Archives de catégorie : Contre les frontières

[Besançon] A bas l’armée, 11 novembre ou non !

Un petit aperçu de l’agitation antimilitariste autour de leur célébration nationale et commémorative du 11 novembre…

nonmilitarisaLa veille de leur cérémonie patriotique et militariste du 11 novembre, des slogans contre l’armée et son monde sous forme d’affiches étaient visibles dans Besançon. Certains bandeaux disaient « Refusons leurs guerres, ne les laissons pas en paix », « Contre l’Etat et le capital, Rompons les rangs ! », « L’armée est partout, sa vulnérabilité aussi ! ». D’autres affiches, grand format, exprimaient à peu de choses près la même chose : « Non à la militarisation de nos vies », Ils sont vigies, soyons pirates – Contre l’Etat terroriste », etc…

Tout ceci collait parfaitement au rassemblement anti-militariste qui se tenait dans la rue Battant le jour-même, auquel une petite trentaine de personnes a participé ; certain-e-s ont profité de l’occasion pour diffuser des feuilles d’agitation anti-militaristes diverses aux passant-e-s. Flics et militaires avaient fait le déplacement au cas où le cortège se serait décidé à aller perturber leur commémoration macabre. La patrouille de militaires qui d’habitude protège l’église de la Madeleine chaque dimanche s’est, pour l’occasion, entièrement consacré à surveiller nos faits et gestes.

En espérant être un peu plus nombreux la prochaine fois.

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[Publié sur Indymedia nantes, 13 novembre 2015]

[Leipzig, Allemagne] Attaque de la direction régionale en solidarité avec les migrants – 11 novembre 2015

[Lors de cette attaque à l’aube du 11 novembre, la direction régionale de Leipzig s’est fait détruire au moins 14 fenêtres et la porte d’entrée. La presse n’a pas communiqué le montant des dégâts]

La direction régionale de Leipzig attaquée

158841Dans la nuit du 10 au 11 novembre 2015, nous avons attaqué la direction régionale de la Saxe dans la banlieue sud de Leipzig.

Nous avons détruit avec des marteaux la porte d’entrée vitrée et avons ensuite embelli le bâtiment avec de la peinture.

La direction régionale de Leipzig est entre autre responsable de l’hébergement et de l’approvisionnement des réfugiés. Nous n’exigerons pas de ce service qu’il fasse mieux son travail, plus rapidement et de manière plus aimable.

Car cette attaque spécialement dirigée contre la direction régionale de Leipzig signifie une attaque contre toutes les directions régionales du pays, contre tous les politiques qui veulent nous expliquer qu’il y a beaucoup trop de réfugiés en Allemagne, qu’il est nécessaire de les installer dans des gymnases et des hangars industriels, ainsi que d’avoir recours à l’armée.

Cette prétendue crise des réfugiés est une mise en scène. Il est évident qu’on a besoin d’hangars ou de camps si on souhaite ficher, contrôler et trier des gens. […]

Nous n’avons besoin d’aucun gouvernement qui nous raconte qui est de trop, d’aucune administration qui trie les gens, d’aucun flic qui appliquent l’oppression – pour faire court : nous n’avons besoin d’aucun Etat et d’aucun flic.

La direction régionale de Leipzig se prête particulièrement bien à une attaque, puisqu’elle s’est fait remarquer de manière continue ces derniers mois par des déclarations dégueulasses et profondément méprisantes. On se souvient du mois d’août de cette année. Les réfugiés hébergés dans le gymnase ‘HTWK’ devaient être déplacés dans un hangar à Heidenau – à un moment où le climat raciste avait mené depuis longtemps à des attaques sur ce bâtiment-là – il semblait évident que les réfugiés refusent de monter dans les bus en direction d’Heidenau.

Une représentante de la direction régionale, Madame Schütze, les a menacés d’expulsion s’ils ne se montraient pas coopératifs. Vis-à-vis des soutiens présents, elle s’emportait par une déclaration sur les réfugiés concernés « illégaux », « qui ne peuvent pas être expulsés car ils n’existent absolument pas. »

Merci, une plus large explication sur l’attaque de la direction régionale n’est plus nécessaire. […]

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Traduit partiellement de linksunten indymedia

[Allemagne] Quelques brèves d’agitation à Münich

La machine à trier et à expulser en prend plein la gueule – 6 novembre 2015

Puisque jusqu’à maintenant je n’ai vu nulle part quelque chose à ce sujet, je témoigne donc que l’administration münichoise pour le logement et la migration a de toute évidence été la cible une nouvelle fois d’une attaque. Ainsi, le bâtiment en verre est en ce moment décoré de traces de peinture noire, et apparemment, quelques vitres ont aussi été détruites. Cette institution, dans laquelle se trouve aussi une aide au retour pour les réfugiés, a souvent été la cible d’attaques dans les mois et années passées, et déjà attaquée plusieurs fois avec des pierres, de la peinture, du feu et de la colle.

Traduit de l’allemand de chronik, 6 November 2015

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Un collabo du nouveau centre judiciaire perd ses vitres

153568Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2015, les bureaux de « Behringer Ingenieure » au Tizianstraße 50 à Münich ont été attaqués avec des pierres. Les « Behringer Ingenieure » s’impliquaient en tant qu’expert concernant l’appel d’offres pour la réalisation du nouveau centre judiciaire.

Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia.org, 12 November 2015

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Balade contre la construction du nouveau centre judiciaire

Il y a quelques jours, une petite manif en ordre dispersée a traversé le quartier d’habitations de ‘Neuhausen’ à Münich et a attiré l’attention – par des tracts lancés, des flyers, des autocs, des affiches placardées, une banderole et des tags – sur la responsabilité de certains « services » à l’égard de la restructuration générale de la ville et de la rénovation du quartier, le lien étroit qui existent avec la justice, la punition, le contrôle social et la construction du nouveau centre judiciaire.

