘7-Eleven‘ contenait de la bouffe et des boissons. Par la suite des flics se sont positionnés en ligne devant le magasin, tandis que d’autres commerces (dont un de téléphonie mobile) situés à proximité étaient à leur tour dépouillés. Plusieurs bars du centre-ville ont été pris pour cibles (Frank and Nic’s West End Grille, Dempsey’s Brew Pub & Restaurant à Camden Yards. Un magasin de fringues dans une galerie marchande a aussi perdu une vitre par un lancé de poubelles à Harborplace. Comme lors des émeutes à Ferguson, les autorités gouvernementales et municipales évoquent « des petits groupes de casseurs venus de l’extérieur de la ville » pour expliquer les émeutes.

Vers 22h le soir-même des émeutes, la maire de Baltimore a convoqué d’urgence une réunion à la mairie en compagnie entre autre d’un responsable religieux et de la soeur de Freddie Gray afin de lancer un appel au calme. Et d’annoncer que six flics de Baltimore ont été suspendus mais ils continueront à toucher leur salaire.A peine plus tard, lors d’une conférence de presse, le commissaire de police Anthony Batts a tenu à rassurer les riches en déclarant que 1200 flics ont été déployés à travers la ville. La carotte et le bâton, comme toujours.]

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Des violences éclatent lors d’une manifestation à Baltimore après la mort d’un Noir arrêtée

Des manifestants s’en sont pris samedi à des voitures de police et à des commerces dans le centre de Baltimore en marge du plus grand rassemblement organisé depuis la mort d’un jeune Noir, blessé lors de son arrestation.

Plus de 1000 personnes s’étaient rassemblées dans le calme pendant 90 minutes devant la mairie de Baltimore, pour réclamer que justice soit rendue pour Freddie Gray, 25 ans, décédé des suites d’une fracture des vertèbres cervicales une semaine après avoir été arrêté le 12 avril dans un quartier populaire de cette ville de 620 000 habitants.

L’ambiance s’est brusquement détériorée lorsque plusieurs dizaines de manifestants ont pris la direction du stade de baseball Camden Yards, une heure avant le début d’un match Baltimore Orioles-Boston Red Sox.

Des images tournées par des chaînes de télévision locales depuis des hélicoptères montrent des jeunes en train de jeter des bouteilles de soda et des canettes sur des policiers, le long du musée des légendes du sport et de la billetterie du stade.

«Les manifestants sont désormais en train de casser des fenêtres et de nous lancer des objets», a confirmé la police de Baltimore sur Twitter. «Nous demandons à tout le monde de garder son calme», a-t-elle ajouté.

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Des manifestants ont été vus en train de piller un dépanneur, de casser des vitrines et de bloquer des intersections. Une pierre a traversé la vitre de la voiture d’une automobiliste, a rapporté la chaîne WBAL.

Un photographe de l’AFP a assisté à la destruction des vitres de cinq voitures de police, avant que la police antiémeute n’intervienne.

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CDetc9sUEAAqqKIDeux personnes ont été arrêtées, a indiqué à WBAL le capitaine de la police de Baltimore Eric Kowalczyk.

Un autre porte-parole de la police a estimé que les violences étaient dues à des «poches isolées» d’individus.

Plusieurs enquêtes ont été lancées pour élucider les circonstances des blessures de Freddie Gray, dont une fédérale menée par le ministère de la Justice.

La police de Baltimore a convenu vendredi que le jeune homme aurait dû recevoir une assistance médicale aussitôt après son arrestation.

Les funérailles doivent avoir lieu lundi.

Ce décès est le dernier d’une série de bavures qui ont ravivé les tensions raciales ces derniers mois aux États-Unis et la polémique sur la brutalité policière, après la mort de plusieurs hommes noirs non armés.

Leur presse – AFP, 25/04/2015

[Missouri, USA] Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

LeDarius Williams a été tué par balle par la police de Saint-Louis mardi après-midi 3 février 2015. Peu de temps après, une soixantaine de personnes s’est rassemblée dans le quartier où les coups de feu ont été tirés. Sa mère en pleurs a crié: « Les gens doivent se soulever. Cette merde va juste continuer à arriver ». La foule s’est dispersée après quelques heures. Comme d’habitude, le lendemain, un article de la presse a rapporté l’histoire et a justifié sa mort.

