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Archives de catégorie : FTP
[Lille] Attaques à la peinture contre la gentrification et les expulseurs – 24 mars 2015
Dans la nuit du 23 au 24 ont été attaquées à coup de peinture les façades de la mairie, de la gendarmerie, de la Mangouste anciennement occupée et de la maison du hip-hop. Nous avons choisi ces cibles pour nous opposer à la réhabilitation des quartiers populaires et à la politique de la ville qui expulse les pauvres pour rendre ses quartiers plus rentables pour les promoteurs immobiliers.
Le Chti d’Arras, ancien lieu d’activité et de vie occupé illégalement pendant plusieurs années (où se déroulaient notamment des concerts et autres événements hip-hop) s’est vue expulsé et remplacé par « la maison du hiphop » ou « Centre Européen de Culture Urbaine ». Un bon moyen pour la mairie de récupérer ce qui se faisait déjà sans elle, de le décharger de tout ce qui s’y faisait de subversif, et d’en faire un produit culturel-commercial.
De nombreuses pratiques rentrent de fait en contradiction avec leur logique. Que ce soit en occupant des terrains, des immeubles et des maisons vacantes, ou lors de grèves de loyers, pour se loger ou pour expérimenter de nouveaux rapports sociaux, on se retrouve rapidement confronté à la répression. En témoigne l’expulsion récente de la Mangouste* (bâtiment vide depuis plusieurs années et appartenant à l’institut pasteur), squatt situé en plein centre de Lille, très visible, ouvert sur le quartier et donc gênant pour la mairie. Les moyens déployés à cette occasion (nombre important des forces de polices, quartier bloqué pendant toute la matinée) montre en effet leur volonté de saper à la base toute initiative d’organisation qui ne leur soit pas subordonnée. Il existe encore plusieurs lieux occupés, notamment l’Insoumise (bouquinerie où de nombreuses discussions, projections de films… ont lieu), qui sont eux aussi expulsables.
Nous n’entendons pas les laisser faire, ni n’attendons une permission ou droit de leur part. Nous n’aurons que ce que nous saurons prendre. Nous appelons à la solidarité entre tous ceux qui luttent et qui subissent la politique économique et sociale de l’état et de ses sbires.
Guerre à ce vieux monde. ACAB.
Publié sur indymedia lille, 24 mars 2015
NdCNE:
*Pour rappel:
[Montreal, Canada] Voitures de police et banques défoncées durant une manif nocturne sauvage des étudiants – 24 mars 2015
Manifestation nocturne mouvementée à Montréal
Quelques milliers de manifestants ont défilé au centre-ville de Montréal mardi soir, dans le cadre de la grève étudiante. Des affrontements se sont produits entre manifestants et policiers. Quatre arrestations ont été effectuées et trois personnes ont été blessées : deux manifestants et un policier.
La marche a rapidement été déclarée illégale, parce que les manifestants n’ont pas fourni leur itinéraire à la police, conformément au règlement P-6.
Des escarmouches se sont produites coin René-Lévesque et Saint-Laurent, après que des manifestants aient lancé des pièces pyrotechniques.
Des manifestants ont ensuite porté des coups de bâtons et lancé des objets aux policiers, qui ont répliqué à l’aide de matraques et de gaz lacrymogènes. Les manifestants se sont divisés en plusieurs groupes.
Certains protestataires prenaient des matériaux urbains comme des cônes pour bloquer le boulevard René-Lévesque aux automobilistes. Les vitres de voitures de police ont par la suite été fracassées. De la peinture a aussi été lancée sur d’autres voitures de police.
Les vitrines de deux banques ont également été fracassées.
Des policiers ont utilisé du poivre de Cayenne dans d’autres confrontations. Des manifestants ont tenté de venir à la rescousse des leurs en lançant divers projectiles. Une forte déflagration a été entendue près de policiers.
L’ordre de dispersion lancé à 22 h 45
Le SPVM a lancé un ordre de dispersion vers 22 h 45, après un face-à-face d’une vingtaine de minutes. Cela n’a pas empêché la grande masse de manifestants de poursuivre leur marche. Les policiers ont tenté à au moins trois reprises de les diviser en petits groupes, mais les protestataires sont parvenus à se réunir de nouveau.
