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[Mytilène, île de Lesbos] Banques défoncées, le parti au pouvoir SYRIZA chassé et attaqué… Solidarité offensive avec les sans-papiers !

Mytilini, île de Lesbos: double attaque des bureaux de Syriza et plusieurs banques défoncées:

Dans la nuit du 17 au 18 novembre 2015, nous avons ataqué des bureaux du parti ‘Syriza’ avec des pierres et de la peinture et avons simultanément détruit les agences bancaires ‘Eurobank’, ‘Alpha Bank’, ‘Piraeus Bank’ et la ‘Banque Nationale de Grèce’.

Le lendemain, nous avons mené une deuxième attaque en réponse au baillonnement des émeutes de la nuit précédente.

Nos raisons pour attaquer étaient évidentes. ‘Syriza’ – étant le parti au pouvoir agissant de manière habituelle en matière d’immigration, économiques et de répression – tout comme les banques, qui sont un rouage central au capitalisme, seront TOUJOURS nos cibles.

Jusqu’à la fin des Etats, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de frontières !

Vive l’anarchie !

Traduit de l’anglais de contrainfo (source en grec)

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Lesbos (Grèce). Le 31 octobre, une grosse manifestation s’est déroulée dans la ville de Mytilène, à laquelle ont participé beaucoup de migrant-es et des personnes solidaires habitant-es de l’île. Les membres du parti au pouvoir Syriza n’ont pas été accepté-es dans le cortège. Sur cette île grecque, située en mer Égée, plusieurs milliers de migrant-es, survivant-es de la traversée, vivent dans les rues en attente d’une autorisation pour se rendre sur le continent.

La mer Égée est un cimetière. Les assassins vont payer !

La mer Égée est un cimetière. Les assassins vont payer !

Le 5 novembre, alors que les derniers jours ont été plus meurtriers que jamais dans la mer Egée, le premier ministre Tsipras a escorté Martin Schulz, le président du parlement européen, lors d’une visite sur l’île de Lesbos.

Les anarchistes locaux ont occupé la mairie de la ville et suspendu une banderole disant « The Aegean is full of migrants’ dead bodies. Europeans too are peoples’ murderers ».

Lesbos-mairie-5-novembre-2015

Quand Tsipras et Schulz sont arrivés sur l’île, d’autres manifestant-es les attendaient également.

Le 7 novembre, des migrant-es ont occupé un immeuble désaffecté sur le port de Mytilène. Le bâtiment était l’ancien « centre des travailleurs » de la ville, qui avait été fermé ces dernières années. Ces derniers jours, des milliers de personnes vivaient dans le port et dans les rues, en attente des navires pour le continent (les travailleurs des navires étaient en grève).
C’est une initiative auto-organisée par les migrants et des groupes locaux sont là pour les soutenir.

Trois jours plus tard, le 10 novembre, le bâtiment a été expulsé par des membres du parti communiste de Grèce (KKE), armés de bâtons, jouant le rôle de la police anti-émeute. L’immeuble était vide depuis plusieurs années, mais le KKE qui contrôle ce « centre des travailleurs » l’utilisait comme débarras.

Traduit de clandestinenglish par sanspapiersnifrontières

[Grèce] Agitation anarchiste en marge des commémorations du 17 novembre

Résumé de l’émeute dans la nuit du 17 au 18 novembre 2015 à Athènes

1711-2Nouvelle journée [1] d’affrontements de rue dans la soirée du 17 novembre à Athènes. Après les commémorations annuelles de la révolte de 1973 contre le régime des colonels à cette période, et une fois la manifestation pacifiste terminée, plusieurs centaines de personnes cagoulées se sont affrontés avec les forces de l’ordre.

Bien que les flics aient réussi à limiter les expressions violentes dans le secteur d’Exarchia, ces affrontements ont duré quelques heures, de 20h jusqu’à l’aube du 18 novembre. Les émeutiers ont utilisé tout le matériel disponible pour attaquer les escadrons de la police anti-émeute et des groupes de civils qui avaient inondé les rues du centre: pierres, bâtons, molotovs, feux d’artifice, etc…

Parmi l’émeute, on note l’expropriation en masse d’un magasin de la chaîne de supermarché ‘Bazaar’, situé dans la rue Soultani, qui a fini complètement pillé et détruit.

A notre connaissance et après vérifications, les flics ont arrêté au moins six personnes, mais nous n’avons pas plus d’informations sur les poursuites à leur encontre.

LUTTE DE RUE CHAQUE JOUR ET PARTOUT!

LE DECEMBRE NOIR APPROCHE!

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Traduit de l’espagnol de contrainfo, 20 noviembre 2015

NdT:

[1] Le 12 décembre 2015 à Athènes, des émeutes ont éclaté en marge de la journée de grève générale. Avant le départ de la manif du matin, des compagnons cagoulés ont chassé un groupe de flics qui patrouillaient à pied près du musée dans la rue ‘Patision’: un uniforme a reçu des coups. Un peu plus tard, alors que la manif tournait en direction de la rue ‘Stadiou’, des compagnons remarquent qu’un supermarché de la chaîne ‘Bazaar’ n’est pas fermé, et ce malgré la grève générale. Très vite, les portes et vitres sont brisées, les portiques anti-vol à l’entrée sont  défoncés, et finalement, les responsables du magasin décident de baisser les stores. Un peu plus loin, une camionnette de la société de télécommunications ‘OTE’ est incendiée, tandis que le mobilier urbain (arrêts de bus, panneaux de signalisation…) le long de la rue ‘Stadiou’ est détruit par des enragés cagoulés. Des tags anarchistes jonchent également le parcours. Au carrefour de la rue ‘Stadiou’ et ‘Vasileos Georgiou’, les flics anti-émeute qui protégeaient l’hôtel de luxe ‘Gran Bretaña’ se font canarder de cocktails molotov. Même chose pour le Ministère de l’économie situé en bas de la ‘place Syntagma’. Devant le parlement, le drapeau grec est retiré puis brûlé un peu plus tard, (l’intervention de quelques merdes patriotes n’y changera rien).Rue Panepistimiou’, alors que la manif arrivait à sa fin, une attaque incendiaire vise la ‘Banque de Grèce’ et de nouveau quelques affrontements avec les flics éclatent. Il n’y a pas plus d’infos sur les manifestants blessés et/ou arrêtés.