Ici le flyer qui a été distribué et collé pendant la balade [Y sont évoqués notamment le commencement des travaux, ainsi que les noms et adresses des différentes boîtes et entreprises qui s’impliquent dans ce projet répressif].

Traduit de contrainfo, 11 November 2015

[Berlin] Trois véhicules d’entreprises qui collaborent avec l’armée et la machine à expulser partent en fumée – 11 novembre 2015

Cette nuit, nous avons réalisé des gestes incendiaires de révolte au sein de cette société misérable. Au milieu du déchaînement général contre les réfugiés, nous avons préparé nos mélanges incendiaires, à défaut d’être une horde sauvage qui se forme pour enterrer Bärgida sous les pierres [mouvement de racistes de tous poils, NdT] ou pour frapper le personnel des lager [1] de la ville.

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Plusieurs voitures d’entreprises qui profitent de cette babarie capitaliste ont brûlé. Cela a touché dans le même temps les voitures des entreprises suivantes [2]:

  • Gegenbauer: les lâches chiens de cette firme ont fait les gros titres de la presse il y a peu parce qu’ils frappent les réfugiés récemment arrivés au Lageso. Ces nazis primitifs frappent par l’envie la plus lâche des personnes qui viennent ici pour chercher une protection. Aux yeux de ces uniformes, elles sont des sous-humains qui doivent être repoussés comme de la marchandise et traîtés de manière absolument inhumaine pour faire de leurs vies un enfer. Les lâches chiens de l’entreprise ‘Gegenbauer’ se sont profondément enracinés dans un réseau de barbares salafistes et recrutent des réfugiés pris pour cible par leur guerre sainte que ces derniers tentent en premier lieu de fuir.
  • ISS: une entreprise de sécurité, qui est active dans les centres de rétention et d’expulsion en Belgique et en France, et c’est pour quoi elle est le plus souvent la cible d’attaques ici. Au cours des dernières années, il y a eu des révoltes qui ne cessnt d’augmenter dans les centres de rétention, où plusieurs retenus ont pu s’échapper des centres de rétention, d’autres ont été maltraîtés par les gardiens et continuent à être détenu avec les menottes.
  • Thyssen Krupp, le groupe d’armement de nazis: cette firme est un classique de la politique guerrière de l’Allemagne […]. L’industrie guerrière est, avec leurs intérêts économiques, la raison principale des affrontements militaires partout dans le monde. Elle porte la responsabilité de la migration de centaines de milliers de personnes qui se trouvent justement à chaque endroit dans le monde à la recherche d’un nouvel et meilleur espace de vie.

C’est loin d’être la première fois que la haine prend pour cible ses entreprises. Gegenbauer, ISS et Thyssen Krupp sont des cibles faciles à attaquer dans toutes les villes. A l’occasion des incidents les plus récents au Lageso et de la fête anniversaire de l’armée [3] qui doit être célébrée en grande pompe, nous avons de nouveau attaqué. Nous ne considérons pas nécessaire d’attaquer les marches massives de citoyens et de nazis comme les spectacles nationaux de masse pendant les événements sportifs et de perturber la chorégraphie. Parce qu’ils provoquent une unité nationale par de tels événements émotionnels, nous attaquons aujourd’hui aussi les festivités de l’armée. Nous saluons les actes démonstratifs et destructeurs contre ce sale morceau de merde de la communauté.

Bienvenue aux réfugiés !

La guerre commence ici !

Attaquons maintenant !

Traduit de l’allemand de linksunten

NdT:

[1] Les lager sont des centres fermés pour sans-papiers en attente d’expulsion.

[2] D’après la presse allemande, trois véhicules de ces entreprises ont été incendiés dans trois quartiers de la ville de Berlin. A Penzlauer Berg vers 1h45, une ‘Ford Fiesta’ de la société de services ‘ISS’ et un caddie VW de ‘Gegenbauer’ garé Hanns-Eisler-Straße ont été ravagés par les flammes. Un quart d’heure plus tard, à l’angle de  la Treseburger Ufer/Lauterberger Straße dans le quartier Friedrichshagen, une voiture ‘Opel astra’ de la société ‘Thyssenkrupp’ a été livrée aux flammes. Deux autres véhicules garés à proximité ont été endommagés par les flammes.

[3] A l’occasion du 60ème anniversaire de la Bundeswehr, de grandes célébrations de l’armée allemande étaient organisées pour le 11 novembre. Quelques nuits auparavant dans le quartier de ‘Kreuzberg’, le local de l’armée servant de propagande et de recrutement a été attaqué à la peinture.

[Calais & Dunkerque] Face au tri et au harcèlement policier, les migrants rendent les coups ! [Mise-jour, 11/11/2015]

Migrants et policiers sous tension à Calais

Des heurts entre migrants et forces de l’ordre se sont produits pendant une heure environ, pour la 3e nuit consécutive , autour du camp de la « Jungle » à Calais. Le dispositif policier réorganisé pour protéger les riverains du bidonville n’a pas suffi à les prévenir.

Après un face-à-face tendu à partir de 22h30 entre les protagonistes, les forces de sécurité, séparées d’une trentaine de mètres seulement des manifestants, ont fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser de petits groupes de migrants qui leur jetaient des projectiles et proféraient des insultes.

Les CRS ont ensuite utilisé brièvement un canon à eau pour éteindre un feu allumé par des manifestants à l’aide de palettes en bois, selon une équipe de l’AFP sur place. Des grenades lacrymogènes ont continué d’être tirées ensuite, jusqu’au retour à un calme précaire après 23h30. […]

Leur presse – ATS, 11.11.2015 – 02:33

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Calais : nouveaux heurts entre migrants et policiers

La nuit a une nouvelle fois été agitée à Calais entre migrants et policiers. Les heurts continuaient ce mardi matin.

