Archives de catégorie : Contre la gentrification / l’urbanisme / l’aménagement du territoire

[Besançon] Un peu de bordel dans ce monde de merde…

Dans la semaine du 23 au 29 mars 2015, de belles choses se sont passées à Besançon. Et le fait que rien de cela n’ait été évoqué dans la presse quotidienne régionale n’a rien d’étonnant: il ne faudrait surtout pas propager ces gestes insoumis nuisibles pour le pouvoir et ses larbins. Quoi qu’il en soit, celles et ceux qui vivent ou circulent dans ces quartiers ont pu constater quelques actes offensifs contre ceux qui réévaluent les quartiers de la ville.

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[Publication] Sortie de ‘Ricochets’ n°4

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Publié sur lacavale.be

[Lille] Attaques à la peinture contre la gentrification et les expulseurs – 24 mars 2015

Dans la nuit du 23 au 24 ont été attaquées à coup de peinture les façades de la mairie, de la gendarmerie, de la Mangouste anciennement occupée et de la maison du hip-hop. Nous avons choisi ces cibles pour nous opposer à la réhabilitation des quartiers populaires et à la politique de la ville qui expulse les pauvres pour rendre ses quartiers plus rentables pour les promoteurs immobiliers.

Le Chti d’Arras, ancien lieu d’activité et de vie occupé illégalement pendant plusieurs années (où se déroulaient notamment des concerts et autres événements hip-hop) s’est vue expulsé et remplacé par « la maison du hiphop » ou « Centre Européen de Culture Urbaine ». Un bon moyen pour la mairie de récupérer ce qui se faisait déjà sans elle, de le décharger de tout ce qui s’y faisait de subversif, et d’en faire un produit culturel-commercial.

De nombreuses pratiques rentrent de fait en contradiction avec leur logique. Que ce soit en occupant des terrains, des immeubles et des maisons vacantes, ou lors de grèves de loyers, pour se loger ou pour expérimenter de nouveaux rapports sociaux, on se retrouve rapidement confronté à la répression. En témoigne l’expulsion récente de la Mangouste* (bâtiment vide depuis plusieurs années et appartenant à l’institut pasteur), squatt situé en plein centre de Lille, très visible, ouvert sur le quartier et donc gênant pour la mairie. Les moyens déployés à cette occasion (nombre important des forces de polices, quartier bloqué pendant toute la matinée) montre en effet leur volonté de saper à la base toute initiative d’organisation qui ne leur soit pas subordonnée. Il existe encore plusieurs lieux occupés, notamment l’Insoumise (bouquinerie où de nombreuses discussions, projections de films… ont lieu), qui sont eux aussi expulsables.

Nous n’entendons pas les laisser faire, ni n’attendons une permission ou droit de leur part. Nous n’aurons que ce que nous saurons prendre. Nous appelons à la solidarité entre tous ceux qui luttent et qui subissent la politique économique et sociale de l’état et de ses sbires.

Guerre à ce vieux monde. ACAB.

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l'ancien squat de 'La Mangouste'

l’ancien squat de ‘La Mangouste’

Le nouveau lieu culturel pour bobos

Le nouveau lieu culturel pour bobos

Publié sur indymedia lille, 24 mars 2015

NdCNE:

*Pour rappel:

[Bruxelles] Aux indésirables – Mars 2015

Depuis plusieurs semaines, manifestations et blocages contre la politique d’asile se succèdent à Bruxelles. A plusieurs reprises, il y a eu des heurts (limités) avec la police. Hier encore (20 mars 2015), la Marche pour la liberté, avec ou sans papiers, a parcouru les rues du centre-ville de Bruxelles pour aller jusqu’au coeur de Cureghem. De là, le cortège est passé par la place Bara pour retourner vers le centre-ville.

