Archives par étiquette : Italie

[Italie] Contre l’armée et les frontières (suite)

Un chronologie de plusieurs actions de blocage et de sabotage (mai et juin 2016) contre les responsables de la machine à expulser, le régime des frontières et la militarisation de nos vies. Ces actions s’inscrivent dans un contexte de répression contre des compagnons [voir ici], mais aussi dans une continuité d’attaques visant à enrayer le fonctionnement de ces entreprises qui participent aux expulsions et à l’enfermement [on peut jeter un oeil aux précédentes brèves ici et ]

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[Rome, Italie] Sabotage solidaire contre le TAV

Rome. Nuit du 12 mai. Quatre bouteilles incendiaires ont été déposées en autant de puits [de câbles] de la ligne à haute-vitesse Rome-Milan* et se sont déclenchées avec succès.

En solidarité avec les inculpés du 15 octobre condamnés et tous les rebelles frappés par la répression de l’Etat.

Traduit d’informa-azione, 31/05/2016

* Note de Brèves du désordre : la presse a précisé que l’incendie a retardé ou annulé plusieurs trains à partir de 5h30 du matin (dont certains vers l’aéroport de Fiumicino) avnt que le traffic npormal ne reprennent vers 14h30. Il s’est produit à hauteur de la gare Prato della Signora, dans la zone Salaria, affectant 62 Frecce (TGV), 22 Italo, 14 Intercity et 70 trains régionaux de la ligne FL1 (Orte – Fara Sabina – Roma – Fiumicino Aeroporto) et inter-régionaux vers la Toscane et l’Ombrie, qui ont accusé des retards de 40 à 80 minutes. 10 ont été annulés.

[Turin, Italie] Lutte contre les frontières et répression : 12 interdictions de territoire

Frontières et 12 personnes bannies

TorinoMaggio« Brûler les frontières chaque jour » était le titre et le fil conducteur des trois journées qui ont eu lieu à Turin ces derniers jours. En plus des témoignages et réflexions sur Calais, Vintimille, Idomeni, Brennero – les frontières étatiques – les discussions se sont aussi concentrées sur les CRA et les Centres d’Accueil, sur les occupations avec les réfugiés à Athènes et sur les luttes aux côtés des réfugiés à Paris. Avec la conviction que, en plus des frontières entre un Etat et un autre, il y a de multiples instruments utilisés par les autorités pour contrôler et rendre toujours plus dure les vies de personnes ayant fuit leurs pays pour l’Europe. Les lieux et les occasions de rencontres et de luttes avec qui n’a pas le bon bout de papiers sont donc nombreuses.

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[Italie] Sabotages contre des collabos de l’industrie militaire et de la machine à expulser

Quelques attaques contre la machine à expulser et l’industrie militaire à Turin, Bologne et Rovereto:

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7 mai : une journée de lutte contre les frontières au Brennero

7 mai : une journée de lutte

Ça ne devait pas être une journée de témoignage. Ça n’a pas été une journée de témoignage.
Il y a des femmes et des hommes qui ne veulent pas accepter les barrières, les barbelés, la détention administrative, les immigrés qui meurent en masse aux frontières, que ce soient sur terre ou sur mer, les caps de concentration. Au sein d’une journée de lutte internationale – avec des manifestations dans différents pays et plusieurs initiatives en Italie aussi, dont on essayera de faire un compte-rendu – plusieurs centaines de compagnonnes et compagnons se sont battu au Brennero. Il est difficile d’imaginer un lieu moins favorable qu’un petit village de frontière avec une seule voie d’accès. Celles et ceux qui sont venus l’ont fait avec leur cœur, conscients que, dans la bataille contre l’Europe concentrationnaire que les Etats sont en train de construire – dont la frontière austro-italienne n’est qu’une partie, celle la plus proche de nous – il y a un prix à payer. L’aspect le plus précieux est là : dans le courage comme dimension de l’esprit, pas comme fait banalement « musculaire ».