Les forces de l’ordre ont finalement réussi leur manoeuvre en employant du gaz lacrymogène à l’angle de l’avenue du Docteur-Penfield et de la rue de la Montagne.
Les manifestants s’étaient rassemblés à 21 h au parc Émilie-Gamelin. L’événement était organisé par le Mouvement étudiant révolutionnaire, qui se décrit comme « une association réunissant de jeunes communistes révolutionnaires et anticapitalistes ». Dès le départ, on notait une forte présence policière.
Le cortège s’est mis en marche peu après 21 h et la manifestation a rapidement été déclarée illégale. Les manifestants ont scandé « à nous la rue ».
Plusieurs manifestants portaient un masque malgré le règlement P-6 les interdisant pendant une manifestation. Le SPVM a lancé un avertissement à ce sujet peu après le début de la marche.
L’événement est baptisé « Esti de grosse manif de soir », sur le site de Printemps 2015.
Manifestation à Québec
Par ailleurs, à Québec, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à 21 h devant le Parlement pour protester contre les politiques d’austérité du gouvernement Couillard.
Après que la manifestation eût été déclarée illégale, plusieurs manifestants sont sortis du périmètre de sécurité fermé par les policiers autour de la fontaine de Tourny, mais ils ont été rapidement rattrapés.
Les policiers ont érigé un autre périmètre de sécurité et ont attendu environ une heure avant de procéder à une centaine d’arrestations.
La plupart des manifestants ont reçu un constat d’infraction et ont pu rentrer chez eux.
Brasse-camarade entre policiers et manifestants en matinée à Montréal
Mardi midi, de nouveaux affrontements entre policiers et manifestants se sont produits devant l’hôtel Reine-Élizabeth de Montréal, à l’occasion d’un rassemblement d’environ 80 personnes organisé dans le cadre du mouvement de grève étudiante.
Trois personnes ont été arrêtées pour des voies de fait et une autre a reçu une contravention parce qu’elle portait un masque, et contrevenait ainsi au règlement municipal P-6.
Une trentaine de personnes ont aussi été arrêtées de manière préventive.
Leur presse – radiocanada, 24/03/2015
[…] Une vitrine d’une succursale de la banque CIBC a été fracassée par des casseurs à la grande désapprobation de la majorité des manifestants qui ont alors crié: «Oh Non! Non!». […]
En début de nuit, le SPVM a fait savoir que quatre personnes avaient été arrêtées pour voie de fait ou agression armée. Six ou sept voitures ont aussi été abîmées, selon le corps policier.
Leur presse – la presse canadienne, 25/03/2015 à 00h34
[Hambourg] Attaque contre l’université en raison de la tenue du congrès de police vert – 20 mars 2015
Dans la nuit du 20 mars 2015, des inconnus ont détruit les vitres de l’entrée de l’université d’Hambourg.
En plus des vitres pétées, « si verte, si bleue », « FCK CPS » [Nique les flics, NdT] et un A cerclé ont été tagués, et qui accueillent maintenant tous ceux qui veulent entrer dans le bâtiment.
Cette attaque a été faite en lien avec le congrès vert/alternatif de la police qui avait lieu le lendemain matin. Par cela, flics, politiciens et universitaires veulent recycler les appareils de répression et rendre plus performant le fonctionnement de la normalité oppressive.
Ca ne semble pas plaire à tout le monde….
Traduit de linksunten, 21 mars 2015 à 16h07
[Berlin] Nuit sauvage à Friedrichshain – 21 mars 2015
« Nuit sauvage » : c’est ainsi que titre le quotidien berlinois « BZ » ce samedi 21 mars 2015.
Vers 3h du matin, une panne générale de courant a plongé dans le noir le secteur nord de Friedrichshain à Berlin, et principalement dans le secteur de la Rigaer strasse. Saisissant cette brève période d’obscurité totale, près de vingt personnes masquées (un groupe de « 30 à 50 anarchistes » selon le morgenpost) ont fait irruption dans les rues, bloquant les voies d’accès du quartier par des barricades avec du matériel de chantier; Un supermarché discount a eu sa façade fracassée et a été pillé. Une agence bancaire située sur la Frankfurter Allee a été défoncée à coups de pavés.