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Perquisitions et arrestations en Italie et en Grèce suite à la manif émeutière « No Expo » du 1er mai 2015 à Milan

Italie/Grèce : Arrestations suite à la manif émeutière du 1er mai 2015 à Milan

8Le matin du 12 novembre a eu lieu une opération répressive pour les faits du 1er mai (manif No Expo à Milan). Pour l’instant il est difficile d’en tirer un bilan complet, étant donné la présence de plusieurs enquêtes et le fait que l’opération a aussi eu lieu à l’étranger.

Il y a eu plusieurs perquisitions dans des habitations, 5 arrestations, dont 4 à Milan (et une qui n’a pas réussi : l’inculpé n’a pas été trouvé), 5 arrestations en Grèce et 3 personnes inculpées mais pas incarcérées. Les accusations sont « dévastation » et « pillage », « résistance aggravée à agent de police » et « dissimulation du visage ».

Les enquêtes, menées par la Digos [police politique italienne ; NdT], ont exploité des vidéos et des traces ADN : les flics sont donc en train d’essayer de prélever des échantillons d’ADN aux arrêtés de ce matin. Pour les arrestations à l’étranger on suppose qu’il y a eu la collaboration de l’agence répressive européenne Eurojust.


Mise à jour :

Les arrêtés sont à la prison de San Vittore (Milan).

Pour leur écrire :

Alessio Dell’Acqua
Niccolò Ripani
Edoardo Algardi
Andrea Casieri

C.C. San Vittore
Piazza Filangieri, 2
20123 Milano

Les compagnons arrêtés en Grèce sont sortis avec l’obligation de pointer au commissariat 3 fois par semaine.

[Traduit de l’italien par non-fides de Informa-azione.]

NdCNE:

[1] Quelques textes autour de l’émeute du 1er mai 2015 à Milan contre l’exposition universelle et son monde:

 

[Athènes, Grèce] Solidarité avec les compagnon-ne-s arrêtés et torturés suite à l’attaque du comico d’Exarcheia

exarchia1709-4Le 17 septembre, des compagnon-ne-s appellent à une manifestation anti-étatique, antifasciste, anticapitaliste à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Pavlos Fyssah. Assez tôt, les flics encerclent le rassemblement. La manifestation se dirige vers le commissariat d’Exarcheia qu’elle attaque. Des affrontements de rue s’ensuivent dans les rues d’Exarcheia. Lors de ceux-ci, les flics arrêtent 9 compagnon-ne-s (dont 5 mineurs). L’Etat, les patrons et leurs serviteurs en uniformes montrent leur véritable visage. Bras cassés, dents cassées, coups sur tout le corps, yeux au beurre noir, doigts de pied cassés, voilà les pratiques de la démocratie face aux compagnon-ne-s anarchistes. La plupart des arrêtés sont chargés avec des accusations à caractère criminel [1].

Indépendamment du fait que si quelques uns d’entre-nous ne sont pas d’accord avec le déroulement de la manifestation (son organisation ou son cadre), nous savons que toutes ces tactiques de tortures contre des compagnons et d’accusations lourdes s’inscrivent dans la répression que déchaîne l’Etat contre les compagnon-ne-s anarchistes. Qui peut en outre oublier la décision vengeresse de rejeter la demande de permissions à fin éducative à l’anarchiste Nikos Romanos et la décision tout aussi vengeresse de rejeter la demande de remise en liberté dEvi Statiri. Décisions qui vont à l’encontre des lois qu’eux-mêmes ont adopté. Ils trouveront notre solidarité face à leur répression.

LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME
AUCUN COMPAGNON-NE SEUL DANS LES MAINS DE L’ETAT
SOUTIEN AVEC TOUS LES MOYENS POUR LES ARRÊTÉS DU 17 SEPTEMBRE

Groupe de lycéens anarchistes – Attaque anti-éducative.

[Traduit du grec par non-fides du site du groupe.]

[1Ndt :Plus en détail les accusations sont : utilisation d’explosif (crime), tentative de coups et blessures graves, port d’arme (pierres), trouble à l’ordre public, dommages à la propriété privée, outrage et rébellion. Lors de la comparution immédiate du vendredi 18 septembre, 4 personnes ont été relâchées (en attente de leur procès) et 5 continuent d’être emprisonnées au quartier général de la police d’Attique. Le 21 septembre, les 2 mineurs encore emprisonnés ont été relâchés sous condition et en attente de leur procès (ils doivent pointer tous les 15 jours au commissariat). Les 3 derniers inculpés doivent passer le 22 septembre devant le procureur qui décidera de leur remise en liberté ou de la poursuite de leur détention préventive.

 

[Athènes, Grèce] Attaque anarchiste du poste de police d’Exarchia – 17 septembre 2015

Des anarchistes attaquent la police à Athènes

ATHÈNES, Grèce – Des anarchistes grecs ont attaqué la police avec des cocktails Molotov à l’extérieur d’un commissariat du centre d’Athènes, jeudi, et un policier a été blessé dans les affrontements qui ont suivi, ont indiqué les forces de l’ordre.

Environ 150 jeunes anarchistes ont participé à l’attaque tard jeudi soir, selon la police. Environ 20 cocktails Molotov ont été lancés sur les policiers à l’extérieur du poste, et les policiers ont répliqué avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, d’après les autorités.