Nous sommes fier et fières d’avoir eu à nos côtés des femmes et des hommes généreux, qui ont un idéal pour lequel se battre.

Dans toutes les présentations de l’appel à la journée du 7 mai – et elles ont été nombreuses – nous avons toujours été clairs : s’il y aura des barrières, nous essayerons de les attaquer, sinon nous essayerons de bloquer les voies de communication, pour démontrer que les puissants ne visent pas seulement à bâtir des murs, mais à les gérer ; ça sera une journée difficile.

Le but de cette manifestation était de bloquer chemin de fer et autoroute. Cela est arrivé. Ça va sans dire que si entre une manifestation combative et son objectif s’interpose cette frontière formée par des flics et carabinieri, ce qui se passe sont des affrontements.

Nous avons réussi à monter au Brennero sans avoir demandé la permission à personne, parce que nous l’avons fait de façon collective, en train et avec une longue colonne de voitures. Nous avons pris, sans payer de ticket, un train OBB [la SNCF autrichienne ; NdT] société de chemins de fer responsables de contrôles au faciès et de renvoi [de sans-papiers ; NdT]. Pour les autres, seulement la détermination à réagir vite a empêché les contrôles à la sortie de l’autoroute. Les voitures qui n’étaient pas dans la colonne ont malheureusement été bloquée et les compagnons n’ont pas pu arriver au Brennero.

Celle de samedi a été une manifestation contre les frontières aussi dans le sens qu’il y avait beaucoup de compagnons autrichiens. Il y a eu des limites organisationnels et de communication. Bien sûr. Ma celle-ci est une discussion à avoir entre compagnonnes et compagnons.

Nous assumons à tête haute l’esprit de ce 7 mai, avec la volonté obstinée de continuer à lutter contre les frontières et leur monde.

La solidarité avec les compagnons arrêtés, qui en ce moment sont à nouveau parmi nous, a été chaleureuse. Dans la prison de Bolzano, où les détenus ont répondu avec enthousiasme au rassemblement de solidarité, les quatre compagnons ont été accueillis comme des frères.

Ce pourquoi nous nous scandalisons dit toujours qui nous sommes.

Pour nous, l’horloge vandalisé à la gare de Brennero veut dire cela : que le temps de la soumission s’arrête.

Détruire les frontières.

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[Traduit de l’italien de abbatterelefrontiere]

[Turin, Italie] Trois journées de discussions et de lutte contre les frontières

Brûler les frontières chaque jour
Trois journées de discussions et de lutte

D’Idoméni à Calais, les images de personnes qui se pressent à des frontières toujours plus closes abondent. Au même moment, les États européens mettent en œuvre une restructuration de la gestion interne de l’immigration à travers de nouvelles structures de tri et augmentent le contrôle dans les structures de rétention administrative.

Il est nécessaire de se rencontrer et de discuter des luttes en cours et de celles à venir.

Les rencontres se veulent une occasion de soulever certains points critiques, théoriques et pratiques, ainsi que les limites rencontrées dans les luttes avec les migrants et les immigrés qui, particulièrement l’année passée, se sont développées dans différentes parties d’Italie mais aussi ailleurs. Conscients des difficultés et de la complexité de cette proposition, nous pensons qu’il est nécessaire de rechercher une réflexion ouverte et non soumise à des échéances de lutte ou engagements de mouvement. En fait, nous éprouvons le besoin de reprendre une discussion sur ces sujets spécifiques, sans forcément devoir trouver une synthèse d’analyses et d’intentions, mais bien un terrain de réflexion fertile dans laquelle pouvoir se retrouver dans les mois à venir.