Lorsque les flics ont rappliqué dans le secteur, ils ont été reçus par des jets de pavés et de feux d’artifice, détruisant un véhicule de police. Un keuf a du être hospitalisé après avoir reçu un éclat de verre dans un oeil. Après avoir appelé du renfort et entre autre un hélico sur place, la police a arrêté deux personnes.
[Allemagne] Attaques en marge de la journée émeutière du 18 mars à Francfort
Vers 7h ce mercredi 18 mars, les émeutes ont rapidement éclaté aux alentours du nouveau bâtiment de la BCE à Francfort. Quatre véhicules de police brûlaient alors qu’ils étaient garés devant un comico (caillassé lui aussi); les routes et carrefours d’accès étaient bloqués par des barricades en feu afin d’empêcher flics et pompiers d’intyervenir. Plus tôt dans la nuit, la société immobilière de luxe ‘Von Polls’ a été ravagée et l’agence immobilière rendue inutilisable pour un petit moment: les assaillants prenaient la fuite alors que les flics se faisaient bloquer l’accès par des barricades soigneusement installées à travers les rues.
Durant une bonne partie de la matinée, pavés et bouteilles de peinture ont volé sur les flics, les bâtiments administratifs (dont la mairie), près d’une dizaine de véhicules de police, des berlines et voitures ont été incendiés (35 véhicules endommagés rien que dans le quartier d’Ostand 35); un tramway a perdu ses vitres et a été tagué; plusieurs agences bancaires/immobilières et commerces ont été attaqués (une banque située Opernplatz a reçu des pierres en fin de journée) …
Au total, 350 manifestants ont été arrêtés; 220 ont été blessés; Entre 73 et 88 policiers ont été blessés.
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Bloccupy : action antimilitarisme contre deux sociétés d’armement
Durant cette journée, quelques manifestants ont profité des multiples appels à bloquer le centre-ville (où se concentrait les forces de l’ordre) pour aller mener une action contre deux entreprises d’armement qui ont leurs usines à Francfort. 150 antimilitaristes se sont déplacés aux sièges de Diehl et de ThyssenKrupp: outre des fumis, slogans inscrit sur le sol et quelques discours énoncés*, les entrées et murs des usines respectives ont été recouverts de tags et de peinture.
NdT:
*Durant lesquels ont été rappelés:
- que Diehl fabrique et vend entre autres des munitions et missiles, ainsi que des systèmes de renseignement, se charge aussi d’équiper et de réparer des véhicules militaires (idem dans l’aviation),
- que Thyssenkrupp produit et commercialise des armes depuis plus de 150 ans (a participé aux deux guerres mondiales et s’est grassement enrichie durant le régime nazi.
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Quelques attaques nocturnes qui ont été menées à Berlin et à Francfort en marge de cette journée d’appels à bloquer et à manifester dans le centre-ville ultra-surveillé :
[Berlin] Banque Santander détruite à ‘Prenzlauer Berg’
Dans la nuit du 18 au 19 mars, nous avons agi contre la banque Santander avec des marteaux et des pierres à Schönhauser Allee. Huit vitres ont été brisées [1].
Nous nous solidarisons avec toutes les formes de protestation choisies qui ont été soutenues hier dans la rue à Francfort. Contre les autorités de répression et les conditions dominantes ici et partout !
Pour le 18M, jour des festivités officielles de l’inauguration de la BCE, qui ont été accompagnées d’une armée de 10.000 flics et de manifestations de masse dans tout Francfort, nous utilisons le calme à Berlin pour exprimer notre solidarité les anarchistes visé-e-s par la répression à Barcelone (opération Pandora) et pour envoyer de chaleureuses saluations à Mainhattan.