Le tract en PDF

Le tract en PDF

AUX INDESIRABLES

Indésirables dans ce monde de fric et de pouvoir
Il y a toujours plus d’indésirables dans ce monde. Que ce soient les millions de refugiés qui errent sur cette planète ou les millions de personnes parqués dans les bidonvilles et les quartiers pauvres du monde entier. Que ce soient les sacrifiés des guerres et des dévastations industrielles ou les pauvres dans les pays européens jetés par-dessus bord au nom de l’économie. Que ce soient les courageux insurgés qui se sont soulevés aux cris de liberté et de dignité dans nombreux pays ces dernières années ou ceux qui osent se battre ici, au cœur des métropoles, contre un monde qui les étouffe.
Nous sommes toujours plus à être considérés comme superflus, inutiles, dangereux, improductifs, nuisibles par les maîtres de ce monde. Et pour protéger leur système et sauvegarder leur pouvoir, ils ne reculent devant rien. Ils ont transformé la Méditerranée en énorme fosse commune. Ils ont implantés des centaines de camps de concentration pour sans-papiers. Ils ont développé des technologies de pointe pour mieux nous identifier, suivre, contrôler. Ils brandissent la menace de l’expulsion, de la prison ou de la misère la plus abjecte pour nous faire accepter le rôle d’esclaves qu’ils nous ont réservés. Ils attisent la haine raciale et les conflits sectaires pour nous diviser. Bref, ils font la guerre aux indésirables d’ici et d’ailleurs.

Nulle part où fuir sauf…
Le capitalisme, l’Etat, l’autorité… ont désormais occupés tout le territoire, chaque centimètre de ce monde transformé à la fois en poubelle industrielle, prison à ciel ouvert, bain de sang et camp de travail. Partout, on voit la même logique à l’œuvre : exploiter, contrôler, manipuler, opprimer, massacrer. Et cette logique a aussi pénétrés nos cerveaux et nos cœurs : on n’arrive même plus à imaginer de faire autrement, sans maîtres et sans exploiteurs ; on vénère la marchandise et la consommation ; on les laisse piétiner notre dignité ; on n’ose plus se battre pour la liberté, pour nos rêves, pour la fin de la misère. On n’a nulle part où fuir.
Il ne reste qu’un seul pays, un seul espace, un seul territoire, où aller, vers lequel courir, dès maintenant, de toutes nos forces, même si on pourrait succomber dans la tentative. C’est la REVOLTE, l’insurrection de celui qui se soulève contre ce qui l’étouffe et le rend esclave. Notre communauté ne peut être que celle des révoltés, de ceux et de celles, de partout et de nulle part, de toutes couleurs et avec pleins de rêves, prêts à lutter pour la liberté, prêts à se mettre en jeu, à se battre avec tous les moyens contre le pouvoir qui nous écrase.

La mosaïque de nos combats
C’est la passion pour la liberté qui est capable de jeter des ponts entre les différents combats. Entre ceux qui se retrouvent sans-papiers et se battent contre l’Etat qui ne les veut corvéables à merci ou sinon expulsés et ceux qui sont déclarés criminels et s’affrontent aux lois faits pour protéger les riches et les puissants. Entre celles qui se battent contre la construction de nouvelles prisons, de nouveaux outils de répression, de frontières encore plus meurtrières et celles qui luttent à corps perdu contre la transformation des quartiers de cette ville en couloirs d’une grande prison à ciel ouvert pour plaire aux riches, aux eurocrates et aux classes moyennes friquées. Entre ceux qui attaquent les patrons et les capitalistes et ceux qui sabotent le train train quotidien qui nous tue à petit feu.
C’est une mosaïque des combats qui peut donc voir le jour. Mais celle-ci ne peut naître que si les combats restent les nôtres, qu’on ne les confie pas à des politiciens, des partis, des organisations officielles, mais qu’on continue à s’auto-organiser pour affronter le pouvoir. Et qu’on ose donner à ces combats les armes pour passer à l’offensive : les armes du sabotage et de l’action directe sous toutes ses formes. Car « l’injustice a des noms et des adresses ». Il est toujours temps d’aller toquer à leurs portes. A la porte du bureaucrate qui signe les ordres pour expulser des sans-papiers comme à celle de l’entrepreneur qui se fait du fric en construisant une nouvelle prison. A la porte des institutions et des entreprises qui collaborent aux rafles comme à celle des défenseurs de l’ordre. Et n’y allons pas pour parler avec celui qui de toute façon n’écoutera jamais. N’y allons pas pour négocier avec quelqu’un qui ne parle que le langage du pouvoir, des statistiques et du fric. N’y allons pas les mains vides, mais armés de la conscience de mener un combat offensif et déterminé. Allons-y pour défoncer leurs portes.