Objectif des deux journées:
– débattre avec différents compagnons par rapport aux politiques migratoires internationales en relation avec les flux et la fermeture des frontières.
– faire le point sur l’évolution du système d’accueil et de refoulement mis en place en Italie, des Hotspots et du système dit “accueil secondaire” jusqu’à la rétention dans les CIE (Centres de rétention italiens).
– débattre avec des compagnons impliqués dans différents types de lutte contre la gestion de l’immigration, comme par exemple contre les CIE ou contre les frontières.
– débattre avec des compagnons venus de l’étranger qui pendant la dernière année ont suivi les diverses luttes aux côtés de réfugiés ou demandeurs d’asile.

La discussion voudrait aborder les points suivants:
– L’arrivée massive d’immigrés prévue pour les prochains mois pourrait recréer l’été prochain une situation similaire à celle de l’année dernière à Ventimille, où s’amassent déjà des centaines de réfugiés. La fermeture de la frontière entre l’Italie et l’Autriche fait obstacle au passage vers le nord de l’Europe, déviant probablement les flux provenant des Balkans et du sud vers la frontière nord-occidentale. Comment imaginer une intervention de lutte qui tienne compte des conditions pratiques que de telles situations créent ? Comment mener une solidarité active avec les migrants sans tomber dans des dynamiques assistantialistes mais en relançant plutôt des parcours de lutte et de complicité ? Quelles limites et quelles possibilités offrent ces espaces nés autour de situations d’urgence ?

– On fait désormais transiter l’énorme flux de migrants dans des Hotspots récemment ouverts, qui adoptent la fonction de filtre au travers duquel il se décide de la destination de chaque migrant, qui sera par la suite dirigé vers des structures “d’accueil secondaire”, c’est à dire les SPRAR, les CAS et les CARA. Ces lieux existent depuis bon nombre d’années mais se multiplient dernièrement afin de faire face à un nombre toujours plus élevé de demandeurs d’asile. La rhétorique de l’accueil, utilisée pour justifier l’existence de telles structures, occulte un réseau complexe d’appels d’offres dans lequel s’insèrent des coopératives et autres entreprises qui encaissent d’importantes sommes grâce à la fourniture de services. Et pas seulement. La “voie de garage” proposée aux demandeurs d’asile les contraint à se plier à un parcours “d’intégration”, réel ou non, construit autour d’activités éducatives et de prestations de travail à visée d’exploitation. À la marge de ces parcours officiels, les structures “d’accueil secondaire” représentent dans beaucoup de cas un bassin de main d’oeuvre sous-payée, pain béni pour les employeurs des travaux agricoles, des chantiers ou de la restauration, où le recrutement au noir dispose de larges marges de manœuvre. Quelles sont les possibilités d’intervention contre ces coopératives, ONG, associations ou organismes qui gèrent de telles structures ? Comment intercepter des moments de conflictualité mis en œuvre par les migrants eux-mêmes et de quel manière intervenir ? Comment est-il possible de s’opposer à la propagande de l’accueil en visibilisant ses contradictions plus profondes et ses finalités de contrôle ?

– Les CIE sont le dernier lieu de transit pour les immigrés en attente d’expulsion, pris dans une rafle ou arrivant de prison, des lieux de débarquement ou bien des frontières. Même si la gestion des CIE change en fonction de leur localisation et de leurs gestionnaires, dans tous les cas ces structures tendent à devenir toujours plus semblables à des prisons : répression interne à coups de contrôles étroits, quartiers d’isolement, privations de téléphone, pour comuniquer avec l’extérieur ; chacune de ces mesures confirme cette hypothèse. Malgré cela, les révoltes et les évasions demeurent un exemple flagrant de comment fermer ces centres. La gestion des services est une source constante de profit pour entreprises et gestionnaires, parfois les mêmes pour les CIE et pour les centres “d’accueil secondaire”. Comment soutenir depuis l’extérieur les révoltes des retenus et comment mener également de manière autonome la lutte contre les CIE ?

