[La critique d’Earth First! qui est faite dans le texte ci-dessous est assez originale. Habituellement, les critiques faites à l’égard de cette organisation sont centrées sur ses racines fascisantes. Elle sert par ailleurs de prétexte pour parler d’autres sujets beaucoup plus généraux. Earth First! peut y être remplacé par les noms d’autres orgas, et pas uniquement limitées aux Etats-Unis. Ce texte parvient à approfondir la critique au-delà du seul champ de l’écologie, tout en conservant sa pertinence].
Les problèmes ne sont pas le problème : Lettre à « Earth First! » d’un ami trop distant
Un jour, je me trouvais caché, avant l’aube, dans le kudzu et le lierre qui poussaient en bordure d’un chemin rocailleux de montagne. Le temps avait ralenti, comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, mais finalement le moment vint où une douzaine d’autres, équipés de cadenas, d’une voiture en piteux état et d’un trépied sortirent de l’obscurité pour bloquer l’entrée de la mine. Regarder en arrière vers le haut de la pente escarpée pour voir la barricade rougie par les flammes, rendant impossible au moins pour quelques heures, le processus de destruction de cet endroit magnifique, reste l’un de mes plus beaux souvenirs.
Huit années ont passé depuis cette petite expérience. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Je continue de m’impliquer dans la lutte, bien que ça soit plus dans un désir de survie, de conflit, de vengeance et d’affinité que dans un quelconque espoir de changement social. Néanmoins, le retour du Earth First! Rondy dans l’État où j’habite me semblait être une bonne occasion de soulever de nouveau certaines questions critiques, questions qui ont déjà été soulevées auparavant par des personnes plus douées à l’écrit que je ne le suis, mais qui semblaient être mises de côté sous la contrainte constante de s’occuper de la nouvelle menace qui allait détruire le monde. Même s’il s’agit d’une critique, j’espère qu’elle pourra être vue comme un signe d’affinité et de communication adressé aux personnes qui, comme moi, souhaitent vivre libres et sauvages.