LeDarius-Williams

LeDarius Williams est la cinquième personne à être abattu par la police à Saint-Louis et ses environs à la suite de l’agitation de ce mois d’août à Ferguson pour la mort de Mike Brown. Il y a eu des cas où les gens ont bien résisté contre les tirs de la police, et il y a aussi eu des cas avec peu ou aucune réponse. Si nous voulons un mouvement anti-police en quelque sorte pour continuer dans les mois et années à venir, nous devons examiner les facteurs qui font que les gens se reposent sur la normalité de la police qui butent des gens et sur la façon de créer une culture de résistance soutenue. Il semble important de réfléchir sur la façon dont la perception de l’innocence peut oui ou non influencer la réaction de masses de gens.

Dix jours après la mort de Mike Brown, Kajieme Powell a été abattu par la police. Si proche des événements à Ferguson, sa mort a été une surprise choquante lorsque la police a tiré sur lui quand il a crié: «Tirez-moi dessus maintenant ».

Le 8 octobre, Vonderrit Myers Jr. a été tué par la police. Durant quatre jours, il y a eu des nuits de marches où les gens ont brûlé des drapeaux et bloqué des carrefours. Les manifs incluaient aussi localement des blocus de magasins Walmart, l’effondrement d’une collecte de fonds pour un politicien local, le blocage d’une route principale à Ferguson et l’organisation d’une manifestation élaborée durant le match de football dans la nuit d’un lundi.

Puis dans la nuit précédant le réveillon de Noël, Antonio Martin a été abattu par la police. Durant deux nuits, des personnes se sont rassemblées à la station d’essence où il avait été tué et des affrontements avec la police ont suivi. Le magasin alimentaire QT de l’autre côté de la rue a eu ses fenêtres détruites. Il y a eu des cas de pillage du QT et un magasin de beauté. Pendant la journée, plusieurs centaines de manifestants ont bloqué une autoroute.

Lorsque nous sommes allés à l’endroit où Antonio Martin avait été abattu par la police, beaucoup de gens étaient dans la rue, s’affrontant avec rage à la police à propos du meurtre d’une personne. Ca rappelait les nuits dans les rues de Ferguson, mais ça n’a duré que deux nuits.

Même avec les tentatives des médias et de la police de justifier à la fois la mort de Vonderrit et celle d’Antonio pour empêcher la sympathie du public, les gens ne sont pas descendus dans la rue et n’ont pas riposté à leurs morts aux mains de la police.

Le 21 janvier, Isaac Holmes, âgé de 19 ans, a été tué par la police dans le nord de Saint-Louis. Certains d’entre nous sont allés à l’endroit où la fusillade a eu lieu ce soir-là, mais sont partis car personne d’autre ne s’est montré. Dans le journal du lendemain, la police a justifié les tirs en soulignant qu’Issac était un criminel et en insinuant qu’il méritait de mourir.

Comme il y a toujours beaucoup de facteurs en jeu, l’absence d’un appel à l’égard de son innocence dans le cas d’Isaac Holmes peut avoir influencé le fait que les gens ne se sont pas rassemblés dans les rues, furieux d’un énième assassinat policier. Le lendemain de sa mort, une veillée de la famille et des amis a eu lieu là où il a été tué.

Certaines personnes se sont réunies à l’endroit où LeDarius Williams a été tué, mais l’élan n’a pas continué dans la nuit, comme cela a été fait dans le cas d’Antonio Martin. Les médias ont représenté Antonio Martin comme portant une arme à feu, essayant de signaler au public que sa mort ne méritait pas de sympathie. Et pourtant, les gens étaient dans les rues durant deux nuits consécutives avant que ça baisse en intensité.