Comme la nuit précédente, les violences ont commencé en milieu de nuit. Au même endroit : route de Gravelines, près de la Jungle. Environ 250 migrants ont de nouveau jeté des pierres sur les policiers. Selon la préfecture, ils ont tenté de ralentir le trafic sur la rocade portuaire en posant divers objets sur la chaussée. « Environ 200 migrants ont essayé de prendre d’assaut la rocade, explique Gilles Debove, responsable du syndicat SGP Police-Force ouvrière dans le Calaisis. Ils continuent ce mardi matin ».

Les forces de l’ordre étaient donc toujours sur place ce mardi matin à 9h. En tout 300 grenades lacrymogènes ont tirés par les CRS. 11 policiers ont été légèrement blessés, comme la nuit précédente. Les policiers ont dû repousser à plusieurs reprises les migrants de la rocade. Des poids lourds ont également été bloqués sur la rocade et caillassés. Ce mardi matin, une cinquantaine de migrants bloquaient encore des véhicules rue Marcel Doret, à proximité de la rocade portuaire.

que crève l'économie

Un camion de transport de marchandises après les caillassages

L’accès au port sur l’A16 a été fermé dans la nuit. « Ce qui se passe est insoutenable », s’énerve Jean-Marc Puissesseau, le président du Port de Calais. « Nous n’avons plus affaire à des gentils migrants mais à des casseurs. Les agressions contre les chauffeurs routiers sont intolérables, car ce sont nos clients. Des camions sont agressés à coups de barre de fer. Si ça dégénère en guérilla, c’est la renommée et le chiffre d’affaires du port de Calais qui sont mis en cause. C’est une grande colère qui va monter. J’ai décidé de monter un dossier avec les photos de dégâts que je vais transmettre à la préfecture et au ministère pour que des mesures sévères soient prises à leur encontre ».

Des larbins du capital et de l’Etat, france3 pas-de-calais – 10/09/2015 à 10h13

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Calais : 16 policiers blessés dans des affrontements avec des migrants

Des heurts entre migrants et forces de l’ordre ont éclaté à proximité de la « jungle », dans la nuit de dimanche à lundi.

Seize policiers ont été blessés dans des affrontements avec des migrants à proximité de la « jungle » de Calais (Pas-de-Calais), dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 novembre. « Vers 23 heures, plusieurs groupes de migrants, jusqu’à 200 personnes, ont tenté de ralentir, voire de bloquer le trafic sur la rocade portuaire de Calais« , a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais, lundi.

« Ces tentatives se sont poursuivies jusqu’à 1 heure du matin, nécessitant l’adaptation d’un dispositif de sécurité, avec des migrants qui ont jeté divers objets sur la rocade« , a ajouté la préfecture.

La police est « inquiète »

Les policiers ont été légèrement blessés par des jets de pierres, auxquels ils ont répliqué en utilisant « presque 300 grenades » lacrymogènes. Le calme est finalement revenu vers 1 heure du matin.

« C’est la première fois que c’est aussi violent et qu’on a malheureusement autant de collègues blessés, a réagi Gilles Debove, responsable du syndicat SGP Police-Force ouvrière dans le Calaisis. On est inquiets. Si un jour on a une révolte au sein du camp, ça va être la folie. »

La « jungle » de Calais accueille environ 6 000 migrants, venus essentiellement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan. Il leur est devenu extrêmement difficile de rejoindre l’Angleterre en passant par le site Eurotunnel ou par le port, à la suite d’importants travaux de sécurisation.

Les sous-fifres de la police – francetv.info, 09/11/2015

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Téteghem (Dunkerque) : échauffourées ce jeudi matin entre migrants et forces de l’ordre

Ce jeudi matin, comme très régulièrement, les forces de l’ordre sont venues au camp de migrants de Téteghem afin d’effectuer une opération de comptage tout en enlevant les tentes installées de façon sauvage. Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de pierres. Un gendarme a été blessé et transporté au centre hospitalier de Dunkerque.

Des heurts violents se sont produits ce matin vers 9 heures devant le camp de migrants de Téteghem. Un gendarme mobile a été blessé par un jet de pierre et transporté au CHD par les pompiers de Dunkerque. Présents sur le bord de la route, en jetant des cailloux, certains migrants ont également endommagé des véhicules de particuliers qui passaient route de la 32e DI, ainsi que des voitures de la police.

Afin de sécuriser les lieux, les forces de l’ordre ont décidé de fermer cet axe et de faire appel à des renforts. Le dispositif a été levé à 11 h, les migrants s’étant retranchés dans la « jungle ».

Les échauffourées ont débuté alors que les forces de l’ordre effectuaient une opération de comptage, en présence du sous-préfet de Dunkerque. Dans le même temps, les gendarmes enlevaient quelques tentes, pour limiter les installations sauvages et stabiliser le nombre de migrants dans cette « jungle », comme le souhaite le marie de Téteghem, Franck Dhersin.

Leur presse – Voix du Nord, 29/10/2015 à 16:08

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[…] Les syndicats rapportent des affrontements désormais réguliers, la nuit, avec des migrants « qui testent le dispositif policier ». La semaine dernière déjà, des affrontements ont eu lieu entre les agents postés sur la rocade, qui ont tiré des gaz lacrymogènes, et des personnes se trouvant dans la « jungle » lançant des cailloux vers les agents. Ces images, qui selon leur descriptions aurait été filmée le 2 novembre, sont visibles sur le site d’information Révolution permanente (qui se revendique du courant communiste révolutionnaire du NPA).

Environ 6 000 migrants se trouvent actuellement dans la « jungle » de Calais, le camp toléré par l’État installé aux abords du centre d’accueil de jour Jules-Ferry. Des travaux pour l’installation du campement humanitaire de 1 500 places, annoncé par Manuel Valls le 31 août ont débuté début novembre, ainsi que l’augmentation de la capacité d’accueil des femmes et les enfants. Les départs de migrants à destination de centres dans d’autres régions de France ont également débuté, dans le cadre du dispositif annoncé par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Près de 1 000 migrants auraient déjà été éloignés de Calais.

