Archives de catégorie : Solidarité dans la révolte & l’attaque

[Toulouse] Attaques incendiaires contre un commissariat et ‘Toulouse Métropole’ – 25 et 26 avril 2016

On en avait marre

La nuit du mardi 26, on a attaqué un comissariat avec des cocktail molotovs.

On va pas vous mentir plus longtemps.
On en avait marre.
Marre qu’on nous vende du « ça ira mieux demain ».
Marre d’attendre le mouvement social.
Marre des « à la semaine prochaine » mornes et tristes.
Marre du spectacle de la contestation où la peur nous colle au ventre et la résignation à la tête.
Marre de regarder sur internet « là où ca pète » ou de se masturber sur les affrontements filmés et postés sur youtube.
Marre de faire 600km pour une riot.
On dirait un nouveau sport. Ou pire. Un nouveau métier.
Emeutier-ères professionnel-les des mouvements sociaux.
Ca en jette sur le CV militant.
Marre que jeter deux canettes ou mettre une poubelle sur la route et se faire gazer passe pour une victoire.
Marre de faire semblant d’être contentes alors que rien ne se passe.
Marre de faire semblant qu’on est d’accord.
Marre de faire croire qu’on en a quoi que ce soit à faire de la loi El-Khomri.
On n’ a pas attendu les indignés 2.0 pour passer des nuits debout.
Faut dire ce qui est.
On est impatientes.
On comprends pas pourquoi on devrait donner rendez vous au pouvoir pour le contester entourées par toujours plus d’uniformes et de paciflics.

On a fait ça par plaisir.
On a fait ça pour marquer une rupture.
Parce qu’on est à la fois joyeux et en colère.
On n’a plus envie d’être là ou vous nous attendez.

Nous voudrions envoyer une double accolade combative.
D’abord a Monica et Francisco en Espagne.
Ensuite aux compagnons et compagnonnes de bruxelles qui subissent également la répression pour terrorisme.
Notre solidarité c’est l’attaque, notre crime la liberté.

A bientôt.

[Publié sur iaata, 29 avril 2016]

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Toulouse. Le commissariat de Jolimont cible de deux bouteilles enflammées

Côté Toulouse, 27/04/2016 à 17:11

Le commissariat de Jolimont a été visé par des engins incendiaires, mercredi 27 avril 2016, à Toulouse. L’attaque n’a fait que quelques légers dégâts. Les détails.

Deux engins incendiaires ont été lancés, mercredi 27 avril 2016, contre la façade du commissariat de Jolimont, à Toulouse. Les faits ont été constatés peu avant 8 heures du matin. Selon les premières constatations, les deux engins incendiaires seraient des bouteilles remplies d’un liquide inflammable et volontairement enflammées juste avant d’être lancées.

L’attaque a fait peu de dégâts. Seule la porte du commissariat a été légèrement noircie par les projectiles, indique une source policière. Une enquête menée par la Sureté départementale du commissariat central a été ouverte.

Toulouse Métropole visée en début de semaine

C’est le second symbole institutionnel à être la cible d’incendiaires dans la même semaine à Toulouse. Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 avril, six véhicules ont ainsi été incendiés avenue de Fronton, à Toulouse, au sein d’un entrepôt appartenant à Toulouse Métropole. Un appel à témoins a d’ailleurs été lancé par les enquêteurs suite à cette affaire.


Toulouse : Plusieurs véhicules de la Métropole ravagés par un incendie criminel

20Minutes, 25.04.2016 à 13:11

Plusieurs véhicules appartenant à Toulouse Métropole ont été incendiés volontairement dans la nuit de dimanche à lundi.

Les pompiers ont été appelés vers 0 h 30 avenue de Fronton pour un feu. Arrivés sur place, ils ont trouvé trois départs de feu distincts qui ont touché six véhicules, notamment des camions benne et camions poubelles.

Grillage sectionné

Trois de ces engins ont été détruits. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la sûreté départementale de la police nationale, il s’agit bien d’un acte criminel car le grillage a été sectionné.

[Paris] Détruire l’économie (et attaquer ses gardiens) – Jeudi 28 avril 2016

[Paris] A propos de la manif sauvage nocturne du 28.04

Récit de la manif sauvage partie de la place République dans la nuit du 28 au 29.04 après la bataille sanglante contre les CRS.

Suite à la bataille de Répu d’hiers soir 200 personnes ont réussi à échapper à la nasse (qui avait des allures de charnier tant les poulets ont laissé libre court à leur soif de vengeance).

S’en est suivi quelques tentatives infructueuses de sauver les copain(e)s qui se faisaient massacré.