Les raisons pour lesquelles les gens se rassemblent et manifestent sont diverses et nombreuses. Certaines personnes manifestent contre la brutalité policière. D’autres protestent parce qu’ils ont le sentiment qu’une injustice a été commise. D’autres répondent parce qu’ils voient le racisme généralisé comme problème. Beaucoup d’entre nous se battent contre l’existence même de la police et la façon dont fonctionne l’ensemble de cette société. Mais quels que soient les problèmes que rencontrent les gens concernant la façon dont les choses se passent, la perception de l’innocence peut largement influer sur leur participation à une lutte pour changer le fait que la police puisse continuer à tuer des gens. Parce que la loi n’a pas et n’a jamais servi nos intérêts, nous devons refuser de restreindre notre résistance aux appels à « l’innocence » dans le seul cadre de la loi.

Lorsque, par exemple, les hommes et les femmes noirs non armés sont tués, beaucoup de gens sont à juste titre bouleversés. Nous l’avons vu dans le cas de la mort de Trayvon Martin. Toutefois, la situation peut parfois être plus complexe pour les gens de manifester publiquement ou riposter lorsque la personne tuée avait une arme ou était soi-disant un «criminel» car cela remettrait en question de nombreux aspects sur la façon dont fonctionne notre société dans son ensemble. Quand les gens voient des hommes et des femmes noirs non armés et tués par la police, ils peuvent par exemple plus facilement pointer le racisme général de la situation. Ils peuvent également plus facilement sympathiser avec la personne qui est décédée. Mais lorsque la police tuent quelqu’un qui est noir, pauvre, et armé, ça nécessite soit l’expérience d’être frappé par la police toute sa vie ou la capacité de regarder intégralement la façon dont cette société fonctionne afin de se soulever et de se battre.

Le système existe pour protéger les riches et assurer leur sécurité. Le système, l’Etat policier, n’est pas brisé. Il travaille comme il a été conçu pour fonctionner et en laissant incontestablement d’innombrables personnes tuées. Il semble important de prolonger la conversation autour de la perte de la vie d' »innocent » vers la nécessité de résister à chaque fois qu’un être humain est tué par la police.

Il semble également important de réfléchir à propos des conditions qui laissent d’innombrables jeunes noirs avec apparemment rien à perdre. La pression sociale pesant sur l’homme et le besoin réel de gagner de l’argent sont des facteurs à prendre en compte dans l’équation. Dans une certaine mesure, il y a aussi l’insouciance de la jeunesse en jeu. Pour beaucoup, cependant, la nécessité de survivre dans cette société implique le «crime» et les gens ne devraient pas être blâmés pour avoir tenté de se défendre contre la police ou d’essayer de s’extirper du mode d’existence dans cette société capitaliste.

Nous voyons quelque chose de digne d’affirmation dans le refus d’Issac Holmes et d’autres comme lui de se rendre tranquillement, mais nous reconnaissons aussi que tenter de résister aux flics en tant qu’individu isolé vous conduira probablement à être tué par balle. Sans la présence d’une force collective [1], les individus n’ont d’autre moyen de se défendre que de prendre les choses en mains, ce qui se termine malheureusement et inévitablement par les morts tragiques de trop nombreux jeunes.

De nombreuses tentatives pour offrir une réponse collective aux problèmes de la société ont surgi des événements qui ont eu lieu à Ferguson. Et pourtant, ces tentatives ont eu tendance à aliéner ou à exclure, souvent physiquement, beaucoup de gens les plus combatifs parmi nous. Il est difficile de savoir comment se retrouver, ceux d’entre nous qui ont partagé de nombreux moments de rage incontrôlable au cours des six derniers mois. Il est encore plus difficile de discuter de la façon dont nous pourrions continuer ensemble. Et pourtant, nous n’avons pas renoncé à la possibilité que nous pourrions nous retrouver à nouveau, ensemble face à nos ennemis et concrétisant notre pouvoir collectif. Avec un peu de chance, ce sera seulement un des nombreux débuts.