Il y a actuellement 1 125 membres des forces de l’ordre mobilisés à Calais pour gérer la pression migratoire et assurer la sécurité des installations du tunnel sous la Manche. la maire de Calais Natacha Bouchart avait manifesté son souhait de voir l’armée intervenir pour « surveiller » sa ville. […]

Leur presse – la voix du nord, 09/11/2015

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Quelques infos pour une solidarité pratique avec les migrants en révolte:

Le 21 octobre, le ministre de l’intérieur s’est déplacé à Calais, accompagné de dizaines de journalistes. Il a confirmé l’annonce de la construction d’un nouveau camp gouvernemental, d’une capacité de 1500 places. À partir du 2 novembre, c’est un camp de 74 containers, entouré de palissades (dont on se sait pas encore si elles seront surmontées de barbelés) qui verra le jour, en plein milieu de l’actuelle jungle où plusieurs milliers de personnes vivent dans des conditions difficiles. Il sera géré par l’association La Vie Active, association locale qui tire grand profit de la situation à Calais puisqu’elle gère déjà le centre d’accueil de jour ‘Jules Ferry’ [Celle-ci est présente partout dans le nord de la France, y compris en région parisienne. A noter qu’elle n’est pas la seule à faire ce sale travail: parmi ces collabos, on peut évoquer ‘L’auberge des migrants, France Terre d’Asile, Flandres Terre Solidaire, OFII (Office français pour l’Immigration et l’Intégration), SALAM, Centre Hospitalier de Calais ». Autant de collabos à portée de tou-te-s, NdCNE]. 400 personnes vont être virées de leur place d’ici quelques jours pour faire place à ce camp, véritable prison comme il s’en érige partout en Europe actuellement, lieu de stockage, de tri et de gestion des migrant-es.

Lors de cette visite, le ministre a également annoncé l’arrivée de 460 flics supplémentaires à Calais. Ces renforts, portant a plus de 1000 le nombre de flics sur place, vont servir à renforcer encore plus la sécurité des abords du tunnel sous la Manche pour empêcher les migrant-es de passer en Angleterre. Cazeneuve se vante dans les médias que depuis le 25 octobre, plus aucun-e migrant-e ne passe en Angleterre. L’augmentation des infrastructures de surveillance et de sécurisation du port et du tunnel sous la Manche et la présence de plus en plus nombreuse de flics et de vigiles, pousse les migrant-es a prendre de plus en plus de risques pour tenter le passage de la frontière. Résultat, depuis le début de l’année 2015 le nombre de mort-es et de blessé-es a augmenté en flèche.

[Repris de sanspapiersnifrontières, 4 novembre 2015]

[Allemagne] Pas de paix pour les fascistes, ni pour ce monde de merde – Octobre / Novembre 2015

[Dans un contexte d’augmentation des actes racistes et d’attaques contre les migrants un peu partout en Allemagne, de nombreux actes de sabotage et d’attaques ont également visé les infrastructures, les repaires, les biens des fascistes, qui entretiennent aux côtés des démocrates ce climat nauséabond. Parfois, ils ont même récolté des coups lorsque l’occasion se présentait. Les partis plus institutionnels comme la CDU, ainsi que la police, n’ont pas été épargnés eux aussi par ces multiples actes vengeurs et de rage. Cette petite liste nous réchauffe le cœur, en ces temps où les fascistes se montrent de plus en plus dans les rues. Elle pousse à réfléchir sur la façon d’agir ici en France contre ces crapules, leur mettre des bâtons dans les roues. Certains diront que le contexte n’est pas le même entre les deux pays, mais ce sont souvent les mêmes qui en profitent pour discréditer/se dissocier et cracher sur l’action directe anarchiste lorsque ça se passe sous leurs fenêtres, tout en l’applaudissant quand ça se déroule dans des pays plus exotiques (« où ils ont connu le fascisme il n’y a pas longtemps, eux ! »). Donc « l’acta non verba » ne se rapporte pas à un produit vidéo, mais bel et bien à une réalité sociale qu’il s’agit de combattre ici et maintenant, par la plume et par la pratique.]

Une traduction de l’article est disponible en anglais sur Rabble

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[Berlin et Leipzig] Nouvelles attaques contre l’AfD….

Dans la nuit de jeudi à vendredi 6 novembre à Berlin, le local des politiciens de l’AfD a perdu ses vitres et s’est fait boucher ses serrures. Cette attaque a été un avertissement pour la manif des fachos prévue le week-end suivant.

Samedi 7 novembre à Leipzig, quate personnes masquées ont fait une irruption de quelques secondes à un stand de l’AfD. Elles ont détruits tout le matériel et lancé en direction des membres du parti « sales porcs nazis ». Elles ont toutes pris la fuite sans qu’aucune personne ne soit interpellée.

[Berlin] Une voiture de sécurité ‘WISAG’ en feu

Dans la nuit du 4 au 5 novembre, une voiture de la société ‘Wisag’ a été incendiée à Wedding. ‘Wisag’ est un prestataire de services, connue pour son rôle dans la sécurité notamment: que ce soit pour les porcs de la sécurité de la BVG (entreprise de transports berlinoise) ou dans les aéroports. « Dans une période où chaque nuit ont lieu des attaques racistes, il ne s’agit pas seulement de combattre les structures néo-nazies, mais aussi de désigner et attaquer les profiteurs du racisme institutionnalisé, que ce soit lors des expulsions de migrants ou lors de contrôles de tickets ». Le communiqué de l’attaque ici.