Constatant que l’attaque frontale relevait du suicide dans une telle disproportion de force, certain(e)s émirent alors l’idée d’une manif sauvage improvisé sur le tas.

Aucun(e) ne savait ou aller mais tou(te)s avaient la volonté de leur faire payer sans plus attendre le massacre programmé de celleux qui n’ont pas réussi à fuir.

Quelques scooteurs cramés donnèrent alors le départ et le ton de ce qui allait suivre.

Tout le monde se met en marche, à qui par cette rue, à qui par cette autre, de façon complètement désorganisé, les petits groupes saccagent tout aux alentours et se rejoignent à diverses intersection.

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La vue d’un Mc donald met tout le monde d’accord, « Mc do, Mc do » entend-t-on hurler. Devant les employés médusés les vitres tombent une par une.

« ON RENTRE! »

Et hop, c’est au tour des présentoirs en verre de voler en éclat.

On est pas assez nombreu(se)x, il faut vite dégager, tant pis pour le framprix d’en face, ce n’est que partie remise…

A la quantité nous avons préfféré la qualité.

On se remet en marche rapidement, dès que l’on voit un truc interressant, bim bam boum, dès que l’on croise un chantier une barricade est monté, une poubelle, un récup verre, on se remplis les poches, ce que l’on ne peut pas emporter finira au milieux de la chaussé, une autolib bimbim, un panneau publicitaire boum, une banque badaboum, une voiture un peu trop belle, vlam dans ta face…

Ouf, ça soulage, ça libère!

On pense aux copain(e)s en sang dans la nasse de Répu, on a la rage, il faut que ça sorte!

ça pu le gaz, on en a tellement bouffé à Répu qu’on se demande si le gaz est dans l’air ou si le gaz c’est nous!!!

Dans le doute beaucoup se dispersent, d’autant plus que les baqueux commencent à roder aux alentours. Nous sommes quelques dizaines et tout notre équipement est resté à Répu, jeté par dessus les lignes de CRS pour les potes bloqués dans la nasse qui continuent de se battre sous un nuage de gaz et une pluie de flashball.

Dans ces conditions il faut à tout prix éviter l’affrontement, éviter le massacre!

On se casse, on se disperse, par petits groupes, certain-e-s continuent quand même, ielles se feront stopper par les GM quelques centaines de mètres plus loin, peu avant Jaures.

Ce qui est beau dans ce saccage désorganisé, c’est la capacité de transformer l’échec d’une bataille frontale par la victoire d’une attaque immédiate, diffuse et spontané du réel.

Attaquer l’oppression sous toutes ses formes avec détermination, et sans tomber dans le piège de la stratégie si chère à certain(e)s et si pratique pour les forces répréssives: l’affrontement à tout prix.

Solidarité combative avec les détenu(e)s, les prisonnier(e)s et les blessé(e)s!

Nous n’oublierons personne!

Et nous leur ferons payer!

Quelques amoureux(ses) du saccage.

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

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[Paris] Fragrance lacrymogène – Récit de la manif du 28 avril

C’est Paris !
Tu m’entends ?
P-A-R-I-S.
Paris !
Respire le bon air mais fais gaffe quand même. Tous les jours des mômes meurent d’en avoir respiré un peu trop. Alors fais attention, et marche dans les rues, va au hasard !

Taxi Girl, « Paris », 1984

14h – Jour de manif « unitaire » contre la loi Travail (et son monde), avec encore une fois une ambiance très hétérogène, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé entre Denfert et Nation (15 000 selon la police, 60 000 selon la CGT). La manif a réuni des tas de gens différents, dont bien sûr des cortèges de gros syndicats type CGT, FO, etc., mais aussi des cortèges plus « jeunes » et de nombreuses personnes non « encartées ». Et comme d’habitude, plusieurs milliers de personnes, {autonomes}, sans étiquettes de syndicats, de partis ou autres, se sont dès le départ placées en tête de manif, devant le cortège officiel intersyndical. C’est toujours dans ce cortège un peu foufou qu’il y a la meilleure dynamique, un état d’esprit offensif et joyeux.

Cette fois-là, on est vraiment très nombreux. Malgré leur nombre conséquent, les flics ne peuvent pas cadenasser toute la tête de manif comme ils l’ont fait lors de plusieurs manifs ces derniers temps. On occupe la largeur de la rue, et même si au départ c’est un peu mou et lent, ça fait quand même du bien de sentir qu’on est plein et que ça va être compliqué pour la police de nous maîtriser.