Nous avons choisi une succursale de la Santander Bank car elle est un modèle pour de nombreuses institutions financières et d’investissement cyniques. La banque espagnole Santander est l’une des plus grandes institutions bancaires à travers le monde; Elle entretient des relations avec l’industrie de l’armement et investit massivement dans le commerce d’armes, dans les entreprises qui fabriquent et vendent toutes sortes d’armes, de bombes, d’explosifs, de missiles, d’armes nucléaires, etc…; à côté des nombreux autres investissements controversés, tels que le financement des entreprises destructrices de l’environnement, la banque Santander est impliquée dans la Compañía Española de Seguros de Crédito a la Exportación (CESCE), une agence de crédit à l’exportation, qui est responsable de la dette extérieure de l’Europe du sud (d’au moins 3,5 millions. d’euros par an) et qui constitue ainsi un facteur d’appauvrissement de ces pays; La banque Santander est la seule institution financière qui gère le flux d’argent dans les prisons espagnoles, ce qui correspond à environ 100 millions d’euros par an; elle est également impliquée comme de nombreuses grosses banques dans les expulsions forcées qui sont en lien à la crise du logement en cours…
Les institutions, qui s’enrichissent par la souffrance, l’appauvrissement, la guerre et l’exploitation, ainsi que par la répression des personnes ciblées, ne méritent aucune façade intacte !
Notre solidarité contre leur arrogance !
Destroïka toute la merde !
NdT:
[1] Outre l’attaque aux pavés de la banque Santander de la ‘Schönhauser Allee’, l’agence bancaire de la Sparkasse [« Caisse d’épargne »] de la ‘Landsberger Allee’, ainsi que le siège de la société des transports berlinois de la BVG, située dans le quartier de Mitte, ont également reçu des pavés dans la façade plus tard durant la même nuit. Ces deux attaques n’ont pas été revendiquées.
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Dans la nuit de lundi à mardi (16 au 17 mars, NdT), une attaque à la peinture a été perpétrée contre la société ‘Siemens’ à Francfort-Niederrad!
Une action dans le cadre de l’appel à la destroïka.
FIGHT THE COPS!
BURN THE PRISONS!
KILL THE SYSTEM!
HATE CAPITALISM!
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Francfort: des installations électriques et de communication incendiées
L’axe de la populace a frappé. Nous avons foutu le feu dans l’intention d’affecter durablement l’alimentation électrique et la connexion au réseau des gros centres informatiques de la DeutscheBank, de la Kommerzbank, de la bourse allemande et beaucoup d’autres à Eschborn.
A la périphérie d’Eschborn près de l’A66 le 16 mars à 5h00 du matin, les fils d’un poteau électrique et trois boîtiers électriques de Vodafone ont été la proie des flammes.
Bien que du côté de l’Etat on a tenté de cacher une interruption de la routine capitaliste d’un blackout le lundi, les pannes dans la télécommunication et l’alimentation électrique, ainsi que l’intervention d’un gros contingent de pompiers tôt dans la matinée, ne sont pas passés inaperçus à Francfort.
Smash BCE
[Publication] Sortie de ‘Séditions’, journal anarchiste apériodique de Besançon et de ses environs
Voici le premier numéro du journal apériodique anarchiste ‘Séditions ‘. Il est présenté sous forme de dépliant 4 pages et est disponible, hormis lors de diffusions occasionnelles, à plusieurs endroits à Besançon: à la librairie L’Autodidacte (place Marulaz), au bar Ze Music All (rue Rivotte), à la SPAM (place Marulaz)
Ci-dessous l’éditorial publié à l’occasion de la sortie du premier numéro:
Le journal ‘Séditions’ part avec l’idée de renouer avec l’agitation urbaine dans une perspective anarchiste. Il n’a pas vocation à promouvoir une quelconque organisation, qu’elle soit formelle ou informelle, fusse-t-elle anarchiste. Il ne rentre pas non plus dans la démarche qui consiste à créer des alternatives au sein d’un monde qui nous écrase sous son autorité. Nous luttons pour la liberté totale de tous les individus et donc en dehors du champ de la politique; nous ne cherchons pas à rendre ce système de fric et d’autorité plus juste.
La ville change. Promoteurs immobiliers, entreprises du BTP, architectes et mairie investissent les quartiers dans l’intérêt des riches et de l’Etat.