Que la peur change de camp

Soyons dangereux pour ceux qui veulent nous exploiter et gouverner

Feu aux centres fermés, feu aux frontières,feu aux prisons

Liberté pour tous et toutes

Publié sur la cavale

[Oakland, USA] Harceler les entreprises technologiques, vecteurs de gentrification

Un bus google a été bombardé de peinture dans le quartier Temescal durant le trajet du matin. Le bus était entièrement de google.

Google, Facebook et les autres entreprises de haute technologie ont été sommés de partir. Ils ne l’ont pas fait. On leur a dit pourquoi ils devaient partir. Ils n’en ont rien eu à foutre. Alors maintenant, ça nous est égal. Attendez-vous davantage à ce que les entreprises de haute technologie cessent leurs services de navette gratuite. Nos rues se remplissent de gens apolitiques collés à leurs smartphones. Ils font grimper les loyers. Nous ne pouvons pas payer nos loyers. Nous sommes expulsés. Nous sommes déplacés. Ils mènent la grande vie. Chaque fois qu’ils marchent dans la rue, nous voyons leur richesse, leur privilège, leur confort. Derrière eux, nous voyons le problème des SDF, la toxicomanie, la violence et le désespoir. Ils ne se soucient que d’eux-mêmes. Nous nous soucions des gens.

Pour les chauffeurs de bus syndiqués, nous ne vous voulons aucun mal, mais ne vous mettez pas entre nous et la classe dirigeante. Vous avez davantage en commun avec nous qu’avec eux. Agissez comme ça.

Des anonymes

Traduit d’indybay, 19 mars 2015

Deux autres articles au sujet de la lutte contre la gentrification et anti-tech dans la baie de San Francisco:

[Allemagne] Attaques en marge de la journée émeutière du 18 mars à Francfort

Vers 7h ce mercredi 18 mars, les émeutes ont rapidement éclaté aux alentours du nouveau bâtiment de la BCE à Francfort. Quatre véhicules de police brûlaient alors qu’ils étaient garés devant un comico (caillassé lui aussi); les routes et carrefours d’accès étaient bloqués par des barricades en feu afin d’empêcher flics et pompiers d’intyervenir. Plus tôt dans la nuit, la société immobilière de luxe ‘Von Polls’ a été ravagée et l’agence immobilière rendue inutilisable pour un petit moment: les assaillants prenaient la fuite alors que les flics se faisaient bloquer l’accès par des barricades soigneusement installées à travers les rues.

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Durant une bonne partie de la matinée, pavés et bouteilles de peinture ont volé sur les flics, les bâtiments administratifs (dont la mairie), près d’une dizaine de véhicules de police, des berlines et voitures ont été incendiés (35 véhicules endommagés rien que dans le quartier d’Ostand 35); un tramway a perdu ses vitres et a été tagué; plusieurs agences bancaires/immobilières et commerces ont été attaqués (une banque située Opernplatz a reçu des pierres en fin de journée)

Au total, 350 manifestants ont été arrêtés; 220 ont été blessés; Entre 73 et 88 policiers ont été blessés.

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L'agence 'Tesla' à l'OpernTurm et une agence immobilière à l'Opernplatz

L’agence ‘Tesla’ à l’OpernTurm et une agence immobilière à l’Opernplatz

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La mairie

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Bloccupy : action antimilitarisme contre deux sociétés d’armement

Durant cette journée, quelques manifestants ont profité des multiples appels à bloquer le centre-ville (où se concentrait les forces de l’ordre) pour aller mener une action contre deux entreprises d’armement qui ont leurs usines à Francfort. 150 antimilitaristes se sont déplacés aux sièges de Diehl et de ThyssenKrupp: outre des fumis, slogans inscrit sur le sol et quelques discours énoncés*, les entrées et murs des usines respectives ont été recouverts de tags et de peinture.