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Sur les boulevards Arago puis Saint-Marcel, de premières actions ont lieu: des panneaux de pub sont détournés, tagués, ou leurs affiches simplement arrachées. Des caméras de vidéo-surveillance sont obstruées ou « détournées » également (elles se mettent à filmer les murs…). Quelques banques, McDo et agences d’intérim reçoivent des oeufs/ampoules de peinture sur leurs façades. L’ambiance commence à monter doucement, des slogans fusent peu à peu.

Arrivés sur la place Valhubert, à l’entrée du pont d’Austerlitz, ça dépave pas mal. De quoi s’équiper pour quand ça sera nécessaire… Mais du coup ça bloque, et tout le monde ne capte pas bien pourquoi. Et, sans qu’on puisse trop comprendre leur logique, plusieurs manifestants se mettent à caillasser les CRS qui tenaient l’angle entre le pont et le quai d’Austerlitz. Moment joyeux, où divers projectiles pleuvent sur la police. Mais les CRS ripostent sans tarder et noient la place Valhubert sous les lacrymos. Un assez long moment de confusion et d’affrontement s’ensuivra, se terminant malheureusement par la séparation définitive entre une partie de la tête de manif et tout le reste. C’est dommage parce qu’il y a eu à plusieurs moments la possibilité de refaire la jonction, mais entre la peur de marcher devant des CRS en stress d’un côté et les re-caillassages qui re-provoquaient des lancers de lacrymo de l’autre, la réaction spontanée de la manif n’a pas été très bonne. Les CRS en ont alors profité, noyant le pont sous les lacrymos, obligeant la tête de manif à avancer, et les autres à rester encore bloqués avant le pont.

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Sur le pont, l’entraide entre manifestant-e-s est toutefois palpable. Le sérum physiologique tourne pour soigner les nombreuses personnes qui sont là sans masque ni autre protection. À ce moment-là, dans les nuages incessants de lacrymo, tout est clair: de quoi se masquer et se protéger le visage est nécessaire. Pas seulement pour se cacher de la surveillance policière, mais aussi pour se protéger des lacrymos. Un masque à gaz, un masque de chantier, des lunettes de ski ou de plongée, avec quelques objets simples comme ça on navigue bien plus facilement dans ces gaz lacrymogènes dégueulasses. Pensez-y la prochaine fois !

Paris-28-4-2016On se retrouve donc en tête à plus ou moins un millier de personnes, ça gueule beaucoup « À bas l’État, les flics et les patrons », mais si on est passé en mode manif sauvage, on reste constamment harcelés par les flics et les jets de lacrymo. Au croisement de l’avenue Ledru-Rollin et de l’avenue Daumesnil, ça devient encore plus tendu, y’a des cordons de flics partout, la lacrymo rend l’atmosphère irrespirable et pas mal de gens sont en panique. À gauche en direction de Bastille et en face en direction du XIe, c’est complètement bloqué par des cordons de CRS. On tourne donc à droite sur l’avenue Daumesnil, et là on attend que les autres arrivent. On a sûrement perdu un certain nombre de gens à ce moment-là, l’oppression policière était alors particulièrement pesante. Des premières barricades de poubelles et autres sont mises en place, certaines enflammées. Les flics sont gardés à distance par quelques caillassages, et des premières vitrines sont attaquées. Plusieurs seront brisées entre ce moment et la place de la Nation, avec toujours un ciblage précis: banques et distributeurs automatiques de billets, agences immobilières et d’intérim, panneaux de pub, Autolibs, etc. Avec pas mal de tags et de jets de peinture, ça s’en donne à coeur joie. On est donc poursuivis par des rangées de CRS qui continuent de nous canarder de lacrymos, mais ça caillasse pour les empêcher au maximum d’approcher. Les actions directes seront ainsi permanentes jusqu’à l’arrivée sur la place de la Nation.

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On a pris les flics de vitesse, il n’y en a plus sur les côtés, et devant ils sont en galère aussi. Tant mieux pour nous, on ne perd pas de temps, on en profite, c’est pas tous les jours qu’on peut se faire des manifs sauvages bien mobiles et dynamiques, et y’a pas à chier c’est quand même dans ces conditions-là qu’on peut le mieux échapper aux nasses policières. Du coup, y’a pas trop le temps pour gueuler des slogans et tout, on est juste en mode émeutier (oui, je sais, c’est déjà pas mal !).

On arrive sur la place de la Nation sans avoir vu le temps passer. Presque tout le monde occupe le terre-plein central en attendant que les autres arrivent.