Le besoin se faisait ressentir de mettre au centre des discussions les restructurations de l’Etat et du capitalisme qui, jour après jour, modifient notre environnement, nos lieux de vie et d’errance, nos trajets quotidiens en déployant sans cesse plus de moyens de contrôle et de surveillance sur chacun d’entre nous, tout en cherchant à diviser les exploités et dominés en catégories et à les monter les uns contre les autres (communautarismes religieux, ethniques et patriotisme,..)
Cette publication propose d’apporter des textes et des critiques pour passer à l’action contre cette ville qui est en phase de devenir une gigantesque prison à ciel ouvert.
Pour contribuer au journal, envoyer un article, une brève… : seditions[at]riseup.net
Reçu par mail, 15 mars 2015
[Los Angeles, USA] Shoot the police – 16 mars 2015
Dimanche 15 mars 2015 en fin d’après-midi, deux flics du LAPD ont essuyé plusieurs coups de feu au sud de Los Angeles, entre la 65e rue et Broadway. Rapidement pris en charge sur les lieux, les deux flics ont malheureusement que des blessures mineures. Ils se trouvaient à bord d’un véhicule banalisé au moment des tirs. Les arrestations dans le cadre de l’enquête n’ont pas traîné et plusieurs personnes ont été détenues plusieurs heures par les flics. Mais ces derniers pensent que les deux tireurs présumés sont toujours en cavale: des dizaines de flics surarmés de la SWAT et équipés de chiens se sont lancés à leur recherche, sans succès pour l’instant.
Comme elle a coutume de le faire, la police lance un appel dans la presse aux citoyens afin de leur mâcher le travail*. Cet appel aux poukav’ a en partie marché pour arrêter le tireur présumé des deux flics à Ferguson dans le Missouri. D’ailleurs, lors de conférence de presse, le procureur Bob McCulloch a tenu à remercier à plusieurs reprises la population pour l’information qui a mené à l’arrestation d’un homme noir de 20 ans, Jeffrey Williams, dans la soirée de samedi 14 mars. Et qu’en raison de son « aide », la police a pu délivrer un mandat de perquisition de son domicile lors duquel les flics ont retrouvé une arme à feu possèdant les mêmes « douilles récupérées sur les lieux des coups de feu ». J.W fait face à de nombreuses accusations: deux chefs d’agression au premier degré, un chef de tir d’une arme depuis un véhicule et de trois chefs d’action criminelle armée. Lors de son audition, JW s’est défendu d’avoir voulu visé les flics et maintient la version selon laquelle il visait une personne avec qui il était en litige. McCulloch a ajouté « qu’il [Williams] avait pris part plus tôt à la manifestation [contre les violences policières] »
Le procureur général Eric Holder a déclaré dans un communiqué dimanche que l’arrestation « envoie un message clair selon lequel les actes de violence contre notre personnel des forces de l’ordre ne seront jamais tolérés ».
Depuis l’agitation anti-police à la suite du meurtre de Mike Brown, ces tirs à l’arme à feu sur des policiers ont connu plus de réussite à d’autres endroits du territoire:
Samedi 20 décembre 2014 en fin d’après-midi à New-York, deux flics se sont faits descendre de sang-froid. Les deux policiers âgés de 32 et 40 ans, Wenjian Liu et Rafael Ramos ont été atteints de plusieurs balles en pleine tête dans leur voiture stationnée devant une cité HLM de Brooklyn. La motivation de l’auteur est claire: c’est en vengeance du récent meurtre par étouffement d’Eric Garner à Staten Island (NYC). Il l’aurait dit sur un réseau social peu avant de passer aux actes: “Je mets aujourd’hui des ailes aux porcs. Ils prennent 1 des nôtres… Prenons 2 des leurs”. Un autre policier a été tué le lendemain en Floride (sud-est) alors qu’il était en service.
Reformulé de leur presse US, 16/03/2015
Note:
*Dans certains cas, notamment lorsqu’il est question de la sécurité de l’Etat, les balances sont par ailleurs grâcement rémunérés: 10.000 dollars pour toute information donnée aux autorités. Pas de doute, l’Etat sait récompenser ses toutous serviles.