L'usine Diehl

L’usine Diehl

La façade du bâtiment de Thyssenkruppe

La façade du bâtiment de Thyssenkruppe

Manif sauvage du siège de Diehl à l'usine de Thyssenkrupp

Manif sauvage du siège de Diehl à l’usine de Thyssenkrupp

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NdT:

*Durant lesquels ont été rappelés:

  • que Diehl fabrique et vend entre autres des munitions et missiles, ainsi que des systèmes de renseignement, se charge aussi d’équiper et de réparer des véhicules  militaires (idem dans l’aviation),
  • que Thyssenkrupp produit et commercialise des armes depuis plus de 150 ans (a participé aux deux guerres mondiales et s’est grassement enrichie durant le régime nazi.

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Quelques attaques nocturnes qui ont été menées à Berlin et à Francfort en marge de cette journée d’appels à bloquer et à manifester dans le centre-ville ultra-surveillé :

[Berlin] Banque Santander détruite à ‘Prenzlauer Berg’

img_8768_1426742512-1024x576Dans la nuit du 18 au 19 mars, nous avons agi contre la banque Santander avec des marteaux et des pierres à Schönhauser Allee. Huit vitres ont été brisées [1].

Nous nous solidarisons avec toutes les formes de protestation choisies qui ont été soutenues hier dans la rue à Francfort. Contre les autorités de répression et les conditions dominantes ici et partout !

Pour le 18M, jour des festivités officielles de l’inauguration de la BCE, qui ont été accompagnées d’une armée de 10.000 flics et de manifestations de masse dans tout Francfort, nous utilisons le calme à Berlin pour exprimer notre solidarité les anarchistes visé-e-s par la répression à Barcelone (opération Pandora) et pour envoyer de chaleureuses saluations à Mainhattan.

Nous avons choisi une succursale de la Santander Bank car elle est un modèle pour de nombreuses institutions financières et d’investissement cyniques. La banque espagnole Santander est l’une des plus grandes institutions bancaires à travers le monde; Elle entretient des relations avec l’industrie de l’armement et investit massivement dans le commerce d’armes, dans les entreprises qui fabriquent et vendent toutes sortes d’armes, de bombes, d’explosifs, de missiles, d’armes nucléaires, etc…;  à côté des nombreux autres investissements controversés, tels que le financement des entreprises destructrices de l’environnement, la banque Santander est impliquée dans la Compañía Española de Seguros de Crédito a la Exportación (CESCE), une agence de crédit à l’exportation, qui est responsable de la dette extérieure de l’Europe du sud (d’au moins 3,5 millions. d’euros par an) et qui constitue ainsi un facteur d’appauvrissement de ces pays; La banque Santander est la seule institution financière qui gère le flux d’argent dans les prisons espagnoles, ce qui correspond à environ 100 millions d’euros par an; elle est également impliquée comme de nombreuses grosses banques dans les expulsions forcées qui sont en lien à la crise du logement en cours…

Les institutions, qui s’enrichissent par la souffrance, l’appauvrissement, la guerre et l’exploitation, ainsi que par la répression des personnes ciblées, ne méritent aucune façade intacte !

Notre solidarité contre leur arrogance !

Destroïka toute la merde !

Des éclats dans la nuit

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NdT:

[1] Outre l’attaque aux pavés de la banque Santander de la ‘Schönhauser Allee’, l’agence bancaire de la Sparkasse [« Caisse d’épargne »] de la ‘Landsberger Allee’, ainsi que le siège de la société des transports berlinois de la BVG, située dans le quartier de Mitte, ont également reçu des pavés dans la façade plus tard durant la même nuit. Ces deux attaques n’ont pas été revendiquées. 