Derrière le cortège de tête, il y avait donc un paquet de flics. Mais encore derrière, il y avait le reste du cortège autonome de tête, et le reste de toute la manif. Là aussi, ça avance à vive allure. L’ambiance est comparable: les flics se font pas mal caillasser, les manifestants se prennent masse de lacrymo dans la gueule. Arrivés à proximité de Nation, la manif rattrape les flics qui pourchassaient la tête de manif. Gros caillassage en solidarité avec ceux et celles de devant. Les flics tiennent difficilement leur position et se barrent en balançant des tonnes de lacrymo. Les quelques cibles capitalistes et/ou étatiques non touchées y passent. Puis la manif arrive sur la place de la Nation.

LCL2804Une personne grimpe en haut d’un poteau où se trouve une des caméras de surveillance de la place et y met un coup de peinture, encouragée par plusieurs dizaines de personnes.

Relâchement du côté des manifestants, une vingtaine de bacqueux fondent dans la foule en déclenchant une sorte de débandade générale temporaire. Ils arrêtent rapidement quelqu’un et sont contraints à détaler sous une pluie de caillasses, mais il semble que ça n’a pas été suffisant pour empêcher l’arrestation…

Ensuite, des affrontements entre manifestants et CRS auront lieu par vagues. Le bitume est cassé pour faire des projectiles, les flics sont attaqués en divers endroits et ripostent systématiquement en gazant la place. Le quartier et le métro puent la lacrymo dans un périmètre conséquent.

Pendant ce temps, un hélico et un drone de la police survolent la place (ils avaient déjà suivi une bonne partie de la manif de tête). Bienvenue au XXIe siècle, les technologies de contrôle et de surveillance sont plus qu’au point. Black blocs bienvenus, restons méconnaissables !

Vers 19h30, alors que les manifestants ont fini par arriver puis bouger tous et toutes de la place, les CRS en reprennent possession.

Dans la soirée, alors qu’on apprend que la police évacue les occupants/intermittents du Théâtre de l’Odéon, environ 300 personnes les rejoignent et repartent en manif sauvage en direction de la place de la République, en criant « Paris, debout, soulève-toi ! ». À République, la manif est renforcée par une partie de gens de Nuit Debout. On fait le tour de la place. On tente de partir sur le boulevard Voltaire, mais la manif est stoppée rapidement par un cordon de CRS, au croisement avec les rues Amelot et Rampon. Quelques oeufs tombent sur les CRS. Deux-trois anti-violents râlent. Sur les côtés, des panneaux de pub sont brisés, une camionnette de la RATP prend quelques coups. Demi-tour, à l’entrée de la rue du Faubourg du Temple quelques projectiles tombent sur les CRS, puis côté Xe les CRS n’attendent pas qu’il se passe quoi que ce soit et repoussent la foule à coups de gaz lacrymogène.

Les heures passent et l’ambiance retombe progressivement. Pendant ce temps-là, les CRS bloquent peu à peu toutes les rues qui donnent sur la place de la République.

Vers 1h30, les CRS s’emparent de la place de la République, à coups de lacrymos, une fois encore.

Le gaz lacrymogène, c’est la fragrance parisienne d’avril 2016, ça pue la guerre sociale. Et y’a moyen que ça continue en mai… T’façon j’ai l’impression qu’on lâchera pas l’affaire de sitôt. On se recapte dans la rue dès le 1er mai !

Riri et Loulou

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

Des émeutes ont éclaté dans plusieurs autres villes un peu partout à l’occasion de cette nouvelle journée de manifs contre la loi « travail ». Voir un compte-rendu complet de cette journée du 28 avril

[Allemagne] Les belles brèves de la fin du mois d’avril

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Berlin, 25 avril 2016 : vers deux heures du mat’, un véhicule d’auto-partage « Flinkster » a été entièrement cramée. Les flammes ont fortement endommagé un autre véhicule, le rendant inutilisable.

Mannheim : banque défoncée en solidarité avec la révolte en France

« Le week-end dernier [23 et 24 avril 2016, NdT], plusieurs vitres de la Deutsche Bank à ‘Mannheim-Seckenheim’ ont été détruites. Ceci est une attaque contre un symbole du capitalisme à l’occasion de la journée du 1er mai. Nous ne voulons pas seulement lutter contre le système capitaliste le 1er mai, mais les 365 jours de l’année. Pour un monde sans classes, sans exploitation ni guerre ! Nous saluons la jeunesse qui luttent sur les places et dans les rues de France ! Votre combat est notre combat ! Le monde est à nous ! »

Forêt d’Hambach, nuit du 23 au 24 avril : des câbles à l’air libre de la mine à ciel ouvert ont été incendiés, paralysant quelques temps l’activité des pollueurs de ‘RWE’, chargé de l’exploitation de lignite dans cette zone forestière.