Calendrier des rencontres:
Vendredi 20 mai
19h00 : Discussion sur les systèmes de gestion et de contrôle de l’immigration.
De la machine à expulser à la machine de l’accueil.
Samedi 21 mai
10h00 :  Rassemblement Piazza della Repubblica à l’angle du Corso Giulio Cesare.
14h30 : Récit de différentes expériences de lutte avec des sans-papiers, avec l’intervention de camarades qui vivent en France.
19h30 : Discussion sur les blocages aux frontières et expériences de lutte de cette dernière année.
Dimanche 22 mai
16h00, Rassemblement sous les murs du CIE du Corso Brunelleschi.

Pour donner à chacun la possibilité de faire connaître sa propre expérience de lutte avant les rencontres, nous invitons à proposer des contributions à envoyer à in-contro-frontiere[at]riseup.net.

Elles seront par la suite publiées sur le site http://www.autistici.org/macerie/.

Toutes les discussions se tiendront à l’Asilo occupato, via Alessandria 12, à Turin.

Ramenez vos sacs de couchage.

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[Reçu par mail]

[Col du Brenner, Italie] Emeute contre les contrôles et les frontières – 7 mai [Mise-à-jour sur la répression et la solidarité]

Mise-à-jour 10 mai 2016:

Un compte rendu de l’audience au tribunal qui a eu lieu ce lundi a été publié sur le site abbatterelefrontiere. Les six personnes ont été déférées devant le tribunal, la plupart poursuivies pour « résistance à la police ». Le jugement de l’audience a été prononcé en fin de journée contre les 6 compagnons. Voici le détail: Miriam à 1 an ferme avec sursis; 1 ans et deux mois sursis contre Stefano et Cristian; 1 an et 4 mois avec sursis contre Luca; Sabri et Nenno à 1 an et 4 mois avec interdiction de séjourner à Bolzano (ou ‘Bozen’) et sans sursis. Rendu définitif le 17 mai.

Dimanche à Bologne, une manif sauvage pour exiger la libération immédiate des 6 personnes détenues a arpenté les rues du centre-ville au cri de « Tout le monde déteste la police ». Cette déambulation improvisée a laissé quelques traces dans les rues, sur le consulat et a impacté, dans une moindre mesure, la circulation.

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Détruire les frontières

Brennero 7 5 2016Samedi 7 mai s’est tenue, au Col du Brenner, à la frontière entre l’Italie et l’Autriche, une manifestation contre les frontières.

Cela se passe dans une période particulière : les États européens serrent toujours plus la vis contre l’immigration qu’ils appellent « illégale ». Le gouvernement autrichien, notamment, voudrait rétablir des contrôles systématiques, en particulier à la frontière italienne, utilisée par des milliers de migrants pour rejoindre l’Europe du Nord.

Brenner2Le rassemblement a eu lieu à 14h30 à la gare de Brennero, du côté italien de la frontière, en pleine montagne (1300m d’altitude). Les manifestants sont arrivés en train, d’Italie pour la plupart, mais aussi d’Autriche et d’Allemagne. La manif, rassemblant 500 personnes selon les journaflics, s’élance vers la frontière toute proche et rencontre tout de suite flics et journalistes (accourus en masse étant donné que, depuis des jours, ils parlent du « danger » que représente cette manifestation). La réaction face aux vautours de l’information a été tout sauf cordiale : des slogans fusent – vite suivis par des pétards. La police charge et reçoit des pierres et des fusées. A la suite des affrontements dans le petit village de Brennero, noyé sous les gaz, la manifestation se scinde en deux : une partie bloque la voie ferrée (la circulation des trains était déjà interrompue), l’autre l’autoroute. Après des heures de caillassage, la police dégage les manifestants de l’autoroute et des rails. La route nationale aussi a été bloquée.

Le bilan répressif est d’au moins  6 arrestations (tous sont italiens). On compte 23 blessés (18 selon d’autres sources) parmi les flics (4 sérieusement d’après la presse germanophone, dont l’un a bien failli s’étouffer et a du être hospitalisé après avoir été aspergé de peinture au visage à l’aide d’un extincteur : il a quitté l’hôpital le lendemain). Les bleus ont aussi eu une voiture durement endommagée (l’agence de presse AGI parle d’un véhicule de flics incendié).

