[Transmis par mail, 30 septembre 2016]
C’est un point sombre sur la carte, plongé dans la brume des gaz lacrymogènes ou du temps pourri du Nord de la France. Y aller, pour quoi faire ? L’humanitaire vous répugne, la météo vous rebute et sur le terrain un rapport de force démesuré et défavorable condamne à l’impuissance. Pas si vite, voici une proposition à saisir depuis là où vous êtes.
Calais, rentrée 2016, sixième mort depuis juillet. On pourrait dérouler la liste tragique sur toute l’année mais gageons que les chiffres de l’été suffisent à poser l’ambiance. La plupart des décès ont eu lieu sur la rocade dont la sécurisation est l’argument favori de la maire, pour confiner toujours plus fermement les exilé.e.s sur une lande boueuse et exiguë. Pourtant le danger tient moins au trafic routier qu’à la chasse à l’homme assidûment menée par les forces de l’ordre. Quadrillée par 1300 flics, la ville est un terrain de jeu plus vrai que nature qu’il faut débarrasser des intrus. Traquer de jour comme de nuit. Verrouiller le port et l’Eurotunnel à coups de matraque, flashball et grenades. La préfecture ne lésine pas sur les moyens et dispose même de quelques blindés pour l’exotisme. Il y a longtemps que l’on n’a pas vu l’ombre d’un matricule sur le littoral. Les policiers peuvent besogner tranquilles et quand bien même ils seraient identifiés, ils n’ont pas à craindre pour leur carrière. Après tout, ils ne font que leur boulot. Briser les os, gazer, inscrire la peur dans les chairs pour dire « N’oublie pas ce que tu es, n’oublie pas où tu es, go back to the jungle ». Et ça te passera l’envie de sortir.

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution d’une première série de nouvelles brochures, traductions ou rééditions de textes déjà existants. Nous disposons de nombreux exemplaires de chaque brochures et sommes prêts et disposés à en effectuer des envois, du plus petit au plus grand, ainsi qu’à en assumer l’expédition.
A travers la publication d’une série de petits cahiers, « Hourriya » est un nouveau projet d’édition international qui se propose de participer à l’approfondissement des idées anarchistes. Les différentes contributions traiteront aussi bien d’expériences comme celle vécue en Syrie par des compagnons d’Alep, que de questions précises comme celles sur l’organisation informelle, l’imprévu ou la science de la domination, sans hésiter parfois à effectuer des retours historiques. Les « Cahiers anarchistes internationalistes » s’appuieront donc autant sur des textes déjà publiés ailleurs que sur d’autres, écrits spécialement pour l’occasion, tout en étant toujours augmentés de préfaces (et de postfaces selon les contextes) inédites.
Le prétexte affiché par l’État serait de mettre un terme à la vétusté de cette vieille taule, et de créer des « conditions d’enfermement plus dignes » pour les détenu-es. Derrière le langage humanitaire, le véritable objectif de cette restructuration est clairement de pouvoir enfermer plus de monde, et de manière plus sécurisée (renforcer l’isolement des détenu-es, limiter les contacts entre elles-eux, empêcher les solidarités, les mutineries et les évasions).
« 10.000 fois contrôlés, à 10.000 reprises rien ne s’est passé. Mais cette nuit (23 septembre 2016) ça a fait « boum ». »