Sept personnes soupçonnées d’avoir participé à l’attaque ont été arrêtées. Un véhicule garé près du commissariat de police a été endommagé.

Ce poste de police, situé dans le quartier d’Exarcheia, dans le centre de la capitale, est fréquemment pris pour cible par des militants anarchistes.

Repris d’une dépêche de l’Associated Press via métro, 17/09/2015

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Plusieurs jours avant les élections (anticipées), les anarchistes multiplient rassemblements et manifs anti-électorales. Un rassemblement était appelé jeudi soir à Exarchia contre toute la merde que représente Syriza et en mémoire de l’antifasciste Pavlos assassiné il y a deux ans à Athènes. Il y a aussi eu pas mal d’actions en solidarité avec la compagnonne Evi Statiri, arrêtée le 2 mars dernier et accusée d’avoir voulu faire évader des prisonniers des CCF.

Des barricades ont été montées au niveau du centre social ‘Vox’, où les unités policières du MAT ont été bloquées et attaquées avec des cocktails molotov et des pierres. A la suite de l’attaque du poste de police, les affrontements qui ont suivi ont laissé trois flics à moto ‘Delta’ blessés, dont l’un d’eux a du être admis à l’hôpital militaire. 9 assaillants ont été arrêtés.

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L’appel à la manif

D’après d’autres sources (de l’allemand lui-même traduit depuis le grec)

[Brochure] Interview de Nikos Romanos : « Syriza était un ennemi bien avant d’être au gouvernement »

Introduction

Nikos Romanos était un jeune adolescent modèle, bon élève issu de la bourgeoisie et fils de romancière à succés, jusqu’à ce qu’il assiste le 6 décembre 2008 à un événement traumatique. Son meilleur ami, le jeune anarchiste Alexandros Grigoropoulos (15 ans) tombe sous les balles de la police dans les rues d’Athènes et meurt dans ses bras, une balle dans le cœur. Un événement qui provoquera certaines des plus intenses émeutes urbaines dans l’occident du jeune 21e siècle, et Nikos est déjà en première ligne, le soir même, enragé, digne face au traitement médiatique (refus total), et respecté des compagnons malgré son jeune age. Au rythme du ressac du mouvement anarchiste grec, Nikos sera changé à jamais par cette expérience et se jettera aussitôt à corps perdu dans le combat anarchiste, jusqu’à son arrestation cinq années plus tard suite à un double braquage armé dans la région de Kozani. Torturé, accusé (et condamné) d’appartenance à la Conspiration des Cellules de Feu (organisation armée anarchiste-nihiliste), il nie tout en assumant la responsabilité des braquages (et de leur nécessité pour la diffusion de l’anarchie) dans une attitude conflictuelle face à la justice, comme ses cinq co-accusés : Giannis Michailidis, Dimitris Politis, Andreas-Dimitris Bourzoukos, Argyris Dalios et Fivos Charisis. Ils seront tous condamnés respectivement, le 1er octobre 2014, à une quinzaine d’années de prison ferme [1].

Aussitôt incarcéré, Nikos reprend ses études, il passe des examens scolaires et valide son entrée à l’université. Le ministre de la Justice décide de lui rendre visite en prison pour le féliciter et pour lui remettre un prix de 500 euros, mais Romanos refuse d’assister à la cérémonie, de rencontrer le ministre et il crache sur le prix. Ce pourquoi se vengera l’Etat plus tard : fin 2014, un large mouvement de solidarité émeutière et incendiaire s’agite lorsque Nikos entre en gréve de la faim pour protester contre la suppression de ses permissions éducatives. Après 31 jours, Nikos y met fin le 10 décembre 2014 après l’obtention du bracelet électronique pour les permissions éducatives [2]. Elles lui seront à nouveau refusées en juin 2015, lorsque le conseil d’administration de la prison de Korydallos rejette à l’unanimité la nouvelle demande d’un congé d’études, et propose à la place de « faciliter » ses études à distance, c’est à dire à l’intérieur de la prison.

Cette interview date de fin juin 2015. À la mi-juillet, les ministres de la justice et de l’éducation ont signé le décret d’application qui fait entrer en vigueur la réglementation votée en décembre 2014. La réglementation reste la même, à savoir que les détenus pourront suivre leurs cours avec le port du bracelet électronique s’ils ont effectué un tiers des cours. Des salles d’étude dans les prisons sont aussi prévues, où les prisonniers auront accès à internet (sous étroite surveillance, bien sûr). De plus, les demandes de permissions seront examinées par le ministère de la justice (aidé en cela par le ministère de l’éducation) dans le cas où elles seraient rejetées par le conseil de la prison (ce dernier étant composé du directeur de la taule, d’un procureur pénitentiaire et d’assistants sociaux).

Il faut préciser que lors de la grève de la faim de Nikos en novembre-décembre 2014 et celles des prisonniers révolutionnaires qui ont massivement suivies, Syriza a joué un rôle prépondérant dans le vote de cette nouvelle loi et a alors fait la promesse d’abolir les prisons de type C. Ces prisons ont été officiellement abolies après la lutte des prisonniers [3] qui y voyaient un enjeu majeur, mais dans les faits, elles sont toujours en place.

Tandis que Syriza continue d’exercer le pouvoir dans une coalition avec un parti de la droite dure (ANEL) malgré des attaques anarchistes répétées [4], comme à l’occasion du mouvement massif des prisonniers révolutionnaires contre les prisons de Type C, les prisonniers anarchistes continuent de foutre le bordel et de se révolter, avec un appui massif dans les rues de toute la Grèce. Nikos est aujourd’hui l’un des emblèmes de cette période complexe et agitée, et d’une partie du mouvement anarchiste qui se refuse à reculer face au bulldozer Syriza ou à céder aux sirènes du populisme.