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Le lendemain (dimanche 8 mai), 70 personnes, toutes habillées en noir et le visage masquée, se sont rassemblées devant la prison de Bozen (ou Bolzano, dans le Tirol italien), où quatre manifestants arrêtés la veille sont détenus. Deux autres sont enfermés à la taule de Trente. Lors du rassemblement, la plupart des slogans criés visait les flics et exigeait la libération immédiate des quatre personnes détenues. Les enragés ont également tenu à montrer leur hostilité envers les charognards de la presse : en effet, des journaflics de l’agence italienne ‘ANSA’, qui prenaient des photos, ont été violemment pris à partie. Une caméra de surveillance installée sur le mur de la prison a été détruite.

[compte-rendu effectué à partir de la presse italienne et autrichienne]

Italian riot police protect themselves from projectiles thrown by "No border" activists during clashes at the Brenner train station on May 7, 2016 during demonstrations against Austria's possible decision to close the border with Italy. Vienna is threatening to resume checks on the Brenner Pass between the two countries as part of a package of anti-migrant measures if Italy does not do more to reduce the number of new arrivals heading to Austria. / AFP PHOTO / GIUSEPPE CACACE

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[Suisse/Autriche/Italie] Attaques contre la machine à expulser et blocages contre les frontières

Suisse: attaque contre la société de transports ferroviaires ‘SBB’ [1]

Pour une vie qui vaut la peine d’être vécue… ou pourquoi nous attaquons les CFF?

Depuis longtemps, les CFF font des bénéfices sur la misère des autres. En collaboration avec la société ‘Securitas’, ils exploitent le „jail-train », un train qui a été transformé en prison. Avec ce train-prison, des prisonniers sont transportés d’une prison à l’autre, ainsi que les migrants en voie d’expulsion de Suisse.

– Depuis août 2015, les CFF ont introduit une puce RFID dans tous ses abonnements et nous force à utiliser véritablement cette technologie dans notre vie de tous les jours. Ceci permet un contrôle encore plus grand et la surveillance de nos identités et de nos mouvements.

Nous devrions accepter la misère des migrants que l’on nous montre chaque jour dans les médias comme une banalité, ces mêmes migrants qui tentent de venir en Europe tant bien que mal afin de trouver une vie meilleure ici. Nous devrions accepter comme une banalité la cruauté avec laquelle les institutions suisses font vivre chaque jour l’enfer à ces migrants qui ont survécu jusqu’ici. Nous devrions accepter les hypocrisies de toutes ces personnes et de de ces entreprises qui tirent de juteux profits du marché en exploitant la souffrance des migrants. Nous devrions accepter comme une banalité le fait que des entreprises veulent nous imposer l’utilisation de technologies qui leur donnent encore plus de pouvoir et nous dépossèdent encore plus de nos vies. Nous devrions accepter comme une banalité le fait que chaque année, le prix pour notre mobilité augmente, tout comme l’enrichissement de ceux qui sont à la tête des CFF. 

En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas assez soumis pour accepter cette réalité comme quelque chose de banal, pas plus que de l’oppression qui en découle. L’amour de la liberté, la solidarité et la dignité qui brûlent en nous sont les moteurs qui nous poussent à agir contre cette réalité.

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Alors nous sommes allés chez nos amiEs et avons parlé de la nécessité d’agir. Nous avons réfléchi, planifié et organisé l’action. Et ensuite nous sommes partis, avec les CFF pour cibles, et avons attaqué leurs trains à l’extincteur de peinture. Pour que tous comprennent qu’il y a des gens qui n’acceptent pas cette réalité et qui s’insurgent. Que tous ceux qui pensent, comme les CFF, pouvoir faire du profit sur la misère des autres ne s’en tirent pas si facilement. Chaque fois que les gens ne se résignent pas à accepter l’oppression, le pouvoir de ceux qui en vivent est affaibli.