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les bureaux de la BVG

les bureaux de la BVG

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Dans la nuit de lundi à mardi (16 au 17 mars, NdT), une attaque à la peinture a été perpétrée contre la société ‘Siemens’ à Francfort-Niederrad!

Une action dans le cadre de l’appel à la destroïka.

FIGHT THE COPS!
BURN THE PRISONS!
KILL THE SYSTEM!
HATE CAPITALISM!

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Francfort: des installations électriques et de communication incendiées

L’axe de la populace a frappé. Nous avons foutu le feu dans l’intention d’affecter durablement l’alimentation électrique et la connexion au réseau des gros centres informatiques de la DeutscheBank, de la Kommerzbank, de la bourse allemande et beaucoup d’autres à Eschborn.

A la périphérie d’Eschborn près de l’A66 le 16 mars à 5h00 du matin, les fils d’un poteau électrique et trois boîtiers électriques de Vodafone ont été la proie des flammes.

Bien que du côté de l’Etat on a tenté de cacher une interruption de la routine capitaliste d’un blackout le lundi, les pannes dans la télécommunication et l’alimentation électrique, ainsi que l’intervention d’un gros contingent de pompiers tôt dans la matinée, ne sont pas passés inaperçus à Francfort.

Smash BCE

L’axe de la populace

[Publication] Sortie de ‘Séditions’, journal anarchiste apériodique de Besançon et de ses environs

Voici le premier numéro du journal apériodique anarchiste ‘Séditions ‘. Il est présenté sous forme de dépliant 4 pages et est disponible, hormis lors de diffusions occasionnelles, à plusieurs endroits à Besançon: à la librairie L’Autodidacte (place Marulaz), au bar Ze Music All (rue Rivotte), à la SPAM (place Marulaz)

Lire le 1er numéro du journal

Lire le 1er numéro du journal

Ci-dessous l’éditorial publié à l’occasion de la sortie du premier numéro:

Le journal ‘Séditions’ part avec l’idée de renouer avec l’agitation urbaine dans une perspective anarchiste. Il n’a pas vocation à promouvoir une quelconque organisation, qu’elle soit formelle ou informelle, fusse-t-elle anarchiste. Il ne rentre pas non plus dans la démarche qui consiste à créer des alternatives au sein d’un monde qui nous écrase sous son autorité. Nous luttons pour la liberté totale de tous les individus et donc en dehors du champ de la politique; nous ne cherchons pas à rendre ce système de fric et d’autorité plus juste.

La ville change. Promoteurs immobiliers, entreprises du BTP, architectes et mairie investissent les quartiers dans l’intérêt des riches et de l’Etat.

Le besoin se faisait ressentir de mettre au centre des discussions les restructurations de l’Etat et du capitalisme qui, jour après jour, modifient notre environnement, nos lieux de vie et d’errance, nos trajets quotidiens en déployant sans cesse plus de moyens de contrôle et de surveillance sur chacun d’entre nous, tout en cherchant à diviser les exploités et dominés en catégories et à les monter les uns contre les autres (communautarismes religieux, ethniques et patriotisme,..)

Cette publication propose d’apporter des textes et des critiques pour passer à l’action contre cette ville qui est en phase de devenir une gigantesque prison à ciel ouvert.

Pour contribuer au journal, envoyer un article, une brève… : seditions[at]riseup.net

Reçu par mail, 15 mars 2015

[Paris] Libération du sans-papiers arrêté et tabassé par les flics le 8 mars dernier à Barbès

[Mise-à-jour lundi 16 mars 2015]

Libération d’A. arrêté et tabassé à Barbès : comptes rendus d’audiences devant le TA et le JLD

Le dimanche 8 mars A. intervenait pour aider un jeune homme qui sous le porche d’un immeuble subissait des violences de la part de policiers du 18e arrondissement. Alors que le jeune homme réussissait grâce à cette intervention à échapper aux coups de ses agresseurs, A. a ensuite subi l’acharnement et les coups des policiers et après plus de 40 heures de garde à vue et un passage par l’hôpital a été envoyé au centre de rétention de Vincennes.