[Berlin] Peinture contre le local des nationalistes

Berlin, nuit du 31 octobre au 1er novembre 2015 – Les locaux des nationalistes ‘Pro-Deutschland’ à Marzahn-Hellersdorf ont été recouverts de peinture pendant la nuit. Ceci constitue une « réponse nécessaire à ceux qui sèment et répandent la haine envers les réfugiés, ainsi qu’envers tous ceux qui ne sont pas « allemands ». ‘Pro Deutschland’, AfD, PEGIDA, comme les partis en place CDU et SPD utilisent l’atmosphère actuelle pour appliquer leur politique de mépris à la logique capitaliste. Pierre par pierre, morceau par morceau. On reviendra. Personne n’est illégale »

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[Magdebourg] La « manif pour tous » touchée au porte-feuille

Magdebourg – 1er novembre 2015. Dans la nuit, un minibus de l’entreprise de construction d’échafaudage ‘Bever’ a été livré aux flammes. Cette société appartient à la famille « von beverfoerde », dont la membre la plus connue est la baronne Edwig von beverfoerde : elle est la principale organisatrice du mouvement de masse réactionnaire et homophobe de « la manif pour tous ». Avec le mouvement anti-migrants PEGIDA, la « manif pour tous » s’illustre de plus en plus dans les rues partout en Allemagne : après des tentatives de s’implanter qui ont plus ou moins échouées à Hannovre et à Münich, il semble que le mouvement ait réussi à faire son nid à Stuttgart. D’après les flics, les dommages de ce sabotage s’élèvent à plus de 80.000 euros.

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[D’après la presse allemande et le communiqué qui revendique le sabotage]

[Berlin] Les racistes de l’AfD ne sont pas les bienvenus à Kreuzberg !

Berlin – 31 octobre 2015. A 16h, le parti populiste et raciste ‘Alternative pour l’Allemagne’ prévoyait de tenir un stand devant la Roten Rathaus (mairie rouge) à Kreuzberg afin de diffuser leurs tracts racistes et anti-migrants. Des antiracistes ont fait irruption sur la place et ont détruit leur stand de propagande nauséabonde. Le communiqué de l’action finit par « Gardez les yeux ouverts et attaquez-les ! Pas de place pour l’AfD ! »

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[Leipzig] Le local de la CDU prend l’air !

Leipzig – Dans la nuit du 30 au 31 octobre, l’agence des députés de la CDU Thomas Feist et Andreas Nowak a été attaqué. Chacune des vitres du local ont été brisées, laissant apparaître de gros trous. Ca donne un bon bol d’air contre la politique !

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[Traduit de la presse]

[Berlin] Un repaire de fascistes se fait péter ses vitres

Berlin, 29 octobre 2015 – Au cours de la nuit, le « Stumpfe Ecke » au Naugarder Str.15 a été attaqué avec des pierres. Le samedi 17 janvier 2015, ce bar avait accueilli les néonazis du réseau raciste « HoGeSa » (« hooligans contre les salafistes »). Ces derniers avait bénéficié de la protection policière et de la bienveillance du patron du bar.

[Kiel] Le parti raciste de l’AfD attaqué en marge d’une contre-manif antifa

Kiel, 29 octobre 2015 – En vue de la marche raciste du 31 octobre à Hambourg appelée par l’AfD, le bureau du parti de l’AfD a perdu plusieurs vitres au cours de la nuit. Un appel à perturber cette marche a été appelée par les antifas d’Hambourg.

[Dresde] Les fachos rentrent à pied…

Dresde, 26 octobre 2015 – Vers 19h30, trois voitures appartenant à des participants à la marche de Pegida ont été incendiées (une Audi, une VW et une Opel). Celles-ci étaient garées Marienbrücke, à proximité du rassemblement des racistes. Quatre véhicules garés à proximité ont aussi été endommagés. Les flics penchent une fois de plus pour des incendies volontaires. Une attaque similaire avait eu lieu la semaine précédente, visant également des véhicules de participants aux marches de PEGIDA.

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[Traduit de la presse]

[Berlin] La députée européenne raciste perd sa voiture de fonction

Berlin, nuit du 25 au 26 octobre 2015 – La voiture de luxe de l’euro-députée de l’AfD Beatrix von Storch a été incendiée. D’après les flics, l’attaque incendiaire s’est déroulée vers 2h30 Swinemünder Straße à Mitte. Deux autres véhicules garés à côté ont été endommagés par les flammes. Les enquêteurs privilégient la piste volontaire de militants « d’extrême-gauche ». Depuis 2014, cette politicarde raciste de 44 ans siège au parlement européen.

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[D’après la presse policière]

[Leipzig] Flics caillassés !

Leipzig, 24 octobre 2015 – Cinq voitures de police ont été endommagées à la suite de caillassages alors qu’elle était présente pour assurer la protection de la manif nationaliste « Offensive pour l’Allemagne ».

[Stralsund] Pendant que les fascistes manifestent…

Stralsund, 23 octobre 2015 – Tandis que les néonazis et fascistes répondaient à un appel du “MV Patrioten” à manifester contre les migrants, dix de leurs véhicules qui étaient garés sur un parking de supermarché ont été incendiés dans la soirée. Bien que 400 personnes aient participé à cette manif raciste, « cela montre une fois de plus que les actions antifascistes sont réalisables, efficaces et nécessaires ! Nous sommes reconnaissants et nous nous réjouissons énormément de l’action réussie ! »

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[Berlin] Les collabos des néonazis ne restent pas impnis

Berlin, 22 octobre 2015 – Le bistro « Au Hérisson », situé à l’angle de la Gürtelstrasse et Scharnweberstr, s’est fait péter toutes ses vitres. Ce bistro est connu pour accepter régulièrement des néonazis. Pendant la lutte des réfugiés de l’an passé à l’hôtel de la Gürtelstraße, les patron du bar et ses acolytes fascistes ont mené des attaques depuis le bar à l’encontre des participants aux rassemblements de soutien aux migrants. Une petite vengeance dans un contexte d’incendies de foyers de migrants et d’agressions racistes à travers le pays.