Dans la matinée du jeudi 5 mai, un train entre Thoune et Berne a été attaqué, ainsi qu’un autre train entre Berne et Lausanne. Et ce n’est que le début.

Les ‘CFF’ sont partout, nous aussi !

Désignons et combattons ceux qui sont responsables de la misère de nos vies !

Détruisons la machine à expulser !

[Taduit d’indymedia Schweiz, 06/05/2016]

[1] en allemand: « Schweizerische Bundesbahnen ». Sa traduction française: « les Chemins de fer fédéraux suisses »

UNE LISTE DE COLLABOS DE LA MACHINE À EXPULSER SUISSE (2016) [Reprise de renverse.ch]

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Zürich: Les camps en cendres !

D’après le média ‘Buchs AG’, une demandeuse d’asile a incendié une couverture en laine dans sa chambre du centre d’hébergement ‘Gartenweg’. Elle et sa colocataire ont du être transportées à l’hôpital avec des blessures. après quoi la colocataire a du être libérée au cours de cette même nuit et la femme qui a bouté le feu transférée en hôpital psychiatrique. Le feu a pu être éteint par les services de sécurité, pourtant la chambre est noircie et n’est plus habitable pour le moment.

Les flics ont annoncé dans un communiqué aux médias que le motif de l’acte est encore obscure mais les « problèmes psychologiques » sont mis en avant. C’est habituel de la part des oppresseurs de ne pas arriver à comprendre tout acte de résistance, d’action auto-déterminée et de rejet d’une vie en dépendance totale. Cela échappe à leur logique et à leur morale. […]

Nous soutenons cette révolte contre l’institution des camps et interprétons l’acte comme un appel à saboter les structures des camps d’asile pour arracher le contrôle aux oppresseurs !

[Traduit de ‘Dissonanz Nr. 26 – anarchistische Zeitung‘]

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97314« Dans la soirée du 1er mai, la direction de la douane a été attaquée à Berne. Cette action se dirige contre le système migratoire et de frontières cruel de l’Europe et de la Suisse, ainsi que contre les barbelés, les centres de rétention, l’illégalisation des gens. Elle est faite en solidarité avec tous les réfugiés et tous les migrants illégaux et précarisés. […] Combattons l’Europe forteresse! »

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Blocage de la frontière à Chiasso:

Nous apprenons dans la presse que dans la matinée du 29 avril, près de 15 personnes ont bloqué la route de la frontière à Chiasso. Une banderole avec l’inscription « Démolissons les frontières! Tous à Brenner le 7 mai! » a été déployée. Le trafic a été interrompu pendant une bonne dizaine de minutes.

Trentino Alto Adige, Italie:

Dans la matinée du 24 avril, la ligne ferroviaire entre Bressanone et l’Autriche, à proximité du très touristique ‘Val Pusteria’, a été bloqué avec des chaînes et des banderoles. Et le 27 avril, jour de conférence de la police autrichienne à Brenner), quelques ennemis des frontières ont bloqué l’autoroute en direction de Brenner avec des chaînes et des banderoles. Vous érigez des barrières ? bloquons tout !

[source: informa-azione]

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Vienne, Autriche: Les pneus d’un expulseur à plat!

Dans le 7ème arrondissement, un véhicule de l’entreprise de sécurité ‘G4S’ se retrouve les quatre pneus à plat. Qu’il s’agisse d’un hasard ou de dégradations ciblées, nous sommes obligés d’en parler. C’est pourtant connu que G4S empoche des profits énormes grâce aux expulsions [de sans-papiers, NdT] et à la surveillance.

[Traduit d’une brève du journal anarchiste ‘Unruheherd n°9, mai 2015]

[Italie] Contre la guerre, contre les frontières – Mars 2016

Modène, 2 avril : le boulevard devant la préfecture a été bloqué à l’aide de poubelles incendiés. Sur le sol, des tags contre les frontières et le fait que le préfet autorise la présence des fascistes en ville et les défendent.