Alertés/es par plusieurs de ses amis, nous avons pris contact avec lui et sommes allés/es le soutenir lors de son passage devant le juge administratif le jeudi 12 mars après-midi puis devant le juge des libertés et de la détention le dimanche 15 mars.

Lors de cette dernière audience il a été libéré car la procédure présentait plusieurs vices de procédure (notamment les flics avaient « oublié » de lui signifier le prolongement de la garde à vue après 24 heures)

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[Barbès] “les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang”

imagesÀ Barbès la pression des flics est toujours quotidienne. La Mairie et les investisseurs locaux voudraient que ce quartier deviennent le nouveau « lieu branché » de Paris.

La ré-ouverture du cinéma Louxor et la nouvelle brasserie qui va bientôt ouvrir ses portes en sont de bons exemples.

Les chantiers de construction de nouveaux logements en accession à la propriété se multiplient pour accueillir de nouveaux habitants plus riches et plus bobos.

La police quadrille les rues pour tenter de virer celles et ceux qui ne correspondent pas aux projets de ceux qui nous gouvernent : pauvres, biffins, sans papiers , etc.

La violence de la police est quotidienne lors des ces contrôles qui mènent bien souvent, sous n’importe quel prétexte, à une garde-à-vue et pour ceux & celles qui n’ont pas les bons papiers, au centre de rétention.

Dimanche 7 mars 2015 lors d’une énième opération de contrôle les flics du quartier ont arrêté A. après l’avoir tabassé. Il est aujourd’hui enfermé au centre de rétention de Vincennes et raconte comment s’est déroulée son arrestation et la garde-à-vue :

« J’étais à Barbès vers 18h, j’étais au snack. Après manger je suis sorti et j’ai vu trois policiers qui arrêtaient quelqu’un : ils l’ont rentré dans un hall d’immeuble, ils lui ont mis une claque, ils l’ont frappé avec l’électricité (taser) et l’ont gazé. Je me suis arrêté pour aider le gars. Les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang. Après on est sorti de l’immeuble et j’ai crié que je devais aller voir le médecin, qu’ils m’avaient frappé, que j’avais mal. Il y a un commerçant qui vend des portables qui est sorti et qui a filmé. Les gens dans la rue étaient choqués, ils ont crié.

Les flics m’ont ramené à pied au commissariat de la Goutte-d’Or parce qu’ils disaient que j’allais salir la voiture.

Au commissariat ils m’ont encore frappé, mis des coups de pieds. J’étais allongé par terre et un policier mettait son pied sur ma tête. Tous les policiers rigolaient sur moi. Ils disaient que j’allais avoir des cicatrices toute ma vie, ils criaient «mort ». Ça a duré 30 minutes.

Il y a un gradé qui est arrivé j’ai demandé d’aller à l’hôpital. Les pompiers sont arrivés, ils étaient choqués de voir ça. Un pompier m’a dit qu’ils allaient m’amener à l’hôpital. Je suis resté avec eux dix minutes au commissariat et ils m’ont mis dans le camion. J’avais perdu beaucoup de sang. Les policiers sont venus avec nous, on était dans le camion mais on a mis du temps a partir.

À l’hôpital j’étais mal, j’ai été soigné. J’ai attendu le médecin, il était choqué. Il m’a mis des agrafes, 8 sur le crane et 7 sur la tempe. Ils m’ont donné un certificat et une ordonnance mais les policiers les ont pris.

Après je suis retourné direct en garde-à-vue. J’avais perdu beaucoup de sang, j’avais très mal. Il était 20h30. J’ai demandé des médicaments mais ils m’ont dit « attend ». J’ai demandé un avocat, un interprète, un médecin, mais rien. Jusqu’à 2h du matin, j’ai attendu pour avoir des médicaments. Là ils m’ont amené a l’hôtel-Dieu, il m’a donné 4 dafalgans.

Là-bas une infirmière était choquée que j’étais en garde-à-vue dans cet état. Après ils m’ont ramené en garde-à-vue.