Traduit de l’anglais d’Anti-State Saint-Louis, 9 février 2015

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Petite chronologie des meurtres policiers aux Etats-Unis qui ne sont pas restés sans réponse :

Los Angeles, CA: 1992 – Après l’acquittement de quatre policiers à la suite de l’agression et de l’usage excessif de la force pour le passage à tabac de Rodney King à South Central, Los Angeles explose en six jours d’émeutes. Les résidents de Los Angeles combattent la police, pillent et brûlent les magasins, avec des dommages estimés à plus d’un milliard de dollars. Les émeutes s’étendent à beaucoup d’autres villes américaines. Les émeutes à Los Angeles se termine après que la Garde nationale et les Marines soient appelés.

Cincinnati, OH: 2001 – Le meurtre policier d’un jeune noir de 19 ans suscite cinq jours d’émeutes et de désordre dans le centre-ville de Cincinnati. Les tensions étaient déjà élevés avant la fusillade, après une série d’incidents de brutalité et de profilage raciale par la police de Cincinnati. Les manifestations tournent rapidement contre la police, car les gens s’attaquent à un poste de police dans le quartier de la fusillade. Les trois prochaines nuits voient des pillages et des incendies criminels dans divers quartiers de la ville. Les émeutes se sont arrêtées définitivement après qu’un couvre-feu dans toute la ville fut mis en vigueur. Cette révolte est la plus grande agitation que les États-Unis aient connu depuis les émeutes de Rodney King.

Oakland, CA: 1er Janvier 2009 – La police des transports de la Bay Area tue par balle Oscar Grant, âgé de 23 ans lorsqu’il est allongé sur le sol d’une station de transport en commun. La police essaie rapidement de dissimuler l’exécution, en prenant les téléphones avec des images de la fusillade et commence à formuler un mensonge pour excuser les coups de feu. Le 7 janvier, aucune charge n’a été retenue contre l’officier. Une manifestation est appelée le même jour à la station BART où Grant a été assassiné. Lorsque la manifestation se termine, beaucoup sont laissés insatisfaits par les promesses d’une future enquête, et descendent dans la rue. Cette même nuit, des voitures de police sont détruites, des commerces pillés et des voitures incendiées. Les gens se révoltent de nouveau après que l’officier de police soit accusé « d’homicide involontaire » quelques mois plus tard.

Seattle, WA: de septembre 2010 à mars 2011 – Le 30 août, le flic de Seattle Ian D. Birk tue par balle John Williams, un homme de 50 ans d’origine amérindienne, suscitant l’indignation générale à Seattle. Au cours de la semaine suivante, dans les environs de Seattle, la police tue quatre personnes de plus, s’ajoutant à la colère. Durant les jours suivant les meurtres, des protestations et manifestations sont organisées contre la police. Au lieu de tourner court, manifestations et attaques durent pendant des mois, continuant jusqu’en mars 2011.

San Francisco, CA: juillet 2011 – La police MUNI (le système local de transport en commun) de San Francisco tue par balle un jeune de 19 ans, Kenneth Harding, pour avoir fraudé. Rapidement, les gens se rassemblent autour du lieu bouleversés par le racisme flagrant et écoeurés de voir valoriser l’argent sur la vie d’un jeune homme. Le lendemain, une manifestation a lieu dans le quartier de Mission. 150 personnes défilent dans le secteur en attaquant un poste de police local et des banques.

Protesters march in Oakland vandalize after George Zimmerman trial not guilty verdictNationwide: février 2012 – Trayvon Martin, un jeune noir de 17 ans, originaire de Miami Gardens, en Floride, est abattu par George Zimmerman, un vigile de sécurité de quartier à Sanford en Floride. Au moment des coups de feu, Zimmerman n’est pas accusé par la police de Sanford, qui disent qu’il n’y avait aucune preuve pour réfuter son allégation de légitime défense et que la loi de Floride « Stand Your Ground » interdit d’arrêter ou d’accuser les agents de la force publique. Immédiatement après sa mort, de nombreuses villes à travers le pays organisent des « marches à capuches » et manifestent en réponse à l’assassinat. En juillet 2013, Zimmerman est finalement inculpé et jugé pour la mort de Martin. Un jury l’acquitte de l’assassinat au deuxième degré et d’homicide involontaire. La réponse à l’acquittement est immédiat avec des manifestations dans des dizaines de villes. Dans les villes où le calme avait une fois prévalu, la colère contre le verdict se conclut dans la violence généralisée contre la police. St Louis, Oakland, et Los Angeles sont parmi les villes qui voient une brève agitation après le verdict. Beaucoup d’autres villes telles que New York, Chicago et Seattle voient de grandes manifestations en réponse au verdict; des lycéens et étudiants se mettent en grève et des organisations communautaires font des veillées.