[Paris] Libération du sans-papiers arrêté et tabassé par les flics le 8 mars dernier à Barbès
[Mise-à-jour lundi 16 mars 2015]
Libération d’A. arrêté et tabassé à Barbès : comptes rendus d’audiences devant le TA et le JLD
Le dimanche 8 mars A. intervenait pour aider un jeune homme qui sous le porche d’un immeuble subissait des violences de la part de policiers du 18e arrondissement. Alors que le jeune homme réussissait grâce à cette intervention à échapper aux coups de ses agresseurs, A. a ensuite subi l’acharnement et les coups des policiers et après plus de 40 heures de garde à vue et un passage par l’hôpital a été envoyé au centre de rétention de Vincennes.
Alertés/es par plusieurs de ses amis, nous avons pris contact avec lui et sommes allés/es le soutenir lors de son passage devant le juge administratif le jeudi 12 mars après-midi puis devant le juge des libertés et de la détention le dimanche 15 mars.
Lors de cette dernière audience il a été libéré car la procédure présentait plusieurs vices de procédure (notamment les flics avaient « oublié » de lui signifier le prolongement de la garde à vue après 24 heures)
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[Barbès] “les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang”
À Barbès la pression des flics est toujours quotidienne. La Mairie et les investisseurs locaux voudraient que ce quartier deviennent le nouveau « lieu branché » de Paris.
La ré-ouverture du cinéma Louxor et la nouvelle brasserie qui va bientôt ouvrir ses portes en sont de bons exemples.
Les chantiers de construction de nouveaux logements en accession à la propriété se multiplient pour accueillir de nouveaux habitants plus riches et plus bobos.
La police quadrille les rues pour tenter de virer celles et ceux qui ne correspondent pas aux projets de ceux qui nous gouvernent : pauvres, biffins, sans papiers , etc.
La violence de la police est quotidienne lors des ces contrôles qui mènent bien souvent, sous n’importe quel prétexte, à une garde-à-vue et pour ceux & celles qui n’ont pas les bons papiers, au centre de rétention.
Dimanche 7 mars 2015 lors d’une énième opération de contrôle les flics du quartier ont arrêté A. après l’avoir tabassé. Il est aujourd’hui enfermé au centre de rétention de Vincennes et raconte comment s’est déroulée son arrestation et la garde-à-vue :
« J’étais à Barbès vers 18h, j’étais au snack. Après manger je suis sorti et j’ai vu trois policiers qui arrêtaient quelqu’un : ils l’ont rentré dans un hall d’immeuble, ils lui ont mis une claque, ils l’ont frappé avec l’électricité (taser) et l’ont gazé. Je me suis arrêté pour aider le gars. Les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang. Après on est sorti de l’immeuble et j’ai crié que je devais aller voir le médecin, qu’ils m’avaient frappé, que j’avais mal. Il y a un commerçant qui vend des portables qui est sorti et qui a filmé. Les gens dans la rue étaient choqués, ils ont crié.
Les flics m’ont ramené à pied au commissariat de la Goutte-d’Or parce qu’ils disaient que j’allais salir la voiture.
Au commissariat ils m’ont encore frappé, mis des coups de pieds. J’étais allongé par terre et un policier mettait son pied sur ma tête. Tous les policiers rigolaient sur moi. Ils disaient que j’allais avoir des cicatrices toute ma vie, ils criaient «mort ». Ça a duré 30 minutes.
Il y a un gradé qui est arrivé j’ai demandé d’aller à l’hôpital. Les pompiers sont arrivés, ils étaient choqués de voir ça. Un pompier m’a dit qu’ils allaient m’amener à l’hôpital. Je suis resté avec eux dix minutes au commissariat et ils m’ont mis dans le camion. J’avais perdu beaucoup de sang. Les policiers sont venus avec nous, on était dans le camion mais on a mis du temps a partir.
À l’hôpital j’étais mal, j’ai été soigné. J’ai attendu le médecin, il était choqué. Il m’a mis des agrafes, 8 sur le crane et 7 sur la tempe. Ils m’ont donné un certificat et une ordonnance mais les policiers les ont pris.