Bologne, 31 mars : Une vingtaine d’antimilitariste.e.s a bloqué la circulation sur les boulevards devant la caserne « Mameli », où est basée la brigade « Friuli », qui a pris part à plusieurs missions militaires (Somalie, Albanie, Kosovo, Afghanistan, Liban, Irak…). A l’heure de pointe, la circulation a été bloquée à l’aide d’une banderole qui disait « Ce qui font la guerre ne doivent pas être laissés en paix ! Enrayons la machine de de la guerre ». Des prises de parole au mégaphone, des fumigènes et des diffusions de tracts ont interrompu un court moment la circulation et les zélés militaires ont immédiatement fermé les portes de leur tanière.

Cagliari, nuit du 29 au 30 mars : « La porte des bureaux de la compagnie de transport maritime Tirrenia a été repeinte à l’huile moteur. Depuis toujours Tirrenia transporte soldats, véhicules et armes pour le Ministère de la Défense. Pendant la semaine de mobilisation contre la logistique de guerre [appelée du 28 mars au 2 avril ; NdT], rappeler aux entreprises qui participent à la guerre veut dire mettre les bâtons dans les rouages à la machine qui se prépare à attaquer la Libye.
Guerre à la guerre ! »

[Traductions de l’italien reçues par mail, 14 avril 2016]

Milan, 29 mars: 10 voitures du réseau de véhicules d’auto-partage ‘Enjoy’, qui est géré par l’entreprise d’énergie ‘Eni’, ont eu leur pneus crevés et leurs carrosseries abîmées. Le communiqué de ce sabotage se temine en affirmant: « Saboter l’ENI, saboter la guerre! »

Crémone, nuit du 17 au 18 mars: un molotov a été lancé sur la façade du Palazzo Trecchi à Crémone. Un tag disait « contre les frontières et la guerre en Libye*, sabotage et désertion, Maroni tu es une merde« . Cela s’est produit la nuit précédant l’arrivée en ville de Maroni (président de la région lombarde et membre de la Ligue du Nord), tristement célèbre belliciste et responsable de diverses politiques discriminatoires contre les indésirables, qui a tenu le lendemain différentes conférences en ville, rencontrant précisément dans le bâtiment attaqué [300] entrepreneurs locaux.

Ce geste appartient à tous et à personne.
Dans l’apathie désertique de ce monde, le cri « A bas la guerre et vive l’anarchie ! » reste toujours d’actualité. »

* NdT : le gouvernement italien est en train de pousser à une intervention militaire en Libye, dans une coalition validée par l’ONU dont elle prendrait le commandement. C’est déjà un général italien (Paolo Serra) qui est le conseiller militaire du représentant spécial de l’ONU sur la question libyenne.

[Traduit de l’italien par brèves du désordre]

[Lecce, Italie] Autour de la lutte contre la machine à expulser – Février 2016

Lecce (Italie) : attaque contre un collabo de la machine à expulser

Lecce – on apprend par les médias locaux que la nuit du 21 au 22 février, deux vitres et le distributeur de billets d’un bureau de Poste ont été endommagés, probablement à coups de masse. Sur le mur du bâtiment a été laissé un tag « Feu aux centres de rétention » (CIE). La référence est liée au fait que Mistral Air, la compagnie aérienne de la Poste, collabore avec le ministère de l’Intérieur italien à la déportation des étrangers enfermés en centre rétention. Une attaque identique s’était déjà produite pour les mêmes raisons il y a un mois à Lecce et à Turin.