 

[Halle] Attaques contre l’AfD

Halle, 21 octobre 2015 – La manif en soirée de l’AfD ne s’est pas passée sans encombres. Vers 20h30, un militant de l’AfD a été agressé et a reçu des œufs Wilhelm-Külz-Straße. Vers 19h20 dans la Salzgrafenstraße, des inconnus ont endommagé une voiture d’un militant du parti raciste. A ce moment-là, des fachos ont aussi été frappés. Par ailleurs, une camionnette de l’AfD, qui transportait du matériel (sono, mégaphone, etc…), s’est fait détruire ses rétros et plusieurs vitres. Pour chacune de ces attaques, les flics ont lancé une enquête.

[Traduit de la presse allemande]

[Göttingen] Le leader des jeunes de l’AfD se mange des coups

Göttingen, 21 octobre 2015 – Le chef des jeunes de l’AfD, Lars Steinke, s’est fait frapper vers 22h15 alors qu’il se baladait Groner Straße : il a reçu des coups à la nuque et à l’arrière du crâne. Les assaillants lui ont dit : « Lars Steinke, si tu te montres encore une fois sur le campus, tu sais ce qu’il t’en coûte ! »

[Traduit de la presse]

[Cologne] Logements de fascistes attaqués

Dans la nuit de mardi 20 octobre, plusieurs néonazis (au moins 3) ont reçu de la visite à coups de pierres et de peinture. Des tags pointant leurs sales activités ont été inscrits sur place.

[Berlin] Un lieu de festivités néonazies livré aux flammes

Berlin, 19 octobre 2015 – Au cours de la nuit, le ‘Metal-Club’ a été visé par un incendie volontaire. ‘Blackland’ est un bar de rock-métal à Ernst-Thälmann Park qui voudrait se présenter comme un lieu apolitique. Hors, c’est loin d’être le cas : il a une longue histoire d’organisation de concerts nazis.

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[Dresde] Y’a quelqu’un pour ramener la vermine fasciste ?

Dresde/Heidenau, 19 octobre 2015 – Des fachos de Heidenau qui étaient en voyage à Dresde pour manifester leur haine des migrants ont eu une mauvaise surprise lorsqu’ils sont retournés à leurs véhicules pour repartir. En effet, trois véhicules (deux voitures et un minibus) leur appartenant avaient été incendiés durant leur absence. 10 racistes sont restés bloqués sur place : dans un poste facebook du groupe, ils implorent leurs petits camarades de les ramener.

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[Publication] Séditions n°5 – Novembre 2015

Le numéro 5 de ‘Séditions’ vient de paraître.

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[Reçu par mail]

[Mulhouse] Attaques contre la croix-rouge, rouage de la machine à trier et à expulser les sans-papiers

Dans la nuit de lundi à mardi 27 octobre 2015 à Mulhouse, trois véhicules d’un collabo de la machine à trier et à expulser les sans-papiers ont été incendiés alors qu’ils stationnaient sur un parking ouvert rue d’Illzach : une ambulance, un véhicule de logistique et la voiture d’un bénévole. Tous appartenaient à la Croix-Rouge. La chaleur et la fumée ont également rendu inutilisable le matériel qui a pu être extrait des véhicules (mannequins, brancards, sacs de formation…).

L’incendie fait suite à de précédents actes de vandalisme puisque déjà dans la nuit de samedi à dimanche, les mêmes véhicules avaient subi des dégradations : vitres brisées, fils du neiman arrachés, pansements volés… Une première plainte a été déposée lundi matin au commissariat de Mulhouse. Quelques jours plus tôt encore, le pneu d’une des voitures de la Croix-Rouge avait été retrouvé crevé.

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[Reformulé depuis la presse]

[Berne] Attaque de trois commissariats – 21 octobre 2015

Dans la nuit du mercredi 21 octobre, trois postes de police de Berne ont été vandalisés. Celui de Köniz s’est fait défoncer ses vitres et celui de Bümpliz a été entièrement tagué. Au Nordring, trois véhicules personnels de flics ont pris feu, mais ont malheureusement été éteints assez vite par eux.
Malheureusement, car ces laquais peuvent aussi être attaqués et atteints dans leur vie privée. […]

[Traduit par cette semlaine de l’allemand de Dissonanz n°13 (Zurich) 28 octobre 2015]

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Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2015, nous avons attaqué les postes de police et/ou ses voitures à Bümpliz, Köniz et à Lorrainequartier.

Nous avons attaqué la police parce qu’elle défendra toujours les intérêts des puissants. Bien que les flics ne soient que des marionnettes, c’est la police en personne, autrement dit les policiers et policières, qui sont en place et protègent l’ordre. Ils protégeront toujours les riches et leurs propriétés, ils poursuivront et enfermeront toujours les personnes sans-papiers, ils essaieront de nous empêcher de lutter pour nos rêves et de vivre comme nous le voulons. Avec toute la violence dont ils ont besoin pour cela.

Nous en avons assez que les personnes basanées soient chassées dans les trains, à la gare de Berne et devant les écoles, que les flics pénètrent dans les maisons et les vies des gens, les humilient, que des manifestations soient attaquées et empêchées par la police, que la résistance contre l’existant soit exposée à leur répression.

Nous en avons assez de nous soumettre, de nous discipliner nous-mêmes à la violence d’Etat. C’est pourquoi nous attaquons, ici et maintenant et constamment, et nous espérons que vous participerez. Il y a beaucoup de cibles, de moyens et de chemins qu’il s’agit d’explorer.