Voici donc, traduite du grec du journal Hit & Run (mais ce sont les réponses qui nous intéressent), une interview de l’anarchiste Nikos Romanos dans le contexte de l’installation au pouvoir de la gauche dite « radicale » en Grèce.

Liberté pour tous et toutes.

Août 2015,
Ravage Editions.

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Dis-nous quelques mots sur ce qu’il advient de tes permissions éducatives, auxquelles tu as désormais droit selon la réglementation mise en place suite à ta grève de la faim en novembre-décembre 2014.

J’ai accompli le tiers des cours que prévoit la réglementation en question et j’ai fait la demande pour les permissions. À partir de là, commence un théâtre de l’absurde. Le conseil de la prison a jugé qu’il ne pouvait pas appliquer la réglementation puisque la décision ministérielle n’a pas été rendue et a donc envoyé la demande au juge d’instruction spécial E. Nikopoulos sur la base de l’ancienne loi. Nikopoulos a donné une réponse négative car la décision ministérielle n’a pas été rendue, et qu’il ne peut juger du bien-fondé de la demande alors que dès l’instant où la réglementation entrera en vigueur elle sera annulée. Sur la base de l’avis négatif de Nikopoulos, le conseil de la prison a aussi rejeté à son tour la demande puisque la décision du juge est obligatoire.

Face à ce putsch, Syriza, qui pendant la grève de la faim a fait de la prospection électorale et une exploitation politique brutale sur le dos des gens qui ont formés le mouvement de solidarité polymorphe, jouent le rôle de Ponce Pilate, comme leurs prédécesseurs. Sans que cela ne provoque bien entendu un quelconque étonnement, sachant que l’on parle de politiciens, c’est-à-dire d’ordures égoïstes, de politicards, d’opportunistes, d’hypocrites et de caméléons professionnels qui ont simplement porté le costume de l’humaniste pour servir des visées politiques précises. Il y a bien sûr des choses plus sérieuses à dire sur ce sujet, mais je l’expliquerai dans la question suivante. En ce qui concerne l’évolution de mon affaire, théoriquement, la décision ministérielle devrait permettre de mettre en vigueur la réglementation, mais je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de chances que cela arrive.

Penses-tu que derrière ces « retards » sur le bracelet électronique il existe des considérations politiques ou un esprit de vengeance contre toi ?

Je pense que dans le cas présent il n’existe même pas de bracelet électronique, sachant que malgré tout ce que peut affirmer le ministère de la justice, nous qui sommes en prison savons qu’il n’y a pas un seul détenu dans aucune prison de Grèce qui n’ait été libéré de cette manière. De nombreux prisonniers viennent quotidiennement me parler de ce sujet, et ils se demandent tous pour quelle raison aucun d’entre-eux n’a jamais eu de réponse de la part des instances judiciaires. Parce que les détenus communiquent entre eux dans les prisons et se tiennent informés sur les sujets qui les concernent, je peux dire avec certitude qu’il n’y a pas un seul prisonnier qui a mis un pied dehors de cette manière. Puis-qu’évidemment, une telle nouvelle ferait scandale dans une affaire si médiatisée, le monstre en apparence sans visage de la bureaucratie donne une solution à ce problème.

Mais la bureaucratie n’est pas une chose sans visage, elle est au contraire l’alibi des personnes qui occupent des postes de pouvoir pour projeter leurs responsabilités sur quelque chose qui prétendument les dépasse. Un allié invisible qui se cache derrière des comités législatifs, des conseillers techniques, des amas de papiers, des interprétations complexes et des espoirs mensongers. Ce que je dis, c’est qu’il n’existe pas de bracelets électroniques, et que le ministère de la justice manipule simplement et consciemment des détenus afin qu’il n’y ait pas de scandale, c’est un fait qui ne laisse aucune place au doute et ne peut être démenti par quiconque munis de preuves, puisqu’il n’existe pas un seul prisonnier à avoir été libéré ou à avoir pris une permission éducative de cette manière. Bien qu’anecdotique, je vais donner un exemple avec la prison de Korydallos sur des événements pour lesquels j’ai une vision personnelle. Il y a quelques détenus qui étudient dans différentes universités techniques et qui, sur la base de la nouvelle réglementation, voulaient demander des permissions éducatives pour passer les examens. Tous ceux qui sont passés par le conseil [de la prison] et puisque aucun d’entre-eux n’était inculpé et qu’ils ne pouvaient donc se cacher derrière un quelconque juge d’instruction, se sont vu dire des mensonges vraiment ridicules, comme quoi ils n’avaient pas réussi à communiquer avec le secrétariat de leurs écoles et leurs ont demandé de revenir en septembre. Cela montre que le conseil de la prison a reçu des ordres précis du ministère de la justice pour enterrer le sujet, pour que les causes véritables de toutes ces manœuvres ne remontent pas à la surface.

Comment considères-tu l’attitude du nouveau gouvernement Syriza ?

Prenons les choses depuis le début. Syriza était un ennemi bien avant d’être au gouvernement. Son rôle était d’assimiler les tensions sociales, de créer un capital politique à partir de sa participation à des luttes sociales intermédiaires en se présentant comme son bras institutionnel, de fonctionner de manière contre-insurrectionnelle en dévalorisant le terrain de la confrontation de rue au profit de la politique bourgeoise. En peu de mots, il a incarné de la meilleure des façons possibles, le rôle politique du réformisme à un niveau central. En outre, Tsipras lui-même, avant de devenir premier ministre, avait déclaré que si Syriza n’avait pas existé il y aurait eu beaucoup plus de troubles et de révoltes en Grèce durant les années de manifestations anti-gouvernementales. Fait qui signifie que la mise en œuvre d’un agenda politique de gauche en tant qu’opposition était entre autre un choix politique stratégique pour assurer la paix sociale et reconstituer sur de nouvelles bases les contrats sociaux endommagés.