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[Bruxelles] Des anarchistes en procès pour « terrorisme » ? (Rencontre mardi 4 mai 2016)

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Ce mardi 10 mai 2016, la chambre du conseil décidera si elle juge opportun de confirmer la tenue d’un procès pour terrorisme à l’encontre de 12 anarchistes et anti-autoritaires.

De 2008 à 2014, l’État belge a mené une vaste enquête visant les luttes multi-formes, mais toujours en-dehors des sentiers battus, contre les centres fermés, les frontières, les prisons et ce monde basé sur l’autorité et l’exploitation.
Perquisitions, micros, caméras devant et à l’intérieur de domiciles, filatures, mises sur écoute, infiltrations,… Ce ne sont pas les moyens qui ont manqué. Après tant d’années d’enquête, l’État cherche aujourd’hui donc à coller l’étiquette « terroriste » sur les potentiels inculpés. Mais en fait, il cible tout individu qui, dans sa lutte contre ce monde, part de l’auto-organisation, de l’action directe et de l’hostilité envers toutes les autorités. En cela, ce procès est une attaque répressive contre la lutte anti-autoritaire dans son ensemble, une attaque qui s’inscrit dans un contexte de répression grandissante contre tous les indésirables et révoltés, aux frontières et dans les quartiers, sur les lieux de travail et dans les prisons,…

Nous proposons un moment de rencontre pour :
• diffuser l’info et jeter les bases pour une solidarité active
• tenter de comprendre les tenants
et les aboutissants de ce dossier et voir comment celui-ci ne s’attaque pas uniquement aux seuls inculpés
• reparler des luttes incriminées
• et, réfléchir à quelles réponses on peut donner à ce coup répressif.

Mercredi 4 mai
19h au Garcia Lorca
Rue des Foulons 47 – Bruxelles

Le terroriste c’est l’État et ses concurrents.
Solidarité active !

[Publié sur indymedia Bruxelles, 23 avril 2016]

[Toulouse] Tous les flics ne sont pas bleus – 12 avril 2016

Attaque contre la CGT

On a tellement de colere a cracher a la gueule de la CGT et de tous les syndicats que dans la nuit du 11 au 12 avril on a pris un malin plaisir a repeindre a coups d’ampoules de peinture la facade de la Bourse du Travail a Toulouse, ou on a egalement tagge que « Tous les flics ne sont pas bleus ». Puis pour la forme on a aussi foutu le feu a une poubelle collee contre leur porte.

On a passe un tres bon moment, vivement le prochain !

Des bisous !

[Publié sur indymedia nantes, 13 avril 2016]

[Belgique] Un après-midi militarisé à Bruxelles

Un appel à un rassemblement contre la militarisation de nos vies et contre tout pouvoir, qu’il s’appelle islamique ou démocratique, avait été largement diffusé la semaine dernière. Rendez-vous était donné le 9 avril sur l’avenue Stalingrad, près de la Gare du Midi à Bruxelles. Cette après-midi là, la police a occupé l’endroit du rassemblement et militarisé un large périmètre autour (allant jusqu’à Anneesens, la place Jeu de Balles, la place Bara et la porte d’Anderlecht). A l’arrivée des premiers manifestants et dès le déploiement d’une banderole juste en face de l’endroit occupé par la flicaille, les policiers foncent et encerclent les manifestants. Ils seront dix à se faire embarquer pour être amenés au commissariat d’Anderlecht. Rejoints un peu plus tard par encore 6 autres personnes arrêtées, ils seront relâchés au compte-goutte pendant la nuit. Au commissariat, comme d’habitude, les policiers ont donné quelques claques à des récalcitrants menottés.

Entre temps, d’autres personnes qui cherchaient à approcher le lieu du rendez-vous se font contrôler par la police qui leur signifie que tout rassemblement est interdit sur l’ordre du bourgmestre Mayeur. Vers 19h, la police profite des forces mobilisées pour faire une autre descente au Passage (le compteur est maintenant sur 3), l’espace de lutte contre la maxi-prison à Anderlecht. Les copines et copains présents se font contrôler, le lieu est fouillé. Un compagnon est embarqué car « recherché » dans le cadre de l’enquête menée par le juge d’instruction De Coster à propos de la lutte contre la construction de la maxi-prison. Après une nuit passé au commissariat, des policiers de la section antiterroriste de la Police Fédérale viendront le chercher. Ils l’amènent au quartier-général dans la rue Royale, feront une tentative d’interrogatoire (le compagnon a refusé de répondre à toute question) pour ensuite le relâcher.