Après je suis retourné direct en garde-à-vue. J’avais perdu beaucoup de sang, j’avais très mal. Il était 20h30. J’ai demandé des médicaments mais ils m’ont dit « attend ». J’ai demandé un avocat, un interprète, un médecin, mais rien. Jusqu’à 2h du matin, j’ai attendu pour avoir des médicaments. Là ils m’ont amené a l’hôtel-Dieu, il m’a donné 4 dafalgans.
Là-bas une infirmière était choquée que j’étais en garde-à-vue dans cet état. Après ils m’ont ramené en garde-à-vue.
Le lendemain un policier m’a auditionné. Les policiers ont marqué dans le PV que j’avais frappé les policiers dans le gilet par balle. Mais moi je l’ai pas frappé. Moi j’ai reçu des coups de matraque et ils ont dit que j’étais tombé tout seul pour les cicatrices. Mais comment on tombe deux fois sur la tête ? Ils ont fait que mal me parler. J’ai signé aucun de leurs papiers.
Après je suis retourné dans la cellule. La garde à vue devait finir à 18h30. J’ai tapé dans la porte de la cellule pour dire que ma garde-à-vue elle était finie. Ils ont voulu que je signe une feuille qui disaient que j’avais fini la garde-à-vue mais j’étais pas sorti encore alors j’ai pas signé. Ils m’ont dit qu’ils attendaient le procureur. Je suis resté plusieurs heures comme ça, mais ils m’ont pas dit qu’ils avaient renouvelé la garde-à-vue, personne ne m’a rien dit ou n’a ramené de feuille, jusqu’au lendemain à 11h.
Là un policier m’a dit « tu vas aller a Vincennes » J’étais content car je sortait du commissariat, j’en pouvais plus de rester dans le commissariat.
J’avais rien signé dans le commissariat. Là le policier a ramené les feuilles pour Vincennes alors j’ai signé car c’était un cauchemar le commissariat. Ils m’ont mis dans le camion de la police pour m’emmener a Vincennes.
Le policier qui m’a frappé, il a frappé un mineur avant qui habite à l’hôtel.
Mes affaires sont toujours avec le sang. C’était comme un robinet comment je perdait du sang. Toutes mes affaires sont salies avec du sang, les baskets, mon tee shirt, mon pantalon. Je vais passer devant le juge comme ça.
Là j’ai mangé un peu, j’ai récupéré un peu mais j’ai toujours des douleurs dans le crâne.
J’ai même pas eu un scanner, des fois j’oublie des choses, car j’ai pris des coups de matraque sur la tête et j’ai mal, j’ai eu que du doliprane. J’ai perdu plein de sang et de kilo pendant la garde-à-vue.
J’ai un film dans ma tête, tout repasse dans ma tête, j’arrive pas à dormir. Les policiers m’ont fait beaucoup de mal. »
Publié sur sans papiers ni frontières, 11 mars 2015
[De Rennes à Béziers] Sale flic, sale maton, on sait où t’habites !
Zyed et Bouna : Rennes sous pression à quelques jours du procès
Un site fichant les policiers, tags anti-flics et appels à manifester se succèdent autour de la ville qui accueille, à partir de lundi, le procès de la mort des deux adolescents à Clichy-sous-Bois, en 2005.
Il y a dix ans, la mort de Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois, avait embrasé les banlieues françaises. Aujourd’hui, alors que s’ouvre le procès de cette affaire lundi à Rennes, le dossier reste sensible. Deux policiers comparaissent pour non-assistance à personne en danger lors de la mort des deux adolescents, électrocutés sur un site EDF alors qu’ils fuyaient la police. Le procès, à l’issue duquel ils encourent au maximum cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende, doit durer cinq jours. Et à Rennes, la pression commence déjà à monter.