La démocratie cache beaucoup de jokers dans sa manche pour maintenir sa cohésion, une des flèches de son carquois est l’alternance rapide des rôles dans la scène politique, sa capacité à battre les cartes et absorber les perspectives radicales qui peuvent se retourner contre elle. Pour en venir à aujourd’hui et après l’accession au pouvoir de Syriza, il y a des changements structurels dans sa rhétorique et des contradictions énormes en son sein. Naturellement, malgré toutes ces contradictions, la réalité qu’ils imposent est celle qui maintient en fonction les prisons de type C, lesquelles existent toujours, dans la mesure où à l’extérieur de la prison de Domokos, se trouvent encore des véhicules spéciaux de la police, et que les ailes d’isolement accueillent toujours des compagnons. Cette même réalité qui inscrit des chiffres sur la peau des immigrés avant de les empiler dans les centres de rétention, qui entre dans des lieux occupés, qui torture des compagnons grévistes de la faim, qui est responsable du maintient en captivité de proches des compagnons de la CCF [5], qui inaugure Salaminas comme premier endroit d’exil dans l’ère de la démocratie, qui signe des partenariats commerciaux avec les assassins des palestiniens, qui va mettre en place toutes les politiques néo-libérales auxquelles elle s’opposait tant qu’elle était dans l’opposition.

En résumé, Syriza maintient dans leur intégralité tous les engagement géopolitiques, économiques et militaires d’un Etat appartenant à la périphérie capitaliste, tandis que, pour jeter de la poudre aux yeux de ses électeurs de gauche, il garde un ensemble disparate de cadres ayant conservé une rhétorique de gauche et qu’il mettra hors jeu lorsque viendra l’heure de la transformation de Syriza.

En regardant les choses de notre point de vue, le fait que nous soyons anarchistes signifie que même si Syriza était un réel gouvernement de gauche aux politiques radicales, il nous trouverait à nouveau face à lui, sans aucune envie de signer une trêve avec les apprentis-sorciers de l’illusion et de la répression organisée. En outre, au contraire de la gangrène néo-communiste qui infecte les cercles anarchistes, nous, nous avons coupé depuis longtemps le cordon ombilical reliant l’anarchie à la gauche. Il est néanmoins important que nous soyons précis dans ce qui nous définit pour que nous puissions analyser la réalité qui se tient devant nous.

Syriza est donc un gouvernement social-démocrate à la rhétorique faussement radicale qui exploite son profil politique de gauche pour acquérir un contrôle social et de l’influence dans les mouvements et les projets subversifs, lesquels pourraient potentiellement se retourner contre eux. Et n’oublions pas qu’historiquement, c’est l’administration politique du capitalisme sous une forme socialiste qui a mis en place les politiques économiques et répressives les plus dures, exploitant le sommeil éternel et continu de la majorité sociale. Dans nos cercles, le plus enrageant est qu’il existe différents clowns qui se la jouent anarchiste, qui ont le culot d’inviter des cadres de Syriza dans « leurs centres sociaux » et de discuter avec eux de sujets de fond, diffusant ainsi une vision qui blanchit Syriza, lequel au moment où nous parlons est le gestionnaire de l’Etat. Idées affligeantes et identiques à celles de tous ceux qui veulent éduquer les fascistes d’Aube Dorée, comme si le problème avec les fascistes ou les gestionnaires de la machine étatique était de discuter de nos désaccords plutot que de les écraser quel que soit l’endroit où nous leur tombons dessus. Ce serait une belle discussion philologique pour ceux qui croient en la démocratie et ses idéaux, qui dorment sur un petit nuage rose et rêvent de sociétés post-capitalistes. Seulement, les anarchistes sont en guerre avec la démocratie et ses représentants. En conséquence, au point où nous en sommes, tous ceux qui agissent en blanchisseurs de Syriza n’ont aucune excuse.

De plus, il n’y a pas si longtemps, Stavros Theodorakis [6] a rendu hommage à quelques unes de ces personnes dans des références « aux protagonistes » de l’acquisition de certificats de légalité, qu’ils ont donné depuis longtemps à l’Etat. Pour tout ce patchwork d’opposants au gouvernement, de pro-Syriza cachés à l’idéologie pseudo-anarchiste et autres profiteurs, la solution est simple : un arbre robuste et une bonne corde.

Nous, nous sommes aux côtés de ceux qui restent amis de la révolte anarchiste et s’obstinent à jeter des molotovs sur les flics à Exarcheia, à aller dans les manifestations pour vandaliser les représentations de la domination, à armer leurs esprits avec des plans subversifs et leurs bras armés de feu, à bruler les acteurs du nouvel ordre. Tous ceux qui organisent leur action dans des réseaux anarchistes informels d’action directe. Là où les intentions destructrices s’unissent horizontalement et de façon informelle dans un front chaotique, qui passe d’abord à l’attaque, avec en ligne de mire les individus et les infrastructures qui administrent et défendent le monde malade qui nous entoure.

Quelle est selon toi la place de la violence dans le mouvement anarchiste ?