Traduit de aus dem Herzen der Festung, 23/10/2015

[Suisse] Retour sur l’agitation antimilitariste lors de ‘Conex15’

A l’occasion de l’exercice militaire Conex15, qui s’est déroulé à Bâle du 16 au 25 septembre 2015, différentes initiatives ont été lancées en Suisse contre le militarisme, et notamment contre ses nouveaux scénarios opérationnels, tels que « crise économique », « organisations criminelles »,« flux de réfugiés », auxquels se préparent les militaires.

Une série de discussions a eu lieu du 10 au 13 septembre, ayant notamment pour thèmes : les perspectives anarchistes contre le militarisme, l’antiterrorisme, Rheinhattan et le port comme plaques tournantes d’idéologies et de marchandises, contre-insurrection et stratégies de pacification urbaine, les infrastructures critiques et tout ce qui a à voir avec la génétique, le régime de migration suisse.

Outre la publication en Allemand de la brochure « Contre la guerre, contre la paix », de nombreux articles sur ces sujets sont aussi parus dans le journal anarchiste de Zurich, Dissonanz.

En voici quelques-uns :


Aux soldats

Nous reproduisons ici le texte d’une affiche apparue dans les rues de Bâle et affichée dans les vitrines de divers locaux, afin de dire en toutes lettres aux 5000 soldats venus là pour l’exercice militaire « Conex15 » ce qu’on pense d’eux.

«  Aux soldats

Vous êtes ici pour exercer la militarisation de la société ;
Vous êtes là pour exercer la défense d’infrastructures d’un ordre qui vise exclusivement à l’exploitation la plus efficace de la population ;
Vous êtes là pour exercer le refoulement aux frontières de migrants qui fuient les guerres et la misère que la Suisse a participé à créer ;
Vous êtes là pour exercer la surveillance des personnes et l’écrasement d’aspirations à un bouleversement social et à la liberté ;
Vous êtes là pour protéger les intérêts des puissants et, tôt ou tard, diriger vos armes contre nous ;
Vous n’êtes pas bienvenus ici ! »

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°11, 30 septembre 2015, p.1]


Emeute contre un exercice de l’armée

Le vendredi 18 septembre 2015, une manifestation sauvage a eu lieu à Bâle sous le slogan « No Border, no Nation, No Conex ». En effet, au cours de la semaine suivante l’armée suisse réquisitionnait des parties entières du Nord-ouest de la Suisse afin de mener son exercice de troupes Conex15.

Environ 400 personnes ont marché à travers la ville en direction de Bässlergut, en même temps prison et centre de rétention qui, d’ici 2019, doit être encore énormément agrandi avec un bâtiment supplémentaire. Un seul flic à moto régulait la circulation sur tout le chemin – jusqu’à la taule. Arrivée là, la manif s’est fait recevoir par une soixantaine de flics anti-émeute, empêchant l’accès à la prison, ce qui est inhérent à leur fonction. Les confrontations qui ont suivi, avec tout se qui se trouvait sur place, ont été accompagnées par les cris de joie des détenus et c’est presque par miracle que les barreaux aient résisté aux objets utilisés pour les frapper et jetés de l’intérieur.

Après une demi-heure environ, la manif est partie vers le port, une des principales infrastructures critiques de l’Etat. Elle n’était à nouveau accompagnée que par ce seul motard de la police qui n’a cessé de se faire chasser. Sur le chemin du retour des douzaines de vitres de la BAZ (journal de Bâle), de ISS (qui participe à l’exploitation de prisons dans toute l’Europe), du poste de douane sont tombées. Un véhicule de ISS est aussi parti en flammes.

Parvenue au port, la manif a fini par se dissoudre. Une soirée vraiment réussie ! Cependant, que se serait-il passé, si les flics devant la prison avaient vraiment été chassés et que la possibilité s’était ouverte de prendre la taule d’assaut, de la détruire et de libérer les prisonniers ? Aurions-nous été prêt-es ? Avons-nous vraiment de telles perspectives en tête ?

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°11, 30 septembre 2015, p.2]


Antimilitarisme pratique

Le mois de septembre touche chaudement à sa fin, et pas à cause des températures estivales. La semaine dernière, à Hinwil (Zurich), neuf véhicules de l’armée sont partis en flammes et ont complètement cramé. 14 autres ont malheureusement pu être « sauvés » des flammes. Les flics partent l’hypothèse d’un incendie volontaire. Peu importe que ce soit le cas ou pas. Car la base logistique touchée est l’une des plus grandes de Suisse et un emplacement important pour garder divers engins de mort comme des chars etc.

Le même week-end, c’est une voiture de police qui a brûlé et a été totalement détruite à Walliser Visp, devant la mairie. Peu de temps auparavant, elle avait été déjà endommagée par des tags. Maintenant, elle n’est plus seulement stigmatisée, elle a disparu et, dans une commune qui compte à peine 7500 habitants, cela a certainement un effet sur la sécurité.

Pour toutes celles et ceux qui considèrent l’armée comme un fondement de la domination, comme un instrument mortel qui a toujours été utilisé contre tout soulèvement subversif et pour toutes celles et ceux qui reconnaissent la police comme défenseur des riches et de leur propriété, ces feux peuvent être une source d’inspiration pour l’abolition autodéterminée de ces organes répressifs de l’Etat.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°11, 30 septembre 2015, p.2]


Le mythe de la nation

Le nouveau nationalisme n’est pas qu’une tendance de droite, mais est plutôt le fait d’une inflexion politique générale volontaire. Face à la menace de turbulences économiques, il a pour objectif de masquer les contradictions sociales. C’est ainsi que vont de pair le militarisme et un contrôle social accru.