Le lendemain un policier m’a auditionné. Les policiers ont marqué dans le PV que j’avais frappé les policiers dans le gilet par balle. Mais moi je l’ai pas frappé. Moi j’ai reçu des coups de matraque et ils ont dit que j’étais tombé tout seul pour les cicatrices. Mais comment on tombe deux fois sur la tête ? Ils ont fait que mal me parler. J’ai signé aucun de leurs papiers.

Après je suis retourné dans la cellule. La garde à vue devait finir à 18h30. J’ai tapé dans la porte de la cellule pour dire que ma garde-à-vue elle était finie. Ils ont voulu que je signe une feuille qui disaient que j’avais fini la garde-à-vue mais j’étais pas sorti encore alors j’ai pas signé. Ils m’ont dit qu’ils attendaient le procureur. Je suis resté plusieurs heures comme ça, mais ils m’ont pas dit qu’ils avaient renouvelé la garde-à-vue, personne ne m’a rien dit ou n’a ramené de feuille, jusqu’au lendemain à 11h.

Là un policier m’a dit « tu vas aller a Vincennes » J’étais content car je sortait du commissariat, j’en pouvais plus de rester dans le commissariat.

J’avais rien signé dans le commissariat. Là le policier a ramené les feuilles pour Vincennes alors j’ai signé car c’était un cauchemar le commissariat. Ils m’ont mis dans le camion de la police pour m’emmener a Vincennes.

Le policier qui m’a frappé, il a frappé un mineur avant qui habite à l’hôtel.

Mes affaires sont toujours avec le sang. C’était comme un robinet comment je perdait du sang. Toutes mes affaires sont salies avec du sang, les baskets, mon tee shirt, mon pantalon. Je vais passer devant le juge comme ça.

Là j’ai mangé un peu, j’ai récupéré un peu mais j’ai toujours des douleurs dans le crâne.

J’ai même pas eu un scanner, des fois j’oublie des choses, car j’ai pris des coups de matraque sur la tête et j’ai mal, j’ai eu que du doliprane. J’ai perdu plein de sang et de kilo pendant la garde-à-vue.

J’ai un film dans ma tête, tout repasse dans ma tête, j’arrive pas à dormir. Les policiers m’ont fait beaucoup de mal. »

Publié sur sans papiers ni frontières, 11 mars 2015

[Allemagne] Sabotages incendiaires contre les sociétés de transport à Dresde et à Francfort

Dresde: une voiture de la Deutsche Bahn livrée aux flammes

Dans la nuit du 12 au 13 mars, une voiture de la Deutsche Bahn a été livrée aux flammes à Dresde. Le comportement inhumain de la DB et de leur personnel s’illustre chaque jour dans le pays. Ainsi par exemple avec la manière dont elle traîte les gens qui ne peuvent pas se permettre d’acheter un ticket, ou qui ne veulent pas payer les augmentations de prix annuelles. Par la façon dont elle traîte les personnes qui cherchent un abri, qui sont chassées des gares ou les contrôles racistes qui ont lieu chaque jour dans les gares et qui sont tolérés, souhaités et soutenus par la DB.

Formez des bandes, la nuit nous appartient !

Traduit de l’allemand de linksunten,

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Francfort: sabotage d’une machine à tickets

Il y a déjà 14 jours, nous avons incendié un distributeur automatique de tickets de VGF à Bockenheim et l’avons rendu inutilisable.

VGF, en accord avec la Deutsche Bahn, ont une nouvelle fois augmenté les prix des tickets de transport à la fin de l’année. Les gens peuvent de moins en moins se permettre les transports en commun: la plupart des personnes incarcérées dans les prisons fédérales allemandes sont des gens qui ne pouvaient pas se permettre de payer les prix trop chers. S’ils se font attraper, certains doivent nécessairement passés par la prison. Dans une société où les contradictions sont de plus en plus criante chaque jour, nous voyons notre démarche comme une contribution concrète à la résistance. Des salutations spéciales aux personnes visées par l’opération Pandora auxquelles sont reprochées d’avoir prétenduement agi contre des distributeurs (d’argent).