Le message de la part de l’État ne pouvait être plus clair : toute personne qui ose critiquer la militarisation en cours à Bruxelles, qui refuse de choisir entre deux camps pourris (le califat et l’État belge), qui propose l’auto-organisation et l’action directe comme moyens de lutte contre toute oppression et contre tout pouvoir, peut s’attendre à une réponse musclée.

Difficile d’empêcher l’esprit d’alors réfléchir sur quelques analogies. A Raqqa, capitale de l’État Islamique, toute manifestation critique est interdite et étouffée ; à Bruxelles, capitale de l’État belge et de l’Union Européenne, toute manifestation critique est interdite et étouffée. A Raqqa, c’est le Hisbah, la police religieuse du califat, à la tête duquel se trouve le belge Hicham Chaib, qui sévit contre toute opposition à la loi imposée là-bas ; à Bruxelles, c’est tout simplement la Police, à la tête duquel se trouve le belge Vandersmissen, qui sévit contre toute action qui s’oppose à la loi imposée ici. A Raqqa, les bombes larguées par les avions occidentaux ne ciblent pas uniquement les bases militaires des partisans de la guerre sainte, mais aussi les hôpitaux, les banques de sang, les écoles, la distribution de l’eau, les places ; à Bruxelles, les kamikazes sous les ordres de l’État Islamique ne ciblent pas du tout les bases répressives de l’État belge, mais se font exploser dans le métro et à l’aéroport. A Raqqa, toute presse est interdite ; à Bruxelles, la presse du monde entier ne cesse de mettre la pression sur les quartiers pauvres tandis que la presse belge se distingue ces derniers temps particulièrement par son zèle d’appliquer les consignes de la police (« afin de ne pas nuire aux enquêtes ») et de publier, mot pour mot, ce que le gouvernement leur demande. A Raqqa, distribuer un tract, faire un graffiti, déployer une banderole qui revendique la liberté est passable de la peine de mort ; à Bruxelles, distribuer un tract anarchiste, faire un graffiti contre le pouvoir, déployer une banderole qui revendique la liberté, est enclin d’engendrer une arrestation et est désormais passable de longues peines de prison pour… « incitation au terrorisme ». A Raqqa, les patrouilles de la Hisbah tentent de quadriller toute la ville ; à Bruxelles, les caméras de surveillance quadrillent toute la ville, la police fédérale utilise tout moyen possible (micros, caméras cachés, interception du courrier, observations, filatures) pour surveiller des anti-autoritaires, et pas seulement.

Exagéré, vous dites ? Pourtant, tout pouvoir n’a qu’un seul objectif : maintenir son règne et étouffer tous ceux qui cherchent à s’y opposer. En cela, l’État belge et l’État Islamique ont quelque chose de très important en commun. Et c’est bien ça que les anarchistes, les révolutionnaires et les anti-autoritaires, dans les villes syriennes comme dans les villes belges, combattent.

Si à Raqqa, les activistes révolutionnaires n’appellent plus à des rassemblements, ce n’est pas qu’ils ont abandonné la lutte contre le régime de Bashar el-Assad et le régime de l’État Islamique. C’est parce qu’ils luttent désormais d’une autre façon, mais avec autant de détermination et d’audace, pour détruire ce qui les opprime. Alors, si à Bruxelles…

Contre tout pouvoir, sabotons la militarisation de Bruxelles.

[Publié sur indymedia bruxelles, 11 avril 2016]

[Zurich/Bâle] Feu aux collabos de ce monde de frontières (Mars 2016)

Bâle: véhicule de la douane incendié

Feu et flammes aux barrières !

Ni frontière! ni prisons! Ni Etats!

Pour l’ouverture des « No Border Actions Days » [1], une bagnole du corps des idiots de la douane suisse s’est enflammée sur les ports du Rhin [dans la nuit du 29 mars 2016, NdT].

Nique toutes les frontières !

[Traduit de indymedia linksunten, 01/04/2016]

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Zurich : Un collabo de la machine à expulser se fait cramer sa voiture devant son domicile!

Bien que l’entreprise de cars « Wäckerlin » ait été mis au grand jour par des affiches qui ont été collées un peu partout dans Zurich; bien que Herr Wäckerlin ait déjà retrouvé sa maison au ‘Berninastrasse 112, in 8057 Zürich’ recouvert de peinture, cette entreprise familiale dégueulasse continue à organiser les transferts du camp fédéral test de ‘Juchhof’ à ‘Altstetten’ jusqu’au bunker de ‘Wiedikon’. Parce que ça se fait lentement mais sûrement et « Wäckerlin » est certainement conscient de sa responsabilité dans le système migratoire, sa voiture personnelle située devant son abri a été incendiée dans la nuit du dimanche 13 mars. Tant que cette entreprise amassera de l’argent avec les réfugiés, nous l’attaquerons !