Pour maintenir sa domination et que ses sujets restent unis, tout Etat a besoin d’une légitimation supérieure. Avant, c’était le droit divin des princes et monarques, les lois et ordonnances étant supposées être l’expression de la volonté divine. Aujourd’hui, c’est la sacro-sainte démocratie avec des députés et parlementaires censés incarner la volonté commune du peuple. Mais ce « peuple » est tout aussi abstrait que ce « dieu ». Cette entité créée artificiellement est placée au-dessus des individus pour recouvrir les contradictions de classes et les rapports d’exploitation réels. A l’instar de la religion de Dieu, le mythe de la Nation a besoin pour se construire de ses légendes et de ses prêtres.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les fadaises organisées ici au cours des derniers mois autour des batailles de Morgarten et Marignan*. Pour un Etat qui n’est finalement unifié ni au niveau linguistique, ni culturellement et pas plus par la religion (ce qui a été effectué sous la contrainte dans d’autres Etats), ces points de référence « historiques » reconstruits sont fondamentaux. Et ce n’est pas par hasard si ces ré-exhumations ont lieu en ce moment. Sur fond d’une « communauté européenne » en lente décomposition, les politiques de tous pays s’escriment à remettre en scène légendes et valeurs nationales. Et ce de toutes parts, pas seulement du côté de la droite. En effet, il s’agit plutôt d’une inflexion politique consciente face à la situation économique qui se dessine.

L’évolution économique

On pourrait remarquer que cet essor du nationalisme semble en contradiction avec l’évolution économique liée à l’introduction poussée des technologies télématiques [informatique et communication] dans les processus de production, et qui tend vers une mise en réseau toujours plus large et sans frontières.
Pourtant, cette complexité croissante implique aussi une imprévisibilité croissante. Les valeurs fortes qui veillaient jadis à la cohésion sociale se sont décomposées au cours des dernières décennies pour se transformer en une mentalité molle et flexible, favorisée en tant que telle par une économie qui repose sur l’adaptation la plus rapide possible. Cette décomposition mentale a certes eu pour résultat une relative pacification sociale, mais elle a aussi mené à un consensus actif restreint (manifeste par exemple dans la crise de la politique représentative). A l’avenir, face à la menace de turbulences économiques et au démantèlement progressif des garanties sociales comme cela se produit un peu partout, ce manque de consensus pourrait même finir par devenir dangereux pour l’Etat.
D’un côté, le nationalisme renaissant s’exprime ainsi à travers des demandes de protectionnisme économique, qui se traduirait par plus de protections du marché national contre les insécurités d’une économie globalisée – ce que l’imbrication même des processus de production actuels rend toutefois parfaitement illusoire. D’autre part, ce nationalisme se traduit également sous forme de mesures politiques destinées à contrecarrer une éventuelle aggravation des oppositions sociales, et à renforcer l’image du bateau où pauvres et riches, exploiteurs et exploités, sont supposés se retrouver ensemble.
Une fois de plus, la peur latente de l’inconnu, de l’autre, de l’étranger est mobilisée pour renforcer l’unité intérieure face à l’ennemi extérieur, pour jouer les exploités de différentes origines les uns contre les autres, pour renforcer le contrôle social et la normalisation et pour justifier une législation plus dure ainsi que toute répression.
Quiconque saute dans ce train nationaliste profite soit des rapports d’exploitation, soit se fait la marionnette de sa propre oppression.

Militarisation

La montée du nationalisme s’est toujours accompagnée d’une militarisation croissante. Il n’en va pas autrement aujourd’hui, alors que nous pouvons constater partout dans le monde les tendances à l’expansion de l’armement [des Etats]. L’industrie de guerre suisse n’a jamais été aussi florissante depuis la deuxième guerre mondiale. Mais sur le sol helvétique même, un rôle intérieur plus important doit aussi être attribué à l’armée. Comme dans tous les autres pays européens, cette mobilisation s’accroît dans le sens de la future maîtrise de « désordres intérieurs ». En témoignent les restructurations du secteur militaire (avec par exemple la coopération croissante avec la police et d’autres organisations civiles) ou encore les exercices de grande ampleur tels que « Conex15 », au cours duquel, du 16 au 25 septembre 2015 à Bâle et dans le nord-ouest de la Suisse, 5000 soldats doivent s’entraîner au scénario d’un « effondrement économique de l’Europe » ; c’est-à-dire au maintien du statu quo à travers la violence de l’armée.
Comment cette tendance va-t-elle se développer ? Cela reste ouvert. La guerre est certainement un moyen auquel les dominants auront toujours plus recours à l’avenir, dès lors qu’il s’agira de maintenir une position privilégiée qu’ils considéreront menacée par des évolutions extérieures ou intérieures. Mais cette guerre n’aura certainement plus les caractéristiques d’un temps révolu depuis longtemps. La montée du militarisme, étayée plus ou moins consciemment par le cérémonial national, trouvera sa réalisation moins dans des guerres ouvertes entre Etats qu’à l’intérieur même de la société.

La question essentielle ne sera alors pas de quel côté de la frontière nous nous trouvons, mais de quel côté de la barricade.

* Ndt : Le 15 novembre 1315, 1 500 confédérés suisses repoussèrent les 4 000 à 8 000 soldats du duc Léopold Ier d’Autriche à Morgarten, au sud de Zurich.
Les 13 et 14 septembre 1515 à Marignan, près de Milan (Italie), 20 000 mercenaires suisses qui défendaient le duché de Milan furent massacrés de justesse par les 30 000 soldats du roi de France François Ier et ses alliés vénitiens dans une boucherie sans nom.
L’Etat suisse a célébré en Italie sur le champ de bataille même les 500 ans de Marignan et ses 12 000 hommes tués, en présence de la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga et de l’ex-conseiller fédéral d’extrême-droite Christoph Blocher. Un truc nationaliste identique est prévu pour les 700 ans de la bataille de Morgarten. Ces deux dates représentent depuis le XIXe siècle les symboles de « la défense de la liberté suisse face à l’étranger », ce qui dans un contexte comme celui d’aujourd’hui…

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°7, 5 août 2015, p.1]

Traductions de cette semaine