Venez le 18 mars à Francfort, il y a des distributeurs de tickets partout ici !

(attention: aucune essence n’est nécessaire – danger de mort)

Traduit de l’allemand de linksunten, 11.03.2015 à 17h05

[Besançon] Les flics occupent le quartier des « 408 »

A Besançon, dans le quartier des « 408 » : port du casque obligatoire

Besançon. Que n’est-il passé comme projectile destiné à blesser à travers les fenêtres des immeubles de la rue Brulard ? Pommes, oranges, briques, boules de pétanque et même, de souvenir de policier, un réfrigérateur. Hier, une vitre, lancée des étages, est venue exploser aux pieds des ouvriers occupés à réparer les dégâts des jours précédents. Vers midi, devant le bâtiment 29 du quartier de la Grette, une nouvelle fois s’est exprimé ce rejet de tout ordre établi par quelques-uns.

Un homme désigné par les victimes semble-t-il visées a néanmoins été interpellé. Et hier soir, comme cela le sera tous les soirs de cette semaine, un cordon de policiers s’est déployé autour des immeubles des 408 pour assurer la sécurisation du quartier et tenter de mettre fin aux dégradations connues ces derniers jours, semaines et mois, dans l’attente de trouver une véritable solution à l’effervescence haineuse qui trouble la vie des habitants dès la nuit tombée.

Leur presse – l’est républicain, 10/03/2015 à 18:23 via Brèves du désordre

Besançon : un transformateur flambe aux 408

LES SEMAINES PASSENT, mais les mêmes dégradations se reproduisent à intervalles réguliers aux 408 à Besançon.

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Ce samedi, vers 19 h 30, les pompiers interviennent sur un feu de transformateur à l’entrée de ce quartier sensible. A 19 h 40, une demi-Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une quarantaine d’hommes environ, les rejoint. Difficulté, les cinq pompiers présents ne peuvent éteindre tout de suite les flammes qui détruisent peu à peu la structure en plastique à cause des arcs électriques qui en jaillissent.

Vers 20 h 30, deux hommes d’ERDF arrivent pour couper le courant. Une fois tout risque de retour électrique écarté, les flammes sont circonscrites rapidement.

« Lorsque nous sommes arrivés, nous avons subi un petit caillassage en règle », explique le commandant David Lafosse, qui dirige la demi-compagnie de la CRS 59 de Toulon, en renforts à Besançon depuis mardi dernier. Un soutien qui fait suite à la demande du préfet du Doubs et du Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), afin d’assurer une mission de sécurisation et d’assistance dans les quartiers sensibles de la ville.

Un jeune mineur interpellé

« Nous avons l’habitude de ce genre de manifestations, presque chaque soir. De toute manière, ils se sont enfuis aussitôt. Et puis nous avons interpellé un jeune mineur qui se trouvait devant le transformateur. La police l’a conduit au commissariat pour l’interroger. Nous ne savons pas s’il est l’auteur des faits ou simple badaud. »

Conséquence désagréable de ce sinistre, ce transformateur alimentant l’éclairage public et les feux de signalisation, le quartier est actuellement plongé dans l’obscurité. Durant l’intervention, les CRS ont assuré la régulation de la circulation, difficile sur le secteur, notamment en raison des nombreux véhicules de police alignés sur le trottoir de la voie qui se dirige vers Planoise et de la pénombre qui y règne, de chaque côté.

L’éclairage des logements des 408 n’est pas touché.

« Lorsque les pompiers seront repartis, nous pénétrerons dans la cité pour effectuer des contrôles sur les personnes que nous croiserons et pour sécuriser la zone, comme chaque nuit », concluait le commandant.

Les 408 sont effectivement très surveillés, depuis les tentatives, partielles ou totales, de destruction, ces quinze derniers jours, des mâts de vidéosurveillance qui quadrillent le quartier. Des dégradations qui se produisent traditionnellement en fin de semaine.

Leur presse – l’est republicain.fr, 08/03/2015 à 05h05