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[Traduit (et complété) de l’italien par brèves du désordre, revu ici-même, Sab, 27/02/2016 – 19:21]

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Tout autour de toi

BMediolanumUne énorme machine s’est mise en route les 20 et 21 février à Lecce (Pouilles), à l’occasion du BTM Puglia (Business Tourism Management) pour discuter sur « Comment offrir un accueil mémorable aux entreprises du tourisme » ; c’est comme cela qu’on entend transformer le Salento et les Pouilles : un parc d’attraction ouvert toute l’année, mais seulement à ceux qui peuvent se le permettre. A des personnes en provenance de partout dans le monde et liées par une caractéristique fondamentale : avoir un portefeuille suffisamment bien rempli. Ces personnes sont communément nommées des touristes, une belle affaire pour tous les spéculateurs du secteur.

Pourtant, bien avant d’être prises d’assaut par des étrangers cossus, les côtes du Salento et des Pouilles ont été, et sont encore, un point d’abordage pour d’autres étrangers, débarquant de façon rocambolesque et sans argent à dépenser, avec un rêve au coeur et un espoir, celui de survivre et de laisser derrière soi les horreurs qu’on avait fuies : guerres, catastrophes, misère, faim, persécutions. En 2016, cela fera 25 ans depuis que le navire Vlora a accosté à Bari, avec sa cargaison de milliers de désespérés, dévoilant une réalité ignorée, emblème d’un monde qui jusqu’alors faisait mine de ne rien voir. Depuis ce temps, personne ne s’est posé la question de comment leur « offrir un accueil mémorable », mais uniquement de comment contenir cette humanité pauvre et misérable. La réponse a été la création de camps gardés par la police. Cela a commencé avec l’internement dans le stade de Bari en 1991, pour arriver en 1998 à la création des centres de rétention (CPT) – dont le premier fut le tristement célèbre « Regina Pacis » de San Foca – et puis encore d’autres centres de rétention (CIE). Des structures avec toujours moins d’espace et toujours plus planquées, dont la fonction reste la même : contenir les étrangers pauvres qui arrivent sur le sol italien avec des papiers qui ne sont pas en règle, et les renvoyer d’où ils sont arrivés. Répartis à travers tout le territoire national, les Pouilles hébergent à présent deux centres de rétention, l’un à Bari et l’autre à Brindisi. Les seuls à s’intéresser à l’ « accueil » de ces étrangers pauvres sont quelques entreprises qui ont compris que, même avec eux, il était possible de faire du “Business Management”. De la curie de Lecce à la coopérative Auxilium, en passant par la Croix Rouge, c’est une bonne affaire pour beaucoup.

Des rencontres comme celle de la BTM sont aussi une véritable insulte à la situation réelle des Pouilles. Derrière l’image stéréotypée d’un territoire, se cache une vie malsaine produite par les infrastructures de mort qui nous entourent, sur un territoire mortifié par d’innombrables casernes et bases militaires, avant-postes des guerres qui se déroulent à travers le monde. Ces guerres qui poussent des êtres humains à partir et à débarquer ici, là où commence leur problème. Ici où se cache une exploitation salariée extrême touchant nombre d’étrangers et tant d’exploités locaux, esclavagisés justement par les entreprises du tourisme qui participent au BTM : hôtels et structures du même genre. Ici où se cache l’éradication de toute vie réelle dans des villes transformées à la mesure des touristes, avec les centres historiques qui servent seulement de vitrines pour consommer, et d’où les pauvres doivent être éloignés, contenus.

Il semble évident que le problème de tous, italiens ou étrangers, est donc celui de l’argent, c’est-à-dire l’économie. En son nom se créent des murs et des frontières : d’un côté ceux qui ont de l’argent, de l’autre ceux qui sont pauvres. Ce n’est pas un hasard qu’un des principaux sponsors de BTM Puglia soit la banque Mediolanum, celle qui a lancé un fameux slogan : « Construite autour de toi« .
Exactement comme un mur : celui d’une prison ou d’un centre de rétention.

Quelques ennemis de toutes les frontières

[Tract traduit de l’italien par brèves du désordre et distribué à Lecce le 21 février 2016]