[Traduit de l’allemand de indymedia Schweiz]

NdT:

[1] Voici un extrait de l’appel: « Du 1er au 3 avril 2016 ont lieu les journées d’action sans frontières à Fribourg (CH) et à Bâle. Nous n’assistons pas de manière choqué et triste sur la façon dont, par exemple le long de la route des Balkans, les frontières se resserrent petit à petit pour les gens en fuite. Nous perturbons ! Et nous ne cessons pas cela ! »

[Berlin, Allemagne] Attaque des locaux administratifs chargés du flicage des migrants

Pendant les festivités religieuses de Pâques (qui sont également jours fériés en Allemagne), quelques personnes se sont décidées à aller attaquer un édifice synonyme d’oppression pour les migrants à Berlin: les bureaux de services administratifs dédiés aux étrangers, situés sur la ‘Friedrich-Krause-Ufer’ à ‘Moabit’, ont été attaqués. Lors de cette attaque, quatre vitres ont été détruites. Les dégâts ont découverts lors d’une ronde par un agent en charge de la protection des biens et des locaux dimanche 27 mars vers 17h30. Les flics n’ont aucune trace des assaillants.

[Reformulé de la presse locale, 27 März 2016]

[Bruxelles, Belgique] Incendies solidaires au pied du mur de la prison de St-Gilles – 30 mars 2016

Feu feu feu

Mercredi soir, 30-03-2016. Au pied du mur de la prison de saint gilles, deux voitures ont été incendiées : une grosse voiture d’un parlementaire européen et une voiture de luxe d’un employé de l’OTAN.

Contre la militarisation de Bruxelles, pour la liberté.
Solidarité avec les anarchistes Monica et Francisco

[Publié sur indymedia bruxelles, 01/04/2016]

[Belgique] A propos du procès antiterroriste à venir contre des anarchistes et anti-autoritaires

Fin 2008, en pleine période d’hostilités diffuses déclenchées par la révolte en Grèce suite à l’assassinat d’Alexis par la police, le Parquet Fédéral belge lance une enquête visant des anarchistes et des anti-autoritaires. En 2010, sur base d’une liste d’actions que la police attribue à la « mouvance anarchiste » et alors que la lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokkerzeel se fraye un chemin, la juge d’instruction Isabelle Panou est affectée à l’enquête qui relève désormais de l’antiterrorisme. En mai, puis en septembre 2013, une dizaine de perquisitions ont lieu dans le cadre de cette enquête, ces perquisitions visent différents domiciles ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata située à Bruxelles. C’est à cette occasion que l’existence d’une enquête antiterroriste se donne à voir pour la première fois. Cette enquête est menée par la section antiterroriste de la police judiciaire fédérale qui se retrouvera épaulée tantôt par la Sûreté de l’État, tantôt par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité de l’armée ainsi que par différents services anti-terroristes d’autres pays européens. C’est en 2014 que l’enquête est close, aboutissant aujourd’hui au renvoi devant la Chambre du Conseil de douze anarchistes et anti-autoritaires.

Après une séance de légalisation des méthodes particulières de recherche utilisées dans le cadre de cette enquête (filatures, écoutes téléphoniques, placement de microphones dans un domicile, perquisitions en cachette, tentatives d’infiltration, placement de dispositifs de vidéo-surveillance devant des domiciles et à l’intérieur d’un domicile) en octobre 2015, le dossier est renvoyé devant la Chambre du Conseil. La séance de cette Chambre est fixée pour le 10 mai 2016 et déterminera s’il y a lieu de confirmer la tenue d’un procès et, si oui, sous quelles accusations.

De son enquête, le Parquet Fédéral s’est efforcé de tirer pas moins de 29 inculpations individualisées. Neuf compagnons sont accusés d’appartenance à une organisation terroriste et de participation à des activités terroristes pendant des périodes plus ou moins longues. Trois d’entre eux sont en plus accusés d’en être les « dirigeants ». Par ailleurs, trois autres personnes ayant été arrêtées dans la foulée d’une attaque contre le commissariat des Marolles sont quant à elles accusées d’appartenance à ce groupe terroriste pendant un jour, ainsi que des différentes inculpations se rapportant à cette attaque. Ça c’est pour l’accusation générale.