Le capitalisme hellénique en faillite continue d’entretenir l’instabilité dans les territoires de l’Union Européenne et dans l’économie internationale. Nous nous trouvons une fois de plus à un tournant décisif du processus historique de modernisation de ces dernières années. Et la réalité c’est que ça va continuer, quels que soient les gestionnaires politiques. Les frontières de la Grèce et de l’Italie, en tant que premiers pays d’accueil des flux migratoires en provenance des zones de guerre, baignent dans le sang des corps d’immigrés. Les rivalités entre pays puissants s’intensifient et les conflits géopolitiques sont les déclencheurs de foyers d’agitation dans de nombreux endroits de la planète. Pour les anarchistes, l’instabilité et l’intensification de la violence systémique dans tout le spectre des rapports sociaux et des rapports d’exploitation diffus sont un défi pour s’organiser efficacement afin de constituer un facteur fort de déstabilisation de la normalité. Une contre-attaque anarchiste contre le monde de l’autorité et des économistes, politiciens, flics, fascistes, journalistes, scientifiques, responsables étatiques, directeurs de bordels pénitentiaires, banquiers et leurs collaborateurs, balances et serviteurs zélés du pouvoir. Face à toutes ces ordures qui sont le cœur de la machine capitaliste, battant au rythme de la majorité sociale qui contribue, par indifférence, par peur ou par connivence, à protéger le cœur du monstre, l’anarchie répond avec la langue de la violence absolue, du feu, de l’explosion, de la rébellion armée. Avec cette hypothèse de base, nous commençons à définir nos stratégies, décidant de nous rebeller et de nous jeter dans la bataille de la libération totale. Une révolte qui dans les temps présents jouera le tout pour le tout, libérera les relations humaines dans les communautés insurgées, organisera ses attaques. Elle deviendra le véhicule pour voyager sur les chemins inexplorés de la liberté, donnant la possibilité à nos existences de vivre sans recevoir ni donner d’ordres, sans se soumettre, sans ramper. Elle créera de manière authentique une réalité nouvelle dans les métropoles capitalistes, le temps de la peur pour ceux qui sont au pouvoir et leurs laquais, l’aube de notre ère, aujourd’hui et à jamais, jusqu’à la fin. Par conséquent, la place de la violence révolutionnaire organisée dans le mouvement anarchiste est l’alpha et l’oméga, c’est une force motrice et son évolution qualitative en un ennemi intérieur qui fera faire des cauchemars au pouvoir et aux patrons.

Penses-tu que la prison constitue un terrain de lutte pour un prisonnier « politique » [sic] ?

Nous devons tout d’abord abattre les mythes qui planent sur de tels endroits. L’imaginaire collectif qui voudrait que l’identité sociale du détenu soit implicitement celle du sujet révolutionnaire. Les identités sociales, les immigrés, les prisonniers, les travailleurs, les étudiants, les écoliers, sont des sous-ensembles sociaux qui dépendent et nourrissent à leur tour le fonctionnement du monde capitaliste. Pour moi, l’individu libre apparaît là où les identités sociales sont détruites et toutes leurs propriétés abolies, l’endroit où la décision individuelle de libération crée une nouvelle identité unique et distincte. Le révolté et l’iconoclaste qui s’attaque par tous les moyens aux ennemis de la liberté. Pour un anarchiste qui a décidé de participer activement à l’aventure de la révolte anarchiste, la prison ou encore la mort sont des conséquences possibles de ses choix, qui sont pris dans le monde réel et pas dans la réalité numérique où le verbalisme et les fanfaronnades sont courants. La prison est un arrêt provisoire pour tous ceux frappés par la répression. C’est un lieu où le métal interne de chacun est testé dans la pratique, le point final des grandes décisions et des grandes transformations intérieures. C’est un organisme social pourri où règne la balance et la soumission, le royaume obscur du pouvoir, le lieu de la honte, l’endroit où la liberté n’est pas seulement retenue captive, mais humiliée, traînée dans le sang entre la came, le mitard et les couloirs crasseux, là où les hommes apprennent à se détester. Des milliers d’analyses existent sur la prison et ses habitants, je dirais pareil que le guérillero urbain Jean-Marc Rouillan, que les personnes les plus à même de parler de la prison sont ceux qui y ont passés même un court instant de leur vie.

Pourtant la réalité c’est que plus tu passes de temps ici, plus il devient complexe pour toi de décrire les fonctionnements et la structure de cette société vraiment misérable. En bref donc, la prison signifie une mort lente, le cannibalisme social, la soumission du plus faible, la résignation, la catastrophe psychosomatique, la came, les psychotropes, les individus-déchets entassés dans les décharges de l’Etat, le mitard, la hiérarchie, le fanatisme religieux, le communautarisme racial et le racisme diffus, les conceptions nationalistes de toutes nuances, l’enfermement, l’attente, l’autodestruction, les blocages, l’assassinat des sentiments, les contraintes secrètes, l’inertie générale, l’immobilisme. Il n’est pas exagéré de dire que la société des prisonniers est l’enfant bâtard de la société capitaliste, une machine de mort bien huilée faite de glace et dans laquelle se cache tout l’excédent de laideur du monde moderne. Ce qui ne signifie pas qu’au sein de la prison il n’y ait pas des minorités de personnes qui ont pour boussole dans leurs vies la dignité, et avec lesquels on peut développer des relations amicales, voir des relations de compagnons.

Pour revenir à la question de départ, je pense qu’il ne faut pas oublier sa voie lors de cette épreuve, vers un but et un dévouement à une cause commune. Jamais repentis, jamais la tête baissée, toujours dangereux pour la civilisation de la servitude volontaire et de la soumission. C’est aussi pour cela que la lutte anarchiste dans la prison peut de toute évidence trouver des prises et ouvrir des voies pour devenir un danger pour l’ennemi. Avec des textes et des analyses, des refus quotidiens petits et grands, des grèves de la faim, avec la lime entre les mains, le fil de la révolte anarchiste continue à être tissé tant que brûlera en nos cœurs le feu de la destruction. En ce sens, la prison est un terrain pour la promotion de la lutte subversive et de l’anarchisme [en Grèce].

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Déclaration de Nikos Romanos à la première audience du procès antiterroriste à la prison pour femmes de Korydallos, le 3 février 2014

Le but de cette déclaration est de clarifier mes intentions auprès de vous et de votre cour. Les actions qui ne sont pas unies aux paroles afin que leur contenu conceptuel soit clair portent à confusion, tandis que les paroles non suivies d’action sont vides de sens et reflètent une neutralité verbale.