protesters march vandalize after not guilty verdict in George Zimmerman trial Oakland

Anaheim, CA : juillet 2012 – La police tue par balle Manuel Diaz en fuite tandis qu’elle s’approchait de lui. Le cousin de Manuel, âgé de 16 ans, explique qu’il a couru car il « n’a jamais aimé les flics parce que tout ce qu’ils font c’est harceler et arrêter n’importe qui ». Les gens descendent dans la rue en brûlant des poubelles et jetant des pierres sur les flics tandis que la police répond par des chiens d’attaque et des tirs de flashball.

Flatbush, Brooklyn (New-York) : mars 2013 – La police tire et tue Kimani Gray, 16 ans. Le porte-parole de la police commence rapidement à alimenter les mensonges habituels dans la presse, comme quoi il était membre d’un gang, et comment une arme à feu a été récupérée sur les lieux, et comment à leur arrivée, il s’est allongé de manière suspecte sur le sol. Pour quelqu’un qui n’a jamais vécu la violence de la police, c’est facile de lire à travers ces mensonges. Deux nuits plus tard, les gens organisent un rassemblement pour protester contre l’assassinat. Les organisateurs appellent au calme tandis que la nuit tombe, la colère et la frustration éclatent en batailles de rue pendant des heures.

dur6Durham, NC: de novembre 2013 à janvier 2014 – Le 19 novembre, Jesus « Chuey » Huerta 17 ans, est arrêté et reçoit une balle dans le dos alors qu’il est à l’arrière d’une voiture de police. Durant les mois suivants, des amis, membres de la famille et d’autres qui ressentaient de la tristesse, de la frustration et de la colère à la suite d’un énième meurtre policier, se sont rassemblés dans la rue pour exprimer leur rage. Le premier cycle de manifs se termine par l’attaque d’un poste de police, la deuxième se finit en affrontement avec la police après qu’elle a attaqué une veillée avec des chiens et du gaz lacrymo. On voit encore des graffitis dans les rues de Durham refusant de laisser disparaître la mémoire de « Chuey » et la réponse à ce meurtre.

Albuquerque, NM: mars 2014 – des militants ont mis en ligne des images montrant des tirs mortels de la police sur un homme sans-abri dans les collines du mont Sandia. Après les 23 tirs de la police mortels durant les quatre dernières années, les gens ont « atteint un point de non-retour ». Les manifestants descendent dans la rue en début d’après midi et maintiennent une présence dans les rues jusque tard dans la nuit. Des manifestants jettent des pierres sur la police, attaquent des véhicules de police et lancent des bombes de gaz sur les bureaux de la police. A un moment, un manifestant tire au fusil depuis sa voiture en déclarant qu’il est « prêt pour la guerre ».

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Traduit de la publication anti-carcérale du Missouri ‘Summer in the City‘, sept/oct. 2014, 7-8 pp

Deux textes de ce même numéro ont aussi été traduits sur l’ancien site du chat noir émeutier

Sur la révolte à Ferguson (Missouri) en réponse à l’assassinat de Mike Brown :

Note :
[1] Le concept de masse est souvent repris pour anéantir tout volonté de révolte individuelle. Il faudrait d’après cette théorie subir les flics en silence et attendre la masse. Nous répondons qu’il vaut mieux un individu déterminé qu’une masse de cent suiveurs… Récemment, un homme a choisi de répondre seul aux récents meurtres policiers en flinguant deux keufs dans un quartier de New-York.