Un site fichant la police et des tags anti-flics. Mardi, un syndicat de policiers alertait la direction de la police de l’existence d’un blog « fichant » des policiers et gardiens de prison autour de Rennes. Une enquête a dans la foulée été confiée à la police judiciaire et aux services spécialisés dans la cybercriminalité. Ce site intitulé « vengeance » [1] présentait des photos de policiers et de surveillants. Certains de ces clichés étaient également accompagnés des coordonnées et de renseignements précis sur les fonctionnaires et leurs familles. Des informations notamment glanées directement sur les pages Facebook des fonctionnaires.
Autre élément qui inquiète fortement les syndicats de police, une trentaine de tags ont été relevés sur des immeubles et des bâtiments publics du quartier populaire et étudiant de Villejean, à Rennes. Dont certains faisant directement allusion à Zyed et Bouna.
L’ultra-gauche rennaise appelle à la mobilisation. La mouvance d’extrême-gauche et anarchiste rennaise, faisant le lien avec la mort de Rémi Fraisse à Sivens à l’automne 2014, appelle à une « semaine de réflexion », à partir de lundi et l’ouverture du procès.
Un collectif nommé « novembre 2005 » annonce ainsi organiser tous les midis des « cantines-rassemblements » devant la Cité judicaire de la ville, où se tient le procès. Une manifestation est également programmée au départ du palais de justice mercredi en milieu d’après-midi. Autant d’éléments dans cette ville qui avaient été marquées à l’automne par de nombreux débordements lors de manifestations contre les violences policières, après la mort de Rémi Fraisse.
Leur presse – Europe1, 13/05/2015 via brèves du désordre
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Béziers : noms de policiers et menaces inscrits sur les murs à La Devèze
Une enquête du commissariat de Béziers est ouverte après la découverte de noms et d’adresses de policiers inscrits sur des murs à La Devèze. “Trop, c’est trop”, s’indigne David Leyraud, le représentant régional du syndicat Alliance police nationale. Il a été le premier à réagir, jeudi matin, aux inscriptions apposées sur un mur du mail qui traverse le square Jean-Lognos à La Devèze.
Sur ce mur, les policiers du quartier y ont découvert les noms de plusieurs fonctionnaires de police du commissariat de Béziers, mais aussi des menaces à leur encontre et enfin, pour certains, leur lieux de résidence. De quoi inquiéter le personnel, mais aussi l’ensemble de la hiérarchie.David Leyraud [photo ci-contre; NdAttaque] continue : “Après les insultes et les violences, une nouvelle étape a été franchie à Béziers : des noms, prénoms et lieux de résidence de policiers marqués sur les murs de La Devèze, accompagnés de menaces envers eux et leurs familles. L’État doit protection à ses agents.” […]
On s’en doute, les deux syndicats représentatifs des forces de police, apportent tout leur soutien “aux policiers Biterrois qui défendent avec courage les valeurs de la République.” En ce qui concerne le quartier de La Devèze, cela fait plusieurs semaines que des incivilités sont mises en avant. Cela fait plusieurs semaines que du mobilier urbain est détruit [2], notamment par le feu, mais aussi que le commissariat de quartier a été pris pour cible à plusieurs reprises. Par deux fois depuis le début de cette année, des tentatives d’incendie de ce local ont été déjouées par les pompiers de Béziers. On peut le dire : les forces de l’ordre sont un peu sur les dents dans ce quartier classé en zone de sécurité prioritaire. Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ordre sont souvent victimes d’incivilités.
Leur presse – midilibre, 13/03/2015
[…] Des actes fermement condamnés par les syndicats de police, qui interviennent quelques jours après le caillassage du commissariat du quartier et l’arrestation des auteurs présumés des dégradations. Ce qui n’est probablement pas un hasard. […]
Leur presse – France3,13/03/2015 via attaque
Notes:
[1] Bref, le blog Vengeance est intéressant et on lui souhaite bonne route (et qui sait, si des sites semblables pourraient naître dans d’autres régions?). Mais il faut bien tenir compte du fait que les enfants ne sont pas responsables des choix de bourreaux de leur parents, inutile donc de publier leur photos. [NdAttaque]
[2] Pour dernier exemple, la dégradation fin février de plus d’une vingtaine de panneaux publicitaires annonçant la décision du maire facho Robert Ménard d’équiper les flics municipaux d’armes à feu.