Je suis ici votre ennemi déclaré et irréductible, je n’implore pas votre clémence, je ne cherche pas le dialogue avec vous et vos semblables. Mes valeurs sont en guerre avec les vôtres, chaque phrase que je dis contre vous est donc une lame qui frappe votre masque d’hypocrisie et clarifie la position et le rôle de chacun de nous.

Vous écrivez des centaines de pages et créez continuellement de nouvelles affaires pour nous enterrer dans les prisons de votre démocratie pour des décennies.

Vous vous préparez à nous imposer des « conditions de détention spéciales » [prisons de Type C, Nde], c’est-à-dire l’unique coup manquant au panthéon du « traitement spécial » (transferts, procès, lois) que vous créez pour nous combattre.

Les simples lois de la physique disent que la conséquence d’une action est la réaction.

En dehors de vos tribunaux, dans les endroits libres, il y a des personnes rebelles, compagnons pour moi, terroristes pour vous, qui n’entendent pas tolérer notre extermination sans d’abord vous faire saigner, vous et vos superviseurs politiques.

Vous pouvez prendre cela comme une menace si vous voulez.

Je crois que c’est une réalité cynique. Chaque choix a son coût. Je suppose qu’en tant que juges et serviteurs de la loi vous serez d’accord avec moi sur ce point.

Mais jetons un bref coup d’œil sur votre merveilleux monde. Nous sommes dans l’ère de la vitesse. Tout change vite, créant sans cesse des états d’urgence. La vitesse du temps historique a désormais déraillé, les informations et les nouvelles voyagent en quelques millisecondes, la technologie et la science avancent à pas de géant.

À côté de cela, les contradictions de la civilisation moderne explosent toujours plus souvent. Des dizaines de feux sont allumés dans les villes où tout semblait calme, et menacent de répandre le chaos dans l’ordre organisé du système.

De tels événements créent des conditions qui nous servent. Nous créons des ponts de communication avec les gens derrière les barricades si bien que les actes de violence font partie d’un contexte politique plus spécifique, ouvrant ainsi la perspective de leur dépassement dans la lutte pour la révolution anarchiste.

Là où la rage se combine avec la conscience.

Là où se rencontrent les gens dont les boyaux sont brûlés par le feu de la liberté.

Quelque part par là se trouvent aussi les empreintes de mon insurrection.

Anarchiste, parce qu’elle est hostile à toutes les autorités reproduites par l’homme, continuelle parce qu’elle ne cherche pas à réformer mais à détruire, existentielle parce qu’à travers l’insurrection elle exprime toutes ces belles émotions que nous voulons répandre dans les cœurs insurgés.

En outre, la qualité de la vie se mesure en moments et en émotions.

Sur la base de cette description schématique, vous comprenez que vous n’avez aucune marge pour arrêter l’inévitable. L’affrontement de nos mondes.

C’est pourquoi des déclarations comme celle-ci ont exactement ce but, envoyer un message clair.
Vous ne pouvez pas nous plier, vous ne pouvez pas arrêter la tempête qui approche.
Ces temps réclament de la réflexion, de la prudence et une lutte continue par tous les moyens.

Pas un pas en arrière !

Plus de violence contre l’Etat et le capital.

Force aux guérilleros urbains anarchistes Nikos Maziotis et Pola Roupa qui ont une récompense sur leur tête [7].

Force à tous les compagnons en clandestinité.

Foutez-vous l’argent de vos récompenses au cul !

Longue vie à l’anarchie !

Nikos Romanos,
3 février 2014.

[Traduit du grec par Non Fides d’Inter Arma.]

Notes

[1] Pour plus d’informations sur cette affaire, voir le mot-clé « Solidarité avec les compagnons arrêtés suite aux braquages de Velvento/Kozani » sur non-fides.fr

[2] Pour plus d’informations sur cette gréve de la faim et ce mouvement de solidarité, voir le mot-clé « Solidarité avec Nikos Romanos » sur non-fides.fr

[3] Voir « Toutes les valeurs de cette société sont des prisons de haute sécurité », Recueil de textes et communiqués a propos de la lutte contre les prisons de type C en Grèce, 68p, février-avril 2015, Ravage Editions.

[4] Voir une chronologie dans Contre Syriza et son monde – Contre toute autorité, Quatre-page de la bibliothèque anarchiste La Discordia à l’occasion d’une discussion publique à Paris, juillet 2015.

[5] Evi Statiri est détenue depuis le 2 mars 2015, elle a été arrêtée car elle est la compagne de Gerasimos Tsakalos, membre emprisonné de la Conspiration des Cellules de Feu. Le 14 juillet, elle se voit à nouveau refuser sa libération et reste donc en détention préventive. La libération de Evi Statiri était l’une des promesses du gouvernement de Syriza. Entre autres promesses non-tenues, Savvas Xiros n’est lui non plus toujours pas libre. Ndt.

[6] Journaliste, présentateur télé et politicien, il a fondé en mars 2014, le parti centriste To Potami (« La Rivière ») avec pour ambition de se présenter aux élections européennes de 2014 et d’y incarner le centre pro-européen de l’échiquier politique. Ndt.

[7] L’État avait, quelques semaines auparavant, mis une récompense de 4 millions d’euros sur les têtes de plusieurs révolutionnaires en cavale : Nikos Maziotis et Pola Roupa, membres de Lutte Révolutionnaire, Christodoulos Xiros, balance du 17N, qui ont tous été rattrapés depuis hormis Pola Roupa, et les deux membres non-identifiés des Forces Révolutionnaires Populaires Combatives qui ont mené l’exécution par balle de deux membres d’Aube Dorée le 1er novembre 2013. Nde.