Celle-ci est ensuite complétée par des accusations plus spécifiques telles que participation à une manifestation sauvage devant le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel (transformée en « tentative d’incendie volontaire » et d « ‘infraction terroriste » par le parquet), préparation et participation à une attaque contre le commissariat de police dans les Marolles (qualifiée par le parquet d’ « infraction terroriste »), coups et blessures sur des agents de police à plusieurs reprises, obstruction de la voie publique, dégradations diverses et variées, vols à l’étalage, incendie de voitures de gardiens de prison sur le parking de la prison de Ittre, incitation à commettre des infractions terroristes… Il est à préciser que ces accusations spécifiques visent à chaque fois des compagnons spécifiques, c’est-à-dire que tout le monde n’est pas inculpé pour l’ensemble des faits reprochés.

En arrière-plan de cette enquête qui a duré plusieurs années et qui a produit pas moins de 32 cartons de paperasses, le Parquet Fédéral émet l’hypothèse qu’un « groupe anarchiste terroriste » serait actif, notamment à Bruxelles, et que les inculpés auraient « participé à » ou « favorisé » ces activités. Il dresse par exemple une longue liste d’une 150-aine d’attaques, dont une bonne partie incendiaires, contre des structures de la domination, des commissariats, des tribunaux, des banques, des entreprises qui se font du beurre sur le dos de l’enfermement, des chantiers, des véhicules de diplomates, d’eurocrates et de fonctionnaires de l’OTAN, des antennes de téléphonie mobile,… Toutes ces attaques ont eu lieu à Bruxelles et dans ses environs entre 2008 et 2013.

L’invention d’un groupe terroriste qui serait responsable de l’ensemble de ces faits (ne serait ce que par le fait de « les avoir rendus possibles ») permet de jolies pirouettes servant l’accusation : une bibliothèque devient un lieu de recrutement, des discussions deviennent des réunions clandestines, des tracts et des journaux de critique anarchiste deviennent des manuels de guérilla urbaine, des manifs et des rassemblements deviennent des appels au terrorisme, des liens affinitaires entre des personnes en lutte et l’auto-organisation qui peut en découler deviennent « un groupe terroriste structuré ». L’invention d’un « groupe terroriste anarchiste » est bien évidemment une tentative assez maladroite de la part de l’État de réduire la subversion anti-autoritaire et révolutionnaire à l’œuvre d’un seul « groupe structuré ». En tentant de mettre derrière les barreaux une poignée d’anarchistes qui dérangent, l’État cherche à décourager les réfractaires à passer à l’action directe contre ce qui nous opprime et exploite et d’imposer un silence absolu aux désirs, possibilités, réflexions et critiques qui s’affrontent à ce monde autoritaire.

Ce qui est renvoyé devant le tribunal, c’est donc toute une mosaïque de luttes, de révoltes, d’idées, d’actions directes, de critiques, d’imaginaires révolutionnaires, d’agitations qui ont, pendant des années, cherché à s’attaquer à la domination. En cela, l’éventuel procès concerne non seulement les compagnons inculpés, mais aussi tout individu, tout anarchiste, tout révolutionnaire, tout réfractaire à l’ordre, tout insoumis à l’autorité qui ne veut pas rester les bras croisés devant l’exploitation et l’oppression. Ce qui est visé, c’est la recherche de l’autonomie dans l’action, l’auto-organisation dans la lutte, l’action directe dans toute sa diversité, le choix de défendre et de diffuser des idées anarchistes et révolutionnaires, de participer ensemble avec d’autres révoltés à des combats auto-organisés et autonomes. Et finalement, sans doute, une approche combative de l’anarchisme qui part de l’individu, de l’affinité, de l’informalité.

Il serait étrange de séparer la répression qui vise aujourd’hui quelques anarchistes et anti-autoritaires de l’ensemble de la répression qui cherche à mater (souvent préventivement) toute critique de l’ordre établi et la révolte. A coups de « menaces terroristes », de crise de réfugiés, de lutte contre la criminalité et de guerres bien réelles, la répression étatique passe aujourd’hui à la vitesse supérieure. Dans une période où les changements et les restructurations viennent toujours plus rapidement modifier les terrains de la conflictualité sociale, neutraliser ceux qui dérangent par leur pensée et leurs actes fait partie d’un ensemble qui cible les exploités et les opprimés : le durcissement des conditions de survie, la militarisation des frontières, l’imposition d’un contrôle technologique massif, la construction de nouveaux camps de détention,…

Se défendre contre ce coup répressif qui veut renvoyer des compagnons devant un tribunal sous des accusations de terrorisme, c’est défendre la possibilité et l’espace de l’agir anarchiste et anti-autoritaire. Et, par la solidarité avec les compagnons inculpés, faire face à la répression étatique qui vise à paralyser toute action subversive.

Si se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment le pire de tout.

avril 2016.

[Tract A5 recto-verso au format PDF]

P.-S.

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