Lire la brochure sur Ravage Editions

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[Grèce] Attaque incendiaire d’un concessionnaire ‘Porsche’ dans la banlieue huppée d’Athènes

Un groupe anarchiste a revendiqué l’attaque incendiaire d’un concessionnaire automobile ‘Porsche’ situé à Glyfada, banlieue huppée d’Athènes. L’incendie, qui a causé de gros dégâts tant sur les véhicules que sur le bâtiment, s’est déroulé dans la nuit du 26 au 27 juillet 2015. Il a fallu une vingtaine de pompiers pour éteindre l’incendie. Voici quelques extraits du communiqué publié sur indymedia athènes:

« Dans la matinée de lundi 27 juillet, nous avons choisi d’attaquer le concessionnaire de voitures de luxe ‘Porsche’ de l’avenue Vouliagmeni dans la zone de Glyfada. Nous avons mis le feu à tous les véhicules garés dans la cour extérieure du concessionnaire et, à notre grande joie, des dommages importants ont été causés à l’intérieur du bâtiment grâce à l’explosion des réservoirs des voitures.

Glyfada est une zone éminemment bourgeoise, une zone stérile où la surveillance de la bourgeoisie privilégiée est synonyme de sécurité. Une zone résidentielle qui offre une « haute qualité de vie » où les bâtards qui nous exploitent étalent leur richesse, qui est bien sûr notre propre sang en tous points.

Nous devons clarifier que le choix de la cible n’était pas focalisé sur le fait que c’est une entreprise d’intérêt allemand. C’était en raison du luxe et de la « spécificité » de l’emplacement présent. C’est un symbole principal – un totem affichant la richesse et la prospérité dont jouissent les bourgeois. […] »

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Reformulé d’insurrection news

[Grèce] Affiche à propos du conflit anarchiste

Contre

Leur vision nationale

Leurs divisions internes au système (Mémorandum vs Anti-mémorandum)

Les efforts de l’Etat et du capital pour s’incruster carrément dans nos vies

Nous répondons par notre action combattante

Rendez-vous dans les rues pour le conflit anarchiste sans compromis

Groupe de lycéens anarchistes – Attaque anti-éducative

06 Ραντεβού στους δρόμους της ασυμβίβαστης, αναρχικής σύγκρουσης (Ιούλιος 2015)

Traduit du grec par non-fides, 22 juillet 2015

 

[Thessalonique, Grèce] Expropriation d’un supermarché – 11 juillet 2015

Surpassons la peur. Prenons les rênes de nos vies.

expropriationLes dernières années, nous expérimentons un quotiden dominé de plus en plus par la misère et l’exploitation extrême. Par notre impuissance à répondre à nos besoins, une conclusion intemporelle devient évidente: notre vie n’est pas déterminée par nous-mêmes, mais par la loi du marché et de la production de profit par les patrons grecs et étrangers. Les dernières années, nous avons vu comment le système a déclenché une attaque frontale pour protéger ses intérêts. La police s’est transformée en armée d’occupation des villes, tandis que la peur et la terreur se sont transformées en propagande principale des médias de masse de communication. Sous un régime de menace permanente, les patrons nous appellent à la trêve et à la passivité. soit par des décisions pré-établies, soit par des méthodes plus sales en ce qu’elles nous offrent l’illusion de pouvoir choisir, comme par exemple le référendum.

Surmontons l’inertie et la peur, au-delà des dilemmes du pouvoir.

Ne déléguons pas la solution de nos problèmes à ceux qui les créent.

Opprimés, nous n’avons qu’à prendre les rênes de nos vies.

Face au dilemne du mémorandum des créanciers ou du mémorandum de Syriza, nous répondons par l’auto-organisation et la rupture, tant avec les patrons étrangers qu’avec les patrons grecs et leurs armées.

Face à la légalité des exploiteurs qui nous maintiennent esclaves, nous répondons par l’ACTION DIRECTE des opprimés et l’auto-organisation des vies et de la lutte.

  • Refus d’obéir aux ordres des patrons.
  • Refus de payer (tickets, factures, dettes envers les banques, taxes)
  • Création de structures collectives couvrant nos besoins (squats, cuisines collectives).
  • Solidarité entre les opprimés et création de communautés (sic!).
  • Récupérons aux patrons tout ce que nous avons produit avec sang et sueur.
  • Expropriation des richesses accumulées.
  • Armement de nos communautés pour l’organisation de notre auto-défense et de l’attaque contre nos oppresseurs.

Samedi 11 juillet 2015, un groupe de compagnon-nes a réalisé une expropriation d’un magasin de la chaîne de supermarché ‘Afroditi’ dans le secteur de Martiou, à l’est de Thessalonique. Les produits de nécessités de base (huile, pâtes, légumes) expropriés ont été distribués au marché populaire d’à côté. Les gens ont réagi d’une manière positive, en prenant les produits et applaudissant l’action.

Traduit de l’espagnol de contrainfo, 20 juillet 2015

[Paris] Discussion sur le mouvement anarchiste grec avec des compagnon-nes venu-es d’Athènes – 12 juillet 2015

Grèce : réformisme ou anarchie ?

disco-grece-213x300Après l’arrivée au pouvoir de Syriza, le mouvement anarchiste grec est dans une phase de recherche et de reconstruction. L’arrivée de la gauche au pouvoir marquant le retour en force des idées démocratiques et réformistes, quelles sont les forces et les limites de ce mouvement dans une période où l’ennemi au pouvoir change de forme, de visage et de manière de gérer le pouvoir ? Quelles réflexions pouvons nous en tirer et approfondir dans une perspective révolutionnaire ? Nous essayerons de réfléchir à ces questions en présence de compagnon/nes anarchistes venus d’Athènes. L’argent récolté lors de ce débat ira à la Caisse de Soutien des Combattants Emprisonnés en Grèce (Tameio).

Dimanche 12 juillet 2015 – 19h à la bibliothèque ‘La Discordia’